Reference : 104
S. l. (Paris) L. Curmer s.d. (1843 ou 1844) In-16° (135 x 116 mm), [1] f. de titre chromolithographié - 400 pp. et [8] ff. de pl., chagrin noir, dos à 4 faux nerfs orné, encadrement d'un double-filet à froid sur les plats, décor d'orfèvrerie au centre des plats, aux coins et en guise de fermoir, filet à froid sur les coupes, tranches dorées (reliure de l'époque)
Une rare et superbe reliure du XIXe siècle à décor d'orfèvrerie L'ouvrage est illustré de 3 chromolithographies dont le titre et deux représentations de pages de manuscrits médiévaux enluminés ainsi que de 5 gravures sur cuivre ou acier d'Adrien Fréart, d'Ed. Smith d'après Cousin, de P. Varin d'après A. Varin datée 1843, portant les mentions « P. [monogramme] AV 1842 - [monogramme] ASRL 1838 », et enfin de Rouargue. Ce superbe décor néo-gothique en argent partiellement doré ne présente ni signature, ni poinçon apparent. Il est pourtant sans aucun doute l'oeuvre d'un des grands maîtres orfèvres parisiens de l'époque, Froment-Meurice, Rudolphi, Wagner, Morel, Wiese, Lepage, etc. Il se compose de 4 coins, d'une plaque sur le plat supérieur, d'un ombilic sur le plat inférieur et d'un fermoir. La plaque (88 x 58 mm) dont le dessin est d'une grande finesse présente une iconographie rare tirée de l'Apocalypse, le Christ frappant à la porte : « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. » (Apocalypse 3:20) Les coins (26 x 26 mm) arborent un motif à la cathédrale au centre duquel se trouve une coupe fleurie. L'ombilic du plat inférieur (42 x 30 mm) porte les initiales PD en caractère gothique. Les attaches du fermoir (39 x 16 mm) porte le même décor que les coins. La partie mobile (36 x 19 mm) expose quant à elle un superbe buste de femme ciselée en haut-relief, son revers présente un décor floral. Nous n'avons pu trouver trace d'autres exemplaires de cet ouvrage.
Reference : 486
In f°, [12 ff.], sous chemise à rabat, cartonnée et imprimée, pièce de titre au premier plat (travail éditeur de l'époque)
UN DES 4 EXEMPLAIRES DU TIRAGE DE TÊTE Un des 4 exemplaires de tête sur Japon (n°157,) suivent 12 sur vergé et 144 exemplaires sur vélin pour un tirage total de 160 exemplaires numérotés. Ce portfolio présente 12 planches originales numérotées et signées : 1. Edward Pellens : Fleurs des Champs 2. Louis Jou : Francisca 3. Honoré Broutelle : Le Centaure et la Licorne 4. Georges Bruyer : L'accident 5. Charles-Émile Eli dit Carlègle : Baigneuses 6. Pierre Gusman : La Marrana (Campagne romaine)7. Paul-Émile Colin : La Paix 8. Morin-Jean : Le bonheur de ce monde (Réplique au Sonnet Plantin) 9. Louis Bouquet : Léda 10. Clément Serveau : Le Repos 11. Jules Chadel : Combat 12. Camille Beltrand : Port du Vieux Château (Belle-Isle) Manques au dos. Très rares rousseurs.
Reference : 549
Paris Vve Magnin et fils s. d. [dernier quart du XIXe siècle] In-f° oblong (243 x 322 mm), [2] ff. - 20 pl., pleine toile rouge, dos lisse muet, encadrements estampés en noir à la plaque sur les plats, titre à lor au centre du plat supérieur (vraisemblable reliure éditeur)
BABY-MISS ANGLAISE, SOLDAT-PATINEUR DE LA NORWÈGE ET RICHES BOLIVIENS. Édition originale rarissime de ce recueil de 20 planches finement mises en couleurs à la main représentant quelque 120 costumes dune trentaine de pays. Certaines des planches portent la signature « Albert ». Organisé par pays ou par continent, lalbum recèle des compositions complexes dans le goût dAlbert Racinet ou pêcheur normand et mineur belge côtoient « baby-miss » anglaise, cosaque, soldat-patineur de la « Norwège », marchande de thé danoise, tzigane, chasseur tyrolien, manola espagnole, gendarme italien, eunuque, dame de harem, tartares mongols, maures sénégaliens, « sauvage peau-rouge », planteur américain, lancier mexicain, riches boliviens et « domestiques nègres ». Ce souci de précision est abandonné à la dernière planche, consacrée à lOcéanie, où Maoris néo-zélandais au visage tatoué, marins et femme aborigène vêtue seulement dune jupe et dun chapeau à plumes occidental sont réunis sous lunique légende « Australiens ».4 planches concernent les costumes régionaux de France. Aucun exemplaire au ccfr ni à létranger. On connait un autre exemplaire, non-mis en couleurs, dont la reliure porte une ornementation à la plaque différente (vente Kitabiyat Mezat (Istanbul, Turquie) du 2 avril 2021) Quelques frottements et petites taches. Rousseurs aux 2 premiers feuillets, quelques pâles taches marginales, déchirure restaurée à la 3e pl.
