Paris Arthaud 1951 Grand In8 - broché avec jaquette - jaquette défraîchie - 10 hors textes - 283 pages - Envoi autographe signé de Samivel en page de garde .
Bon Satisfaisant Dédicacé par l'auteur
Grenoble - Paris, B. Arthaud, 1945. In-4 de 60-[2] pages sous couverture cartonnée d'éditeur ornée du titre en deux tons et d'un alpiniste.
8 des cinquante compositions de Samivel sont en couleurs. Notre exemplaire est agrémenté d'un envoi autographe signé de l'auteur à Charles Vaucher.
SAMIVEL (Paul GAYET-TANCREDE alias SAMIVEL) - Photographies de Michel AUDRAIN
Reference : 13792
(1955)
1955 un volume, broché vert et bleu petit in-quarto carré Editeur (paperback in-quarto editor), Jaquette illustrée rempliée vert et bleu, titre imprimé en blanc, envois autographes manuscrits de SAMIVEL et de Michel AUDRAIN à l'encre bleue sur la page de faux-titre, orné de trés nombreuse photographies hors-texte en noir en héliogravure + des photographies hors-texte en couleur par Michel AUDRAIN + carte dépliable du nil avec les différents sites archéologiques, complet de la planche dépliable "chronologie comparée des civilisations anciennes", 210 pages, 1955 Grenoble Arthaud Editeur,
superbe livre......avec un grand plus pour ses deux envois autographes manuscrits...en bon état (good condition).
Arthaud Paris 1965 In-8 ( 200 X 145 mm ) de 282 pages, broché sous jaquette illustrée en couleurs. Ouvrage orné de dix lavis de l'auteur hors-texte. Bon exemplaire enrichi d'un envoi autographe signé de SAMIVEL.
Paris Editions Lettres Vives, coll. "Entre 4 yeux" 1996 1 vol. broché in-8, broché, couverture à rabats, 71 pp. Edition originale à tirage limité sur vergé. Bel envoi autographe signé de l'auteur à Andrée Chedid. Très bon état.
Lettres Autographes Signées de Hortense de Sampigny (violoniste) à Yvonne Astruc. 6 LAS datées de 1932 à 1938. Correspondances adressée à Yvonne Astruc. Joint 1 carte de visite manuscrite.6 pages manuscrites et signées. Très bon état. Format in-4°(27x21) (2 lettres) et in-8°(21x13) (4 lettres).
Neuchâtel La Baconnière 1948 1 vol. broché in-8, broché, 112 pp. Edition originale avec un long et bel envoi de l'auteur à Jean Guéhenno. Dos un peu bruni. Sinon très bon état.
1989 broché in-octavo (paperback in-octavo), dos et couverture blancs imprimés (white spine and cover printed), première de couverture rempliée illustrée (front cover illustrated), toutes tranches lisses (all smooth edges), pages de garde grises (grey endpapers), envoi autographe manuscrit de l'Auteur sur la page de garde (author's autograph on the endpaper), page de faux-titre (half title page), illustrations hors-texte (illustrations full page engraving), 229 pages, 1989 à Maulévrier Hérault-Editions - sur les Presses de André-Hubert Hérault,
présentée par (presented by) Louis Ouvrard - préface de Monsieur (foreword of) F. Girard, Maire de (Mayor of) La Tourlandry - bon état (very good condition)
Almquist & Wiksell & John Wiley & sons, Stockholm & New-York 1952, 15,5x23,5cm, reliure de l'éditeur.
Edition originale. Reliure de l'éditeur en pleine toile bleue, exemplaire bien complet de sa jaquette qui ne comporte aucun défaut. Signature autographe de l'auteur. En outre, notre exemplaire est enrichi d'une lettre dactylographiée de l'auteur, en anglais, comportant sa signature manuscrite et d'une carte de visite sur laquelle O. Samuelson a ajouté quelques mots. Rare ensemble. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
La Habana 1951 In-8 Broché Edition originale
Edition originale. Exemplaire portant un ENVOI autographe signé de l'auteur à Paul ELUARD. Non coupé Assez bon 0
PARIS LES EDITIONS DE FRANCE 1935 Un volume in-8 broché de 250 pages non coupées , premier plat de couverture en couleurs , exemplaire du " Service de presse " avec ENVOI , une tache allongée au niveau inférieur du mors du premier plat , autrement bon exemplaire . Bon Couverture souple
Phone number : 04.71.02.85.23
1873 Paris, Michel Lévy frères, éditeurs, 1873 (Imprimerie Eugène Heutte et Cie à Saint-Germain) ; in-18 de (4) - 289 pp - (1) f.; demi-basane rouge de l'époque, dos lisse orné de jeux de quadruples filets dorés, auteur et titre dorés.Envoi autographe signé de l'auteur : " Mme Elisa Goudhine, son vieil ami , Jules Sandeau".
Reliure frottée aux coins, quelques rousseurs, bon exemplaire bien relié. (CO1/CH1) Absente jusqu'au 16 mars, vos commandes seront enregistrées mais je ne pourrai y répondre qu'à partir du dimanche 17. Merci de votre compréhension.
