Reference : LCS-600
Très rare édition originale du premier livre sorti de l’imprimerie catholique de Bangkok, l’un des tout premiers témoignages de l’essor de l’imprimerie en Thaïlande. Bangkok, 1838. Na : Bangkok, Sakkarat P. Christo Chao 1838. (= à Bangkok, l’année chrétienne 1838).In-12 composé de (2) ff. dont 1 de titre, 56 pp., et (1) f. Vignette gravée sur le titre. Conservé dans son cartonnage d’origine. Boîte moderne.155 x 98 mm.
Très rare édition originale du premier livre sorti de l’imprimerie catholique de Bangkok. L’un des tout premiers témoignages de l’essor de l’imprimerie en Thaïlande. Il semble difficile de déterminer précisément la date des débuts de l’imprimerie en Thaïlande. Gérald Duverdier, dans « La transmission de l’imprimerie en Thaïlande », article publié dans le « Bulletin de l’Ecole française d’Extrême-Orient », tome 68, 1980, remarque que les auteurs qui ont écrit sur ce sujet donnent des dates assez diverses : 1830, 1835, 1836, 1839, … Selon lui, le premier ouvrage imprimé au Siam serait un catéchisme rédigé par Mgr. Arnaud Antoine Gasnault, intitulé « Khâm son christang » et daté de 1796. Mais cette première tentative resta sans suite, et ce livre est devenu aujourd’hui introuvable. Puis G. Duverdier écrit : « les Robinson [missionnaires protestants américains] trouvèrent une petite maison portugaise près de la mission baptiste de Bangkok ; c’est probablement là que fut faite la première impression en caractères thaïs, le 3 juin 1836. C’était un tract de 8 pages avec l’exposé des principales doctrines chrétiennes […] L’impression du 3 juin 1836, une simple feuille rappelons-le, n’avait été qu’un essai ». Ce sont les missionnaires catholiques qui imprimèrent à Bangkok le premier livre à caractère non exclusivement religieux, en 1838 : le « Akson europa cheek tam phasa thai samrab dek ph’ung hat rien nangsu ». Il s’agit donc non seulement du plus ancien livre imprimé à Bangkok encore aujourd’hui en main privée, car le catéchisme de 1796 est devenu introuvable, et la brochure de 1836 qui ne comportait que 4 feuillets ne peut pas être considérée comme un livre, mais il s’agit aussi de la première impression thaïlandaise connue n’ayant pas un caractère exclusivement religieux. Le présent ouvrage a une fonction plus complexe que son titre le laisse entendre. Il semble avoir été rédigé à l’attention de prêtres catholiques Thaïlandais soucieux d’enseigner les bases de cette langue aux enfants étrangers. La première partie forme une introduction au langage thaïlandais et au système de numérotation utilisés dans l’enseignement (pp. 1 à 29) et révèle les dix règles à suivre par les étudiants (pp. 29 à 31) : 1. les villageois ne sont pas admis dans la salle de cours ; 2. les enfants doivent être sages et ne pas faire les idiots ; 3. les enfants doivent s’asseoir en rangs ; 4.le jeudi est un jour de congé ; 5. les enfants manquant l’école doivent recevoir une fessée ; 6. chaque année un mois de vacances sera fixé ; 7. tous les enfants doivent aller à la messe tous les jours ; 8. les professeurs doivent faire asseoir les enfants en rangs en alternant les garçons et les filles ; 9. les enfants devraient aller se confesser au moins une fois par mois à l’église et en profiter pour réciter le ‘doctrina’; 10. les enfants devraient balayer l’église 2 fois par semaine : le lundi et le samedi. Les pages 31 à 45 présentent des prières en latin et en thaï. La fin de l’ouvrage est consacrée aux instructions que les prêtres catholiques doivent respecter lors de la célébration de la messe (allumer les bougies, réciter telle prière, s’agenouiller, …). Il ne s’agit donc pas seulement d’un livre destiné à la formation des prêtres catholiques, mais aussi d’un manuel d’apprentissage du vocabulaire, de la prononciation et du système numéraire thaïlandais destiné aux enfants étrangers. Ouvrage de toute rareté conservé dans son cartonnage d’origine. Le présent ouvrage est absent des collections de la B.n.F. La plus ancienne impression faite à Bangkok conservée par la B.n.F. serait « Parables of the Lord Jesus », sous la signature de John Taylor Jones, avec la mention « 2e édition, 1839 », mais sans lieu d’impression. Cet ouvrage a été réalisé en caractères thaïs. OCLC ne répertorie aucun exemplaire de cet ouvrage. Provenance : Séminaire des missions étrangères (tampon rouge sur le feuillet de titre).
Reference : LCS-11579
Charmant album amicorum composé vers 1840 regroupant 40 gravures aquarellées aux sujets divers. S.n., s.l., probablement Paris, gravures datant de 1760-1835. In-folio oblong de 1 titre-frontispice et 40 ff. Chaque feuillet comporte une gravure contrecollée. Relié en plein chagrin bordeaux, dos à nerfs, deux fermoirs en métal ouvragé, tranches dorées. Reliure du milieu du XIXe siècle. 350 x 240 mm.
Superbe album amicorum réunissant 40 gravures aux sujets variés: les métiers, les jeux de l’enfance, des illustrations pour Paul et Virginie et Robinson Crusoé, des chinoiseries, des scènes tirées de la Bible … Le présent album comprend40 gravures par divers artistes qui représentent des sujets divers, parmi lesquels: -un titre-frontispice finement rehaussé à l’or, -6 gravures signées de Daumont: Dieu créa les animaux, Dieu forma la femme, Dieu forma l’homme, La Femme prit du Fruit de l’Arbre de la Vie, Dieu chassa Adam et Eve, Dieu fit sortir Adam du Jardin délicieux, -Le Grand Balet de l’Opéra, anonyme, -Le Printemps, anonyme, -Une planche représentant 6 métiers par J.-B. Jean, vers 1797, -Les Maris comères, à Paris chez Basset, vers 1805, -Le Jeu du Sabot et le Jeu de la Fossette, anonyme, -Le Jeu du Cheval fondu et le Jeu de l’Oie, à Paris chez Genty, vers 1818-1831 -4 gravures pour Paul et Virginie dessinées par Lambert et gravées par Legrand, à Paris, chez Genty, -l’Histoire de Robinson Crusoé en 1 planche divisée en 8 vignettes, à Paris, chez Basset, -les Petits Métiers parisiens en 1 planche divisée en 8 vignettes, à Paris, chez Basset, -les Personnages du Carnaval en 1 planche divisée en 8 vignettes, à Paris, chez Basset, -Les Petits Métiers et Artistes en 1 planche divisée en 8 vignettes, à Paris, chez Basset, -Les Contes de Perrault en 1 planche divisée en 6 vignettes, anonyme, -Les quatre parties du jour en 4 vignettes, anonyme, -4 vignettes pour Paul et Virginie, anonyme, -Le Spectacle de la Rue en 6 vignettes, à Paris, chez Basset, -Les Premiers pas de l’enfance, à Paris chez Boulard, vers 1810, -La Satisfaction maternelle, à Paris chez Boulard, vers 1810, -Les Soins maternels, à Paris chez Boulard, vers 1810, -9 planches de chinoiseries du milieu du XVIIIe siècle («A Paris, chez Crepy, rue Saint-Jacques», «A Paris chez Jacques Chereau»…) -La Femme mise à la raison par son mary. L’ensemble des 40 gravures réunies dans ce recueil ont toutes été finement aquarellées à l’époque. Émouvant recueil de gravures en vifs coloris de l’époque, constitué par un amateur au début du XIXe siècle.
Reference : LCS-16868
Précieux et unique album d’aquarelles aux coloris très vifs rehaussés d’or, dédié aux professions artisanales dans l’Inde du début du XIXe siècle. Inde, début du XIXe siècle. Album in-4 composé de (2) ff. bl. et de 60 aquarelles. Petite déchirure sans gravité à 2 planches. Relié en plein maroquin brun, encadrement et décor composés de motif végétaux dans un style oriental frappés à froid sur les plats. Dos anciennement refait. Reliure de l’époque. 277 x 180 mm.
[video width="1828" height="1028" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2016/11/Album-aquarelles-Inde-MD-version-site-web.mp4"][/video] Précieux album d’aquarelles constitué au XIXe siècle par un Lieutenant Britannique en poste en Inde et représentant principalement l’ensemble des professions artisanales telles qu’elles étaient alors pratiquées en Inde. L’album compte 60 superbes aquarelles d’une grande finesse d’exécution parmi lesquelles 10 représentent des souverains Sikhs aux costumes chatoyants et aux drapés élaborés, 40 les professions artisanales telles qu’elles étaient pratiquées au XIXe siècle en Inde et 10 des vues de monuments comme le Temple d’Or d’Amritsar, la tombe de Ranjît Singh, la Mosquée Dorée de Lahore au Pakistan, le Taj Mahal à Āgrā... La suite d’aquarelles consacrée aux métiers présente: un cordonnier, un forgeron, un potier, un tisserand, un ébéniste, un dresseur de serpent, un chasseur, un teinturier, des musiciens, un barbier, un boucher, etc. Chaque artisan est représenté en plein travail, entouré de ses outils et de ses réalisations en cours. Chaque scène offre une vision détaillée et réaliste de l’atelier de l’artisan, avec les divers outils et instruments qui lui sont nécessaires dans son travail accrochés au mur, posés sur une table ou à même le sol. Les aquarelles aux coloris particulièrement vifs et chatoyants ont été subtilement rehaussées à l’or et sont délimitées par un liseré peint. Les noms des personnages, des monuments et des professions représentés sont inscrits en persan à l’encre noire sous les cadres. Un rare témoignage de l’activité artisanale dans l’Inde du début du XIXe siècle. Recueil unique composé de 60 aquarelles peintes au début du XIXe siècle, dédié aux souverains de l’empire sikh et aux professions artisanales typiques de l’Inde de cette période, d’une grande valeur artistique et du plus haut intérêt pour l’histoire de l’artisanat. Provenance : ex libris manuscrit “L.S. Parry. Found by Lieutenant C.J. Tyler, R.A., in the Bagh Palace at Lucknow after the seige. 1856” sur la garde.
