8, rue Bréa
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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 La Cité des Livres, 1928, 2 vol. in-8°, xvii-308 et 337 pp, numéroté sur vélin du marais (exemplaire du SP)
P., Société des Publications littéraires illustrées, 1910, in-8°, 480 pp, un portrait en frontispice, broché, couv. lég. défraîchie, bon état
Plaisants souvenirs de la femme de Junot.
P., s.d. (1790), in-8°, (50) pp, (8-12-8-11-11 pages), broché, dérelié, bon état. Les 5 premiers chapitres de cette contrefaçon rare publiée par Beuvin en vingt volumes divisés en 283 chapitres.
« Une des feuilles royalistes les plus célèbres, et de toutes celles de l'époque la plus spirituelle et la plus piquante, fondée par Peltier. » (Hatin). Rivarol, Mirabeau le Jeune, Bergasse, Montlosier, Lauraguais, entre autres, collaborèrent à cette feuille qui parut de novembre 1789 à octobre 1791, environ tous les deux jours. (Hatin, pp. 94-96 ; Martin & Walter, Journaux, 8).
Librairie de France, 1930, in-4°, (6)-287-(13) pp, abondamment illustré, 10 planches hors texte en couleurs, 28 planches en noir et 187 gravures et portraits dans le texte, notes, reliure demi-toile de l'éditeur, couv. imprimée très lég. salie, bon état
Biographie remarquablement illustrée. — "Rarement prince réalisa une existence aussi pittoresque, aussi remplie d'aventures extraordinaires, où se succèdent en cascades les déceptions brusques et les retours éclatants de fortune." (Préface) — "C'est une biographie de Louis-Philippe jusqu'à son avènement au trône. L'auteur n'a point cherché à renouveler le sujet en utilisant des documents inédits ; il nous donne un récit bon enfant, sans prétentions, émaillé d'anecdotes empruntées à des livres tels que le « Dictionnaire de la conversation et de la lecture » ou « Une veillée au corps de garde du Palais-Royal ». Cela se lit d'ailleurs sans ennui. Le principal attrait de l'ouvrage, c'est l'illustration, variée, abondante, souvent amusante." (Georges Weill, La Quinzaine critique des livres & des revues, 1931)
P., Société des études robespierristes, 1971, gr. in-8°, viii-534 pp, 9 cartes in fine, biblio, index, broché, couv. lég. salie, état correct
Ce livre est la publication partielle de la grande thèse soutenue en Sorbonne en 1969 , élément premier dans l'ordre logique, sinon dans celui de l'édition, de la démarche de l'historien qui faisait précéder son étude d'évolution dans le temps (Une ville ouvrière au temps du socialisme utopique. Toulon de 1815 à 1851, La République au village) d'une très longue description initiale de la Provence et de la société à la fin de l'Ancien régime : « la crise traversée par la société française à la charnière des 18e et 19e siècles est assez profonde pour mériter l'étude d'un nouvel exemple départemental, et peut-être l'essai d'une nouvelle approche ». Celui qui a consacré son oeuvre à la genèse de la sociabilité villageoise et à l'histoire de la république, ne se fait pas ici l'interprète de la crise révolutionnaire de 1789, mais cherche à en évaluer le bilan social. La thèse de l'auteur soutient que le renouvellement de la société « fut, à court terme assez faible, et que bien des effets de la Révolution sont des effets différés ».
