P., La Bibliothèque Française, 1947, in-12, 296 pp, broché, bon état
"Flora Tristan, âpôtre du socialiste et du féminisme, est peu connue du grand public. Le livre que nous présente aujourd'hui Lucien Scheler a été élaboré très soigneusement, et ses lecteurs y trouveront à la suite d'une biographie passionnante, une anthologie de Flora Tristan qui donne une idée très suffisante de cette œuvre peu répandue. Lucien Scheler a choisi fort intelligemment ses morceaux dans les Pérégrinations d'une Paria (1838), dans les Promenades dans Londres (1840) et dans Union ouvrière (1843). Le premier de ces ouvrages est essentiellement autobiographique, mais contient aussi des aperçus pittoresques et instructifs sur la vie au Pérou vers 1830, alors que Flora Tristan y était venue tenter, auprès de l'aristocratique famille de feu son père, une démarche pour récupérer la succession de celui-ci. Les Promenades dans Londres (1840) contiennent d'intelligentes considérations et une grande masse de données sur l'Angleterre politique, économique, sociale, ouvrière, morale, etc... Dès lors la vocation de Flora Tristan s'est affirmée : le spectacle de la misère qu'elle sait observer et méditer lui découvre des vérités premières qu'elle va formuler dans son petit livre Union ouvrière (1843). Déjà les saint-simoniens avaient révélé l'existence des classes sociales, dont la classe ouvrière, la plus nombreuse, la plus utile, est la plus pauvre. Flora Tristan proclame, quatre ans avant Marx, que ces classes sont en lutte et que la classe ouvrière ne s'émancipera que par ses propres efforts. Mais l'apôtre, solidariste, souhaite que les autres classes sociales collaborent à cette émancipation, laquelle ne sera d'ailleurs possible que lorsque les ouvriers seront sortis de l'abjection dans laquelle ils croupissent, la plupart sans s'en douter. Reprenant et révisant les projets des réformateurs du compagnonnage, Flora Tristan entreprend de provoquer dans les milieux ouvrier ce noble désir de progrès laborieusement gagné. Après avoir fréquenté les miteux de l'Atelier et de la Ruche Populaire à Paris, ou telles autres élites ouvrières, elle part à travers la France, suivant l'itinéraire habituel des « Compagnons » ; d'avril à septembre 1844, elle prêche de ville en ville, le « nouvel évangile », signalée, surveillée par la police et parfois même inquiétée. Elle est diversement accueillie, obtenant çà et là des résultats qui l'enthousiasment, notamment à Lyon, à Marseille, à Toulon, à Carcassonne. Chemin faisant, elle cause avec des patrons, avec des bourgeois, avec des curés et des pasteurs ; quatre évêques lui accordent audience. Après quatre mois d'un voyage épuisant, voyage de propagande et aussi voyage d'études, elle vient mourir à Bordeaux en novembre 1844... Lucien Scheler a bien conté cette belle histoire, montrant avec exactitude les influences que notre apôtre avait subies, ou tout au moins les suggestions ; notamment les leçons d'outre-Manche : Robert Owen, les Chartistes, O'Connell. Il a aussi mis en valeur la tendance internationaliste de Flora Tristan. Je ne vois d'ailleurs aucune omission dans ce petit volume qu'il faudrait largement répandre. L'excellente étude donne une idée très exacte de l'apôtre." (Jules-L. Puech, Revue d'Histoire du XIXe siècle - 1848, 1949) — "Curieuse Flora Tristan. Elle meurt en 1844 à 41 ans, après un apostolat social de dix-huit mois qui n'a frappé « l'opinion » – celle qui lisait les journaux – que de façon marginale. Si elle a été l'amie de Victor Considérant, si elle a admiré Robert Owen, elle a brisé, vite, avec le Père Enfantin et le saint-simonisme, et les socialistes de sa génération qui lui survivront l'ignorent ; non seulement Marx, qu'elle aurait pu rencontrer pourtant à Paris, mais Proudhon qui, en elle, méprise d'abord la femme..." (Madeleine Rebérioux, Annales ESC, 1974) — "Ma grand'mère était une drôle de bonne femme. Elle se nommait Flora Tristan." (Paul Gauguin)
Le document, Paris 1933, 15,5x20,5cm, relié.
Edition originale, un des 144 exemplaires numérotés sur vélin pur fil, seul tirage après 12 japon. Reliure en demi maroquin rouge à coins, dos à quatre nerfs, plats, gardes et contreplats de papier marbré, couvertures et dos conservés, tête dorée, reliure signée Lucie Weill. Exemplaire joliment établi. Rousseurs affectant principalement les tranches. En frontispice, ouvrage illustré par Don d'un portrait de Tristan Bernard. Envoi autographe signé de Tristan Bernard à son ami Carlo Rim : "A Carlo Rim je dédie ces purs accents d'une âme poétique." Nous joignons un bristol d'invitation de Jacques Duhamel, ministre des affaires culturelles,pour l'érection du buste de Tristan Bernard sur la place Tristan Bernard aux Ternes à Paris le Jeudi 18 Mai 1972 à 11h. Nous joigons un article de presse de Carlo Rim à propos de cet évènement culturel. Pendant l'Occupation, Tristan Bernard se réfugie à Cannes et réside à l'hôtel Windsor alors que son ami Carlo Rim lui propose en vain de séjourner chez lui afin qu'il soit à l'abri d'une dénonciation ou d'une arrestation ; ce à quoi Tristan Bernard, jamais avare de bons mots, lui répond :«À mon âge, on ne découche plus!» en ajoutant : «Savez-vous que je figure dans lePetit Larousse? On n'arrête pas quelqu'un qui figure dans lePetit Larousse» Il sera tout de même arrêté en septembre 1943 en tant que Juif et interné avec sa femme à Drancy puis libéré sur intervention de Sacha Guitry et Arletty le mois suivant. Son petit-fils François-René sera aussi arrêté commerésistantetdéportéàMauthausenoù il mourra. Provenance : de la bibliothèque de l'écrivain provençal, caricaturiste et cinéaste Carlo Rimqui fut notamment l'ami de Fernandel, de Raimu et Marcel Pagnol mais aussi d'André Salmon et Max Jacob. - Photos sur www.Edition-originale.com -
s.l. s.d.( circa 1942), 7,5x12cm, une feuille.
