Paris 27 Avril 1934, 21x27cm, une feuille.
| "lapeinture de Balthus est d'une actualité suffisante pour se passer de l'actualité" | Lettre autographe datée et signée d'Antonin Artaud, à en-tête de la brasserie Le Dôme, adressée à Maurice Martin du Gard, fondateur et directeur des Nouvelles Littéraires,29 lignes à l'encre bleue d'une écriture nerveuse. Traces de pliures et petites déchirures marginales inhérentes à l'envoi postal et à la manipulation. Petites taches au début de la lettre. Antonin Artaud se bat pour publier son article sur la peinture de Balthus, exposée pour la première fois en France. Il défend avec férocité celui qu'il considère comme son «double», tant ils étaient semblables physiquement et intellectuellement. Lors de cette première exposition de Balthus en galerie en 1934, ses représentations de jeunes femmes pubères tendant vers un voyeurisme empreint de rêves excitants ont scandalisé le public parisien. Artaud, justement, se retrouve dans l'atmosphère étrange des toiles balthusiennes et compte parmi les premiers écrivains à reconnaître l'importance de son uvre. Les deux hommes s'étaient rencontrés (ou retrouvés, peut-on dire) par hasard au café de Flore deux ans auparavant. «Un lien étrange les unissait, croyait Balthus, d'autant qu'il lui devait d'être encore en vie. C'est en juillet 34, que le poète sauva de justesse le peintre, victime d'une intense dépression, du suicide qu'il venait de mettre à exécution. 'Curieusement, il est arrivé ce jour-là en courant dans mon atelier au moment où j'allais déjà très mal, et il s'est précipité sur moi et comme il avait lui-même pris beaucoup de drogues dans sa vie, il a tout de suite compris' »(Zoé Balthus, citant Balthus lui-même). Quelques mois avant cette grave crise du peintre, Artaud réclame son manuscrit écrit à l'occasion de la première exposition individuelle de son ami à La Galerie Pierre, ouverte le 13 Avril 1934 au 6 de la rue des Beaux-Arts. L'auteur d'Héliogabale ou l'anarchiste couronné (qui paraît la même année)se montre surpris et un brin courroucé du peu d'intérêt que témoigne la revue : «Je vous ai adressé il y a quinze jours un article sur l'exposition Balthus dont tout le monde parle. Il me semblait que les Nouvelles littéraires se devaient d'en parler.» Sa prose poétique et sibylline chantera souvent les louanges de Balthus, cet alter ego qui refusera également les dogmes du Surréalisme. La rédaction des Nouvelles Littéraires semble même négliger le travail de l'écrivain ce qui l'irrite au plus haut point : «Bien que les manuscrits non insérés ne soient pas rendus, on me rend toujours mes manuscrits, et en général après les avoir publiés.» Il insiste donc pour récupérer son bien et s'insurge encore contre l'incompréhensible et aveugle silence de la revue pour l'uvre du grand peintre : «Je vous serai donc reconnaissant de me dire ce que vous comptez en faire car lapeinture de Balthus est d'une actualité suffisante pour se passer de l'actualité. Un article sur lui peut donc paraître en tout temps. Si vous pensiez ne pas devoir le publier je vous demande de vouloir bien me le renvoyer...» Cet article est probablement le même qu'Artaud publiera finalement dans le quotidien mexicain El Nacional deux ans plus tard, célébrant une nouvelle fois la peinture de son ami. Belle lettre manuscrite du fougueux et irascible Antonin Artaud, découvreur de la peinture de Balthus. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Denoël & Steele , Paris 1934, 14,5x19,5cm, broché.