2 pièces autographes signées (circa 1938) : "Sonnet / Je veux faire un sonnet pour toi, puisque je t'aime / que rien n'est plus parfait que ce chant et plus pur / tant de vers t'ont chanté, trébuchants et mal sûrs / fols et capricieux comme je suis moi-même / " ... [...] "Beautés perdues / Le bosquet de lilas jamais cueilis / pâles de leur excessive opulence / qui fleurissent pour le silence / et pour l'absence / - et quel dieu de quel paradis ? - / [ ... ]
Intéressantes pièces manuscrites signées de l'écrivain et poétesse Jeanne Sandelion (1899-1976).
Brevet omhandler et tidligere brev, S. har skrevet, som skulle have forårsaget Elfelt problemer. S. kan imidlertid ikke genkalde sig anledningen til brevet, men ved, at han ""ikke skrev/ i galhovedet Tilstand."" Han kritiserer desuden sit opholdssted på det kraftigste: ""Deres tilsyneladende ophidsede/ Skrivelse modtaget paa Verdens/ tristeste Punkt, læg mærke til/ Navnet: Fathers Point... Til at diskutere Forfatter- og/ Anmeldervirksomhed opfordrer/ Stedet heller ikke... Naar Floden staar op igen, letter/ vi for Montreal, og jeg vil/ faneme ikke diskutere Kommaer."" ...
Brevet er skrevet på brevpapir fra ""Canadian Pacific/ S.S. Montcalm.""
Den ene besked er til ""en eller annen Suszkiewicz"", i hvilken S. beder om at blive vækket kl. 11, da han skal ""Telefonere til en mann kl. 12.30"", så han får 1 1/2 tima at vågne i.Den anden besked består af Eva Sandemoses adresse i Rom, under hvilken er skrevet ""To tusen kroner i lire/ ligger på det norske/ konsulat i Roma/ Aksel/ Koster?""
Paris, Nohant 1849 Paris, Nohant, 1850. 14 ff. de formats divers. . 11 LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES et 2 LETTRES AUTOGRAPHES écrites à Nohant ou Paris en 1849 et 1850.Bel ensemble à son ami de jeunesse Charles Duvernet et à son épouse Eugénie, deux figures importantes du petit théâtre de Nohant. Charles Benoist Robin-Duvernet (1807-1874) connaissait George Sand depuis l'enfance : leurs pères avait ensemble fait de la musique et joué la comédie de salon. Partageant avec Sand ambitions littéraires et idées politiques, Duvernet compte parmi les fondateurs de L'Éclaireur de l'Indre, journal à tendance républicaine auquel l'auteur de La Mare au Diable contribua de nombreux articles ("Je t'envoie une lettre qui doit concerner l'Eclaireur" [Nohant, mi-mars (?) 1850]). Tous deux souffrent ainsi de la répression des idées progressistes qui suit les législatives de 1849. Au mois de janvier de cette anée, pourtant, Sand optimiste écrivait à Duvernet : "Les réactionnaires nauront pas toujours le dessus." Sand évoque ses fréquentes visites à Duvernet, qui demeurait en été au château de Coudray, voisin de Nohant : Demain si vous voulez, nous irons vous prendre à onze heures pour vous mener aux étangs de Brice.Nous y portons le déjeuner; ne vous occupez de rien que d'avoir votre cabriolet prêt.[Nohant, Ier août 1849] Elle mentionne également la dette Reignier, qui lui cause de graves soucis financiers tandis que Duvernet s'efforce de rembourser les empruns qu'il a contractés pour le cautionnement de la nièce de George Sand Augustine Bertholdi : Pour ta gouverne dans l'affaire Bertholdi, voici ma position que je dois soumettre. Jai en fait de dettes urgentes, la Veuve Reignier 10 000 f. Et au mois de Février Bargat et Maublanc 6 000 f. Si la veuve Reignier veut me donner le temps d'attendre que la rente remonte un peu, j'arriverai peut-être à faire de mon coupon de rente de 1000 f. et 18 ou 19 000 f., si on me presse trop je perdrai beaucoup. Mais il nimporte. Je vendrai pour me tirer des dettes.[Nohant, 9 janvier 1849] L'abondante correspondance entre Sand et Duvernet se fait particulièrement riche à partir de 1846 : sous l'impulsion de Maurice, fils de George Sand, un petit théâtre d'une cinquantaine de places avait été aménagé dans leur maison de Nohant. Pour monter ses "pièces-maison", expérimentations de ses créations parisiennes, George Sand fait appel à sa famille et à ses proches, dont Charles Duvernet, qui avait monté à La Châtre une troupe de comédiens amateurs. On trouve dans ces lettres l'amusant témoignage de leur collaboration : Voici une pièce superbe. Lis-la avec attention, copie ton rôle et celuid'Eugénie, en indiquant en peu de mots les scènes intermédiaires et renvoie-moimon scénario ce soir. [...]Exige dEugénie étudie son rôle car le dernier jour elle et Laure n'ont pas le temps de le lire. [Nohant, début de novembre 1849] Eugénie, qui épousa Charles Duvernet en 1832, est en effet elle aussi impliquée : Ma chère mignonne, ne viens pas tard demain. Apporte une jupe damazone pour toi et pour faire la géante, la plus longue que tu auras. On joue Meneghino en costume moderne. Il te faudrait une espèce de costume de grisette pastrop propre, vu que l'intérieur de Mme Truccagnin est un taudis. Nous manquons de bonnet ici. Apportes-enun, ainsi qu'une robe d'été, voyante et un peu étriquée, si tu as cela sous la main. [Nohant, 1er juin 1850] Manceau tenvoie ton bout de rôle, le plus simple est dapprendre cette tirage et de la dire avec feu. Cela suffit pour la situation.[Nohant, 1850.] On joint une lettre autographe signée "George", 5 février 1849, à Louis Viardot, lui recommandant Charles Duvernet, son "excellent et fidèle ami denfance" George Sand, Correspondance, textes réunis, classés et annotés par Georges Lubin, vol. IX:4132, 4136, 4149, 4272, 4275, 4330, 4373, 4390, 4443, 4527, 4576, 4722, 4723, 4729.