Reference : 294
La Haye / Amsterdam & Leipzig H. van Bulderen / Arkstée & Merkus janvier-juin 1701 / 1741 In-12° (140 x 84 mm), 721 pp - [11] ff., veau brun, dos à 4 nerfs orné, armes au centre du plat supérieur, roulette à froid sur les coupes, tranches à mouchetures rouges (reliure de l'époque) - In-12° (170 x 105 mm), [4] ff. dont un frontispice - 417 pp. - [1] p. bl., veau brun, dos à 5 nerfs orné, chiffre couronné au centre du plat supérieur, couronne au centre du plat inférieur, roulette à froid sur les coupes, tranches à marbrures bleues (reliure de l'époque)
Les exemplaires du premier "Roi en Prusse" et du premier "Pince de Prusse" L'EXEMPLAIRE DU PREMIER ROI EN PRUSSE, FRÉDÉRIC IER, DE CETTE GAZETTE NARRANT LES ÉVÉNEMENTS QUI MENÈRENT À ET SUIVIRENT SON AVÈNEMENT AU TRÔNE Voici la liste des principaux faits relatifs retranscrits dans l'ouvrage : pp. 105 : L'électeur de Brandebourg est proclamé roi de Prusse. pp. 232 : comment elle [La Prusse]est échûë à la maison de Brandeburg. Est couronné. pp. 239 : anciens habitants de Prusse. Ceux d'aujourd'hui en certains endroits ont un roi. pp. 242 : Le roi de Prusse est reconnu par plusieurs princes & états. pp. 328 : Par le roi de Danemark. pp. 335 : Par le roi de Pologne. pp. 408 : Par les ducs de Saxe-Weimar & Eisenach, opposition d'autres princes pp. 410 : Déplacement du roi de Prusse vers Berlin pp. 534 : Lettre de l'empereur au roi de Prusse suite à la notification de son couronnement pp. 649 : Entrée du roi de Prusse à Berlin. pp. 713 : Augmente ses troupes jusqu'à quarante mille hommes. Ce périodique fut fondé en 1686 par Gatien de Courtilz de Sandras. lI relate avant tout les événements politiques en Europe : alliances, guerres et traités de paix, mort et avènement des souverains, affaires intérieures de chaque État. On ne doute pas que le roi l'ait avidement consulté pour savoir comment ces événements fatidiques furent relatés. PROVENANCE : - Frédéric Ier de Prusse avec armes sur le plat supérieur et couronne royale répétée au dos. En janvier 1701, le prince-électeur Frédéric III de Brandebourg obtient de l'empereur Leopold Ier le titre de roi de Prusse en échange d'une alliance contre le roi de France Louis XIV. Les armes de l'électeur de Brandebourg (un aigle de gueule (rouge) à couronne d'électeur sur fond d'argent (blanc) portant sur le tout un sceptre d'or) sont désormais remplacée par un écu à 25 quartiers surmonté d'une couronne royale dont au centre l'aigle de Prusse ceint d'une couronne royale et portant les lettres « FR » (Fredericus Rex). À la mort de Guillaume III, prince d'Orange et roi d'Angleterre, le 19 mars 1702, le roi exigea que les armes de la principauté d'Orange soient placées sur l'écu afin de soutenir sa revendication d'en être l'héritier. Ses premières armes ne furent donc utilisées que pendant un laps de temps infime, un peu plus d'un an. - « Bibl. Hammer Stockholm » à la devise : « En avant, toujours en avant. », ex-libris gravé apposé au contreplat supérieur. N° 5148 de son catalogue (1886), réunis avec 8 autres tomes antérieurs (1686-1689) du périodique. La provenance royale n'est pas citée. Hammer avait l'intention de vendre à l'État suédois son immense bibliothèque de plus de 50 000 livres, dont des collections sur Linné et Swedenbourg. Cette vente de gré à gré échoua et les livres furent mis aux enchères après la mort du collectionneur entre 1906 et 1910. Petite mouillure marginale en pied sur les deux premiers feuillets, petit trou ayant emporté quelques lettres aux pp. 623-624, 2 notes manuscrites marginales p. 628 ayant subi le couteau du relieur. [AVEC] L'EXEMPLAIRE DU PREMIER PRINCE DE PRUSSE, AUGUSTE-GUILLAUME, DU PREMIER TOME DE CETTE BIOGRAPHIE DE SON PÈRE, LE ROI-SERGENT, DEUXIÈME ROI EN PRUSSE L'ouvrage dresse rapidement l'historique de la maison de Brandebourg puis celui des premières années de Frédéric-Guillaume. Ils couvrent ensuite la période de règne de Frédéric Ier, de 1701 à 1713, puis la période de 1713 (soit depuis l'avènement de Frédéric-Guillaume, père de Auguste-Guillaume, en tant que roi de Prusse) à 1720. PROVENANCE : Auguste-Guillaume de Prusse (1722-1758), prince et général, avec son chiffre couronné sur la plat supérieur et la couronne royale sur celui inférieur. Il était le onzième enfant du roi Frédéric-Guillaume Ier de Prusse (1688 1740) et de Sophie-Dorothée de Hanovre (1687 1757), fille du roi George Ier de Grande-Bretagne. Il était par conséquent un cadet de Frédéric le Grand (Frédéric II) qui après l'avoir nommé général à sa prise de pouvoir en 1741 alors qu'il n'était âgé que de 19 ans, fit de lui son successeur désigné en 1744 en lui conférant le titre, chose alors inédite dans la royauté prussienne, de Prince de Prusse. Il mourut cependant prématurément après sa disgrâce à la défaite de Kolin (1757). C'est néanmoins sa descendance qui continua la lignée royale des Hohenzollern. Le titre de prince de Prusse ne sera de nouveau porté qu'au XIXe siècle par le futur roi Guillaume Ier. Tome premier seul, frottements, mouillures en pied à la reliure, manques au coiffes et au coins.
Lugduni Amatum de La Roche 1771 In-f° (387 x 263 mm) de 92 - 676 - clxxxii pp. - [1] ff. et [1] f. de pl. en frontispice, maroquin rouge, dos à 6 nerfs orné, encadrement d'une large dentelle aux petits fers sur les plats avec armes au centre surmontées au plat inférieur d'un phylactère, roulette sur les coupes, frise intérieure, gardes de tabis bleu ciel, tranches dorées, pièces de maroquin rouge ajoutées au dos et au centre du plat supérieur, coussinet de soie brochée et fil d'argent supportant de larges signets de soie, douze onglets de soie collés (reliure légèrement postérieure ?)
Somptueux missel de la chapelle impériale puis royale des Tuileries Ce missel d'autel, exécuté sur ordre de l'archevêque de Lyon Antoine de Malvin de Montazet, illustré en taille-douce d'un frontispice dessiné par Delamonce et gravé par Daudet de Lyon, d'une vignette au titre et d'une vignette aux armes de l'archevêque, est orné d'une reliure en maroquin à large dentelle réalisée entièrement aux petits fers. Cette reliure qui peut sembler contemporaine de l'ouvrage notamment dans le décor à la dentelle des plats bénéficie cependant au dos d'un décor singulier qui rappelle peut-être plus le directoire. Le présent ouvrage, d'importance historique, fut probablement commandé ou rapporté par le cardinal Fesch, oncle de l'empereur, désigné comme son grand aumônier en 1805, afin de servir dans la chapelle impériale des Tuileries. Il porte sur le plat inférieur, révélé par la suppression d'une pièce de masquage, les armes de l'empereur surmontée d'un phylactère supportant l'inscription : « CHAPELLE IMPERIALE » ainsi qu'au dos l'aigle impérial répété deux fois. A la Restauration, les aigles au dos, les armes impériales sur les plats, furent masqués par des fleurs de lys. Le missel impérial put donc continué à servir pour l'office dans une chapelle devenue royale. Le dernière garde, qui présente des traces de collage antérieure, porte un feuillet manuscrit à l'encre brune d'une seule main inscrit d'une prière à l'empereur : Oremus Deus regnorum omnium et gallicani maxime protector imperii da servo tuo imperatori nostro napoleoni, triumphum virtutis tue, scienter excolere ; ut qui tua institutione et princeps tuosit sempe[r] munere, potens ; per christum dominum nostrum ; amen. Bien qu'il puisse sembler étonnant de trouver en la chapelle impériale des Tuileries à Paris un missel du rite lyonnais, il ne faut pas oublier que le grand aumonier de l'empereur n'était autre que le primat des Gaules et que le cardinal Fesch était pour le moins fortement attaché à son archevêché de Lyon que jamais il ne voulut quitter, osant même de refuser celui de Paris. L'impératrice Joséphine assistait chaque jour à l'office dans la chapelle, Napoléon quant à lui, chaque dimanche. Ordonné prêtre en 1785, Joseph Fesch (1763-1839), demi-frère de Letizia Bonaparte, mère de Napoléon, abandonna durant la Terreur la condition ecclésiastique qu'il reprit après le Concordat pour mener dès lors une carrière fulgurante, par la faveur de son neveu devenu Premier consul puis empereur : il fut fait archevêque de Lyon, primat des Gaules et cardinal (1802), chargé de négocier à Rome la venue du pape pour le sacre impérial, grand aumônier de l'empereur en 1805, sénateur, coadjuteur de l'archevêque de Ratisbonne, pair de France durant les Cent-Jours... Habité cependant par une foi sincère, il conserva une certaine liberté vis-à-vis du régime et fut un temps privé du titre de grand aumônier. Réfugié à Rome en 1814 puis en 1815, il rendit des services à Napoléon Ier exilé à Sainte-Hélène, se chargeant avec Letizia Bonaparte de lui envoyer un médecin et un aumônier. OHR 2652, variante du fer 7 (92 x 71 mm) ; mouillure relativement pâle sur la moitié du dos et sur le plat inférieur, déchirures ou/et manques à quelques signets et onglets de soie.
