Genève, Cramer, , 1765. 3 parties en 2 vol. in-8 de 376-388 pp. et 432 pp.[VOLTAIRE (François-Marie Arouet de)]. Avis au public sur les parricides imputés aux Calas et aux Sirven. [Genève, 1766]. In-8 de 34 pp.[VOLTAIRE (François-Marie Arouet de)]. Le philosophe ignorant. [Genève, Cramer], 1766. In-8 de VII-(1)-171 [sic pour 169] pp.Ensemble 1 vol. in-8, veau moucheté, dos orné à nerfs, pièces de titre maroquin rouge et de tomaison en maroquin brun, roulette dorée sur les coupes, tranches jaspées, petites épidermure sur les plats (reliure de l'époque).
1. Édition revue et augmentée. Ces trois premiers volumes des Nouveaux mélanges édités par Cramer à Genève, ont paru avec sans aucun doute le consentement de Voltaire et sa participation, avec un assez grand nombre d'éditions originales, et de pièces revues et corrigées de sa main. L'Avertissement rédigé par Voltaire et envoyé à Cramer pour être placé en tête du premier volume ne figure pas dans cette édition. Cette entreprise éditoriale connue une seconde et troisième étapes (cinq volumes publiés de 1768 à 1769, et onze publiés entre 1770 et 1776) qui marqua une certaine dérive avec des textes qui n'était pas de Voltaire et qu'il désavoua (J. Vercruysse, Les Mélanges : Le Cabas de M. Voltaire).2. Édition originale.3. Édition originale. Titre et texte encadrés.Provenance : bibliothèque de M. Brossays Duperrays (Avocat à Rennes ) avec son ex-libris armorié. L'Oeuvres imprimé de Voltaire à la BN, 111, 3955, 4075 ; Bengesco, 1723, 1731, 1732, 2212 ; Quérard, X, 340 (270).
HOLBACH (Paul Henri Dietrich, baron d') & VOLTAIRE (François-Marie Arouet de).
Reference : 113
(1768)
Londres, , 1768. In-8 de (4)-200 pp., veau havane, dos lisse orné, tranche rouges (reliure de l'époque).
Deuxième édition publiée l'année de l'édition originale. Vercruysse 1768 B3. Relié à la suite :[VOLTAIRE (François-Marie Arouet de)]. Les Singularitéz de la nature. par un Académicien de Londres, de Boulogne, de Petersbourg, de Berlin, &c. A Basle, 1768. In-8 de (4)-VII-131 pp. Edition originale. L'Oeuvre imprimée de V., 4175.[VOLTAIRE (François-Marie Arouet de)]. Les Scythes, Tragédie. Nouvelle édition, corrigée et augmentée sur celles faites à Genève, à Paris & à Lyon. A Paris, chez Lacombe, 1768. In-8 de (4)-XXIV-78 pp. L'Oeuvre mmmmmmmimprimée de V., 1435.EXAMEN DES SCYTHES, Tragédie de M. de Voltaire. A Genève, Et se trouve à Paris, chez Paschal Prault, 1767. In-8 de 33 pp.
Et Arouet devint Voltaire VOLTAIRE (François-Marie Arouet de).
Reference : 9050
(1719)
A Paris, chez Pierre Ribou, Pierre Huet, Jean Mazuel, Antoine-Urbain Coustelier, 1719. In-8 de (8)-131 pp., vélin souple (reliure de l'époque).
Edition originale rare du premier livre imprimé de Voltaire.Après une tragédie de collège Amulius et Numitor, dont seuls quelques fragments sont conservés, Voltaire avait commencé dès l'âge de dix-huit ans la tragédie d'Oedipe. Acceptée en janvier 1717 (Voltaire a alors 24 ans), la pièce ne fut jouée qu'après un séjour à la Bastille de Voltaire, suivi de son exil à Chatenay, les comédiens ayant longtemps manifesté de la répugnance à jouer une pièce déjà traitée par Corneille. Représenté le 18 novembre 1718, Oedipe eut un tel succès qu'il eut, fait rare pour l'époque, quarante-cinq représentations consécutives et se maintint longtemps au répertoire. La pièce est suivie de six Lettres écrites par l'auteur, qui contiennent la critique de l'Oedipe de Sophocle, de celui de Corneille et du sien.Ex-libris manuscrits sur la garde supérieure : Mahée, Bonvigny 1884 ; Arthur Mayer estime et reconnaissance 1902. Vélin fripé et légèrement noirci mais bon exemplaire.Bengesco 2 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la BN, 1260.
[Genève], [Cramer], 1762. In-8 de (2)-VIII-358 [i.e. 354] pp., 20 gravures, maroquin vert, dos lisse orné, triple filet doré sur les plats, fleurons aux angles, tranches dorées (reliure de l'époque).
Première édition avouée par Voltaire. 20 planches gravées sur cuivre sur les dessins de Gravelot, non signées.Le poème est précédé de la Préface de Don Apuleius Risorius, bénédictin, composée pour cette édition, qui comporte également de nouveaux chants : VIII, IX, XVI, XVII et XVIII, tandis que le chant XX, correspondant à l'ancien chant de l'âne, a été presque entièrement refait, et que le chant de Corisandre et les vers de l'Épilogue sont supprimés. En outre, de nombreuses additions et corrections ont été apportées et l'on n'y trouve pas les vers concernant Louis XV et Mme de Pompadour. Enfin, des notes sont ajoutées au bas des pages. - L'erreur de pagination commence à la page 273, chiffrée 277.« L'oeuvre fit scandale, surtout au XIXe siècle, lorsque la figure de Jeanne s'identifie avec la destinée de la France (la Lorraine perdue), et l'on condamna sévèrement cette oeuvre burlesque. D'autres saluèrent un texte spirituel, gai, piquant, typiquement voltairien, à aborder sans préjugés. Depuis, cette épopée de facture classique, aux milliers de décasyllabes, souvent bien tournés, est demeurée méconnue et n'a guère tentée les éditeur » (J. Vercruysse, in Dictionnaire Voltaire).Très bon exemplaire malgré des rousseurs.Bengesco, 488 ; L'Oeuvre de Voltaire à la BN, 1902 ; Cohen - De Ricci, col. 1029.
