Reference : MED203LARYNX
Reference : IZK-1
Reference : IZK-2
Reference : IZK-3
Londres, sans nom d’Editeur (Paris, Lamy, Pissot, Valade et Cie, puis Cazin), 1783-1785. 6 volumes in-24, veau moucheté fauve, dos lis- se à faux nerfs et caissons dorés, pièces de titre et de tomaison brunes, encadrements dorés sur les plats, tranches dorées (reliures de l’Editeur défraîchies : quelques épidermures, parfois avec petit manque de cuir et entrées d’insecte sur les plats , quelques coins émoussés ; intérieur correct , malgré quelques taches et piqûres éparses ; exemplaire décoratif, relié sans la fin de la table générale du tome VI).
Inconnu à Barbier. Pour la collation, voir Corroënne (Manuel du Cazinophile, pp. 124-125), qui ne mentionne pas l’existence d’un frontispice (que l’on rencontre parfois, ici absent) ; les quatre premiers volumes parurent en 1783, sans la musique qui fit l’objet d’un volume séparé en 1784 (manque ici) ; les deux volumes de complément (1785) parurent sans musique. Edition différente de la « lyonnaise » (4 volumes, pagination différente, musique à la fin de chaque volume). Compilation parfois attribuée à Jean - François MARMONTEL ( 1723 – 1799 ), « faite avec beaucoup d’esprit » (Graesse, II, 199). Un des rares « curiosa » de la collection Cazin ; on trouve ici : des chansons … anacréontiques (VI, pp.1-25), bachiques (III, 154-189 et V, 227-240), érotiques (I, 1-145), grivoises (II, 165-173), libres et joyeuses (IV, 1-198 et VI, 116-172) et poissardes (II, 174-192). PROVENANCE : de la Bibliothèque du Marquis de GAILLON, avec son petit ex - libris circulaire, armorié, « à une aiglette en vol », collé en tête. Isidore Charles, vicomte , puis marquis VION de GAILLON (1813 - 1892) , auteur de quelques articles savants sur la littérature du XVII° siècle, parus, entre autres, dans le Bulletin du Bibliophile (circa 1850-1870) était certainement possesseur d’une belle bibliothèque, qui fut complétée par son fils Pierre ( 1865 - 1948 ), marquis de GAILLON en 1892. BUR(H4)
Paris, Éditions Drapper, 1998. Grand in-4, 273[dont faux-titre et titre]-(1)pp.-(1)f.[catalogue], broché, couverture imprimée crème, illustrée en couleurs (exemplaire à l’état de neuf, avec un défaut (pli) dans le papier, p. 167).
Catalogue de l’exposition présentée au Musée Drapper « Espace d’arts et de cultures pour l’Afrique, les Caraïbes et leurs diasporas » ( Paris, du 30/04 au 30/09/1998), sous la direction de Christiane FALGAYRETTES LEVEAU, consacrée au dernier volet d’une trilogie qui avait proposé « Masques » et « Magie », remarqué par la richesse de l’iconographie : 148 illustrations en couleurs ( dont une centaine à pleine page et une à double page) et 20 en noir (dont une à double page) ; en outre, une carte en noir et de nombreuses vignettes marginales. Texte imprimé sur deux tiers de page ; in fine, notes, bibliographie et index sur trois colonnes. Quelques paragraphes traitent de l’esclavage. Très bel ouvrage, proposé ici à un prix, non pas « cassé », mais simplement inférieur à celui encore pratiqué aujourd’hui au Musée… GAR (V3 G)
Sans lieu ni date (London, Grosvenor House, 1953). Plaquette in-4, sans faux-titre, 28pp. [dont le titre], brochée (lacet), couverture parcheminée imprimée, illustrée en couleurs (infimes défauts en bordure des plats ; parfait état intérieur). Imprimé sur papier couché.
Le programme des festivités, précédé d’un « Foreword » comporte sept parties : « The Second Elizabeth » (pp. 5-12), « The Royal Succession from Egbert to Elizabeth II » (13), « The Procession. Outline of Procession to and from the Abbey » (La procession. Aperçu de la procession vers et depuis l'abbaye) (16-18), « A Queen is Croxned. The Coronation Ceremony » (19-23), « Pomp and Pageantry » (Pompe et apparat) (24-25), « The Order of Royal Succession » (26-27) et « Some outstanding events of the Coronation Season » (Quelques événements marquants de la saison du couronnement) (28). Le tout illustré en noir et blanc de photographies et d’un grand plan à double page « The Coronation route », dessiné par Alex. Jardine. Une des multiples publications publiées en l’honneur du couronnement de la Queen. « The souvenir has been specially compiled and produced by Grosvenor House , London, for presentation, to our patrons, to commemorate this great historic occasion » (Le souvenir a été spécialement compilé et produit par Grosvenor House, Londres, pour être présenté à nos clients, afin de commémorer cette grande occasion historique). Cette plaquette était offerte aux clients de ce célèbre hôtel « with the compliments of Grosvenor House ». Peu courant. Quasi-introuvable sur le continent. Références : British Museum, catalogue ( YD.2011.b.80 et UIN BLL01015712146) et GOOGLE traductions. GAR (Z2)
Paris, L.Boulanger, Libraire-Editeur, 1884. In-4, (4) ff.[faux-titre/imprimeur, titre, planche à double page)- 802pp.-(1)f.[table], demi-chagrin poli aubergine, dos à nerfs orné de caissons à froid agrémentés d’un fleuron doré, pièce de titre vieux rouge (reliure de l’époque ; nerfs et charnières frottés, coupes usées, dont une fendue en longueur : à l’intérieur, papier de médiocre qualité , plus ou moins jauni ; quelques déchirures sans manque). Ce texte, resté anonyme, fut fortement inspiré par l’ouvrage de L. Séguin, avec un titre homonyme, paru en 1880.