Philippe Ortiz, 1934, pt in-8°, (6)-414 pp, préface de Édouard Herriot, un portrait en frontispice, sources et biblio, broché, couv. lég. salie, bon état, envoi a.s. daté 8.3.45
Née en 1902 et issue d'une famille bourgeoise et juive, Denise Aimé a épousé un catholique et s'est convertie à la religion de son époux avant qu'éclate la Seconde Guerre mondiale. Elle ne se désintéresse pas pour autant du judaïsme et c'est alors qu'elle compulse différentes notes sur "l'acheminement de la pensée religieuse juive en France" qu'elle est arrêtée par deux Allemands à Paris, vraisemblablement sur dénonciation, le 23 décembre 1942. Internée à Drancy, elle est ensuite transférée à l'hôpital Claude Bernard à la mi-février 1943 et, après plus de deux mois dans cet établissement, elle retourne auprès des siens. Au printemps 1944, se sentant de plus en plus menacée en raison de sa judaïté, et après avoir refusé que son mari lui fasse établir de faux papiers de crainte de le mettre en danger, elle simule la folie lorsqu'elle est arrêtée par des policiers français et peut ainsi être internée à l'asile parisien de Sainte-Anne où elle reste jusqu'au 20 août 1944 alors que la capitale est en passe d'être libérée. Après un premier ouvrage en 1933 (Du Pont de Nemours, honnête homme) et Relais des errants, cette intellectuelle est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment sur le peintre Géricault. (« Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)
P., Société française dimprimerie et de librairie, s.d., in-12, 306 pp, broché, dos lég. abîmé, état correct. Rare
"Dans le sillage de Mathiez, en plus romancé." (Louis Devance, Annales historiques de la Révolution française, 1977)
Genève, Cercle du Bibliophile, s.d. (v.1968), pt in-8°, 430 pp, qqs gravures à pleine page, reliure simili-cuir bleu-nuit de l'éditeur, dos lisse orné, décor d'encadrement et fleuron doré au 1er plat, bon état
P., de l'imprimerie d'A. Egron, chez Duprat, Letellier, et compagnie, 1803, 2 vol. in-8°, (4)-viii-368 et (4)-366 pp, traduit de l'anglais sur la 3e édition, les 2 tomes reliés en un volume plein veau raciné, dos lisse à roulettes et fleurons dorés, pièce de titre basane carmin, coupes filetées, tranches marbrées (rel. de l'époque), pet. manque de cuir sur un mors (2 cm), bon état. Rare
Tome I : Préface du traducteur, M. Dundass, Sir Sydney Smith, M. Kemble, Lord Clare, chancelier d'Irlande, M. Cumberland, Mistriss Siddons, Lord Nelson, M. Fox, M. Pitt, le docteur Darwin, M. King, Lord Malmsbury, M. Arthur Murphy, Jervis, comte de Saint-Vincent, M. Sheridan, L'honorable Thomas Erskine, Lord Hawkerbury, Le duc de Richmond, Le marquis de Lansdown, Thomas Pelham, Mistriss Inchbald, M. Godwin, Adam Fergusson, Le duc de Bedford, M. Wilberforce. – Tome II : Sir Ralph Abercrombie, Le comte de Stanhope, Le docteur William Mavor, Le docteur John Gillies, Hugh Blair, Mistriss Robinson, Joseph Banks, Lord Grenville, Henri Addington, chancelier de l'échiquier, Georges-John, comte de Spenser, vicomte d'Althorpe, vicomte et baron de Spenser, etc., Lord vicomte Hode, amiral, Lord Hobart, William Herschel, Miss Hannah More, Charlotte Smith, Le colonel Edouard Marc Despard, Sir Benjamin Thompson, comte de Rumford, M. Windham, Arthur Young, John Horne Tooke, Cowper, William Franklin, ci-devant gouverneur de New-Jersey, Le général Hutchinson.