Carte postale photographique manuscrite signée de Tristan Bernard adressée à son ami l'écrivain provençal, caricaturiste et cinéaste Carlo Rim qui fut notamment l'ami de Fernandel, de Raimu et Marcel Pagnol mais aussi d'André Salmon et Max Jacob (21 lignes à l'encre noire à l'en-tête de l'hôtel Windsor à Cannes). Un petit trou de punaise en tête de la photographie montrant toute l'affection que portait Carlo Rim à son vénérable ami Tristan Bernard, ayant certainement accroché cette carte postale chez lui. La carte postale représente Tristan Bernard de face avec sa belle et imposante barbe. Au verso, il a ajouté : Le monsieur du verso, c'est évident, c'est sûr... c'est le plus beau vieillard de la Côte d'Azur. Je vous embrasse bien affectueusement chère Alice et cher Carlo. Tristan Bernard." Pendant l'Occupation, Tristan Bernard se réfugie à Cannes et réside à l'hôtel Windsor alors que son ami Carlo Rim lui propose en vain de séjourner chez lui afin qu'il soit à l'abri d'une dénonciation ou d'une arrestation ; ce à quoi Tristan Bernard, jamais avare de bons mots, lui répond :«À mon âge, on ne découche plus!» en ajoutant : «Savez-vous que je figure dans lePetit Larousse? On n'arrête pas quelqu'un qui figure dans lePetit Larousse» Il sera tout de même arrêté en septembre 1943 en tant que Juif et interné avec sa femme à Drancy puis libéré sur intervention de Sacha Guitry et Arletty le mois suivant. Son petit-fils François-René sera aussi arrêté comme Résistant et déporté à Mauthausen où il mourra. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Cannes 1943, 6x9cm, une photographie.
Photographie originale réalisée probablement par Carlo Rim et représentant Tristan Bernard barbu, en pardessus, posant légèrement de profil devant un palmier, tirage argentique d'époque. Précisions manuscrites au verso, de Carlo Rim (qui a certainement pris en photo Tristan Bernard) : "Tristan Bernard Cannes", au stylo bleu, puis reprenant au crayon de papier son stylo lui faisant défaut: "Cannes 1943". Provenance :de la bibliothèque del'écrivain provençal, caricaturiste et cinéaste Carlo Rimqui fut notamment l'ami de Fernandel, de Raimu et Marcel Pagnol mais aussi de Max Jacob et André Salmon qu'il rencontra à Sanary. Pendant l'Occupation, Tristan Bernard se réfugie à Cannes et réside à l'hôtel Windsor alors que son ami Carlo Rim lui propose en vain de séjourner chez lui afin qu'il soit à l'abri d'une dénonciation ou d'une arrestation ; ce à quoi Tristan Bernard, jamais avare de bons mots, lui répond :«À mon âge, on ne découche plus!» en ajoutant : «Savez-vous que je figure dans lePetit Larousse? On n'arrête pas quelqu'un qui figure dans lePetit Larousse» Il sera tout de même arrêté en septembre 1943 en tant que Juif et interné avec sa femme à Drancy puis libéré sur intervention de Sacha Guitry et Arletty le mois suivant. Son petit-fils François-René sera aussi arrêté commerésistantetdéportéàMauthausenoù il mourra. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Très bon état général. Premier plat du numéro 3 de la première série en partie détaché. Portrait de Jacques-Henry Lévesque par Paul Sabon légèrement effrangé.A – Publications de la revue Orbes. • Orbes n° 1, printemps-été 1928, Au Sans pareil (12 × 19 cm), 107 pp. Textes de Blaise Cendrars, Francis Picabia, Pierre Audard, Georges RibemontDessaignes, Pierre Colle, Jean Van Heeckeren, Philippe Soupault, Jean Aurenche, Joseph Delteil, Georges Hugnet, Olivier de Carné, Pierre Reverdy, Georgette Camille, René Laporte, Max Fontaine, Paul Sabon, Jacques-Henry Lévesque. Achevé d’imprimer le 20 juin 1928, par l’imprimerie d’Art et de publ., 35 rue Desnouettes, à Paris.• Orbes n° 2, printemps 1929, Au Sans pareil (12 × 19 cm), 153 pp. Textes de Blaise Cendrars, Louis Parrot, Georges Neveux, Tristan Tzara, Jean Van Heeckeren, Henri Rousseau (Le Douanier), Georges Hugnet, Gertrude Stein, Jean Coutrot, Jacques-Henry Lévesque, Francis Picabia,George Isarlov, Max Fontaine, Georgette Camille, Maria Mc Donald Jolas, August Strinberg, Jean Aurenche et Paul Sabon, Olivier de Carné. Achevé d’imprimer le 6 mai 1929, par Dobrowolski-Bire, 9 rue Gerbert, Paris. L’un des 50 exemplaires (celui-ci n° 35) sur pur fil. • Orbes n° 3, printemps 1932, José Corti (12 × 19 cm), 171 pp. Blaise Cendrars, Pierre Charnay, Robert Caby, Erik Satie, Olivier de Carné, Georges Hugnet, Tristan Tzara, Georges Neveux, Pierre Reverdy, George Isarlov, Pierre de Massot, Henri Rousseau (Le Douanier), Paul Sabon, Vivian du Mas, Francis Picabia, Jean Audard, Bravig Imbs, Pierre Minet, Georges Ribemont-Dessaignes, Eugène Jolas, Robert Guiette, Jean Van Heeckeren, Jacques-Henry Lévesque. Achevé d’imprimer le 12 mars 1932, par l’imprimerie du Centaure, 17 rue La Pérouse, Paris. • Orbes n° 4, hiver 1932-1933, José Corti (12 × 19 cm), 145 pp. Textes de Blaise Cendrars, Hans Arp, Amaat Burssens, Robert Guiette, Greta Knutson, Henri Rousseau (Le Douanier), Bravig Imbs, Francis Picabia, Gertrude Stein, Hugues Panassié, Paul Sabon, Pierre Charnay, Georges Hugnet, Georges Ribemont-Dessaignes, Fabienne Lloyd, Pierre de Massot, Olivier de Carné, Jacques-Henry Lévesque, Jean Van Heeckeren. Achevé d’imprimer le 24 décembre 1932, par l’imprimerie du Centaure, 17 rue La Pérouse, Paris. • Orbes n° 1, 2e série, printemps 1933, José Corti (12 × 19 cm), 67 pp. Textes de Blaise Cendrars, Louis Bauguion, Francis Picabia, Pierre Charnay, Fernand Léger, Paul Sabon, Pierre Reverdy, Jean Van Heeckeren, Pierre de Massot, Bravig Imbs, Jacques-Henry Lévesque, Panaït Istrati. Achevé d’imprimer par l’imprimerie du Centaure, 17 rue La Pérouse, Paris [sans date].