Edition originale sur papier courant. Précieux envoi autographe signé d'Antonin Artaud : "A mon cher ami André Lhote le seul écrivain vivant qui sache parler de la peinture dans un sens poétique et supérieur." Ouvrage illustré de 6 vignettes d'André Derain. Très discrètes restaurations sur le dos et les plats de couvertures, infimes manques angulaires en têtes des tous premiers feuillets. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Denoël & Steele , Paris 1934, 14,5x19,5cm, relié.
| "Exemplaire de luxe, envoi d'exception et manuscrit historique : La couronne, l'hermine et le sceptre de l'Anarchiste Héliogabale" |<br>* Édition originale, un des 100 exemplaires numérotés sur alfa, seuls grands papiers après 5 pur fil. Reliure en demi maroquin vert à coins, dos lisse, plats de papier à la colle, gardes et contreplats de papier marbré, couvertures et dos conservés, tête dorée, reliure de l'époque signée Lucie Weill. Habile et discrète restauration en tête d'un mors. Ouvrage illustré de 6 vignettes d'André Derain. Bel envoi autographe signé d'Antonin Artaud?: «?à Alice & à Carlo Rim que j'aime beaucoup parce que j'aime dans la vie tout ce qui est nature, franc et sans fard et la vie d'Héliogabale aussi est franche et sans fard et dans la ligne de la grande Nature. Antonin Artaud leur ami.?» Carlo Rim, l'un des plus vieux amis d'Antonin Artaud, fut un compagnon des débuts poétiques et un frère de sang marseillais, la «?Chicago française?» qui nourrit leurs uvres et leur imaginaire. Si l'on ne sait exactement comment est née la complicité entre Antonin et le jeune protégé de Pagnol, Jean Marius Richard, alias Carlo Rim, on connait le creuset dans lequel s'est formée leur indéfectible amitié?: Marseille. Plus précisément encore, «?entre cinq avenues et Vieux Port?», au cur de ce qui fut la ville de l'enfance et des prémices littéraires d'Artaud. C'est d'ailleurs dans la revue Fortunio, fondée par deux jeunes bacheliers, Marcel Pagnol et Marcel Palnas, le cousin d'Antonin, qu'Artaud publia quelques-uns de ses premiers poèmes au côté du tout jeune caricaturiste, Carlo Rim. Peu après il intitulera sa propre revue - dont ne parurent que deux numéros - d'après le bilboquet qui trônait dans les bureaux de Fortunio et qui, déjà, avait scellé l'amitié de Rim et Pagnol, lors d'une épique révision de baccalauréat. Lorsque paraissent, le même jour et chez le même Denoël, Héliogabale et le premier ouvrage de Carlo Rim, Ma belle Marseille, les deux complices partent fêter ensemble cette sortie simultanée, avec le «?Tout-Marseille littéraire?»?: Kisling, Lhote, Raimu, Dabit, Dyssord... Carlo Rim racontera dans Le Grenier d'Arlequin, cette soirée mémorable «?chez Titin?», lors de laquelle «?Artaud, surchauffé par quatre mominettes, exalte pour sa voisine de table, le culte du phallus et la Fête du Sperme institués par Héliogabale le Sodomite, le César empaffé?». C'est sans doute lors de celle-ci, que les deux amis s'offrirent respectivement un des rares exemplaires de luxe de leurs pavés latrinaires dans la mare littéraire. Les deux ouvrages partagent en effet plus que leur contingente parution. L'ode baudelairienne aux «?débauches sans soif et amours sans âme?» de Ma belle Marseille s'accorde en sur avec «?le fond de notre littérature sauvage?» qu'est, selon Le Clézio, Héliogabale. L'ouvrage de Rim aura un retentissement considérable sur Artaud qui, dans une célèbre lettre à Jean Paulhan, en fera un des trois livres consacrant la légende de son double mystique, Saint-Artaud. C'est surtout à la lecture de ce portrait sans fard de l'aristocratie et de la pègre phocéenne, qu'Artaud décidera de l'avenir de Carlo Rim en le persuadant d'en tirer son premier film, Justin de Marseille, comme le racontera le cinéaste dans ses Mémoires d'une vieille vague?: «? Je veux jouer un fada dans ton film, un fada qui serait, comme les vrais fous, un déchiffreur d'énigmes, un fondé de pouvoir du destin, un Héliogabale à casquette et en espadrilles?! Tu connais Étienne, le fada du Vieux-Port?? C'est mon sosie, et