France-Empire, 1984, gr. in-8°, 413 pp, préface de Pierre Chaunu, 16 pages de gravures et fac-similés, broché, couv. illustrée, bon état
"Les individus tels que P.J. Dachet sont la providence de l'historien. Imaginez, en effet, un enfant qui, persuadé dès l'âge le plus tendre d'être le Grand Dauphin de France, cherche par tous les moyens à quitter la Belgique où il est élevé, pour rejoindre Versailles ; un brillant étudiant en théologie de l'Université de Louvain, qui passe au crible les textes sacrés pour prouver sa haute naissance ; un chanoine Prémontré d'une célèbre abbaye namuroise enfin, en guerre ouverte et permanente avec son Abbé, qui fait fugue sur fugue, s'imagine épouser Caroline de Berry, fille de Louis XVI et vit dans la terreur de n'avoir pas été baptisé - tout cela avec pour toile de fond, une époque parmi les plus mouvementées de l'Histoire : le Siècle des Lumières, la Révolution française, le triomphe de Napoléon, toutes choses qu'il observe et décrit en témoin engagé ! Un tel illuminé avait toutes chances de passer inaperçu, enfermé bientôt dans quelque asile. Mais la folie de Dachet lui a épargné l'oubli. Il passa en effet la fin de sa vie à écrire et à publier ses mémoires pour tenter, une fois encore, de revendiquer ses droits et de se justifier face à son abbé. C'est le Tableau historique des malheurs de la substitution, 2363 pages réparties en six épais volumes. Ce livre est rarissime ; Un fonctionnaire de l'Empire (nous sommes en 1812), en a décidé, pour des raisons politiques évidentes, la totale destruction. Mais, miraculeusement, quelques ouvrages sont préservés et, à ce jour, on ne connaît que deux séries complètes des mémoires de Dachet : la première est à la réserve de la Bibliothèque Nationale à Paris et pratiquement inaccessible ; la seconde est entre les mains de l'auteur de ce livre. Mais les mémoires de Dachet sont immenses, fastidieux et parfois confus. N'oublions pas que celui-ci était un exalté qui revendiquait ses droits. Certains passages sont en latin, d'autres se répètent et d'autres enfin défient le bon sens. Il a donc fallu mettre de l'ordre et c'est cette version abrégée, essentielle, des mémoires de Dachet que l'on va retrouver ici. Elle représente environ un cinquième du texte original. L'auteur y a joint une analyse critique et historique de l'ouvrage du chanoine de Floreffe."
Flammarion, 1924, in-12, 183 pp, broché, bon état (Coll. “Leurs amours”)
S.l., 1788, pt in-8°, iv-278 pp, reliure demi-basane verte, dos à 5 nerfs guillochés et filets dorés, tranches marbrées (reliure postérieure), rousseurs, reliure frottée, état correct. Edition originale
Un des leaders de la noblesse libérale, d'Antraigues (1753-1812) émigra en 1790 pour se consacrer à la contre-révolution. (Cioranescu, XVIIIe s., 8204)
P., L.G.D.J., R. Pichon et Durand-Auzias, 1969, gr. in-8°, xvi-326 pp, préface de Michel Villey, un dépliant hors texte, sources et biblio, dictionnaire biographique des principaux juristes, index, reliure pleine toile rouge, dos lisse avec pièce de titre basane noire (rel. de l'époque), bon état (Coll. Bibl. de philosophie du droit, vol. IX)
M. Arnaud a choisi pour sa thèse de droit un sujet qui, par son ampleur, est assez inhabituel dans ce genre de travaux : les origines doctrinales du Code civil français. Après une introduction rapide sur les doctrines juridiques aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’auteur étudie les artisans du Code civil, examine leur formation intellectuelle, leur culture juridique. Il ne se borne pas aux quatre rédacteurs officiellement désignés par Bonaparte le 24 thermidor an VIII, Tronchet, Bigot de Préameneu, Portalis et Maleville ; il y ajoute cinq autres juristes qui eurent à son avis une influence aussi grande que les quatre rédacteurs en titre : Treilhard, Merlin de Douai, Cambacérès, Berlier et Bonaparte. Les cinq premiers étaient des hommes âgés, favorables à une monarchie constitutionnelle et peu enclins à de trop grandes innovations ; des derniers, Cambacérès, Merlin