Turin, Jacques Daniel, bon sujet du Prince, à l'enseigne de la vérité [Paris], 1718. 1 vol. in-12, cartonnage papier noir bradel, titre doré en long au dos. Reliure du XIXe s. Cachet ex-libris bleu sur le titre. Titre en rouge et noir, 52) ff., 66 pp., (1) f. Quelques rousseurs.
Edition rare de ce pamphlet célèbre contre les Jéusites. C'est une édition particulière de la traduction d'un opuscule apocryphe publié à Cracovie en 1614 sous le titre Monita privata Societatis Jesu qui était sensé avoir été écrit par un membre de la Société pour expliquer à ses confrères comment acquérir plus de pouvoir et de richesses et mieux s'infiltrer dans les milieux influents. L'éditeur prétendait que ces instructions devaient être gardées secrètes chez les Jésuites et ne pas être rendues publiques pour ne pas nuire à leur réputation. Ce faux fut dénoncé comme tel par l'évêque de Cracovie en 1615. L'auteur était un ex-jésuite polonais, Zahorowski (1583-1634) qui avait eu maille à partir avec sa hiérarchie. Ce pamphlet fut souvent reproduit en latin ou dans d'autres langues à différentes périodes de l'histoire et réutilisé par ceux qui souhaitaient la disparition de la société de Jésus (protestants, jansénistes etc.). Une édition française avait paru en 1669 à l'adresse de Pierre Marteau. Dans l'édition de 1718, deux autres textes apocryphes anti-jésuitiques lui ont été adjoints : une supposée condamnation de l'ordre par la faculté de théologie de Paris en 1554 et une prétendue prophétie de sainte Hildegarde qui prédisait la chute de l'ordre. Quérard X, 563; Barbier IV, 1316; Jammes, cat. Le Bûcher bibliographique, n°360.
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Paderborn [Paris], 1661 [1761]; in-12, 191 pp., texte latin et traduction française en regard, veau fauve marbré, dos lisse cloisonné et fleuronné, simple filet doré sur les coupes, tranches rouges (reliure de l'époque). Importants manques de cuir au dos, mors fendus.
Opportune réédition, en plein assaut parlementaire contre la Compagnie de Jésus, des fameux Monita secreta. Notre édition reproduit exactement l'édition en latin et français publiée à Paderborn en 1661, au point de reproduire son adresse d'origine.Ce faux célèbre, reconnu d'ailleurs comme tel dès sa parution, connut, quant à sa diffusion et à son influence, une histoire très comparable à celle des célèbres Protocols des sages de Sion. Au demeurant, le ressort de leur fabrication respective est le même : sur un fond profondément "complotiste" (le terme est moderne, mais commode), il s'agit de dénoncer les prétentions d'une minorité à l'obtention du pouvoir le plus large et le plus absolu possible, d'un côté les Jésuites, de l'autre les Juifs.Pas une ligne dans Backer & Sommervogel, évidemment.Relié à la suite : [GUIDI (Louis) :] La France au Parlement, poëme. S.l.n.d. [1761], 43 pp. Cioranescu, XVIII, 33 099. Oratorien, Louis Guidi ou Guidy (1710-1780) fit partie des appellants de la Bulle Unigenitus, dut vivre caché dans les maisons de sa compagnie, et développa une écriture bilieuse et revancharde. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT