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‎Adolphe MOREAU‎

Reference : LRB_004

(1873)

‎E. DELACROIX ET SON ŒUVRE‎

‎[DELACROIX (Eugène)]. MOREAU (Adolphe). E. DELACROIX ET SON ŒUVRE. Avec des gravures en fac-similé des planches originales les plus rares. Paris, Librairie des bibliophiles, 1873. Maroquin vert, dos à cinq nerfs, titre doré, tête dorée, roulette sur les contreplats [R. Petit]. Dimensions des feuillets : 24 x 16 cm. Bel exemplaire sur grand papier, relié en maroquin par Petit, condition rare pour ce livre important, l’un des premiers consacrés à l'œuvre de Delacroix. Un des 30 exemplaires sur papier Whatman, avant 270 sur vélin, numéroté à la main. Selon la justification, seuls 200 exemplaires avaient été mis en vente. ‎


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EUR800.00 (€800.00 )

‎Alfred JARRY‎

Reference : LRB_001

(1950)

‎VISIONS ACTUELLES ET FUTURES‎

‎JARRY (Alfred). VISIONS ACTUELLES ET FUTURES. Collège de Pataphysique [sic pour l’absence d’apostrophe], 8 Tatane LXXVII E.P. [21 juillet 1950.] En feuilles sous couverture rempliée, 19,5 x 13,5 cm. Un des 13 exemplaires optimatiques annoncés, sur Crèvecœur. Édition originale de ce texte de Jarry paru dans l’Art littéraire alors que l’auteur n’avait que vingt ans. C’est l’une des toutes premières publications du Collège de ’Pataphysique, s’ouvrant sur des prolègomènes de Sa Magnificence le Vice-Curateur-Fondateur. La justification n’annonce que 90 exemplaires. Bien complet de l’illustration mathématico-génitale, qui semble du reste ne jamais manquer.‎


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EUR350.00 (€350.00 )

‎[ANONYME]‎

Reference : LRB_006

(1825)

‎GEMMALIE‎

‎[ANONYME]. GEMMALIE. Paris, Ladvocat, Ponthieu, Delaunay, au Palais-Royal. 1825. Demi-maroquin aubergine (première moitié du dix-neuvième siècle, peut-être strictement de l'époque), dos lisse orné, tranches marbrées. 16,9 x 9,7 cm (dimension des feuillets). Collation : 1 feuillet (faux-titre et adresse de l'imprimeur), 1 feuillet (titre, verso blanc), 83 feuillets (166 pages, dont 7 de "Note". Édition originale très rare, connue à une poignée d'exemplaires seulement (et presque introuvable en reliure de l'époque, ce qui semble ici strictement le cas) de ce récit directement inspiré de Polidori et Byron. Un des premiers témoins de l'influence du vampirisme sur la littérature française, bien que le personnage éponyme ne soit pas à proprement parler un vampire, mais une goule. Dans la note finale, on lit notamment : "Dans une société où l'on venait de lire le 'Vampire' de Lord Byron [en réalité de Polidori], une gageure, faite sur la question de savoir si l'on pourrait décorer de tous les prestiges de la beauté un être féminin aussi monstrueux que 'lord Ruthwen', donna naissance à l'ouvrage que l'on vient de lire." "Lord Ruthwen, ou les vampires", avait également été publié chez Ladvocat, en 1820. Ce texte, après avoir longtemps échappé aux radars, fut signalé dans le catalogue "Romans noirs…" de la librairie Loliée en 1952, qui proposait l’exemplaire de Victor Mercier, relié par Stroobants (postérieurement, donc). Il qualifiait ce texte d’"extrêmement rare, signalé nulle part, fort attachant par ses scènes de vampirisme, d’apparitions spectrales et de sortilèges." Très peu d’exemplaires en ont été retrouvés depuis. Les éditions Otrante l’ont republié en 2016. Frottements à la reliure, néanmoins charmante et agréable. Rousseurs éparses. ‎


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EUR2,900.00 (€2,900.00 )

