Médan 1er décembre 1882, 13,6x21,4cm, 2 pages sur un double feuillet - enveloppe jointe.
Lettre autographe signée d'Emile Zola- apparemment inédite - rédigée à l'encre noire sur un double feuillet et adressée à Léon Carbonnaux, chef de rayon au Bon Marché.Pliures inhérentes à l'envoi. Enveloppe jointe. On ne connaît que deux lettres de Léon Carbonnaux à Emile Zola : elles sont consultables dans la numérisation du dossier préparatoire du Bonheur des Dames mis en ligne par la Bibliothèque nationale de France. On sait cependant grâce à ce même dossier, dans lequel figure une longue section intitulée « Notes Carbonnaux », que ce chef de rayon au Bon Marché fournit à Zola un nombre important d'informations, notamment sur les murs des employés, leur rémunération et surtout sur les techniques d'inventaire. Les deux hommes se sont sans doute rencontrés alors qu'Emile Zola, avide de renseignement quant au fonctionnement des grands magasins, mena une enquête de terrain en février et mars 1882. Très importante lettre inédite apportant un éclairage nouveau sur la publication pré-originale d'Au bonheur des dames. Dans sa biographie d'Emile Zola, Henri Mitterrand écrit: «Avant même que le roman ne soit achevé, Zola en donne un extrait au Panurge, en novembre; et le 23 novembre 1882, le Gil Blas en annonce la proche publication dans ses colonnes.» Notre lettre, évoquant justement cette prétendue prépublication dans le Panurge, atteste qu'il s'agit tout bonnement d'une plaisanterie et dément ainsi Henri Mitterrand : «Mais votre lettre m'étonne et me chagrine un peu. Comment avez-vous pu vous laisser prendre à la plaisanterie imbécile du Panurge ? Vous n'avez donc pas remarqué que tout le numéro est une « farce » ? Pas un des articles n'est authentique, ce sont des pastiches, et même fort mal faits.» En effet, la lecture dudit extrait ne peut tromper le lecteur assidu de Zola, malgré l'introduction que les journalistes ont rédigée: «Après Nana et Pot-Bouille, ces épopées du vice élégant et du vice bourgeois, M. Emile Zola a voulu faire celle de l'honnêteté: Au bonheur des Dames, qui va paraître prochainement, est une peinture rassérénante de l'innocence et de la vertu; le plus grand succès est assuré à cette nouvelle uvre dont les personnages se meuvent dans le décor d'un grand magasin de nouveautés; le haut commerce parisien n'attendra pas longtemps son observateur et son peintre. Nous remercions Emile Zola d'avoir bien voulu, tout spécialement pour Panurge, découper quelques feuilles de son ouvrage encore inédit, et nous sommes fiers de donner les premiers au public un extrait de cette uvre d'une si haute moralité et d'un si puissant intérêt.» (Panurge n°4 du 22 octobre 1882) Les phrases de ce faux texte zolien sont exagérément longues et le Panurge a pris la liberté de doter le roman d'un personnage principal masculin, Denis Mouret, amalgame de Denise (véritable héroïne du livre à paraître) et Octave Mouret. On peut penser qu'il s'agit d'un texte composé à partir d'éléments de Pot-Bouille, précédent volume des Rougon Macquart où Octave - futur patron du Bonheur des Dames - exerçait la fonction de commis avant sa fulgurante ascension sociale: «Depuis déjà plus de deux mois, il était attaché au rayon des «soieries et fourrures»; il arrivait le matin à sept heures pour ne rentrer chez lui, sa journée finie, qu'à neuf heures du soir, quand Paris tout entier bruissait étrangement d'une animation fiévreuse de plaisir et de jouissance, et, en s'en retournant, il suivait badaudant les grands boulevards encombrés, où flambaient les cafés pleins de filles, et où, sur l'asphalte, à la porte des théâtres, se bousculait la foule avec, ça et là, dans la rumeur vague du piétinement et de la presse, l'intonation voyou des cris des marchands de programmes et des vendeurs de billets.» (Panurge) Dans sa lettre du 30 novembre 1882, Léon Carbonnaux - lisant l'extrait du Panurge - avait reproché à Zola ses erreurs: «Nulle part excepté aux Fabriques de France plan des Halles on n'arrive à 7h du matin. C'est au plus tôt 7h œ mais plus souvent 8h et encore. Il n'y a pas au Louvre de comptoir de soieries et fourrures. [...] Il vous est si facile d'être exact que les erreurs de ce genre surtout si elles se répétaient ne vous seraient pas pardonnées.» Le Maître se défend de ces remontrances dans notre lettre: «L'extrait donné n'est pas de moi, il est plein d'inexactitudes comme vous l'avez remarqué, sans compter qu'il est inepte au point de vue littéraire. Détrompez ceux qui ont pu m'attribuer une pareille chose.» Lettre fondamentale pour le rétablissement de la vérité et la compréhension d'un point de détail de l'annonce faite dans Panurge de la publication du onzième volume de la fresque naturelle et sociale d'Emile Zola. - Photos sur www.Edition-originale.com -
L'Estaque - Marseille 22 septembre 1877, 13,3x20,8cm, 3 pages 1/2 sur un double feuillet.
Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Louis-Edmond Duranty, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet.Quelques ratures et corrections ; pliures inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été transcrite dans la correspondance complète d'Emile Zola éditée par le CNRS et les Presses de l'Université de Montréal. Longue lettre évoquant la canicule à l'Estaque, Une page d'amour et Edouard Manet. «Il y a quatre mois que nous sommes ici, et je vous avais promis de vous écrire. Mais j'ai tant travaillé et j'ai eu si chaud, que vous m'excuserez de mon apparente paresse. Imaginez-vous que jusqu'au 15 août, la température a été très agréable; il faisait beaucoup moins chaud qu'à Paris et nous respirions chaque soir une brise de mer délicieuse. Puis, voilà que, brusquement, lorsque je nous croyais hors de toutes mauvaises plaisanteries de la chaleur, le thermomètre est monté à 40 degrés et s'y est maintenu nuit et jour. Nous avons ainsi passé deux semaines intolérables. Aujourd'hui, la fraîcheur est revenue, et nous allons rester jusqu'aux premiers jours de novembre pour jouir des charmes d'un bel automne.» En cet été 1877, Zola quitte la tumultueuse capitale pour un séjour de cinq mois à l'Estaque («banlieue de Marseille») en compagnie de son épouse Alexandrine et de sa mère, Emilie Aubert. Cette longue parenthèse méridionale lui rappelle sa jeunesse aixoise: «Je suis d'ailleurs enchanté de mon été. Les pays est splendide et me rappelle toute ma jeunesse.» «Pour finir avec moi, j'ajouterai que j'ai travaillé vigoureusement à mon roman, sans pourtant l'avancer autant que je l'aurais voulu. Ce roman doit paraître dans le Bien Public à partir du 14 novembre. J'en