1 page in-8 manuscrite et signée de la main de l'Intendant d'Auvergne ; à Clermont le 14 juillet 1733, adressée à M. Lafont (sans doute Lafont de Saint-Marts, qui fut longtemps subdélégué de la généralité de Riom à Issoire).
Daniel-Charles Trudaine avait été nommé intendant de la Généralité de Riom, fonction qu'il occupa de 1730 à 1734 avant de devenir intendant des Finances. Il a été aussi l'administrateur des ponts et chaussées (dont il fonde l'Ecole royale en 1747) et à ce titre le commanditaire du fameux atlas routier qui porte son nom et qui recense les routes de 22 généralités de la France. Il renvoie le délibératoire de la paroisse de Pardines [Puy-de-Dôme] et attend le procès-verbal qu'il a prié M. Bournet de dresser "pour voir ce que je pourray faire en faveur de ceux qui ont souffert par les accidents". Cette lettre fait écho à un glissement de terrain qui avait enseveli une partie du village de Pardines en juin 1733. On lit en effet dans le "Voyage fait en 1787 et 1788, dans la ci-devant Haute et Basse Auvergne", de Legrand d'Aussy, publié en 1788, le récit de cet événement : "Au pied des masses basaltiques, en descendant vers le vallon de Meillaux, était une fontaine qui servait en même temps d'abreuvoir et qui en portait le nom. En 1 713, elle tarit tout-à-coup. On n'a pu deviner la cause de cet événement, mais c'est à lui qu'on attribue la catastrophe de Pardines, et en effet, il se pourrait que les eaux arrêtées dans leur course par une cause quelconque, se fussent portées à l'Ouest vers le village et qu'en minant les terres sur leur passage, elles aient enlevé à la masse supérieure les fondements, et préparé la chute.... Peu de temps après l'époque où la fontaine cessa de couler, on s'aperçut que le terrain des environs perdait de son à-plomb, et que les maisons se lézardaient. D'année en année, le mal s'accrut. Enfin, le 22 juin 1733, un orage affreux ayant achevé de détremper les terres, le lendemain soir, à neuf heures, l'éboulement commença. A cet instant de la journée, la plus grande partie des habitants eût dû être écrasée sous ses toits, mais par le plus grand des hasards personne ne se trouva chez soi : c'était la veille de la Saint-Jean, on faisait en ce moment, à l'autre extrémité du village, le feu-de-joie. Un fait qui m'a été garanti également, mais auquel j'ajouterais plus de foi, c'est qu'après l'éboulement, la terre qui restait à découvert, parut délayée par l'eau et détrempée comme du mortier. En quelques endroits, cette eau était même assez abondante pour former des sortes de mares ; dans d'autres, où la pente se prêtait à sa chute, elle coulait en sources. Je ne doute point que la pluie qui avait eu lieu la veille de l'événement n'ait accru le réservoir, mais certainement elle n'avait point suffi pour le former, et sans doute, il ne fut dû qu'à cette source supprimée, qui s'étant jetée de ce côté-là, finit par en changer totalement la face... L'éboulement total dura 4 jours entiers, il ne cessa que quand les terres supérieures eurent acquis l'assiette qui leur était nécessaire pour se soutenir par elles-mêmes..."
TRUDAINE (Daniel-Charles) intendant des finances et administrateur des Ponts et Chaussées. Il a également œuvré dans le développement du réseau routier. Son atlas dit « Atlas de Trudaine » fait référence. (1703-1769)
Reference : 168C19
Il adresse à son correspondant la réponse reçue de Mr de Beaumont, concernant « l’affaire qui intéresse la faculté de droit. Je pense que vous ferés bien de le voir afin de convenir avec lui des moyens de terminer notre arrangement. A mon retour de la campagne je le verrai, et j’espère que nous viendrons à bout de résoudre toutes les difficultés… ».