Reference : LCS-185
Très intéressant catalogue regroupant plus de 1500 échantillons de tissus proposés aux maisons de couture. France, vers 1920. In-folio regroupant plus de 1500 échantillons de tissus sur 171 pages. Quelques échantillons manquent. Relié en demi-toile grise de l’époque à coins. 475 x 320 mm.
[video width="1814" height="1020" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2016/11/Video-album-tissus-1920-MD.mp4"][/video] Très intéressant album d’échantillons présentant un assortiment très varié de tissus aux couleurs et aux motifs multiples : unis, rayés, quadrillés, écossais, ornés de décors géométriques, de motifs fantaisie, de fleurs stylisées, de dessins abstraits… Ce volume présente la collection annuelle proposée par une manufacture de tissus à l’un de ses clients, sans doute une maison de couture. Chacune des pièces collées dans l’album est numérotée afin de faciliter la commande passée par le client. Les motifs, destinés à être reproduits sur toute sorte de vêtements, sont ici imprimés sur de la soie, du satin, du crêpe et de la mousseline. Le présent album semble avoir été produit par une manufacture française (d’après les titres manuscrits présents en haut de chaque page : « dessin »), mais exporté aussitôt vers l’Allemagne. En effet, des annotations manuscrites et des commentaires ont été rajoutés en allemand tout au long du volume. Sans doute est-ce le signe de la prédominance française dans l’univers de la mode au lendemain de la guerre. Bel ensemble d’échantillons d’étoffes, conservé dans sa reliure de l’époque, qui révèle les goûts vestimentaires des Européens au lendemain de la première guerre mondiale. Cet échantillonnage de la production française, des étoffes les plus communes aux modèles plus chatoyants des fabriques de soieries, apporte une contribution précieuse aux historiens de la mode et du costume. Ce type d’ouvrage est d’ailleurs convoité par toutes les grandes maisons de mode et par les historiens du tissu.
Reference : LCS-17530
Rare et bel album sur la vie cubaine des années 1850, entièrement lithographié en couleurs, conservé dans sa très décorative reliure en velours vert orné de fers rocailles dorés. [Berlin ou Hambourg], Storch & Kramer pour May y Cia, s.d. [c. 1851].Petit in-folio oblong contenant 1 titre en chromolithographie, 27 chromolithographies, une carte dépliante de l’île et un plan dépliant de La Havane (infime déchirure ds. la marge bl.). Relié en velours vert de l’éditeur, large encadrement rocaillé en or autour des plats avec titre en lettres dorées au centre, tranches dorées. Reliure de l’époque.242 x 342 mm.
L’une des deux éditions pirates imprimées en Allemagne vers 1850 de l’un des tout premiers témoignages de la vie quotidienne à cuba au XIXe siècle.Palau 5421 ; Sabin 17748 (pour l’autre édition pirate, illustrée de 26 planches).Les 27 planches en couleurs de ce recueil sont inspirées de celles du lithographe Frédéric Mialhe illustrant son voyage à Cuba dans les années 1847-1848 (Viaje Pintoresco al Rededor de la isla de Cuba. Havana, 1847-1848).D’une grande variété, elles représentent des vues de La Havane, de ses ports et de ses côtes (11 planches), mais surtout des scènes de la vie quotidienne, tels un combat de coq ou une corrida par exemple.Les 27 vues sont les suivantes : 1. Morro y entrada puerto de La Habana ; 2.Vista de La Habana ; 3. Vista de La Habana, parte de Estramuros ; 4-6. Habana ; 7. Plaza de armas ; 8. Puertas de Monserrate ; 9. Teatro de Tacon y parte del paseo de Isabel II ; 10. Fuente de la India en el paseo de Isabel II ; 11. Alameda de Paula ; 12. El quitrin ; 13. El panadero y el malojero ; 14. El casero ; 15. Valla de gallos; 16. Dia de reyes ; 17. El zapateado ; 18. Matanzas; 19. Morro y entrada del puerto de Santiago de Cuba; 20. Vista genl. de la ciudad y montanas de Baracoa; 21. Cercanias de Baracoa ; 22. Vista de la iglesia mayor y de la ermita del buen viaje ; 23. Vivienda de los pescadores de esponjas (les pêcheurs d’éponges); 24. Trinidad ; 25. Corrida de toros (combat de taureaux) ; 26. Vista de una casa de Calderas ; 27. Vista de una vega de tabaco (vue d’une plantation de tabac).Chaque planche est réalisée en chromolithographie et est accompagnée d’une légende en espagnol.Les planches de l’autre édition pirate de ce recueil, également imprimée en Allemagne à la même période, sont seulement au nombre de 26, présentent beaucoup moins de détails dans l’exécution et ne sont pas en chromolithographie.Ce précieux recueil est complété par une carte détaillée de l’île de Cuba ainsi que par un plan précis de la ville de La Havane, avec les noms de toutes les rues et même les numéros des habitations.Rare et bel album sur la vie cubaine des années 1850, entièrement lithographié en couleurs, conservé dans sa très décorative reliure en velours vert orné de fers rocailles dorés.
Reference : LCS-16804
L’Art de bien vivre et de bien mourir, catalogué il y a 42 ans par Georges Heilbrun. De la bibliothèque Edmée Maus. Paris, vers 1530. Lyon, Jaques Moderne dit Grad Jaques, s.d. [vers 1530]. In-8 de (36) ff. (A-I4) dont 1 titre gravé dans une bordure, gothique à longues lignes, 12 gravures sur bois à pleine page, ptes. déchirures à 3 ff. sans manque, pte. restauration dans la partie supérieure du f. B3. Maroquin brun janséniste, dos lisse avec le titre doré en long, filet doré sur les coupes, triple filet doré intérieur, tranches dorées. Gruel. 162 x 113 mm.
Rare édition de l’Ars Moriendi « Art de bien vivre et de bien mourir » illustré de xylographies, petit livre de piété dont on ignore l’auteur et la date de composition, et dont il y eut plusieurs traductions. Dutuit, Livres xylographiques, I, p.62 ; Graesse, Trésor de Livres rares, 47 ; Brunet, I, 512 ; Baudrier, XI, 516-517 et 512 ; Pogue, Jacques Moderne, n°67. Guillaume Tardif, lecteur de Charles VIII, fut, selon Émile Mâle, l’auteur de cette libre traduction du texte des anciennes éditions xylographiques, dans laquelle le latin concis et obscur est « traduit, expliqué, développé par un véritable écrivain qui parle une langue grave et un français déjà classique ». Les premiers exemplaires de « l’Ars Moriendi » illustré apparaissent vers la moitié du XVe siècle avec des xylographies d’une efficacité tellement dramatique qu’elles ont contribué, à elles seules, beaucoup plus que le texte, à la diffusion très importante du petit livre : chaque image est placée en regard du texte, et illustre tour à tour la tentation du diable et la bonne inspiration de l’ange agonisant. Au fil des décennies (une des dernières éditions est de 1538), l’Ars devient un genre littéraire, et cependant il tend à se cristalliser, tandis que les illustrations deviennent de plus en plus grossières et se simplifient au maximum ; toutefois quelques thèmes du drame qui se déroule dans l’âme du fidèle au moment du trépas, représentés par l’ars moriendi, sont accueillis dans les traités contemporains sur les « novissima », lesquels, outre les thèmes, qui sont propres à l’Ars, en contiennent d’autres (Ubi sunt, de la description de l’agonie, etc.). L’esprit et la substance des artes moriendi passèrent aussi dans bien d’autres livres de piété, et il survécut quelque chose d’eux dans les innombrables exhortations aux malades et aux moribonds qui furent publiées, surtout en France, au cours du XVIIe et XVIIIe siècles. Cette curieuse édition contient en plus de « l’Ars moriendi » « les Dix et les Cinq commandements » et « les Fantaisies du monde », de Guillaume Alexis. L’iconographie saisissante comprend 12 grands bois à pleine page, reprenant les bois primitifs du maître de « l’Ars moriendi » de Jean Siber, reproduits par Claudin III, 210 à 212 et 445, 446 et Baudrier, XI, 512. Deux petits bois représentent Moïse sur le feuillet de titre et la Crucifixion. Précieux volume provenant de la bibliothèque Edmée Maus, avec ex libris. Il fut catalogué il y a 42 ans au prix considérable de 42 500 F (7 000 €) (cat. 39, 1973, n°9) par Georges Heilbrun.
Reference : LCS-18485
Précieux exemplaire de ce rare ouvrage sur l’art de trancher, particulièrement grand de marges. Amsterdam, Hieronymus Sweerts, 1664. In-12 oblong de: 1 frontispice gravé, 96 pages, 31 planches hors texte gravées sur cuivre (comme souvent sans la planche dépliante), qq. taches sur le frontispice. Conservé dans sa brochure de la fin du XVIIe siècle, petit manque à l’angle supérieur gauche du premier plat. 101 x 154 mm.