• Orbes n° 2, 2e série, été 1933, José Corti (12 × 19 cm), XIII pp., 22 pp. et 8 pp. centrales n.n.Fascicule imprimé tête-bêche avec une double numérotation. Textes de Hugues Panassié, Jean Van Heeckeren, Pierre de Massot, Louis Bauguion, Jacques-Henry Lévesque. Achevé d’imprimer par l’imprimerie du Centaure, 17 rue La Pérouse, Paris [sans date].• Orbes n° 3, 2e série, printemps 1934, José Corti (12 × 19 cm), 41 pp. Textes de Jacques-Henry Lévesque, Jean Van Heeckeren, Max Fontaine, Olivier de Carné. Achevé d’imprimer par l’imprimerie du Centaure, 17 rue La Pérouse, Paris [sans date].• Orbes n°4, 2e série, été 1935 (12 × 19 cm), 44 pp. Marcel Duchamp donne un dessin pour la couverture, extrait du Grand Verre (1915-1923) et des Témoins occultistes(1920). Textes de Bossuet, Jean Van Heeckeren, Blaise Cendrars, Pierre Charnay, JacquesHenry Lévesque, Francis Picabia, Pierre Reverdy, Olivier de Carné, Roger Lannes, André Jullien du Breuil, Louis Bauguion, George Reavey, Pierre de Massot, Marcel Duchamp. Achevé d’imprimer rue de la Comète, Paris VIIe [sans date].• Numéro unique du journal Midi à Midi publié par Orbes, daté de février 1930, 4 pp. in-folio. Texte de Jacques-Henry Lévesque, Max Fontaine, Jean Van Heeckeren et Olivier de Carné. Le journal s’ouvre sur cette citation de Picabia : «Le bon goût devrait être le contraire de l’ennui.»• George Isarlov, Picabia peintre, Paris, «Collection Orbes» n°1, 1929 (12 × 19 cm), 28 pp., exemplaire non coupé. • Jacques-Henry Lévesque, Jean Van Heeckeren, Olivier de Carné, La Ligne de vie, avec trois portraits par Stefan Couwenberg, Paris, « Collection Orbes» n° 2, José Corti, 1931 (12 × 19 cm), 56 pp. L’un des 50 exemplaires sur Alfax Navare (celui-ci n° 10). • George Isarlov, Georges Braque, « Collection Orbes» n° 3, Paris, José Corti, 1932, (12,5 × 19,5 cm), 31 pp., exemplaire non coupé. • Georges Herment, Déluges, « Collection Orbes», Paris, José Corti, 1938 (14,5 × 19,5 cm), 68 pp. • Plaquette HC Francis Picabia, 1879-1954, Éditions Orbes, 20 avril 1955 (15 × 24 cm). Textes en hommage à l’artiste récemment décédé de Pierre de Massot, Michel Perrin, Jean Van Heeckeren, Jacques-Henry Lévesque, George Isarlov, Camille Bryen, Jean Arp, H. Saint-Maurice, P.A. Benoit, Bernard Fricker et dessin de Man Ray. Édition limitée à 191 exemplaires numérotés sur vergé antique Lana (celui-ci n°142). B – Documents relatifs à la revue 1. Une correspondance autographe adressée à Jacques-Henry Lévesque (10 pp. de différents formats) signée d’amis et de collaborateurs de la revue, parmi lesquels Max Ernst, Tristan Tzara, Francis Picabia, Paul Sabon, etc. • Carton d’invitation autographe de Max Ernst sur un double feuillet in-8 obl. (13 × 16 cm) de vélin bouffant : «Max Ernst, espère vous voir au vernissage », à l’encre bleue et à l’encre rouge en beaux caractères graphiques. • Carte postale autographe (14 × 8,5 cm) signée de George Isarlov, datée «Anvers, 2-2-1929 », présentant au recto une vue de l’intérieur de l’église Notre-Dame de la Poterie, adressée à «M. Jacques Henry Lévesque 24, rue de la Tourelle / Boulogne S. Seine », avec marques postales belges. • Carte lettre autographe signée d’André Jullien du Breuil, datée du 7 juillet [1935], 1 p. in-8. Il le remercie pour l’envoi de numéros d’Orbes et est très heureux de voir son poème [« Offrande nue », in Orbes n° 4, 2e série, p. XI] dans la revue mais demande : « pourquoi diable cette typographie à l’envers à gauche, à l’endroit à droite ?» • Lettre autographe signée de Tristan Tzara, datée de « Paris, le 11 janv. 1946 », 1 p. in-8 à l’encre bleue. Enveloppe autographe avec marques postales conservées. Il lui écrit: «Vous rappelez-vous qu’il y a pas mal d’années, je vous ai donné pour Orbes une copie dactylographiée de “La Vengeance d’une orpheline russe” de Rousseau [Le Douanier]. L’avez-vous encore ? Car j’en aurais besoin en ce moment.» Dans la même enveloppe, minute au crayon de la réponse de Jacques-Henry Lévesque qui n’a plus cette copie et pense qu’elle est restée chez Robert Delaunay. • Lettre autographe signée de Francis Picabia, datée « Lundi » [Paris, 8 avril 1946]. 1 p. in-8 obl. à l’encre noire. Enveloppe autographe avec marques postales conservées. « Mon Cher Lévesque, Cela me ferait grand plaisir de vous voir. Ayant terminé plusieurs tableaux je serais heureux de vous les montrer avant l’exposition que je vais avoir à Paris dans quelques jours – Si vous êtes libre vendredi après dîner vous me trouverez rue des petits champs; sauf contre ordre de vous. Très affectueusement. Francis Picabia. Venez avec vos amis, j’espère qu’ils seront libres aussi.»• Carte correspondance autographe signée de Jean Prévost, datée 11 avril [1932] également adressée à Olivier de Carné et à Jean Van Heeckeren : «Messieurs, Je viens de lire Orbes (n° 2 et 3). Si je vous disais que tout m’en a plu également, je mentirais. Mais pourtant savez-vous que c’est rare, quand on s’est mis à trois pour faire une revue, d’avoir du talent tous les trois.» • Lettre autographe signée de Camille et Georgette Bryen (qui ont pris part à l’exposition organisée par Orbes du 12 au 31 mars 1937 au bar La Cachette). S.d., 1 p. in-4 (28 × 21,5 cm) à l’encre bleue sur un feuillet de pelure jaune. « Cher ami, la Tour de feu doit paraître assez vite. Dans 15 jours, il serait trop tard pour donner des dessins.» Enveloppe à son adresse à New York conservée. • Carte postale autographe de Georges Neveux. 