j'accuserai encore cette ressemblance en imitant sa voix et ses gestes. Et Antonin Artaud démantibulait subitement sa maigre carcasse en dandinements simiesques, son beau visage en grimaces convulsives et il se mettait à chevroter comme un disque usé?: Elle avait une jambe de bois Et pour que ça ne se voie pas... à la dernière minute, Antonin Artaud tomba malade et nous dûmes le remplacer par Aimos dans ce rôle du "fada" qui avait été écrit pour lui.?». Artaud satisfera son désir de jeu l'année suivante en ouvrant, avec l'aide précieuse d'Alice Rim, alias Caro Canaille, son Théâtre de la Cruauté, et en y interprétant le rôle principal de son adaptation des Cenci. Amis discrets mais toujours présents, Carlo et Alice Rim furent pour Artaud, ce qu'il en écrit dans cette somptueuse dédicace, manifeste intimiste d'une littérature «?franche et sans fard et dans la ligne de leur grande nature?». On joint le menu ronéotypé du restaurant «?Chez Titin?», édité à l'occasion du fameux dîner de célébration de Rim et d'Artaud, comportant au verso les dédicaces des convives rédigées à l'initiative d'Alice Rim qui a inscrit en tête?: «?Souvenir du 26 mars 1934, pour Ma belle Marseille?». Alice Carlo Rim. Antonin Artaud, Kisling, Denoël et de nombreux invités ont immortalisé leur amitié pour Carlo Rim au revers de ce menu du célèbre restaurant marseillais?: «?Cordialement à Carlo Rim - Raimu?»; «?Pour le courage / pour le talent / [puis avec une longue flèche vers le mot d'Alice] Pour l'amour / pour le bonheur. C.[ésar] Campinchi?»; «?Carlo-Rim Kif-Kif Elohim Dr J.-C. Mardrus?», «?Marseille Carlo Rim tout Paris?» [signature inconnue], «?Ah mon Carlo parle-nous du Paris d'après la Guerre?! Alain Laubreaux?»; «?à Carlo Rim mon affection, mon dévouement, mon amitié - André Frank?»; «?Ma Bell'Rim?! Pierre Bost?»; un dessin surréaliste de Michel Georges-Michel représentant un personnage cubique à un il tenant une rose et un haut de forme; une signature de Beckers; «?De tout cur après comme avant (30 ans) [Louis] Cheronnet?»; «?Et voilà?! - Les éditeurs, quand même - Bernard Steele?»; «?Bon à tirer R. Denoël?»; signature de Cécile Denoël; «?à toi mon frère?! Kisling?»; «?[à toi] pour la vie - Georges Charensol?»; «?Les hommes du Midi sont les plus forts, Esther Metayer-Raimu?»; «?Jacques Dyssord collaborateur ami complice?»... Et enfin, en pied, la déclaration d'Artaud?: «?à mon cher Carlo Rim que j'aime bien qu'il ne s'en doute pas et pour des raisons qui n'ont à voir avec la littérature. Antonin Artaud.?» L'un des plus signifiants exemplaires du roman fondateur de l'oeuvre d'Artaud, que Jean-Marie Le Clézio résumera parfaitement : «?Héliogabale annonce à la fois le rite solaire des Tarahumaras, et le sacrifice de Van Gogh le Suicidé de la société, puis la descente aux Enfers d'Artaud le Mômo. Ce livre envoûtant, le plus construit et le plus documenté des écrits d'Antonin Artaud, est aussi le plus imaginaire. Qui n'a pas lu Héliogabale n'a pas touché le fond même de notre littérature sauvage.?» - Photos sur www.Edition-originale.com -
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(ARTAUD Antonin) & GARCHINE Vsevolod & ALLENDY René NEL Colette
Reference : 72006
(1921)
Editions Rhéa, Paris 1921, 25,5x33cm, broché sous chemise et étui..
Edition originale de la traduction française établie par Soudeba, il n'est pas fait mention de grands papiers. Ouvrage orné d'illustrations de Colette Nel. L'exemplaire est présenté sous chemise en demi maroquin rouge, dos lisse, étui bordé de maroquin rouge, ensemble signé Goy & Vilaine. Exceptionnel et très précieux envoi autographe signé de René Allendy, pionnier de la psychanalyse en France et qui eut pour patients René Crevel, Anaïs Nin et Antonin Artaud, enrichi de la signature manuscrite de Colette Nel-Dumonchel qui épousa le docteur Allendy après qu'il fut veuf de la soeur de cette dernière : "A notre cher ami Antonin Artaud. Bien affectueusement." - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Les cahiers du Cap , Paris 1928, 14x18,5cm, broché.