et Bonaparte avaient joué dans la Révolution le rôle que l’on sait ; Berlier, plus jeune, est moins connu, néanmoins il avait été le rapporteur d’un certain nombre de lois révolutionnaires importantes. L’auteur montre quel enseignement ils avaient reçu dans les facultés de droit, quels ouvrages juridiques ils avaient lus, quels salons ils avaient fréquentés, quels voyages les avaient formés. Ainsi est établie une base solide pour comprendre comment ces neuf hommes infléchirent les travaux préparatoires effectués par les Assemblées réunies depuis 1789. La deuxième et la troisième partie du volume montrent les efforts tentés en France depuis le milieu du XVIIe siècle en vue de l’unification du droit : les auteurs du Code civil n’étaient pas des novateurs, ils s’inscrivent à la suite d’une longue série de juristes. Partisans du droit romain et du droit coutumier, on le sait, s’opposaient. (...) Le Code civil n’est donc ni l'œuvre de Napoléon, comme certains le croient encore, ni celle d’une dizaine de juristes, mais l’aboutissement de nombreux travaux entrepris depuis le XVIIe siècle. La dernière partie est consacrée aux origines des articles 544 (droit de propriété) et 1134 (les conventions légalement formées tiennent lieu de lois à ceux qui les ont faites). L’étude sur les origines de l’article 544 est particulièrement intéressante. On dit souvent que le Code civil a établi le droit de propriété « au sens romain du mot ». L’auteur montre que c’est faux. Il analyse avec beaucoup de finesse la notion de propriété dans le droit romain et prouve qu’elle était très éloignée de la propriété « absolue » créée par le Code civil. En fait, le droit de propriété, tel que l’a formulé le Code a été établi par les romanistes modernes dont Pothier a repris la doctrine. Portalis s’est fait le porte-parole de Pothier, mais Bonaparte a beaucoup insisté pour que le droit de propriété soit aussi absolu que possible. Il s’agissait de rassurer les propriétaires, bourgeois et paysans, qui le soutenaient, et notamment les acquéreurs de biens nationaux. Quant à l’article 1134, il ne puise pas non plus ses origines dans le droit romain, mais il vient du droit canon, et a été aussi formulé par Pothier. L’ouvrage de A.-J. Arnaud se termine par des annexes très importantes : des indices des noms de matières, de lieux et de personnes ; une étude très complète des sources et de la bibliographie, présentée dans un ordre méthodique ; un tableau synoptique des influences doctrinales sur le Code civil, à partir de 1650 ; une liste chronologique des juristes et des principaux auteurs français et étrangers cités ; enfin un Dictionnaire biographique, fort bien établi des juristes français et étrangers dont l’œuvre a fait l’objet d’un commentaire ; au total cent pages qui font de l’ouvrage non seulement un livre d’un grand intérêt, mais un excellent instrument de travail. (Jacques Godechot, Annales historiques de la Révolution française, 1973) — René Rodière résume dans ces termes le travail accompli par A.-J. Arnaud : « ...thèse remarquable par l’intelligence de la méthode appliquée et la qualité de l’érudition utile qui l’appuie » (RIDC, 1974, p. 894 et suiv.).
Laffont, 1987, in-8°, 380 pp, 4 pl. de gravures hors texte, biblio, index, broché, bon état
On connaît ses maximes, mais rien ou presque de sa vie. Bâtard d'une aristocrate et d'un chanoine, tour à tour libertin, poète et jacobin, Chamfort accumule les contradictions. Côtoyant Rousseau, Voltaire, Diderot, Rivarol et Talleyrand, préparant dès 1785 la Révolution avec Mirabeau dans le giron de l'Ancien Régime, il préfigure les rêves et la désillusion de l'idéologie moderne. Comment soutient-on la mort de Louis XVI après l'avoir fait pleurer avec sa tragédie ? Comment se suicide-t-on sous la Terreur après avoir sacrifié son argent, sa santé et sa vie privée à la liberté ? C'est l'énigme qui a fasciné Chateaubriand, Stendhal, Nietzsche et Cioran, et que Claude Arnaud tente de résoudre dans cette première biographie exhaustive.