2 pp. recto verso in-8 obl. (11,5 × 13,5 cm) sur bristol à l’en-tête de la Comédie des Champs-Élysées: «Mon cher ami, vous allez me trouver insupportable […] J’ai à vous parler de plusieurs choses importantes.» • Carte correspondance autographe de «Ton ami Paul» [Paul Sabon], datée du 3 octobre [1928] à son adresse à Boulogne-sur-Seine. Excellent billet: « N’oublie pas s’il te plaît que tu m’as promis un Orbes. C’est extrêmement urgent je t’attends toujours à 5 h 6 h au Sélect. Mais si tu avais ton après-midi, tu pourrais te trouver aux 2 Magots vers deux heures 2 h … » • Carte postale autographe (9 × 14 cm) signée de Paul Sabon, datée du 4 novembre [1932], présentant au recto une reproduction d’une esquisse pour La Musique de Henri Matisse, avec marques postales: «Le temps de recopier demain les poèmes en question, et [il lui] envoie le tout (article et poèmes) au plus tard demain soir sans faute.» • Carte postale autographe du même. 1 p. in-12 obl. (8,2 × 12,5 cm). Sur une carte présentant un dessin arabe de la grande mosquée d’Eddine. « La Mort mariée nulle part parue encore. Tu peux la publier tranquille » à l’encre bleue.2. Documents originaux liés à l’histoire de la revue et à la vie de Jacques-Henry Lévesque • Un dessin à l’encre noire de Paul Sabon présentant Jacques-Henry Lévesque assis de profil intitulé « Portrait de Jacques», signé « Paul», daté «le 8 mai 28 », sur un feuillet in-4. • 2 collages originaux de Jean Van Heeckeren. L’un (21 × 15 cm) contrecollé sur papier fort brun, montrant le mot « Orbes» artistiquement calligraphié à l’encre de Chine sur une coupure de journal en caractères chinois, l’autre (12 × 18,5 cm) contrecollé sur bristol crème et mêlant deux jeux, l’un noir, l’autre blanc, de lettres du nom de la revue à deux silhouettes de papillons sur fond de papier Kraft et surmontant le mot «rébus», découpé en lettres blanches. • 5 cartons poèmes (16,5 × 20 cm) sur papier chiffon Johannot, portant imprimé en bistre le nom de la personnalité (Cendrars, Picabia, Duchamp, Krishnamurti) et en noir le texte et le nom de la personne à laquelle ils sont destinés. Non signés, ils sont sans doute l’œuvre de Jacques-Henry Lévesque et proviennent de la collection de sa femme, Angèle. • 3 tirages (15 × 10,5 cm) n&b de photographies prises par Angèle Lévesque montrant Blaise Cendrars et Jacques-Henry Lévesque au Tremblay, non datés. L’un d’eux a servi à illustrer la couverture du volume de correspondance entre Jacques-Henry Lévesque et Blaise Cendrars. • Un bulletin d’abonnement à la revue, en brochure 4 pp. in-8. • 2 cartons d’invitation recto verso (14 × 10,5 cm) au vernissage de l’exposition de tableaux, objets, photos, livres et dessins de Marcel Duchamp, Francis Picabia, Jacques-Henry Lévesque, Blaise Cendrars, Sonia Delaunay organisée par Orbes qui s’est tenue du 12 au 31 mars [1937] au bar La Cachette à Paris, avec une photocopie A3 du verso de la maquette de ce faire-part. Un des deux cartons porte au verso, à l’encre bleue, le nom et l’adresse de Rolland de Renéville. • Une affiche (27 × 36 cm) Orbes, Printemps 1932, n° 3, présentant le sommaire de la livraison mentionnée. • Une brochure 4 pp. gd in-8 (16 × 25 cm) imprimée en noir et en rouge annonçant la parution de la plaquette Francis Picabia, seize dessins 1930 de la « Collection Orbes».• Un prospectus (15 × 24 cm) annonçant la parution fin mars 1930 aux Éditions Kra de Second manifeste du surréalisme revu et augmenté par André Breton. • Un prospectus avec bulletin de souscription pour De toutes les heures de Pierre Charnay dans la « Collection Orbes».• Une carte postale (14 × 8,5 cm) restée vierge, illustrée par une publicité et des éléments de sommaire du n° 2 de la revue, daté Printemps-été 1929. • Le Journal des poètes, livraison du 16 décembre 1932. 4 pp. in-folio, contenant en p. 2 « Un inédit de Tzara et un rappel de Dada » et « Où boivent les loups» de Jacques-Henry Lévesque (plis marqués, infimes déchirures) et un tract de Tristan Tzara, daté « Paris, le 22 décembre », relatif à cette parution (Journal des poètes) qu’il qualifie de «feuille de chou ». • Un tract (27,5 × 21,5 cm) de Michel Seuphor traduit en anglais par Dollie Pierre Chareau, imprimé en violet sur papier rose. • Une affiche (55,5 × 42,5 cm) pour l’exposition Picabia à la Pinacothèque de la Rose Fried Gallery à New York, inaugurée le 15 février 1950 par Orbes, contenant un texte de Jean Arp sur Francis Picabia daté «Ascona 1949 » et, en pied, la liste des 18 œuvres exposées. • Un prospectus (26,5 × 21,5 cm) recto verso imprimé noir sur papier orange, illustré de dessins, annonçant le vernissage de l’exposition « Quelques œuvres de Picabia (époque dada 1915-1925)» organisée par Orbes le 20 novembre 1951. Très bel ensemble, le plus complet possible, sur l’histoire de cette revue littéraire où se sont croisés et parfois confrontés des auteurs et artistes majeurs de l’entre-deux-guerres.
s.l. s.d.( circa 1942), 13,5x21,5cm, une feuille.