Signé par l'auteur
Victor Lecou, Paris 1854, 13,9x22,2cm, 20 volumes reliés.
Edition originale, très rare et recherchée, de l'une des plus importantes oeuvres autobiographiques de l'histoire de la littérature française, chef-d'oeuvre de George Sand. Reliures en demi veau fauve, dos à quatre nerfs sertis de guirlandes dorées ornés de filets dorés et noirs, frises dorées en têtes et en queues des dos, plats de papier marbré, couvertures et dos conservés pour chacun des volumes, élégantes reliures pastiches. Une habile restauration de papier à la page 209 du premier volume, une petite déchirure marginale sans manque à la page 241 du cinquième tome, un cahier roussi en marge dans le douzième volume, premier plat de couverture restauré dans le tome 16 ainsi que quelques taches marginales en fin de ce même volume. Provenance : de la bibliothèque Pierre Boutellier avec son ex-libris encollé sur un contreplat du premier volume. Précieux envoi autographe signé de George Sand sur la page de faux-titre du premier volume, à son plus grand ami [François] Rollinat, intime de Nohant et père du poète Maurice Rollinat, prénommé comme le fils de George. Agréable et rarissime exemplaire, de surcroît enrichi d'un envoi autographe signé de George Sand, quasi exempt de toute rousseur et établi dans une reliure uniforme pastiche romantique. Quelques taches marginales sans atteinte au texte. «Notre amitié, c'est l'infini. Tout le reste c'est le temps, la terre, et la vie humaine.» Celui qu'elle surnommait affectueusement Pylade, n'est pas un des meilleurs amis de George Sand, il est, comme elle l'écrira plus tard à Flaubert, « [son] double en cette vie». L'amitié exceptionnelle qui l'unit à François Rollinat inspira à George Sand quelques unes des plus belles pages d'Histoire de ma vie, réunies sous le titre, «Mon chapitre de l'amitié moins beau mais aussi senti que celui de Montaigne» qui occupe les pages 211 à 246 du tome 16 de l'édition originale. Quelques volumes plus tard, elle justifiera cette longue mais exceptionnelle mise en exergue de son discret ami : «Je ne compte pas entretenir le public de tous mes amis. Un chapitre consacré à chacun d'eux, outre qu'il blesserait la timidité modeste de certaines natures éprises de recueillement et d'obscurité, n'aurait d'intérêt que pour moi et pour un fort petit nombre de lecteurs. Si j'ai parlé beaucoup de Rollinat, c'est parce que cette amitié type a été pour moi l'occasion de dresser mon humble autel à une religion de l'âme que chacun de nous porte plus ou moins pure en soi-même.» «Je sus l'apprécier à première vue, et c'est par là que j'ai été digne d'une amitié que je place au nombre des plus précieuses bénédictions de ma destinée. Outre les motifs d'estime et de respect que j'avais pour ce caractère éprouvé par tant d'abnégation et de simplicité dans l'héroïsme domestique, une sympathie particulière, une douce entente d'idées, une conformité, ou, pour mieux dire, une similitude extraordinaire d'appréciation de toutes choses, nous révélèrent l'un à l'autre ce que nous avions rêvé de l'amitié parfaite, un sentiment à part de tous les autres sentiments humains par sa sainteté et sa sérénité. Il est bien rare qu'entre un homme et une femme, quelque pensée plus vive que ne le comporte le lien fraternel ne vienne jeter quelque trouble, et souvent l'amitié fidèle d'un homme mûr n'est pour nous que la générosité d'une passion vaincue dans le passé. (...) Quant à Rollinat, il n'est pas le seul de mes amis qui m'ait fait, du premier jour jusqu'à celui-ci, l'honneur de ne voir en moi qu'un frère. Je leur ai toujours avoué à tous que j'avais pour lui une sorte de préférence inexplicable. D'autres m'ont, autant que lui, respectée dans leur esprit et servie de leur dévouement, d'autres que le lien des souvenirs d'enfance devrait pourtant me rendre plus précieux: ils ne me le sont pas moins; mais c'est parce que je n'ai pas ce lien avec Rollinat, c'est parce que notre amitié n'a que vingt-cinq ans de date, que je dois la considérer comme plus fondée sur le choix que sur l'habitude. C'est d'elle que je me suis souvent plu à dire avec Montaigne: «Si on me presse de dire pourquoy je l'aime,je sens que cela ne se peut exprimer qu'en respondant: Parce que c'est luy, parce que c'est moy. Il y a au-delà de tout mon discours et de ce que j'en puis dire particulièrement, je ne sçay quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de cette union. Nous nous cherchions avant que de nous être veus et par des rapports que nous oyïons l'un de l'autre qui faisoient en notre affection plus d'effort que ne porte la raison des rapports. Et à notre première rencontre, nous nous trouvâmes si pris, si cognus, si obligez entre nous, que