, , 1753-1767. 13 pièces reliées en 1 vol. in-12, veau havane marbré, dos orné à nerfs, pièces de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque).
Recueil annoté à l'encre du temps, précédé d'une table des titres manuscrite. Toutes les pièces sont de Voltaire, sauf mention contraire.1.VOLTAIRE. Le Huron, ou l'Ingénu. Seconde édition. À Lausanne, 1767 (Paris, Lacombe). 2 parties en 1 vol. in-12 de (2)-118-120 pp. Deuxième édition publiée l'année de l'originale, la première sous le titre du Huron. Relié sans les deux faux-titres (parties I et II). L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la Bibliothèque Nationale, 2824 ; Bengesco, n° 1471.2. [GIRAUD (Claude Marie)]. Épître du diable à M. de V***. A Genève. Sans lieu, 1760. In-12 de 21 pp. Edition originale. Vignette gravée sur le titre. Bengesco, 2330.3. VOLTAIRE. Réponse de M. de Voltaire aux Épîtres du Diable. Sans lieu, 1762. In-12 de 8 pp. Deuxièmé édition. Relié sans le feuillet de titre. Oeuvre imprimé, 5575 ; Bengesco, 23304. VOLTAIRE. Relation de la maladie, de la confession, de la mort et de l'apparition du jésuite Bertier, avec la Rélation du voyage de Frère Garassise, et ce qui s'ensuit, en attendant ce qui s'ensuivra. Sans lieu (Genève, Cramer), 1760. In-12 de 54 pp. Troisième édition. Facétie qu'on attribua aussi à Grimm mais qui est bien de Voltaire. L'Oeuvre imprimé de V., 3882 ; Bengesco,1641.5. [COYER (Gabriel-François)]. Lettre au R. P. Berthier, sur le matérialisme. A Geneve (Paris), 1759. In-12 de 77 pp. Edition originale.6. VOLTAIRE. Les Quand, notes utiles, sur un discours prononcé devant l'Académie françoise, le 10 mars 1760. Sixième édition, augmentée des Si et des Pourquoi (de l'abbé Morellet). À Genève, (1760). In-12 de 20 pp. Contrefaçon imprimée en rouge, vraisemblablement lyonnaise car imprimée sur papier du Forez. Libelle dirigé contre Le Franc de Pompignan. L'Oeuvre imprimé de V., 3900 ; Bengesco, 1644.7. VOLTAIRE. Les VII "quand" en manière des VIII de M. de V***, ou Lettre d'un apprenti bel-esprit qui ne manque pas de sens commun, à M. son père, en province, pour lui donner bonne opinion de lui. S.l.n.d. (1760). In-12 de 11 pp. L'Oeuvre imprimé de V., 3906.8. VOLTAIRE. Les Car, à M. Le Franc de Pompignan. Par M. de V… S.l.n.d. (Genève, Cramer, 1761). In-16 de 4 pp. Premier tirage. Titre de départ seulement. Écrit à l'occasion de la publication par Le Franc de Pompignan de l'Éloge historique de Mgr le duc de Bourgogne (Paris, 1761). L'Oeuvre imprimé de V., 3882 ; Bengesco,1665.9. VOLTAIRE. Le Codicile de Monsieur de Voltaire, trouvé dans ses papiers après son décès. Genève, 1762. In-12 de 13 pp. Edition originale. Oeuvre imprimé, 5434 ; Bengesco, 2385, 2.10. VOLTAIRE. Le Russe à Paris. Sans lieu, 1760. In-12 de 16 pp. Tirage publié l'année de l'originale. Le titre de départ indique petit poème en vers alexandrins, composé à Paris au mois de mai 1760 par M. Ivan Alethof, secrétaire de l'ambassade russe. Le poème est suivi de notes. L'Oeuvre imprimé de V., 2382 ; Bengesco, 688. 11. VOLTAIRE. Lettre de M. de Voltaire, de l'Académie Française, à M. l'abbé d'Olivet, chancelier de la même Académie au Château de Ferney, 20 août 1761. S.l.n.d. (Paris, 1761). In-12 de 15 pp. Tirage parisien publié l'année de l'originale. Titre de départ. Au sujet du Commentaire sur Corneille, des conditions de souscription et des principaux souscripteurs. L'Oeuvre imprimé de V., 5033 ; Bengesco, 1937.12. VOLTAIRE. [Oeuvres mêlées d'un auteur célèbre, qui s'est retiré de France. Berlin (Paris), 1753.] In-12 de 45 pp. Tirage inconnu de Bengesco et l'Oeuvre imprimé - relié sans la page de titre. Recueil à pagination continue, qui contient : Diatribe du Docteur Akakia ; Décret de l'Inquisition, et Rapport des professeurs de Rome, au sujet d'un prétendu président, Le Jugement des professeurs du Collège de la sapience ; Défense de Milord Bollingbroke, par le Docteur Good Natur'd Wellwisher, chapelain du comte de Chesterfield, traduit de l'anglois. L'Oeuvre imprimé de V., 3869 et Bengesco, 2180 pour un tirage de 60 pp. 13. VOLTAIRE. Lettre civile et honnête à l'auteur malhonnête de la Critique de l'Histoire universelle de M. de V***", qui n'a jamais fait d'Histoire universelle, le tout au sujet de Mahomet. À Genève, 1760. In-12 de 44 pp., titre encadré. Edition originale. Réponse à l'ouvrage anonyme Critique de l'Histoire universelle de M. de Voltaire, au sujet de Mahomet et du mahométisme. L'Oeuvre imprimé de V., 5033 ; Bengesco, 3897.