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Reference : 298
S. d. (2nde moitié du XVIe siècle - XVIIe siècle) In-f° (335 x 229 mm), 470 pp. dont 2 pp. bl. - 26 pp. numérotées 497-526 dont 14 bl., manuscrit à l'encre brune de plusieurs mains, demi-basane verte, dos à 5 nerfs avec titre et tomaison, tranches dorées (reliure espagnole du XVIIe siècle)
Un important recueil manuscrit de pièces historiques espagnoles concernant notamment le règne de Philippe II Inédites pour la plupart, ces 133 pièces, en espagnol, mêlent correspondances, discours et mémoires, avec quelques tables et chronologies. Elles couvrent une période allant de 1475 à 1663 mais concernent principalement le règne de Philippe II, fils aîné de Charles Quint et d'Isabelle de Portugal, roi d'Espagne, de Naples et de Sicile, archiduc d'Autriche, duc de Milan et souverain des Pays-Bas, de l'abdication de son père en 1555 à sa mort. Il devient roi de Portugal en 1580 après l'extinction de la maison d'Aviz. Il est roi consort d'Angleterre de 1554 à 1558 par son mariage avec Marie Tudor. Le manuscrit documente abondamment la révolte des Pays-Bas (1568-1648) : on trouve notamment un mémoire de Miguel de Piedrola y Viamonte sur l'état des Pays-bas en l'an 1571, ainsi que plusieurs documents concernant Juan d'Autriche (« Instrucion de SM para el Sr Don Juan de Austria, ano 1568 », « Carta del Sor Dn Juan a los capitanes y soldados de Flandes para que volviesen, 1577 », « Relacion de lo que capitulo el Sor don Juan de Austria y los estados de Flandes para la pacificacion de ellos, en Marcha, a 14 de febrero de 1577 ») : demi-frère de Philippe II, Juan d'Autriche fut nommé par lui gouverneur des Pays-Bas et chargé de lutter contre l'insurrection. Il mourut au front, victime d'une épidémie de typhus au moment de la reprise des hostilités. Plusieurs pièces concernent également le général Cristóbal de Mondragón (1514-1596), maître de camp du Tercio Viejo et brillant stratège qui joua un rôle décisif dans la reprise par l'Espagne des Pays-Bas méridionaux. On relève plus généralement un grand nombre de pièces liées à l'histoire militaire : discours sur la discipline militaire (« La forma de remediar los trabajos de los pobres soldados y con ella sus grandes desordenes, acidentes y alter(n)aciones, y disponerlos à la christiana deciplina melitar... »), organisation, et paiement des troupes (« Modo de reformar un exercito de veinte y dos mil hombres »), mémoires sur l'armement (« Relacion de las armas de ventajas, artillerias de nuevas invenciones... ») et les navires (« Discurssos sobre las formas de navios »). Quelques pièces concernent le royaume du Portugal et plus particulièrement la bataille des Trois Rois (Alcazar Kébir, Maroc), au cours de laquelle le sultan du Maroc, le roi Sébastien Ier du Portugal et son allié le sultan déchu perdirent la vie (« Copia de una carta inbiada por el Rey Hamet Defe [Mohammed al-Mutawwakil ? erreur probable du scripteur, Muley Hamet étant alors mort depuis 3 ans] al Rey Dn Sevastian de Portugal antes que partiera [...] para dar la vatalla, adonde ambios murieron », « Relacion de la perdida del Rey Dn Sevastian de Portugal y de su esercito en Alcazar Quivi) [15]75 » sic, pour 1578). Mais c'est surtout la succession problématique de Sébastien Ier qui fait l'objet de nombreuses pièces (« Memoria de algunos apuntamientos de consideracion sobre la sucesion del Rey de Portugal en el Rey nuestro señor ») : le sujet joue un rôle d'importance dans l'histoire de l'Espagne puisque, à la mort du successeur de Sébastien Ier en 1580, Philippe II prendra par la force un Portugal affaibli. Liste des « titrés » d'Espagne, des villes ayant droit de vote, négociations diplomatiques et intrigues politiques (une lettre sur l'emprisonnement, ordonné par Philippe II, de Ana de Mendoza y de la Cerda, princesse d'Éboli), organisation des mariages arrangés, discours sur la politique et l'administration, "sur l'art de gouverner", pièces sur la géographie (« Costas de toda Espana », « Segundo lado de Espana », «[description des cotes occidentales de l'espagne]»), ce foisonnant manuscrit constitue une documentation précieuse pour reconstituer le règne de Philippe II, dont la réputation a été ternie par une « légende noire » (terme proposé par Julián Juderías en 1914). Portée en partie par la propagande anglaise lors de la révolte des Pays-bas, reprise par les historiens, cette « légende » pose l'Espagne de Philippe II comme une incarnation de la tyrannie et du rigorisme (voire du fanatisme) religieux. L'historiographie moderne s'efforce de dresser de son règne un portrait plus nuancé. On connaît un autre exemplaire de ce document, en 2 tomes, conservé à la BnF sous les cotes « Espagnol 421 et 422 ». Les pièces 1 à 21 du tome 2 dudit manuscrit apparaissent en dernier dans le présent. En outre, les pièces 64 à 108 du T. 2 de celui de la BnF sont absentes de notre volume : copiées après une table, elles ont vraisemblablement été ajoutées plus tardivement. Alfred Morel-Fatio, rédacteur du Catalogue des manuscrits espagnols et des manuscrits portugais de la Bibliothèque Nationale (1892) indique dans sa fiche (185-186, pp. 72-79) que quelques-unes de ces pièces furent publiées en France, en Espagne ou au Portugal, majoritairement au XIXe siècle, et notamment dans un de ses propres ouvrages L'Espagne au XVIe et au XVIIe siècle (Heilbronn : Henninger, 1878). Il nous semblerait, compte tenu de la graphie, que la copie de notre manuscrit soit antérieure. Il ne se trouverait peut-être pas dans sa première reliure. La copie est effectuée par plusieurs mains sur différents papiers (au filigrane "BC" à la grappe de raisin, à la couronne et à l'écu) dont nous n'avons pu identifier précisément l'époque et la provenance. Du XIVe au XVIIIe siècle, les espagnols possédaient bien quelques papeteries mais ils utilisaient surtout des papiers provenant de France et d'Italie.
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Londres (Angleterre) 1878 218 x 551 mm, marie-louise : 431 x 848 mm, gouache et peinture dorée sur papier vélin fort Le sujet représente les deux mots « Christ » et « Dieu » accolés.