serai quitte pour donner encore un vigoureux coup de collier à Paris.» Le nouveau roman dont il est ici question est Une page d'amour dont l'intrigue et le style tranchent complètement avec le précédent volume des Rougon-Maquart: «Je ne sais vraiment pas ce que vaut mon travail. J'ai voulu donner une note absolument opposée à celle de L'Assommoir, ce qui me déroute parfois et me fait trouver mon roman bien gris. Mais je vais tout de même bravement mon chemin. Il faudra voir.» Mais cette «page d'amour» en cache une autre et, durant ce séjour dans la fournaise marseillaise, Emile Zola songe déjà au tome suivant:«Ce qui mijote dans sa marmite méridionale, ce n'est rien de moins qu'une nouvelle bombe. Non pas Une page d'amour: «c'est une uvre trop douce pour passionner le public». Mais estNana d'ores et déjà annoncée: «Je rêve ici une Nana extraordinaire. Vous verrez ça.» [lettre à Marguerite Charpentier du 21 août 1877]» (Henri Mitterrand, Zola) Même si Une page d'amour n'emporta pas un grand succès auprès du public, la critique fut quant à elle relativement enthousiaste. Ainsi Flaubert écrit-il à Zola: «Lundi soir, j'avais fini le volume. Il ne dépare pas la collection. Soyez sans crainte. Et je ne comprends pas vos doutes sur sa valeur. Mais je n'en conseillerais pas la lecture à ma fille si j'étais mère !!! - Car, malgré mon grand âge, ce roman m'a troublé. Et excité. On a envie d'Hélène, d'une façon démesurée. Et on comprend très bien votre docteur.» (vers le 25 avril 1878) L'éloignement de la capitale n'empêche pas Emile Zola de penser à ses amis restés à Paris: «Je n'ai eu des nouvelles de Manet qu'indirectement, par Duret. Travaille-t-il, est-il dans un bon état d'esprit ? - On m'a dit que la déconfiture d'Hoschedé avait jeté la misère dans le camp impressionniste. Je prévoyais ce plongeon depuis l'année dernière.» «Duret et Duranty envoient [à Zola] quelques échos de la vie des peintres. Duret l'a entretenu de Manet en détail, évoquant les portraits qu'il a commencés, «d'une note hardie et dans le mouvement», mais aussi de son insuccès persistant. [...] Zola apprend d'autre part par Marguerite Charpentier, «la déconfiture» d'Ernest Hoschedé, fastueux commerçant en tissus et en vêtements, grand amateur d'art, et collectionneur de la «nouvelle peinture», qui a jeté une fois de plus la misère et l'inquiétude parmi les peintres impressionnistes. «Il doit deux millions, écrivait Marguerite Charpentier; on a tout vendu chez lui, jusqu'aux robes de sa malheureuse femme qui ne savait rien, et elle s'est sauvée avec ses cinq enfants et est accouchée en chemin de fer.» Non seulement les impressionnistes perdent un client et un amphitryon généreux, qui les recevait royalement dans son château de Montgeron, mais ils prévoient aisément que la vente forcée de ses collections, à l'Hôtel Drouot, va faire chuter leurs cotes dans des proportions humiliantes.» (Henri Mitterrand, Ibid.) Ernest Hoschedé et cette banqueroute préfigurent le personnage de Naudet dans L'uvre qu'Emile Zola publiera en 1896. Longue et intéressante lettre évoquant les passions zoliennes: la Provence, l'écriture et la peinture. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Médan 23 juin 1882, 13,4x21,6cm, 1 page 1/2 sur un double feuillet - enveloppe jointe.
Lettre autographe signée d'Emile Zola- apparemment inédite -adressée à Léon Carbonnaux, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet.Pliures inhérentes à l'envoi. Enveloppe jointe. Important témoignage du colossal travail de documentationet du rôle capital des informateurs d'Emile Zola dans la peinture de son immense fresque naturelle et sociale. Cette lettre a été envoyée à Léon Carbonnaux, chef de rayon au Bon Marché qui transmit à Emile Zola de précieuses informations pour la création du onzième volume des Rougon-Macquart: Au Bonheur des Dames. On ne connaît que deux lettres de Léon Carbonnaux à Emile Zola: elles sont consultables dans la numérisation du dossier préparatoire du Bonheur des Dames mis en ligne par la Bibliothèque nationale de France. On sait cependant grâce à ce même dossier, dans lequel figure une longue section intitulée «Notes Carbonnaux», que ce chef de rayon au Bon Marché fournit un nombre important d'informations à Zola, notamment sur les murs des employés et leur rémunération. Les deux hommes se sont sans doute rencontrés alors qu'Emile Zola, avide de renseignement quant au fonctionnement des grands magasins, mena une enquête de terrain en février et mars 1882. Cette réponse serait donc la toute première que l'écrivain adressa au chef de rayon, en réponse à sa lettre du 19 juin 1882. Bien loin d'imaginer le vif succès que remportera ce nouveau roman, Zola semble même le prendre à la légère: «Je désire simplement toucher au sujet dans mon livre, pour le besoin du petit drame commercial qui me sert de fable. Vos notes sont excellentes.[...] Enfin, me voilà au travail. Le sujet est à la fois bien vaste - et bien ingrat pour un roman. On devra me tolérer un peu de fiction, car il faut bien que je passionne la matière. Mais je tâche de m'en tenir le plus strictement possible à mes notes. » Il faut dire que Carbonnaux prend son rôle d'informateur très à cur et, n'ayant aucun doute quant au succès du livre, il écrit: «Dans le bâtiment chez nous d'ailleurs, partout on attend votre livre. Les lecteurs ne vous manqueront pas. Soyez-en sûr. Vous n'en êtes plus à compter les succès celui-là s'annonce comme devant dépasser les autres.» (lettre du 19 juin 1882) Car un autre ouvrage, sur le même sujet, vient de paraître: «J'ai lu le volume de Pierre Giffard. Il me paraît comme vous injuste et même faux dans plusieurs parties. C'est bâclé. Il aurait fallu, pour un pareil ouvrage de documents purs, une entière exactitude. Moi qui écris une uvre d'imagination, je ne me permettrai pas de tels écarts.» C'est Carbonnaux qui avait signalé l'ouvrage à Zola: «Pierre Giffard du Figaro vient de faire paraître chez Havard un vol de 300 pages intitulé « Les Grands bazars de Paris ». [...] On sait que le Figaro est inféodé au Louvre [magasin concurrent au Bon Marché] & on peut assurer que ce livre a été commandé et bâclé dès que votre intention de traiter le même sujet a été connue. [...] Il fallait déguiser un peu la réclame pour le Louvre.» (lettre du 19 juin 1882) On voit bien ici à quel point les grands magasins fascinent et l'on comprend l'immense succès que remportera ce roman de Zola décrivant leur avènement et leur suprématie. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Médan 16 novembre 1882, 13,6x21,4cm, 2 pages sur un double feuillet - enveloppe jointe.