‎ARAGON (Louis)‎

Reference : LRB_032

‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À PIERRE MAISON]‎

‎ARAGON (Louis). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À PIERRE MAISON]. [Septembre 1915], 11 pages sur trois bifeuillets à en-tête du Grand Hôtel Bellevue et de la Plage, Étables (Côtes-du-Nord), 21 × 13,5 cm. Exceptionnelle très longue lettre intime, en 1915, l'année des dix-huit ans d’Aragon. Les témoignages de cette époque sur ce dernier sont d'une très grande rareté. Ce document, adressé à son ami d'enfance Pierre Maison, modèle initial du personnage d'Anicet, apporte un éclairage particulièrement précieux sur sa formation, sa sensibilité et ses préoccupations d'adolescent. Aragon, dans les « clés » d’Anicet — rédigées à l'intention de divers collectionneurs et bibliophiles ; le roman avait paru en 1921 —, écrivait notamment : « Dans l’abord, Anicet était, non l'auteur comme il le devint par la suite, mais mon ami Pierre Maison, qui venait de mourir pour la France, comme on dit (18 octobre 1918) » (Pléiade, Œuvres romanesques complètes, I, page 167) ; « Quant à Anicet, mettons que c'est moi et n'en parlons plus. Je rappelle qu'il était au début mon ami Pierre Maison, qui mourut en octobre 1918 au service de la France, dont il paraît qu'alors nous étions tous les domestiques » (id. page 172). Ce document a été étudié par Michel Apel-Muller dans « Aragon : jeunesse, genèse, 1915 et 1921 », article publié dans L'Humanité en février 2008 et disponible à l'adresse https://louisaragon-elsatriolet.fr/wp-content/uploads/sites/37/2013/04/Apel-Muller_Aragon_1915_1921.pdf. Il s’y trouve qualifié d'« immense lettre confidence », « éclair[ant] une relation que l'on ne connaissait jusqu'ici que par Anicet », celle avec l'« ami aimé et admiré » que fut Pierre Maison, « pilotis du personnage d'Anicet », mort de la grippe espagnole en 1918 après avoir survécu à la guerre. Cette lettre contient de plus une remarquable description poétique de paysage à laquelle se mêlent des réflexions, d'une maturité singulière, reflétant l'éclosion de la sensation du caractère irréversible du vieillissement et de la fuite du temps. On y lit même, sous la plume d’un Louis Aragon de dix-huit ans, ce qui peut apparaître comme une première version de « Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard ». Des passages entre crochets dans la transcription ci-dessous rétablissent quelques lettres manquantes — voir la fin de la présente notice. « Cher ami Quels remords ! Ne t'avoir pas écrit plutôt [sic] ! (Ne fais pas attention à l'écriture, j'ai une plume effroyable !) Je suis de plus cyniquement sans excuses : plusieurs pages de confusion ne suffiraient certes pas à réparer mes torts et par conséquent je m'abstiens de te les écrire, dans l'assurance où je suis que ta magnanimité consentira à m'absoudre. Donc avec l'absolution de tes benoîtes mains toutes de crottin parfumées, je passe à un autre chapitre, et je mets à la ligne. L'en-tête du papier t'apprend que je perche pour l'instant à l'Hôtel Bellevue, Étables, Côtes du Nord (c'est mon adresse). Si tu avais bon souvenir, tu t'étonnerais sans doute, mais je suis dans la plus absolue certitude que tu [ne] te rappelles pas le moins du monde le nom [du p]atelin pour où je t'avais dit partir. Mais [je] suis bête ! Tu dois déjà connaître pa[r Va]llet mes pérégrinations. Partis pour Villervill[e (C]alvados) [...] Coutrot, nous ne n[ous y p]lûmes pas (mince de parfait défini !), [et] filâmes (remince !) sur la Bretagne à [Er]quy (Côtes-du-[Nord) puis [?]] là pas plus qu'à Villerville nous ne [nous] plûmes. Ceci nous met au premier septembre, date depuis laquelle nous sommes ici, où (enfin !) nous nous plaisons. Tu as sans doute su par Vallet que j'ai eu, que nous avons eu, Tréfouël et moi le plaisir de le voir deux fois au cours de deux excursions en bécane. D'Alexandre pas de nouvelles, sauf par Vallet, mais des nouvelles de quinze jours. Tu dois en avoir. De Guéret des nouvelles : il est à Landerneau, mais te l'a sans doute écrit. Malheureusement j'ai bien des remords à son sujet : voilà presqu'un mois que je traîne dans ma poche une lettre inachevée à son intention ! D'Etevenon pas de nouvelles, bonnes nouvelles, n'est[-ce p]as ? Je lui ai écrit hier douze page[s] dans l'intention de déclancher [une] modeste réponse. Je ne sais [quelles [?]] délices perverses ont pu lui fair[e] oublier tout ici bas (tout ici bas, da[ns l']espèce, c'est moi), mais ce doivent être de[s] délices non pareilles à coup sûr ! et je ne sais s'il faut lui en vouloir ! (J'ai, n'est-ce pas ? quelque toupet de me demander ainsi devant toi, s'il faut en vouloir aux paresseux de la plume !) Oh ! Devine qui j'ai aperçu sur la plage d'Hennequeville à côté de Trouville ? Boisard en chapeau melon qui avait l'air de s'embêter ! Il ne m'a pas vu, je me suis sauvé de toute la vitesse de mes jambes ! J'ai rencontré ici des gens intelligents. Entre autres un jeune homme qui prépare le professorat de lettres à la Sorbonne : je crois qu'il veut écrire une thèse sur Nietzsche, ça ne manque pas de crânerie en ce moment ! Il était d'une conversation très séduisante, je dis : "était" car il est ma[lh]eureusement rentré hier à Paris. Nous avo[ns r]ompu des lances en faveur de la musique [al]lemande, et j'ai pensé à nos bonnes [disc]ussions d'autrefois. Le souvenir m'est rev[enu co]mme je défendais Wagner, du jour où nou[s avions] ensemble descendu le cours de la Seine en parlant du Vaisseau Fantôme, et les mots que tu me disais [a]lors, en objections, me remontaient à la bouche et j'en réfutais l'argumentation. C'est un peu avec toi que j'ai discuté ce soir là, revivant notre promenade d'un dimanche de printemps. T'en souviens-tu ? Il faisait beau, mais le soleil avait quelque chose d'indéfinissablement triste, et le printemps nouveau ressemblait à un automne. Quand nous nous sommes arrêtés, sur la berge, passé Javel, le soleil était déjà bas quoi qu'il ne fut [sic] pas encore cinq heures. Ses rayons déjà affaiblis et horizontaux arrivaient de derrière la colline lointaine où s'accrochent les maisons des bords de la Seine qui disparaissait rapidement en un coude. Malgré la masse vert sombre des arbres de la berge opposée, courbés sur l'eau courante, toute chose semblait couverte d'une imperceptible teinte de rouille : on eut [sic] dit l'emprise poussiéreuse sur la campagne de la grande ville toute prochaine. [Ici Aragon passe d'une encre noire à une encre bleue.] Sur l'eau rougie dont les touches sombres décelaient par ci, par là la profondeur, le long du bord, les pontons lavoirs, comme parsemés eux aussi d'une poussière de brique, s'échelonnaient jusqu'au tournant. Pas un passant en vue : l'activité humaine se révélait en tas de pierres posées au fond, en bel ordre. Une maison flanquée d'une cheminée d'usine et de quelques baraquements noirs dressait d'angle la silhouette imprévue de son toit marqué d'un ressaut. Et par derrière, dans une buée vespérale, s'étageaient les côteaux de Meudon, avec leurs bois recéleurs de tonnelles et de guinguettes. Ce paysage morne, animé du seul mouvement de la Seine, vit encore intensément dans ma mémoire. Je l'ai revu une fois depuis : c'était en allant te voir à Versailles. Du train, on aperçoit le coin, par delà la rangée des maisons et des usines. [Je] l'ai montré, fugitif, à Coutrot et à Vallet par la portière. Et nos fronts collés aux vitres, nous lisions les majuscules des réclames dont s'ornent les usines : le nom de Ripolin en lettres blanches, énormes, passa, et je me souvins que nous avions passé devant l'usine, ensemble, ce jour là. Puis le train fila. Meudon ! Ces côteaux, de là bas entrevus dans la brume, nous les avons gravis pour aller vers toi, en ce Versailles, où nous t'allions visiter un peu comme en exil, avec le sentiment de quelque étonnante anomalie. Et tous ces souvenirs, Meudon, ses côteaux, la route de Versailles, Versailles et la caserne, ta chambre avec son balcon, toute la vision de ta nouvelle vie, sont pour moi étroitement liés à ce paysage des bords de la Seine qui nous avait un jour frappé [sic], et j'en garde le souvenir vivace avec l'aide du dessin que tu en as fait. Ce dessin ! c'est mon meilleur souvenir de l'année, et il restera tel pour moi — il évoquera nos causeries, nos promenades et tout cet adorable et paresseux laisser aller de flânerie et de révâsserie qui fut ma vie de tout un an, en votre compagnie, en la tienne, et comme je n'en trouverai sans doute plus jamais, ce doux farniente où je me complaisait [sic], à en oublier parfois les circonstance[s —] et qui fera que je garderai toujours de la guerre un double souvenir, qui, comme une tête de Janus me montrera deux faces, l'une menaçante et horrible, l'autre toute souriante et mélancolique, l'une qui me dira : "Marche !" et l'autre : "Carpe diem". Et dans ce passé souriant et nostalgique, ton image reste à mes côtés, comme celle du rêveur que tu étais, jeune socialiste à idées ! avant que du jour au lendemain la réalité ne se fût dressée devant toi, dans une nudité qui, comme celle d'une femme d'un certain âge, perdait à la crudité du grand jour. Mais je ne veux pas croire que cette vie nouvelle ait pu considérablement te changer. "Abruti !" résumais tu, aux premiers jours, tes impressions de caserne. Je lisais, il n'y a pas encore longtemps, un mot de toi à Vallet où tu te servais à nouveau de ce terme. Oui, je le crois, le service te réduira, car tu as la ferme volonté de le bien faire, à l'état passif de machine, pendant un certain temps, pendant le temps nécessaire. Mais ta vraie nature n'en sera en rien entamée. Tu seras, tu es déjà, j'en suis sûr un bon soldat (même un bon sous-off ?), mais toujours en toi, subsistera comme une veilleuse cette faculté d'imagination qui t'emportait parfois et dont je te plaisantais — mais que j'espère bien maintenant te retrouver un jour, et qui te faisait ériger en système universel les moindres impressions d'une sensibilité vagabonde. Mathématicien poétique ! La belle antithèse ! et que tu la réalisais bien, toi qui de l'enthousiasme où te plongeait la solution élégante d'un problème passait presque sans intermédiaire à la fougue de la discussion philosophique ou même à celle d'un désir plus matériel. Le même intérêt t'attachait à la solution d'une question de géométrie ou à l'énigme de deux beaux yeux entrevus dans la rue. Te souvient-il de cette femme qui avait les yeux verts et profonds, au coin du Boulevard Malheserbes et de la rue Jouffroy et que nous avons perdue Avenue de Villiers ? Et cette belle fille qui méprisait le type en casquette qui l'accompagnait et te glissait des sourires complices, un jour, dans le tramway jaune de Suresnes ? Et d'autres, qui fixaient ton attention pour un détail, un roulement des hanches, une poitrine ferme, une marche souple, l'élancement d'un corps, une lèvre trop rouge ou des yeux trop cernés ? Et ces sœurs dont tu ne parlais qu'avec émotion ? Tout cela n'était qu'enfantillages, soit, mais quels bons enfantillages ! Tout cela est passé, bien passé, fini ! et à le constater, n'y a-t-il pas quelque amertume, comme la sensation d'avoir en peu de temps vieilli plus qu'il n'eut [sic] fallu ? Presqu'au point d'en soupirer : "Ah ! Jeunesse" à dix-huit ans — C'est loin, loin et nous sommes loin aussi l'un de l'autre, avec la nostalgie d'être tous séparés. Tu souris, et tu penses que la nostalgie est une chose bonne pour les gens qui prennent des bains de mer à Étables (Côtes du Nord). Mon vieux, mon bon vieux, tu ignores ton bonheur. Toi tu peux, si tu le veux, t'abrutir, ne pas penser. Et tu sens que tu fais un travail utile vers un but qui t'est cher. Moi je suis condamné à penser et à ronger mon frein. Je ne puis pas m'abrutir. J'ai essayé d'y parvenir par le sport. J'ai réussi une fois, deux fois, mais je n'ai pu prendre le pli. Et toujours la lancinante idée de mon inutilité revient me hanter. Depuis que je suis oisif, c'est une idée fixe, et n'ayant plus d'autre occuppation [sic], je suis possédé de la pensée de la guerre. J'ai sans cesse l'impression à la bouche d'un relent de tabac refroidi, il me semble m'être réveillé d'un beau rêve, j'ai l'amertume de l'inconscience où pendant un an de classes je sens que j'ai vécu, et de cette honte subite est né un grand désir d'agir. Mais on fait ce qu'on peut. Agir ! Il faudrait en avoir la force. Mon pauvre vieux, il n'y a pas de plus grande tristesse que ça, ne pas se sentir la force, être une âme qui voudrait et un corps qui ne peut pas. Cependant, toujours en moi, j'ai l'espérance sourde que cela n'est pas irréparable, qu'avec de l'exercice... mais je n'ai pas la force de volonté pour prendre cet exercice là moi-même. Alors, s'il faut m'y obliger, le régiment ! Oh ! oui, le régiment, je le veux ! Et je fais tout ce que mes forces peuvent pour cela. Mais que peuvent-elles vraiment quand elles ne trouvent d'autre obstacle qu'une muette désolation et les pleurs d'une mère que l'on aime et que l'on sait malade assez pour avoir une attaque ? L'effroyable courage qu'il faut avoir pour déchirer ceux que l'on aime et peut-être irréparablement ! Mon vieux, mon vieux, si cela était fait, quel soulagement de pouvoir s'abrutir à la caserne, comme une brute, quel bonheur d'être de corvée ! Faire des travaux grossiers ! être une machine ! s'abrutir ! Je n'eus [sic] jamais cru souhaiter cela un jour. Je bavarde, et ma bougie s'est entièrement brûlée, la flamme est pour l'instant à l'intérieur du bougeoir. Je m'aperçois que j'ai noirci bien du papier, et si tu as lu mon épître en entier, j'ai dû bien t'ennuyer. Je ne sais pas trop ce que j'ai dit, et je ne veux pas le savoir. Je ne me relirai pas. Aussi tant pis s'il y a des fautes d'orthographe ! Tu feras semblant de ne pas les voir, et de ne pas baîller [sic]. Il est une heure indûe [sic]. Je te quitte : je t'envoie ma missive rue Jouffroy d'où on te la fera suivre, car j'ai peur de me tromper dans tes numéros. En réponse à ma lettre, et pour m'en accuser réception, tu me ferais plaisir si (je ne te demande pas de m'écrire) tu m'envoyais simplement ton adresse exacte sur une carte, sans plus, car je sais bien que tu n'as pas de temps à toi. Tes quelques loisirs te permettent cependant, j'espère, de lire ? Je regrette de n'avoir pu avant mon départ te revoir et t'apporter les bouquins que je t'avais promis. Je t'indique en passant, si tu as le temps, les titres de deux bouquins de Paul Hervieu de la collection à 0f,95cm : "L'Armature" et "Peints par eux-mêmes" qui sont très remarquables. Bien cordialement à toi, ton vieil ami qui pense bien souvent à toi dans son trou de Bretagne quoiqu'il ne te l'écrive pas souvent. Louis Aragon » Pierre Maison, né le 3 septembre 1897, avait devancé l'appel. À l'époque de la rédaction de cette lettre, il effectuait ses classes à Versailles dans un régiment d'artillerie. Jacques Tréfouël, autre ami de jeunesse d'Aragon, devint directeur de l'Institut Pasteur. Michel Apel-Muller ignorait si Boisard avait été condisciple ou professeur d'Aragon. Sur Alexandre, Coutrot et Vallet, il renvoie au dossier « Aragon et Robert Alexandre », présenté par Agnès Alexandre-Collier et Hervé Bismuth, publié depuis dans le numéro 15 de « Recherches croisées Aragon / Elsa Triolet ». Sur Etevenon et Guéret, Apel-Muller écrivait ne rien savoir. La « mère » dont Aragon évoque les pleurs et la muette désolation, Claire Toucas, était en réalité sa grand-mère. Mouillure ayant entraîné des trous avec atteinte au texte sur les deuxième, troisième et quatrième pages du premier bifeuillet. La pliure centrale verticale de ce dernier est fendue. L'encre autour des parties manquantes est délavée. La même mouillure affecte, de façon beaucoup moins marquée, le deuxième bifeuillet, où seules quelques lettres sont délavées. Le troisième est complètement épargné. Nous reconstituons le texte manquant entre crochets dans notre transcription sur la base de celle faite par Michel Apel-Muller dans l'article cité ci-dessus. La transcription de ce dernier n'est toutefois manifestement pas complète, et postérieure aux dommages subis par le document, lesquels semblent anciens. En guise d'exemple, signalons seulement qu'entre « Calvados » et « Coutrot » figurent davantage de mots que le simple « avec » présent dans la transcription d'Apel-Muller. Autrement, papier un peu fatigué sans gravité, traces de pliures et petites taches parfaitement acceptables. Également disponible, sur demande : le manuscrit autographe signé du premier poème connu d'Aragon, daté de 1915, dont cette lettre éclaire les circonstances de la composition (cf. l'article de Michel Apel-Muller dont l'adresse électronique figure au début de cette notice).‎


LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À PIERRE MAISON]. ARAGON (Louis)

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EUR4,800.00 (€4,800.00 )

‎BAUDELAIRE (Charles)‎

Reference : LRB_030

‎DE QUELQUES PRÉJUGÉS CONTEMPORAINS‎

‎BAUDELAIRE (Charles). DE QUELQUES PRÉJUGÉS CONTEMPORAINS. Une page au recto d’un feuillet, 27,5 × 22,3 cm. Sans date [ca. 1850]. Brouillon autographe, d’un format remarquablement grand, d’un projet de texte évoquant plusieurs figures capitales et sujets de première importance dans l’œuvre de Baudelaire. Les brouillons de Baudelaire sont très rares en mains privées. Ils fournissent l’aperçu le plus direct de sa façon de travailler. Ce projet de texte, avant-goût de Mon cœur mis à nu et de Fusées, mêle les intérêts littéraires du poète à la forme pamphlétaire qu’il emploie à la fin de sa vie. Il constitue un condensé allusif de la pensée de Baudelaire. Transcription (ATTENTION : dans cette notice, du fait du formatage des notices sur le site, les caractères barrés n'apparaissent pas comme tels dans la transcription ; se référer aux photos pour cela) : De la Poes [Centré] De quelques préjugés contemporains De M. de Béranger — poete — et patriote Qu’est-ce qu’un préjugé — Une mode de penser — De M. de Béranger — poete et patriote — De la Patrie au dix neuvième siècle — De M. Victor Hugo. Romantique — et penseur. De Mr de Lamartine — auteur Religieux. De la Religion au dix neuvième siècle — De la Religion aimable — Mr Lacordaire De M. Victor Hugo. Romantique et Penseur De Dieu au dix neuvième siècle — De quelques idées fausses de la Renaissance Romantique — Des filles Publiques et de la Philanthropie — [Rajouté dans un interligne, légèrement en retrait] (Des Réhabilitations en général). De Jean Jacques — auteur sentimental et infâme — De la République au dix neuvième siècle — et des Républicains. (G. Pagès — et D. Cormenin jugés par Robespierre). Des Fausses Aurores — Epilogue ou Consolations. Il est difficile de déterminer dans quelle mesure Baudelaire reprend à son compte ou combat les préjugés qu’il évoque ou que l’on devine à travers ce style lapidaire, et ce que le texte projeté devait révéler de l’évolution de la réflexion de Baudelaire depuis 1848. Cette étude du préjugé peut se rapprocher d’éloges ultérieurs du poncif et du lieu commun sous sa plume. Dans Fusées (Pléiade, I, 662) : Créer un poncif, c’est le génie. Je dois créer un poncif. Et plus loin (Fusées, Pléiade, I, 670), cette concise poétique de l’énoncé du lieu commun : Sois toujours poète, même en prose. Grand style (rien de plus beau que le lieu commun). Quant au terme de « préjugé », on le retrouve dans deux lettres capitales de Baudelaire : la lettre à Mme Sabatier du 31 août 1857 ( « Vous voyez, ma bien belle chérie, que j’ai d’odieux préjugés à l’endroit des femmes ») et l’unique lettre connue adressée à Wagner, le 17 février 1860 (« La première fois que je suis allé aux Italiens pour entendre vos ouvrages, j’étais […] plein de mauvais préjugés »). La présence de ce document dans la collection d’autographes de Champfleury permet d’en situer la rédaction durant la période 1848-1852, pendant laquelle Baudelaire et l’auteur de Chien-Caillou furent particulièrement proches — ils fondèrent ensemble l’éphémère Salut public en 1848. Notes au verso, d’une autre main : dans la partie supérieure, au centre : « N 4. » Puis, un peu plus bas : « 9 » — en rapport peut-être avec l’adjudication au prix marteau de 9 francs lors de la vente Champfleury ? Dans le coin inférieur droit : « XX ». Catalogue des autographes composant la collection Champfleury, 1891, numéro 24 ; ancienne collection Armand Godoy, reproduit en fac-similé dans Le Manuscrit autographe, numéro spécial consacré à Charles Baudelaire, 1927, page 76 ; Pléiade, II, page 54. Traces de pliures, légères restaurations marginales, papier bruni ; très beau toutefois. Nous exprimons notre vive reconnaissance à Andrea Schellino pour les explications précieuses qu’il nous a apportées dans le cadre de la rédaction de cette notice.‎