Une rarissime et riche enluminure anglaise de la fin du XIXe siècle Au sein de l'initiale C, le bon berger (Jean 10.1-42 : « [...] Je donne ma vie pour mes brebis. [...] ») : le Christ auréolé tenant dans la main gauche un bâton et dans la main droite un agneau lui faisant face, marche le long d'une forêt située à sa droite, à sa gauche au loin un palmier. Le Christ et l'agneau se regardent. Au sein de l'initiale D, Jésus à Gethsémani (Matthieu 26.36-46 : « Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani, et il dit aux disciples : « Restez ici, tandis que je m'en irai prier là-bas. » [...] Étant allé un peu plus loin, il tomba face contre terre en faisant cette prière : « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux. [...] ») : Jésus agenouillé prie les mains croisées sur le torse, de la sueur coule de son front, face à lui un calice. Au revers, l'étiquette partiellement imprimée : « No. 67. / ILLUMINATED / BY/ O. J. Abrams, / August 1878, / (Holder of Art Certifcates), / TOTTENHAM, LONDON. » Malgré nos recherches, nous n'avons pu trouver sur cet artiste aucune information, ni aucune autre de ses productions pas plus que d'oeuvres approchantes au même lieu et à la même période. Papier bruni
Paris Théophile Belin 1902 In-4° (241 x 175) de [1] f. - 189 pp. - [1] f., demi-basane maroquinée à coins lie-de-vin, dos à 4 faux-nerfs triples orné, tête dorée, couverture et dos conservés (reliure de l'époque).
La haute et la petite couture dans le Paris de 1900. Édition originale tirée à 300 exemplaires numérotés ornée de 40 eaux-fortes de François Courboin dont 5 hors-texte sous serpente avec le frontispice, 15 bandeaux et 17 culs de lampe. Le présent, un des 100 exemplaires sur papier des Manufactures impériales du Japon (avant 200 exemplaires sur papier vélin d'Arches), contient 2 états supplémentaires des eaux-fortes sur Japon : eau-forte pure avec remarque et avec remarque. Soit une illustration en 3 états avec celui définitif. L'ouvrage témoigne de la vie des modistes et des couturières dans le Paris de 1900 : le travail à l'atelier, le choix des tissus, l'essayage, la livraison des chapeaux, le bal, les repas des « Midinettes » au jardin public, la promenade sur les Grands Boulevards. François Courboin, graveur, bibliothécaire et historien de l'estampe (Chaumont-Porcien : 1865-Ajaccio : 1926), élève des artistes Achille Gilbert, Félix Buhot et Félix Bracquemond est l'auteur d'une centaine d'estampes exécutées de 1883 à 1908. Il fut aussi chargé de l'illustration de plusieurs ouvrages de littérature ou d'histoire de l'art. Il fut directeur du Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale de 1906 à 1925. Quelques frottements.
S. l. s. n. 1583 (tirage postérieur par la Chalcographie du Louvre, XIXe siècle) 26 pl., dimensions diverses (autour de 20 x 15 cm au coup de planche), eaux-fortes sur papier fort vergé ou vélin non filigrané, numérotations en partie basse.
26 planches de la rarissime suite des portraits des ducs de Bavière et leurs admirables costumes La série de quatre-vingts planches destinée à l'« Icones Ducum Bavariae » d'Aventinus n'a jamais été achevée ni publiée officiellement. Cependant plusieurs volumes reliés parfois avec des inscriptions manuscrites et des titres pratiquement identiques subsistent (Londres (2), Coburg, Munich, Berlin (Lipperheide), Dresde, Nuremberg, Vienne). Le fait que plusieurs des planches ait été remplacées par des copies très détaillées suggère que la suite put être publiée sous forme de livre. Dans certains volumes, la séquence semble avoir été réarrangée d'après des historiens plus modernes probablement au début du XVIIe siècle et donc sans la participation d'Amman. La chalcographie du Louvre conservent 34 cuivres, mélangeant oeuvres originales et copies, de cette suite (Inv. 591-624). Ces 34 plaques font partie des « ultimes », les plaques de cuivre gravées avant 1848, ne pouvant plus servir à l'impression au risque de dégrader la gravure. Elles sont alors conservées dans les réserves du Louvre. Le MAK de Vienne est apparemment la seule institution conservant une suite complète de ces impressions du Louvre dont elle fit l'acquisition en 1875. La présente suite propose 26 de ces 34 planches tirées au XIXe siècle par la Chalcographie. On y dénombre 11 cuivres originaux et 15 copies. Jost (Jodocus) Amman (Zurich, 1539 - Nuremberg, 1591), dessinateur, graveur, peintre et vitrailliste, pratiqua presque toutes les formes de gravure (sur bois, taille-douce, pointe sèche, eau-forte) et en exposa la technique dans plusieurs traités. Né dans la toute jeune confédération suisse, Amman émigra en 1561 à Nuremberg, où il obtint le droit de bourgeoisie (1577), et où il passa le reste de sa vie. Il est, après Dürer, l'un des plus éminents et des plus prolifiques graveurs et portraitistes du Saint-Empire au XVIe siècle. Il réalisa de nombreux recueils de planches gravées, notamment des livres d'héraldique et d'emblèmes, des manuels de joute, des traités sur l'art militaire, les costumes, la botanique, les remèdes tirés des plantes, les animaux et l'obstétrique. Il participa aussi bien à l'illustration de la Bible qu'à celle des oeuvres d'auteurs anciens ou contemporains. Il illustra aussi des almanachs thématiques traitant de sujets aussi divers que la religion, l'histoire, les droits seigneuriaux (chasse et collecte du bois), la charpenterie ou la chasse. Ses gravures se signalent par le port élancé et l'élégance un peu maniérée des personnages. Son souci minutieux du détail et son vif intérêt pour les choses de la vie quotidienne, comme les métiers et les vêtements, confèrent à son oeuvre variée une grande valeur historique. Amman incarne l'esthétique maniériste à Nuremberg. Il meurt pauvre mais avec un rayonnement considérable, suscitant après sa mort l'intérêt de grands peintres tel que Rubens. Superbes épreuves, une petite tache d'encre au numéro 47, quelques très rares taches claires ou rousseurs. New Hollstein - AMMAN VIII, pp. 68-99 ; Inconnu de Hiler.
[Berlin ou Amsterdam] sans nom 1707 In-12° (167 x 110 mm), [1] f. - 18 pp. - 187 pp., basane, dos à cinq nerfs orné, tranches à mouchetures rouges (reliure de lépoque)
« JÉSUS CHRIST LUI-MÊME NOUS APPREND COMBIEN IL Y A DE DIFFÉRENTES SORTES D'EUNUQUES » Édition originale (avec la page de titre « à la sphère » et « M.*** D.*** » en auteur) de cet ouvrage portant sur le droit des eunuques au mariage. Charles Ancillon (1659-1715), avocat protestant et historiographe du roi de Prusse, signe de lanagramme C. dOllincan lépître dédicatoire à Bayle ; il y déclare avoir composé cet ouvrage pour décourager une dame daccepter la proposition de mariage dun eunuque. Sappuyant à la fois sur des sources littéraires, historiques et anecdotiques (confondant parfois les trois), Ancillon sinterroge sur les causes de la castration en Occident et en Orient, et étudie la question du mariage des eunuques tant du point de vue du droit civil que de celui du droit canonique. PROVENANCE : 1. François Morel dEpeisses (1724-1778) : « Ex libris F. Morel Depeisses. », vignette gravée armoriée contrecollée au contreplat supérieur. Conseiller à la cour des monnaies de Lyon, François Morel fit en 1758 lacquisition du fief dEpeisses (Cogny, Beaujolais). 2. Inscription manuscrite au contreplat inférieur « dans une vente publique en 1754. 2. # [livres] 8. [sol] » Accroc sur le plat supérieur, petit manque à la coiffe de tête.
