[CALDER Alexander] SWEENEY James Johnson; LAUGIER Henri; HOPPENOT Henri; LEGER Fernand:
Reference : 9668
(1950)
Paris, Maeght / Pierre à feu, 1950. In-folio de [4] pages sous couverture lithographiée couleurs.
Les 2 plats sont ornés chacun d'une lithographie originale couleurs de Calder. Première édition dans un état de fraîcheur remarquable.
Paris, Editions de la Sirène, 1919. In-4 relié de [60] pages, demi-maroquin violet, dos carré portant uniquement Cendrars-Léger. Couvertures illustrées conservées (brunies)In-4 of [60] pages, purple half morocco, square back titled only Cendrars-Léger. Illustrated covers preserved (browned).
Illustré par Fernand Léger de 22 compositions en couleurs (dessins et aquarelles au pochoir).Illustrated by Fernand Léger with 22 color compositions (stenciled drawings and watercolors). Edition originale tirée à 1225 exemplaires (exemplaire 346 sur vélin Lafuma).En 1935, Cendrars écrira dans le Sans-Nom l’influence de ce «petit livret qui pourrait être simple divertissement de cinéaste, qui vaut ce qu’il vaut, que l’on a souvent cité comme l’une des œuvres les plus représentatives de la littérature moderne et dont la représentation typographique lors de sa parution eut une influence déterminante sur l’art typographique officiel en Russie soviétique, mais qui reste pour moi, quand mon bras coupé me fait mal ou quand je suis en proie à des idées noires, sentimentalement attaché au souvenir d’un travail heureux, chose si rare dans cet ingrat, dans ce solitaire métier d’écrire qui est maintenant le mien depuis cette nuit mémorable, et le témoignage d’une longue, lente, douloureuse et double cicatrisation, sinon d’une guérison parfaite» (Œuvres autobiographiques complètes, Bibliothèque de la Pléiade, t. I, 2013, p. 86). «Une édition de luxe avec des caractères d’affiches». Le Morland corps 24, utilisé pour la composition du texte, se rapproche de l’esthétique de l’affiche, cette police étant prévue au départ pour l’affichage, renvoyant ainsi au goût de Cendrars pour les affiches, les enseignes et la publicité. Jusqu’aux dessins de Léger, de facture cubiste, qui associent des lettres réalisées au pochoir: «lettres de caisses», utilisées traditionnellement pour indiquer le contenu des caisses et cantines de transport. C’est la première fois qu’un tel procédé est utilisé pour un livre de peintre.P. Fouché: La Sirène, n°38; Castleman, A Century of Artists Books, M.O.M.A., p.170; Monod 2395; Carteret V, p.41; Skira 197; Andel, Avant-Garde Page Design 1900-1950 p.99-100; From Manet to Hockney, n° 54CENDRARS Blaise: La Fin du Monde filmée par l'Ange N.-D. First edition limited to 1225 copies (copy #346 on Lafuma vellum).In 1935, Cendrars wrote in the Sans-Nom the influence of this "petit livret qui pourrait être simple divertissement de cinéaste, qui vaut ce qu’il vaut, que l’on a souvent cité comme l’une des œuvres les plus représentatives de la littérature moderne et dont la représentation typographique lors de sa parution eut une influence déterminante sur l’art typographique officiel en Russie soviétique, mais qui reste pour moi, quand mon bras coupé me fait mal ou quand je suis en proie à des idées noires, sentimentalement attaché au souvenir d’un travail heureux, chose si rare dans cet ingrat, dans ce solitaire métier d’écrire qui est maintenant le mien depuis cette nuit mémorable, et le témoignage d’une longue, lente, douloureuse et double cicatrisation, sinon d’une guérison parfaite" (Œuvres autobiographiques complètes, Bibliothèque de la Pléiade, I, 2013, 86)."Une édition de luxe avec des caractères d’affiches". The Morland Body 24, used for the composition of the text, is close to the aesthetics of the poster, this font is initially planned for display, thus returning to the taste of Cendrars for posters, signs and advertising. Up to the drawings of Léger, cubist style, which combine stencil letters: "box letters", traditionally used to indicate the contents of crates and transport canteens. This is the first time such a process is used for a painter's book.P. Fouché: La Sirène, n°38; Castleman, A Century of Artists Books, M.O.M.A., p. 170; Monod 2395; Carteret V, p.41; Skira 197; Andel, Avant-Garde Page Design 1900-1950 p.99-100.
Paris, Editions de la Sirène, 1919. In-4 broché de [60] pages, couverture illustrée, dos imprimé verticalement; et 58 feuillets volants, aux formats variés, imprimés sur des papiers de qualités différentes, papier bouffant, papier couché, recto d’affiches électorales découpées. Certains feuillets présentent des collages de texte. Sous chemise et emboîtage de toile grise. Petit manque à l’achevé d’imprimer et une petite macule en bord inférieur.
Édition originale tirée à 1225 exemplaires (exemplaire sur vélin Lafuma).L’ouvrage est accompagné d’un extraordinaire jeu d’épreuves en placard du texte complet comportant de nombreuses corrections autographes de Blaise Cendrars. La variété des papiers utilisés et des formats de chacun des feuillets apporte un souffle créateur à cette Fin du Monde dont c’est en quelque sorte ici la Genèse.Prodigieux document témoignant de la fabrication d’un livre de peintre emblématique. En 1935, Cendrars écrira dans le Sans-Nom l’influence de ce «petit livret qui pourrait être simple divertissement de cinéaste, qui vaut ce qu’il vaut, que l’on a souvent cité comme l’une des œuvres les plus représentatives de la littérature moderne et dont la représentation typographique lors de sa parution eut une influence déterminante sur l’art typographique officiel en Russie soviétique, mais qui reste pour moi, quand mon bras coupé me fait mal ou quand je suis en proie à des idées noires, sentimentalement attaché au souvenir d’un travail heureux, chose si rare dans cet ingrat, dans ce solitaire métier d’écrire qui est maintenant le mien depuis cette nuit mémorable, et le témoignage d’une longue, lente, douloureuse et double cicatrisation, sinon d’une guérison parfaite» Oeuvres autobiographiques complètes, Bibliothèque de la Pléiade, t. I, 2013, p. 86).Illustré par Fernand Léger de 22 compositions en couleurs (dessins et aquarelles au pochoir). «Une édition de luxe avec des caractères d’affiches». Le Morland corps 24, utilisé pour la composition du texte, se rapproche de l’esthétique de l’affiche, cette police étant prévue au départ pour l’affichage, renvoyant ainsi au goût de Cendrars pour les affiches, les enseignes et la publicité. Jusqu’aux dessins de Léger, de facture cubiste, qui associent des lettres réalisées au pochoir: «lettres de caisses», utilisées traditionnellement pour indiquer le contenu des caisses et cantines de transport. C’est la première fois qu’un tel procédé est utilisé pour un livre de peintre.P. Fouché: La Sirène, n°38; Castleman, A Century of Artists Books, M.O.M.A., p.170; Monod 2395; Carteret V, p.41; Skira 197; Andel, Avant-Garde Page Design 1900-1950 p.99-100.
Editions Georges Crès & Cie. 1919. Plaquette in-12 brochée. Portrait de Blaise Cendrars par Fernand Léger en frontispice. 21 pages. Deuxième édition [lE.O., très rare, a paru en 1918 chez François Bernouard, à lenseigne de la Belle Edition, dans un tirage à 327 exemplaires].
Envoi autographe signé de Blaise Cendrars à lacteur Marcel Herrand. Bon exemplaire.
Semaine du 27 Juin au 4 Juillet 1967 / Environs 20 pages. Editions Hachette.
Bel état.
CEF. 01-02-1986. In-12. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. Feuillet artistique philatélique de format paysage 31,1 x 21,6 cm tiré sur papier épais glacé, édité par les oeuvres sociales du personnel des PTT et le réseau commercial CEF et étranger au profit des oeuvres sociales des PTT. Il est composé d'un timbre original oblitéré du cachet premier jour, d'une illustration couleurs, d'une notice explicative.. . . . Classification : 20-Documents Philatéliques
Ce feuillet artistique philatélique a été imprimé à tirage limité (33800 exemplaires). Ce document est une mine et un trésor d'informations sur le sujet traité, histoire, contenu artistique et biographie des personnages. Classification : 20-Documents Philatéliques
Genève, Skira, coll. 'Le goût de notre temps', 1962. In-8 carré, cartonnage entoilé de l'éditeur, jaquette imprimée. Avec 54 reproductions en couleurs.