Ouvrage revanchard, dénonçant les exactions, réelles ou supposées, de l’envahisseur teuton, en 1870-1871 ; l’illustration est en parfaite adéquation avec le thème. Nous avons choisi de montrer quelques planches plus « féroces » que le titre gravé, souvent reproduit. Paru en cent livraison, chacune avec une planche à pleine page, gravée sur bois ; en sus, le titre gravé et deux planches à double page, montées sur onglet : un frontispice : « Pauvre Europe » et « La signature du Traité de Paix », pp.92/93. Les illustrateurs sont : le brésilien Candido Aragonez de Faria, connu comme caricaturiste et affichiste, Valère Morland, lui aussi caricaturiste et quelques autres ; dans cette période d’exaltation de « La Revanche », les émules de Dupanloup, Boulanger (le général, pas l’éditeur…) faisaient recette (l’éditeur aussi !) en exploitant la fibre patriotique. BUR (F2/3)
Sans lieu, sans nom d’Editeur (Chartres, Imprimerie de Garnier fils), 1838. Plaquette in-8, sans faux-titre, (1) f.[titre]-(6) ff.[texte] - (1) f.[ note de l’Imprimeur ], demi - chagrin vieux - rouge, dos à nerfs encadrés de filets dorés, fleurons et titre dorés ( fine et élégante reliure de la fin du XIX° siècle; traces de chocs aux coins inférieurs; rousseurs; dernier feuillet réparé en marge).
Réimpression de « ce petit tableau des mœurs et des plaisirs rustiques » qui a paru « dans les premières années du seizième siècle, (…) composé de 53 strophes de 7 vers chacune » (Postface signée G.D. [Pierre-Alexandre GRATE-DUPLESSIS]. Charmant poème dans le genre bucolique, imprimé vers 1525 (?) mettant en scène « franc gontier avecques sa mignotte//la doulce helaine », bergiers , pastours et pastourelles, avec « des traits dignes de Théocrite » suivant P.-L. Jacob qui donne ce texte en « Appendice » de son édition des « Deux testaments » de François Villon (P., Académie des Bibliophiles, 1866) auquel il accorde la paternité de ces 371 vers ; en 1875, A. de Montaiglon et J. de Rothschild rééditent ce texte (P., Paul Daffis) et l’attribuent « à l’un de ces innombrables rimeurs anonymes du XV° siècle ». D’autres, comme Eusèbe de Laurière (dans son édition de Villon, 1723), y virent la main de Philippe de Vitry (1291-1361), grand érudit et évêque de Meaux, auteur du « Dict de Franc Gonthier », petit poème ne comportant que 32 vers. Cette « nouvelle édition » n’a été tirée qu’à 25 exemplaires (celui-ci sur papier vergé) ; citée par Brunet (I, 640). Graesse (I, 287). De toute rareté. BUR(H4)
Reference : 80228
Sans lieu, « Éditions Gallipette » [Aureilhan (65800), Imprimerie des 3 B], sans date. Plaquette in-12, sans faux-titre ni titre, non paginée, (64) pp., brochée, couverture imprimée crème, plats encadrés en noir et rouge, fausse bande annonce rouge (petits défauts aux coins, sinon bel exemplaire).
« Pastiche » de Gallimard : en tête de la couverture, mention « trf » (… pour nrf), ouvrage lauréat d'un « Prix Bon-Coup ». Recueil d'historiettes [*] salaces, graveleuses, entre la salle de garde et la caserne, divisé en dix courts chapitres : « Nos amies les bêtes », « L'appel de l'Espèce », « Les vices et la vertu », etc, chacun précédé d'un faux-titre particulier illustré (non signé) ; cul-de-lampe à pleine page in fine, en noir. Imprimé sur papier couché. [*] le compte n'y est pas : nous en n'avons dénombré seulement 98. Humour régionaliste : quelques scènes se situent dans les 3 B (Pays Basque, Béarn, Bigorre), avec de rares incursions hors Occitanie (Lyon, Strasbourg). Auteur et éditeur sont factices ; quelques citations d'auteurs connus, aux patronymes à peine voilés : Bernard Henry VÉLY, Yvette DOURY «Ex-ministre de la condition animale », Jean-Edernfou HALLIER, « pamphlétaire mondin » (sic). Qui a commis ce petit ouvrage ? Quelques carabins et/ou membres d'une « secte » échangiste , en raison de références « ésotériques » glanées dans l'ouvrage : « Un avocat véreux ex-Tableur de la TR 222 », « Assemblée Nationale de Pau 93 » (s'agit-il de l'année ?), « Woco », « statutaires », « EMTM de Bordeaux », « Le Guépard, célèbre établissement palois »... les aficionados mâles sont appelés « Tablers » (quelquefois Tableurs », les femelles Tablettes », les rejetons « Tabletons », etc. Ouvrage certainement compilé par des adeptes du libre-échange, dans le cadre du commerce charnel. Inconnu à la BNF(Opale), au CCFr, sur les sites marchands habituels (LRB, Abebooks) ; Google n'en dit mot. Seul, l'Imprimeur est connu : cette SARL aurait travaillé durant 24 ans ; elle fut radiée le 11 décembre 2012 ; référencée à la BNF pour un ouvrage paru en 2003 (catalogue d'expo., pour la ville de Tarbes). CURIEUX CURIOSA, RARETÉ ÉROTICO-BIBLIOPHILIQUE... BUR(H3/7)
Album de l’Orphelinat [couverture]. Sans lieu, sans nom d’éditeur, sans date ( certainement : Aurillac, Drussy, 1892). Grand in-4, non paginé, sans faux-titre, (22) ff., demi-toile beige muette, plats cartonnés illustrés, grande composition en noir en noir et titre en bistre sur le supérieur, armoiries sur le second (reliure de l’éditeur défraîchie; dos défraîchi avec petits rongements en pied , deux taches d’encre sur le plat supérieur, angles émoussés ; bon état intérieur).