Lettre autographe signée d'Emile Zola- apparemment inédite -adressée à Léon Carbonnaux, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet.Pliures inhérentes à l'envoi. Enveloppe jointe. Important témoignage du colossal travail de documentationet du rôle capital des informateurs d'Emile Zola dans la peinture de son immense fresque naturelle et sociale. Cette lettre a été envoyée à Léon Carbonnaux, chef de rayon au Bon Marché qui transmit à Emile Zola de précieuses informations pour la création du onzième volume des Rougon-Macquart:Au Bonheur des Dames. On ne connaît que deux lettres de Léon Carbonnaux à Emile Zola: elles sont consultables dans la numérisation du dossier préparatoire duBonheur des Damesmis en ligne par la Bibliothèque nationale de France. On sait cependant grâce à ce même dossier, dans lequel figure une longue section intitulée «Notes Carbonnaux», que ce chef de rayon au Bon Marché fournit un nombre important d'informations à Zola, notamment sur les murs des employés et leur rémunération. Les deux hommes se sont sans doute rencontrés alors qu'Emile Zola, avide de renseignement quant au fonctionnement des grands magasins, mena une enquête de terrain en février et mars 1882. «J'ai pris l'inventaire comme cadre à un de mes chapitres. D'ailleurs je n'ai spécialement besoin que du travail dans le rayon des confections et dans le rayon des soieries. Il est inutile de me renseigner sur les autres rayons.» Grâce à cette importante lettre on comprend que c'est Léon Carbonnaux qui fournit l'essentiel des renseignements à Emile Zola pour la rédaction de son très beau onzième chapitre consacré à l'inventaire: «Vous avez eu l'obligeance de me donner certains détails sur l'inventaire. Vous m'avez dit qu'on choisissait le premier dimanche d'août, qu'on fermait les portes et que tous les employés s'y mettaient. On vide toutes les cases, n'est-ce pas? on jette les marchandises sur les comptoirs ou à terre, et l'inventaire n'est terminé que lorsqu'il n'y a plus absolument rien en place.» La version finale du Bonheur des Dames contient toutes les précieuses informations fournies par le chef de rayon du Bon Marché: «Le premier dimanche d'août, on faisait l'inventaire, qui devait être terminé le soir même. Dès le matin, comme un jour de semaine, tous les employés étaient à leur poste, et la besogne avait commencé, les portes closes, dans les magasins vides de clientes. [...] Neuf heures sonnaient. [...] Dans le magasin, inondé de soleil par les grandes baies ouvertes, le personnel enfermé venait de commencer l'inventaire. On avait retiré les boutons des portes, des gens s'arrêtaient sur le trottoir, regardant par les glaces, étonnés de cette fermeture, lorsqu'on distinguait à l'intérieur une activité extraordinaire. C'était, d'un bout à l'autre des galeries, du haut en bas des étages, un piétinement d'employés, des bras en l'air, des paquets volant par-dessus les têtes ; et cela au milieu d'une tempête de cris, de chiffres lancés, dont la confusion montait et se brisait en un tapage assourdissant. Chacun des trente-neuf rayons faisait sa besogne à part, sans s'inquiéter des rayons voisins. D'ailleurs, on attaquait à peine les casiers, il n'y avait encore par terre que quelques pièces d'étoffe. La machine devait s'échauffer, si l'on voulait finir le soir même.» (Au bonheur des Dames, chapitre XI) Soucieux de conférer à ce chapitre - comme à tout le reste de son uvre - une grande véracité, le naturaliste interroge son correspondant des éléments très pointus: «Mais il me faudrait maintenant des détails sur les écritures. D'abord le premier et le second ont-ils des rôles spéciaux dans l'inventaire ? Quel (sic) est leur part de besogne ? Et ensuite que font les commis qui écrivent ? Dresse-t-on des listes, pointe-t-on sur des registres ? Y a-t-il un travail préparatoire ? Enfin quelle est exactement la nature et la marche de la besogne, ce jour-là ?» Le 30 novembre 1882, Léon Carbonnaux répondra de manière précise à ces sollicitations: «Le samedi soir toute la marchandise est sortie des casiers et mise en pile s'il s'agit d'étoffes en tas ou ballots si ce sont des confections - ce sont à terre ou sur les comptoirs - chaque sorte ou genre espacés afin de rendre la besogne de vérification intelligible à première vue. La marchandise ainsi classée est inscrite sur des notes de papier distribué par le bureau de comptabilité générale et numérotées de 1 à ... par comptoir. Le dimanche - grand appel. C'est là le jour d'inventaire. Un patron les note à la main vérifie - une pile par ci - une pile par là - suivant qu'un gros chiffre, prix ou quantité l'a frappé. Si la quantité est reconnue exacte - il paraphe la note - S'il y a erreur on rectifie. Cela arrive quelquefois mais c'est rare. Ce travail de vérification a été fait plusieurs fois par le premier ou les seconds. Quand le patron a terminé les commis remettent tout en place pour la vente du lendemain. Alors quelqu'un d'autorisé, premier ou second, appelle ces notes numérotées et paraphées - non plus les sommes ou totaux mais le détail à un caissier présent pour la circonstance. Derrière le caissier est un commis qui surveille si l'écrit est conforme à l'appel. C'est cet écrit qui reste pièce officielle dans les archives de la maison. Chaque rayon mis en ordre, les vendeurs s'en vont. Après eux chefs et sous-chefs de comptoir dès que l'appel est terminé - et ensuite les caissiers après que les tirages et additions sont faits. Quelques jours après le patron vient dire au chef de rayon le résultat de l'inventaire. Le chiffre de bénéfice donné inférieur ou supérieur au chiffre demandé par instructions générales - éloge ou blâme.» On note que ces abondantes explications dépassent les demandes de Zola et lui permettront de préciser d'autant plus la description de l'inventaire annuel, comme en témoigne le chapitre qui sera finalement publié. Très importante lettre retraçant l'élaboration de l'un des plus beaux chapitres d'Au bonheur des Dames. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Imprimerie Lenepveu, Paris s.d. [novembre 1899], 49,8x65,2cm, une affiche.
Affiche originale lithographiée en couleurs représentant Émile Zola sous les traits d'un cochon, assis sur un baquet contenant ses uvres romanesques et barbouillant de «?caca international?» la carte de France. Pliures transversales, quelques infimes déchirures, deux petits trous au-dessus de la tête de Zola, sans atteinte à l'image. La représentation d'Émile Zola en cochon ne date pas de Lenepveu, comme le souligne Guillaume Doizy dans son article consacré à la caricature porcine («?Le porc dans la caricature politique (1870-1914)?: une polysémie contradictoire?» in Sociétés & Représentations n°27, 2009)?: «?Pour la fin du XIXè siècle, on pense également aux nombreuses caricatures dont Zola a été la victime et qui associent les excréments, symboles du naturalisme, au porc. Des dizaines d'images pourraient être évoquées. Dans les années 1880, Sapeck imagine le naturaliste nu, une feuille de vigne cachant son sexe (allusion à la pornographie supposée de ses écrits), chevauchant un porc en train de se nourrir de ses excréments, symbole appelé à une belle longévité pour stigmatiser la nouvelle école littéraire. Dans une caricature datée de 1898, Alfred Le Petit montre un Zola-cochon déféquant sur le drapeau tricolore. À peine un mois après la publication de son fameux «?J'accuse?», l'écrivain défenseur de la cause dreyfusarde, est accusé de salir la France, et surtout son Armée, en défendant «?le traître?» Dreyfus et la Prusse considérée comme l'ennemie de toujours. Le porc est sale, mais surtout il salit, souille, par l'effet de sa volonté nocive. La même année, Caran d'Ache dépeint «?les armes de la presse dreyfusarde?» sous les traits d'un gros porc vautré dans la fange et recouvert de boue. [...] Dans sa série Le Musée des horreurs, le très droitier Lenepveu attaque violemment Zola. L'écrivain y est dépeint sous les traits d'un goret, assis sur une boîte à ordures contenant ses propres uvres, fruit de ses défécations, dont en bonne place La Terre et Nana. Il souille une carte de France de son «?caca international?» contenu dans un pot de chambre qu'il étale à la balayette. Le dessinateur vise bien sûr le défenseur de Dreyfus au travers de son fameux «?J'accuse?» et du «?cosmopolitisme juif?» salissant la France par son soutien à la trahison. L'association souillure-porc semble évidente et primordiale. Comme pour Napoléon III, la saleté du porc renforcée ici par les excréments visibles stigmatise les choix politiques de la cible. Lenepveu définit les idées de Zola comme uvres de bassesse, produits intestinaux et dégoulinants.?» Bien qu'il ne s'agisse pas de la première représentation porcine d'Émile Zola, celle qui figure en bonne place parmi le Musée de Lenepveu est incontestablement - par son réalisme - la plus violente. Diffusés entre octobre 1899 et décembre 1900 dans une France embrasée par l'Affaire Dreyfus, ces immenses portraits à charge en couleurs sont l'uvre de Victor Lenepveu qui annonça la parution de 150 puis 200 dessins et n'en réalisa finalement qu'une cinquantaine. En dépit de la loi sur la liberté de la presse de 1881 permettant la diffusion d'une imagerie politiquement subversive, la parution de ce panthéon cauchemardesque fut interrompue sur ordre du Ministère de l'Intérieur. La fragilité du papier et l'imposant format de ces très violentes affiches, ainsi que leur saisie presque immédiate par la police, contribuèrent à la disparition de ces caricatures qui marquèrent cependant fortement l'opinion publique. Ces horreurs bénéficièrent d'une large promotion de la part des journaux antisémites qui annoncèrent un tirage fantasmé de 300.000 exemplaires, insinuant ainsi le succès des idées antisémites dans la population. Le 1er octobre 1899, L'Intransigeant annonce la parution du Musée des horreurs dans ses colonnes?: «?Un dessinateur de beaucoup d'esprit, au coup de crayon d'un comique intense, M. V. Lenepveu, a eu l'heureuse idée d'inaugurer une série de portraits des vendus les plus célèbres de la tourbe dreyfusarde. Le titre de cette série «?Musée des Horreurs?» est suffisamment suggestif et indique bien ce qu'il promet. [...] C'est la maison Hayard qui mettra en vente, à partir d'aujourd'hui, le numéro 1 de cette désopilante série.?» D'abord camelot puis libraire-éditeur, Napoléon Hayard (dit Léon Hayard) se spécialisa en effet dans la commercialisation d'éphémères et de placards anti-dreyfusards et antisémites. Il ne subsiste cependant aujourd'hui que de très rares exemplaires en bel état de ces caricatures pamphlétaires qui participèrent à la fracture sociale et politique de la France. Publiés en plein essor de la presse écrite - en même temps que le célèbre «?J'accuse?!?» d'Émile Zola - ces documents de propagande eurent notamment un impact significatif sur les jeunes générations et préfigurent la violence idéologique du XXè siècle. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Médan 28 novembre 1882, 13,6x21,5cm, 1 page sur un double feuillet - enveloppe jointe.