Rare édition originale du premier livre enseignant à l’aristocratie hollandaise les arts de la table et la pratique de l’écuyer tranchant. Witteveen & Cuperus 6510; Waller 1790 ; Vicaire, 870-871 ; Bitting, 530 ; Cagle, 1080 ; 116 Uncommon Books on Food and Drink, 33 ; Landwehr, n° 17. «Le dessein de l’ouvrage est semblable à celui de ‘l’Art de Trancher la Viande’ du manuel manuscrit de Jacques Vontet de la première moitié du dix-septième siècle, inspiré lui-même du ‘Trinciante’ de Mathia Giegher de 1639, mais s’en différencie tant par son objet et son traitement que par son iconographie. L’illustration, gravée au burin, comporte 32 figures enseignant la manière de découper volailles, gibiers, viandes, poissons, jambon, langouste, voire artichauts, tartes et gâteaux; contrairement à ses modèles antérieurs, elle ne présente pas de planche de fruits. Le frontispice montre un seigneur devant une table garnie; debout à ses côtés, un écuyer découpe une volaille; à droite, un chien se jette sur des reliefs; le titre est inscrit sur la retombée antérieure de la nappe.» (Pierre Berès, catalogue 82, Nourritures). Exemplaire de premier état, dont la préface n'est pas encore signée des initiales de l'auteur, marchand de livres et d'images. Hieronymus Sweerts (1629-1696), libraire, graveur et poète, témoigne en préface que c'est par émulation qu'il a voulu donner à ses compatriotes ce traité, à l'instar de ceux utilisés par les Italiens, Allemands et Français. De fait, la suite des planches qu'il a sans doute gravées lui-même est issue du fameux Il Trinciante de Matthias Giegher (Padoue, 1621), source vive de tout l'art de trancher européen des XVIIe et XVIIIe siècles. Il annonce la publication d'une seconde partie, consacrée à l'art de trancher les fruits, qui n'a jamais vu le jour. Il se targue de faire connaître comment découper dans l'assiette et sans fourchette, ce qui, selon lui, n'a jamais été pratiqué auparavant. «Le frontispice représente un seigneur à table: debout près de lui, un écuyer-tranchant découpe, au bout de la fourchette, une volaille. Sur la nappe de la table, on lit: ‘De Cierlijcke Voorsnydinge Aller Tafel Gerechten’ et au-dessous, sur une seule ligne: ‘t’Amsterdam by Hieronymus Sveerts, Bock…’. Il est à noter que dans certaines éditions du ‘Cuisinier français’ de La Varenne, notamment dans celle d’Amsterdam, Pierre Brunel, 1712, le frontispice est analogue sans être tout à fait semblable.» (Vicaire, Bibliographie gastronomique, 870-871) L'art de trancher illustré de 31 planches gravées sur cuivre. La suite hors texte est précédée d'un remarquable titre-frontispice figurant une table dressée où le maître de maison admire la dextérité de son officier de bouche, découpant une volaille in alto. Il donne à voir, poule, dinde, faisan, canard, oie, tête de sanglier, tête de veau, cuissot d'agneau, jambon, homard, perche, brochet, artichaut, tarte, et pâté en croûte, entre autres. Après la préface, l'auteur explique la nature exacte des différents couteaux à tailler. Il exhorte ensuite l’officier de bouche à ne pas se déchaîner comme un escrimeur, mais à travailler calmement et surtout avec des mains bien lavées et, surtout, à ne pas se lécher les doigts. En 96 pages, 49 exemples sont décrits et illustrés par des gravures sur cuivre très instructives. Volailles, gibiers, porcs, poissons et pâtisseries sont soumis au couteau à prédécouper. OCLC recense en Institutions publiques 5 exemplaires aux Pays-Bas et celui de la British Library ; les exemplaires datés par erreur 1660 sont des réimpressions postérieures à 1668. Il en va de même pour l'exemplaire Marcus Crahan, présenté comme l'édition originale. Précieux exemplaire de ce rare ouvrage sur l’art de trancher, particulièrement grand de marges. Provenance : de la bibliothèque du Vicomte de Cossette avec son ex libris héraldique.
Reference : LCS-6279
Plus de 450 déguisements et accessoires de fête imprimés en couleurs vives en 1926. Rare catalogue de vente imprimé à Paris dans l’entre-deux-guerres. Paris, Omnium Français de Publicité, 1926.Petit in-folio de 24 planches imprimées en couleurs. Conservé broché tel que paru, dans sa couverture souple en papier de ton orange vif, titre «Carnaval» et figure d’une femme masquée d’un loup noir sur le plat supérieur. Trois tampons apposés sur le plat supérieur. Couverture d’origine.315 x 210 mm.
Rare témoignage du commerce des déguisements et accessoires de fête à Paris pendant les années folles. Catalogue de vente publié par un marchand de déguisements français à l’occasion du carnaval de 1927, bien complet de ses 24 planches au format in-folio présentant plus de 450 articles. Une table des matières répertorie au verso de la couverture les nombreux articles figurant au catalogue : loups et dominos, masques en carton pour enfants, hommes et femmes, demi-visages et nez, masques en jersey, masques artistiques, barbes et moustaches, perruques, tambourins, grosses têtes colin-maillard, articles pour décoration de chars, nombreux costumes (clowns, Pierrots, Arlequin, cow-boy, Marquise, Paysan Normand, Carmen, Colombine, Fée, Pêcheur, Bécassine, …), coiffures diverses, coiffures en papier, articles de noël (costume de Père noël, sabots de noël, …) etc. Chaque article de déguisement proposé à la vente est illustré en couleurs. Le présent exemplaire contient encore sur la première page le coupon de remise confidentielle de 40% effectué par le vendeur. Le carnaval et les soirées déguisées étaient très en vogue pendant l’entre-deux-guerres, période durant laquelle les divertissements étaient vivement recherchés pour oublier les affres de la guerre. Hommes et femmes se rendaient au cinéma, dans les salons, dans les « dancings », pour danser, rire et faire la fête. Le présent catalogue est tout à fait représentatif de l’atmosphère qui règne encore à Paris à la fin des années folles et à la veille du krach de 1929. Précieux catalogue entièrement imprimé en couleurs, présentant toute la gamme de masques, déguisements et accessoires de fête disponibles en France pour le Carnaval de 1927.
Reference : LCS-17410
Rare et luxueux catalogue de vente d’un fabricant de parfums et produits cosmétiques parisien abondamment illustré de plus de 400 échantillons en couleurs et rehaussés d’or. Paris, milieu du XIXe siècle. Paris, [v. 1840-1856].In-4 oblong de 20 double-pages numérotées. Relié en chagrin vert, double filet or encadrant les plats, nom de l’entreprise de parfumerie ainsi que son adresse frappés or sur le plat supérieur. Reliure de l’époque présentant quelques traces d’usure.237 x 305 mm.
Superbe catalogue d’échantillons de parfums et produits cosmétiques du milieu du XIXe siècle, présentant la collection de produits proposés à la vente par la maison parisienne Maugenet et Coudray.Rare témoin de la richesse et du luxe des marchandises produites dans ce secteur au XIXe siècle, il était utilisé comme catalogue de vente par ce marchand français.Ce recueil unique présente plus de 400 produits cosmétiques reproduits en lithographie, tels que des savons multiples, des baumes à lèvres, des crèmes de Perse, des parfums, des huiles pour les cheveux, des huiles aux fleurs, de la brillantine, des pommades diverses, des lotions pour les cheveux, des extraits de senteur, des eaux de lavande et de Cologne, des eaux de toilette, des dentifrices, des poudres pour le teint, des crèmes pour la moustache, …Chacun des produits a été colorié et un grand nombre d’entre eux porte une étiquette gaufrée à l’or.Ils sont tous numérotés à la main afin de faciliter les commandes des clients, comme l’explique la note manuscrite inscrite au début du volume : “Carnet n°27348. Avoir soin de nous indiquer le numéro du carnet avec le numéro de l’article. ”La petite parfumerie M. Maugenet & E. Coudray s’établit à Paris vers 1810. Au cours du XIXe siècle, Maugenet & Coudray, anciennement appelé Dela Salle & Chaulin, devint l’un des plus grands exportateurs de parfums et cosmétiques de luxe.Edmond Coudray, un docteur-chimiste, voyageait dans le monde entier pour rapporter des produits exotiques. En 1837, la maison de Coudray devint le fournisseur officiel de la cour Britannique.Maugenet et Coudray restèrent associés jusqu’en 1856, date à laquelle Maugenet décida de quitter la compagnie. Ils ouvrirent ensuite un petit magasin de cosmétiques et de parfums situé au 348 rue Saint-Honoré à Paris en 1882. L’entreprise produisait de nombreuses présentations luxueuses et remporta de nombreux prix. Ils gagnèrent deux médailles d’argent à l’Exposition de 1882 pour leur eau de Cologne.Les Parfums Coudray restèrent une affaire familiale jusqu’en 1908, date à laquelle la compagnie fut acquise par Edouard Colmant.Après la seconde guerre mondiale la maison fut à nouveau très active grâce à des formules de parfums ayant survécu.Current Literature, Volume 5, 1890:"Coudray, Lubin and all cologne makers though the house of famous for extracts for the Coudray for sachet powders and soaps...The amber and distilled lavender waters made by Coudray are also excellent...The most famous French sachet powders are those made by Coudray. There is more violet powder sold than all other sachet powders put together. Heliotrope is next to violet in popularity and after that comes white rose and jockey club. In the original packages, Coudray's powders come in no smaller size than a quarter of a pound. Violet powder is not a lasting perfume but may be improved in fragrance and made more lasting by adding to it one-half its bulk of orrisroot powder. This is an excellent sachet for the linen closet and is considerably less expensive than pure violet powder...Lubin, Coudray, and Pinaud of Paris the most famous manufacturers of French soaps. Lubin's violet and other soaps need no recommendation. Coudray and Pinaud both make delightful lettuce soaps one which is just now among the most popular of fine perfumed soaps...All Coudray's soaps may be safely recommended..."Lorsque Coudray arrive, « la maison prend alors une extension extraordinaire : créations sur créations, le soin apporté aux articles même les plus simples, le bon goût remplaçant les objets criards et sans élégance qui caractérisaient autrefois l’article d’exportation, la publication d’un catalogue illustrée, fait tout nouveau en parfumerie, la fondation d’une usine modèle à Saint-Denis, à côté de cela les qualités du chef de la maison, sa rondeur en affaires, sa probité rigoureuse, une régularité sans démenti, voilà les principales traces de cet édifice commercial. »Dans le monde précieux de la Maison Coudray, tout n’est que luxe et douceur, fantaisie et volupté. Un univers féminin tout en délicatesse dédié à la beauté des femmes depuis 1822. Sous le règne de Louis XVIII, Edmond Coudray, médecin-chimiste, devient fournisseur en eaux de Cologne, crèmes, savons, onguents et autres pommades des cours royales d’Angleterre, de Belgique, d’Italie, d’Afrique, du Portugal, du Brésil et de Russie.Coudray devient l’une des cinq plus grandes parfumeries du 19ème siècle. Précieux et rare témoignage de l’engouement pour les produits cosmétiques de luxe en Europe au milieu du XIXe siècle.