Edition originale du premier numéro-manifeste de la nouvelle série de cette revue dirigée par Marcel Hiver, sous-titré «Message à nos amis au sujet de notre situation, de nos projets et des buts de notre action» et qui entend fustiger et faire la guerre "aux trafiquants de l'art et de la critique". Dos et plats marginalement décolorés, léger accroc sur le premier plat, déchirure en pied et tête du dos. Précieux envoi autographe signé de Marcel Hiver : "A Antonin Artaud dont j'ai lu avec le plus vif intérêt la rayonnante réponse aux surréalistes. En signe de très sincère estime intellectuelle." En juin, Artaud avait en effet publié À la grande nuit ou le bluff surréaliste en réponse Au Grand jour, dans lequel, Breton et ses amis l'excluaient du groupe et le conspuaient violemment après son refus d'adhérer au Parti Communiste. Nous joignons également une carte de visite imprimée de Marcel Hiver sur laquelle il a ajouté à l'attention d'Antonin Artaud ces quelques mots autographes : "Il faudrait un "Marat" de la critique, n'est-ce pas ?" en référence au rôle de Jean-Paul Marat créé par Antonin Artaud dans le film de 1927 d'Abel Gance "Napoléon". Fascinante dédicace d'un des plus grands contempteurs de la modernité artistique à celui qui, à lui seul, manifesta la rupture la plus radicale avec les fondements de la société et de l'art traditionnel. Véritable manifeste contre «la mafia des marchands et des critiques, petite conspiration internationale des fripons», ce premier numéro, entièrement rédigé par Marcel Hiver, est une étonnante synthèse des scléroses intellectuelles héritées du XIXe siècle et d'une idéologie totalitariste émergente. Le «Bulletin mensuel d'art et de littérature» de Marcel Hiver n'est pas à l'origine un organe purement réactionnaire. La Revue s'enorgueillit, au contreplat de la couverture, d'avoir accueilli, depuis sa fondation en 1924, de prestigieux rédacteurs comme Antonin Artaud, Robert Desnos, les communistes Georges Altman et Lucien Scheler, les surréalistes Claire et Yvan Goll et le futur fondateur du Musée National D'Art Moderne, Jean Cassou. La revue défendit également quelques grands précurseurs de l'art Moderne comme Van Gogh et Gauguin, mais aussi des artistes contemporains dont Foujita et Modigliani. Or, en 1927, cette revue d'actualité artistique se veut entièrement consacrée à la dénonciation de cette effervescence de la création, non par une prise de position en faveur d'une autre école - aucun artiste n'est mentionné positivement dans ce numéro - mais par une surprenante assimilation de ce bouleversement esthétique insufflé par Picasso et Apollinaire à toutes les grandes évolutions politiques postrévolutionnaires, du suffrage universel au libéralisme économique, et à leurs alternatives, l'Anarchie et le communisme. Cependant la violence de Marcel Hiver contre le bouleversement esthétique insufflé par Picasso et Apollinaire, prend ici une tournure très différente de la position réactionnaire et traditionnaliste des habituels contempteurs de la Modernité. Comme le souligne la petite note adressée à Antonin Artaud: «il faudrait un Marat de la Critique», Hiver n'est pas un conservateur, nostalgique de l'Ancien Régime, mais se veut un révolutionnaire sanglant, fasciné par Robespierre et son régime de la Terreur. Il n'hésitera pas dans ses tracts de propagande à utiliser l'expression «Thermidor des trafiquants», en référence à la chute du Comité de Salut Public. L'ensemble de ces dénonciations est surtout porté par un antisémitisme et une xénophobie jamais déclarés mais révélés par des associations telles que «les cubistes et les métèques», la mise en exergue des noms hébraïques ou des origines d'Europe centrale, la référence implicite aux marchands du temple dans toutes les critiques du mercantilisme, et surtout par l'impressionnant logotype de la revue, au revers du second plat de couverture: un Saint-Georges contre le dragon, transformé en critique terrassant de sa plume-lance un peintre répondant à tous les stéréotypes de la carricature antisémite. Apologie du régime de la Terreur, refus du libéralisme, haine antisémite, diatribe contre l'«art dégénéré» et propagande diffamatoire, le manifeste de Marcel Hiver ne se veut pas un témoignage nostalgique d'un monde disparu, mais l'avant-garde française d'un totalitarisme qui, outre-Rhin, fourbit ses armes. Cette surprenante mais significative dédicace lie ainsi deux figures opposées, le chantre d'une idéologie de l'ordre et le maître de l'esthétique du chaos, unies toutefois par une commune violence, symptomatique d'une Europe en marche vers l'Apocalypse. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Louis Broder, Paris 1957, 13,5x16,5cm, relié sous chemise et étui.