Lettre autographe signée d'Emile Zola- apparemment inédite -adressée à Léon Carbonnaux, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet.Pliures inhérentes à l'envoi. Enveloppe jointe.Une petite déchirure sans manque en marge basse, ne touchant pas le texte. Important témoignage du colossal travail de documentationet du rôle capital des informateurs d'Emile Zola dans la peinture de son immense fresque naturelle et sociale. Cette lettre a été envoyée à Léon Carbonnaux, chef de rayon au Bon Marché qui transmit à Emile Zola de précieuses informations pour la création du onzième volume des Rougon-Macquart:Au Bonheur des Dames. On ne connaît que deux lettres de Léon Carbonnaux à Emile Zola: elles sont consultables dans la numérisation du dossier préparatoire duBonheur des Damesmis en ligne par la Bibliothèque nationale de France. On sait cependant grâce à ce même dossier, dans lequel figure une longue section intitulée «Notes Carbonnaux», que ce chef de rayon au Bon Marché fournit un nombre important d'informations à Zola, notamment sur les murs des employés et leur rémunération. Les deux hommes se sont sans doute rencontrés alors qu'Emile Zola, avide de renseignement quant au fonctionnement des grands magasins, mena une enquête de terrain en février et mars 1882. Sans réponse à sa précédente lettre du 16 novembre, Zola relance ici son informateur: «Excusez-moi, si j'insiste, si je deviens tout à fait importun. Vous seriez bien aimable de m'envoyer le plus tôt possible les renseignements que je vous ai demandés sur l'inventaire. J'attends pour me mettre à l'uvre. Ne me donnez que les grandes lignes, cela suffira. C'est malheureusement très pressé.» Deux jours plus tard, Carbonnaux répondra à l'écrivain, lui adressant une longue lettre, commençant ainsi: «J'étais retenu à la campagne près de ma mère malade lorsque votre lettre m'est parvenue.» Ce bref courrier est un précieux témoignage du rôle de premier ordre que jouèrent les conseillers de Zola dans la composition des Rougon-Macquart. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Zola émile etc... Gustave Toudouze, Jules Simon, Jean Rameau, Ch. de Mouy, Hector Malot, Camille Le Senne, Arsène Houssaye, Jules Claretie...
Reference : CCC000e7
(1892)
170. edition Dentu, 1892. Couverture rigide. État : Très bon. in-8 12.5 X 18.5 cm, reliure demi chagrin vert. Quelques taches de rousseurs. Frontispice portrait de Zola émile, 34 nouvelles écrites par 34 littéraires différents comme Zola, La briére, toudouze, Jules simon, Malot, E.Thierry, Thiaudière, Robiquet, Rameau, Montagne, Mary, Hue, Houssaye, Gaulot, Collas, Benjamin, H.Gourdon de Genouillac.. sur 582 pages. pages jaunies avec le temps, état général bon, Édition originale. - Recueil collectif de contes, nouvelles et récits par Émile Zola (Les Trois guerres), Gustave Toudouze, Jules Simon, Jean Rameau, Ch. de Mouy, Hector Malot, Camille Le Senne, Arsène Houssaye, Jules Claretie... Portrait d'Émile Zola gravé sur bois en tête comme président du comité, photos possible
Pas de frais de port pour la France metropolitaine
[ZOLA (Emile)] - [Bulletin de la Société littéraires des "Amis d'Emile Zola"].-
Reference : 83260
in 8° broché, 31 pages ; couverture illustrée.
XXIIIe anniversaire de la mort d'E. Zola - Emile Zola et la "Confession de Claude" - L'exil de Zola en Angleterre par Vizetelly - etc... ...................... Photos sur demande ..........................
Phone number : 04 77 32 63 69
In-12 (183 × 113 mm) de [vii]-568 pp. ; demi-maroquin fauve avec coins, dos à nerfs, non rogné, tête dorée, reliure de l’époque signée Pougetoux.
Deuxième édition, corrigée. Il ne s’agit pas, en effet, d’une réimpression de l’originale parue en 1877 : il y a eu recomposition et le texte a été amendé par endroits (ajouts de mots, suppressions, corrections typographiques, etc.). La nature de ces interventions, surtout celles qui concernent le style, révèle la main de l’auteur. Un des 5 exemplaires sur Chine, nominatifs : c’est celui de Joris-Karl Huysmans. Les destinataires de ce tirage de luxe étaient l’éditeur Georges Charpentier et quatre membres du noyau dur du groupe naturaliste : Henry Céard, Léon Hennique, Huysmans et Zola lui-même, les deux autres auteurs des Soirées de Médan n’étant sans doute pas encore, à l’époque de l’impression de cette édition, étiquetés « naturalistes » ou suffisamment proches de l’auteur de L’Assommoir. Appartenant au groupe des jeunes écrivains reçus par Zola à Médan, et auteur de l’une des nouvelles du célèbre recueil publié en avril 1880 (Sac au dos), Joris-Karl Huysmans (1848-1907), qui retrouve dans cet envoi un de ses véritables prénoms, s’était fait l’ardent défenseur d’Émile Zola dans une longue étude parue dans L’Actualité en mars-avril 1877. Ce n’est que quelques années plus tard, au tournant de 1890, que la trajectoire des deux hommes divergea, et que l’évolution esthétique et religieuse de Huysmans l’éloigna définitivement de l’orthodoxie naturaliste. L’exemplaire contient en outre cinq documents (quatre autographes et un imprimé) relatifs aux représentations théâtrales de L’Assommoir. a. ZOLA, Émile. Lettre autographe signée à Huysmans. Paris, 4 janvier 18[79]. 1 p. in-8. b. ZOLA, Émile. Lettre autographe signée [à Gustave Flaubert]. Paris, 22 janvier 18[79]. 4 pp. in-8, cachet de la collection E. L. [E. Laporte] et inscription manuscrite au crayon : « Sickles 432 ». c. ZOLA, Émile. Lettre autographe signée à Huysmans. [Paris], 26 avril [1879]. 2 pp. in-16. d. ROPS, Félicien. Billet autographe signé à Huysmans. 16 janvier 1879. 1 p. in-16. e. Carton d’invitation imprimé, illustré par ArmandPoirson, avec le nom de Huysmans ajouté à la plume. 115 × 160 mm, papier bristol couché gris, contrecollé sur la dernière garde du volume. Exceptionnel exemplaire, précieux par le tirage, l’envoi et les documents ajoutés, qui attestent l’ascendance flaubertienne du naturalisme et témoignent de l’amitié entre les membres du groupe. Pougetoux fut l’un des relieurs attitrés de Joris-Karl Huysmans et de Léon Hennique. Dos très légèrement et uniformément passé; quelques piqûres, très éparses; traces de colle au support du carton d’invitation, qui présente un petit manque au bord, à droite. Provenance: Joris-Karl Huysmans,1848-1907. – Hubert Heilbronn (ex-libris, vente du 11 mai 2021, Sotheby’s France, no 191). Références : Vicaire, VII, 1205. – A.-F. Benhamou. « Du hasard à la nécessité : L’Assommoir au théâtre », in Études théâtrales, nos 15-16, 1999. Voir la fiche complète sur le site de la Librairie Métamorphoses : https://librairiemetamorphoses.com/boutique/livres/zola-emile/lassommoir/
Paris 15 octobre 1893, 13,5x20,5cm, une page 1/4 sur un bifeuillet.