A l'enseigne de la Vérité, Chez Hierosme Print-All, 1733. In-8 de (2)-63 pp.VOLTAIRE. Hérode et Mariamne, tragédie de M. de Voltaire. A Paris, Chez Noel Pissot et chez François Flahault, 1725. In-8 de (20)-95-(5) pp.VOLTAIRE. L'Indiscret, comédie de M. de Voltaire. A Paris, Chez Noel Pissot et chez François Flahault, 1725. In-8 de (2)-59-(1) pp.FAGAN (Barthélemy-Christophe). La Pupille. Représentée pour la première fois le 5 du mois de juillet 1734. A Paris, Chez Chaubert, 1734. In-8 de 62-(2) pp.Ensemble 1 vol. in-8, veau marbré havane, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque).
1 - Édition originale. L'ouvrage fut imprimée sans privilège à Rouen, chez Jore. Bengesco, I, 602 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la BN, 2417.2 - Édition originale. Elle ne contient pas le feuillet de dédicace A La Reine, qui se trouve dans aucun exemplaire de 1725, qui n'a jamais été reproduit par aucun des éditeurs de Voltaire, mais qui se trouve dans un des deux exemplaires de la BN. Bengesco, I, 19 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la BN, 927.3 - Édition originale. Les 2 feuillets de Privilège mentionnés par Bengesco manquent. Bengesco, I, 28 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la BN, 967.4 - Édition originale. Fagan (1702-1753) est l'auteur de nombreuses comédies à succès représentées pour la plupart au Théâtre de la foire, au Théâtre-Italien et au Théâtre-Français : Les Originaux ; Le Rendez-vous ; Le Marié sans le savoir ; Le Marquis auteur. Il écrivit en collaboration avec Panard et Favart quelques opéras-comiques : La Servante justifiée, L'Heureux retour. La Pupille, considérée comme sa meilleure pièce, est la seule encore montée.
[Genève, Cramer], , 1766. Petit in-8 de VIII-120 pp.[VOLTAIRE (François-Marie Arouet de)]. Idées républicaines par un membre d'un corps, M.D.V. L'auteur auroit pu dire, par un membre qui n'est d'aucun corps. Augmentées de remarques. A Coppet, s.d. [Genève, 1768 ?]. Petit in-8 de 76 pp.Les deux pièces reliées en 1 vol. petit in-8, veau marbré, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge (reliure de l'époque).
1. Édition originale, sans le feuillet d'errata. L'ouvrage fut condamné par décret de la cour de Rome du 19 juillet 1768. En réalité, le texte de Voltaire est une oeuvre autonome qui s'inspire de la lecture du traité de Beccaria plutôt qu'un commentaire du livre italien. Bengesco, 1724 ; L'Oeuvre de V. à la BN, 4044.2. Édition non citée par Bengesco, absente du catalogue de la BNF. Texte sur deux colonnes avec la réfutation attribuée à John Tuberville Needham, alors en séjour à Genève. « L'opuscule n'est pas daté, mais les Genevois d'alors qui l'ont recueilli dans leurs collections ont noté qu'il avait paru à Genève le 26 mats 1766 » [Jean-Daniel Caudaux].Critique du Contrat social de Rousseau doublée d'une sévère dénonciation de la tyrannie religieuse. Voltaire clame la nécessité d'une séparation de l'Église et de l'État « C'est insulter la raison et les lois de prononcer ces mots: gouvernement civil et ecclésiastique ».Bengesco, 1679 et L'Oeuvre de V. à la BN, 3957 (pour l'édition en 45 pp.). Coiffe supérieure restaurée, petite tache sur le faux-titre.
, , 1740-1744. La Mérope française, avec quelques petites pièces de littérature. A Paris, chez Prault fils, 1744. In-8 de (4)-XXIV-(2)-115-(1) pp. Lettre à M. Norberg, chapelain du roi de Suède Charles XII, auteur de l'Histoire de ce monarque. A Londres [Paris, Prault], 1744. In-8 de (2)-16 pp. Mahomet, tragédie. Par M. de Voltaire. Représentée à Paris pour la première fois le jeudi 10 août 1742. (Paris), 1742. In-8 de (2)-89 pp. Conseils à M. Racine sur son poème de la religion par un amateur des belles-lettres. Sans lieu, (1742). In-8 de 14 pp. Recueil de pièces fugitives en prose et en vers. Par M. de V***. (Rouen), 1740. In-8 de (4)-IV-223 pp.5 pièces reliées en 1 vol. in-8, veau blond glacé, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque).
1. Édition originale. 1 fleuron sur le titre par Boucher, gravé par Duflos ; Portrait de l'auteur d'après de la Tour en frontispice et 2 planches hors-texte dont une gravée par Duflos et l’autre dessinée et gravée par Fessard. Bengesco, I, 152 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la BN,1057. 2. Édition originale. La Lettre à M. Norberg quoiqu'imprimée avec une page de titre et une pagination séparée, fait partie intégrante de l'édition princeps de Mérope. Cette lettre, écrite dès la publication de la traduction française par Warhmholtz de l'Histoire de Charles XII du chapelain Jöran Anders Nordberg, dans l'édition de Hondt, est datée par Besterman de mai 1742, alors que Beuchot l'a classée à la date de février 1744. Bengesco, III, 1925 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la BN,1057. 3. Édition française donnée sans l'aveu de Voltaire faite d'après le manuscrit de la représentation parisienne, avec les noms des acteurs de la Comédie française indiqués pour chacun des personnages. Bengesco, I, 135 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la BN,1008. 4. Édition originale. Vraisemblablement parisienne. D’après Wagnière, Voltaire ne serait pas l’auteur de cet ouvrage. Bengesco, II, 1585 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la BN, 3777. 5. Contrefaçon de la deuxième édition parisienne chez Prault fils, fait à Rouen, comme en témoigne le filigrane du papier petit raisin au nom de Duval, Généralité de Rouen. « L’Essai sur le siècle de Louis XIV paraissait ici pour la première fois. Condamné et mis au pilon par l'arrêt du Conseil d'Etat du 4 décembre 1739, ce " recueil de pièces fugitives ", en prose mais surtout en vers, offre un condensé de l'insolence du premier Voltaire. Par delà la diversité de cet ensemble de productions mondaines, philosophiques, critiques, se dessine, jusque dans les pièces familières, une cohérence idéologique qui rappelle le projet dont les Lettres philosophiques (1734) ont fourni un précédent essai tonitruant. Voltaire met ici à profit l'effet de recueil, qui permet aussi d'effectuer le lancement d'oeuvres majeures comme Le Siècle de Louis XIV, tout en conférant un plus large retentissement à d'autres pièces jusque-là disséminées et réservées à un public restreint. Il affiche et met en scène à plus grande échelle une sociabilité essentielle pour la diffusion de ses textes « (Olivier Ferret, Myrtille Méricam-Bourdet). Bengesco, IV, 2193 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la BN, 371. Bel exemplaire.