Recueil de textes et de partitions musicales, reproduits en fac similés, illustrés d’encadrements lithographiés par G. DRUSSY qui était graveur, imprimeur et lithographe à Aurillac. Ont prêté leur concours à cette œuvre philanthropique dix-huit écrivains de renom – à l’époque- (François Coppée, Alexandre Dumas fils, Leconte de Lisle , Frédéric Mistral, Jean Richepin, Sully-Prudhomme, etc) et deux grands compositeurs (Camille Saint-Saëns et Ambroise Thomas). Une page d’information, signée « Le Comité du Cantal » précède ce charmant recueil présenté et illustrée de manière raffinée. Très rare dans les fonds publics (seul exemplaire trouvé : Médiathèque de Clermont-Métropole ; aux Archives départementales du Cantal, un plan d’Aurillac dressé par Drussy en 1891) ; rien dans le e-commerce. Sauf erreur ou omission. Vendu en l’état. GAR (V3 Dte )
Reference : 80136
Toulouse, de l’Imprimerie de Me. Jean-Florent Baour, 1789 (sic). In-4, sans faux-titre (manque ?), 304 pp.[dont le titre], broché [dérelié], couverture factice de papier fort gris, étiquette au dos, titre à la plume, chemise cartonnée crème factice, titre au dos (brochure ancienne ; état médiocre ; dos décollé ; nombreux feuillets cornés ; taches et rousseurs ; incomplet de la fin de la table des matières). Erreur de pagination : les pp. 153-164 n’existent pas (cf. la note en bas de la page 165 attestant bien de la continuité du texte). L’exemplaire des Archives Municipales de Toulouse contient 305 pp.
Document particulièrement intéressant sur les mois précédant la Révolution et sur ses débuts en province (la période couverte par le présent volume va du 27 décembre 1788 au 17 février 1790): au-delà des problèmes d’impôts, de cadastre, de nominations diverses, de l’habillement des Valets de Ville, les Capitouls s’attaquèrent résolument à la situation précaire des pauvres et des nécessiteux, due aux conditions climatiques de l’année 1788 (sécheresse, inondations, suivies d’un hiver particulièrement rigoureux), qui entraînèrent l’enchérissement du prix des denrées ; dès le 5 janvier 1789 (*), le constat est fait (p.16) et les Capitouls sont autorisés « à établir des Boulangeries de charité (…) dans lesquelles le pain sera délivré gratuitement à la partie du peuple absolument indigente » (p.24) ; suit l’augmentation des fonds alloués aux Ateliers de Charité (pp. 42, 65) tant le nombre de pauvres a augmenté, « parmi lesquels l’on voit des citoyens qu’on aurait pas cru réduits à cet état » ; le 30 juillet 1789, « les agitations qui ont répandu la consternation parmi les habitans ont conduit les Capitouls à diminuer le prix du pain », ce qui entraîne le dédommagement des Boulangers. En janvier 1790, « la misère est extrême », on recense dix mille pauvres demandant du travail et du pain ; il est décidé de conserver les Ateliers de Charité malgré leur coût élevé, car, en cas de suppression, le risque n’est-il pas d’exposer les Concitoyens « aux tristes effets dont la misère au désespoir n’a donné au trop d’exemples » (p. 279). (*) Ce même jour, le sieur Ducassé, Commissaire, avait affirmé avec force « que cette année sera mémorable par les grands évènemens qu’elle amène »… Sous ce titre, on compte quatre années (1786-1789) : un exemplaire complet, numérisé, à la B. U. de Toulouse 1, totalise (717) pp., chaque année ayant sa pagination propre, d’où nous avons extrait la page 305 et dernière de notre volume ; quantitativement, l’année 1789 est de loin la plus importante. La BM de Montpellier (Res. 18547) ne possède que les trois premiers; Rare et important document. GAR (V3 Dte 01)
Marseille, Laffitte Reprints, 1978. In-8, (2)ff.[blanc, faux-titre/réimpression]-VII[titre reprint, titre 1903, dédicace]-(1)[table des matières]-texte ( pp. 5 à 371)-(1)p.-(1)f. blanc, bradel skivertex brun, dos lisse avec marque de l’éditeur dorée en pied, pièce titre (répété sur le plat supérieur, accompagné des armes de la cité) vieux rouge (reliure de l’éditeur ; bel exemplaire).
LE LIVRE: Reprint, tiré à 300 exemplaires, de l’édition. D’Uzès, Imprimerie H. Malige, 1903. De l’Antiquité à la fin du XIX° siècle, l’auteur nous conte, à travers de nombreuses anecdotes et de portraits des principaux personnages de la cité, une brillante histoire de la ville d’Uzès. C’est l’œuvre d’un "ancien magistrat habitué à la modération et à l’impartialité » (p. 371 et dernière). Avec quelques réflexions bien senties : « « Le Régime moderne a « été celui du césarisme et du parlementarisme, c'est-à-dire la tyrannie de l’ordre et la mystification de la liberté » (p.245) ou encore, en 1848 : « L’aristocratie avait régné durant de longs siècles (…), la bourgeoisie, au bout de quelques années, fut envahie et remplacée par la démocratie populaire [souligné par moi] avec le suffrage universel ». En 1790, quelle abomination que la nomination, comme Evêque, de l’abbé Dumonchel, député du Clergé (…) qui joignait à l’apostasie le scandale d’un mariage sacrilège » (p.227). Et en 1814, « à l’annonce de la déroute de Waterloo, une compagnie de gens sans aveu, sous le commandement d’un nommé Graffaud, sous le prétexte de défendre la royauté, commit les plus affreuses atrocités » (p.266). Il récidive en 1815. Condamné à mort par contumace, « découvert à Cabrières en 1830 où un gendarme » exécutera la sentence. « Son cadavre sera traîné dans les rues de Nimes » (p.269). On ne choisit pas toujours ses amis … L’AUTEUR : Pierre-Jean-Lionel d’Albiousse (Uzès, 1827-1919), Président du Tribunal civil de cette ville, possédait un patronyme « offrant plusieurs singularités onomastiques » : au xvii° siècle, trois frères BIOUSSE sont Notaires Royaux ; l’un d’eux, Antoine-Louis (1684-, 1759) signe A.L. BIOUSSE, qu’il transforme en ALBIOUSSE ; son fils Antoine (1729-1797) fit un petit ajout et devint d’ALBIOUSSE. Son petit-fils, Lionel, sans descendance mâle, avait un frère puiné, Auguste-Numa, militaire, un temps enrôlé dans les Zouaves pontificaux, qui sera fait « contre son gré » Comte papal par Léon xiii, titre héréditaire par primogéniture : aujourd’hui, c’est la sixième génération. (source : geneanet). De quoi dorer (et redorer) le blason BUR (F+/22)
Londra, sans nom d’Editeur, 1806. In-8, (4)ff.[titre, faux-titre/note de l’édition de 1800, intenzione / il misogallo] -179- (1) pp., bradel parchemin ivoire, dos lisse, pièce de titre ocre (reliure de l’époque; traces d’ humidité sur les plats, mouillures à l’intérieur ; nombreux cahiers jaunis ; griffonnages enfantins sur les gardes ; exemplaire correct). Frontispice allégorique (déchiré sans manque, réparé) figurant coqs et poules se chamaillant, d’autres s’entretuant, sous le regard amusé d’un lion qui attend son heure… Un hibou perché surmonte cette scène et souffle dans une trompe qui exhale cette légende : « ils s’organisent ».