| Un rendez-vous avec Gilles de La Tourette |<br>* Lettre autographe datée et signée d'Emile Zola, adressée à son ami le médecin Maurice de Fleury, datée de sa main du 15 octobre 1893. 1 page 1/4, 19 lignes à l'encre noire sur un double feuillet. Plis transversaux inhérents à l'envoi.Tache au verso, n'affectant pas le texte.Tache au verso, n'affectant pas le texte. Une très insolite invitation du maître du Naturalisme, qui souhaite organiser un déjeuner avec ces deux éminents spécialistes des maladies nerveuses : "Vous êtes bien aimable de m'inviter à déjeuner. Mais cela va vous faire perdre du temps et à moi aussi [...] pourquoi ne prendriez-vous pas un rendez-vous pour deux heures et demie par exemple, avec M. Gille de la Tourette, soit jeudi, soit vendredi. Nous irions chez lui, simplement [...]" Zola s'est appuyé sur l'expertise et la connaissance scientifique de Maurice de Fleury, élève de Charcot, afin de nourrirle travail d'écriture des Rougon Macquart. De Fleury partagea notamment les publications de sa bibliothèque relevant de l'hérédité, sujet au coeur de la grande fresque sociale zolienne -tout particulièrement la transmission générationnelle des maladies nerveuses, des accès de violence et de l'alcoolisme. Maurice de Fleury est également célèbre pour avoir fait, dix ans après cette lettre, une étude médico-psychologique de Zola lui-même, au prisme de ses habitudes de travail : "De dix heures à midi, Zola rédige encore - moins facilement et moins bien que pendant l'heure initiale - et c'est fini pour toute la journée, il ne sera plus bon qu'à écrire des lettres. C'est là la puissance du plus puissant cerveau dans le domaine littéraire, à la fin du siècle. Avec ce tout petit traintrain modeste, trois heures par jour en deux séances, cet homme dont l'attention est modique [...] trouve moyen de nous donner, tous les dix mois, un de ces livres où ne manquent ni la solidité de la charpente [...] ni rien de ce qui constitue la force créatrice, le génie, pour dire le mot". "[Maurice de Fleury] entretient des relations étroites avec Émile Zola et Joris-Karl Huysmans, avec lesquels il correspond dans les années1880-1890. Fervent admirateur de l'auteur desRougon-Macquart, Fleury conseille Zola pourLe Docteur Pascal(1893) et confie son admiration dans un article duFigaro, en 1896. Très «à la mode» parmi les «intellectuels» (selon le mot de Victor Segalen), le jeune médecin figure également dans la liste des auteurs symbolistes -aux côtés de Paul Adam, Henri de Régnier et Gustave Kahn- dans un essai d'André Barre, en 1911" (Lola Kheyar Stibler) Lettre autographe datée et signée d'Emile Zola, adressée à son ami le médecin Maurice de Fleury, datée de sa main du 15 octobre 1893. 1 page 1/4, 19 lignes à l'encre noire sur un double feuillet. Plis transversaux inhérents à l'envoi. - Photos sur www.Edition-originale.com -
in 8° broché, 40 pages ; couverture illustrée.
Statuts - 7e pèlerinage à Medan - La mort de Flaubert par Emile Zola - Zola et les instituteurs par Michel Abadie - etc... ...................... Photos sur demande ..........................
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in 8° broché, 35 pages ; couverture illustrée.
Discours prononcé par Pierre Decourcelle à l'inauguration du monument à la mémoire de E. Zola - Discours prononcé par Paul Brulat (12/11/11) - Chateaubriand et E. Zola - Le dixième anniversaire de la mort d'E. Zola - etc... ...................... Photos sur demande ..........................
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[ZOLA (Emile)] - [Bulletin de la Société littéraires des "Amis d'Emile Zola"].-
Reference : 83258
in 8° broché, 48 pages ; couverture illustrée.
Pèlerinage de Medan 5 oct. 1924 - Index alphabétique d'études et articles publiés sur E. Zola à l'occasion de l'inauguration de son monument - Emile Zola intime par Henry Ceard - etc... ...................... Photos sur demande ..........................
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Paris 11 février 1888, 13,2x20,5cm, 2 pages sur un double feuillet.
Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Henry Fouquier, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet.Pliures inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été transcrite dans la correspondance complète d'Emile Zola éditée par le CNRS et les Presses de l'Université de Montréal. Belle lettre évoquant La Terre et La Puissance des Ténèbres de Tolstoï. Henry Fouquier (1838-1900) fut critique littéraire et chroniqueur pour de nombreux journaux. Proche ami de Guy de Maupassant, il appuya la candidature d'Emile Zola à l'Académie française. Cette lettre lui a été adressée au lendemain de la représentation de La Puissance des Ténèbres de Tolstoï au Théâtre-Libre. Nous n'avons pu trouver trace d'un article dans lequel le journaliste aurait fait le rapprochement entre le drame russe et La Terre d'Emile Zola, mais ce dernier lui adresse ici des remerciements: «Merci, mon cher Fouquier, de ce que vous voulez bien dire de «la Terre», si attaquée. J'en suis touché vivement, et croyez à toute ma gratitude.» Il faut dire que la critique n'a pas été tendre avec le quinzième volume des Rougon-Macquart qui, dès sa parution en feuilleton dans le Gil Blas, déchaîna les passions. Le 18 août 1887, alors que la fin du roman n'est même pas encore révélée au public, paraît dans Le Figaro le «Manifeste des Cinq», rédigé par Paul Bonnetain, J.-H. Rosny, Lucien Descaves, Paul Marguerite et Gustave Guiches. Ces jeunes auteurs dressent un constat sans appel: «La Terre a paru. La déception a été profonde et douloureuse. Non seulement l'observation est superficielle, les trucs démodés, la narration commune et dépourvue de caractéristiques, mais la note ordurière est exacerbée encore, descendue à des saletés si basses que, par instants, on se croirait devant un recueil de scatologie : le Maître est descendu au fond de l'immondice.[...] Nous répudions ces bonshommes de rhétorique zoliste, ces silhouettes énormes, surhumaines et biscornues, dénuées de complication, jetées brutalement, en masses lourdes, dans des milieux aperçus au hasard des portières d'express. De cette dernière uvre du grand cerveau qui lança L'Assommoir sur le monde, de cette Terre bâtarde, nous nous éloignons résolument, mais non sans tristesse. Il nous poigne de repousser l'homme que nous avons trop fervemment aimé. » Zola, qui mûrissait l'idée d'un roman paysan depuis une dizaine d'années, est profondément touché et bien qu'il n'ait aucune réaction publique à ces accusations, sa correspondance est essaimée d'explications de l'uvre dont seule la brutalité semble avoir retenu l'attention des lecteurs: «Mais vous ajoutez que notre thèse, à Tolstoï et à moi, est la même et peut se résumer en ceci: le travail de la terre est corrupteur. Tolstoï, il me semble, protesterait bien haut, et quant à moi, je vous affirme que je n'ai jamais voulu prouver une telle chose, radicalement fausse à mon avis. Ce que je pense, c'est que la petite propriété, telle qu'elle existe chez nous, c'est que la suite de faits sociaux qui ont abouti à notre forme sociale, nous ont donné notre paysan d'aujourd'hui, avec ses qualités et ses vices. Notre paysan est le prisonnier de sa terre, et non l'homme libre qu'il devrait être. Comment voulez-vous qu'il n'y étouffe pas, dans son ignorance et sa passion unique? Labourer est très sain, mais à la condition qu'on sera le maître de son champ, au lieu d'en être le forçat. Je me suis exténué à faire sortir cette vérité de mon livre, si l'on ne m'a pas compris, la faute en est sans doute à moi.» Très belle lettre du maître du naturalisme révélant une nouvelle facette de l'un des plus brutaux volumes des Rougon-Macquart. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Médan, 10 avril 1898, 13,5x20,5cm, une page et demie sur un bifeuillet.
