<p>Le rapport profond de Le Corbusier avec une sélection d'objets d'art non européens constitue un aspect largement ignoré de son univers. Et pourtant, le chef de file de l'architecture moderne a toujours dessiné, publié, exposé et collectionné les «arts dits primitifs«, selon la formulation clairvoyante qu'il emploie dès 1935. Plusieurs formes sculptées africaines et asiatiques, qui appartiennent pour lui «aux époques les plus fertiles en invention«, traversent ainsi son oeuvre. Cette publication consacrée au regard que porte l'architecte sur des oeuvres africaines, asiatiques ou océaniennes permet d'éclairer des aspects essentiels de la modernité architecturale, notamment les équilibres recherchés entre une essence de l'humain, que représentent des « arts dit primitifs « et un progrès technique qui tend, du moins dans un premier temps, à couper l'homme de ses racines. La collection constituée par Le Corbusier est importante. La base des dessins de la Fondation Le Corbusier recense une trentaine de dessins réalisés entre 1905 et 1909 ; la collection particulière de Le Corbusier comprenait une dizaine d'oeuvres d'art africain (dont deux toiles du peintre soudanais Kalifala Sidibé), que l'on peut apercevoir sur les photographies de ses appartements, rue Jacob puis rue Nungesser-et-Coli ; des objets d'art exotiques sont reproduits dans différentes publications, de L'Esprit nouveau en 1920 au Poème électronique en 1958. La bibliothèque personnelle de Le Corbusier comprend une vingtaine d'ouvrages et un certain nombre de cartes postales concernant l'art extra-européen. </p> Paris, 2019 350 p., broché. 16 x 24
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