Lettre autographe signée de Tristan Bernard adressée à son ami l'écrivain provençal, caricaturiste et cinéaste Carlo Rim qui fut notamment l'ami de Fernandel, de Raimu et Marcel Pagnol mais aussi d'André Salmon et Max Jacob (21 lignes à l'encre noire à l'en-tête de l'hôtel Windsor à Cannes). Tristan Bernard ne tarit pas d'éloges sur les talents de Carlo Rim en tant que feuilletoniste pour la radio: "Mercredi 22. Mon vieux Carlo, J'ai lu avec un très grand plaisir les sketches que vous m'avez envoyés, et j'ai apprécié tout particulièrement celui que vous m'avez dédié. Vous êtes un des rares individus qui aient compris parfaitement "la dramaturgie de la radio". Vous avez su, en écrivant, faire à l'écouteur une âme d'écouteur. C'est là une tâche que ne comprennent pas la plupart des auteurs dramatiques qui, lorsqu'ils écrivent pour le théâtre, prennent le spectateur pour un lecteur. Tachez de venir me voir bientôt, avec votre chère Alice. Moi, je ne me déplace pas facilement. Nous vous embrassons ainsi que le vénérable Babou. Tristan Bernard." Pendant l'Occupation, Tristan Bernard se réfugie à Cannes et réside à l'hôtel Windsor alors que son ami Carlo Rim lui propose en vain de séjourner chez lui afin qu'il soit à l'abri d'une dénonciation ou d'une arrestation ; ce à quoi Tristan Bernard, jamais avare de bons mots, lui répond :«À mon âge, on ne découche plus!» en ajoutant : «Savez-vous que je figure dans lePetit Larousse? On n'arrête pas quelqu'un qui figure dans lePetit Larousse» Il sera tout de même arrêté en septembre 1943 en tant que Juif et interné avec sa femme à Drancy puis libéré sur intervention de Sacha Guitry et Arletty le mois suivant. Son petit-fils François-René sera aussi arrêté comme Résistant et déporté à Mauthausen où il mourra. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Editions Dilecta / Collection Dada n° 4 de 2006. In-8 broché de 64 pages au format 15 x 20,5 cm. Couverture illustrée par hans Harp.Vingt-cinq Poèmes de Tristan Tzara, avec dix bois gravés de Hans Arp.Postface de Henri Béhar. Fac-similé réalisé à partir de l’exemplaire personnel de Tristan Tzara, publié en 1918. Etat de neuf. Rarissime tirage de tête à 100 exemplaires numérotés ( n° 000056 ), comportant en tiré-à-part un calligramme de Tristan Tzara.
Site Internet : Http://librairie-victor-sevilla.fr.Vente exclusivement par correspondance. Le libraire ne reçoit, exceptionnellement que sur rendez-vous. Il est préférable de téléphoner avant tout déplacement.Forfait de port pour un livre 7 €, sauf si épaisseur supérieure à 3 cm ou valeur supérieure ou égale à 100 €, dans ce cas expédition obligatoire au tarif Colissimo en vigueur. A partir de 2 livres envoi en colissimo obligatoire. Port à la charge de l'acheteur pour le reste du monde.Les Chèques ne sont plus acceptés.Pour destinations extra-planétaire s'adresser à la NASA.Membre du Syndicat Lusitanien Amateurs Morues
Tristan Flora Michaud Stéphane Colloque international Flora Tristan
Reference : CYG23RT
ISBN : B0014MSAQY
ADELSWÄRD-FERSEN Jacques d' & TAILHADE Laurent & VERHAEREN Emile & VIVIEN Renée & COLETTE & MOREAS Jean & BARBUSSE Henri & SYMONS Arthur & BERRICHON Paterne & BOIS Jules & DEREME Tristan & DEUBEL Léon & FRESNOIS André du & GHIL René & KLINGSOR Tristan & LA JEUNESSE Ernest & LEGRAND-CHABRIER & MANDIN Louis & MARINETTI Filippo Tommaso & MIOMANDRE Francis de & NAU John-Antoine & NOISAY Maurice de & OCHSE Julien & PILON Edmond & RAYNAUD Ernest & SALMON André & SAINT-POINT Valentine de & SCHEFFER Robert & VISAN Tancrède de ARMFIELD Maxwell & CIOLKOWSKI Henri Saulnier & SARLUIS Léonard & LUINI Bernardino & BAZZI Giovanni Antonio & MOREAU Gustave & VINCI Léonard de & RAPHAEL & RIBERA José de & GOYA Francisco de & RUBENS Pierre Paul & LE CORREGE
Reference : 82965
(1909)
Albert Messein, Paris 15 janvier 1909-15 décembre 1909, 22x25cm, 12 livraisons reliées en quatre volumes.
| «Akademos restera donc une création éphémère, geste précurseur qui marquera l'histoire du mouvement homosexuel et le début du xxe siècle. » |<br>* Édition originale complète des 12 livraisons de cette luxueuse et éphémère revue fondée et dirigée par Jacques d'Adelswärd-Fersen, un des rarissimes exemplaires sur japon, seuls grands papiers, comportant quatre états des gravures en couleurs. Reliures en demi-percaline sable, pièces de titre en maroquin brun, plats de papier marbré, dos et couvertures conservés pour chaque numéro, bel exemplaire à toutes marges. Notre exemplaire comporte bien les quatre états en couleurs réservés aux exemplaires de luxe, tirés sur divers papiers, de chacune des 23 héliogravures d'esthétique Arts & Crafts, symboliste, Renaissance, Art Nouveau et antique, d'après Maxwell Armfield, Henri Saulnier Ciolkowski, Léonard Sarluis, Bernardino Luini, Giovanni Antonio Bazzi, Gustave Moreau, Raphaël, Léonard de Vinci, Pollaiolo, le Corrège, Piero de la Francesca, Rubens, Jose de Ribera, Francisco Goya, Mederhausem Rodo, Cardet, et des statues et stèles du musée de Naples et d'Athènes. L'élégante maquette de couverture est signée George Auriol, maître de la typographie Art Nouveau. Contributions de Laurent Tailhade, Émile Verhaeren, Renée Vivien, Colette Willy, Joséphin Peladan, Jean Moréas, Henri Barbusse, Arthur Symons, Jacques d'Adelswärd-Fersen, J. Antoine-Orliac, Paterne Berrichon, Jules Bois, Jean Bouscatel, Tristan Derème, Léon Deubel, André du Fresnois, Maurice Gaucher, René Ghil, Henri Guilbeaux, J.