Édition originale imprimée à 120 exemplaires numérotés sur Japon ancien, le nôtre un des 100 numérotés en chiffres arabes. Ouvrage illustré d'une pointe-sèche originale en couleurs de Pablo Picasso, tirée dans les ateliers Georges Leblanc à Paris. Signature manuscrite de Pablo Picasso à la justification du tirage. Reliure en plein box gris, dos lisse, titre et noms de l'auteur et de l'illustrateur frappés à l'or sur le dos, plats ornés d'un décor abstrait et géométrique de filets dorés et noirs, gardes et contreplats de box gris souris, couvertures et dos conservés, tête dorée, chemise en demi box gris souris, plats de papier marbré, étui bordé de box gris souris, plats de papier marbré, reliure de l'époque signée Desmules. Reprenant un procédé utilisé l'année précédente pour l'illustration d'Autre chose de P.A. Benoit, l'artiste a percé la matrice du noir, faisant apparaitre un cercle vide dans la gravure. Ce cercle, non pressé par la plaque, forme en relief une demi-sphère blanche, il unique et vide d'un personnage aux membres désarticulés, très sûrement inspiré de l'un des grands dessins d'Artaud de 1946, «?L'Homme et sa douleur?», conservé au musée Cantini à Marseille. Rare et très bel exemplaire, parfaitement établi en reliure à décor, comportant la seule gravure réalisée en couleurs par Picasso en illustration d'un livre. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Belle et très intéressante correspondance. Paris, 1er mars 1928. Il n’a plus donné « signe de vie » depuis sa dernière rencontre à Montmartre, avec le directeur de théâtre. « Je n’ai pas oublié ce que je vous dois, ni l’amitié que vous m’avez témoignée en un temps où vous auriez pu m’ignorer comme Dieu. Mais je suis absent de Paris à peu près depuis cette époque et n’y suis revenu que depuis une semaine ou deux. Je vous adresse par le même courrier un ex. de mon livre : l’ombilic des limbes ... ». Paris, 19 septembre 1928. Hébertot lui a signalé son intérêt, spécialement au "Songe" de Strinberg*. « On s’inquiète de divers côtés de savoir si je reprendrai cette pièce. Les Allendy dont je vous ai parlé et qui se sont occupés du lancement de ce spectacle pensent qu’on pourrait réunir plusieurs belles salles. Ne croyez-vous pas qu’il y aurait une tentative intéressante à faire dans ce sens ». Il lui demande « en toute amitié » de recevoir Mme Allendy « qui voudrait vous exposer les raisons pour lesquelles elle croit que cette tentative (qui ne serait après tout que la reprise d’un succès) se révèlerait comme une réussite importante... ». Reims, 23 juin 1931. Il est en tournage pour « les Croix de bois ». Après l’avoir gratifié de remerciements « très sincères et cordiaux », pour l’envoi de cartes, afin d'assister à « la conférence de Daudet », il tient à lui manifester son « irritation » et sa négligence sur d’autres points à son égard. Il lui reproche une certaine « désinvolture, signe au fond du peu de considération dans laquelle vous me tenez. En effet, je vous ai remis voici quelques mois 2 projets de mise en scène que vous m’aviez vous-même demandé de vous communiquer....dont l’idée me paraissait au plus haut point. Ces projets sans les avoir lus, ou après les avoir lus de la façon la plus évasive, vous ne m’en avez donné qu’une opinion, elle aussi, évasive et l’affaire a été enterrée. Ne dites pas que j’exagère. Vous savez manifester votre opinion hautement en