Reference : LCS-8503
Rare et luxueux catalogue de vente d’un fabricant de parfums et produits cosmétiques abondamment illustré de plus de 775 échantillons en couleurs et rehaussés d’or. Francfort, 1898. [CATALOGUE DE PARFUMS ET COSMETIQUES]. J.G. Mouson & Cie. Parfumerien & Toiletteseifen. Francfort, [1898]. In-folio de (1) feuillet de titre, xii pp., 106 pp. Relié en demi-chagrin bordeaux à coins, plats de percaline verte, nom de l’entreprise frappé au centre du plat supérieur, dos lisse. Reliure du XXe siècle. 430 x 310 mm.
Superbe catalogue datant de la fin du XIXe siècle, qui présente la collection de parfums et produits cosmétiques proposés à la vente par la maison allemande Mouson. Rare témoin de la richesse et du luxe des marchandises produites dans ce secteur au XIXe siècle, il était utilisé comme catalogue de vente par ce marchand allemand. Ce recueil unique présente plus de 775 cosmétiques tels que des savons multiples, des parfums, des huiles pour les cheveux, des huiles aux fleurs, de la brillantine, des pommades diverses, des lotions pour les cheveux, des extraits de senteur, des eaux de lavande et de Cologne, des eaux de toilette, des dentifrices, des poudres pour le teint, des crèmes pour la barbe, … Fondée en 1798, l’entreprise Mouson & Cie était l’une des plus importantes de son secteur avec un catalogue proposant plus de 700 produits variés en 1898. L’entreprise de Johann Georg Mouson s'était développée progressivement jusqu’à devenir universellement connue au XIXe siècle avec des établissements à Paris et Londres. Lors des expositions universelles de 1862 à Londres, de 1873 à Vienne, de 1879 à Sidney et avant tout en 1900 à Paris, les savons et parfums de la société Mouson étaient toujours exposés. Ses savons aux parfums exotiques (depuis ceux à la violette ou au lilas blanc, jusqu’à ceux influencés par la mode japonaise tel le Mikado ou le Kananga) étaient très célèbres. Un autre de leurs produits phares était leur eau de lavande. Au XIXème siècle, les catalogues de cette société se distinguent par une multiplicité de produits les plus divers. Dans le présent catalogue, datant de 1898, plus de 700 articles sont mentionnés. Le choix proposé s’étend des simples savons bon marché aux savons fins ou médicaux jusqu'aux parfums exotiques. Il est également intéressant de remarquer que les étiquettes des produits présentés sont écrites dans différentes langues afin de toucher la clientèle la plus vaste possible: les notices sont ainsi écrites en français, anglais, allemand, … afin de pouvoir être exportés dans le monde entier. L’ensemble des 775 échantillons finement gravés ont été mis en couleurs à l’époque et la plupart d’entre eux ont été rehaussés d’or. Bel exemplaire de ce rare témoignage de l’engouement pour les produits cosmétiques de luxe dans le monde à la fin du XIXe siècle.
Reference : LCS-4422
Plus de 180 outils et ustensiles dessinés et mis en couleurs vers 1850. Un recueil unique du plus haut intérêt pour l’histoire des techniques et de l’artisanat. France, milieu du XIXe siècle. Grand in-8 oblong de (60) ff. et (7) ff. plus petits reliés à la suite. Quelques déchirures anciennement restaurées, quelques salissures. Relié en pleine basane verte, encadrement d’un filet à froid sur les plats, dos lisse. Reliure de l’époque. 243 x 171 mm.
Rare témoignage du commerce des outils et ustensiles dans la France du milieu du XIXe siècle. Recueil unique, regroupant plus de 180 outils et ustensiles répartis sur 67 feuillets au format grand in-8 oblong, présentant l’inventaire des outils disponibles chez un quincailler français dans les années 1850. Il était utilisé comme catalogue de vente par un marchand. Plus de 180 outils, des plus simples aux plus sophistiqués furent ici finement dessinés et coloriés à l’époque par le marchand lui-même. Ces dessins offrent une vision très nette des formes et des couleurs des nombreux ustensiles alors proposés à la vente : tournevis, vis, scies, écrous, têtes de marteaux, burins, chevilles, tenailles, clous, forets, perceuses, mèches, pinces, enclumes, haches, moulins à café, couteaux, truelles, cadenas, limes, ciseaux à bois, manivelles … Presque toutes les illustrations sont numérotées, et certains objets sont disponibles dans différentes couleurs comme par exemple les moulins à café ou encore les perceuses. Le présent recueil, produit vers le milieu du XIXe siècle, est un très intéressant témoignage de la fabrication traditionnelle des outils en France et nous permet d’évaluer l’évolution de leurs formes et de leur efficacité. Recueil unique, entièrement dessiné et mis en couleurs à l’époque par un quincailler français. Il est du plus grand intérêt non seulement pour l’histoire des techniques et du bricolage au milieu du XIXe siècle, mais aussi pour l’artisanat. Quelques annotations manuscrites ajoutées en français par le marchand en marge de certaines illustrations (« fumé rouge », « rouge vif », …) nous confirment l’origine française du présent catalogue de vente.
Reference : LCS-18371
Reference : LCS-18531
Reference : LCS-18425
Reference : LCS-16337
Précieux exemplaire imprimé sur satin par Didot l’aîné. Paris, de l’Imprimerie de Didot l’Ainé, 1789. Placard in-folio imprimé sur satin. Le discours est surmonté d’une frise composée d’un quadrillage orné de petites fleurs, avec en son centre un médaillon orné des armoiries royales. De chaque côté, le discours est encadré par une colonne de fleurs surmontée du portrait de Louis XVI à gauche et de Marie-Antoinette à droite. Deux petits accrocs. Conservé dans un cadre ancien doré. 525 x 385 mm.
Tirage non cité, imprimé sur satin par Didot l’aîné, alors que le tirage normal sur papier sortait des presses de l’Imprimerie royale. Face à une situation politique et financière catastrophique, Louis XVI se voit contraint de convoquer les Etats généraux, cette assemblée des trois ordres – noblesse, clergé et Tiers Etat –, qui seuls peuvent décider la levée de nouveaux impôts et engager la réforme du pays. Leur ouverture, le 5 mai 1789 à Versailles, marque celle de la Révolution Française. Le 4 mai 1789, a lieu à Versailles la dernière grande cérémonie d’Ancien Régime : la procession des Etats Généraux. Le 5 mai, commence la séance solennelle d’ouverture. Convoqués depuis le 5 juillet 1788, les Etats Généraux n’ont pas été réunis depuis 1614 ! Une salle provisoire à colonnes a été érigée derrière les Menus Plaisirs de l’avenue de Paris. Contrairement à la gravure célèbre, la salle est minuscule. Le roi, entouré de la reine et des princes du sang, trône au fond de la salle sous un dais majestueux. Les députés siègent autour sur plusieurs rangs. Ceux du Tiers Etat y donneront naissance en juin, avec quelques-uns du clergé, à la première Assemblée nationale. Louis XVI ouvre la séance par un discours dans lequel il rappelle les circonstances qui l’ont conduit à cette convocation et ce qu’il attend des Etats Généraux. En roi pacifique, il se déclare « le premier ami de ses peuples ». Certes, le Roi abordera dans son discours les problèmes économiques que le pays traverse, mais s’abstiendra d’évoquer les réformes politiques attendues sur le vote des députés. Mécontent de ce piètre discours sans ambition de réformes, et conscient des attentes du pays, le Tiers Etat prendra les choses en main. La Révolution est en marche… « Quand Louis XVI arriva au centre de l’estrade, dans la Salle des Menus-Plaisirs, des Acclamations le saluèrent, mais pas un cri ne fut poussé en l’honneur de la Reine qu’on crut voir pleurer. Debout et découvert, le Roi adressa aux députés ce bref discours […] qui témoigne des sentiments dont Louis XVI était animé. […] Ferme, prudent et généreux langage ! On en attendait un autre et ce fut une déception pour beaucoup ! Sagement, le roi avait mis les députés en garde contre les nouveautés. Il avait parlé de finances – c’était la préoccupation la plus actuelle – il avait parlé autorité – c’était, bien qu’ils s’en défendissent, le plus grand besoin des esprits.» (F. Patat, Le Calvaire de Louis XVI). « M. d’Estaing a fait présent à chacun des membres de l’assemblée générale de la commune de Paris, d’un exemplaire du discours prononcé par le roi à l’assemblée nationale le 5 Mai, imprimé superbement, sur du satin, et orné des portraits du roi et de la reine. On lit autour du premier, ce vers de M. de la Harpe : ‘Père de ses sujets, il en est le modèle.’ Autour de celui de la reine, cet autre vers : ‘Une sage au rang suprême a trouvé tout en elle. » (J.-P.-L.- de Luchet, Mémoires pour servir à l’histoire de l’année 1789, p. 283). Aristocrate et militaire français, le Comte d’Estaing (1729–1794) servira son pays pendant les guerres de Succession d’Autriche, la campagne dans l’Océan Indien et de l‘autre côté de l’Atlantique. Après une carrière sur le terrain aux résultats en demi-teinte, il est nommé en 1789 commandant de la garde nationale de Versailles où il jouera un rôle équivoque. Précieux exemplaire, imprimé sur satin, du discours historique prononce par le Roi à la veille de la Révolution Française.