Lettre autographe signée d'Emile Zola, datée de sa main du 10 avril 1898. Une page et demie à l'encre noire sur un bifeuillet, adressée à Octave Mirbeau. Traces de plis inhérentes à l'envoi, quelques rousseurs en marge extérieure. Publiée dans sa Correspondance, éd. B. Bakker, Presses de l'Université de Montréal et Editions du CNRS, 1978-1995, t. IX, p. 186; les bibliographes sont partagés sur l'identité du destinataire, et proposent également son éditeur Charpentier, qui était resté à ses côtés et avait joué le rôle de garde du corps au mois de février 1898, pendant le premier procès. Immense missive de l'écrivain justicier, résilient et même enjoué après avoir été condamné à la peine maximale pour avoir écrit "J'accuse !", et conséquemment relaxé après la cassation de l'arrêt le condamnant. Sans surprise après "J'accuse !", le ministre de la Guerre poursuit Émile Zola pour diffamation devant la cour d'assises de la Seine. Le procès se déroule à Paris du 7 au 23 février dans un contexte de tension extrême et de menaces de guerre civile.Zola écope d'un an de prison et trois mille francs d'amende, sous les hourras de la foule féroce: "Mon sacrifice est fait"affirme-t-il dans cette lettre. Comme l'indique justement Alain Pagès, "intervenir au nom de l'autorité de sa plume et de sa renommée littéraire relève tout à la fois de l'audace et de la nécessité."Zola est conscient des risques encourus, alors que son article a l'effet escompté et fait redémarrer l'affaire, lui donnant une nouvelle dimension sociale et politique. Transporté par sa totale abnégation, il prend la décision de justice avec philosophie: "Nous nous attendions à la nouvelle secousse, et elle nous a laissé très gais, heureux du repos que nous prenons ici." Parti de la capitale après un procès d'une violence inouïe, Zola jouira bien peu du repos de sa maison de Médan : le lendemain même de cette lettre, lors d'une sortie à vélo, l'écrivain est pris à partie par neuf soldats et quelques jeunes gens qui crient 'À bas Zola! Vive l'armée!'en lui jetant des pierres. "je ne suis très fort que parce que je m'attends à tout et que mon seul but est le peu de vérité que nous réussirons sans doute à faire encore. Après, mon Dieu, qu'importe !" Cette courageuse tirade se rapproche indéniablement des mots qu'il eut au commencement de l'affaire, après ses premiers articles défendant le capitaine : "Tant pis pour les conséquences, je suis assez fort, je brave tout !". Désormais condamné pour son engagement, l'écrivain réitère ici sa décision de faire éclore la vérité à tout prix, qu'il avait déjà répétée comme une litanie dans les lignes de "J'accuse !" . Précieuse et exceptionnelle lettre d'un Zola loin d'être découragé par sa première condamnation, dont la confirmation en appel le contraindra à l'exil. Il mourra avant de voir le fruit de ses combats et la réhabilitation de Dreyfus. - Photos sur www.Edition-originale.com -
(ZOLA Emile) & (DREYFUS Alfred) & (REINACH Joseph) & (PICQUART Marie-Georges) & (KAHN Kadoc) & (LOUBET Emile) LENEPVEU Victor
Reference : 80343
(1900)
Imprimerie Lenepveu, Paris s.d. [mai 1900], 49,8x65,2cm, une affiche.
Affiche originale lithographiée en couleurs représentant Émile Loubet en ours tenant un tambourin marqué «?Panama?», Émile Zola en porc, Dreyfus en hydre, Joseph Reinach en singe, le rabbin Kadoc Kahn en âne et Georges Picquart en dromadaire. Cette imposante affiche, reprenant plusieurs personnages déjà caricaturés dans des numéros précédents, est une allusion directe au scandale de Panama. Cette affaire de corruption de grande ampleur, qui vit la démission d'Émile Loubet alors ministre des Finances, est ici réévoquée du fait de la judaïté de certains de ses protagonistes. C'est Drumont, par le biais de son journal La Libre Parole, qui révéla le scandale de Panama, dénonçant la prétendue alliance entre la République laïque avec la «?haute banque juive?» et contribuant ainsi au renforcement du stéréotype du Juif avide d'argent?: «?Le député Joseph Reinach, cousin et gendre du baron Jacques de Reinach, compromis dans le scandale, focalise la haine du polémiste. Républicain, proche des milieux d'affaires, libre penseur, Reinach est sans doute, avec Alphonse de Rothschild, l'homme le plus attaqué par les antisémites de l'époque. Sa richesse, les vastes réseaux d'influence dont il dispose, son engagement précoce aux côtés de Gambetta, le souvenir de ses campagnes contre le boulangisme et son rôle équivoque dans l'affaire de Panama font de lui l'homme à abattre pour rendre "la France aux Français".?» (Grégoire Kauffmann, «?Rothschild & Cie. La bourgeoisie juive vue par Édouard Drumont?» in Archives Juives, 2009) Quant à Émile Zola, son roman L'Argent publié en 1891, dénonce les malversations de ce scandale financier, mais son soutien à Alfred Dreyfus lui vaut de rejoindre cette cauchemardesque ronde animalière. Diffusés entre octobre 1899 et décembre 1900 dans une France embrasée par l'Affaire Dreyfus, ces immenses portraits à charge en couleurs sont l'uvre de Victor Lenepveu qui annonça la parution de 150 puis 200 dessins et n'en réalisa finalement qu'une cinquantaine. En dépit de la loi sur la liberté de la presse de 1881 permettant la diffusion d'une imagerie politiquement subversive, la parution de ce panthéon cauchemardesque fut interrompue sur ordre du Ministère de l'Intérieur. La fragilité du papier et l'imposant format de ces très violentes affiches, ainsi que leur saisie presque immédiate par la police, contribuèrent à la disparition de ces caricatures qui marquèrent cependant fortement l'opinion publique. Ces horreurs bénéficièrent d'une large promotion de la part des journaux antisémites qui annoncèrent un tirage fantasmé de 300.000 exemplaires, insinuant ainsi le succès des idées antisémites dans la population. Le 1er octobre 1899, L'Intransigeant annonce la parution du Musée des horreurs dans ses colonnes?: «?Un dessinateur de beaucoup d'esprit, au coup de crayon d'un comique intense, M. V. Lenepveu, a eu l'heureuse idée d'inaugurer une série de portraits des vendus les plus célèbres de la tourbe dreyfusarde. Le titre de cette série «?Musée des Horreurs?» est suffisamment suggestif et indique bien ce qu'il promet. [...] C'est la maison Hayard qui mettra en vente, à partir d'aujourd'hui, le numéro 1 de cette désopilante série.?» D'abord camelot puis libraire-éditeur, Napoléon Hayard (dit Léon Hayard) se spécialisa en effet dans la commercialisation d'éphémères et de placards anti-dreyfusards et antisémites. Il ne subsiste cependant aujourd'hui que de très rares exemplaires en bel état de ces caricatures pamphlétaires qui participèrent à la fracture sociale et politique de la France. Publiés en plein essor de la presse écrite - en même temps que le célèbre «?J'accuse?!?» d'Émile Zola - ces documents de propagande eurent notamment un impact significatif sur les jeunes générations et préfigurent la violence idéologique du XXè siècle. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Bénodet (Finistère) 10 septembre 1883, 13,2x20,3cm, 2 pages sur un double feuillet.
