VIVANT DENON Dominique & MALBESTE G.(sculpsit) & PETIT A.F.(sculpsit)
Reference : 29727
(1803)
Didot, Paris 1803, 40,5x54cm, une feuille.
Gravure originale in folio non rognée, extraite du Voyage dans la Basse et la Haute Egypte de Vivant Denon. Planche composée de 2 vues ainsi décrites par l'auteur : N° 1. Fours égyptiens. Ces petites bâtisses, élevées en un jour et pouvant servir le lendemain, sont d'une grande commodité dans une expédition ; les Arabes pour ces especes de constructions sont d'une adresse et d'une célérité inconcevables : on est encore plus étonné du peu de combustibles qu'ils consomment pour cuire une très grande quantité de pain ou biscuit (voyez le journal, tome I, page 321). N° 2. Quartier-général dans les tombeaux, près Nagadi. Cette triste habitation, que nous avions été très heureux de trouver dans le désert, nous sauvoit de l'ardeur d'un soleil presque insupportable : on peut prendre une idée du dénuement de sa situation par la vue extérieure de cet édifice, planche LXXIII, n° 1 ; la scene représente le moment où les paysans de Nagadi nous amenent des Mekkains, qui, après leur déroute, étoient devenus autant de voleurs qui désoloient le pays, et que les Egyptiens prenoient et tuoient partout où ils les rencontroient. La scene se passe au milieu de la nuit : les Arabes de Nagadi arrivent avec leurs prisonniers, éclairés par des especes de torches dont on fait beaucoup d'usage en Egypte dans les marches de nuit : de l'autre côté sont nos intendants cophtes et nos interpretes ; dans le second plan, le général Belliard, son état-major et moi : cet effet, assez piquant pour la lumiere, donne une image vraie de notre maniere d'être à cette époque (voyez le journal, tome II, page 148). Très discrètes rousseurs marginales, infimes accrocs marginaux, une discrète trace de pliure angulaire, sinon bel état de conservation. Publié pour la première fois en deux volumes, dont un atlas de gravures, chez Didot, en 1802, le 'Voyage dans la Basse et la Haute Égypte' connut un tel succès qu'il fut traduit dès 1803 en Anglais et en Allemand, puis quelques années plus tard en Hollandais et en Italien, notamment. Presque toutes les planches sont dessinées par Denon, qui en a aussi gravé lui-même un petit nombre, notamment des portraits d'habitants d'Egypte, qui ont encore gardée toute la fraîcheur d'esquisses prises sur le vif (nos 104-111). Une bonne vingtaine de graveurs ont également collaboré à la création des eaux-fortes dont Baltard, Galien, Réville et d'autres. Dominique Vivant, baron Denon, dit Vivant Denon, né à Givry le 4 janvier 1747 et mort à Paris le 27 avril 1825, est un graveur, écrivain, diplomate et administrateur français. A l'invitation de Bonaparte, il se joint à l'expédition d'Egypte en embarquant dès le 14 mai 1798 sur la frégate " La Junon ". Protégé par les troupes françaises, il a l'opportunité de parcourir le pays dans tous les sens, afin de rassembler le matériau qui servit de base à son travail artistique et littéraire le plus important. Il accompagne en particulier le général Desaix en Haute Egypte, dont il rapporte de très nombreux croquis, lavis à l'encre et autres dessins à la plume, à la pierre noire, ou à la sanguine. Il dessine sans relâche, le plus souvent sur son genou, debout ou même à cheval, et parfois jusque sous le feu de l'ennemi. A l'issue d'un voyage de 13 mois durant lesquels il dessine plusieurs milliers de croquis, Vivant Denon rentre en France avec Bonaparte, et devient le premier artiste à publier le récit de cette expédition. Les 141 planches qui accompagnent son Journal retracent l'ensemble de son voyage, depuis les côtes de la Corse jusqu'aux monuments pharaoniques de la Haute Egypte. Bonaparte le nomme ensuite directeur général du musée central de la République, qui devient le musée Napoléon, puis le musée royal du Louvre et administrateur des arts. En 1805, Vivant Denon relance le projet de la colonne Vendôme, qui avait été suspendu en 1803. Il organise ensuite des expéditions dans toute l'Europe impériale pour amasser les objets d'art, qui sont pillés pour être emportés au Louvre. En 1814, Louis XVIII le confirme à la tête du Louvre, dont une aile porte encore son nom aujourd'hui. Il est considéré comme un grand précurseur de la muséologie, de l'histoire de l'art et de l'égyptologie. - Photos sur www.Edition-originale.com -