rien dès lors ne nous fut si proche que l'un à l'autre. Ayant si tard commencé, nostre intelligence n'avoit point à perdre tems et n'avoit à se reigler au patron des amitiés régulières auxquelles il faut tant de précautions de longue et préalable conversation.» (...) J'étais pourtant blessée au cur du mépris que mon cher Montaigne faisait de mon sexe quand il disait: «À dire vray, la suffisance ordinaire des femmes n'est pas pour respondre à cette conférence et communication nourrisse de cette sainte cousture: ny leur âme ne semble assez ferme pour soustenir restreinte d'un nud si pressé et si durable.» (...) Que la femme soit différente de l'homme, que le cur et l'esprit aient un sexe, je n'en doute pas. Le contraire fera toujours exception même en supposant que notre éducation fasse les progrès nécessaires (je ne la voudrais pas semblable à celle des hommes), la femme sera toujours plus artiste et plus poète dans sa vie, l'homme le sera toujours plus dans son uvre. Mais cette différence, essentielle pour l'harmonie des choses et pour les charmes les plus élevés de l'amour, doit-elle constituer une infériorité morale? (...) J'allais donc nourrissant le rêve des mâles vertus auxquelles les femmes peuvent s'élever, et à toute heure j'interrogeais mon âme avec unenaïve curiosité pour savoir si elle avait la puissance de son aspiration, et si la droiture, le désintéressement, la discrétion, la persévérance dans le travail, toutes les forces enfin que l'homme s'attribue exclusivement étaient interdites en pratique à un cur qui en acceptait ardemment et passionnément le précepte. Je ne me sentais ni perfide, ni vaine, ni bavarde, ni paresseuse, et je me demandais pourquoi Montaigne ne m'eût pas aimée et respectée à l'égal d'un frère, à l'égal de son cher de la Béotie. En méditant aussi ce passage sur l'absorption rêvée par lui, mais par lui déclarée impossible, de l'être tout entier dans l'amor amicitiæ, entre l'homme et la femme, je crus avec lui longtemps que les transports et les jalousies de l'amour étaient inconciliables avec la divine sérénité de l'amitié, et, à l'époque où j'ai connu Rollinat, je cherchais l'amitié sans l'amour comme un refuge et un sanctuaire où je pusse oublier l'existence de toute affection orageuse et navrante. De douces et fraternelles amitiés m'entouraient déjà de sollicitudes et de dévouements dont je ne méconnaissais pas le prix: mais, par une combinaison sans doute fortuite de circonstances, aucun de mes anciens amis, homme ou femme, n'était précisément d'âge à me bien connaître et à me bien comprendre, les uns pour être trop jeunes, les autres pour être trop vieux. Rollinat, plus jeune que moi de quelques années, ne setrouva pas différent de moi pour cela. Une fatigue extrême de la vie l'avait déjà placé à un point de vue de désespérance, tandis qu'un enthousiasme invincible pour l'idéal le conservait vivant et agité sous le poids de la résignation absolue aux choses extérieures. Le contraste de cette vie intense, brûlant sous la glace, ou plutôt sous sa propre cendre, répondait à ma propre situation, et nous fûmes étonnés de n'avoir qu'à regarder chacun en soi-même pour nous connaître à l'état philosophique. Les habitudes de la vie étaient autres à la surface; mais il y avait une ressemblance d'organisation qui rendit notre mutuel commerce aussi facile dès l'abord que s'il eût été fondé sur l'habitude: même manie d'analyse, même scrupule de jugement allant jusqu'à l'indécision, même besoin de la notion du souverain bien, même absence de la plupart des passions et des appétits qui gouvernent ou accidentent la vie de la plupart des hommes; par conséquent, même rêverie incessante, mêmes accablements profonds, mêmes gaîtés soudaines, même innocence de cur, même incapacité d'ambition, mêmes paresses princières de la fantaisie aux moments dont les autres profitent pour mener à bien leur gloire et leur fortune, même satisfaction triomphante à l'idée de se croiser les bras devant toute chose réputée sérieuse qui nous paraissait frivole et en dehors des devoirs admis par nous comme sérieux; enfin mêmes qualitésou mêmes défauts, mêmes sommeils et mêmes réveils de la volonté. Le devoir nous a jetés cependant tout entiers dans le travail, pieds et poings liés, et nous y sommes restés avec une persistance invincible, cloués par ces devoirs acceptés sans discussion. D'autres caractères, plus brillants et plus actifs en apparence, m'ont souvent prêché le courage. Rollinat ne m'a jamais prêché que d'exemple, sans se douter même de la valeur et de l'effet de cet exemple. Avec lui et pour lui, je fis le code de la véritable et saine amitié, d'une amitié à la Montaigne, toute de choix, d'élection et de perfection. Cela ressembla