Lettre autographe signée d'Emile Zola - apparemment inédite - adressée à une correspondante inconnue, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet.Pliures inhérentes à l'envoi. Intéressante lettre relatant la traduction des uvres d'Emile Zola et les démêlés juridiques inhérents à leur diffusion clandestine. Cette missive est visiblement adressée à une correspondante envisagée pour la traduction allemande de La Joie de vivre: «Je vous prierai de me donner la réponse la plus prompte possible, au sujet de la traduction de La Joie de vivre ; car je reçois déjà des propositions d'Allemagne, et je voudrais savoir à quoi m'en tenir. » En cet automne 1883, Zola - pourtant en villégiature en Bretagne - est très pris par la gestion de la traduction de ses uvres qu'il gère directement avec les éditeurs. On voit ici de l'acharnement avec lequel il mène les négociations: «Je vous répète que je n'accepterai qu'une somme fixe et payée d'avance. C'est plus simple, et sans surprise possible.» Mais les choses ne sont pas simples et Zola, dont les uvres connaissent déjà un fort succès, doit lutter contre l'édition clandestine de ses romans.Totalement éludés par les biographes, les démêlés avec l'éditeur hongrois Gustav Grimm sont pourtant un leitmotiv de la correspondance zolienne: «Le sieur Grimm de Buda-Pesth, est un simple voleur, qui fait traduire mes romans au fur et à mesure de leur publication dans les journaux français, sans autorisation aucune. Déjà la Nouvelle Presse libre, de Vienne, lui a fait un procès en mon nom. Mais il paraît que nous n'avons pas de traité avec la Hongrie. J'attends la signature d'un traité, qu'on dit prochaine.» En effet, Grimm avait déjà fait publier sans l'autorisation de Zola les traductions en langue allemande de deux romans: Nana (1881) et Pot-Bouille (Der häusliche Herd, 1882) Ces parutions illégales découragèrent les éditeurs allemands Curt Busch et George Kuhr qui, très intéressé par la diffusion du roman auprès des lecteurs germanophones, déclarèrent forfait. Gustav Grimm, qui consentit finalement à respecter les traités commerciaux, remporta la partie et fit paraître la toute première traduction allemande de La Joie de vivre en 1889 sous le titre Die Lebensfreude. Celui que Zola qualifie ici de «simple voleur» obtiendra finalement l'autorisation de diffuser la traduction allemande de l'intégralité des vingt volumes des Rougon-Macquart entre 1892 et 1899. Intéressante lettre révélant les rouages éditoriaux des Rougon-Macquart et témoignant de l'ardeur avec laquelle Zola mena les négociations inhérentes à la traduction de sa grande fresque héréditaire. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Paris 4 Mars 1901, 13,5x20,5cm, deux pages sur un bifeuillet.
| « J'ai fini mon écrasante besogne, et je vais me reposer un peucar je suis fourbu » | * Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Octave Mirbeau, datée de sa main du 4 Mars 1901. Deux pages à l'encre noire sur un bifeuillet. Trace de pli horizontal inhérente à l'envoi postal. Publiée dans saCorrespondance, t. X, p. 242. Précieuse lettre de Zola à son grand soutien Octave Mirbeau, qui avait payé pour lui son amende au terme de son deuxième procès pour"J'accuse !". Désormais amnistié, l'écrivain tente - en vain - de récupérer la somme pour le rembourser. Après son historique cri du cur dans l'Aurore, Zola est condamné une première fois par le jury de la Seine le 23 février 1898 à un an de prison et troismille francs d'amende. Le jugement est annulé en cassation, et l'affaire est renvoyée devant les assises de Versailles, qui ne retiennent que trois lignes sur les huit cent que comptent "J'accuse !" comme chef d'accusation. Pour ne pas accepter un tel étouffement des débats, la défense de Zola décida de faire défaut, et la condamnation fut confirmée le 18 juillet - Zola part le soir même pour Londres afin d'éviter la prison. Le tribunal lui réclame par ailleurs 7555 francs, que Mirbeau décide spontanément de payer de ses propres deniers. C'est aussi Octave Mirbeau qui permit d'éviter la saisie des meubles de Zola, enobtenantdeJoseph Reinachles 40 000 francs de dommages qu'on avait condamné Zola à payer aux trois pseudo-experts en écriture qu'ilavait "diffamés" dans J'accuse!... Suite à la loi d'amnistie qui met fin aux poursuites judiciaires de « tous les faits criminels ou délictueux connexes à l'affaire Dreyfus », Zola est relaxé mais n'est pas remboursé pour autant. Cette lettre atteste du désir de l'écrivain de rétribuerMirbeau pour son acte de générosité : "Labori [son avocat] va tenter une démarche pour tâcher de rattraper les sept mille et quelques francs que vous avez versés en mon nom, pour l'affaire de Versailles. Il désire seulement à avoir une lettre de vous, afin de la montrer et d'être ainsi autorisé à parler en votre nom. Vous n'avez certainement pas là bas le reçu qui vous a été délivré. Peut-être vous en rappelez-vous les termes. En tous cas, s'il faut attendre, on attendra, car rien ne presse en somme. L'important est seulement aujourd'ui de tâter le terrain, pour voir si l'on nous rendra l'argent". Pourtant, le parquet lui refusera sa requête. Furieux,Zola écriradeux jours plus tard une lettre à Labori lui demandant de renoncer à réclamer le moindre centime - il la publiera dans L'Aurore sous le titre "Qu'ils gardent l'argent": "on torture le texte de la loi et l'Etat lui aussi garde l'argent. Si le parquet s'entête à cette interprétation, ce sera une monstruosité encore, dans l'indigne façon dont on m'a refusé toute justice [...] Je ne veux pas être complice en acceptant quoi que ce soit de leur amnistie [...]". Selon Pierre Michel, ces tentatives infructueuses de recouvrement, dont atteste cette lettre, ont "incité Zola à adopter une attitudequi souligne davantage encore son désintéressement et celui de son "ami", qui n'est pas désigné [dans l'article de L'Aurore], sans doute à la demande de Mirbeau." La grâce de Dreyfus et l'amnistie de ses soutiensne satisfait pasl'écrivain, mais marque néanmoins la fin de longues années de lutte :"J'ai fini mon écrasante besogne, et je vais me reposer un peucar je suis fourbu". Frappé en pleine gloire l'année suivante, il ne pourra être témoin de la réhabilitation du capitaine Dreyfus. De belles lignes de Zola à Mirbeau qui lui a donné les moyens de poursuivre son combat pour la justice. - Photos sur www.Edition-originale.com -
in 8° broché, 32 pages ; couverture illustrée.
Champfleury et le réalisme par Troubat - Manet et Zola par Duret - Apologie du travail par E. Zola - etc... ...................... Photos sur demande ..........................
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[ZOLA (Emile)] - [Bulletin de la Société littéraires des "Amis d'Emile Zola"].-
Reference : 83256
in 8° broché, 27 pages ; couverture illustrée.
20e anniversaire de la mort d'E. Zola - Discours - Ode à Zola de Gustave Kahn - etc... ...................... Photos sur demande ..........................
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[ZOLA (Emile)] - [Bulletin de la Société littéraires des "Amis d'Emile Zola"].-
Reference : 83257
in 8° broché, 36 pages ; couverture illustrée.
21e anniversaire de la mort d'E. Zola - Discours - Quelques soucis littéraires d'E. Zola de M. Doucet - etc... ...................... Photos sur demande ..........................
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[ZOLA (Emile)] - [Bulletin de la Société littéraires des "Amis d'Emile Zola"].-
Reference : 83259
in 8° broché, 24 pages ; couverture illustrée.
Mort de Madame Zola - Une belle figure e femme par M. Bartillat - Eloge funèbre - Les types sociaux chez Balzac et Zola par Paul Louis - etc... ...................... Photos sur demande ..........................