Reference : LCS-18416
La plus belle édition ancienne des Exhortations et instructions chrétiennes de Bourdaloue. A Paris, Aux dépens de Rigaud, Directeur de l’Imprimerie Royale, 1721-1723. 2 volumes in-12 de : I/ (2) ff., 520 pp., (14) ff.; II/ (6) ff., 474 pp., (13) ff. Maroquin olive, dentelle en encadrement sur les plats avec fleurons d’angle, armes frappées or au centre, dos lisses ornés de fines roulettes et de fleurs dorées, filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, doublures et gardes de soie rose, tranches dorées. Riches reliures à dentelle du règne de Louis XV attribuables à Derome. 166 x 125 mm.
La plus belle édition ancienne des Exhortations et instructions chrétiennes de Bourdaloue. «Cette édition in-12 est la meilleure de ce format» (Brunet, I, 1175). A partir de 1670, Bourdaloue devint «prédicateur du Roi». On sait en effet que, chaque année, à la fin du Carême, le grand aumônier présentait à Louis XIV une liste des orateurs sacrés qui avaient été les plus suivis à la ville; le roi désignait lui même deux orateurs l’un pour l’Avent, l’autre pour le Carême. Ceux-ci conservaient par la suite le titre de prédicateur du Roi. Il était de tradition qu’un sermonnaire ne revint pas plus de trois fois devant la Cour. Bossuet y avait prêché quatre fois, Bourdaloue tint la chaire de la chapelle royale jusqu’à dix fois. Il prêcha en effet devant le roi les Avents de 1670, 1684, 1686, 1689, 1691, 1693, ainsi que les Carêmes de 1672, 1674, 1675, 1680 et 1682. La faveur dont il jouit dépassa donc de beaucoup celle de Bossuet et, à n’en juger que par le succès qu’il eut en son temps, on peut dire que Bourdaloue fut sinon le plus grand prédicateur du siècle de Louis XIV, du moins le plus suivi. Les contemporains, et particulièrement Madame de Sévigné, dans ses Lettres, se font les échos des triomphes de cet homme qui sut cependant rester modeste. Bossuet lui-même appréciait fort ses mérites, puisqu’il tenta à plusieurs reprises de l’attirer dans son diocèse. Autre attrait, la sûreté du style et de la parole, qui complète la rigueur de sa pensée. De plus, Bourdaloue reste toujours accessible; il est constamment proche de son public, il le connaît admirablement, il en sait les points faibles – et Madame de Sévigné pouvait écrire: «Il frappe comme un sourd…Sauve qui peut!» Autre mérite fort sensible de son temps, Bourdaloue émaille ses sermons de portraits, peints sur le vif; il évoque le courtisan dans sa pensée quotidienne, dans son attitude vis-à-vis de ses devoir religieux. Enfin, - et c’est là sans doute le plus important, - Bourdaloue est un moraliste chrétien; il est le moraliste chrétien par excellence du siècle de Louis XIV. La connaissance des Ames acquise dans la direction spirituelle des consciences, il la met à profit dans ses Sermons. Sa morale est essentiellement pratique, toujours précise et particulière. Dans l’analyse des passions, il vaut La Bruyère et parfois le dépasse. Il est certain que son influence pratique et immédiate fut très grande sur la vie de ses contemporains. Merveilleux exemplaire relié en maroquin olive à dentelle de l’époque pour Madame Victoire, la fille du roi Louis XV, attribuable à Derome. Il figure sous le n°15 du catalogue des livres de la bibliothèque de Madame Victoire reproduit dans Quentin-Bauchart (Les Femmes bibliophiles de France, p. 160) et y est ainsi décrit: «Charmant exemplaire admirablement conservé, et portant l’ex libris de Madame Victoire collé à l’intérieur de chaque volume (ici anciennement décollé). Bibliothèque de Versailles. Réserve.» «Madame Victoire était belle et très gracieuse. «Son accueil, son regard, son sourire étaient d’accord avec la bonté de son âme». Elle vivait avec la plus grande simplicité. Sans quitter Versailles, sans faire le sacrifice des commodités de la vie, ni de la moelleuse bergère à ressort qu’elle ne quittait jamais et qui la perdait, disait-elle, elle n’oubliait aucun devoir, donnait aux pauvres tout ce qu’elle possédait, et se faisait adorer de tout le monde. On raconte qu’elle n’était pas insensible à la bonne chère, mais elle rachetait ces péchés de paresse et de gourmandise par une humeur toujours égale et par une inépuisable bienveillance. M. le baron Jérôme Pichon possédait également un catalogue manuscrit de la bibliothèque de Mesdames, celui de Madame Victoire, dont les livres ne sont pas moins intéressants que ceux de Madame Sophie. Quelques-uns sont remarquables : les Fables de la Fontaine avec les figures d’Oudry, reliées en maroquin vert à large dentelle sur les plats, la Représentation des Fêtes données par la ville de Strasbourg, à l’occasion de la convalescence du Roi, magnifique volume in-folio relié en mosaïque par Padeloup, et le Bourdaloue, relié par Derome, également de la Bibliothèque de Versailles, sont des livres de premier ordre. La plupart, comme on le verra dans la description que nous en faisons plus loin, sont dignes de prendre place dans les meilleures bibliothèques.» (Quentin-Bauchart, Les Femmes bibliophiles de France, pp. 123-130).
Reference : LCS-17479
Superbe exemplaire, à l’état neuf, regroupant en 10 volumes la totalité des 864 estampes de onze années de la revue (1803 à 1813), présentant les costumes aquarellés à l’époque à la main, conservé dans ses reliures fraiches et chatoyantes du temps. Francfort-sur-le-Mein, An XII [1803] à 1813.10 volumes in-8 regroupant 864 planches au total :-An XII : 85 pl. numérotées de 500 à 584.-An XIII : 84 pl. numérotées de 585 à 668. Pte. tache à la pl. 656.-An XIV-1806 : 107 pl. numérotées de 669 à 776.-1807 : 84 pl. numérotées de 777 à 860, ptes. taches aux pl. 808, 839.-1808 : 84 pl. numérotées de 861 à 944.-1809 : 84 pl. numérotées de 945 à 1028, qq. rousseurs aux pl. 945, 1004, 1028.-1810 : 84 pl. numérotées de 1029 à 1112.-1811 : 84 pl. numérotées de 1113 à 1196. Pte. tache à la pl. 1185.-1812 : 84 pl. numérotées de 1197 à 1280.-1813 : 84 pl. numérotées de 1281 à 1364. Pte. tache pl. 1364.Exemplaire relié à l’époque sans le texte explicatif. Qq visages dessinés au crayon sur les planches de chapeaux.Reliés en demi-maroquin vert à grain long à coins, dos lisses richement ornés, pièces de titre de maroquin rouge. Reliure de l’époque.202 x 124 mm.
Les années 1803 à 1813 du Journal des dames et des modes inspiré de la Revue de La Mésangère.Colas 1565 ; Lipperheide, zb 15 ; Hiler, 486.« Commencé en juin 1797, ce journal a été continué sans interruption jusqu’à la fin de 1829. Il en paraissait tous les cinq jours un numéro orné d’une jolie figure coloriée représentant un costume, et le numéro du 15 de chaque mois renfermait même deux planches, ce qui faisait 72 numéros avec 84 planches pour l’année entière, dont le prix était de 35 fr. » (Brunet, III, 795).« Cette publication, format in-octavo, était accompagnée de gravures de mode intitulées ‘Costumes parisiens’. On se contenterait des gravures, pour le cas où le texte manquerait ». (Bulletin du bouquiniste, année 1857).Ce journal parut sans discontinuer de 1797 à 1829. C’est l'une des premières revues de mode illustrées françaises.Son modèle, la revue La Mésangère vit le jour à Paris le 20 mars 1797, fondé par le libraire Séllèque et Madame Clément, avec La Mésangère comme collaborateur pour les gravures.Ce périodique a paru sous plusieurs noms : Journal des dames, Costumes parisiens, Journal des modes ou Journal des dames, Journal de la Mésangère et enfin Gazette des salons pour ses dernières parutions.Le retour à la liberté vestimentaire s'accompagna en 1797 de l'apparition de revues spécialisées : Tableau général du Goût, des Modes et Costumes de Paris, de Francesco Bonafide, et Le Journal des Dames et des modes, lancé par le libraire Jean-Baptiste Sellèque que rejoignit l'abbé La Mésangère. Ce dernier touchait à tous les aspects de la revue, dessinant, composant les légendes des illustrations, rédigeant des articles. Il courait Paris à l'affût de nouveautés dont il faisait ensuite le blâme ou l'éloge dans le Journal des dames. En effet, la royauté disparue, ce n'était plus la cour qui faisait ou défaisait la mode, mais les endroits courus de la capitale, promenades, théâtres, bals, où l'on s'affichait dans des tenues nouvelles et audacieuses élaborées par les couturiers, couturières et « modistes ».Le journal connut son apogée sous le consulat et l'empire. Entouré d'une cour somptueuse, qui aspirait à rivaliser avec celle de l'ancien régime mais manquait parfois d'assurance et de discernement, Napoléon le recommandait comme guide du bon goût. Des actrices, comme la toute jeune Mademoiselle George mettaient en valeur les créations des modistes que consultait La Mésangère. Les dames de la cour adoptaient ces nouveaux modèles que les autres femmes copiaient à leur tour. Le goût des modes à l'antique, auxquelles David avait contribué, avait défrayé la chronique par ses excès. Un nouveau public de lecteurs, notamment des femmes, était avide de nouveautés et de conseils. Le Journal des Dames lui offrait cette information, tout en se faisant la vitrine de l'industrie textile et du savoir-faire français.La revue était consacrée aux modes féminines mais aussi masculines. Elle portait un intérêt tout particulier aux accessoires, notamment les chapeaux et les écharpes. Elle s'intéressait aux chaussures et à la façon de les entretenir. Les coupes de cheveux à la mode y étaient aussi répertoriéesSuperbe exemplaire, à l’état neuf, regroupant en 10 volumes la totalité des 864 estampes de onze années de la revue (1803 à 1813), présentant les costumes aquarellés à l’époque à la main, conservé dans ses reliures fraiches et chatoyantes du temps.Les exemplaires du Journal des dames et des modes regroupant plus de dix années de la revue complets de l’ensemble des estampes et uniformément reliés à l’époque sont de la plus grande rareté.L’ensemble forme un panorama très raffiné des modes féminines du début de l’empire.