faveur des gens à qui va votre estime, témoin votre lettre...il y a quelques jours. Si vous aviez daigné vous occuper sérieusement de mon cas, il est à croire qu’il vous aurait paru lui aussi intéressant... ». Il sait que Léon Daudet a fait « bruyamment » son éloge dans l’A.F. et qu’il « a loué hautement le disque tiré du "Squelette laboureur", poème dont j’ai été le premier à mettre en relief devant vous l’étrange et saisissante beauté. Poème que tout le monde connait mais dont personne ne parle, et que personne ne pense à détacher d’un ensemble scintillant mais qui n’a pas sa déracinante profondeur. J’avais peut-être moi aussi une interprétation originale et sensationnelle à suggérer. Il n’est pas très chic de ne pas m’en avoir fait profiter. Il y a la dedans un son de motte de terre retombant sur le fer de la faux, un bruit non pas d’ossements mais de travail humain s’épuisant dans sa propre et rythmique et désolante inutilité qu’il eut été beau de faire sentir... ». Il termine en lui affirmant qu’il sait qu’il l’aime bien, « mais d’une amitié qui ne se double d’aucune vraie estime. L’opinion générale sur moi a un peu trop déteint sur vous et c’est gênant... ».
Mercredi 24 juin 1932. Il lui adresse en même temps que sa lettre le n° de la NRF contenant sa conférence « sur la mise en scène et la métaphysique ». Il insiste sur un point : « Le théâtre que je veux faire sera conditionné par les idées que je formule dans le texte que vous allez lire et pas celle que je développerai au cours du manifeste qui paraitra dans la NRF. La NRF me soutient parce qu’elle trouve mes idées valables théâtralement, la NRF n’a pas de doctrine. Elle veut bien approuver celle que je lui propose et je considère que c’est un appoint sérieux pour moi d’avoir avec moi tout un milieu comme celui là. Je cherche un homme qui puisse faire de mon projet une affaire viable et commerciale car je ne veux pas m’occuper de questions d’argent ». Il est en pourparler pour cette question là et espère que cette personne ne sera pas hostile à ses idées. « Il faut que cet homme croie que les idées qui seront formulées dans le manifeste dont je vous parle seront telles qu’elles puissent susciter et conditionner le théâtre que tout le monde attend, théâtre révolutionnaire et en réaction contre toutes les idées dans lesquelles on évoque le mot de théâtre en Europe en 1932... ». *(pièce mise en scène par A. A. et jouée pour la première fois au théâtre Alfred Jarry en juin 1928)
Paris Arthaud, coll. "Les imaginaires" 1967 1 vol. Relié in-4, pleine toile noire, 364 pp. Edition originale de cet album superbement illustré de photographies en héliogravure et en couleurs, reportages dans une trentaine de vieilles demeures inspirées par leurs hôtes illustres : Andersen, Bach, Beethoven, Buffon, Cervantès, Chateaubriand, Chopin, Goethe, Lamartine, Montequieu, Rousseau, Rubens, George Sand, Tolstoï, Voltaire, etc. Bel envoi autographe signé de l'autrice à André Malraux. Sans la jaquette, sinon excellent état. Exemplaire provenant de la bibliothèque d'Alain Resnais.
1918 Paris, Sansot, 1918 ; In-12°, broché, couverture rose imprimée en noir et rouge au 1er plat, en noir au dos; 127p. Carte autographe signée de l'auteur avec 3 lignes autographes à " Monsieur Steeg", datée de " Sedan 24 janvier 1919. 8e Génie, S.P. 70 ". Théodore Steeg était professeur de philosophie et un homme politique.