A Amsterdam, chez Etienne Ledet & Compagnie, 1738. In-8 de 1 frontispice gravé, 2 portraits, (6)-XII-(2)-399-(1)-(400 à) 410-(6) pp., veau brun, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge (reliure de l'époque).
Très rare état de l'édition originale à laquelle ont été ajoutées (aux exemplaires qui n'avaient pas encore été débités) les additions faites à Paris par Voltaire lui-même, additions qui sont imprimées en caractères différents de ceux de l'édition Ledet, et sur papier à la marque de Jacques Duval de la Généralité de Rouen. Elles comprennent : 1, Sur un premier feuillet imprimé en regard sur deux colonnes, Avertissement des libraires de Londres [avertissement de l'édition parisienne] et Avertissement des libraires d'Amsterdam [en réponse au précédent].2, Éclaircissements nécessaires.3, Les Tables des chapitres et des Matières.4, Additions de la Philosophie de Newton, par le chap. vingt-six : Du Flux et du reflux.Voltaire commença la composition de son principal ouvrage scientifique pendant l'été de 1736, inspiré par les études mathématiques et scientifiques de la marquise Du Châtelet et l'exemple de Francesco Algarotti. Il propose de convertir les Français au newtonianisme ; rejetant le dialogue, employé par Fontenelle, Algarotti et d'autres, et afin de mettre la science à la portée du public, il adopte un ton sérieux, des illustrations géométriques et des calculs.L'ouvrage parut avant que Voltaire eût envoyé la fin du 23e chapitre et le 24e ; malgré sa réticence, l'éditeur hollandais fit achever cette édition par un mathématicien anonyme et ajouta au titre : mis à la portée de tout le monde. Voltaire fit publier une nouvelle édition à Paris chez Prault, à laquelle il ajouta quelques cartons changeant très peu le texte de l'édition originale.Un frontispice gravé où figure Mme Du Châtelet tenant en main un miroir qui éclaire le visage de Newton ; un portrait de Newton, un portrait de Voltaire par Folkema, 25 culs-de-lampe par Dubourg, Folkema, Konder, Decave, B. Picart et Schley, fleuron de titre gravé par Duflos. 7 figures gravées sur cuivre dont une planche repliée.Petit défaut d'impression aux trois derniers feuillets de table avec perte de quelques lettres. A la fin, 12 feuillets manuscrits : Mémoire sur un endroit des Elemens de la Philosophie de Newton.Bengesco II, 1570, p. 29 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la B.N., 3753 ; Cohen - De Ricci, 1037.
Mercure de France, 1965, in-8°, 238 pp, broché, couv. illustrée, état correct (Coll. Le Temps retrouvé)
Ces Mémoires datent de 1759, l'année de Candide. Jamais les petits violons de M. de Voltaire n'ont fait entendre musique plus vive et plus entraînante. Mais que le lecteur n'attende pas la moindre confidence. Qu'il n'attende même pas un récit complet des événements auxquels Voltaire fut mêlé dans la période qu'il raconte. S'il feint d'écrire son autobiographie, son propos est autre : il procède à un règlement de comptes. Dans son esprit, ses Mémoires ne doivent pas tant servir "à la vie de M. de Voltaire" qu'à la vie du roi Frédéric II de Prusse. Ce livre a d'ailleurs été autrefois édité sous le titre Vie privée du roi de Prusse. Le mélange de ressentiment et d'admiration est évident. Le ressentiment n'a pas rendu Voltaire injuste : il n'a fait qu'aiguiser sa lucidité. Le texte est suivi d'un choix de lettres qui donnent un autre éclairage sur ce que l'on a appelé l'aventure prussienne de Voltaire. Cette édition permet de se faire une idée complète de ce que furent les relations du poète et du roi.
, , 1768. Voyages et Aventures d'une Princesse Babylonienne, Pour servir de suite à ceux de Scarmentado. Par un vieux Philosophe, qui ne radote pas toujours. A Genève (Paris), 1768. In-8 de (4)-156 pp. L'Homme aux Quarante Écus. Sans lieu, 1768. In-8 de 124 pp. Les Droits des Hommes, et les Usurpations des Autres. Traduit de l'Italien par l'Auteur de l'Homme aux quarante écus. A Amsterdam, 1768. In-8 de 47 pp. Le Dîner du comte de Boulainvilliers, Par Mr. St. Hiacinte. A Amsterdam, Chez Marc-Michel Rey, 1768. In-8 de 48 pp. 4 pièces reliées en 1 vol. in-8, veau havane marbré, dos orné à nerfs, tranches jaspées (reliure de l'époque).