Reference : LCS-18410
Bel exemplaire de ces très plaisantes et rares éditions gothiques illustrées, relié avec élégance par Koehler au chiffre de A. Audenet (1839, n°40). Paris, Philippe Le Noir, 1525. In-8 de: I/ (72) ff. comprenant 1 titre frontispice et 7 bois gravés dans le texte; II/ (14) ff. y compris 1 titre frontispice et la marque de Philippe Le Noir. Titre général en rouge et noir, caractères gothiques. Maroquin vert, large dentelle dorée encadrant les plats avec motifs en écoinçons, armes frappées or au centre, dos à nerfs orné de fleurons dorés, coupes décorées, large roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure signée de Koehler. 166 x 117 mm.
Précieuse édition gothique réunissant en seconde édition «La Nef des Princes» de Champier à «La Nef des Batailles» de Barsac. Brunet, I, 1770; Brunschwig, 219-220. Médecin très réputé de Lyon, Symphorien Champier (1472-1533) incarnait la personnalité multiple et avide de connaissances de la Pré-Renaissance. Suivant le Duc de Lorraine qui accompagnait Louis XII en Italie en 1509, il assista le 13 septembre 1515 à la bataille de Marignan et reçut ainsi le titre de «Chevalier d’or». Tour à tour poète, théologien, philosophe et médecin, il publia plusieurs ouvrages tant en latin qu’en français. «La Nef des Princes» ou théorie de gouvernement destinée au prince, mêlant prose aux vers, est ainsi émaillée de moralités, érudition et «beaucoup de joyeusetés». L’ouvrage se compose de plusieurs traités différents: «Le Gouvernement et régime du jeune Prince. Les proverbes des Princes. Le doctrinal des Princes. Le dialogue de noblesse. La déclaration du ciel, du monde et des merveilles de la terre. Le doctrinal du père de famille»… Un opuscule est consacré au «bigame Matheolus», sous le titre «la malice des femmes». Imprimée en caractères gothiques, l’édition est illustrée de 6 intéressantes figures gravées sur bois: représentation de la Cène, trois plans schématiques (105 mm) de la situation géographique de la Judée, des continents et des quatre complexions de l’homme, et enfin une gravure sur bois très curieuse (90 x 85 mm) représentant un docte personnage, dans sa bibliothèque, lisant un ouvrage posé sur un lutrin, une femme nue sur ses épaules tenant des instruments de géométrie. Ce dernier bois est répété sur le titre particulier de la Nef des batailles. «Bois représentant la Sainte Cène, et un autre montrant un personnage occupé à lire, avec sur ses épaules une femme nue tenant des instruments de géométrie». (Brun, Le Livre Français illustré de la Renaissance, 152). Le titre général imprimé en rouge et noir porte la marque de Philippe Le Noir, répétée au verso du dernier feuillet (Renouard 624). Bel exemplaire de ces très plaisantes et rares éditions gothiques illustrées, relié avec élégance par Koehler au chiffre de A. Audenet (1839, n°40).
Reference : LCS-17947
Cet ouvrage historique remarquable fut composé à la demande du roi de France Charles V vers 1374 afin de défendre la juridiction royale contre les envahissements de la juridiction ecclésiastique. Imprimé (à Lyon) par Jac. Maillet, lan mil cccc. quatre vings et unze, vingtieme iour de mars (1491). « In-folio gothique de (127) ff. à 2 colonnes de 51 lignes, signature a-VIIII, y compris le frontispice, au verso duquel est une grande planche en bois ». Grand bois au verso du titre répété au f. 82 verso. Complet. Plein veau brun granité, dos à nerfs richement orné, coupes décorées, tranches jaspées, marges extérieures des feuillets a2 et a3 renforcées avec quelques lettres refaites au feuillet a3. Reliure du XVIIIe siècle. 329 x 232 mm.
Edition originale rare de l'un des précieux incunables illustrés français de sciences politiques et juridique. Hain 16006 ; BMC VIII, 304 (IB 41952) ; Proctor 8622 ; Goff V 141 ; Claudin, IV, 105 ; Polain 3565 ; Baudrier XIII, S. 447 ; Murray 514 ; Brunet, V, 440. Le Songe du Vergier est un ouvrage très remarquable, qui a été composé vers l'année 1374 ou 1376, dans le but de défendre la juridiction royale contre les entreprises de la juridiction ecclésiastique. « Il a paru en deux langues, savoir : en latin et en français ; mais comme le texte français a été imprimé vingt ans avant le latin, cela a fait supposer que l'ouvrage avait d'abord été écrit en français, et ensuite traduit en latin. Pourtant l'opinion contraire semble avoir prévalu. On sait d'ailleurs que la rédaction latine est plus ample que la française, et que les deux textes diffèrent sensiblement entre eux pour le nombre et l'arrangement des chapitres. Le Songe du Vergier a été attribué à six ou sept auteurs différents, dont trois, surtout, paraissent avoir le plus de droits à cette attribution. Ce sont 1) Raoul de Presle ; 2) Philippe de Mézières, auteur du Songe du vieil Pellerin, ouvrage resté en manuscrit ; 3) Charles de Louviers, en faveur duquel un de ses compatriotes, l'honorable M. Léopold Marcel, notaire honoraire à Louviers, vient de publier une Dissertation, insérée d'abord dans la Revue de législation et jurisprudence (1862-63), tome XXI » Brunet, V, 440. Cet ouvrage historique remarquable fut composé à la demande du roi de France Charles v vers 1374 afin de défendre la juridiction royale contre les envahissements de la juridiction ecclésiastique. Les deux puissances - Royauté et Saint Siège - y sont représentées sous les traits des deux personnages allégoriques de deux reines pour lesquelles un clerc et un chevalier plaident devant le Roi. L'ensemble de ton de l'ouvrage est très évocateur de la personnalité de Charles V, qui témoigna durant son règne d'un sens aigu de la majesté royale et s'attacha à restaurer dans l'opinion le prestige ébranlé de la monarchie. Christine de Pisan, sa bibliographe, le montre attentif à : « garder et maintenir et donner exemple à ses successeurs à venir que par solennel ordre se doit tenir et mener le très digne degré de la haute couronne de France ». « Pour Charles V, gouverner c'est penser, le sens du bien commun équilibre chez lui la conscience du droit divin. Ses lectures d'Aristote et les réflexions de théoriciens politiques de son entourage tels Nicolas Oresme ou Philippe de Mézières, concourent à définir une conception de l'office royal qui subordonne l'exercice de l'autorité à l'intérêt de la communauté publique. Mais son gouvernement puise aussi à une grande tradition : celle du droit romain, et surtout de la pratique des « légistes habiles à jouer au profit de la souveraineté royale des armes conjuguées de la loi et de la coutume ». G. Duby. « Le Songe du Vergier » s'inscrit pleinement dans ce contexte historique et politique dans lequel les conseillers de Charles V, juristes de formation pour la plupart, défendent âprement la justice du Roi contre tout empiétement, saisissant toutefois chaque occasion de réduire les prérogatives des grands vassaux au profit du souverain. Exemplaire à grandes marges, les capitales rubriquées en rouge et bleu, illustré d'une gravure sur bois à pleine page représentant la « Puissance Espirituelle » et la « Puissance séculière » au verso du titre, répétée en n8 verso ; sur le titre, écriture du XVIe siècle « Achapte par moy francois Alligiet le 26 Decembre 1552 ».
Reference : LCS-18412
«Un rire des dieux, suprême, inextinguible…» Claudel. Les Œuvres de M. François Rabelais Docteur en Médecine. Dont le contenu se voit à la page suivante. Augmentées de la vie de l’Auteur & de quelques Remarques sur sa vie et sur l’histoire. Avec la Clef & l’explication de tous les mots difficiles. Tome I. M.DC.LIX (1659). Le faux-titre, en noir, porte : Rabelais M.DC.LXIX. (1669). Le titre du premier tome est imprimé en rouge & noir. Celui du second, en noir, ne porte que ces lignes: Les Œuvres de M. François Rabelais, Docteur en Médecine. Tome II. m.dc.lxix (1669). 2 volumes grand in-12 : I/ (12) ff., 490 pp. mal ch. 488, (5) ff.; II/ 459 pp., (9) pp., 1 figure p. 347, qq. mouillures marginales. Plein maroquin rouge, plats ornés d’un encadrement à la Duseuil, dos à nerfs orné, coupes décorées. Reliure de l’époque. 157 x 87 mm.