-C. Holl, Tristan Klingsor, Ernest La Jeunesse, Gabriel de Lautrec, Abel Léger, Legrand-Chabrier, Louis Mandin, Filippo Tommaso Marinetti, Francis de Miomandre, John-Antoine Nau, Maurice de Noisay, Julien Ochsé, Edmond Pilon, Ernest Raynaud, André Salmon, Valentine de Saint-Point, Robert Scheffer, Tancrède de Visan... Très bel exemplaire sur japon, d'une extrême rareté, de la première revue homosexuelle française. Ce n'est qu'en 1869 qu'apparaît le terme « homosexuel », dans les échanges épistolaires entre les journalistes et juristes allemands Karl Heinrich Ulrichs et Karl-Maria Kertbeny. Leurs écrits attestent des premières tentatives de décrire l'attraction physique envers le même sexe, non pour condamner l'acte, mais pour faire accepter une autre forme de sexualité aux yeux de la société. En effet, si les relations homosexuelles sont un élément constitutif des sociétés humaines depuis l'origine, elles ont longtemps été abordées sous l'angle unique de la relation charnelle. Stigmatisé, l'acte sexuel inverti est tour à tour codifié, toléré ou sévèrement condamné à travers les époques et les cultures, mais jamais interprété sous l'angle d'une attirance exclusive. Ainsi, la France, premier pays à dépénaliser l'homosexualité, supprime en 1791 le « crime de sodomie » dans le Code pénal, mais il faudra attendre la seconde partie du XIXe siècle pour qu'émerge la conscience d'une véritable identité homosexuelle comme le décrit Michel Foucault dans son Histoire de la sexualité : « L'homosexuel du XIXe siècle est devenu un personnage : un passé, une histoire et une enfance, un caractère, une forme de vie ; une morphologie aussi, avec une anatomie indiscrète et peut-être une physiologie mystérieuse. Rien de ce qu'il est au total n'échappe à sa sexualité. Partout en lui, elle est présente [...] Elle lui est consubstantielle, moins comme un péché d'habitude que comme une nature singulière. Il ne faut pas oublier que la catégorie psychologique, psychiatrique, médicale de l'homosexualité s'est constituée du jour où on l'a caractérisée [...] moins par un type de relations sexuelles que par une certaine qualité de la sensibilité sexuelle, une certaine manière d'intervertir en soi-même le masculin et le féminin. L'homosexualité est apparue comme une des figures de la sexualité lorsqu'elle a été rabattue de la pratique de la sodomie sur une sorte d'androgynie intérieure, un hermaphrodisme de l'âme. Le sodomite était un relaps, l'homosexuel est maintenant une espèce. » LES PRÉCURSEURS C'est dans ce contexte que naissent, sous la plume de Balzac, des personnages assumant pleinement leur autre sexualité, notamment Zambinella, Seraphita et surtout Vautrin, considéré comme le premier homosexuel de la littérature française. Cependant que Baudelaire qui voulait initialement titrer ses Fleurs du Mal : « les Lesbiennes » est condamné pour ses poèmes, Lesbos et Femmes damnées, célébrant les amours féminines. Car en sortant de la marginalité et en obtenant une forme de reconnaissance, les hommes et femmes homosexuels se trouvent confrontés aux regards critiques et aux stigmatisations caricaturales. Quelques écrivains, tels que Georges Eekhoud ou Renée Vivien, proclament littérairement leur homosexualité. D'autres, comme Oscar Wilde, l'assument publiquement, mais ne laissent que discrètement transparaître leur orientation dans leur uvre. Plusieurs continuent à taire leurs véritables appétences, pour s'assurer respectabilité et reconnaissance littéraire. Parmi eux, Proust et Montesquiou deviennent alors la cible de la plume assassine et fière de Jean Lorrain, « en-philanthrope » proclamé : « Mort, Yturri te salue, tante » écrit-il à Montesquiou, par voie de presse, à la mort de son amant, Gabriel Yturri. De pareilles - et véridiques - insinuations sur Lucien Daudet vaudront à Lorrain un célèbre duel avec Marcel Proust. CHASSE AUX SORCIÈRES D'Adelswärd-Fersen, né en 1880, grandit au cur de cette révolution des murs et vit les terribles conflits intérieurs entre désir personnel et morale institutionnelle, entre représentation sociale et liberté intime. Si la France représente un espace de liberté bien supérieur à ses voisines, le jugement de la société reste profondément hétéronormé. Le fameux paragraphe 175 du nouveau Code pénal allemand condamnant en 1871 les « actes sexuels contre nature » dans tout l'Empire ou la condamnation d'Oscar Wilde aux travaux forcés en 1895, soulèvent l'indignation des homosexuels déclarés et l'inquiétude silencieuse des autres. Le monde littéraire n'est pas épargné. En 1900, G. Eekhoud est poursuivi pour Escal-Vigor, premier roman à parler ouvertement et positivement d'amours masculines. En 1902 Friedrich Alfred Krupp se suicide à la suite du scandale de présumées « orgies sexuelles » de Capri. L'année suivante, d'Adelswärd-Fersen, tout juste majeur, est accusé à son tour de pratiquer des « messes noires » avec de jeunes adolescents et la participation de l'aristocratie. De la chasse aux sorcières médiévale aux théories complotistes modernes, l'accusation de rite satanique est un topos des constructions fantasmatiques des sociétés confrontées aux différentes expressions de l'altérité. Fersen avait d'ailleurs offert à ses juges le modèle littéraire de leur accusation. C'est en effet par la publication en 1902, de L'Hymnaire d'Adonis : à la façon de M. le marquis de Sade, qu'il attire l'attention du Parquet. Et s'il n'écope que de six mois de prison, pour des faits qui seraient aujourd'hui bien plus sévèrement jugés, c'est qu'on lui reproche plus l'expression publique et littéraire de sa sexualité que ses malsaines mises en scène érotiques d'adolescents en tenues antiques. Profondément affecté par le déchaînement médiatique et le violent rejet de l'homosexualité dont il témoigne, Fersen publie en 1905 : Messes noires. Lord Lyllian, roman à clefs s'inspirant de son histoire et mettant en scène les sommités homosexuelles de la fin du XIXe siècle : Oscar Wilde, Lord Alfred Douglas, John Gray, Jean Lorrain, Joséphin Peladan, Achille Essebac, Robert de Montesquiou, Friedrich Krupp et Fersen lui-même. L'intention du jeune poète de 25 ans n'est plus seulement artistique, elle est devenue politique. D'Adelswärd-Fersen devient ainsi l'un des précurseurs du combat pour la reconnaissance et l'acceptation de l'homosexualité dans la société moderne. C'est ainsi que naît le projet d'Akademos. S'il s'inspire ostensiblement de la revue allemande d'Adolf Brand, Der Eigene, Fersen est bien plus ambitieux et souhaite entraîner avec sa revue, une mutation des mentalités. Aussi s'intéresse-t-il à des figures plus engagées comme le scientifique allemand Magnus Hirschfeld, qui crée en 1897 avec l'écrivain Franz Joseph von Bülow, le Comité scientifique humanitaire (« Wissenschaftlich