Edition originale. Une partie des poèmes est consacrée à la guerre de 14 /18. Couverture jaunie avec très petit manque au dos. ( CHT13)
2 pages in12 - bon état - En tête : Conseil Général des Pyrénées Orientales -
Désireux de la rencontrer, il lui a téléphoné à plusieurs reprises - Il serait heureux de la revoir pour lui parler de son dernier livre: "Yalta" - On joint une lettre de Madame Arthur Conte (?) -
Arthur MEYER - [Le Havre 1844 - Paris 1924] - Patron de presse français
Reference : 33703
1 page in8 - Deuil - En tête au coq avec devise: "Je chante clair" - trés bon état -
Il lui demande "le jour et l'heure de la semaine prochaine" ou il pourra le rencontrer -
Arthur RIMBAUD et Gabriel ARNAUD - [1920 - Montpellier 1995] - Peintre et chansonnier français
Reference : 33602
(1962)
1962 Gières - Lettres et Estampes - 1962 - Reliure plein chagrin rouge - dos légérement passé - étui - [Fernand Michel] - Trés bon état -
Bel et rare ouvrage avec des lithographies originales de Gabriel Arnaud tiré seulement à 95 exemplaires - Un des 23 exemplaires sur B.K.F. de Rives comportant une suite en vert et enrichi de 4 grands dessins originaux au format de l'ouvrage - Envoi autographe signé de l'illustrateur -
[Arthur Rimbaud] - Maurice ROSTAND - [Paris 1891 - Ville d'Avray 1968] - Ecrivain français
Reference : 33827
1 page in8 - très bon état - On joint un dossier de coupures de presse concernant sa pièce "Verlaine" jouée en novembre 1938 au Théatre Charles de Rochefort et ou Gilbert Gil a le rôle de Rimbaud -
Il veut lui parler d'un projet bien précis et n'a pas encore mis au point ce qu'il désirait lui montrer - Il reporte leur rendez vous - "Quel souvenir je garde du Rimbaud magnifique que vous fûtes" - Il espère l'avoir encore comme interprête -
Exemplaire numéroté (39), 1 vol. in-12 br., s.n., 1929, 132 pp.
Bon état (qq. rouss. et petite restauration au dos en couv.)
1869 Paris, Strasbourg, Vve Berger-Levrault et fils, (1869 ); 2 volumes in-12, pleine toile bleu vif et pleine toile noire, titre doré aux 1ers plats, dos muet; X, 223pp.; (4), 229 pp.
On a joint " Modifications du Règlement des 17 avril 1769". 8pp. volantes petit in-12. Ex-libris manuscrits et annotations manuscrites ( pp.61, 62, et 63 du tome 1) du Com. des Essarts.( GrEs)
Paris,Emile-Paul,1912 ;demi-percaline ocre à la bradel,fleurette et date dorées au dos,titre doré sur étiquette violine,couverture conservée;4ff.,270pp., 1f.
Edition originale.Envoi autographe signé de l’auteur “à Jay en souvenir de Lherminier avec amitiés,admiration et reconnaissance”.(Gr)
Paris Librairie Plon, Les Petits-Fils de Plon et Nourrit 1939 in 12 (19x12) 1 volume broché, 289 pages [1], non coupé. Exemplaire de service de presse. René Julliard, Genève 1900 - Paris 1962, éditeur français, fondateur des Editions Julliard. Envoi autographe signé par l'auteur à l'éditeur René Julliard. Bel exemplaire ( Photographies sur demande / We can send pictures of this book on simple request )
Très bon Signé par l'auteur Ed. originale
Paris René Julliard 1936 in 12 (17,5x11,5) 1 volume broché, 154 pages [3], restauration ancienne sur le second plat de la couverture. Exemplaire de service de presse. René Julliard, Genève 1900 - Paris 1962, éditeur français, fondateur des Editions Julliard. Envoi autographe signé par l'auteur à l'éditeur René Julliard. Bel exemplaire ( Photographies sur demande / We can send pictures of this book on simple request )
Bon Signé par l'auteur Ed. originale
Paris Bernard Grasset 1936 1 vol. relié in-12, demi-chagrin gris bleu, dos à nerfs orné de fleurons dorés, pièce de titre cerise, tête dorée, couvertures et dos conservés (rel. Jean Raymond), 154 pp. Edition originale en service de presse avec un envoi autographe signé de l'auteur. Très bon état, dans une jolie reliure signée.