Précieuse édition des Œuvres de François Rabelais parue au XVIIe siècle. «Jolie édition imprimée avec des caractères elséviriens, mais que nous croyons sortie des presses d’un imprimeur de Bruxelles. C’est bien certainement une copie de celle de 1663, dont elle reproduit le texte page pour page et presque toujours ligne pour ligne. Par suite d’une faute typographique, le frontispice du premier volume porte la date m.d.lix, tandis que sur celui du second volume se lit la date m.d.lxix, qui doit être la véritable, puisqu’il se trouve des exemplaires dans lesquels l’erreur a été rectifiée; et dont les deux titres sont de 1669. – Le premier volume a 12 ff. préliminaires, 488 pp. et 5 ff. pour la table. Les pages 215 et 216 sont répétées de même que dans l’édition de 1663. Le second volume contient 459 pp., la table occupe 7 pp., et la Clef du Rabelais, laquelle ne se trouve ni dans l’édition de 1663, ni dans les réimpressions qui en ont été faites en 1666, en 1675 et en 1691, est renfermée en 2 pp.» (Brunet, IV, 1059). «Dans le Bulletin du bibliophile de juin-juillet 1851, M. J. Chenu a publié une note sur cette édition, qu’il croit véritablement imprimée par les Elzévir. La simple inspection de la sphère imprimée sur les titres démontre l’impossibilité de cette hypothèse. L’édition – fort élégante, d’ailleurs, autant au point de vue typographique qu’à celui de la qualité du papier – nous paraît avoir été imprimée à Rouen. Elle a été elle-même contrefaite plusieurs fois, probablement à Bruxelles. Nous en avons sous les yeux trois différentes imitations (avec la date de 1659 sur les deux tomes), mal imprimées, sur mauvais papier. On en trouve d’autres, sous la même date, & l’indication: A Bruxelles, chez Henri Frix, vis-à-vis la Madeleine, & Amsterdam, Adrien Moetians, à la Librairie Française; d’autres encore, portant les dates 1721, 1724 & 1734, à Bruxelles, chez Nicolas Langlois, proche la Madeleine.» (P. P. Plan, Bibliographie rabelaisienne). Dans toutes ses œuvres, l’homme doit se faire coopérateur avec Dieu. Cette morale de l’effort et la confiance en la grâce de Dieu s’opposent à la doctrine de la prédestination de Calvin, que condamne Rabelais, et à l’athéisme que le positivisme du début du siècle, effarouché par les plaisanteries sur la religion, pourtant de tradition monacale, a voulu voir en Rabelais. Par-delà cette quête de soi-même, cette propédeutique de la connaissance symbolisée par le voyage du Quart Livre, l’œuvre de Rabelais est aussi une dénonciation violente de tous les vices sociaux, une satire des conformismes: critique des moines, des pèlerinages, de la confession, des cultes des saints à la suite d’Érasme; critique des vices de la papauté dans l’épisode des Papimanes ou de l’île Sonante; critique des sorbonnards des sophistes; de la justice. Elle est aussi traité pratique de pédagogie, véritable institution du prince, utopie sociale avec l’harmonie des thélémistes. Séduisant exemplaire finement relié en maroquin rouge de l’époque, condition des plus rares pour les éditions anciennes de Rabelais.
Reference : LCS-16221
L’acte initial de la Révolution Française. Paris, de l’Imprimerie Royale, le 24 Janvier 1789.Placard in-folio. La lettre est imprimée sur quatre colonnes séparées par un filet noir. Pts. manques de papier dus aux plis, qq. rousseurs. Encadré. 825 x 545 mm.
Précieux exemplaire de la lettre écrite par le roi le 24 janvier 1789, visant à expliciter le règlement d’élaboration des cahiers de doléances et les modalités d’élection des députés des 3 ordres à l’assemblée des États généraux qui se tiendra le 27 avril 1789 à Versailles. Il s’agit de l’acte initial de la Révolution Française. Depuis la crise commencée en septembre 1788 jusqu’à la réunion des Etats-Généraux le 5 mai 1789, le royaume était agité par la préparation des élections. Celles-ci se déroulèrent dans un climat d’angoisse en même temps que d’espoir. La Noblesse, le Clergé et le Tiers Etat apportaient chacun leurs voix dans les assemblées de baillages d’où allait naître le principe de la souveraineté nationale. Cette grande affiche règle les modalités d’élection des députés aux Etats-Généraux et la confection des cahiers de doléances. La convocation des états généraux est l'ensemble des actions requises pour assurer le succès des États généraux. Elle dura globalement une année, de la mi-juin 1788, avec les premières initiatives royales, à l'ouverture solennelle le 5 mai 1789. Cette période fut consacrée à la publication des directives à partir de janvier 1789, puis à leur mise en application sur tout le territoire, puisqu'il était entendu que l'habitant le plus éloigné de toutes les provinces aurait la possibilité de faire entendre sa voix. Le roi rappelle l'objectif assigné aux futurs états: «Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour Nous aider à surmonter toutes les difficultés où Nous Nous trouvons, relativement à l'état de nos finances, et pour établir, suivant nos vœux, un ordre constant et invariable dans toutes les parties du gouvernement qui intéressent le bonheur de nos sujets et la prospérité de notre royaume» et plus loin le roi invite à travailler à «l'établissement d'un ordre fixe et durable dans toutes les parties de l'administration.» Face à une situation politique et financière catastrophique, Louis XVI se voit contraint de convoquer les Etats-généraux, qui seuls peuvent décider la levée de nouveaux impôts et engager la réforme du pays. Leur ouverture, le 5 mai 1789 à Versailles, marque le début de la Révolution Française. Précieux exemplaire de la lettre du roi du 24 janvier 1789, acte initial de la Révolution Française.
Reference : LCS-13126
Édition de la plus grande rareté de ce roman de chevalerie finement illustré relatant l’histoire d’Alexandre le Grand. De la bibliothèque Robert Hoe. Paris, Nicolas Bonfons, s.d. [vers 1585].Petit in-4 de (1) f. de titre, 44 ff. Figures sur bois dans le texte. Relié en plein maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, double filet doré sur les coupes, tranches dorées sur témoins, roulette intérieure dorée. Reliure signée Trautz-Bauzonnet. 213 x 153 mm.
Édition illustrée, de la plus grande rareté, de ce roman de chevalerie relatant l’histoire d’Alexandre le Grand. Brunet, I, 164 ; Brun, Le Livre français illustré de la Renaissance, p. 108 ; Pettegree, Livres vernaculaires français, 487. « Le premier chapitre contient une description de la Macédoine et un abrégé de son histoire jusqu’au temps de Philippe, qui ‘épousa Olimpias fille du roy Neptalin, Seigneur des Melosiens…’ Le second chapitre parle de l’origine des sciences, de la célébrité des Egyptiens et de leur habileté dans l’astronomie. Alexandre, âgé de vingt ans, partit de Macedone et vint à Aragates consulter l’oracle d’Apollon… Il passe en Afrique en une île nommée Victans, puis en Egypte… Il fit bâtir Alexandrie… Il traversa la Syrie, entra en Palestine… Alexandre pénètre dans la tente de Darius, est reconnu et s’échappe. Bataille où Darius est vaincu et s’enfuit… Darius vaincu de nouveau s’enfuit vers Persepolis ; il appelle Porus à son secours. Nouvelle victoire d’Alexandre. Darius est assassiné par ses officiers – Alexandre les fait punir… Alexandre trouve une nation de gens qui mangeaient de la chair d’hommes. Il les enferma par deux montagnes… Bataille contre Porus… Alexandre prend la capitale de Porus… Ambassade d’Alexandre à Calistrida, reine des Amazones… L’armée d’Alexandre est attaquée par des animaux féroces et des monstres… Combat singulier d’Alexandre et de Porus. Mort de celui-ci… Alexandre visita ensuite le pays de Ridraste, dont les habitants vont tout nus. Alexandre arriva ensuite en la terre de Tradiaque, et trouva sur une montagne une cité toute de pierres précieuses… L’armée grecque rencontra ensuite des serpents qui avaient des émeraudes sur la tête, d’autres animaux sauvages et de grands oiseaux nommés grifs… L’armée grecque eut ensuite à combattre des bêtes ayant au front comme espées, des dragons, des monstres qui jetaient des flammes, des géants qui avaient un œil au milieu du front… En la terre de Babylone, Alexandre s’empare de la capitale. Il y trouve des députés de toutes les parties du monde qui venaient faire leur soumission au nom de leurs rois et lui apporter des présents. Les Français, ‘qui étaient les plus vaillans gens du monde’, lui présentèrent un bouclier...Alexandre est averti par la naissance d’un monstre que sa fin approche… » (G. Favre, Mélanges d’histoire littéraire, pp. 167-170) « Cette édition n’est pas plus commune que les précédentes. Elle a été vendue 9 fr. 25 c. La Vallière ; mais on la paierait vingt fois plus cher maintenant. Quoique cette édition sans date ait paru après 1560, Hain l’a placée dans son ‘Repertorium du XVe siècle’ ». (Brunet). « Au titre, belle figure d’un chevalier armé attaquant une ville ; 6 vignettes rappelant celles de l’’Amadis’ ». (Brun). L’illustration superbe se compose d’initiales historiées, d’une grande figure sur bois sur le titre représentant un chevalier à l’assaut d’un château, et de 9 vignettes dans le texte représentant des épisodes de la vie d’Alexandre le grand. Précieux exemplaire de ce roman de chevalerie du XVIe siècle finement illustré, élégamment relié en maroquin rouge par Trautz-Bauzonnet. Localisation des exemplaires dans le monde : 1 seul, à la B.n.F. Provenance : Robert Hoe (avex ex libris), ex libris W L G.
Reference : LCS-14623
New York, Joseph Koehler, 1903. 645 x 975 mm.