d'abord à une convention romanesque, et cela a duré vingt-cinq ans, sans que lasainte cousturedes âmes se soit relâchée un seul instant, sans qu'un doute ait effleuré la foi absolue que nous avons l'un dans l'autre, sans qu'une exigence, une préoccupation personnelle ait rappelé à l'un ou à l'autre qu'il était un être à part, une existence différente de l'âme unique en deux personnes. D'autres attachements ont pris cependant la vie tout entière de chacun de nous, des affections plus complètes, en égard aux lois de la vie réelle, mais qui n'ont rien ôté à l'union tout immatérielle de nos curs. Rien dans cette union paisible et pour ainsi dire paradisiaque ne pouvait rendre jalouses ou inquiètes les âmesassociées à notre existence plus intime. L'être que l'un de nous préférait à tous les autres devenait aussitôt cher et sacré à l'autre, et sa plus douce société. Enfin, cette amitié est restée digne des plus beaux romans de la chevalerie. Bien qu'elle n'ait jamais rienposé; elle en a, elle en aura toujours la grandeur en nous-mêmes, et ce pacte de deux cerveaux enthousiastes a pris toute la consistance d'une certitude religieuse. Fondée sur l'estime, dans le principe, elle a passé dans les entrailles à ce point de n'avoir plus besoin d'estime mutuelle, et s'il était possible que l'un de nous deux arrivât à l'aberration de quelque vice ou de quelque crime, il pourrait se dire encore qu'il existe sur la terre une âme pure et saine qui ne se détacherait pas de lui. (...) C'est un droit qu'il faut reconnaître à l'amitié dans les conditions ordinaires de la vie et qu'elle regarde souvent comme un devoir; mais là où ce droit n'a pas été réservé, pas même prévu par une confiance sans limites, là où ce devoir disparaît dans la plénitude d'une foi ardente, là seulement est la grande, l'idéale amitié. Or, j'ai besoin d'idéal. Que ceux qui n'en ont que faire s'en passent. Mais vous qui flottez encore entre la mesure de poésie et de réalité que la sagesse peut admettre, vous pour qui j'écris et à qui j'ai promis de dire des choses utiles, à l'occasion, vous me pardonnerez cette longue digression en faveur de la conclusion qu'elle amène et que voici. Oui, il faut poétiser les beaux sentiments dans son âme et ne pas craindre de les placer trop haut dans sa propre estime. Il ne faut pas confondre tous les besoins de l'âme dans un seul et même appétit de bonheur qui nous rendrait volontiers égoïstes. L'amour idéal...... je n'en ai pas encore parlé, il n'est pas temps encore, l'amour idéal résumerait tous les plus divins sentiments que nous pouvons concevoir, et pourtant il n'ôterait rien à l'amitié idéale. L'amour sera toujours de l'égoïsme à deux, parce qu'il porte avec lui des satisfactions infinies. L'amitié estplus désintéressée, elle partage toutes les peines et non tous les plaisirs. Elle a moins de racines dans la réalité, dans les intérêts, dans les enivrements de la vie. Aussi est-elle plus rare, même à un état très imparfait, que l'amour à quelque état qu'on le prenne. Elle paraît cependant bien répandue, et le nom d'ami est devenu si commun qu'on peut diremes amisen parlant de deux cents personnes. Ce n'est pas une profanation, en ce sens qu'on peut et doit aimer, même particulièrement, tous ceux que l'on connaît bons et estimables. Oui croyez-moi, le cur est assez large pour loger beaucoup d'affections, et plus vous en donnerez de sincères et de dévouées, plus vous le sentirez grandir en force et en chaleur. Sa nature est divine, et plus vous le sentez parfois affaissé et comme mort sous le poids des déceptions, plus l'accablement de sa souffrance atteste sa vie immortelle. N'ayez donc pas peur de ressentir pleinement les élans de la bienveillance et de la sympathie, et de subir les émotions douces ou pénibles des nombreuses sollicitudes qui réclament les esprits généreux; mais n'en vouez pas moins un culte à l'amitié particulière, et ne vous croyez pas dispensé d'avoirun ami, un ami parfait, c'est à dire une personne que vous aimiez assez pour vouloir être parfait vous-même envers elle, une personne qui vous soit sacrée et pour qui vous soyez également sacré. Le grand but que nous devons tous poursuivre,c'est de tuer en nous le grand mal qui nous ronge, la personnalité. Vous verrez bientôt que quand on a réussi à devenir excellent pour quelqu'un, on ne tarde pas à devenir meilleur pour tout le monde, et si vous cherchez l'amour idéal, vous sentirez que l'amitié idéale prépare admirablement le cur à en recevoir le bienfait.» Etat de fraîcheur exceptionnel, provenance extraordinaire, l'un des plus désirables exemplaires d'Histoire de ma vie. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Michel Lévy frères, Paris 1867, 11,5x18,5cm, relié.