Marseille, Chez l'auteur, 1988, in-8°, 232 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Plon, 1928, in-12, 296 pp, biblio, broché, bon état (Coll. Le Roman des grandes existences)
"Camille Desmoulins, dont Raoul Arnaud, l'historien de la Princesse de Lamballe et de Cambon. nous narre la Vie turbulente, fut-il un grand homme, comme on voulut, un temps, nous le faire croire ? Raoul Arnaud ne le pense pas une seconde, et nous lui devons un portrait enfin vrai de ce brouillon, de cet intrigant, de ce diffamateur auquel, on doit pour une bonne part, les infâmes calomnies contre la Reine. Ce qui rachète la mémoire de l'affreux pamphlétaire de la France libre et des Révolutions du procureur de la lanterne, de l'instigateur des massacres, c'est l'appel à la pitié, à la clémence, qu'il finit par lancer dans le Vieux Cordelier. Cet appel, d'ailleurs, devait lui coûter la vie. Robespierre ne devait plus l'oublier. Ce qui nous incline encore à nous montrer indulgents envers ce néfaste Camille, c'est l'amour héroïque que lui porta la tendre et charmante Lucile..." (Raymond Escholier, La Gazette de Paris, 1928) — "Après avoir hurlé aux quatre vents avec la meute sanguinaire, après avoir même suscité ses pires débordements et mérité le titre de procureur de la lanterne, Camille Desmoulins pris conscience de la folie qui animait la Terreur, et, sous couvert d’érudition et de retour aux éternelles tragédies grecques, il osa ces deux brûlots que sont les numéros 3 et 4 du “Vieux Cordelier”, les dérobant avant édition à la vigilante censure de Rosbespierre… et ça lui vaudra une grande balafre en travers du col le 5 avril 1794 !" (La Carène)
Perrin, 1913, fort in-8°, 391 pp, 6 pl. de gravures hors texte, broché, état correct
"M. Raoul Arnaud ajoute une étude très solide et très intéressante à celles qu'il a déjà publiées sur la Rvolution. “Sous la Rafale” est un ouvrage documentaire. Mais les récits, simplement traités, sont si émouvants par eux-mêmes ; ils nous font pénétrer la psychologie. des personnages de l'époque d'une façon si précise, que je ne connais guère de lecture plus attachante. Les romans d'aventures sont fades à côté de ces histoires tragiquement vécues, et c'est bien là qu'il faut rechercher la vérité sur le jacobinisme, la Terreur, et toutes les illusions « libérales » qui les ont enfantées. La Fayette est le type achevé des illusionnistes « constitutionnels » de 1789. Sa femme, – « héroïne de la piété conjugale, » comme la qualifie M. Arnaud, – a suivi pas à pas son mari dans toutes ses erreurs. Dans son salon se pressèrent « en foule » les « républicains de la plus belle eau » (Gouv. Morris). Le marquis, « dont toutes les préférences étaient pour la République, » avait employé une grande partie de sa fortune à « mettre son nom à la tète de la Révolution, » et cette « sainte folie » se perpétua. En son château de Chavagnac, Mme de La Fayette, devenue « suspecte, » préférait toujours la compagnie des « patriotes » à celle des aristocrates. Le supplice de Louis XVI lui fit horreur, mais les régicides, – Vergniaud, Desmoulins, Hérault, Danton, Robespierre – n'étaient-ils pas ses anciens commensaux ? Qu'avait-elle à en redouter ?.... En 1794, elle fut incarcérée au collège du Plessis, – la « boutique à Fouquier, » – où dix-sept cents détenus attendaient la guillotine. Parmi eux, se trouvait sa soeur, la vicomtesse de Noailles, dont le mari avait, lui aussi, donné tant de gages aux démagogues. Cependant, « elle ne fut jamais assaillie d'aucune crainte ; » elle était « patriote » et n'avait fait que du bien... Les « fournées » vidaient la prison : il y eut alors jusqu'à treize cent soixante-seize exécutions en sept semaines ! Mme de La Fayette, d'ailleurs bonne chrétienne, restait calme : « Je pardonne de tout mon coeur à mes ennemis, écrivit-elle dans son testament...., à mes persécuteurs quels qu'ils soient et même aux persécuteurs de ceux que j'aime. » Ces « persécuteurs, » c'étaient les guillotineurs de la maréchale de Noailles qui monta sur l'échafaud à l'âge de soixante-dix-sept ans, avec sa fille, la duchesse d'Ayen, sa petite-fille, la vicomtesse de Noailles, et une demi-douzaine d'autres dames... Le 9 thermidor sauva Mme de La Fayette qui, très courageusement, alla s'enfermer avec son mari dans la prison autrichienne d'Olmültz, où le « héros des deux mondes » expiait « le crime d'avoir été l'apôtre de la liberté. » Elle crut y mourir du scorbut. Délivrée en 1797, la famille alla s'établir à Witmold (Holstein), chez la soeur du duc d'Ayen, la comtesse de Tessé, toujours « libérale et voltairienne, » puis à Vianen, en Hollande, où La Fayette « se réjouissait de voir un arbre de la liberté devant sa fenêtre, » enfin à la Grange-Blesneau (en Brie). Elle mourut, en 1807, à Paris, chez Mme de Tessé, et fut enterrée au cimetière de Picpus : là reposaient seize cents victimes de la Révolution, parmi lesquelles sa mère, sa grand'mère et sa soeur, guillotinées cinq jours avant la chute de Robespierre... “Sous la Rafale” renferme deux autres récits intitulés : La fin tragique d'un mariage d'amour, Mme de Bellescize, et La Terreur à Nîmes : Mlle Chabaud de Latour. Le premier de ces « épisodes » présente de curieux détails sur les massacres de Pierre-en-Cise, – la « Bastille lyonnaise, » – dont le marquis de Bellescize était gouverneur, et sur les émigrés de Turin. Fille unique du marquis de Troussebois, l'héroïne épouse, malgré son père, Charles de Bellescize, vagabond déclassé qui s'est fait colporteur et vient à Paris traîner sa misère. Il se dit « bon patriote » : la section des Tuileries lui accorde des « mentions civiques ; » il monte la garde au Comité et au Temple ! Au reste, la situation du jeune couple est épouvantable : tandis qu'Armande se meurt de faim et de froid dans sa mansarde, Charles court à la recherche d'un morceau de pain ; la nuit, il se terre où il peut, et « deux fois il dormit avec les dogues qui gardaient les halles. » Dénoncé par son beau-père, – que son acte infâme ne sauve pas, du reste, de l'échafaud, – il est ar¬rêté comme conspirateur (!) et guillotiné le 26 ventôse an II : Fouquier-Tinville s'est servi contre lui du réquisitoire déjà prononcé contré Troussebois... Folle de douleur, Armande ne veut pas survivre à son amour : elle va se livrer elle-même aux administrateurs de la police, se nomme, se garde de dire qu'elle est sur le point d'être mère, comparaît, le 7 flôréal, devant le tribunal révolutionnaire, n'entend même pas qu'on l'accuse « d'avoir conspiré contre le peuple français, » et monte, le soir même, sur l'échafaud. – Son corps rejoignit au cimetière de la Madeleine ceux de son mari et de son père... Mlle Chabaud de Latour n'eut pas une fin si tragique : mais elle n'y échappa et ne sauva son frère, le lieutenant-colonel Antoine Chabaud, que grâce à sa merveilleuse énergie. L'auteur trace du mouvement révolutionnaire à Nîmes un tableau qui nous paraît trop favorable aux protestants devenus les maîtres de la cité. Au reste, M. Arnaud ne tarde pas à étaler leur lâcheté : en juillet 1793, leur simulacre de résistance à la Montagne conventionnelle aboutit à la plus servile des soumissions. A Pont-Saint-Esprit, les « guerriers » nîmois se rendirent sans verser une goutte de sang. Parmi les marchands, qui avaient « voué au mépris public » les proconsuls jacobins, ce fut « à qui, le plus tôt, ferait amende honorable. » Et Nîmes fut livré à de féroces terroristes qui firent tomber jusqu'à trente et une têtes en une seule journée : « Les jours d'exécution, de véritables orgies avaient lieu chez Courbis, dont la maison donnait sur l'Esplanade. Le représentant Borie, les juges au tribunal, les membres de la municipalité et du Comité révolutionnaire, viennent là comme au spectacle. » Vers thermidor, plus de quatre mille personnes étaient en prison. Mme Chabaud était parmi elles : la chute de Robespierre obligea le tribunal à l'acquitter, et elle put rejoindre son mari, que Mlle Chahaud avait réussi à faire évader de la citadelle quelques heures avant sa comparution devant les exécuteurs." (Gustave Gautherot, Revue des Questions historiques, 1914)