Superbe lithographie originale imprimée en couleurs du panorama urbain new-yorkais en 1903. John W. Reps, Views and Viewmakers of Urban America, 2772. La vue lithographiée en elle-même mesure 545 x 935 mm. Ce spectaculaire panorama représente le Lower East Side de Manhattan visible depuis la rive de Brooklyn. L’East River est traversée par le Pont de Brooklyn qui, reliant les deux rives, domine cette vue gigantesque. On y observe la skyline new-yorkaise du début du siècle, la vive activité portuaire de la ville avec de nombreux bateaux à voiles et à vapeur, le trafic automobile sur le pont suspendu et les traditionnels drapeaux américains surplombant les tours du pont de Brooklyn. Cette lithographie témoigne de l’effervescence de la métropole américaine devenue, au début du XXe siècle, la plus importante ville industrielle des Etats-Unis et le premier port mondial. Quant au Pont de Brooklyn, suspendu au dessus de l’East River, sa construction fut achevée en 1883. Elle est l’œuvre de deux hommes: un père et son fils. John A. Roebling; le père, conçut l’architecture innovatrice du pont, et à sa mort son fils Washington Roebling en finalisa la construction. A sa création, le Pont de Brooklyn était le premier pont suspendu à câbles d’acier. C’était également le plus long pont suspendu au monde, jusqu’à la construction du Williamsburg Bridge, à New York, en 1903, date de réalisation de cette lithographie. La légende au pied de l’illustration fournit des informations techniques sur le pont: largeur du pont, longueur totale de la chaussée, diamètre des câbles, etc. Il y eut un second tirage de cette lithographie en 1916, mais de taille beaucoup plus modeste (395x 586 mm). Joseph Koehler est un lithographe réputé de New York qui exerça entre 1890 et 1911. Son entreprise était spécialisée en impression de lithographies et chromolithographies. Il était également l’un des plus importants éditeurs de cartes postales et de cartes de vœux de l’époque et était reconnu pour la qualité de ses chromolithographies. Rare et exceptionnelle chromolithographie représentant une vue panoramique de la ville de New York et du Pont de Brooklyn 20 ans après sa construction.
Reference : LCS-14866
Superbe peinture chinoise en rouleau horizontal représentant le cortège d’un mariage luxueux. Chine, dynastie Qing, seconde moitié du XIXe siècle. S.l.n.d. [Chine, dynastie Qing, seconde moitié du XIXe siècle].Rouleau horizontal peint sur soie et papier traditionnel chinois. Encre de Chine et lavis coloriés. Baguette d’enroulement en bois sombre ornée d’une bande de soie bleue. L’axe central du rouleau a un diamètre de 2 cm environ. Couverture décorée de soie multicolore. Dimensions du rouleau : environ 3,85 m de longueur x 0,36 m de largeur.
Superbe peinture chinoise en rouleau horizontal représentant le cortège d’un mariage luxueux. Le rouleau offre une palette de couleurs très variée, et en particulier de superbes violets, roses et verts traditionnels. La scène est également rythmée par l’emploi du rouge qui occupe une place importante dans ce thème festif. Il est intéressant de noter que les couleurs de peau sont codifiées selon les types de personnages. De nombreux rehauts d’or et d’argent ponctuent la scène et lui donnent du relief.On peut déduire du caractère luxueux de la peinture qu’elle fut commandée par une famille noble, puissante et aisée, comme en témoignent les inscriptions visibles sur la peinture, les somptueux trousseaux de la mariée, contenus dans un coffre d’une grande richesse décoré d’un dragon, symbole de puissance... Les nombreux détails du rouleau : les palanquins élégants, les magnifiques lanternes et boites de cadeaux, les bannières, soulignent l’importance et la richesse de la famille, sans jamais révéler son identité. La peinture porte trois inscriptions : 1. Sur une bannière : Deng Ke, 登科, signifiant qu'un membre de la famille (probablement le père déjà décédé) a été reçu aux examens impériaux, au niveau le plus élevé, ouvrant la voie à une haute fonction dans le gouvernement impérial, 2. sur une boîte: 登科, la même inscription que sur la bannière, mais en caractères stylisés, 3. sur une autre bannière (le deuxième caractère est à moitié caché): Shi Jia, せ家, signifiant qu'il s'agit d'une famille de “Mandarins” (les personnes de la famille, de génération en génération et depuis des temps anciens, ont toujours été des hauts fonctionnaires du gouvernement impérial). 76 personnages sont représentées sur la peinture. Le cortège se compose essentiellement de six groupes, définis selon des règles strictes de l'époque: a. la mère de la mariée, portée sur un palanquin, (le père, probablement décédé, n'est pas représenté sur le rouleau), b. un premier groupe de musiciens, c. un groupe de personnages porteurs de cadeaux, d. un deuxième groupe de musiciens, e. la mariée en tête d'un groupe de jeunes femmes, membres de la famille ou amies proches de la mariée, f. les porteurs du magnifique trousseau. Les deux groupes de musiciens, se composant de 8 et de 12 instrumentistes, accentuent l'atmosphère festive. Les instruments de musique représentés sont d'un grand intérêt pour les historiens de la musique chinoise: une cithare, plusieurs cornets, cymbales, flûtes, tambours ou tambourins, un lute et deux instruments dont on ne connaît pas l'équivalent en Europe et qui pourraient être des instruments de percussion. Les visages des 76 personnages sont expressifs et, contrairement à de nombreuses peintures chinoises, sont individualisés et peints avec une grande minutie. Les vêtements, aux couleurs particulièrement vives, sont élégants, en conformité avec la fête. Superbe peinture chinoise sur rouleau, mettant en scène le cortège de mariage d’une famille aisée sous la dynastie Qing, somptueusement mis en couleurs dans des tons vifs et chatoyants avec de nombreux rehauts d’or et d’argent.
Reference : LCS-17942
Premier tirage du plus célèbre plan ancien de Paris, dit Plan de Turgot. S.l., 1739.In-folio relié en maroquin rouge, plats ornés d’une roulette fleurdelisée, fleurs-de-lys aux angles, armoiries au centre, dos à nerfs orné de fleurs de lys de différentes tailles, d’étoiles et de filets dorés, coupes décorées, roulette intérieure fleurdelisée, tranches dorées. Reliure de l’époque.558 x 443 mm.
Premier tirage du plus célèbre plan ancien de Paris, dit Plan de Turgot.James de Rothschild. 2312 ; Cohen 807.Il se compose d’un plan d’assemblage et de 20 planches gravées à double page (800 x 515 mm) représentant la Capitale, maison par maison, en vue panoramique. « On s’est proposé en faisant graver ce plan de faire voir d’un seul coup d’œil tous les édifices et toutes les rues qu’elle renferme » avertit l’éditeur.« Ce plan à vol d’oiseau, le plus vaste en ce genre qu’on ait entrepris, est connu sous la désignation impropre de ‘Plan de Turgot’. Il se compose (outre le plan d’assemblage) de vingt feuilles qui, réunies, forment cinq rangs. Chaque feuille a d’encadrement 79 centim. De largeur sur 50 de hauteur. Les vingt feuilles réunies forment donc un carré d’environ 316 centim. Sur 245, non compris la marge. Cette surface embarrasserait plus d’un amateur parisien, trop étroitement logé pour en garnir son cabinet.Le titre gravé se trouve au bas des feuilles 18 et 19, au milieu d’un cartouche de forme très contournée, entouré de volutes et surmonté de la figure allégorique de la ville de Paris appuyée sur son blason.Ce plan forme, le plus souvent, un atlas grand in-folio ; chaque feuille, tirée sur un papier fort, est pliée en deux et collée sur onglet. Il paraitrait que la plupart des exemplaires furent reliés dans le temps avec plus ou moins de luxe, pour être distribués gratuitement, sans doute, à tous les personnages éminents ; toutes les reliures, en mouton ou en maroquin du Levant, sont ornées au centre des armes de Paris. Il y a des exemplaires tirés sur grandes marges. Ce plan termine la série des plans à vol d’oiseau, et si, passé cette époque, on en voit paraitre encore quelques-uns de ce genre, ce sont des plans plus anciens, copiés ou rajeunis. Louis Bretez, qui le dessina vers 1734, dérogea à l’usage généralement admis d’orienter les cartes selon la méridienne, parce que, voulant donner de Paris une image en élévation, il dut, à l’exemple des anciens géographes, préférer un système qui permît de voir de face les portails de nos anciennes églises, si nombreuses ncore, églises qui, pour la plupart, avaient leur façade tournée vers l’occident. Il est à regretter que le plan, tel qu’il a été conçu, n’ait pas une date antérieure d’au moins un siècle. Il eût été, à raison de sa dimension, d’un bien haut intérêt pour les archéologues d’aujourd’hui.Le dessin ordonné par Turgot était achevé en 1734 ; il représente donc l’état de Paris à cette époque. Claude Lucas, qui le grava, est le même sans doute qui travailla aux plans des quartiers de La Caille, 1714, ou peut-être son fils.Le choix qu’on fit du genre à vol d’oiseau dut entrainer des frais immenses… L’image de Paris qu’il représente offre encore, je le répète, beaucoup d’attraits et de documents à l’archéologie. Le petit nombre de vieux édifices qui ont survécu disaparaît, de nos jours, si rapidement, ou subit de si étranges métamorphoses sous le hideux masque du replâtrage, que la Paris de Turgot, en proie à nos mille projets d’alignements et d’agrandissements, devra bientôt s’appeler à son tour le ‘vieux Paris’ […]. (A. Bonnardot, Etudes archéologiques sur les anciens plans de Paris, pp. 199-203).Ces planches, d’une gravure remarquable, montrent d’une façon très vivante la disposition ancienne, en perspective, des sites, des demeures et des monuments parisiens.Exemplaire imprimé sur papier fort, orné de brillantes épreuves, revêtu d’une reliure de Padeloup aux armes de la ville de Paris. Le titre est gravé au centre d’un assemblage de deux planches (1600 x 540 mm).