Christian Bourgois, 1968, in-8 br. (12 x 20), 315 p., 1ère édition, couverture à rabats, envoi de l'auteur, sous papier cristal, bon état.
Récit brisé, proféré par un muezzin arrivé à Paris, dans lequel interfèrent souvenirs d'enfance et de guerre, satire du pouvoir politique et religieux. "Le Muezzin", de Mourad Bourboune, radicalise la contestation. Il est "l’homme-bilan". Comme Adonis et les poètes arabes de la revue libanaise Mawâqif, il opère une "descension", une transgression désacralisante, il contraint le Verbe à "atterrir". Contre les "tenants de la pensée fossile", le Muezzin bègue, "Porteur de la Parole", renonce à l’héritage. "Le fracas des armes s’est tu. C’est l’après-guerre : est-ce l’arrivée ?... Le Muezzin est seul, il doit mener le combat contre la ville, épuiser l’envers de la colonie. Le pays s’envase. Avec le Meddah, barde des mauvais jours, à coups de mélopées sauvages, de fureurs et de violences sacrilèges, il jette les bases de l’anti-Coran pour conjurer tout un grouillement de reptiles dans l’ombre neuve du drapeau" (Jean Sénac)