[La Colombe] - ARTUS, Louis ; [ LACROIX A L'HENRI, René ]
Reference : 54719
(1952)
Un des 1500 exemplaires sur Lafuma numérotés, 1 vol. in-8 br., La Colombe, Paris, 1952, 109 pp.
Bon état. On joint une lettre autographe signé de René Lacroix à l'Henri à l'écrivain bordelais Michel Suffran : "Je reçois ce matin un paquet d'ouvrages de Louis Artus et suis heureux de vous en offrir un exemplaire. Je crois que vous aimerez cet auteur (ici très parallèle à Bloy) que j'ai connu personnellement à Paris après la parution de mon essai sur Bloy : "Il y a un coeur : Léon Bloy" (Dangles 1936). Je l'y avais cité (les dernières pages de Malbrough) en relation avec le "Pèlerin de l'Absolu". Jacques Vier m'a écrit son intention d'inclure Louis Artus dans une série nouvelle de critique littéraire qu'il intitulerait "prophètes en quarantaine"..."
Editions de la Revue des poètes, Paris 1941, 14,5x19cm, broché.
Edition originale, un des 10 exemplaires numérotés sur pur fil, seuls grands papiers. Agréable exemplaire en dépit d'une ombre laissée par le prière d'insérer. Envoi autographe signé de Pierre Arvel à Raymond Cortat, directeur de la revue des poètes. Notre exemplaire est enrichi de deux lettres manuscrites (la première de quatre pages, la seconde de deux pages) signées de Pierre Arvel à Raymond Cortat. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Préface d'Eric Neuhoff. Paris : Adam Biro, 2003. Un volume cartonné (29,5x20,5cm) avec illustration contre-collée, non paginé. 130 illustrations couleurs à pleine page avec collages photographiques. Bel envoi autographe signé de Florine Asch adressé à l'artiste et critique Aude de Kerros. Coupe inférieure légèrement frottée sinon bon état.
Les Parisiens dont Florine Asch dessine les intérieurs sont en l'occurence des personnalités connues : Michou, Arielle Dombasle, Thierry Ardisson, Pierre et Gilles, Ludmila d'Oultremont, Olivier Gagnère, Pierre Bergé, Madame Rosa, etc.
Poèmes choisis par l’auteur et traduits de l’américain par Pierre Martory et Anne Talvaz. Paris : P.O.L., 1992. Un volume broché 20,5x15,5 cm, 214 pages. Edition originale de la traduction avec un bel envoi autographe signé de l’auteur adressé à la critique Pascale casanova. Bon état.
ASHFORD Daisy; SACHS [Maurice] (trad.); COCTEAU Jean (préf.):
Reference : 10856
(1927)
[Lausanne], Mermod, 1927. In-4 broché de 94-[6] pages, couverture rempliée verte, à peine insolée, imprimée et ornée en noir. Gardes jaunies en bords, très rares rousseurs se limitant aux derniers feuillets. Ex-libris R. Chassot, portant le monogramme de Palézieux.
Illustré de 18 bois originaux de Henry Bischoff, dont 6 à pleine pages réhaussés en couleurs et 12 bandeaux en noir, le premier agrémenté de la signature manuscrite de l'artiste. Précieux exemplaire enrichi d'un envoi autographe signé de Henry Bischoff à Guy de Pourtalès. Tirage limité à 262 exemplaires numérotés, celui-ci, parmi 31 hors-commerce, un des 20 exemplaires sur Auvergne, numérotés en romain (le nôtre porte le numéro XXII), plus rare que les Chine.
ASHFORD Daisy; SACHS [Maurice] (trad.); COCTEAU Jean (préf.):
Reference : 11493
(1927)
[Lausanne], Mermod, 1927. In-4 broché de 94-[6] pages, couverture rempliée verte imprimée et ornée en noir.
Illustré de 18 bois originaux de Henry Bischoff, dont 6 à pleine page réhaussés en couleurs et 12 bandeaux en noir, le premier comportant la signature manuscrite de l'artiste. Édition originale. Tirage limité à 262 exemplaires numérotés, celui-ci un des 25 exemplaires sur Chine (12), coloriés par Henry Bischoff et signé par lui au justificatif. Belle condition.