Mauritius [Île Maurice] L. A. Denny 1858 In-12° (185 x 120 mm), [1] pl. - XII pp. - 137 pp. - [1] f., veau bleu nuit, dos lisse, plats estampés d'un décor à froid (reliure de type anglais de l'époque)
L'exemplaire d'Eugène Le Clézio, l'arrière grand-père exilé de J. M. G. Le Clézio Le premier manuel de géographie et d'histoire destiné aux enfants britanniques éduqués à l'Île Maurice, alors sous le contrôle de l'Angleterre depuis 1814. L'ouvrage est illustré d'une carte de l'Île Maurice sur double page, premier projet de l'auteur qui déclare dans une préface avoir voulu pallier un manque de matériel pédagogique relatif à l'Île Maurice : « [T]he columns of the press have, on more than one occasion, made allusion to the anomalous practice of teaching the youth of the island the geography of other lands, and of leaving them, as is still too frequently the case, in ignorance of that of their own.» (p. III) Après une brève introduction qui reprend les notions essentielles de la géographie, une seconde section du manuel se penche plus spécifiquement sur la géographie de l'Île Maurice. Elle est divisée en chapitres correspondant aux districts de l'île : Port-Louis, abritant les principales institutions et le commerce maritime ; Pamplemousses et ses jardins botaniques ; la barrière de corail de Savanne ; Moka, lieu des expériences autour du guano... Suivent de brèves considérations sur la flore, la faune et le climat de l'île, un chapitre sur la canne à sucre, 15 pages de tables statistiques, une chronologie des gouverneurs britanniques de l'île, un calendrier des jours fériés et une liste des écoles britanniques de l'Île Maurice. Mention de 2e mille (second thousand). PROVENANCE : « Eug: Leclezio esq.re » [Eugène Leclezio esquire], mention manuscrite à l'encre sur la première garde blanche. Eugène Pierre Jules Le Clézio (1832-1915) grandit dans le domaine mauricien Eurêka, acquis par son père en 1856. Magistrat, vice-président de la cour suprême de l'Île Maurice, il fut cependant exclu de la maison familiale au profit de son frère, Henry Le Clézio. L'écrivain nobélisé J. M. G. Le Clézio, issu de la branche d'Eugène, ne cessera de revenir à cette période mauricienne de l'histoire de sa famille. Dans Voyage à Rodrigues (1986), il écrit ainsi : « Tous les enfants de Sir Eugène quittent le domaine où ils sont nés, où ils ont grandi heureux. Les garçons voyagent, vont au bout du monde en Amérique, en Afrique, en Europe. Les filles, elles, sont vouées à la pauvreté. La perte d'Euréka me concerne aussi, puisque c'est à cela que je dois d'être né au loin, d'avoir grandi séparément de mes racines dans ce sentiment d'étrangeté, d'inappartenance » (p. 113). Le protagoniste de Le chercheur d'or et Voyage à Rodrigues, inspiré par le grand-père de l'écrivain, est l'un des fils exilés d'Eugène qui revient à l'Île Maurice à la recherche d'un trésor. Trois corrections à l'encre, dont une mentionnée dans l'errata. L'un des trois éléments de l'errata a été corrigé à l'impression. Nous n'avons pu localiser que 5 exemplaires de l'ouvrage : King's College London, Cambridge, Harvard, British library, dont un seul en France (BNU). Frottements, notamment aux mors et coins, papier uniformément bruni hormis la carte.
S. l. s. d. (milieu du XIXe siècle) In-8° oblong (206 x 313 mm), 136 ff. - [1] ff., demi-chagrin noir, initiales au centre du plat supérieur (reliure de l'époque)
Un superbe herbier du milieu du XIXe siècle Il présente 112 familles, des Renonculacées au Characées. La belle page supporte les spécimens prélevés, le verso la description qui ici est plus abondante que ce que l'on a l'habitude de voir. Ainsi, pour chaque famille, l'auteur peut indiquer, le ou les principaux représentants, leur localisation, leurs caractéristiques distinctives, une description externe et interne minutieuse, les caractéristiques de leur suc, leurs propriétés utiles, une description du fruit et de ses caractéristiques. L'écriture est d'une belle qualité, à l'image du titre superbement calligraphié présentant une initiale historiée. Certains cadres appelés à recevoir des spécimens sont resté vides. A l'inverse, d'autres spécimens ne sont pas fixés, ils sont simplement restés intercalés entre les feuillets. PROVENANCE : M. L., initiales. Non identifié. Frottements, mors supérieur fendu à ses extrémités (25 mm)
sans lieu sans nom sans date (fin du XVIIIe siècle-début du XIXe siècle) 1 [f]. (187 x 260 mm déplié, 62 x 90 mm plié)
Une inquiétante missive Ce prospectus religieux, qui appelle le lecteur à méditer sur la mort et le jugement dernier, se présente sous la forme d'une lettre cachetée (cachet « Maria » imprimé) portant l'adresse « Dieser Brief Ist abzugeben Hier im Hause und auch darneben Lasse im laufen fort Ergehört an alle Ort » ([Cette lettre est à remettre dans cette maison et aussi à côté. Laisse-la courir, elle appartient à tous les lieux.]). Dépliée, la lettre révèle : - au recto, 4 vignettes gravées (squelette assis sur un cercueil, âmes damnées et démon aux enfers, ravissement des croyants, paradis) illustrant des vers Bibliques, - un texte en allemand invitant les chrétiens à méditer sur « den vier legten Dingen des Menschen » (les quatre choses fondamentales pour l'homme) : la mort, l'enfer (« vous irez dans le feu qui est déjà prêt depuis l'origine du monde »), le jugement divin et le royaume des cieux. Quelques taches.