P., Assemblée Nationale, 1848, 3 vol. in-4°, 376, 335 et 256 pp, 3 volumes in-4 reliés en un volume demi-chagrin noir, dos à 4 larges nerfs filetés et caissons (rel. de l'époque), bon état
Tome 1 : Rapport - Rapport sommaire de M. Bertrand, juge d'instruction, sur le 15 mai - Documents relatifs à M. Louis Blanc - Documents relatifs à M. Caussidière - Pièces relatives au 15 mai, au 23 juin et autres évènements qui s'y rattachent - Déposition
P., EHESS, 1987, in-4°, 105 pp, conception graphique Huguette Bertrand, Serge Bonin, Alexandra Laclau, nombreuses cartes, biblio, broché, bon état, envoi a.s. de Dominique Julia
Tome 2 seul (sur 11 parus de 1987 à 2000). Dans une inlassable pédagogie, tout le discours de la Révolution vise à construire une nation de citoyens éclairés et à former un homme nouveau, enfin libéré des préjugés et des superstitions de l’Ancien Régime. L'objet de ce volume est de mesurer les ruptures introduites par la Révolution dans le dispositif éducatif, les innovations qu'elle a mises en place, comme les continuités qui se font jour entre l'Ancien Régime et la reconstruction impériale. La chronologie retenue (1760-1815) permet à la fois de saisir les phénomènes de longue durée – ainsi l'alphabétisation et les transformations liées à la conjoncture politique (les écoles centrales par exemple). Pour comprendre les obstacles auxquels se sont heurtés les administrateurs chargés d'appliquer la législation révolutionnaire, il convient en effet de restituer avec précision les fonctionnements sociaux du champ éducatif, depuis la petite école rurale jusqu'aux universités. Cartes et graphiques les inscrivent dans l'espace, de l'exemple départemental ou régional à la pesée nationale. Ainsi présentés, les enjeux apparaissent plus complexes, et les situations scolaires plus diverses que ne l'envisageait le volontarisme des conventionnels. — "Instrument de recherche, bilan en marche, ouverture sur de nouveaux chantiers... Cet atlas, au-delà des cartes d'inventaire, présente des cartes (et des graphiques) de réflexion et d'interprétation. Il invite à poser les bases d'une réflexion sur la géopolitique de la France révolutionnaire." (François Furet, Michel Vovelle). "Un atlas de cartes et de graphiques : à terme, mille pages pour voir la Révolution sous tous ses aspects, pour mieux la comprendre." (Serge Bonin, Claude Langlois)
Lille, Impr. Robbe, 1923, gr. in-8°, 24 pp, broché, bon état, envoi a.s. Tiré à part extrait de la Revue du Nord, nov. 1923
"Notre collaborateur. M. Aubert. a fait paraître dans la Revue du Nord de novembre dernier, une étude fort bien faite sur le problème des subsistances et le maximum à Douai (1792-1794). Il met surtout en lumière les efforts du club pour faire appliquer la réglementation économique, tâche difficile et même tragique. Si le maximum des salaires ne paraît pas avoir soulevé des critiques, il n'en fut pas de même du maximum des denrées qu'on ne put faire respecter que par la contrainte." (A. Mathiez, Annales historiques de la Révolution française, 1924)
Tallandier, 1938, in-8°, 248 pp, 13 gravures hors texte, broché, couv. illustrée lég. défraîchie, état correct (Coll. Bibliothèque Historia)
P., Perrin, 1938, in-8°, 175 pp, 5 pl. de gravures hors texte, 20 illustrations dans le texte, broché, couv. illustrée, mque au dos, bande éditeur conservée, bon état
Poignant épisode de la Virée de Galerne dans lequel l’auteur raconte la prise, le jugement et l’exécution du prince de Talmont à Malagra, non loin de Fougères. (Vachon, 173). Documents inédits sur la première guerre de Vendée, sur Antoine de la Trémoïlle, prince de Talmond, sur Bougon-Longrais, ami de Charlotte Corday.