Seconde édition de ce pamphlet anti-gaulois (miso -gallo) qui parut à la fausse adresse de Londres (Florence) en 1799 (plutôt 1803 ou 1804 pour d’autres). Vittorio ALFIERI (Asti, 1749 – Firenze, 1803 ) poète , dramaturge et philosophe italien s’installa en France – terre de liberté- en 1788 ; déçu des excès révolutionnaires, il s’enfuit dans sa patrie en 1792 ; ses biens furent alors confisqués et il se vengea en rédigeant ce « ramassis assez ignoble d’épigrammes et de poésie frondeuse » ; ce texte violent ne sera traduit en français qu’en 1823, en Suisse ; traduction incomplète , le gouvernement genevois ayant demandé sa destruction. PROVENANCE : de la Bibliothèque du Marquis de GAILLON, avec son petit ex - libris circulaire, armorié, « à une aiglette en vol », collé en tête. Isidore Charles, vicomte , puis marquis VION de GAILLON (1813 - 1892) , auteur de quelques articles savants sur la littérature du XVII° siècle, parus, entre autres, dans le Bulletin du Bibliophile (circa 1850-1870) était certainement possesseur d’une belle bibliothèque, qui fut complétée par son fils Pierre ( 1865 - 1948 ), marquis de GAILLON en 1892. BUR(H4) -
London, The Religious Tract Society (Knight, Printer, 164, Picadilly ), sans date [1881]. In-12, sans faux-titre, 63 [dont le titre]-(1)pp., bradel percaline vieux rose, dos lisse muet, plats ornés, en noir, d’un grand décor végétal traversé en diagonale par une large bande agrémentée de fleurons ; sur le plat supérieur, un cartouche doré portant le titre et un autre, au palladium, réduction du frontispice ; sur le second plat, petit médaillon aux initiales de l’éditeur (reliure de l’éditeur ; charnières intérieures abîmées, sinon bel exemplaire dans un beau cartonnage). DATE : 1881, d’après l’exemplaire de la British Library (BLL 01002182078), confirmé, sous réserve, par la Stanfford Library (série Little Dot, n° 23)..
Petit texte publié à l’apogée de la production de cette organisation chrétienne évangélique, créée en 1799 ; elle connut un certain déclin au début du XX° siècle et fusionna avec une autre société en 1935. ILLUSTRATIONS: un frontispice en chromolithographie et, en noir, vignette sur le titre, bandeaux et culs-de-lampes. PROVENANCE : manuscrits, ex-libris « Lucie de Felice 1882 » ; ex-dono « A ma petite amie Perlette en souvenir d’un séjour à Lagor. L. Lehr de Felice 27 septembre 1928 ». Il s’agit de Lucie de FELICE (Orthez, 23/11/1870- ?, 1966), fille de Guillaume « Théodore » de FELICE, qui fut pasteur à Orthez (1864-1874) ; Lucie épousa Henry LEHR (1862- après 1912), qui était pasteur à Chartres en 1912 (source : geneanet) ; Henriette-Wilhelmine-Lucie était née rue des platanes, dans la maison Casenave (AD64. Orthez, naissances 1863-1872, f° 331/406). Charmant cartonnage, parfois qualifié de « très rare » (Shelley and Son Books) GAR (Z2)
Paris, L’Or du Temps, Régine Deforges, 1970. In-12, XXII [dont faux-titre et titre]-222 pp.-(1) f.[achevé d’imprimé], couverture rempliée imprimée blanche (exemplaire manié, dos faible, insolé ; au début, un f. blanc découpé, sinon bon état intérieur). Sur le plat supérieur, titre en rouge, noir et gris montrant un fouillis de « verges », bien loin du compte.
Une des nombreuses rééditions[ici avec le titre incomplet: manque la précision suivante: ou les Amours d'un Hospodar] de ce roman pornographique qui déballe, étale, toutes les facettes des paraphilies sexuelles. Apollinaire, toute distanciation sociale abolie, va droit au but dans ses descriptions des déviances qui, souvent, fonctionnent par couples: onanisme/orgie, saphisme/pédérastie, masochisme/sadisme, avec sa variante vampirisme, pédophilie/gérontophilie, voire nécrophilie, urophilie/scatologie, sans oublier nos amis les animaux. Il y en a pour tous les gouts, tout l'égout pour certains, toutes les bourses; quoi qu’il en soit, livre à ne pas mettre entre toutes les mains, quoiqueue… La préface est celle d'ARAGON, rédigée en 1930 pour l'édition de René Bonnel, éditeur du Con d'Irène. Dans notre exemplaire, postface de Toussaint Médecin-Molinier, postérieure à 1930, préfacée, écrit-il, par "un auteur surréaliste devenu membre du comité central du parti communiste français" (p.215), donc postérieure à 1950, date de son érection. Des éditions clandestines aux publications grand public, ce texte reste néanmoins interdit dans les écoles maternelles. [CART.GR.1]
Parigi, Presso Baudry, Libreria Europea, 1836. Quatre volumes in-8, débutant chacun par (2) ff. [faux-titre « Collezione » /Imprimeur, titre], XXVI pp. (faux-titre particulier]- 474, 488, 473-(1) et 496 pp., demi-chagrin prune, dos à nerfs orné de filets, de caissons décorés, du titre et de la tomaison dorés (reliure ancienne postérieure ; infimes traces de frottements sur les coupes et les coins, dont un réparé ; à l’intérieur, rousseurs plus ou moins éparses, ponctuellement plus importantes, se transformant parfois quelques taches marginales brunes ; exemplaire décoratif).