S. l. 1734 In-8° (212 x 165 mm), manuscrits d'une seule main à l'encre brune, 176 pp. - [5] ff. - 424 pp. numérotées de 176 à 600 - [1] f. (soit 617 pp. dont 51 pp. bl.), veau marbré, dos lisse orné portant une pièce de tomaison « tome 4 » et une pièce de titre portant la mention « B. Chris Speuhe », roulette sur les coupes, tranches rouges (reliure de l'époque)
Visions d'un célèbre convulsionnaire Manuscrit inédit, rédigé d'une main très lisible. Il en existe quelques autres copies (BNF, Port-Royal) L'auteur de ce manuscrit a reproduit les discours du frère Noël, célèbre figure du mouvement convulsionnaire, entre avril et octobre 1734. Les discours, en outre, sont accompagnées de « didascalies » qui rendent compte des faits somatiques accompagnant la vision : convulsions du frère Noël, mais aussi gestes portés sur le « malade » venu chercher une guérison miraculeuse, et qui est toujours curieusement absent des discours. S'il est vrai que nombre des convulsionnaires étaient issus des classes populaires, frère Noël, comte de la Bédoyère et fils cadet du procureur général du parlement de Bretagne, compte parmi les exceptions. Ses visions attestent du caractère parfois apocalyptique du mouvement convulsionnaire, d'après lequel, depuis la promulgation de la Bulle papale, le monde serait plongé dans les ténèbres : Ah ! Qu'elle est profonde cette nuit ! Ah ! M.D qu'elles sont épaisses les ténèbres ! eh ou irai-je M.D. dans cette obscurité qui me cache la voie ou je dois marcher, et les pièges qui me sont tendus de toutes parts ? Ah ! qui fera lever un soleil qui m'éclaire, et qui m'ouvrira les yeux pour voir sa lumière, et me conduira à sa clarté ? oh ! quand pourrai-je dire que la nuit est passée, et que le jour est venu ? hélas ! M. D. c'est en vain que je me leve durant ces tenebres qui couvrent la face de la terre [] (p. 177) Provenance : « Ameline de Quincy, conseiller correcteur en la chambre des comptes » : avec son ex-libris, vignette contrecollée à la première garde colorée La mention « B. Chris Speuhe » pourrait être une provenance non-identifiée. La tomaison suggère que l'ouvrage était inclus dans une collection dont on ignore la nature. Pâle mouillure angulaire, mords fendus, coins frottés
Fulda Müller 1807 In-12° (181 x 110 mm), 32 pp. - 50 pp. bl., velours pourpre, tranches dorées (reliure de l'époque)
Un rare almanach post-révolutionnaire habillé de velours pourpre Ce curieux et rarissime opuscule s'adresserait soit aux habitants, soit à l'administration de la province prusse de Fulda, annexée avec le Royaume de Westphalie à l'Empire de Napoléon suite à sa victoire à Austerlitz. Le but de l'opération était d'offrir au reste de l'Allemagne le modèle d'un État constitué d'après les principes essentiels de la Révolution française. Afin de faciliter une si importante transition, cet ouvrage explicite certaines des réformes post-révolutionnaires qui affectent le quotidien des habitants, à savoir la standardisation de la monnaie et des mesures (distances, poids, volumes). Une dernière section, consacrée à la gloire des victoires de l'Empereur, tente de justifier l'augmentation de l'impôt par une « guerre nécessaire ». L'ouvrage est suivi de 50 pp. de notes restées vierges. Aucun exemplaire au CCFr ni aux USA.
Paris Louis Janet s. d. (1828 ou 1829) In-18° (123 x 79 mm), [1] ff. - X - 199 pp. (numérotées 3 à 201)- [1] p. bl. et [3] ff. de pl., soie crème, dos lisse muet orné d'un décor romantique à la plaque, plats ornés d'un décor romantique à la plaque avec peinture au centre, tranches dorées (reliure éditeur de l'époque)
Une rare reliure éditeur romantique en soie à décor peint Édition originale rare de cette nouvelle tirée de la vie de Gustave Ier Vasa, régent puis roi de Suède de 1521 à 1560. Elle est illustrée d'un vignette au titre et de 3 figures hors-texte finement mises en couleurs. Adhémar et Seguin dans Le Livre romantique (Paris, 1968, face à la p. 56) présente, en provenance de la collection R. Castaing, un cartonnage papier lavande (Hommage aux dames, Janet, 1828) orné d'une plaque identique au centre de laquelle se trouve ce qui semblerait être une peinture sur soie représentant une vue du château Saint-Ange et du pont homonyme depuis les berges du Tibre à Rome. Le présent cartonnage en soie crème est quant à lui orné de deux ravissantes peintures miniatures à l'huile, de format 59 x 44 mm. Sur le plat supérieur, une scène animée de bord de mer avec bâtiments, digue et bateaux. Sur le plat inférieur, uns scène animée de campagne avec maison au toit de chaume, arbres et forêt. PROVENANCE : « Ex bibliotheca Robert Fleury 1984 », inscription manuscrite à l'encre bleue au verso de la première garde blanche. Étui absent, languette d'extraction arasée, quelques rousseurs sur certains feuillets.
Paris Claude Barbin 1676 Petit in-12° (148 x 87 mm), 180 pp., demi-maroquin bleu à coins, dos à 4 nerfs orné, double filet sur les plats, tête dorée (reliure postérieure, XIXe siècle).
Réédition retravaillée et présentée sous un titre nouveau de La comtesse de Candale (Paris : Barbin, 1672, on n'en connaitrait qu'un seul exemplaire dans les institutions mondiales conservé à la bibliothèque de l'Arsenal), nouvelle sentimentale mettant en scène une intrigue amoureuse imaginaire entre Anne de Beaujeu et Louis dOrléans. Lauteur, brodant sa fiction autour de faits historiques, imagine que la passion frustrée dAnne de Beaujeu serait à lorigine de son opposition au Duc dOrléans lors de la « Guerre Folle » : ce-dernier aurait en effet poussé son fils à duper la régente en prétendant répondre à ses sentiments. Nous ne recensons que deux autres exemplaires dans les fonds catalogués des bibliothèques françaises, (BnF et BNU). Aucun exemplaire à létranger. Dos insolé, quelques légers frottements, déchirure sans manque habilement restaurée aux pp. 15-16, petit défaut circulaire du papier pp. 21-22 entrainant la perte de quelques infimes parties de lettres, taches claires pp. 23-26 ; Bibliographie : René Godenne, Histoire de la nouvelle française aux XVIIe et XVIIIe siècles, Genève, Droz, 1970.