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[ZOLA (Emile)] - [Bulletin de la Société littéraires des "Amis d'Emile Zola"].-
Reference : 83262
in 8° broché, 35 pages ; couverture illustrée.
XXVIIe anniversaire de la mort d'E. Zola - Discours - Une enquête du "Monde" Zola et la nouvelle génération - etc... ...................... Photos sur demande ..........................
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Paris 22 oct[obre] 1891, 13,3x20,5cm, une page sur un bifeuillet.
Lettre autographe datée et signée d'Emile Zola, adressée à son ami le médecin Maurice de Fleury, datée de sa main du 22 octobre 1891. 16 lignes à l'encre noire sur une page. "Mon cher de Fleury, je crois bien que j'ai trouvé quelque chose pour le supplément du Figaro. Venez donc causer entre cinq et dix heures [...] Si vous étiez au Théâtre libre samedi soir, je songe que nous pourrions en causer dans un entr'acte, ce qui vous éviterait de vous déranger [...]". Fleury tenait en effet la chronique médicale du Figaro - c'est peut-être à la suite de de cette lettre et de leurs "causeries" que Fleury rédige ces lignes, dans le supplément du 31 octobre 1891 : "toute l'école naturaliste ayant fait de la médecine, les médecins, logiquement, ont fait de la littérature". Zola s'est appuyé sur l'expertise et la connaissance scientifique de Maurice de Fleury, élève de Charcot, afin de nourrirle travail d'écriture des Rougon Macquart. De Fleury partagea notamment les publications de sa bibliothèque relevant de l'hérédité, sujet au coeur de la grande fresque sociale zolienne -tout particulièrement la transmission générationnelle des maladies nerveuses, des accès de violence et de l'alcoolisme. Maurice de Fleury est également célèbre pour avoir fait, dix ans après cette lettre, une étude médico-psychologique de Zola lui-même, au prisme de ses habitudes de travail : "De dix heures à midi, Zola rédige encore - moins facilement et moins bien que pendant l'heure initiale - et c'est fini pour toute la journée, il ne sera plus bon qu'à écrire des lettres. C'est là la puissance du plus puissant cerveau dans le domaine littéraire, à la fin du siècle. Avec ce tout petit traintrain modeste, trois heures par jour en deux séances, cet homme dont l'attention est modique [...] trouve moyen de nous donner, tous les dix mois, un de ces livres où ne manquent ni la solidité de la charpente [...] ni rien de ce qui constitue la force créatrice, le génie, pour dire le mot". "[Maurice de Fleury] entretient des relations étroites avec Émile Zola et Joris-Karl Huysmans, avec lesquels il correspond dans les années1880-1890. Fervent admirateur de l'auteur desRougon-Macquart, Fleury conseille Zola pourLe Docteur Pascal(1893) et confie son admiration dans un article duFigaro, en 1896. Très «à la mode» parmi les «intellectuels» (selon le mot de Victor Segalen), le jeune médecin figure également dans la liste des auteurs symbolistes -aux côtés de Paul Adam, Henri de Régnier et Gustave Kahn- dans un essai d'André Barre, en 1911" (Lola Kheyar Stibler) - Photos sur www.Edition-originale.com -
Charpentier, Paris 1885, 11,5x18,5cm, relié.
Édition originale, un des 150 exemplaires numérotés sur hollande, seuls grands papiers après 10 japon. Reliure à la bradel en demi maroquin rouge à coins, dos lisse, date dorée en queue, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier peigné, couvertures et dos conservés, reliure début XXe signée Alfred Farez. Provenance : Fondation Napoléon, Bibliothèque de Martial Lapeyre avec son timbre à sec sur la couverture et l'étiquette de sa bibliothèque au dos de la première garde blanche. Notre exemplaire est enrichi d'une lettre autographe signée de deux pages d'Émile Zola à Octave Mirbeau, datée du 15 mars 1885, en réaction à l'article que ce dernier fit paraître dans La France le 11 mars 1885 : « Je lis seulement aujourd'hui votre article sur Germinal et j'ai à vous remercier bien vivement des choses aimables qui s'y trouvent. » L'article de Mirbeau, bien que favorable à l'ouvrage, n'est pas dithyrambique : « L'écriture de Zola n'est pas toujours parfaite ; elle a des incorrections qui irritent, des recherches qui fatiguent, et pourtant c'est un maître écrivain. Écrivain du moment, qui passera malheureusement, car nos fils n'en comprendront pas la langue, et ne verront plus l'intérêt de ses livres, tout d'actualité, et par conséquent fugitif ». Si Mirbeau salue le choix du sujet du roman (« Zola a merveilleusement indiqué, et par des réalités impitoyables, ce qu'il y a d'insalubre et, pour ainsi dire, de fatal dans les disproportions des destinées humaines. D'un côté, la révolte que la misère et la besogne maudite arment, et qui finit par les boucheries sanglantes et les tueries effrayantes ; d'un autre côté, l'indifférence bourgeoise et son incapacité à déplacer le mécanisme de la vie sociale, si injustement doux aux uns, si injustement cruel aux autres. ») Il déplore la vulgarité de l'ouvrage, selon lui emblématique du mouvement naturaliste : « Je n'ai point de répugnance pour le mot cru. Je prétends au contraire qu'il faut savoir ne pas reculer devant lui, quand il est nécessaire à l'effet. [...] M. Zola l'étale avec une sorte de complaisance agaçante ; il y revient avec persistance, comme s'il éprouvait une joie d'enfant à défier le « bégueulisme » bourgeois, à envoyer des pieds de nez à ses pudeurs qui s'effarouchent. Le mot cru finit par emplir le livre ; on ne voit que lui, on ne sent plus que son odeur. Il gâte le plaisir et fige l'admiration ; pourquoi Zola, qui est un maître et un grand esprit ne laisse-t-il pas ces procédés démodés à l'insatiable naturalisme des Trublots, qui barbotent toute leur vie dans la crotte ? Le naturalisme n'a, jusqu'ici produit que M. Paul Alexis et M. Henry Céard - de quoi, j'imagine, il n'y a point lieu de se vanter. » L'article prend progressivement la tournure d'un pamphlet condamnant vivement le courant naturaliste : « Ce qu'on appelle naturalisme est une école singulière, où l'on apprend à ne voir des choses que le détail inutile. [...] Je sais que ce mot de naturalisme a beaucoup servi la fortune de Zola, car, en France, il est nécessaire que le succès, pour être accepté, se colle une étiquette sur le ventre, même une étiquette fausse, et on serait tenté de lui pardonner à cause de cela. Mais aujourd'hui cette fortune est acquise, le succès est éclatant. Zola ne devrait-il pas abandonner cette direction du naturalisme, laquelle ne dirige rien d'ailleurs, et laisse à sa réputation je ne sais quoi d'amoindrissant qui irrite ? Cet admirable écrivain, qui sait donner de la vie au plus petit et au plus fugitif de ses rêves, est un poète aux larges coups d'aile, qui l'emportent malgré lui vers les pures et splendides régions de l'art. Par quelle déraison veut-il faire croire à la foule qu'il a coupé ses ailes, et qu'il rampe tristement sur ses moignons dans la boue du chemin ? » La réponse de Zola, bien que polie et circonstanciée est cinglante : « Mais pourquoi dites-vous que je conduis le naturalisme ? Je ne conduis rien du tout. Voici bientôt quatre ans que je n'ai écrit une ligne dans un journal, je travaille dans mon coin, en laissant rouler le monde où il lui plaît. Quant à mon parti pris d'ordures, y croyez-vous réellement ? Laissez donc cela aux insulteurs impuissants, faites-moi l'honneur de croire à des convictions de ma part. Je puis être dans une erreur détestable, mais j'ai le droit de bûcher, car c'est une foi entêtée que je professe. » Rare et bel exemplaire, enrichi d'une importante lettre autographe signée de Zola témoignant de la réception de son plus emblématique roman : Germinal - Photos sur www.Edition-originale.com -