Edition typographique, ornée seulement, en frontispice du premier volume, du portrait de l’auteur (rousseurs), gravé par Geoffroy. Réédition, en langue italienne, des quarante-six chants du « Roland furieux » œuvre majeure de la Renaissance italienne. En fin du dernier volume, les VII « Satire », avec faux-titre particulier, occupent les pp. 386-484 sont suivies de « tre Sonetti (…) su la chioma recisa », avec faux-titre particulier (pp. 485-490), absents au titre. Belle édition, imprimée par Crapelet, débutant par une « Vita de Ludovico Ariosto, scritta dal Dottor BAROTTI » (pp. I-XX), suivie d’une « Idea del Poema dell’ Orlando furioso, scritta dall’editore » », avec « varie lezioni » (variantes) et « Annotazioni », le tout par Antonio BUTTURA (1771-1832), qui fut un temps abbé, avant de devenir un farouche « jacobin » ; naturalisé français, devint adulateur et laudateur de Napoléon (cf. son « Ode à Napoléon le Grand », 1811) ; il a donné des éditions annotées des classiques italiens. De la « Collezione de’ Migliori autori italiani antichi e moderni », vol. VIII-XI. Autres photographies sur simple demande ; l’ouvrage est garanti complet ; état, collation et pagination strictement conformes à la description donnée ci-dessus. Concernant les rares exemplaires affichés sur un site concurrent, « yzlivre »…, on n’échappe pas à la formule bien française : « état d’usage » ; les rousseurs sont monnaie courante (merveilles des traductions automatiques : papier très tacheté (Espagne) et, (Italie), ce poétique « quelques floraisons sporadiques »)[sur des descriptions anciennes]. Le poids des mots, le choc des photos : un libraire yankee, sous l’appellation « Very Good Condition » décrit un exemplaire délabré, accompagné d’une photo montrant un ensemble peu ragoûtant. Dois-je en déduire que je possède un superbissime exemplaire ? Signé : Roland « furieux ». BUR(H3/8)
Paris, Editions La Différence, 1998. In-4 « carré », sans faux-titre, 419[dont le titre]-(1) pp., cartonnage noir pelliculé illustré, titre au dos, étui de même (reliure de l’éditeur ; bel exemplaire). Remarquable catalogue, présenté par Bernard Lamarche, dit Lamarche-Vadel, du nom de sa compagne (Avallon, 1949- La Croixille (Mayenne) où il se suicida dans son château de La Rongère, en 2000). Il fut romancier, photographe et critique d’art. Il nous montre près de trois cents reproductions, généralement à pleine page et en couleurs, non comprises de nombreuses photos en noir et blanc. In fine, biblio- et filmo- graphie. Seconde édition « revue et augmentée », parue en 1998 (copyright : 1998 et achevé d’imprimer : 4e trimestre 1998) et non en 1999, comme on peut le voir souvent sur la toile…
L’artiste, Armand FERNANDEZ (dit ARMAN), natif de Nice décéda à New-York en 2005. Peintre, graveur, mais surtout créateur de sculptures originales à base d’objets hétéroclites appelées « accumulations », fonda, avec Yves Klein et César le groupe appelé « Nouveaux réalistes ». Sa palette n’était pas aussi riche que celle du monochromiste Klein, en revanche sa matière première était très proche de celle de César, le ferrailleur : on trouve quelques « poubelles » dans son œuvre : écolo l’artiste, le « vert » Arman. Mais, à la différence de César, dont l’univers était en « expansions », Arman accumulait, il avait trouvé un bon filon à explorer, la veine Arman. Je n’irai pas jusqu’à la vert veine. Bernard Lamarche-Vadel écrit : son œuvre nait « d’abord en tant que geste, d’une double réversion ; d’abord d’une réversion de l’objet, quelle que soit sa nature. Destitué de son usage, de sa signification ustensilaire, pour exclusivement signifier par lui-même en l’isolant dans le champ de la contestation esthétique. Mais aussi réversion de l’art, acculé à la fonction dérisoire de présentoir de la réversion sémantique des objets » (p.26). Après ceci, vite une ver-veine et, au lit ! Très bel ouvrage, dans une condition presque parfaite. BUR F3/
Paris, Godefroy de Bouillon, 1996. In-8, 214 pp.-(1) f. [table/dépôt légal], broché, couverture imprimée illustrée crème (bel exemplaire, qui semble bien avoir été broché sans faux-titre ni titre ; le premier cahier est bien complet en trente-deux pages… pas de traces d’arrachement…). Edition originale.
