VILLON (François) - MORTIER (Raoul, trad. de) - JEANJEAN (Marcel, ill. de).
Reference : 26168
(1937)
Paris, Union latine d'éditions, 1937. Un fort vol. au format gd in-8 (227 x 171 mm) de xl - 329 pp. Reliure d'édition de plein chagrin maroquiné lie-de-vin à coins, entrelacs de filets et titre doré au premier plat, dos à nerfs orné de filets à froid, titre doré, tête dorée, sous étui bordé.
Exemplaire revêtu d'une jolie reliure éditeur. Un des exemplaires numérotés du tirage sur pur-fil Lafuma (deuxième papier). Premier tirage des délicieuses compositions en couleurs de Marcel Jeanjean. Villon, né en 1431 à Paris, disparu en 1463 est probablement l'auteur français le plus connu de cette période. Les romantiques en firent d'ailleurs le précurseur des poètes maudits. Villon n'a pas tant renouvelé la forme de la poésie de son époque que la façon de traiter les thèmes poétiques hérités de la culture médiévale, qu'il connaît parfaitement, et qu'il anime de sa propre personnalité. Ainsi, il prend à contre-pied l'idéal courtois, renverse les valeurs admises en célébrant les gueux promis au gibet, cède volontiers à la description burlesque ou à la paillardise, et multiplie les innovations de langage. Mais la relation étroite que Villon établit entre les événements de sa vie et sa poésie l'amène également à laisser la tristesse et le regret dominer ses vers. Le Testament (1461–1462), qui apparaît comme son chef-d'œuvre, s'inscrit dans le prolongement du Lais que l'on appelle également parfois le Petit Testament, écrit en 1456. Ce long poème de 2023 vers est marqué par l'angoisse de la mort et recourt, avec une singulière ambiguïté, à un mélange de réflexions sur le temps, de dérision amère, d'invectives et de ferveur religieuse. Ce mélange de tons contribue à rendre l'œuvre de Villon d'une sincérité pathétique qui la singularise par rapport à celle de ses prédécesseurs. Marge du premier feuillet (blanc) légèrement oxydée. Du reste, très belle condition.