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EUR9,500.00 (€9,500.00 )

‎BERNANOS (Georges)‎

Reference : LRB_043

‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À MAURICE BOURDEL ?]‎

‎BERNANOS (Georges). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À MAURICE BOURDEL ?]. 2 pages. « 1 janvier Mon cher ami, Ma lettre vous parviendra sans doute je ne sais où dans la neige, à moins qu’elle ne vous attende au chaud rue Garancière. Dites-vous que je travaille, que j’ai travaillé le jour de Noël et celui du premier janvier comme d’habitude, dans mon vieux Café de la Rade, et que je pense toujours à la date prévue du 15 janvier. Cela vous fera plus plaisir que de simples souhaits, plus sincères, hélas ! — je le crains — qu’efficaces. Mes vœux respectueux à M. votre Père. Votre vieil Ami GBernanos »‎


Phone number : +33 7 69 86 15 02

EUR150.00 (€150.00 )

‎BERNANOS (Georges)‎

Reference : LRB_044

‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À MAURICE BOURDEL ?]‎

‎BERNANOS (Georges). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À MAURICE BOURDEL ?]. 4 pages. « [D’une autre main : “1935”] [Dans le coin supérieur gauche :] Affectueux merci pour les cinq mille. [À l’horizontale :] 4 février Mon cher ami, Le retard de ma petite dactylo ne me permet pas de vous envoyer ce soir les premiers chapitres de mon livre. J’ai attendu d’avoir à peu près terminé la conclusion pour revoir cette première partie, que je suis forcé d’abréger car le livre aurait été trop long et trop cher — 450 pages. Ces premières pages — une centaine — vont partir lundi. Je voudrais absolument que vous les envoyiez à la composition tout de suite, en me faisant écrire d’urgence quand je dois envoyer la suite pour ne pas interrompre le travail. Croyez-vous pouvoir en venir à bout dans six semaines ? Il me semble que les circonstances nous servent magnifiquement, mais les grands chefs de l’escadre sont si pessimistes que j’ai littéralement — sauf votre respect — le feu aux fesses. Tant pis. J’ai tenu bon. Je n’ai rien cédé à l’impatience. À la grâce de Dieu. Répondez vite. Votre ami, GBernanos »‎


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EUR200.00 (€200.00 )

‎BERNANOS (Georges)‎

Reference : LRB_046

‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À MAURICE BOURDEL]‎

‎BERNANOS (Georges). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À MAURICE BOURDEL]. 2 pages. [Juillet 1935] « Cher ami, Je vous envoie quarante-deux pages (vous pouvez refaire le compte, mais il est exact, car j’ai poussé le scrupule jusqu’à décompter les lignes que j’avais recopiées sur le texte primitif, à cause des raccords). J’envoie en même temps les pages dactylographiées incorporées au nouveau livre. Ceci pour votre commodité. Sans ça, on ne s’y reconnaît plus. Vous seriez gentil de m’envoyer la galette d’urgence — toujours, hélas ! toujours… Merci de votre petit mot. Naturellement, je ne ferai pas de dédicaces ici, ou très peu. La carte suffira très bien. Il n’y a qu’à faire suivre le nom de l’adresse — Palma Espagne. Ça convaincra les incrédules ! Je viens de recevoir les beaux exemplaires de la Palatine. Merci. Bien affectueusement, GBernanos » Publication : Georges Bernanos, Correspondance inédite, 1934-1938. Combat pour la liberté, Plon, 1971, lettre 391, page 89.‎


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EUR200.00 (€200.00 )

‎BERNANOS (Georges)‎

Reference : LRB_047

‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À MAURICE BOURDEL]‎

‎BERNANOS (Georges). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À MAURICE BOURDEL]. 4 pages. « Toulon, 19 janvier Mon cher ami, je suis inquiet de ce que vous m’écrivez de votre fils. Il est vrai que dans l’état nerveux où je suis, je m’inquiète plus facilement que je ne me rassure. C’est peut-être aussi pourquoi je sympathise profondément avec lui. Je le connais si peu, et je souhaiterais bien le connaître. Mon vieux, faites encore un effort. Envoyez-moi trois mille francs par mandat télégraphique. Les médecins me sont tombés dessus, et beaucoup d’autres avec. Vous vous dites peut-être que je dépense beaucoup. Mais je vous jure que ce n’est pas pour moi ! Je me prive de tout, je n’ai même pas un complet veston. Il me tombe toujours sur le dos des embêtements jamais prévus. Je voudrais que vous ne comptiez pas ces trois mille francs dans la prochaine mensualité, sinon je ne m’en sortirai pas. Écoutez, je crois que vous serez bien payé par mon prochain livre, que vous n’y perdrez rien. Michel est à Marseille. Il prend pension dans une famille et reçoit des leçons particulières — coût 650 francs par mois sans compter l’argent de poche et les tramways. Yves a très bien réussi à la Cie Fabre. Ne tardez pas, mon vieux, je vous embrasse. GBernanos »‎


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‎BERNANOS (Georges)‎

Reference : LRB_026

‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À PIERRE BELPERRON]‎

‎BERNANOS (Georges). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À PIERRE BELPERRON]. 4 pages, 27,2 × 21,2 cm. Trace de trombone et de plis. D’une autre main, dans la partie supérieure : « Cette lettre répond à une critique du roman, 2e partie, par P. B. — non retrouvée. Janvier 1935. Lettre à Pierre Belperron. Plon répond le 23/1/35 et le 24/1. » Très belle et riche lettre à l’un de ses correspondants chez son éditeur (Plon). « Dimanche — Cher ami, Renvoyez-moi de toute urgence le manuscrit d’“Un Crime”. J’ai une proposition à vous faire. En quinze jours, à dater de la réception du dit-manuscrit, je puis refaire compètement la seconde partie, et la rendre accessible à Monsieur Lebrun lui-même (président patriote de la super-patrie française, championne de la civilisation gréco-romano-tarasconaise en face de la Barbarie orientale et asiatique, dont la frontière est à Sarrebrück et à Sarrelouis, comme nul n’en ignore.) Cinquante pages de nouveau texte suffiront, puisque le livre est déjà, ce vous semble, un peu longuet. Cette seconde partie dans le rythme de la première, qui enchante l’auteur de “Débats”. Je demande que ces cinquante pages me soient payées au tarif d’usage. Tout le monde sait que je vis au jour le jour — hélas ! — et que je ne puis mettre ma famille au régime purement hydrique pendant deux semaines. En retour, je m’engage à n’utiliser en rien la seconde partie actuelle, dont il me sera ultérieurement facile de tirer un conte de cent pages, pour le volume de nouvelles à paraître ultérieurement chez vous. Ainsi votre maison, comme de juste, ne perdra pas la valeur de ces pages, déjà payées par elle. Du point de vue de mon métier, que j’ai la prétention (ridicule, il est vrai) de connaître peu [sic], mais tout autant que le pou [Appel de note en bas de page : “Je dis : POU”] de bénitier Marcel (Gabriel) c’est la seule solution possible. Je ne nie pas qu’ayant commencé un roman policier j’aurais dû persévérer dans cette noble entreprise. C’est toujours le truc de Mouchette qui recommence, et des histoires de Mouchette, je pourrais vous en foutre dix par an. Les gosses se tirent d’affaire. Ne me plaignez pas : je suis très heureux. La “nécessité” est en train de me drainer le cerveau par le nez et les oreilles. Quatre ou cinq ans de ce régime me débarasseront définitivement de cet organe qui ne m’a jamais donné que du souci, et quand je n’aurai plus qu’une paire de fesses pour penser, j’irai l’asseoir à l’Académie. Soyez assez gentil pour me répondre télégraphiquement que la Maison Plon accepte la proposition ci-dessus. Je me mettrai en train le jour même. Mais répondez par télégramme, je vous en prie. Ces incertitudes nuisent beaucoup à mon travail, à quoi bon ? Vous m’annoncez trois mille francs dans votre gentille lettre, et je n’ai ai reçu que 2 mille. Or, comme il vous sera facile de vous en convaincre, les pages que je vous ai données ont autant sinon plus de texte que les précédentes depuis trois mois. Si la marge est plus large, le format est différent. Une simple juxtaposition des feuilles vous le prouvera. Je ne puis d’ailleurs réellement croire qu’il s’agit d’autre chose que d’un malentendu. Maintenant je m’adresse à l’ami, pour un service personnel, et même deux. 1°) Je suis convoqué à Paris, le 5 février, (expertise médicale). Puisque vous êtes bien avec Pernot, qui m’a parlé de vous avec un enthousiasme que je ne saurais d’ailleurs attribuer qu’à une incroyable cécité psychologique, n’aurais-je pas le moyen d’obtenir de passer le dit examen ailleurs qu’à Paris ? Il est inhumain d’imposer au pauvre infirme que je suis, ce voyage, ces dépenses, ce temps perdu. 2°) La plupart des Français présents à Majorque trafiquent de terrains ou de viande d’amour — les deux parfois. Croyez-vous qu’on puisse faire parler de moi aux autorités espagnoles ? Soit par la Société des G. de L. soit autrement ? Existe-t-il une Société des G. de L. à Madrid ? Voilà. Ma femme vous envoie son bon souvenir, et j’y joins mon hommage à votre si charmante femme, et nos baisers au Gosse Inconnu. Votre vieux, GBernanos » Ne blaguez pas le livre que j’écris en ce moment. C’est une grande vieille belle chose que vous devriez aimer. Publication : Georges Bernanos, Correspondance inédite, 1934-1938. Combat pour la liberté, Plon, 1971, lettre 365, pages 52-53 (manques importants dans la transcription ; cette lettre semble donc en partie inédite). Datée du 20 janvier 1935 par les éditeurs du texte.‎


