Fondation Varenne, 2019, 4 vol. in-4 br. (16 x 23,5), XXXII-900 p., édition établie et annotée par Fabien Conord, préface de Daniel Pouzadoux, présentation de Philippe Page, introduction de Fabien Conord, pagination continue, illustrations photos, fac-similés, sous étui cartonné, état de neuf.
Alexandre Varenne, député du Puy-de-Dôme pendant plus de trente ans, ancien gouverneur général de l’Indochine, fondateur et directeur du journal La Montagne depuis 1919, choisit de "briser sa plume" en 1940 afin de ne plus avoir à publier dans un pays placé sous occupation et dirigé par une dictature. Il réserve dès lors ses réflexions écrites à l’intimité de son journal, qu’il tient en 1941, 1942 et 1944. Dans ce document exceptionnel par son ampleur (quatre volumes) et l’acuité de ses observations, Alexandre Varenne consigne ses rencontres avec de nombreux acteurs du régime de l’État français ainsi qu’avec des opposants plus ou moins discrets puis avec les autorités issues de la Libération, mais rend compte aussi des nombreuses réunions auxquelles il participe avec les autres patrons de presse, également soumis à la censure et aux difficultés économiques. Il profite de cet espace pour relater ses mémoires de la IIIe République, son compagnonnage avec Jaurès, les débuts de L’Humanité… ainsi que son expérience indochinoise ("la clairière de [sa] vie" considère-t-il). Dans ce texte où se mêlent tout à la fois sa formation de juriste, son métier de journaliste et sa pratique de la politique, Alexandre Varenne envisage enfin la réforme des institutions françaises afin de reconstruire au lendemain du conflit un pays plus juste et apaisé. Par la variété des sujets abordés autant que par la liberté de ton qui le caractérise, ce journal d’un républicain fidèle, patriote convaincu, constitue un apport remarquable à nos connaissances sur les institutions politiques françaises, la Seconde Guerre mondiale et le monde de la presse au XXe siècle. Voir le sommaire sur photos jointes.