Bel exemplaire.
P., Falaize, 1951. In-12 broché, couverture rempliée illustrée en couleur d'une reproduction de F. Léger, 61 pp. avec des dessins pleine page en noir et blanc. Edition originale tirée à 750 exemplaires numérotés sur vélin pur fil Lafuma. A l'état de neuf, non coupé.
Lithographie 55,5 x 73,5 avec le timbre humide du musée Biot, numérotée 395/500. Scotch au dos. Imprimée sur papier Arches.
Image similaire à l'affiche de l'exposition du Musée de Lyon en 1955.
Musées nationaux, Paris, 1949 1949 Plaquette In 8 brochée, environ 40 pages, textes de Jean Cassou, Guillaume Apollinaire et Blaise Cendrars. Quatre lithographies de Fernand Léger dont 3 en couleurs.
21 x 16 cm, 414 pp. Broché, couverture légèrement salie sinon bon exemplaire. Nombreuses illustrations en couleurs et ne noir. Textes de Léger, Guérin, Cassou, Beauquier. Biographie de l'artiste et bibliographie des articles et ouvrages qui lui sont consacrés depuis 1913. 222 oeuvres décrites, certaines commentées.
Mourlot - Paris Musée Morsbroich, Leverkusen. 1955 Lithographic poster - Affiche lithographique. Lithographie en 3 couleurs exécutée d'après une gouache pour une exposition à Leverkusen . Tirage limité à 500 exemplaires. Exemplaire du tirage de luxe sur Arches filigrané Mourlot, 76 X 56,5 cm. Un pli vertical sur la droite de la feuille, 125 exemplaires sur Arches ont été pliés pour être conservés dans le portefeuille de 45 affiches édité par Mourlot en 1955.
S.n., s.l. 1955, 14x10,5cm, une feuille.
Rare faire-part de décès de Fernand Léger, disparu le 17 Août 1955.. La famille du peintre, le Parti Communiste Français, le Conseil National du Mouvement de la Paix et ses amis se joignant à la douleur de la veuve de Fernand Léger pour convier lespersonnes prévenues que les obsèques et l'inhumation du peintre auront lieu le samedi 20 Août 1955 à Gif-sur-Yvette. Enveloppe jointe à l'adresse de Charles Dobzynski probablement rédigée par Nadia Petrova Léger. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Sans lieu (Allemagne), présentant 4 oeuvres en couleurs et 113 en noir, texte en allemand, couverture en couleurs, 1 volume in 8° broché, non paginé.
PHOTOS sur DEMANDE. ...................... Photos sur demande ..........................
Phone number : 04 77 32 63 69
Imprimerie Municipale - Musée Cantini Marseille 1966 In-8 carré ( 165 X 165 mm ), broché sous couverture illustrée. Catalogue de l'exposition qui s'est tenue au Musée CANTINI de Marseille en Juin-Août 1966. Illustrations en couleurs et en noir hors-texte. Très bel exemplaire.
Paris, Ministère des Affaires Culturelles, Réunion des Musées Nationaux, 1971. Grand in-8 (21 x 24 cm) ; XXXIII ff -196 pp, couverture jaune imprimée en noir.
Préface par Jean Leymarie. Textesde : Jean Cassou, biographie. Nombreuses reproductions hors-texte en couleurs et en noir et blanc. Liste des expositions de F. Léger. Bel exemplaire. Photos sur demande.
GONTHIER. 1965. In-12. Broché. Etat d'usage, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 206 pages - Nombreuses annotations dans le texte.. . . . Classification Dewey : 750-La peinture et les peintres
Classification Dewey : 750-La peinture et les peintres
Mediations 1975 poche. 1975. broché. 206 pages. Bon Etat intérieur propre
Mediations 1975 poche. 1975. broché. 206 pages. Bon Etat intérieur propre
MUSEE NATIONAL D'ART MODERNE - CENTRE GEORGES POMPIDOU.. 1987. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 287 PAGES augmentées de quelques illustrations en noir et blanc.. . . . Classification Dewey : 846-Lettres, correspondance littéraire
Préface de Maurice JARDOT / Correspondance etablie et anntee par Christian DEROUET. Classification Dewey : 846-Lettres, correspondance littéraire
[s.d.] circa 1948, 14,6x19cm, 2 pages sur un feuillet sous chemise.