humanitäre Komitee », WhK), première organisation de défense des droits des homosexuels. À la fin de l'année 1907, de la Villa Lysis à Capri, Fersen écrit ainsi à Georges Eekhoud : « La permission fort aimable que vous m'avez donnée d'écrire à Hirschfeld sous votre égide sera mise à profit. Je ne connaissais après mes passages en Allemagne que Brand et son Eigene. D'autre part, j'attendais, afin de correspondre avec les chefs allemands du parti, la réalisation d'un projet à moi, que j'ose vous confier : je voudrais, n'ayant d'ailleurs comme titre suffisant que l'orgueil de nos idées et une ardeur indicible à les savoir moins méconnues, fonder à Paris, en février prochain, une revue d'art, de philosophie, de littérature, dans laquelle petit à petit pour ne pas faire d'avance un scandale, on réhabilite l'autre Amour. J'espère, cher monsieur Eekhoud, que vous nous ferez l'honneur, un jour, de votre compagnie et de ce talent, universel aujourd'hui, qui vous range parmi les apôtres du « mouvement ». Dans tous les cas, je vous remercie pour la sympathie si délicatement exprimée, pour les espoirs que nous partageons, pour les bonheurs décrits, que tous les deux, nous avons, en marge des autres, savourés. » DER EIGENE : L'ANTI-MODÈLE Si Der Eigene, publiée dès 1896, est la première revue homosexuelle européenne et le modèle proclamé d'Akademos, elle ne poursuit pas les mêmes buts, et ne se construit pas sur le même modèle artistique et politique. Présentée comme une source de documentation des activités de nudisme et de l'histoire de l'art, la revue de l'activiste Adolf Brand ne prône pas un bouleversement social, mais une réinterprétation historique des relations hommes/femmes. Se proclamant d'un nouvel hellénisme, il s'appuie sur les usages de la pédérastie antique grecque pour réunir une communauté d'esprit viriliste, et tente de démontrer, au fil des contributions, la supériorité esthétique et érotique du corps masculin dans l'histoire de l'art et des murs. « Didier Eribon souligne de quelle manière les thèses masculinistes de Brand relèvent d'une conception universaliste de la sexualité [...], mais aussi d'une vision misogyne peu encline au changement social. L'étude du masculinisme homosexuel renvoie aussi à la construction d'une image de l'homme pensée comme outil de domination sociale envers les minorités de genre, de classe et de race. [...] la domination masculine se traduit [...] par l'exaltation des vertus morales et physiques de l'homme-machine ». Paradoxalement, la première revue homosexuelle épouse les codes de l'idéologie émergente. Dès 1903, « Brand quitte l'organisation du WhK d'Hirschfeld et fonde la Communauté des spéciaux (« Gemeinschaft der Eigenen », GdE). Influencé par le contexte de la Lebensreform, il exalte la virilité adolescente et la maîtrise de soi dans la nature. Il organise des camps collectifs, des marches sportives et des séances de nudisme, en accord avec les pratiques des Wandervogel, ces regroupements d'adolescents qui alimenteront les rangs des jeunesses hitlériennes à la fin des années 1920. » (Damien Delille, Homoérotisme et culture visuelle dans les revues Der Eigene et Akademos) AUTRE AMOUR, AUTRE CULTURE Akademos procède d'une tout autre philosophie. Pour Fersen il est moins question d'exalter la virilité issue de l'Antiquité que d'explorer une vision littéraire de l'homosexualité héritée du symbolisme décadentiste. La ligne éditoriale de la revue est parfaitement exprimée dans une nouvelle lettre à Eekhoud. « Villa Lysis, 4 août 1908 « Cher Monsieur Eekhoud, « En décembre ou en janvier dernier, je crois, nous avons parlé d'un projet de revue que nous voulions fonder des amis et moi avec l'aide de l'éditeur Messein. Il s'agissait - sans donner de prime abord à la publication un parti pris, une étiquette, une allure de combat - d'arriver à mettre en lumière la question de la liberté passionnelle - les différentes théories sensuelles. Il s'agissait en quelques mots de défendre l'Autre Amour, par le souvenir des temps passés, par les espoirs des temps présents. Akademos est maintenant une chose décidée. Revue mensuelle (que nous espérons plus tard faire paraître tous les quinze jours) elle comprendra dans chaque numéro un roman (à suivre), deux ou trois nouvelles, deux poèmes, deux pages de musique, un courrier de Paris, critique des livres, critique des théâtres, une critique d'art [et] une lettre de l'étranger. De temps à autre un article de philosophie, de médecine, de jurisprudence. Akademos enfin, contiendra outre la couverture, deux hors texte, reproduction d'une uvre antique ou moderne (sculpture, architecture, peinture ou paysage). » Akademos s'affirme dès l'origine comme une revue humaniste et un espace de tolérance, à travers lequel la figure de l'homosexuel(le), sa sensibilité spécifique, son art de vivre et l'expression artistique de sa différence puisse s'inscrire dans une quête de modernité esthétique et littéraire. ADAM L'ANDROGYNE Si Fersen et ses contributeurs cherchent dans l'art antique une légitimité historique, c'est plus pour en extraire une source d'inspiration et offrir une ascendance esthétique à la nouvelle figure artistique que promeut Akademos : l'Androgyne. À l'opposé de la polarité sexuelle défendue par Eigene, la figure de l'androgyne se pose comme une réconciliation entre les genres et une défense de l'indétermination sexuelle. Au-delà de la représentation mêlant féminin et masculin, l'androgyne acquiert dans la revue de Fersen une dimension nouvelle, politique et avant-gardiste. C'est ainsi dans Akademos que l'on trouve, sous la plume de Joséphin Peladan, la première remise en question de l'identité de genre, et les prémices d'une théorie du non-binaire. « L'Amour n'est donc plus pour le lecteur "un sentiment d'affection d'un sexe pour l'autre", mais le sentiment d'affection de l'être humain pour lui-même, qui se manifeste communément, mais non essentiellement, selon la polarisation sexuelle. Sans doute pour la correspondance des formes, l'amour peut se nommer l'attraction d'un sexe pour l'autre. Mais l'âme, quelle part a-t-elle dans