1. Nouvelle édition de la Princesse de Babilone, divisé en 22 chapitres avec sommaires au lieu des 11 chapitres de l'édition originale publiée la même année. Cette édition est dite « tronquée et corrompue » selon les mots du comte d'Argental dans la lettre qu'il adressa « à un éditeur » publiée dans le Mercure de décembre 1768. Bengesco cite un passage éloquent à cet égard où le texte même de Voltaire est détourné et réécrit (pp. 126-127 « Il fut invité le soir même à souper (…) à ces faveurs »). Bengesco, 1494 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la B.N., 2937.2. Édition faite d'après la deuxième édition de Genève, publiée l'année de l'originale. Des extraits de ces rêveries physiocratiques furent d'abord imprimées dans le Mercure de France, juillet et août1768. Ce livre est dirigé contre la Richesse de l'Etat de Roussel de La Tour (1763), et contre L'Ordre naturel et esentiel des sociétés politiques de Le Mercier de La Rivière (1767). « C'est une oeuvre de progrès, célébrant la marche de la raison, de la tolérance, de l'expérience, à l'instar des autres écrits issus de ce Ferney que V., seigneur de village, a organisé et revalorisé à l'instar de la métairie de Candide. La parole rejoint ici les actes. L'une et l'autre étant exemplaires » (J. Vercruysse). Bengesco, 1482 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la B.N., 2797.3. Tirage différent de l'édition originale publiée sous le titre Les Droits des Hommes et les Usurpations des Papes. Cette diatribe contre les papes est composée de sept articles. Le point de départ est de savoir si un prêtre du Christ devrait être souverain ; Voltaire rejette la prétendue suzeraineté des papes sur tout royaume : « Les papes n'ont pas un pouce de terre en souveraineté qui n'ait été acquis par des troubles ou par des fraudes ». La cour de Rome condamna l'ouvrage le 11 août 1769. Bengesco, 1767, 2 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la B.N., 4184.4. Édition qui porte au titre l'adresse A Amsterdam, Chez Marc-Michel Rey, 1768, non référencée dans L'Oeuvre de V. à la BN. et inconnue de Bengesco. Dîner imaginaire qui réunit le comte de Boulainvilliers, l'abbé Clouet, Nicolas Fréret et la comtesse qui les reçoit. La conversation roule sur la question de savoir si la philosophie est aussi utile aux genres humains que la « religion apostolique, catholique et romaine » ?Ex-libris armorié portant Fortis Ut Samson.qui est la devise des Samson. Table manuscrite à l'encre du temps en regard du premier faux-titre. Quelques rousseurs.Poulet-Malassis, Les Ex-libris français depuis leur origine jusqu'à nos jours.
A Berlin, , 1784. In-12 de 108 pp., portrait, cartonnage muet (reliure de l'époque).
Tirage à la date de l'originale non décrit par Bengesco des mémoires de Voltaire sur la Cour de Prusse orné du profil de Frédéric II gravé par Ciasp en frontispice - qui reproduit l'édition en 106 pages publiée la même année avec les deux notes de Saint-Lambert sur Mme de Boufflers (p.59). Composés en 1759, et à plusieurs reprises, ainsi qu'on le voit par les dates, Voltaire brûla le manuscrit originel après avoir demandé deux copies à son secrétaire Wagnière dont une fut envoyée à Catherine II et la seconde dérobée par La Harpe à Ferney. En 1783, la copie volée fut restituée sans avoir été publiée conformément aux voeux de Voltaire mort en 1778 de ne pas la voir imprimée avant la mort du roi de Prusse (survenue en 1786) ; La Harpe qui avait établi sa propre copie, la donna néanmoins à l'impression en 1784 et plusieurs éditions furent publiées cette année-là. Étiquette sur le premier contreplat du "Cabinet de lecture de G. Dufour et Co., Libraires sur le Rokin, n°139 à Amsterdam", cabinet de livres français et anglais fondé sous le règne (1806-1810) de Louis Bonaparte, roi de Hollande. Petites rousseurs. Ne figure pas au catalogue de la BNF. L'Oeuvre de Voltaire à la BN, 4382 (pour l'édition originale).
A Amsterdam, chez Etienne Ledet & Compagnie, 1738. In-8 de 1 frontispice gravé, 1 portrait, titre et 399-(1) pp., veau brun glacé, dos orné à nerfs, triple filet doré sur les plats, pièces de titre en maroquin vert, dentelle intérieure, tête dorée, non rogné (reliure du XIXe siècle).
Édition originale. Voltaire commença la composition de son principal ouvrage scientifique pendant l'été de 1736, inspiré par les études mathématiques et scientifiques de la marquise Du Châtelet et l'exemple de Francesco Algarotti. Il propose de convertir les Français au newtonianisme ; rejetant le dialogue, employé par Fontenelle, Algarotti et d'autres, et afin de mettre la science à la portée du public, il adopte un ton sérieux, des illustrations géométriques et des calculs.L'ouvrage parut avant que Voltaire eût envoyé la fin du 23e chapitre et le 24e ; malgré sa réticence, l'éditeur hollandais fit achever cette édition par un mathématicien anonyme et ajouta au titre : mis à la portée de tout le monde. Voltaire fit publier une nouvelle édition à Paris chez Prault, à laquelle il ajouta quelques cartons changeant très peu le texte de l'édition originale.Un frontispice gravé où figure Mme Du Châtelet tenant en main un miroir qui éclaire le visage de Newton ; un portrait de Voltaire gravé par J. Folkema, dessiné par J. Dubourg. 25 culs-de-lampe par Dubourg, Folkema, Konder, Decave, B. Picart et Schley, fleuron de titre gravé par Duflos. 7 figures gravées sur cuivre dont une planche repliée.Très bel exemplaire.Bengesco I, 1570 ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la B.N., 3744 ; Cohen - De Ricci, 1037.
[Genève], , 1762. Petit in-8 de 301 pp., maroquin rouge, dos orné à nerfs, filet et frise dorés d'encadrement sur les plats, fleurons aux angles, tranches dorées, contreplats de soie rose (reliure italienne de l'époque).