Nouvelle édition. Reliure de l'époque en demi chagrin vert, dos à quatre nerfs sertis de pointillés dorés filets dorés et fleurons dorés en écoinçons, multiples encadrements à froid sur les plats, gardes et contreplats de papier blanc moiré, toutes tranches dorées. Certains feuillets plus courts en marge basse. Envoi autographe signé de George Sand sur la première garde?: «?à mon bon ami Edmond Plauchut. G. Sand.?» Aujourd'hui le seul étranger à la famille inhumé dans le cimetière de la maison de Nohant, Lucien-Joseph-Edmond Plauchut (1824-1909) entama une relation épistolaire avec George Sand à l'automne 1848 alors qu'il était expatrié volontaire après la chute de la République. Parti vers Singapour, il fit naufrage au large des îles du Cap-Vert et ne put sauver qu'une cassette contenant les lettres de Sand qu'il avait précieusement faites relier. Ces missives furent son salut?: elles lui permirent d'être recueilli, nourri et blanchi par un riche Portugais admirateur de la dame de Nohant, Francisco Cardozzo de Mello. Après plusieurs voyages vers l'Extrême-Orient, et de nombreux cadeaux exotiques expédiés à sa lointaine et pourtant si proche amie, Plauchut rencontra finalement George Sand en 1861. En 1870, elle lui rendit un vibrant hommage dans la préface de son roman Malgrétout, narrant le naufrage dont il fut victime et exprimant avec émotion son amitié pour ce courageux ami. Plauchut, très aimé de la famille Sand - et particulièrement des petites-filles de George qui le surnommaient «?L'Oncle Plauchemar?» - en fit partie intégrante jusqu'à sa mort en janvier 1909. Les envois autographes signés sur La Mare au Diable sont très rares, celui-ci est d'une superbe provenance. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Calmann Lévy, Paris 1876, 12,5x19,5cm, relié.
Edition originale parue dans les oeuvres complètes. Reliure en demi maroquin havane à coins, dos à cinq nerfs, contreplats et gardes de papier peigné, tête dorée, reliure signée Petit successeur de Simier. Précieux envoi autographe signé de George Sand à son ami Charles Sagnier, familier de la maison de Nohant dans les dernières années de la vie de George Sand. Provenance: de la bibliothèque de Charles Sagnier avec son ex-libris. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Michel Lévy frères, Paris 1864, 14,5x23cm, relié.
Édition originale de l'adaptation théâtrale. Reliure en demi chagrin rouge, dos à quatre nerfs sertis de pointillés dorés orné de doubles caissons dorés, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, reliure de l'époque. Exceptionnel envoi autographe signé de George Sand?: «?à monsieur Huart en lui demandant pardon de tout le mal que je lui donne.?» Louis Adrien Huart n'est autre que le directeur du Théâtre de l'Odéon, où le Marquis de Villemer connut son immense succès. «?Le 1er mars 1864, en effet, se déroule l'événement théâtral de l'année?: la première du Marquis de Villemer. L'Odéon, gardé par des cordons de police, est pris d'assaut par les étudiants qui campent sur la place depuis dix heures du matin. Dans la salle, les trépignements, les hurlements, les applaudissement interrompent les acteurs. La claque est débordée. On a refusé 3000 à 4000 personnes faute de place. La famille impériale applaudit, l'empereur pleure ouvertement, Flaubert est en larmes, le Prince Napoléon hurle son enthousiasme. C'est un triomphe. Deux cents personnes entourent George et l'embrassent au foyer. Les étudiants l'escortent jusqu'à son domicile aux cris de «?Vive George Sand?! Vive Mademoiselle La Quintinie?! à bas les cléricaux?!?» La police disperse la manifestation dans la nuit. Ces démonstrations anticléricales sont d'autant plus étonnantes que rien dans la pièce n'y fait allusion. Il s'agit d'un mélodrame, très réussi, dans lequel l'amour triomphe des préjugés sociaux. Le premier acte qui a bénéficié de l'esprit de Dumas fils est brillant. La pièce met en scène deux frères dont l'un, très proche de sa mère, introverti et sérieux, refuse de se marier... Il finira par épouser la dame de compagnie, une jeune femme vertueuse et droite. L'autre, un libertin sympathique et spirituel de quarante ans, se mariera avec une héritière tout juste sortie du couvent. Le rythme est enlevé, les caractères bien dessinés. La pièce jouit de l'aura de George Sand. Le succès se reproduit tous les jours. Les recettes sont fabuleuses. Le Quartier latin est méconnaissable. Les ruelles autour de l'Odéon, bien éloigné des grands boulevards élégants, sont obstruées par les équipages de luxe. Les belles dames font la queue dès le matin à la location. L'Odéon, ce théâtre «?sale, froid, loin de tout, désert, misérable?» (Lettre à Maurice et Lina Dudevant-Sand, 5 mars 1864), est illuminé tous les soirs.?» (Evelyne Bloch-Dano, Le Dernier Amour de George Sand, 2010) Provenance?: bibliothèque de Grandsire avec son ex-libris. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Michel Lévy frères, Paris 1864, 14,5x23cm, relié.