Pourfendeur de la Démocratie, Bainville affirme (p.158) : « Croire que les régimes démocratiques sont moins belliqueux que les autres fut une erreur. La guerre de 1870 le prouva largement (…) ». On apprend ici que Napoléon III et Guillaume 1er étaient démocrates, façon « Monsieur Jourdain » qui faisait de la prose, sans le savoir… Bainville « rejette tout accord franco-soviétique, ceci pour deux raisons : premièrement parce qu’il n’a pas confiance en la Russie qu’elle soit soviétique ou non [quelle pudeur !] et, deuxièmement, parce qu’une telle alliance pourrait fournir un prétexte à l’Allemagne pour déclarer une nouvelle guerre à la France, comme cela s’est passé en 1914 » (p.170) !!! La ficelle est un peu grosse : on connaît, depuis 1933 - au moins-, grâce, entre autres, à Jules Isaac, la responsabilité écrasante du gouvernement Poincaré-Viviani dans le déclenchement de la guerre : falsification de dépêches diplomatiques, retard d’envoi, pour faire croire aux Français que le Prussien avait, le premier, déclaré la guerre au Tsar ; ainsi le jeu des alliances put jouer sans rencontrer d’opposition. La France était, parait-il, une démocratie… Néanmoins, tout aussi belliqueux furent les autres belligérants, têtes couronnées qui, pour des raisons diverses pensaient pouvoir sauver ou assurer leur trône… Le salut par les rois : la Monarchie dont « la grande qualité (…) est la continuité par l’hérédité » (p.164), qui « oppose le bon sens royal à la bêtise des peuples » (id.), avec pour seul exemple cité : la monarchie roumaine, dont la dynastie germaine remonte aux temps fabuleux des années 1860-1880; Bainville, décédé trop tôt, n’aura pas vu la rapide décrépitude de ce régime, ni celle de quelques autres. Bainville était hostile au « règne des partis » (id.) ; Christophe Dyckès termine en beauté : « Il y a toujours des hommes qui tenteront de porter la Patrie. Bainville faisait parti (sic) de ceux-là » (p.172). Très bel envoi autographe signé de l’auteur (sur la première page, blanche, ce qui conforte l’idée que cet exemplaire n’a jamais eu ni faux-titre, ni titre) : « A Monsieur de Lencquesaing (1), contemporain de Jacques Bainville et des désastres qu’il a annoncé [sic] (2), cette humble contribution des idées et des relations internationales, à travers l’œuvre d’un réaliste de la politique, pourfendeur de l’idéalisme (3)». (1) peut-être Bernard-Joseph de Lencquesaing (Lille, 1886 – Versailles, 1946), dont la famille était originaire du nord de la France ; un de ses petits-fils habiterait à Pau... (2) dont celui de l’orthographe. Après l’auteur, l’éditeur : quatrième de couverture, « son premier ouvrage sur Bainville est inspirée [etc.] » ; par contre ce même éditeur est assez mal inspiré lorsqu’il écrit (toujours en quatrième de couverture) que Bainville « reste aussi la seule personne de son temps à avoir prédit vingt ans auparavant la deuxième Guerre Mondiale ». (3) comme si les attirances de Bainville pour la Monarchie ne relevaient pas « de l’idéalisme ». En conclusion, ouvrage intéressant, malgré la « thèse essentielle » de Banville : en 1919-1920, il aurait fallu démembrer l’Allemagne, celle de la République de Weimar … pour la ramener à la mosaïque de principautés du traité de Westphalie (1648). BUR(H6/21)
Paris, A. Fouraut ; 1908. In-12, XXIV [manque le faux-titre, titre, introduction]-177-(1) pp.-(1) f. [contents], bradel cartonnage vieux rose, dos lisse, titre en noir, en long, sur le dos, répété sur le plat supérieur (dos passé, tache sur le plat supérieur ; coins supérieurs choqués ; griffonnages enfantins sur les contreplats, et sur quelques pages, sans gravité, sinon bon état intérieur). « A glossary and notes by M. PEIGNIER and E. PRESSOIR ». FOURTH EDITION. Après des généralités sur le pays « The Colony of New Zealand , l’auteur a choisi le mode épistolaire, XXV lettres adressées à sa sœur cadette Jessie Stewart, entre 1866 et janvier 1869, depuis « Two month at sea-Melbourne », jusqu’aux derniers avatars « How we lost our horses and had to walk » ( comment nous avons perdu nos chevaux et dû marcher) ; in fine, le « Glossary », titré « Word-list », est un simple Index (pp. 174-177), imprimé sur deux colonnes… With a map [in fine, dépliante, en couleurs] an introduction. Cachet gras de l’éditeur (p. IV, surchargé…). Non mentionnées, huit planches hors texte, tirées sur papier couché (dont une discrètement coloriée au crayon…).
Mary-Anne BARKER, née STEWART (Spanish Town (Jamaïque), 1831-Londres, 1911) avait épousé en 1852 un membre de la Royal Artillery qui décèdera bien vite au siège de Lucknow ; remariée en 1866 à F.N. Broone, elle poursuivra se pérégrinations coloniales ; en 1870, paraîtra sa Station Life, bientôt suivi, en 1873, par ses Station Amusements en N.-Z. Succès mondial. Aujourd’hui encore, sur Abebooks, trois cents entrées environ pour les deux titres, dont au moins les quatre cinquièmes sont des reprints numériques… Exemplaire très correct, par comparaison avec ce qu’on rencontre, ce jour, sur la toile, avec de nombreuses descriptions fantaisistes … ressemblant si peu aux photos exposées, quand il y en a. GAR (Z2)
Paris, K éditeur, 1947. In-16, 85[dont faux-titre et titre]-(1) pp.-(5) ff. [justification du tirage, achevé d’imprimer, blancs], broché, couverture rempliée imprimée grise (exemplaire un peu manié ; dos uniformément passé, avec petite trace de choc en pied ; quelques rousseurs aux premiers et derniers ff.). [Seconde] édition, numérotée, tirée à 1.220 exemplaires (1/400 SUR VERGÉ SUPÉRIEUR, deuxième papier après 20 sur Vélin pur fil). L’originale parue peu avant chez Blaizot, tirée seulement à 92 exemplaires, est devenue introuvable. « K éditeur » fut créé par Alain GHEERBRANT (Paris, 1920-2013) en 1945 ; cette maison d’éditions d’avant-garde, fortement influencée par les Surréalistes, disparut en 1949 après n’avoir publié que seize titres dont les auteurs étaient ARTAUD, PÉRET, CÉSAIRE et autres. L’Editeur est passé à la postérité pour ses récits d’aventures et d’ethnologie, dont le célèbre « L’expédition Orénoque-Amazone » (1952). Georges BATAILLE (Billorm (63), 1897-Paris, 1962) utilise, dans ce petit texte, le nom de Dianus qui fut l’un de ses pseudonymes avant la rencontre de sa seconde épouse, Diane de BEAUHARNAIS.