| «?Votre "swing" m'intéresse. Vous avez trouvé un style sonore qui colle au sujet?»| * Magnifique lettre autographe signée et inédite de Fernand Léger sur le jazz américain et les couleurs, adressée à Gaston Criel, auteur d'un essai pionnier sur le «?Swing?». Le peintre se remémore son exil aux États-Unis de 1940 à 1945, parle de Louis Armstrong et de sa captivante découverte du jazz expérimental à New York, en compagnie des peintres afro-américains de la Harlem Renaissance. 29 lignes à l'encre noire, rédigées sur un feuillet. La lettre autographe est présentée sous une chemise en demi maroquin vert sapin, plats de papier vert à motifs stylisés, contreplats doublés d'agneau vert, étui bordé du même maroquin, ensemble signé Goy & Vilaine. Léger répond à Georges Criel et le félicite de son essai sur le jazz américain?: «?Votre «?swing?» m'intéresse. Vous avez trouvé un style sonore qui colle au sujet?». Criel avait en effet adopté dans son essai, intitulé Swing, le style très rythmé du «?bebop?» que Léger avait eu l'occasion d'entendre à New York. Cette première étude sur le jazz en langue française fut unanimement saluée, de Sartre à Stravinsky en passant par Gide, Senghor, ou Poulenc. La lettre, non-datée, fut écrite en 1948, l'année de publication de l'essai de Criel. Après un long exil aux Etats-Unis entre 1940 et 1945, Léger était reparti pour la France et avait pris sa carte au parti communiste. Installé à Paris, il réouvre à la même période son académie de peinture dans un nouveau local boulevard de Clichy, qui lui vaudra un afflux d'étudiants américains, anciens GI démobilisés, comme Sam Francis ou Kenneth Noland. Dès 1924, Léger avait fait la rencontre simultanée du jazz et de l'Amérique par son film expérimental Ballet mécanique, tourné par les Américains Dudley Murphy et Man Ray, sur des musiques de Duke Ellington et George Antheil. Trois séjours à New York entre 1931 et 1939, pleins de projets et de rencontres - avec l'écrivain Dos Passos notamment - avaient familiarisé Léger avec cette métropole emblématique de la modernité. Mais c'est son exil durant la guerre qui l'introduisit réellement à l'Amérique et à la musique jazz?: «?J'ai pu pendant 5 ans d'Amérique réagir pour ou contre cette expression nègre?». En 1941, il découvrit le pays lors d'une traversée en bus vers l'Ouest, donna des conférences en Californie et fit projeter son Ballet Mécanique à la célèbre université expérimentale de Black Mountain en Caroline du Nord. C'est également aux Etats-Unis qu'il inventa en 1942 un nouvel usage de la couleur, en s'inspirant du jeu des projecteurs publicitaires balayant les façades de Times Square?: la couleur se trouve désormais dissociée du dessin, et donne naissance à sa toile Starfish (Solomon R. Guggenheim Museum), sa série des «?Cyclistes?» (Biot, Musée national Fernand Léger) et des «?Plongeurs?», dont il réalise un exemplaire monumental en 1943 pour la maison de l'architecte de Rockefeller, Wallace K. Harrison, à Long Island. Le jazz, synonyme de modernité et de libération, fut également l'occasion d'explorer la couleur. Léger donne une saisissante description synesthésique de ses expériences sonores?: «?J'ai souvent pensé en les écoutant à des équivalences colorées possibles. Les sardanes espagnols par exemple c'est de la couleur pure. Jaune bleu rouge. Le Jazz comporterait souvent des nuances?». Il assista dans les clubs new-yorkais à la naissance du bebop, nouvelle forme de jazz au rythme effréné et à la virtuosité époustouflante, dont les innovations harmoniques et rythmiques marquèrent le peintre dans ses compositions. Le peintre se remémore la découverte de ce jazz furieux des années 1940?: «?La confusion du départ m'intéressait surtout. Leur côté animal instinctif s'y donnant à plein; des cris sourd aigus. Des bruits incontrolable [sic] ayant une valeur spontanée étonnante, ensuite la domestication de cette jolie sauvagerie s'établissait en bon ou en mal.?» Les cuivres brillants aux «?cris aigus?», rappellent les formes et les sons des machines si chères au peintre, qu'il emploie depuis sa «?période mécanique?» des années 1920. Il