Tirage sans adresse ornée d'une vignette de titre fleurdelisée, différent de l'édition illustrée imprimée la même année à Genève (1762).Première édition avouée par Voltaire augmentée de cinq chants entiers, de la Préface de Dom Apuleius Risorius et de notes en bas de page.Une première édition falsifiée de La Pucelle parut en 1755 et lui conféra d'emblée un caractère scandaleux que Voltaire tenta en vain de corriger par la publication d'une édition « collationnée sur le manuscrit de l'auteur ».Ex-dono latin en lettres dorées sur pièce de titre en maroquin rouge daté 1763 sur le contreplat supérieur : Praeclaro DD. Marchioni De Ricardi. Ex Memoria Hmi. Et Affectuos. Servi Ejus Le Cher. De Boisqermain Anno Salutis 1768 [offert par le marquis de Richard (Marchioni de Ricardi ?) au Chevalier de Boisqermain], probablement l'instituteur et éditeur alors âgé d'une trentaine d'années Pierre-Joseph-François Luneau de Boisjermain (Issoudun 1731 - Paris 1801) qui ouvrit à Paris des cours publics de grammaire, d'histoire et de géographie, où il eut de nombreux élèves grâce à des méthodes nouvelles - connu par ailleurs pour ses démêlés avec les éditeurs de l'Encyclopédie après 1770.« Sous le titre de Vrais principes de la lecture, de l'orthographe et de la prononciation française, Viard, maître de pension, avait composé un traité élémentaire de lecture et de langue ; Luneau de Boisjermain refondit ce livre et en donna plusieurs éditions successives, en 1773, en 1778, en 1783, en l'an VI, etc. De 1783 à 1789, Luneau fit paraître successivement un Cours de langue italienne, un Cours de langue anglaise et un Cours de langue latine. « Ces trois cours, dit M. Weiss, publiés d'abord chaque quinzaine par cahiers, sous le titre de Journal d'éducation, offrent une des meilleures applications que l'on ait faites des judicieux principes posés par Radonvilliers dans la Manière d'apprendre les langues. Ils eurent beaucoup de succès dans leur nouveauté. » L'auteur a expliqué de la façon suivante, dans une préface, les avantages de sa méthode, qui repose essentiellement sur l'étude directe d'un auteur (le Tasse pour l'italien, Milton pour l'anglais, César et Virgile pour le latin), interprété au moyen d'une version interlinéaire » (Buisson). Bel exemplaire. Le faux-titre manque (A1), rousseurs, petites traces de frottement sur la reliure.Tirage inconnu de Bengesco et L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la BN. ; Sgard, Dictionnaire des Journalistes, 533 ; Buisson, Dictionnaire de Pédagogie, II, 1730.
Kehl, De l'Imprimerie de la Société littéraire-typographique, 1784-1789. 70 volumes in-8, demi-veau vert, dos lisses très ornés de fleurons, palmes et palettes, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge (reliure de l'époque).
Exemplaire sur grand papier vélin fin.Belle illustration comprenant un titre-frontispice avec le buste de Voltaire par Moreau, une dédicace avec le portrait de Frédéric-Guillaume par Moreau, gravée par Dambrun, 93 jolies figures gravées par Baquoy, Dambrun, Delaunay, Duclos, Halbou, Lemire, Lingée, Masquelier, Patas, Tardieu… d'après les dessins de Moreau le jeune, 15 portraits, dont deux additionnels, « Cette suite est un des chefs-d'oeuvre de Moreau et se soutient sans une défaillance d'un bout à l'autre pendant près d'une centaine de compositions ».Célèbre édition connue sous le nom de « Voltaire de Kehl », donnée par Beaumarchais qui fonda à Kehl une imprimerie destinée à mener à bien ce grand ouvrage. Beaumarchaisl racheta à Panckoucke les manuscrits et autres écrits déjà rassemblés, puis le matériel typographique à la veuve de John Baskerville, un des plus célèbres typographes anglais du XVIIIe siècle, avant d'installer son atelier dans le fort de Kehl sur les terres du Margrave de Bade, ce qui lui permettait d'échapper à la censure Royale. Pour financer cette oeuvre monumentale, une souscription fût lancée et l'impression pût débuter en juin 1781. Les 30 premiers volumes de l'édition in-8 et les 37 de l'édition in-12 furent livrés aux souscripteurs à la toute fin de 1784, ainsi que la totalité de l'édition illustrée par Moreau le Jeune, qui n'avait pas été initialement prévue. Les livraisons se succédèrent jusqu'en 1787 et Condorcet y ajouta sa « Vie de Voltaire » en 1789. Il semble que le projet, s'il fût un succès d'édition, finît par coûter plus à Beaumarchais qu'il ne lui rapporta.Bel exemplaire dans une reliure attribuable à Jean-Claude Bozérian ; quelques rousseurs.Cohen-De Ricci, 1042 ; Bengesco, 2138, 2173.
A Genève, chez Jean Mokpap, 1723. In-8 de VIII-231 pp., veau havane, dos à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque).
Édition originale. Publiée clandestinement à Rouen par Abraham Viret, cette première version de La Henriade comprend neuf chants avec quelques lacunes. Son grand succès entraîna des contrefaçons, et l'on dit qu'il fut à l'origine de la fortune de Voltaire. Peu s'en est fallu pourtant que le manuscrit ne pérît dans les flammes où Voltaire l'avait jeté un soir de découragement ; c'est le président Hénault qui l'arracha au foyer en y brûlant ses manchettes. A Partir de 1724, l'oeuvre fut connue sous le nom de Henriade. Ce n'est qu'en 1728, qu'apparaîtra pour la première le titre définitif imprimé.Ex-libris manuscrit : Bourdon du Vauguérard.L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la BN, 1670 ; Bengesco, 360.