Troyes Garnier s. d. [entre 1765 et 1814] In-32° (79 x 49 mm), 94 pp. - [1] f. bl. (A-F8), cartonnage éditeur avec couverture de papier à la colle, tranches marbrées de rouge (cartonnage de la deuxième moitié du XVIIIe siècle)
Celui qui portera ce minuscule « livre bleu » de mauvaise mort ne mourra Célèbre « livre bleu » de piété non répertorié dans Morin dont l'approbation est datée à Paris du 25 février 1676. L'ouvrage est illustré d'une vignette de titre (portrait de la vierge) et de 3 gravures in-texte : crucifixion, ange au pied d'une croix, et mesure de la plaie latérale du Christ. Cette dernière image a valeur d'amulette. En effet, on lit dans le texte qui l'accompagne : « Elle a tant de vertus, que celui ou celle qui la portera sur soi, ni feu, ni eau, ni vent, ni tempête ne pourra lui nuire ; & femme qui enfantera au jours qu'elle verra la dite mesure, ne mourra de mort, soudainement en son enfantement, mais elle sera délivrée légèrement ; et tout homme qui la portera sur soi par dévotion, & en fera mention, il aura bonheur et victoire sur ses ennemis, lesquels ne pourront le grever, ni lui faire dommage. Enfin, celui qui la portera, de mauvaise mort ne mourra.» (pp. 46-47) Comme bon nombre de livres bleus, l'ouvrage s'inspire d'éditions anciennes sensiblement remaniées : il s'agit en effet d'un extrait de Louanges à la Vierge de Martial d'Auvergne (vers 1520-1530), retravaillé et augmenté de petites pièces en vers et en prose. Quant à la gravure de la plaie du Christ, elle est inspirée, ainsi que le texte qui l'accompagne, d'une pièce gothique sur la vie de Sainte Marguerite (Rouen, vers 1570-1580). La veuve Garnier rééditera ce livre bleu, l'augmentant de nouvelles pièces et d'une seconde image de la plaie du Christ. Source : POUSPIN, Marion. « Conclusion générale», in Publier la nouvelle : Les pièces gothiques, histoire d'un nouveau média (xve-xvie siècles) [en ligne]. Paris : Éditions de la Sorbonne, 2016 La Bibliothèque bleue (qui doit son nom aux couvertures bleues dont ces impressions étaient souvent revêtues) connaît ses débuts à Troyes dans les premières années du XVIIe siècle, sous l'impulsion des frères Oudot, qui s'associent avec la famille Claude Garnier. Littérature populaire imprimée à moindre coût, la Bibliothèque bleue connaît une diffusion sans précédent, dont la portée et l'influence sont difficilement estimables. Daniel Roche recense quelques 1200 titres jusqu'au début du XIXe siècle, imprimés principalement à Troyes, Rouen, Caen et Limoges, vendus parfois en librairie mais circulant surtout par le biais des colporteurs. Mais le succès de cette littérature populaire, non-régulée, inquiète les autorités. Dès le début du XVIIIe siècle paraissent des arrêts de plus en plus sévères, rappelant au principe des privilèges et régulant l'activité des colporteurs. Les Oudot sont rachetés par Garnier en 1760 ; les Garnier cessent à leur tour leur activité en 1830. Nous n'avons trouvé qu'un seul exemplaire de l'ouvrage répertorié dans les collections publiques françaises, médiathèque de Troyes (B. Bl. 2703). Un en Belgique (Bibliothèque royale) et 2 aux Etats-Unis (University of Dayton et University of Iowa) Frottements. Le couteau du relieur a emporté la marge en gouttière des pp. 89-94, avec quelques lettres ou parties de lettres aux pp. 89 et 92.
Toulouse 1748 Un cahier in-8° (232 x 179 mm), [1] f. - [11] ff. - [1] f. manuscrits à l'encre brune sur papier vergé filigrané à la cloche couronnée surmontant les initiales SL et aux initiales PB surmontées entre deux d'un coeur, en français, citations en latin.
« Le prince de la milice céleste » Manuscrit d'un discours à la gloire de Saint Michel, apparemment inédit, composé pour être lu ou récité à l'occasion d'un « Saint Jour », vraisemblablement celui de la célébration de la fête de l'archange. L'auteur y fait l'éloge du « plus grand et le plus glorieux ouvrage qui soit parti de[s] mains [de Dieu]» et plus particulièrement de sa fidélité « qui seule lui a mérité son triomphe sur Satan », lui assurant une gloire éternelle au ciel. Le diocèse en question pourrait être celui de Rieux, situé au sud-ouest de l'ancien diocèse de Toulouse, créé par le pape Jean XXII le 11 juillet 1317 et supprimé en 1790. La ville pourrait être celle du Fousseret.L'auteur revient dans un premier temps sur la rébellion de Lucifer, affirmant que ce fut Michel qui le premier tenta d'étouffer son mouvement de révolte : « aussi avec quel zele, avec quelle ardeur ne le vit-on pas voler dans tous les rangs de la hÿerarchie celeste pour soutenir et preserver les esprits d'une contagion aussi puissante ». Rappelant que, tandis que Michel jouit au ciel d'une gloire éternelle, Satan est condamné à la honte et au tourment, il déclare que le Diable, faute de pouvoir s'en prendre à Dieu, se venge sur la Terre « tel que les peuples du midi, qui, incommodez de l'astre du jour, vont brouiller avec rage son image dans les fontaines ». Il met donc en garde son public « frivole » qui « ne semble reconnoitre d'autre divinité que [ses] richesses » (« les complices de Satan furent les malheureux compagnons de ses tourments. Souvenez vous que Satan est votre chef et que Satan sera votre récompense ») et les exhorte à prendre exemple sur Michel en combattant l'impiété. Il reconnaît néanmoins la difficulté de l'entreprise : « notre confirmation dans la vertu est bien plus difficile que celle de Michel : il n'a combattu qu'une fois pour vaincre pour toujours, au lieu qu'il nous faut combattre toujours pour vaincre une fois ». Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les éloges du saint en français antérieures à la fin du XIXe siècle nous semblent ce jour inexistants. On en trouve par ailleurs pas beaucoup plus après. On en localise quelques exemplaires chez les catholiques orientaux et orthodoxes ou dans la religion musulmane. Tache circulaire sur le plat supérieur de la couverture ayant pénétré de manière décroissante l'ensemble des pages, manques marginaux aux premiers et derniers feuillets.
Limoges Dalpeyrat et Depelley s. d. (table du temps et des fêtes mobile débutant en 1899) In-18° (106 x 76 mm), [3] ff. - 314 pp., papier basané lie-de-vin, dos lisse muet orné, plat orné d'un décor de coquillages, fermoir en laiton doré, tranches dorées (cartonnage éditeur enrichi d'un décor original de l'époque).
Une rare parure de coquillages Ce curieux décor, fragile, fut vraisemblablement réalisé avec des coquillages de bord de mer. Il est fort rare, nous ne l'avons rencontré que sur quelques ouvrages qui s'avèrent toujours être des paroissiens de la seconde moitié du XIXe siècle. Quelques frottements aux coiffes et coins.
S. l. s. n. 1733 In-4° (251 x 191 mm), [2] ff. - 76 pp. - [1] f., demi-vélin (reliure postérieure, deuxième moitié du XXe siècle)
Deux écrits pro-convulsionnaires Édition en partie originale. Cet ouvrage s'ouvre sur le Plan général de l'oeuvre des convulsions, généralement attribué à Henri-Anne-Daniel de Gennes : il y défend les aspects les plus controversés du mouvement convulsionnaire (scènes scabreuses, secours meurtriers) par des renvois à l'Évangile. Lui suit un autre texte anonyme, qui répond point par point aux critiques de monsieur l'Abbé de L. (François-Hyacinthe Delan) sur le Plan général de l'oeuvre des convulsions. Les débats que suscita le mouvement convulsionnaire sont d'un grand intérêt pour l'histoire de la religion, et cet ouvrage souligne qu'on s'y inquiète aussi bien de théologie que de faits de société : les deux auteurs, en effet, soutiennent que les aspects négatifs du mouvement convulsionnaire ne sont que le symptôme d'une église malade et d'une religion en crise. Mouillure plus ou moins visible en tête en marge interne
s.l. 1826-1829 11 volumes in-8° (165 x 110 mm) de [5] pp., 281 pp., [15] ff. - [4] pp., 273 pp., [15] ff. - [5] pp., 260 pp., [16] ff. - [5] pp., 262 pp., [16] ff. - [5] pp. 270 pp. [16] ff. - [5] pp., 254 pp. [16] - [5] pp., 253 pp., [15] ff. - [3] pp., 251 pp., [15] ff. - [5] pp., 230 pp., [20] ff. - [5] pp., 234 pp., [21] ff. - [5] pp., 224 pp., [21] ff. (feuillets bl. sautés), maroquin à grain long bleu ou vert, dos lisse orné, roulette dorée en encadrement sur les plats.
Important manuscrit qui détaille minutieusement la situation de l'armée française de 1826 à 1829. Il contient notamment des informations inédites sur la composition du corps expéditionnaire de Morée. Figurent dans ces 11 volumes pour chaque corps, leurs emplacements, les noms et grades de l'ensemble des officiers supérieurs de chaque corps, les effectifs des troupes en hommes et en chevaux, et le cas échéant les mouvements (relèves, blessés, ...) que ce soit dans l'intérieur du pays (garde royale et 21 divisions militaires) ou dans les différentes colonies (Martinique, Guadeloupe et Dépendance, Guyane française, Bourbon et Madagascar, Sénégal et Dépendance). De plus,il détaille selon le même principe les troupes se trouvant en Espagne : brigade Suisse à Madrid, division de Cadix, garnison de Pampelune, de St Sébastien, de Jaca, la division de Barcelone, de Figuière et enfin la garnison de La Seu d'Urgel puis à partir d'octobre 1828, le détail du corps expéditionnaire en Morée puis de la brigade d'occupation. Provenance : Henri-Noel-François HUCHET, Comte de la Bédoyère, Officier supérieur des Gardes du corps des Rois Louis XVIII & Charles X (carte de visite insérée dans un des volumes). Né en 1782, Il accompagna Charles X jusqu'à Cherbourg en 1830 puis donna sa démission immédiatement après cet acte de fidélité à son Roi. Il décède en 1861 et laisse derrière lui une des plus remarquables bibliothèques de l'époque. Quelques frottements, accros aux coiffes du Tome 2, 2 coins coupés sans manque de texte au tome 9.
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S. l. s. d. Dimensions moyennes : 150 x 120 mm.
Paris L. Hachette et cie 1853 In-18° (145 x 100 mm) de [2] f. - 49 pp., demi-chagrin vert, dos muet à 4 faux-nerfs, encadrement d'un filet sur les plats, titre sur le plat supérieur, initiales sur celui inférieur, étui (reliure de l'époque)
Un exemplaire truffé de dessins des jardins et fontaines du château de Versailles Il est étonnant de constater qu'il existe une autre édition plus étoffée de ce guide publiée la même année dans la même collection, celle de la « Bibliothèque des chemins de fer / Première série / Guide des voyageurs », intitulée : Le Château, le parc et les grandes eaux de Versailles et donnant pour auteur Frédéric Bernard ([2] ff. - 107 pp. et 3 ff. dépliants de planches). La présente, anonymisée, ne concerne que le parc et ses monuments. Elle omet donc les châteaux. Comparé à l'exemplaire conservée à la BnF, celui-ci présente certaines gravures avant la signature ; en outre, la page de titre porte la mention « ouvrage illustré », alors que celui de la bibliothèque porte une mention plus complète « ouvrage illustré / de 20 gravures ». On pense donc à un exemplaire d'épreuve. L'ouvrage présente d'ailleurs au titre un tampon humide bleu de la « Direction de l'imprimerie et de la librairie / MINISTÈRE DE LA POLICE GÉNÉRALE ». On y trouve 12 dessins originaux à l'encre, de très belle facture, contrecollés par-dessus des gravures. Parmi ceux-ci, 7 dessins reprennent en grande partie les images des gravures, à ceci près que les portraits et certaines scènes sont en miroir, que les cadrages sont légèrement différents et que sur les dessins des fontaines et bassins les jeux d'eau sont représentés, alors qu'ils ne le sont pas sur les gravures. 5 dessins des paysages des jardins de Versailles sont entièrement différents des gravures qu'ils dissimulent. Un dessin identique à l'une des gravures dissimulées, un dessin reprit en partie pour la lettrine de début de volume, et un dessin contrecollé en fin de volume, viennent s'ajouter. Une gravure, légendée au crayon, a été contrecollée sur une gravure différente. Enfin, deux planches gravées hors-texte, ont été insérées dans l'exemplaire. 6 des gravures (dont la lettrine de début de volume) sont encore visibles dans notre exemplaire ; sur deux d'entre elles, la signature du dessinateur, « Elmerich », n'apparaît pas. Elle est cependant présente dans l'exemplaire de la BnF (Elmerich signe 15 des 20 gravures, avec pour graveur Pouget, Sotain et un certain H. G.). Pourrait-il s'agir d'un exemplaire d'épreuve présentant tout ou partie des dessins originaux de Charles-Edouard Elmerich (1816-1889) ? Élève d'Horace Vernet, spécialisé dans les scènes de genre, les paysages et les sujets allégoriques, Elmerich travailla comme dessinateur pour un fabricant d'armes avant d'étudier à l'Académie Suisse de Paris. Les dessins ajoutés pourraient alors faire partie des dessins refusés. Huit à dix fois par été, ce spectacle mettant en scène les bassins et fontaines du parc attirait au milieu du XIXe siècle près de soixante mille curieux. La promenade suggérée permet de « visiter les bassins dans l'ordre où se jouent successivement les eaux » (p. 6). PROVENANCE : « E. R » : Initiales sur le plat inférieur, de l'époque de la reliure. Non-identifié. Rousseurs plus ou moins présentes sauf sur les dessins, frottements à l'étui.
Paris Imprimerie royale 1766 In-4° (284 x 222 mm), xvi - 277 pp. - [1] p. bl. - xxiii - [1] - [1] f. bl. et [7] ff. de pl., demi-parchemin à coins, dos lisse, entièrement non rogné, couvertures d'attente muettes de papier bleu de l'époque conservées (reliure moderne). Édition originale présentant 7 cartes et plans h.-t., dont 6 dépliants.
La première cartographie exacte de l'Égypte L'ouvrage est « établi sur la critique des auteurs anciens et des voyageurs modernes, surtout préoccupé de fixer les distances entre les villes et les curiosités archéologiques, d'établir les mesures des pyramides et les dimensions des monuments, d'une précision et d'une objectivité nues, sans le moindre ornement ni le moindre pittoresque. Prodigieux travail de cabinet - car l'auteur n'est jamais venu en Égypte - construite sur une vaste documentation et sur une interprétation serrée des textes anciens et modernes, l'étude d'Anville a utilisé les volumes, planches et cartes de Pocoke et de Norden, mais surtout les observations du Père Sicard et sa carte de 1722. Elle marque un progrès décisif sur l'Atlas historique de Gueudeville, publié à Amsterdam en 1720-1721. » Il présente pour la première fois la cartographie exacte de l'Égypte, telle que nous la connaissons aujourd'hui. Les 7 cartes présentent l'Égypte antique, la ville d'Alexandrie, les environs de Memphis, l'Égypte « moderne » (en deux cartes), le Golfe Arabique et enfin l'Abyssinie et le Yémen. Elles servirent à Volney puis à Napoléon pour son Expédition d'Égypte. Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville (1697 - 1782) fut nommé géographe du roi en 1718, il produisit 211 cartes qui sont considérées comme les meilleures de son époque ainsi que 78 traités de géographie. Leur précision, basée sur les découvertes les plus récentes, révolutionna la cartographie. Trou de vers à l'extrémité de la marge basse traversant la moitié de l'ouvrage ; Carré, Voyageurs et écrivains français en Égypte.