Édition originale de l'adaptation théâtrale. Reliure en demi maroquin rouge à coins, dos à cinq nerfs sertis de filets dorés orné de doubles caissons dorés et décorés, filets dorés en encadrement des plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier peigné, tranches peignées, reliure de l'époque. Quelques taches sur les plats, exemplaire exempt de rousseur. Envoi autographe signé de George Sand à l'acteur Fresne?: «?à monsieur Fresne, souvenirs affectueux. G. Sand.?» Fresne avait joué dans sa pièceMolièrelors de sa création à la Gaîté en 1851. «?Le 1er mars 1864, en effet, se déroule l'événement théâtral de l'année?: la première du Marquis de Villemer. L'Odéon, gardé par des cordons de police, est pris d'assaut par les étudiants qui campent sur la place depuis dix heures du matin. Dans la salle, les trépignements, les hurlements, les applaudissement interrompent les acteurs. La claque est débordée. On a refusé 3000 à 4000 personnes faute de place. La famille impériale applaudit, l'empereur pleure ouvertement, Flaubert est en larmes, le Prince Napoléon hurle son enthousiasme. C'est un triomphe. Deux cents personnes entourent George et l'embrassent au foyer. Les étudiants l'escortent jusqu'à son domicile aux cris de «?Vive George Sand?! Vive Mademoiselle La Quintinie?! à bas les cléricaux?!?» La police disperse la manifestation dans la nuit. Ces démonstrations anticléricales sont d'autant plus étonnantes que rien dans la pièce n'y fait allusion. Il s'agit d'un mélodrame, très réussi, dans lequel l'amour triomphe des préjugés sociaux. Le premier acte qui a bénéficié de l'esprit de Dumas fils est brillant. La pièce met en scène deux frères dont l'un, très proche de sa mère, introverti et sérieux, refuse de se marier... Il finira par épouser la dame de compagnie, une jeune femme vertueuse et droite. L'autre, un libertin sympathique et spirituel de quarante ans, se mariera avec une héritière tout juste sortie du couvent. Le rythme est enlevé, les caractères bien dessinés. La pièce jouit de l'aura de George Sand. Le succès se reproduit tous les jours. Les recettes sont fabuleuses. Le Quartier latin est méconnaissable. Les ruelles autour de l'Odéon, bien éloigné des grands boulevards élégants, sont obstruées par les équipages de luxe. Les belles dames font la queue dès le matin à la location. L'Odéon, ce théâtre «?sale, froid, loin de tout, désert, misérable?» (Lettre à Maurice et Lina Dudevant-Sand, 5 mars 1864), est illuminé tous les soirs.?» (Evelyne Bloch-Dano, Le Dernier Amour de George Sand, 2010) - Photos sur www.Edition-originale.com -
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1864 Paris, Michel Lévy, 1864; in-8°, pleine toile granitée violine de l'époque, titre doré au dos, initiales dorée en pied “CL" ; (4) - 165pp. Rousseurs éparses, traces jaunes laissées par des fleurs séchées pp.64-65, et pp.80-81, traces de doigt dans la marge inférieure de quelques feuillets, fente à la toile aux charnières au dos en tête sur 3cm.
Edition originale de la pièce de théâtre ( le roman éponyme parut en 1861), comportant sur le faux- titre un envoi autographe signé de George Sand à Léon Brottin (?). (Reu-Bur) Absente jusqu'au 16 mars, vos commandes seront enregistrées mais je ne pourrai y répondre qu'à partir du dimanche 17. Merci de votre compréhension.
Michel Lévy frères, Paris 1875, 11,5x18,5cm, relié.
Édition originale parue dans les oeuvres complètes de l'auteur. Quelques rousseurs. Reliure en demi chagrin maroquiné noir, dos lisse orné de triples filets à froid et de fleurons dorés, plats de papier caillouté, gardes et contreplats de papier à la cuve, reliure de l'époque. Envoi autographe signé de George Sand?: «?à mon ami Charles Fournier." Précision manuscrite de George Sand en dessous du titre sur la page de titre : "suite de Flamarande" paru la même année et chez le même éditeur que "Les deux Frères". - Photos sur www.Edition-originale.com -
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s.d. (mai 1868), 13,5x20,7cm, 2 pages sur un double feuillet.
Lettre autographe signée de George Sand adressée à Alphonse Peyrat, deux pages rédigées à l'encre noire sur un double feuillet.Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Intéressante lettre évoquant l'un de ses fidèles amis : Jean Patureau-Francoeur. George Sand avait fait publier un long article nécrologique en hommage à ce proche dansL'Avenir nationaldu 2 mai 1868. Elle y décrivait son défunt ami avec beaucoup de tendresse: «C'était un simple paysan, un vigneron des faubourgs de Châteauroux. Il avait appris tout seul à écrire, et il écrivait très remarquablement, avec ces naïves incorrections qui sont presque des grâces, dans un style rustique et spontané. [...] Ce petit homme robuste, à grosse tête ronde, au teint coloré, à l'il bleu étincelant et doux, était doué d'une façon supérieure. Il voyait la nature, il l'observait, il l'aimait et il la savait. [...] Son existence parmi nous fut pénible, agitée, méritante. Naturellement un esprit aussi complet que le sien devait se passionner pour les idées de progrès et de civilisation. Il fut, avant la Révolution, le représentant populaire des aspirations de son milieu, et il travailla à les diriger vers un idéal de justice et d'humanité. [...]» En 1848, Patureau fut élu maire de Châteauroux et devint le porte-parole des ouvriers de sa commune. «Au moment du coup d'État, il fut poursuivi, mais il se cacha dans des familles amies et échappa à la police. George Sand obtint, difficilement, sa grâce, ce qui lui permit de regagner Châteauroux. Il fut arrêté en janvier 1858, à la suite de la loi de sûreté générale. « Il resta un mois au cachot sur la paille en plein hiver. Quand on le mit dans la voiture cellulaire qui le dirigeait vers l'Afrique, il était presque aveugle, et, depuis, il a toujours souffert cruellement des yeux » (George Sand). En septembre 1858, à la suite d'une démarche de George Sand auprès de son ami Jérôme-Napoléon, le cousin de Napoléon III, il fut libéré mais resta soumis à surveillance. Il se fixa en Algérie, après avoir obtenu la permission de venir à Châteauroux pour vendre sa maison et sa vigne et pour y chercher sa famille. En Algérie, il vécut de son métier de vigneron, fit partie de la Société d'agriculture de Philippeville et écrivit un traité de viticulture.» (Maintron) «A présent, je viens vous demander de me payer ce petit article le plus cher que vous pouvez et d'envoyer le prix directement à Joseph Patureau, rue de cluis n°7 à Châteauroux. Indre. Et cela, le plus tôt possible.» Joseph, fils de Jean Patureau «est un vigneron très pauvre, très honnête et très digne, qui n'a pas de quoi faire le voyage.» «Il faut que le fils aîné de Patureau [...] aille bien vite à Gastonville pour aider ses frères mineurs à régler leurs affaires de famille. Je lui ai fait accepter le prix de l'article sur son père, ce qui joint à quelques économies, lui permettra d'aller remplir son devoir et surveiller ses intérêts.» Intéressant témoignage de la générosité et de l'indéfectible engagement de George Sand en faveur de la justice sociale. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Nohant 16 août [18]59, 13,5x20,9cm, 4 pages sur un double feuillet.