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‎BERNANOS (Georges)‎

Reference : LRB_045

‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À PIERRE BELPERRON]‎

‎BERNANOS (Georges). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À PIERRE BELPERRON]. 2 pages. « [Annotations manuscrites d’une autre main] Palma Mon vieux, voilà cinquante-trois pages. C’est la plaque tournante de ce sacré livre, et Dieu sait si cette mise au point m’a coûtée ! Dites qu’on relise bien le texte, il a pu s’y glisser des erreurs de date ou des confusions sur les noms de lieux. Je compte terminer par un chapitre assez curieux. Mais je suis à bout, je suis crevé, crevé mort. Je vous envoie demain — demain sans faute, la fin du chapitre de la 1re partie, que je suis obligé de modifier terriblement. Impossible de le faire aujourd’hui. Comme dit l’autre : j’ai fait de mon mieux. Dieu me jugera !… Votre vieux, GBernanos » Publication : Georges Bernanos, Correspondance inédite, 1934-1938. Combat pour la liberté, Plon, 1971, lettre 373, page 64. [4 avril 1935]‎


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‎CERDAN (Marcel)‎

Reference : LRB_027

‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À ÉDITH PIAF‎

‎CERDAN (Marcel). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À ÉDITH PIAF. 4 pages (bifeuillet), 17,8 × 13,9 cm. Nous modifions l’orthographe et la ponctuation par endroits afin de gagner en lisibilité. Superbe et rare document, témoignage magnifique de la passion sublime de l’immense couple mythique. (J’ai oublié un qualificatif ?) Cadeau romantique idéal. « Mon petit Piaf, Quelle peine ce matin après avoir lu ta 5e et 6e lettres, pourquoi tu as le cafard. Chérie, ce n’est pas de ma faute, c’est le courrier qui est très long. Et aussi tu doutes de moi, mais Chérie je t’aime autant que toi car aussi quand j’aime c’est du vrai, ce n’est pas pour faire des jaloux ou pour le public. Si j’aime c’est pour moi, ça me fait beaucoup de bien quand ça repart, et je suis peut-être égoïste ce matin mais je suis heureux comme tout de savoir que tu m’aimes et que tu penses à moi, car je t’adore Chérie et je voudrais recevoir tous les jours des lettres de toi, je ne peux pas t’oublier car tu m’as marqué de ton étreinte et je te sens toujours près de moi, la seule chose que je ne voudrais pas c’est que tu m’oublies aussi vite que tu m’as aimé, tu es toujours au contact des beaux garçons et une femme est une femme et il y a des jours qu’on oublie tout, on perd la tête n’est-ce pas Chérie. Au sujet d’Irène il faut en prendre et en laisser. Comme je te le dis dans une lettre il ne faut pas écouter Jo de trop, puis, quand je serai là j’arrangerai ça. Je regrette de t’avoir fait connaître des gens qui ne savent pas se tenir puis tu m’écouteras un peu si tu veux bien, crois-moi Chérie je t’aime et ne pense qu’à toi et tu me fais de la peine quand tu dis que je t’ai oubliée. Tu ne te rends pas compte que tu m’as rendu fou pendant ces jours passés avec toi. J’ai oublié tout avec toi, même pas j’ai acheté de savon à barbe pour me raser. Je devais être dans le cirage et tu oses dire que je t’oublie, non tu exagères tu es sûre de toi et tu voulais le savoir eh bien voilà je suis battu et par K.O. encore mais je t’en prie ne profite pas trop. Ne me fais pas trop souffrir Chérie, sois courageuse, n’aie pas le cafard, pense qu’ici dans ce bled il y a un homme qui ne rêve que de toi et qui pense te serrer dans ses bras très fort bientôt. Travaille bien, ne délaisse pas ton travail, je ne vois pas pourquoi tu te laisses abattre. Donne mes amitiés à Loulou car il me plaît aussi et je voudrais que tu me racontes un peu de tes petites histoires avec les compagnons et avec les autres. Dis-moi comment que ça va avec Jules enfin parle-moi un peu de tout je t’aime. Je t’embrasse très fort. Marcel » Cette lettre semble inédite ; elle ne figure pas dans le volume Moi pour toi de lettres entre Marcel Cerdan et Édith Piaf. Elle date probablement de la fin de l’année 1947 ou du début de l’année 1948, donc du tout début de leur liaison. C’est l’une des premières lettres connues entre eux. Salissures sans grande importance dans la partie supérieure de la première page.‎


LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À ÉDITH PIAF. CERDAN (Marcel) LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À ÉDITH PIAF. CERDAN (Marcel) LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À ÉDITH PIAF. CERDAN (Marcel)

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‎Claude ANET‎

Reference : LRB_002

(1920)

‎ARIANE, JEUNE FILLE RUSSE‎

‎ANET (Claude). ARIANE, JEUNE FILLE RUSSE. Paris, aux éditions de la Sirène, 1920. Maroquin fauve, plats de papier fantaisie, dos lisse [Devauchelle]. 1 feuillet blanc, 1 feuillet (faux-titre, oeuvres du même auteur au verso), 1 feuillet (frontispice, sur un papier glacé), 1 feuillet (titre), pages [7]-235, verso blanc, 1 feuillet de table (recto numéroté 237, verso blanc), 1 feuillet (justification, verso blanc). Plats de couverture et dos conservés. Non rogné en queue. Édition originale. Un des 15 exemplaires sur papier de Corée, seul grand papier, celui-ci numéroté 9. Bel et rare exemplaire, joliment relié par Devauchelle, de ce livre adapté au cinéma par Billy Wilder sous le titre "Love in the Afternoon" ("Ariane" en français), avec Audrey Hepburn, Gary Cooper et Maurice Chevalier. Un feuillet "Vient de paraître" a été conservé, ou joint. Pages 126-127 inégalement brunier (probablement du fait de la présence ancienne d’un document inséré à cet endroit). Très petit manque de maroquin au second plat, infime frottement au coin supérieur du premier plat. Le timbre de l’auteur, mentionné à la justification, semble absent ; nous ignorons s’il a jamais été porté sur des exemplaires de ce livre. ‎