L’Alleluiah est un texte curieux, entre poésie et éroto-scato-logie, censé éduquer sa partenaire. Dès le premier paragraphe (toujours cité, c’est facile…), on est fixé : « mais tes parties velues, sous ta robe, n’ont pas moins de vérité que ta bouche. Ces parties, secrètement, s’ouvrent à l’ordure » (p.9). Pour approfondir le sujet, ces allusions très poétiques à la femme « écartant les jambes, exhibant (s)es parties sales » (p.15) « la honteuse nudité féminine » (p.44), « nudité sale et salie» (p.45), « la nudité désirable est fécale » (p.15). On atteint vite l’extase : « dans la transe (…) l’ordure fait le vide » (p.54). Conclusion : « le sexe est lié à l’ordure (il en est l’orifice » (p.56). Ces réminiscences de MAUPASSANT (in « Ma Source »), que l’on retrouvera- surtout - chez Hervé BAZIN (Folcoche) , n’encouragent pas la recherche du point G… Comme l’écrivait un autre G.B., « Mais qu’on aille chercher dedans son œuvre [im]pie, un Aphrodisiaque, non, ça, c’est d’l’utopie » (citation libre (!) d’après Georges BRASSENS (1969) : « Misogynie à part »). Pour lecteurs invertis, pardon, avertis. BUR(H6/24)
ÉDITION PRÉ-ORIGINALE de XVIII poèmes (pp.1079 à 1093) [note1, in fine], dans lesquels Baudelaire décrit la misérable humanité soumise au Diable : « Sur l’oreiller du mal c’est Satan trismégiste » (I,9), « qui tient les fils qui nous remuent » (I,13) ; ainsi, « Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas » (I,16), toujours en compagnie de Lucifer : « Sans cesse à mes côtés s’agite le Démon » (VI,1), tentateur refoulé avec ses promesses de Paradis artificiel(s) qui « Accoutume ma lèvre à des filtres infâmes » (VI,8). Par ailleurs, pur hasard, coïncidence, éditoriale, voire diabolique, on notera que la première page chiffrée du second volume est frappée du sceau du Malin: "666", nombre satanique par excellence, inspirateur des paradis artificiels, annonciateur des démêlés de Baudelaire avec la « Justice » des hommes ; par la justice « Divine », Baudelaire se sait condamné d’avance [note 2] : « Adorable sorcière, aimes-tu les damnés ? » (VIII, 31). Elucubrations fumeuses de ma part? Ce commentaire méphistophélique a déjà été étudié dans un texte au titre racoleur : Baudelaire’s Satanic Verses , par Jonathan D. CULLER, éminent professeur à la Cornell University [note3] . Jusqu’en 1855, seules quelques poésies éparses avaient été imprimées dans la presse ; dix ans auparavant, Baudelaire pensait donner à son recueil de poésies à venir, ce titre aussi provocateur que sulfureux: « Les Lesbiennes », projet aussitôt dénoncé… même par ses amis. Il fallut donc trouver autre chose : « Les Limbes » aussi furent très vite abandonnées. La « tradition attribue à Hippolyte Babou, écrivain et critique, la trouvaille du nouveau titre », au café Lemblin (ou Lamblin, au Palais Royal), après de longues palabres. Seulement voila : toute mystique entraîne le doute qui, lui-même, conduit à la révision… Bernard Delmay [note4] dénonce l’absence de documents probants et montre que « Les Fleurs du Mal » sont directement issues de la préface de Philippe de Chennevières aux poèmes d’Ernest Prarond ( Impressions et Pensées d’Albert. Paris, Michel Lévy, 1854), dans laquelle il dénonçait « les fleurs étiolées ou impures, d’un parfum affadissant ou malsain ». La paraphrase semble évidente. Ainsi donc disparaîtrait le malheureux Babou, dont c’est, de nos jours, le seul « titre » de gloire ! [note1] ce recueil est imprimé « à cheval » sur les cahiers 68 et 69 : - feuillet 68/8 [pp. (1079)-1080, titre et premier poème], - feuillets 69/1-7, le poème XVIII (et dernier) recto du septième feuillet (p.1093), le verso (p.1094) occupé par le début de la « chronique de la quinzaine). [note 2] Perdu ! Baudelaire ne sera jamais mis à l’Index. Quoique… Un demi-siècle plus tard, en 1917, les démons de la Censure agitèrent le Vatican : le Saint-Office se pencha sur le cas de quelques auteurs sulfureux, décédés (Baudelaire, bien sûr, Barbey d’Aurevilly, Bloy, Huysmans, Verlaine) ou contemporains (Claudel, Mauriac et même le très catholique Francis Jammes) ; la procédure ne dura que dix ans et aboutit, après une lutte acharnée entre les pro- et les anti- condamnation, le 3 mai 1927, à la publication d’une « Instruction intitulée « De sensuali et de sensuali-mystico litterarum genere » [qui] ne mentionne aucun titre d’ouvrages, aucun nom d’auteur ». On y dénonce le côté immoral des œuvres [empreintes] d’une « sensualité maladive » sans fournir d’exemple » ; ce texte fut traduit dans quelques bulletins diocésains. (d’après Jean-Baptiste Amadieu, in L’année Baudelaire, Paris, Champion, 2018, hal.archives-ouvertes.fr) . [note 3] Diacritics, , volume 28 n°3, 1998, pp. 86-100, publié par The Johns Hopkins University Press. [note 4] in « persee.fr » (Littératures, 1987/ 16 / pp. 115-121) . B. Delmay : Deux notes sur Baudelaire (II-Les Fleurs du mal : Naissance d’un titre).
. Que penser de ces beaux découpages, montrant une fausse plaquette qui se termine joliment (p.1094), sur un fragment de texte, mieux encore, sur une césure (cf. note 1) , souvent richement reliés, quelquefois par des Maîtres ; parfois, le mal est moindre : on propose un tome X, seconde partie, débutant à la page (665)… Dans tous le cas, ce sont des « canards boiteux ». [note 5] [ note 5] Explications : un client pointilleux, quelque peu heurté par ce dernier propos m’a demandé de le justifier. Pour ce faire, j’ai utilisé, en bon Béarnais, une autre métaphore culinaire : comparaison –osée- avec un jambon de Bayonne, façon détournée de balancer mon porc… Dans cette image, le véritable intégriste exigerait la possession de la totalité du cochon, soit la collection complète de la Revue ! Plus modestement, un cochonnet pourrait figurer l’année complète. Je me limiterai au jambon : - la plaquette, forcément bricolée, représente la chiffonnade, tranche très, très fine [cf. note 1] ; - plus épaisse, une belle tranche de jambon, quasiment une rouelle : la livraison du premier juin 1855 (pp.889-1336), avec sa couenne (pardon, avec sa couverture d’origine) ; - enfin, demi-cuisseau, demi-cuissot, demie-cuisse, par mutilation du tome X. Le « canard » est bien boiteux ! Bel exemplaire, décoratif, très rare dans sa présentation d’origine : les mentions frappées sur les dos des reliures sont strictement utiles, nécessaires et suffisantes à la présentation de ces deux fragments de la Revue des Deux Mondes. BUR (H3/2)
Paris, Centre des Monuments nationaux / Monum, Editions du patrimoine, octobre 2000. Grand in-4, (1) f. [blanc/collection]-XVIII [ dont faux-titre et titre]-765-(1)pp.-(2) ff.[dépôt légal, blanc], bradel skivertex tête-de-nègre, dos lisse muet, titre gravé en creux sur le plat supérieur, jaquette rempliée rosâtre (reliure de l’éditeur; exemplaire quasi parfait, à l’exception d’un tout petit manque dans un angle inférieur de la jaquette). Cinquième édition de ce magnifique ouvrage, imprimé sur papier couché, réimprimé à l’identique de puis l’originale de 1978, d’une richesse iconographique remarquable : dans le texte, plus de onze cents reproductions photographiques, généralement en noir et blanc (non compris les bis, ter, etc.) : la « Méthode », près de cinq cents pages comporte huit cents illustrations, le « Vocabulaire », environ quatre cents figures, nous familiarise avec des termes techniques peu utilisés dans le langage courant :
Plaquette in-8, sans faux-titre, 44pp.[dont le titre], bradel cartonnage papier chagriné vert bouteille, dos lisse muet à faux-nerfs dorés, filet doré encadrant les plats, tranches dorées (reliure de l’époque ;décoloration partielle sur le second plat, coins inférieurs choqués, papier uniformément jauni; cachets de la Bibliothèque de Pau; voir le n° med 999. ).
EDITION ORIGINALE de cette Thèse de médecine, consacrée à la résorption du placenta fœtal, soutenue par Carl BERGMANN (né à Göttingen en 1814) , dans sa ville natale où, de 1839 à 1852, il enseignera l’anatomie comparée ; puis il émigrera à Rostock. (Décédé à Genève, en1865) ; il est connu pour ses travaux en zoologie : il est l’auteur de la « Règle de Bergmann » qui décrit le lien entre l’équilibre thermique et la taille du corps chez les animaux, autrement dit, que les individus d’une même espèce , vivant dans une aire géographique froide sont plus gros que ceux vivant dans un milieu plus chaud. RARETÈ : titre inconnu des grandes bibliothèques françaises (BNF, CCFr) ; sur la toile, absent à Wikipedia (Deutschland), cité par Wikipedia (Espagne) ! Dans le e-commerce, rien dans, LRB, Abebooks, Addall. Un exemplaire en Californie, en 1979 (in Library Johann Friedrich Blumenbach/Herbst collection, catalogue 6, n°47, « contemporary boards, gilt. Very good copy », 75 $). Envoi autographe signé « … Professor Berthold …. C. B. » (en écriture gothique, presqu’indéchiffrable…). Néanmoins, il s’agit bien de Arnold Adolph BERTHOLD (Soest, 1803-Göttingen, 1861), qui avait suivi les cours d’obstétrique de Friedrich Benjamin Osiander ; dès 1825 il enseigna à Göttingen. Exemplaire de présent; quel chemin parcourut il, entre Göttingen et Pau?
. Paris, chez J.B. Baillière, Londres, Baillière,Tyndall and Cox, Madrid, C. Bailly-Baillière,1878. In-8,XXXII[dont faux-titre et titre]-404pp., demi-chagrin brun, dos à nerfs surlignés et encadrés de filets à froid, filets à froid en tête et en pied, titre doré (reliure de l’époque ; infime trace de collage d’étiquette en pied ; quelques piqûres sur les tranches, éparses à l’intérieur; cachets de la « Société Médicale de Pau et du Béarn »).
ÉDITION ORIGINALE posthume, publiée quelques semaines après le décès de Claude BERNARD (10/ 02/78), par son collaborateur Albert DASTRE (Paris, 1844-1917) ; après une courte préface de l’éditeur, annonçant une suite dans la publication des « matériaux qu’il [C.B.] avait préparés et qu’il se proposait de coordonner et de développer. (…) M. DASTRE, professeur suppléant à la Faculté des sciences (…) donnera ses soins à leur publication » (20/02/78) : un second volume paraîtra l’année suivante et l’ensemble sera réédité en 1885. En tête de volume, on trouve les discours prononcés lors des funérailles de Claude Bernard (16/02/78), par Alfred VULPIAN, de l’Académie des Sciences (Paris, 1826-1887), lui aussi physiologiste et par Paul BERT, professeur à la Faculté des sciences (Auxerre, 1833 - Hanoï, 1886), brillant élève du défunt et son successeur en 1888, à la Faculté, quand Claude Bernard émigra au Museum d’Histoire naturelle. » « M. Claude Bernard a résumé dans ce volume, l’ensemble de ses Doctrines, et c’est l’œuvre la plus complète et la plus méthodique qu’il laisse au monde savant » (pp. v-vi). Illustrations : « une planche coloriée [p. 380, avec feuillet de légende] et 45 figures intercalées dans le texte ». (CH A+)