achève sa lettre sur un vibrant hommage à Louis Armstrong, faisant en même temps ressurgir son passé de soldat?: «?Armstrong lui ça va plus loin, c'est de l'acier sous la lumière. La magie d'une culasse de 75 ouverte en plein soleil. Éblouissant?». En quête permanente de modernité, Léger s'était immergé dans la vie de bohème de Greenwich Village et fit la découverte de la culture afro-américaine new-yorkaise, alors en pleine effervescence dans les années 1940?: «?Mes camaraderies de jeunes peintres noirs m'ont permis d'assister à des «?entrainements?» pour des recherches de jazzs nouveaux.?». Son contact avec l'avant-garde artistique noire se poursuivit après son départ des Etats-Unis dans son académie de peinture parisienne, où il enseigna au peintre John Wilson, membre éminent du mouvement de la Harlem Renaissance, à Robert Colescott, et au jamaïcain Karl Parboosingh. C'est aussi à ce moment, vers 1948, que le jeune Ellsworth Kelly, grande figure du minimalisme, vint solliciter ses conseils. Par ailleurs, le style et la philosophie moderniste de Léger laissèrent une empreinte immortelle dans le paysage artistique américain en tant que précurseur de l'esthétique du Pop Art. Témoignage rare et inédit des expériences new-yorkaises de Fernand Léger et de l'impact sensoriel du jazz sur sa peinture. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Paris, Skira; Musée national d'art moderne, centre Georges Pompidou, 1987, in-8 broché, 287 pp, préface de Maurice Jardot, illustrations dans le texte. TRES BON ETAT.
Mourlot - Paris Musée d'Art Moderne De La Ville De Paris 1951 Lithographic poster - Affiche lithographique. Lithographie en 3 couleurs exécutée pour l' exposition des Peintres Témoins de Leur Temps " Le Travail" au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Format: 77 X 52 cm .
La Maison-Forestière (Argonne) 28 mai 1915, 13,4x21,3cm, 4 pp. sur un feuillet double.
Fabuleuse lettre autographe du peintre Fernand Léger rédigée en première ligne durant la bataille d'Argonne, adressée au marchand d'art parisien Adolphe Basler. 92 lignes à l'encre noire, quatre pages sur un feuillet double, daté par Léger du 28 mai 1915. La lettre autographe est présentée sous une chemise en demi maroquin vert sapin, plats de papier vert à motif stylisé, contreplats doublés d'agneau vert, étui bordé du même maroquin, ensemble signé Goy & Vilaine. La lettre a été choisie pour l'anthologie de Cécile Guilbert, Les plus belles lettres manuscrites de Voltaire à Édith Piaf, Robert Laffont, 2014. Véritable chef-d'uvre de la correspondance, cette exceptionnelle missive de Fernand Léger révèle l'importance fondamentale de l'expérience des tranchées sur son uvre à venir. Mobilisé dans les troupes du Génie en 1914, Léger reste deux ans en poste sur le front d'Argonne, dans le secteur de la Maison-Forestière, d'où il écrit cette lettre le 28 mai 1915, «?pendant que les obus [lui] passent au-dessus de la tête?». En toute liberté de ton et de forme, la lettre surprend par le charme célinien de son style et annonce la période «?mécanique?» de sa peinture d'après-guerre. On assiste entre les lignes à l'éveil de sa conscience politique au contact des hommes rencontrés sur le front, dont le mérite et la bravoure marquèrent durablement le peintre. Son analyse particulièrement lucide de l'inhumanité de la guerre place cette missive parmi les plus belles lettres de combattant de la première Guerre Mondiale. Fernand Léger répond à Adolphe Basler, critique d'art polonais, qui fut le secrétaire de Guillaume Apollinaire et négociant de tableaux. Basler fit probablement la rencontre de Léger autour de 1910, alors que celui-ci fréquentait la «?bande à Picasso?» et subissait fortement l'influence du cubisme aux côtés de Derain, Maurice de Vlaminck et Max Jacob. S'essayant au monochrome puis à l'abstraction, Léger applique les préceptes de décomposition des formes et de distorsions de perspectives. Son travail auprès des cubistes devient prémonitoire de l'apocalypse à venir. Quelques années plus tard, ce vocabulaire cubiste devient en effet pour Léger la parfaite illustration de la guerre, qu'il