A Berlin, Chez Etienne Bourdeaux, 1752. In-12 de (2)-106 pp., percaline beige, pièce de titre en long, monogramme doré MH , frappé en coin sur le premier plat (reliure du XIXe siècle).
Première édition, non autorisée. Le titre porte en épigraphe la citation défectueuse d'un vers de Virgile : « Vincit [sic pour Vincet] amor Patriae. En 1752 Voltaire séjournait encore à Berlin, invité du roi de Prusse, et remania plusieurs fois le texte de sa pièce. La tragédie fut représentée pour la première fois au Théâtre-Français le 24 février 1752 ; Frédéric II ayant désiré la voir jouée, les princes et princesses de la famille royale y jouèrent les rôles.La deuxième édition fut imprimée à la suite de Supplément au Siècle de Louis quatorze (Dresde, 1753), précédée d'une préface et d'un avis au lecteur dans lequel Voltaire se plaint de deux éditions de 1752 : « Cette pièce est fort différente de celle qui parut il y a plus d'un an en 1752 à Paris sous le même titre. Des copistes l'avaient transcrite aux représentations, et l'avaient toute défigurée. Leurs omissions étaient remplies par des mains étrangères ; il y avait une centaine de vers qui n'étaient pas de l'auteur. On fit de cette copie infidèle une édition furtive : cette édition était défectueuse d'un bout à l'autre ; et on ne manqua pas de l'imiter en Hollande avec beaucoup plus de fautes encore. L'auteur a soigneusement corrigé la présente édition, faite à Leipsik par son ordre et sous ses yeux ; il y a même changé des scènes entières ».L'exemplaire est truffé de notes manuscrites d'une écriture uniforme du temps ; ce sont des corrections, compléments et ajouts dont la source est l'édition publiée en 1753. Bengesco, I, 207 : « Cette édition a fourni à Beuchot beaucoup de variantes » ; L'Oeuvre imprimé de Voltaire à la BN, 823.
P., Laplace, Sanchez et Cie., s.d. (1885), in-12, xii-610 pp, 4 belles gravures finement coloriées par M. Geoffroy, reliure demi-chagrin carmin à coins, dos à 5 nerfs filetés, titre et caissons ornés, doubles filets dorés sur les plats, tête dorée (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état
La grande édition des oeuvres complètes de Voltaire, publiée en 1778 peu avant sa mort, commençait par le théâtre : à ses yeux, celui-ci constituait, avec sa poésie épique, son meilleur titre de gloire. En effet, Voltaire a été perçu par ses contemporains, et s’est considéré lui-même comme le plus grand poète dramatique du XVIIIème siècle, ce qui doit bien évidemment nous surprendre : aujourd’hui on ne joue plus ses pièces, et d’autres auteurs, comme Beaumarchais et Marivaux, et dans une moindre mesure Diderot, ont pris toute la place. Tantôt en effet, on le juge à l’aune de la tragédie classique, et il apparaît comme un pâle épigone de Racine, tantôt on l’oppose à l’énergie et à la truculence du Romantisme, et il fait pâle figure face à Shakespeare redécouvert et à Hugo. Voltaire lui-même a d’ailleurs contribué à cet effacement, en sacralisant à outrance l’oeuvre de Racine – ce qui mènera à l’éreintement définitif prononcé par V. Hugo dans les Contemplations : « Sur le Racine mort le Campistron pullule ».
P., Ménard et Desenne, 1821, 2 vol. in-12, 298 et 314 pp, reliure demi-veau glacé, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces de titre et de tomaison chagrin brun (rel. de l'époque), mors faibles, trace de mouillure en marge sup., état correct, ex. sur vergé
S'il est une figure qui ne cessa de fasciner Voltaire, c'est assurément celle de Pierre le Grand. En 1731 déjà, l'Histoire de Charles XII laissait percevoir la séduction exercée par l'empereur de Russie sur le philosophe. Comme souvent pour la rédaction de ses ouvrages historiques, Voltaire utilisa des documents imprimés et manuscrits pour la rédaction de l'ouvrage. Ici, ce furent principalement des sources fournies par le conte Ivan Ivanovitch Schouvalov, chambellan et favori de l'Impératrice Elisabeth Petrovna, qui avait commandé l'oeuvre à Voltaire.Tous les matériaux nécessaires lui furent envoyés par l'Académie des sciences de Russie ; Voltaire n'eut alors "qu'à plonger à pleines mains au milieu de richesses de toutes espèces": notes, récits, mémoires, extrait du journal de Pierre-le-Grand, ainsi "qu'une foule de pièces historiques et critiques".
A La Haye [Genève], Aux dépens des Libraires, 1777. In-8 de (4)-303 pp., basane marbrée, dos orné à nerfs, tranches rouges (reliure de l'époque).
Édition originale imprimée à Genève. Écrit en réponse au livre de l'abbé Guenée Lettre de quelques juifs portugais, allemands et polonais à M. de Voltaire (Paris, 1776).« On a beaucoup discuté si Voltaire fut antisémite ou non. Bien entendu, sa croisade contre les juifs s'explique en bonne partie parce que ces derniers furent les précurseurs des chrétiens. Pourtant, malgré ses dénégations répétées, il est difficile de ne pas déceler dans certaines expressions du texte un antisémitisme qui dépasse le souci unique de discréditer les fondements de l'édifice chrétien » (Dictionnaire Voltaire). Très bon exemplaire.Bengesco, 1860 ; L'Oeuvre imprimé de V. à la BN, 4361.