Lettre autographe signée de George Sand adressée à Ernest Feydeau. Quatre pages rédigées à l'encre bleue sur un double feuillet présentant, en tête de la première page, le timbre à sec de l'expéditrice. Cette lettre a été publiée dans la correspondance complète de George Sand établie par Georges Lubin. Belle et longue lettre évoquant la littérature et l'amitié entre écrivains. D'abord courtier en bourse et spécialiste de l'Antiquité, Ernest Feydeau se lança sur le tard dans la fiction. Soucieux d'occuper un espace littéraire dans lequel il ne s'estimait pas justement apprécié, il fit jouer ses relations et entretint une relation épistolaire suivie avec d'illustres correspondants tels que Gustave Flaubert, Sainte-Beuve ou encore George Sand auxquels il adressa les ébauches de ses romans et dont il sollicita les avis. La présente lettre constitue une réponse de Sand qui vient d'achever la lecture de Daniel, deuxième roman de Feydeau. George Sand, alors à l'apogée de sa carrière littéraire, se décrit ainsi: «Je suis bien d'âge à être votre mère, car j'ai 55 ans, et j'ai de bonnes mains bien adroites, mais pas belles du tout. J'ai acquis le droit de n'être plus coquette, on m'a fait un assez grand reproche de ne l'avoir jamais été. Je vous dirai de moi tout ce que vous voudrez.» Comme à son habitude, très sollicitée par ses pairs, elle livre une critique très détaillée du texte que lui soumet son confrère: «Je ne suis pas contre les phrases qui détonnent, là où il faut qu'elles détonnent, mais je ne suis pas pour que l'harmonie soit sacrifiée au rythme. Je ne suis pas non plus pour le contraire. Comprenez-moi bien, je ne blâme que ce qui s'aperçoit trop, que ce qui révèle le procédé. Ne touchez pas aux passages dont vous me parlez, ils sont excellents. Et, en somme, je n'insisterai pas furieusement sur la question de forme dans le style, vu que si les qualités du vôtre devraient s'en aller avec ce qui me semble parfois un défaut, je serais au désespoir d'avoir signalé le défaut.» Elle-même très proche de Flaubert qu'elle surnommait son «?cul de plomb?», Sand semble ravie que les deux hommes se connaissent: «Je n'ai pas le temps. Mais j'aurai celui de vous recevoir quand vous serez libre, il faudra venir avec Flaubert qui a aussi en moi un lecteur enchanté et un ami littéraire de tout cur. Je ne le savais pas votre ami, et je suis contente qu'il le soit.» L'amitié va si loin que Sand bientôt réunit les deux écrivains, les mettant sur un total pied d'égalité: «Ce n'est pas un malheur pour vous, pas plus que pour Flaubert, d'appartenir à la race des voyants.» S'installe alors une forme de solidarité face à l'adversité de la critique: «Tout cela se sent mieux qu'on ne peut le dire, et c'est pour cela que la critique déraisonne les trois quarts du temps.» Car la critique a eu le malheur de taxer Feydeau, comme elle l'a fait avec Flaubert, de réaliste: «On s'est mêlé de baptiser votre manière et la sienne de réalisme. Je ne sais pas pourquoi ; à moins que le réalisme ne soit tout autre chose que ce que les premiers adeptes ont tenté de nous expliquer. Je soupçonne, en effet, qu'il y a une manière d'envisager la réalité des choses et des êtres, qui est un grand progrès, et vous en apportez la preuve triomphante. Mais le nom de réalisme ne convient pas, parce que l'art est une interprétation multiple, infinie. C'est l'artiste qui crée le réel en lui-même, son réel à lui, et pas celui d'un autre. Deux peintres font le portrait de la même personne. Tous deux font une uvre qui représente la personne, si ce sont deux maîtres. Et pourtant les deux peintures ne se ressemblent pas. Qu'est devenue la réalité ?» Cette longue diatribe - véritable manifeste - constitue un puissant témoignage de la répulsion de George Sand et Flaubert pour les théoriciens, obsédés par l'idée de classer la littérature selon un «système qui [...] aveugle». - Photos sur www.Edition-originale.com -
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