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‎CLÉMENT (Jean-Baptiste)‎

Reference : LRB_039

‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À MAURICE LACHÂTRE]‎

‎CLÉMENT (Jean-Baptiste). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À MAURICE LACHÂTRE]. Deux pages sur un feuillet, 13,4 × 10,5 cm, 21 novembre 1875. Petite déchirure avec manque de papier, avec perte de quelques lettres (rétablies entre crochets dans la transcription ci-dessous). « Monsieur Les ennuis que j’ai eus m’ont empêché de vous répondre plus tôt. L’artiste dont on vous a parlé se nomme : Montbart [sic pour Montbard] ; il demeure 42 London St Fitzroy Sqre, London. Vous pouvez donc vous adresser à lui directement. Je l’ai prévenu déjà de vos intentions. Il a en effet beaucoup de talent et a fait paraître une assez grande quantité de dessins sur les événements de la Commune. Le Graphic et l’Illustrated London News ont aussi publié des dessins très remarquables sur ces événements. Je vous donne cela à titre de renseignements. Quant à la demande que je vous ai faite, je le regrette puisque je suis venu accroître le nombre des ennuyeux. Seul[e]ment, je vous prie de tenir compte que j[e me m]ettais à votre disposition pour un travail q[uelc]onque. Je ne serais pas venu sans cela vou[s de]mander ce service. Croyez-vous à la possibilité pour moi de faire un petit bouquin pour la bibliothèque démocratique. J’aurais de bonnes choses à dire, m’adressant surtout aux paysans et aux ouvriers. Ces petits bouquins feraient même très bien leur chemin chez vous. J’ai aussi une petite brochure que j’ai lue ici et qu’on croit appelée à quelque succès. Vous m’obligeriez en m’envoyant les livraisons 157-162-172 de la Revue française de L Blanc. J’ai un ami qui désirerait aussi la compléter. Je vous enverrai la liste des n°s qui lui manquent. C’est l’ami intime de Montbart le dessinateur ; veuillez le traiter en ami, il n’est pas riche. J’ai fait beaucoup de réclame auprès des Anglais pour cette édition ; j’en ai fait vendre quelques-unes. J’ai l'honneur de vous saluer J B Clément 148 Euston road N W London »‎


LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À MAURICE LACHÂTRE]. CLÉMENT (Jean-Baptiste) LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À MAURICE LACHÂTRE]. CLÉMENT (Jean-Baptiste)

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‎DELACROIX (Eugène)‎

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‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À CHARLES DE MORNAY: « [les barricades et le patriotisme] ne sont pas des muses faites pour inspirer ».‎

‎DELACROIX (Eugène). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À CHARLES DE MORNAY. 20,5 × 13,5 cm. Enveloppe conservée, cachet postal du 7 août 1848. Exceptionnelle lettre, écrite quelques jours après les Journées de Juin, témoignant de l’évolution de l’inspiration de Delacroix dont « la Liberté guidant le peuple » avait été exposée au Salon de 1831 sous le titre « Scènes de barricades ». « Champrosay Seine et Oise Ce 8 août [sic, probablement pour le 6 ou 7 août au vu du cachet postal] Cher Charles, J’ai mis de retard à vous écrire pour vous demander si vous étiez à la campagne et si vous voulez de moi à présent. Je l’aurais fait plus tôt sans une maudite tâche que j’ai acceptée et dont j’ai voulu me débarrasser tout d’un coup : ce n’est rien moins que de la littérature. Enfin, j’en suis quitte. Pour la pauvre peinture toutes les fois que j’ai voulu toucher un pinceau depuis quelques mois, j’ai été forcé de me dire que le temps n’était pas encore arrivé. Je me demande toujours à quoi cela va me servir dans un temps de barricades et de patriotisme. Ce ne sont pas des muses faites pour inspirer. Le fait est que je n’ai pu rien faire qui vaille et que je vis sans rien faire, sauf mon maudit article. À présent que j’en suis hors, je m’étonne d’avoir pu en venir à bout. Voulez-vous cher ami mettre d’avance aux pieds de Madame de Mornay l’hommage de mon respect et me croire en même temps votre bien sincère et votre dévoué [Signature] Il faut si vous êtes maintenant à Groussay que vous ayez la bonté de me tracer mon itinéraire et quels sont les voitures. » Cette lettre figure dans les Lettres de Eugène Delacroix publiées par Philippe Burty chez Quantin en 1878, page 196. La transcription en est toutefois fautive, « patriotisme » se transformant curieusement en « faux patriotisme ». Nous ignorons si cette erreur a été corrigée dans d’autre volumes de correspondance de Delacroix publiés depuis. « Charles-Henri-Edgar, comte de Mornay (1803-1878) fut diplomate, beau-frère du Maréchal Soult. En 1831, il obtint de conduire comme envoyé extraordinaire du roi Louis-Philippe une mission auprès du Sultan du Maroc et s’y rendit, accompagné de Delacroix, artiste associé, sur la recommandation de Mlle Mars (dont il était l’amant). […] Delacroix fit le portrait de Mornay à l’huile (1837, Collection Paul Mellon, Virginie), et l’évoque au crayon (plusieurs dessins au Louvre, département des Arts graphiques). […] Rentré en France après la mission marocaine, Mornay poursuivit sa carrière diplomatique […]. Destitué de ses fonctions par un arrêté du gouvernement provisoire en 1848, il épousa la même année la comtesse de Samoïloff. » (Source : site Internet du Musée Delacroix.)‎


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‎DORVAL (Marie)‎

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‎LETTRE AUTOGRAPHE À ALFRED DE VIGNY‎

‎DORVAL (Marie). LETTRE AUTOGRAPHE À ALFRED DE VIGNY. [Bordeaux, samedi 22 février 1834]. 3 pages, adresse sur la quatrième (« Monsieur / Monsieur Alfred de V. / rue Montaigne n° 18 / Paris »). [Numéro au crayon dans le coin supérieur gauche : 36.] Manque de papier ayant peut-être entraîné la suppression d’une virgule (et vraisemblablement rien d’autre). Très belle lettre de la grande actrice romantique à son amant poète. « Samedi [22 février]. Tiens vois-tu, je viens de déchirer quatre pages en réponse à ta lettre d’aujourd’hui… Elle n’irait pas à un homme aussi raisonnable que toi, un homme à qui l’amour ne ferait pas faire dix lieues. Seulement laisse-moi ne pas t’écrire quand j’ai un chagrin que tu ne peux pas comprendre parce que tu ne le sens pas. Dis-toi que cela passera, et ne crois pas que je joue la comédie et que c’est un froid calcul. Je ne suis pas femme à cela. Quand je crois voir de la froideur dans tes tranquilles lettres, des idées de jalousie viennent me tuer voilà tout. Ne parlons plus de cela jamais. Mon caractère ne peut pas changer. Si un jour je t’aime à mon aise, tu me trouveras plus aimable. Mes nerfs se calmeront beaucoup et mon imagination aussi je t’en réponds. Puisque tu es au mieux avec mon mari demande-lui si je le tourmente. Hier j’ai souffert jusqu’à 4h du matin. Je garde le lit aujourd’hui parce que je suis un peu brisée. Du reste je me porte très bien. Je pars toujours comme je te l’ai écrit. Si tu pouvais venir lundi 3, rue du Mail, tu as le temps ou plutôt moi j’ai celui de recevoir une lettre. Tu as bien raison de ne pas m’embrasser je ne le mérite pas. Écrire à cette bonne Mad[ame] Duchambge je l’ai voulu cent fois sans le pouvoir. J’ai compté sur toi pour l’assurer de mon amitié ; parler du théâtre cela m’est odieux ! Odieux ! Et puis Mad[ame] Duchambge est une femme à qui il faut toujours raconter son cœur, qui ne vous parle jamais du sien, et puis je ne sais pas écrire pour écrire, pour causer, pour raconter. Oh ! Je suis une pauvre femme, je me plaignais ce matin au médecin de mon caractère mauvais ; il m’a répondu que je souffrais horriblement des nerfs. Personne n’a pitié de ce mal-là. » Publication : Correspondance d’Alfred de Vigny. Tome 2. Août 1830 — septembre 1835. Sous la direction de Madeleine Ambrière. Presses universitaires de France, 1991. Lettre 34-12, pages 316-317.‎


LETTRE AUTOGRAPHE À ALFRED DE VIGNY. DORVAL (Marie) LETTRE AUTOGRAPHE À ALFRED DE VIGNY. DORVAL (Marie) LETTRE AUTOGRAPHE À ALFRED DE VIGNY. DORVAL (Marie)

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‎DROUET (Juliette)‎

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‎BILLET AUTOGRAPHE À VICTOR HUGO‎