décrit ainsi à Basler?: «?C'est linéaire et sec comme un problème de géométrie. Tant d'obus en tant de temps sur une telle surface, tant d'hommes par mètre et à l'heure fixe en ordre.?» Plus que jamais, l'innovation cubiste permet de traduire le monde contemporain oscillant entre rationalisme et chaos. Le contact des tranchées opère chez le peintre un véritable bouleversement tant intellectuel qu'artistique. Comme le remarque Blaise Cendrars «?cest à la guerre que Fernand Léger a eu la révélation soudaine de la profondeur d'aujourd'hui...?». Léger confie à Basler sa vision d'une guerre industrielle, inhumaine et dépersonnalisée?: «?Le flottement c'est fini. C'est une guerre sans «?déchet?», une guerre moderne. Tout vaut. Tout s'organise pour un maximum de rendement. Cette guerre-là, c'est l'orchestration parfaite de tous les moyens de tuer, anciens et modernes. C'est intelligent jusqu'au bout des ongles. C'en est même emmerdant, il n'y a plus d'imprévu?». Cette pertinente analyse de Léger se traduisit dans ses toiles d'après-guerre par une véritable esthétique du calcul et de l'équilibre, un «?rendement pictural?», à l'image de la guerre moderne à laquelle il prit part. Chez Léger en effet, la leçon cubiste s'accompagne d'une profonde réflexion sur la modernité et «?les hommes modernes?» qu'il désire représenter dans sa peinture. La lettre révèle la gestation de son style pictural d'après-guerre, gardant la fragmentation cubiste tout en faisant vibrer ses toiles de couleurs et de motifs saisis au contact des tranchées. En effet, Léger donne à Adolphe Basler un aperçu de sa célèbre «?période mécanique?» des années 1920, dont on peut voir une préfiguration dans la prophétique sentence?: «?Tout cela se déclenche mécaniquement?». Les armes de destruction massive hantent le quotidien de l'artiste-soldat autant qu'elles l'inspirent?: «?C'est terrible une attaque, quand des bonhommes qui pendant des heures ont subi une préparation d'artillerie infernale aplatis dans des trous, réduits à l'état de pauvres petites choses, quand on donne l'ordre à ces hommes-là de sortir de leur abris, de franchir un parapet et d'aller sur des mitrailleuses avec leur baïonnette?». à la suite de cette expérience, les structures tubulaires et circulaires des obus, mitrailleuses et baïonnettes furent élevées au rang de langage pictural. Léger avait compris que la peinture devait entrer en compétition avec l'objet manufacturé, et prendre en marche le train de la modernité. Entre droites et courbes, il les emploie en tant que sujet propre (Eléments mécaniques, 1920, Metropolitan museum of Art, Les Hélices, 1918, Museum of Modern Art) ou matériau pour ses portraits (Le Mécanicien, 1919, Montreal Museum of Fine arts). Ses camarades soldats «?réduits à l'état de pauvres petites choses?» donnent naissance à une anatomie nouvelle, composée de formes géométriques restreintes?: cubes pour la tête et le tronc, tubes circulaires pour les bras, cercles pour les articulations. Léger dévoile une nouvelle fois ses talents de visionnaire par un passage d'une clairvoyance saisissante sur les enjeux véritables de la guerre, qu'il devine dans cette lettre dès le début de l'année 1915. Il anticipe la défaite allemande dans la course aux armes de pointe, effectivement battue sur le plan technique deux ans plus tard avec l'arrivée des chars d'assaut américains?: «?Les Boches ont cela d'épatant qu'ils font la guerre avec des moyens les plus modernes possibles. Ils ont parfaitement raison. Mais où ils ont eu tort c'est de ne pas avoir su les employer assez supérieurement dès le début et assez vite pour empêcher les autres de juger leurs trucs et de leur retourner la balle?». Après cette démonstration pleine d'ironie de la supériorité du camp français, Léger achève sa lettre à Basler, lui-même engagé volontaire, sur l'assurance de la victoire?: «?En septembre [1914] on faisait une guerre de primaire ridicule, mais maintenant c'est autre chose on les a pillé et supérieurement à notre tour, on a décidément plus de talent qu'eux et comme ils n'ont pas le génie, on les aura?». Par ailleurs, la guerre a éveillé en lui