s.d. (1958), 20,9x26,9cm, 4 pages sur 4 feuillets.
Manuscrit autographe de Boris Vian intitulé "Conseil de révision (des opinions)" à propos de Paul Anka. 4 pages rédigées au stylo à bille bleu sur 4 feuillets perforés réunis par des agrafes. Ratures et corrections. Pliure transversale en marge gauche sans gravité. Le manuscrit était destiné à «l'élite», c'est-à-dire aux lecteurs duCanard enchaîné, il a finalement été publié dansLa Belle époque(1980). Bel article faisant la promotion du concert à l'Olympia du jeune Paul Anka, alors âgé de dix-sept ans, plus de dix ans avant le succès planétaire de My Way. Boris Vian vieillit d'ailleurs un peu la «vedette américaine»: «Paul Anka est un garçon de vingt ans qui écrit ses chansons et qui les chante.» Vian, lui aussi compositeur et interprète souligne pourtant: «Comme il n'en écrit pas des douzaines, il chante aussi d'autres que les siennes, par exemple «Jingle Bells» puisque c'est l'hiver et Noël.» Le chroniqueur insiste sur le snobisme du public parisien difficile et visiblement peu réceptif à la variété américaine: «Paul Anka, le soir de la première, a fait un triomphe aux «populaires», ce qui a refroidi le parterre, savamment composé de vedettes, demi-vedettes, quarts de vedettes et figurants habituels de ces cérémonies.» Boris Vian répond ensuite point par point aux détracteurs du chanteur, enchaînant les louanges: «Il chante juste, très en place et semble capable de «swinguer» à la latine [...] Il a une excellente présence et presque trop de métier pour son âge. [...] Il «en fait» beaucoup moins que l'on ne pouvait le craindre d'après les disques et la publicité.» Très au fait des nouveautés musicales américaines, Boris se risque à un petit classement, sans perdre son légendaire humour, tout à fait en phase avec le ton caustique du Canard enchaîné: «C'est donc un chanteur classique s'il en fut, et l'Anka de malheur que j'avais craint est jusqu'ici, à mettre bien en avant des Kalin Twins, ces deux affreux singes, et du grimaçant Presley (lui, on l'a vu au cinéma).» Comme l'indique le titre de cet article "Conseil de révision", Boris Vian semble avoir changé d'avis quant au jeune chanteur après avoir assisté à sa première française; dans un autre projet d'article pour le Canard enchaîné rédigé quelque temps plus tôt, il déclarait: «Vous connaissez, évidemment, le dernier surnom du jeune chanteur Paul Anka, le beuglant du Canada. Il est court et charmant: l'Anka de malheur.» Provenance : Fondation Vian - Photos sur www.Edition-originale.com -
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