‎DROUET (Juliette). BILLET AUTOGRAPHE À VICTOR HUGO. Sans date. 2 pages, 12,5 × 10 cm. Charmant billet écrit lors d’une absence de Victor Hugo, ce qui est rare. « Je te remercie, mon bien aimé adoré, de mettre le temps à profit loin de moi en te soignant bien. Continue mon pauvre petit malade afin de me revenir bien vite guéri. Moi pendant ce temps-là je t’adore pour me faire trouver le temps moins insupportable. Je baise tous tes bobos et je t’aime à genoux. M. A. veut bien se charger de te remettre ce gribouillis que je t’écris au courant de l’âme. »‎


BILLET AUTOGRAPHE À VICTOR HUGO. DROUET (Juliette) BILLET AUTOGRAPHE À VICTOR HUGO. DROUET (Juliette)

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‎DROUET (Juliette)‎

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‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO‎

‎DROUET (Juliette). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO. 4 pages, 21 × 13,3 cm. Jeudi matin 9 septembre, 7h45. Touchante lettre mélancolique et désabusée. « Jeudi matin 7h3/4. 9 7bre. Bonjour, cher bien aimé, bonjour tout le monde bonjour. Je suis triste ce matin et peu s’en faut que je ne sois méchante. Cependant comme je ne peux pas exercer ma méchanceté impuissante contre personne je l’utilise envers moi et je m’en sers pour me tourmenter et pour me rendre la plus malheureuse des femmes. C’est une manière de ne rien perdre qui n’a pas son charme mais qui tient lieu de chagrin à défaut de joie. Voici la belle saison passée sans que j’aie pu accrocher un pauvre jour entier de bonheur. Cependant je ne vivrai pas deux fois et je crois même intérieurement que je ne vivrai pas long-temps. Peut-être est-ce pour me rendre la vie moins regrettable que le bon Dieu me l’a fait si peu agréable ? Dans ce cas-là je dois avouer qu’il y réussit complettement car je n’ai jamais mieux compris le désenchantement de toute chose que dans ce moment. Il est impossible en effet de se soutenir long-temps dans la vie, sans famille, sans amis, sans affaires, sans bonheur, si non sans amour. Je sens bien que la terre me manque et que toutes les joies de ce monde me fuient. Il est temps d’émigrer vers une autre contrée plus clémente et plus généreuse. Il est temps aussi de finir cet affreux gribouillis plus noir et plus brumeux que le temps et plus bête encore que moi. Heureusement que mon papier est fini. Je t’aime. Juliette »‎


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‎DROUET (Juliette)‎

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‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO‎

‎DROUET (Juliette). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO. 28 mars [1848]. 4 pages, 20,7 × 13,2 cm environ. Juliette, sous l’effet du printemps, cherche à se ravigoter. « 28 mars mardi midi 3/4 J’ai la prétention, mon cher petit homme, si cela ne vous contrarie pas, d’aller jusque chez la mère Tissard avant d’aller chez Mr Vilain. Pour cela il faut que je me dépêche de faire mes affaires et de m’habiller car je ne suis rien moins que prête. Je ne sais pas comment je fais mon compte mais je suis toujours en retard. Mon petit homme adoré, je vous aime et je ne veux pas perdre l’occasion de vous voir une minute plus tôt ce soir. Je ne dînerai donc pas chez Mme Tissard. D’abord je craindrai de dépasser les limites de mon MAXIMUM [ce mot écrit en grosses lettres] et puis je ne veux pas donner la peine à ce brave homme de me reconduire le soir, trois choses qui me décident à rester chez moi dont la première est plus que suffisante. Tout cela ne m’empêche pas de subir les influences du printemps et d’avoir horriblement mal à la tête à tel point que je n’ai pas le courage de m’habiller. Je suis veule et chaude comme un jour d’orage. Je crois que j’aurais besoin d’un peu de TONIQUE [ce mot écrit en grosses lettres] pour me ravigoter un peu. Qu’est-ce qui veut m’en donner ? Juliette » Madame Tissard était une amie de Juliette Drouet. Monsieur Vilain : probablement Victor Vilain (1818-1899), élève de James Pradier (père de la fille de Juliette) et de Paul Delaroche. Amant d’Eugénie, cousine de Juliette Drouet, il a sculpté des bustes de Claire Pradier, Eugénie Drouet et Juliette Drouet, ainsi que des profils des membres de la famille Hugo.‎


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‎DROUET (Juliette)‎

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‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO‎

‎DROUET (Juliette). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO. 4 pages, 20,7 × 13,2 cm environ. 3 mai [1847]. Très belle lettre où se mêlent le chagrin du deuil de sa fille Claire (morte l’année précédente à dix-neuf ans, le 21 juin 1846) et sa dévotion amoureuse pour Victor Hugo. « 3 mai Lundi matin Bonjour mon Toto, bonjour, mon doux bien aimé, bonjour bien tendrement sur ton grand front, sur tes beaux yeux et sur tes divines lèvres. Je te remercie d’être revenu hier au soir, cette courte apparition a suffi pour me remplir le cœur de confiance et de courage. Merci et bonheur à toi de tout mon cœur. Je serai de retour à 3h au plus tard à moins de choses que je ne prévois pas. Je me dépêche de faire toutes mes affaires pour que tu trouves la maison en ordre quand tu viendras et de l’eau fraîche pour te baigner les yeux. Pense à moi si tu peux mon adoré. De mon côté je ne serai pas en reste. Je ne sais pas d’ailleurs comment je ferais pour ne pas penser à toi. C’est ma vie plus que de respirer. Je te promets d’être raisonnable et résignée. Je te crois comme si tu étais Dieu lui-même. Aussi je serai calme et courageuse dans ce pieux et triste pélerinage. Tant que je te retrouve chez moi en rentrant, mon bien aimé, afin que je me retrempe le cœur dans la vie et dans l’amour, après l’avoir exprimé en regrets et en prières sur la tombe de mon enfant. Bénis sois-tu mon Victor adoré ainsi que tous ceux que tu aimes. Juliette » Publication en ligne : http://www.juliettedrouet.org/lettres/spip.php?page=article&id_article=2572.‎


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‎DROUET (Juliette)‎

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‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO‎

‎DROUET (Juliette). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO. 21 octobre [1846]. 4 pages, 26 × 21 cm environ. Très légère coupure, d’environ 1 cm, sur le pli médian des pages 3-4, vers l’extérieur. Timbre sec dans la partie supérieure. Belle lettre, d’un grand format inhabituel, écrite quatre mois après la mort (à dix-neuf ans, de tuberculose) de sa fille Claire Pradier, dans laquelle la douleur et la résignation initiales cèdent la place à l’expression amoureuse. « 21 8bre mercredi après-midi 2h1/2 Je t’attends, mon Victor, et je t’aime toutes voiles dehors. J’ai le cœur rempli de toi et je te désire de toutes mes forces. Je suis allée à ce bout de l’an par le temps que tu sais. J’avais une double raison pour ne pas manquer d’y aller à cause du triste anniversaire de mon pauvre ange. Il y a aujourd’hui quatre mois que le bon Dieu me l’a reprise. Hélas ! Que sa volonté soit faite puisque rien ne saurait s’y opposer, mais c’est bien difficile à supporter sans murmurer. Mme Guérard est venue tout à l’heure me remercier de cette marque de déférence pour le souvenir de son mari. Mais la réalité est que je ne méritais pas tout à fait ses remerciements. Cher adoré bien aimé, je suis revenue de cette triste cérémonie t’aimant plus que jamais et sentant plus que je ne saurais te le dire que tu es ma vie. Le jour où tu ne m’aimeras plus je mourrai. C’est bien vrai, bien simplement vrai mon Victor adoré. Je vois venir le beau temps avec un sentiment de reconnaissance envers le bon Dieu parce que j’espère que tu profiteras de ce petit rayon de soleil pour venir me voir un moment. En attendant je me dépêche de faire mes affaires pour rester auprès de toi quand tu viendras. La visite de Mme Guérard et la messe m’ont mise un peu en retard. Mais je mépêche [sic] tant que je serai archi prête quand tu viendras. D’ailleurs si je ne l’étais pas je resterais comme je suis avec ma perruque ébourriffée et mes mains pleines d’encre. Pourvu que je te voie tout le reste m’est égal. Jour Toto, jour mon cher petit o. Je vous dis que vous êtes mon amour béni que je baise et que j’adore. Juliette » Madame Guérard était une marchande de modes, amie de Juliette. Son mari était mort à l’automne 1845, quelques mois avant Claire Pradier, à l’enterrement de laquelle Madame Guérard avait assisté, le 11 juillet 1846. Publication en ligne : http://www.juliettedrouet.org/lettres/spip.php?page=article&id_article=2570.‎


LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO. DROUET (Juliette) LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO. DROUET (Juliette) LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO. DROUET (Juliette)

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‎DROUET (Juliette)‎

Reference : LRB_052

‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO‎

‎DROUET (Juliette). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO. 4 pages, 21 × 13 cm. « 11 février vendredi midi. » Papier un peu jauni. Une dizaine de jours avant la révolution de 1848, Juliette se soigne en copiant les œuvres de son amant, auprès de qui elle a pendant longtemps assuré cette tâche indispensable. Rappelons que Juliette Drouet a par ailleurs joué un rôle majeur dans la survie de l’œuvre de Victor Hugo, empêchant au péril de sa vie la perte des manuscrits de ce dernier après le coup d’État de 1851. « 11 février vendredi midi. Bonjour, mon pauvre adoré, bonjour mon sublime bien aimé, bonjour. Je viens de me lever tout à l’heure et je suis encore assez mal en point ; cependant je suis moins malade que cette nuit et ce matin, il me semble même que je commence à avoir faim ce qui est un bon signe. Je n’ai pas voulu sortir aujourd’hui à cause de mes reins qui sont très douloureux. Demain j’irai chez le médecin et s’il me conseille l’exercice nonobstant cela j’en ferai tout les jours. Tu vois que je suis d’assez bonne composition. Cher adoré, je vais me dépêcher de me mettre un peu d’eau sur le corps, de faire ta tisane pour me mettre à copier en t’attendant. Rien ne me repose et ne m’est plus agréable que cette sorte d’occupation. Il n’y a pas de mal qui résiste à cela. J’oublie que je souffre en lisant toutes ces admirables choses. Cette nuit j’avais presque envie de me relever pour m’y mettre. Cela aurait mieux valu que de m’agiter dans l’insomnie comme je l’ai fait ou de me livrer à d’affreux rêves. Heureusement cette affreuse nuit est passée et j’espère qu’elle ne reviendra pas de long-temps. La preuve c’est que je me sens faim. Cependant je ne mangerai pas avant ce soir pour ne pas me charger l’estomac. D’ici-là, je vais bien penser à toi et t’aimer de toutes mes forces. Juliette » Publication en ligne : http://www.juliettedrouet.org/lettres/spip.php?page=article&id_article=12505.‎


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‎DROUET (Juliette). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO. 28 mars [1847]. 4 pages. 21 × 13,5 cm. « 28 mars, dimanche après-midi 2h1/2 Je t’attends, mon cher bien-aimé, avec ce que j’ai de plus doux, de plus tendre et de meilleur en moi. Si tu ne te dépêches pas de venir, mon pauvre petit homme, je ne te verrai pas de la journée car tu sais que le dimanche tu t’en vas encore plus tôt que d’habitude et que tu ne reviens pas dans la nuit. Je suis bien inquiète car je vois les minutes et les heures se succéder et tu ne viens pas. Ô si mon cœur pouvait pousser tes jambes et les diriger, tu serais bien vite auprès de moi. Où es-tu, mon Toto ? Que fais-tu ? Penses-tu à moi ? Me désires-tu et m’aimes-tu un peu ? Quelles consolation ce serait pour moi que d’avoir la certitude que tu penses à moi, que tu me regrettes et que tu m’aimes comme j’ai la certitude que tu es le meilleur, le plus noble et le plus généreux des hommes, ton génie à part. Malheureusement, toutes ces adorables qualités sont autant de voiles qui me cachent le véritable état de ton cœur. Tu ne m’aimerais plus que tu n’en serais que plus dévoué, plus excellent et plus attentif à me le cacher dans la crainte bien fondée de me mettre au désespoir. Je le sais et je ne t’en aime que davantage sans en être plus rassurée. Je t’aime mon Victor. Je t’adore mon sublime bien-aimé. Juliette » Publication en ligne : http://www.juliettedrouet.org/lettres/spip.php?page=article&id_article=2044.‎


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‎DROUET (Juliette). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO. 4 pages sur deux feuillets, 20 × 12,5 cm. « 7 8bre [1848 ?], samedi matin 8h. » Après l’élection de Victor Hugo comme représentant du peuple à l’Assemblée constituante, le spectre du communisme hante les rues de la capitale. « 7 8bre Samedi matin 8h Bonjour, mon bien aimé, bonjour, mon Toto, bonjour à pied et à cheval par devant et par derrière bonjour je t’aime et j’en ai le droit : vive la ghépublique et son plus aimable ghepésentant [sic]. J’espère qu’il ne te sera rien arrivé cette nuit et que tu n’auras rencontré aucun communiste dans ta route ? Je n’ai jamais aimé à te savoir vaguant à travers les rues la nuit et à présent encore moins. Il est vrai que ton quartier est moins suspect, sinon plus sûr que le mien, aussi j’espère qu’il ne te sera rien arrivé. Je le saurai tantôt. Il faudra que le diable s’en mêle si je n’arrive pas à l’heure aujourd’hui. Je ne veux pas le crier trop haut pour ne pas le piquer au jeu. Mais je serais bien vexée si je n’étais pas la première au rendez-vous. Dites donc vous je vous remercie vous m’avez donné 3F10. Je vous en rendrai le double en amour et en reconnaissance. J’espère que vous ne vous êtes pas trompé dans l’addition. Je m’en rapporte à vous d’abord. Tant pire [sic] pour votre conscience et votre avenir politique dans l’autre monde si vous m’avez flouée d’un centime dans celui-ci. En attendant je me fie à vous et je vous aime à corps perdu. Tâchez d’en faire autant pour moi-même et de ne pas me supposer capable de vous escroquer vos misérables philippes et moins encore vos donzelles républicaines. Sur ce baisez-moi et bissez-moi. Juliette » Publication en ligne : http://www.juliettedrouet.org/lettres/spip.php?page=article&id_article=5001#.YzFEFS3pPOQ.‎


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‎DROUET (Juliette). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À VICTOR HUGO. 4 pages, 21 × 13 cm. « 12 avril [1849] Jeudi matin 10h. » Trace de trombone rouillé (absent) en haut du premier feuillet. Juliette se désole du caractère peu galant du rendez-vous donné par son amant, cerné par trente-neuf académiciens et des milliards de vibrions cholériques. « Plus je vois ma petite table et moins je veux vous la donner. Ceci est naïf mais rapace, je ne le cache pas, au contraire. D’ailleurs, je suis encore en cela et votre exemple et vos leçons, je ne peux pas choisir un meilleur et un plus charmant maître, voime, voime, voime. J’aurais pourtant mieux aimé aller avec vous à l’Assemblée. Il est vrai que pendant deux ou trois heures je n’aurais su que faire et que j’aurais été fort embarrassée de m’imposer tout ce temps chez la mère Sauvageot. Il est donc convenu que je serai au rendez-vous à 2h1/2. Quand on pense à ce que devrait contenir de bonnes et douces choses ce mot : rendez-vous dit par une femme à un homme et que le nôtre ne contient rien du tout que l’académie et les 39 barbons, qui en font le plus hideux ornement, c’est à désespérer les Juju futures qui se laisseront prendre par les Toto à venir et par des mots à double entente. En attendant j’irai à ce rendez-vous… creux, puisque rendez-vous il y a, mais rendez-vous la Justice d’avouer que ce n’est pas ainsi que vous vous êtes rendu le maître de mon cœur, de ma vie et de mon âme. Ceci dit, je vous recommande de nouveau et avec les plus tendres instances de ne pas faire d’imprudences et de prendre toutes les précautions contre tout ce qui peut développer le choléra. Mon Victor adoré garde bien ta vie qui est la mienne. Juliette » « Voime, voime : Le sens de cette expression reste obscur. Sa récurrence contextuelle laisse à penser qu’elle pourrait signifier “regarde-moi” (“vois me”), ou bien “ah oui vraiment”, entre “voui… voui…”, “mouais… mouais…” et notre actuel “wouaouh !”. » (Source : « glossaire » sur www.juliettedrouet.org.) Madame Sauvageot : « Amie de Juliette, cette marchande de nouveautés tient une boutique dans le quartier de la Madeleine. À l’époque où Hugo déménage rue de l’Isly en 1848, c’est dans sa boutique qu’ils se donnent rendez-vous. » (Source : « notices des personnes citées » sur www.juliettedrouet.org.) La pandémie de choléra fit, en 1849, une centaine de milliers de victimes en France (pour environ trente-six millions d’habitants). Publication en ligne : http://www.juliettedrouet.org/lettres/spip.php?page=article&id_article=5349#.YzFEaC3pPOQ.‎


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