P., Henri Plon, 1866, gr. in-8°, (4)-372 pp, reliure plein papier marbré à la bradel, dos lisse, titres dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état. Edition originale (Fierro, 52). Rare
"L'auteur (1731-1805) s'attache particulièrement aux difficultés financières de la monarchie et se montre très critique vis à vis de la gestion des fonds publics sous Louis XVI." (Fierro, 52). Ces mémoires mettent en lumière l'âpreté de la lutte entre le Roi et le Parlement. Ce témoignage d'un chroniqueur de la cour familier des milieux ministériels, partisan mais bien informé, est riche en anecdotes politico-financières sur les dernières années du règne de Louis XV et sur celui du roi Louis XVI.
Cholet, Editions du Choletais, 1997, in-8°, 258 pp, notes, broché, bon état
Biographie d'un jeune officier vendéen, farouche opposant à la Révolution et à l'Empire. "Révolution. Directoire, Consulat, Empire..., dans ce quart de siècle de conflits, de combats, de coups d'Etat, de guerre civile... c'est l'histoire authentique d'un Angevin, Henri Forestier, le fils d'un cordonnier de La Pommeraye-sur-Loire en Anjou, qui nous est proposée par Frédéric Augris. Nommé à 18 ans général de la cavalerie de la Grande Armée Catholique et Royale, fidèle ami de « Monsieur Henri » et du général Stofflet, il participa à de nombreux combats, en Vendée et en Bretagne. Elu général en chef de l'Armée d'Anjou, il lutta avec acharnernent contre Napoléon Bonaparte et signa, avec l'aide l'Angleterre, l'un des plus importants complots contre l'empereur, « l'Affaire des Plombs », une conspiration qui aurait pu soulever l'Europe entière contre la France. Il parvint à déjouer toutes les polices de Fouché avant de disparaître tragiquement en octobre 1806."
Albin Michel, 1942, in-12, 334 pp, 8 pl. de gravures et portraits hors texte, notes, sources et biblio, reliure originale demi-papier vélin à coins, dos lisse peint à la main, avec titres et portrait en buste de Talma en couleurs (rel. de l'époque), bon état
François-Joseph Talma (1763-1826) fut l'acteur français le plus prestigieux de son époque. — "... Ne surestimons pas le degré d’intensité des liens qui ont pu exister entre l’acteur vedette du Français et Bonaparte-Napoléon. Si le Premier Consul devenu l’Empereur aimait vraiment le théâtre et le grand répertoire autant qu’il appréciait l’interprétation qu’en donnait Talma, il s’estimait en son for intérieur d’une nature toute singulière. À son sentiment, son rôle face au destin et à la politique (qui en était selon lui le champ d’application) relevait d’une sphère radicalement différente de celle de la carrière, même auréolée de succès exceptionnels, d’un comédien de génie. Hobhouse, dans ses souvenirs parus à Londres en 1816, rapporte un propos prêté à l’Empereur censé avoir déclaré un jour : « Chateaubriand assure que vous me donnez des leçons pour jouer l’Empereur, je prends ceci pour un compliment, parce qu’il fait voir du moins que j’ai assez bien rempli mon rôle. »" (Jean-Marie Valentin, L'Empereur et le comédien, 2012)