Sans lieu, ni éditeur [Genève, chez les Frères Cramer], 1775, in-8°, 355 pp, un portrait gravé en frontispice, texte encadré, reliure plein veau marbré, dos lisse à caissons ornés, pièce de titre basane bordeaux, coupes filetées, tranches marbrées (rel. de l'époque), manque une pièce de titre, pt épidermure au 2e plat, bon état (tome 21 des oeuvres complètes)
L'Histoire de Charles XII est celle d'un roi guerrier et du chef d'un grand pays du Nord. A la fin du XVIIe siècle la Suède s'étendait en Carélie, en Poméranie aux duchés de Brême et de Verden. Le jeune roi était bien jeune et son redoutable voisin le tsar Pierre, bien puissant, bien assez en tout cas pour tenter de mettre la main sur tout l'Orient de la mer Baltique et, signant une entente avec le roi de Pologne, tenter d'enlever à la Suède "tous ces pays qui sont entre le golfe de Finlande, la mer Baltique, la Pologne et la Moscovie..." — L'Histoire de Charles XII est un chef-d'oeuvre de la littérature française. Chef-d'oeuvre d'élégance, de pittoresque, de clarté, que Voltaire publia en 1731, à 37 ans. L'amour de la gloire l'avait attiré vers un tel personnage, qui brillait au nord de l'Europe par ses exploits et ses malheurs. Pour écrire l'Histoire de Charles XII, « l'homme le plus extraordinaire peut-être qui ait jamais été sur la terre », Voltaire eut la chance de pouvoir interroger les témoins et parfois les acteurs. Charles XII, orphelin à 15 ans, se proclama roi de Suède lui-même, se couronnant des ses propres mains. En 1700, à 18 ans, il soumet le Danemark, puis, en tête de 8 000 hommes, met les « Moscovites » en déroute. Il occupe Varsovie en 1704, attaque la Russie en 1708, investit l'Ukraine, est vaincu le 8 juillet 1709 au siège de Pultava, par Pierre Ier. « Prisonnier chez les Russes ? Allons plutôt chez les Turcs ! » Il reste cinq années fort mouvementées chez le Sultan, regagne la Suède à cheval, réorganise son armée, envahit la Norvège, et meurt – assassiné ? – au siège de Fredrikshald, fin 1718, à 37 ans. Sa mort reste la plus mystérieuse des grandes morts de l'Histoire. Telle est l'Histoire de Charles XII, « moitié Alexandre, moitié Don Quichotte », que nous conte, dans un style aussi noble que superbe, un Voltaire fasciné.
Abbé BIG... [BIGORRE, pseudonyme de VOLTAIRE (François-Marie AROUET de)].
Reference : 5492
(1769)
A Amsterdam [Lausanne ?], chez Jean-Jacques du Fay [Grasset ?], 1769. 2 tomes reliés en 1 fort vol. in-8 (202 x 121 mm) de 1 f. bl., viii - 235 pp. ; viii - 235 pp. et 1 f. bl. Reliure de l'époque de plein veau marbré havane, filet à froid encadrant les plats, dos à nerfs orné de doubles caissons d'encadrement dorés, doubles filets dorés, jeu de filets obliques dorés sur les nefs, fleurons dorés, semis de pointillés dorés, pièce de titre de maroquin vieux-rouge, titre doré, palette dorée en queue, filet doré sur les coupes, toutes tranches rouges.
Seconde édition, en partie originale, publiée à la même date que la première. ''Traumatisé par la dramatique affaire du chevalier François-Jean de La Barre, condamné à être exécuté après avoir subi un supplice inhumain, Voltaire avait à cœur de dénoncer les excès d'une institution qui rendait si mal la justice. L'hostilité de Voltaire envers le Parlement de Paris n'avait rien à voir avec les querelles contemporaines: en retraçant son histoire, le philosophe entendait jeter le discrédit sur le fonctionnement de l’institution et mettre en évidence l'arbitraire et la barbarie des jugements rendus. Pour ce faire, l'auteur procède non en polémiste mais en historien. C'est avec objectivité que Voltaire dresse son «réquisitoire», adoptant pour ce faire une perspective chronologique. Il révèle ainsi le caractère redoutable de cette institution, gangrenée par la vénalité des charges et un profond obscurantisme. Voltaire insiste, c'est ce parlement qui condamna la maréchale d'Ancre pour sorcellerie, qui rendit des arrêts justifiant la Saint-Barthélemy et enregistra la bulle Unigenitus sous la pression du cardinal Dubois, qui ordonna le supplice infligé à Damiens, indigne selon lui d'une société civilisée''. (Valérie Crugten-André). ''Cet ouvrage fit beaucoup de bruit dès l'instant qu'il parut. On sut bientôt d'où venait le livre, on en nommait l'auteur. Voltaire, qui savait ce qu'il pouvait gagner à irriter les membres du Parlement, fut tellement effrayé de cette proscription, qu'il s'empressa d'écrire de tous côtés qu'il n'était point l'auteur de cet ouvrage. Il n'osa pas même en faire la confidence à ses plus intimes amis, tels d'Argental et d'Alembert. ''Il me paraît absurde, écrivait-il à ce dernier, de m'attribuer un ouvrage dans lequel il y a deux ou trois morceaux qui ne peuvent être tirés que d'un greffe poudreux, où je n'ai assurément pas mis le pied ; mais la calomnie n'y regarde pas de si près. Je vous demande en grâce d'employer toute votre éloquence pour détruire un bruit encore plus dangereux que ridicule''. Le Parlement renonça toutefois ''pour le moment, à l'inutile cérémonie de brûler le libelle, et au soin plus sérieux d'en chercher l'auteur''. (in Quérard). Elle finira pourtant par être saisie et détruite... Le président Desportes reconnut que le ''récit des faits dépeints dans l'ouvrage était d'une grande exactitude''. Barbier IV, Dictionnaire des ouvrages anonymes, 786 - Cioranescu III, Bibliographie de la littérature française du XVIIIème siècle, 64425 - Quérard X, La France littéraire, p. 362 - Bengesco, 1247 - Peignot II, Livres condamnés, 189. Angles émoussés. Petit défaut au mors supérieur. Quelques feuillets brunis et rares rousseurs dans le texte. Nonobstant, bel ensemble.