une conscience politique qui guidera toute son uvre à venir, jusqu'à son illustration du poème Liberté d'Eluard. Ses frères d'armes, qu'il prend pour modèle durant ses années de guerre, lui inspirent de célèbres toiles et l'orientent après-guerre vers un art résolument populaire, né de la camaraderie qu'il mentionne au début de la lettre?: «?Je suis tranquille les artilleurs m'ont appris que j'étais dans une «?position d'angle?» c'est-à-dire inviolable pour les obus boches. J'ai confiance en ces gens-là ils connaissent bien leur métier?». Ce fut pendant ces deux ans de combats qu'il découvre la fonction sociale de l'art, délaissant sa brève période d'abstraction pour un art figuratif servant la cause communiste. Bien qu'il n'adhère officiellement au Parti communiste français qu'en 1945, il déclare déjà dans sa lettre de 1915?: «?il n'y a que des hommes modernes pour pouvoir encore un pareil effort. Une armée de métier ne tiendrait pas, mais un peuple qui a vécu la vie tendue et dure de ces 50 dernières années, peut le fournir.?» Se considérant lui-même comme un peintre-ouvrier, parfois qualifié de «?paysan de l'avant-garde?», il manifeste dans la lettre et dans son uvre son profond respect pour le travailleur moderne. Sous couvert de célébrer l'invincibilité de l'homme contemporain, Léger dénonce ici son asservissement?: «?Une guerre comme celle-ci n'est possible que par les gens qui la font. C'est aussi vache que la lutte économique. Les temps de paix aussi à cette seule différence qu'on tue du monde. Ça ne suffit pas pour renverser les facteurs. C'est la même chose. Ces gens là qui la font, nous autres, nous sommes dressés à cette momerie-là.?». Son engagement politique et artistique commence dès 1917, avec sa célèbre toile «?La Partie de cartes?» (Kröller-Müller Museum, Otterlo), qui confond formes organiques et mécaniques des hommes meurtris par les combats. Privé de la peinture pendant les trois années de sa mobilisation, Léger entretient sur le front une riche correspondance avec ses proches restés à l'arrière. Notre lettre constitue un exemple exceptionnel de la beauté et de l'aisance du style épistolaire du peintre - sa réponse à Basler est ponctuée de passages dignes de la gouaille de Céline ou de son ami Cendrars, avec la même violence sinistre et perverse?: «?Il n'y a qu'à l'arrière où on est assez mou pour pleurnicher sur des histoires de cathédrale de Reims bombardée ou de femmes enfilées par les Boches. Ici ça ne mord pas du tout. Et monsieur Barrès n'a aucun succès. On n'a pas idée de demander à des gens qui s'octroient le droit de tuer de respecter des monuments plus ou moins historiques ou des femmes qui souvent n'ont sans doute pas demandé mieux.?». La guerre a produit chez Léger un langage singulier, celui des Poilus, populaire et argotique, dont le dénuement, l'aridité et le cynisme rejaillit sur le lecteur. Doté d'un véritable talent d'écriture, il sera par la suite l'auteur de conférences, d'articles de théorie picturale, de récits de voyages et de textes poétiques. C'est par sa correspondance avec Basler qu'il renoue avec les cénacles de la peinture parisienne, et s'échappe des combats pour quelques instants. Il pousse un véritable cri du cur à la fin de sa lettre («?Mon cher Monsieur Basler, parlez-moi de la peinture?») - lui qui ne retrouvera l'occasion de peindre qu'en 1917, après avoir frôlé la mort à Verdun. Ses dernières lignes évoquent probablement un projet d'exposition de son uvre aux Etats-Unis?: «?Je pense bien à l'Amérique aussi mais quand tout cela sera fini?». Sa première rétrospective américaine fut réalisée à New York dès 1925, et marque le début d'une longue série de voyages et de toiles célébrant la vie moderne américaine. Prodigieuse et terrifiante lettre de Fernand Léger, artiste combattant exilé de sa peinture, qui a su déceler la beauté du monde moderne dans le spectacle du chaos. Le peintre nous livre un saisissant témoignage de son éveil politique et pictural, façonné et imprégné par son expérience du feu. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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