la division sexuelle ? Nous avons aperçu Elohim, prenant un côté d'Adam, par une section verticale [...] Adam androgyne avait donc une âme et un esprit androgyne : et la femme serait la moitié animique et la moitié spirituelle de l'homme, comme elle est sa moitié physique ? Les théologiens, en concile, se sont posé cette question. En isolant Aïscha de Aisch, Iohah lui a-t-il donné une âme personnelle, ou a-t-il dédoublé l'âme, comme il a fait pour le corps ? Ce dédoublement a-t-il été radical, isolant le passif de l'actif ? Ou bien l'âme a-t-elle conservé son androgynisme ? En ce cas l'esprit seul attesterait le sexe intérieur. » (Joséphin Peladan, « Théorie amoureuse de l'androgyne. De l'amour », Akademos, n° 6, juin 1909) UNE ACADÉMIE SANS EXCLUS Là où Brand prônait la guerre des sexes, Fersen célèbre leur consubstantialité. Refusant tout clivage, il ouvre, dès le premier numéro, sa revue aux écrivaines lesbiennes et libérées, dont Colette, Renée Vivien et Annie de Pène, mais également aux écrivains de toutes sensibilités. Des auteurs aussi disparates que Maxime Gorki, André Salmon, Marinetti, J.-H. Rosny aîné, Arthur Symons, Henri Barbusse et Léon Tolstoï côtoient les écrivains explicitement engagés dans la cause homosexuelle. Comme l'écrit Nicole G. Albert : « Certes Fersen s'adresse aux membres de « l'Autre Amour » et conçoit Akademos comme un lieu de ralliement, voire de résistance, mais il ne veut pas les cantonner à la marginalité et vise, de façon utopique, à créer une académie sans exclus, c'est-à-dire à attirer un lectorat beaucoup plus large afin de dédiaboliser, faute de la banaliser, l'homosexualité. » (Albert, Nicole G. « Réédition d'Akademos : la renaissance d'une revue pionnière », La Revue des revues, vol. 68, no. 2, 2022) ICONOGRAPHIE D'UNE SUBCULTURE L'iconographie de la revue joue ici un rôle fondamental. Affranchie de toute fonction illustrative, elle développe sa propre identité et définit les nouveaux codes de l'homoérotisme créant des images qui « alimente[nt] la création d'une subculture homosexuelle, à même de soutenir le partage des sensibilités et d'imaginer des alternatives aux normes sociales de genre. » Le soin apporté à la réalisation de ces gravures à pleines pages, sur un papier spécial et tirées en quadruple état dans les exemplaires de luxe, témoigne de la particulière attention portée par Fersen à cette autre expression de la sensibilité homosexuelle. De futures icônes de la culture gay sont ainsi, pour la première fois, présentées dans une optique homoérotique, comme l'Antinoüs Farnèse, le Saint Sébastien de Ribera ou Le Jeune Violoniste de Raphaël. Mais c'est dans les uvres modernes que la nouvelle imagerie homosexuelle prend véritablement forme : le poignet cassé et les costumes dandy du caricaturiste Moyano, la gestuelle du fascinant androgyne de Léonard Sarluis intitulé Inquiétude, dont l'uvre originale n'a pas été retrouvée, le Iacchos de Maxwell Armfield et surtout les compositions d'Henri Saulnier Ciolkowski dont « le style ou le pinceau effilé aux doigts - les soies furent sûrement arrachées à la perruque d'une irréprochable poupée d'Asie - attaque, ô consciencieux, la tablette blanche. » (André Thévenin, « Un adepte du noir et blanc : Ciolkowski », Akademos, n°9). «L'homoérotisme devient un moyen de contourner l'interdit sexuel et de le sublimer par l'art» (Damien Delille) Parallèlement, et en réaction directe à la revue de Fersen, prend forme dans les médias réactionnaires, une imagerie violente, caricature de celle d'Akademos. C'est notamment en février 1909 qu'apparaissent dans un numéro spécial de la revue de L'Assiette au beurre intitulé « Les p'tits jeun' hommes » et portant en couverture une caricature de Fersen, plusieurs des stéréotypes visuels scellant la rhétorique naissante de l'homophobie. LE SUICIDÉ DE LA COMMUNAUTÉ La plus signifiante et émouvante de ces gravures est cependant une simple photographie qui illustre le premier numéro d'Akademos. Il s'agit du portrait de Raymond Laurent, jeune poète et amant de Longhorn Whistler, neveu présumé d'Oscar Wilde, qui s'est donné la mort le 24 septembre 1908 à Venise. Plus qu'un hommage, la photographie de ce Phbus moderne s'offre en figure tutélaire de la revue, Christ païen portant tout à la fois l'espoir et la tragédie du « troisième sexe » : « Mais ne faites point de ce suicide un crime à la littérature. Laurent s'est tué. Le revolver lui a été mis au poing par une époque où la maison Tellier est la seule expression d'âme permise. Il y a des façons de syvetonner les âmes d'élite : c'est par les préjugés » (d'Adelswärd-Fersen, sous le pseudonyme de Sonyeuse, Akademos, n° 1). Dès son premier numéro, Akademos fut accueilli avec respect et admiration par le monde littéraire, comme en témoigne cet éloge de Charles-Henry Hirsch dans le Mercure de France : « Akademos [...] est une revue somptueuse, imprimée avec luxe et bon goût. Toutes les belles choses n'ont heureusement pas un destin court et il faut souhaiter la durée à ce nouveau recueil. ». Malgré la confiance et la volonté de Fersen, sa revue ne survivra qu'une année, non en raison d'une censure ou d'une campagne de dénigrement, mais du fait même des principaux intéressés par cette courageuse, mais trop précoce tentative de révolution des murs : « Les abonnements sont d'une rareté dérisoire, et pour la raison simple que l'on considère dangereux de s'abonner... Au lieu de m'aider, toute une catégorie bien peu indulgente et nullement intellectuelle d'adonisiens me tourne le dos - est-ce par habitude ? dirait un plaisantin. [...] il reste la volonté de continuer la tâche, et l'espoir de former un parti. » (Lettre à G. Eekhoud, 9 mai 1909) - Photos sur www.Edition-originale.com -
Derème (Tristan), Decalandre (Théodore) (préface de) [pseudnonyme du même Tristan Derème]
Reference : 4178
(1925)
Paris Editions Emile-Paul Frères 1925 Un volume in-8 broché, couverture blanche, LVIII et 151 pages. Bon exemplaire.
La librairie est ouverte du mardi au samedi de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 19h00. Commandes par courriel ou téléphone. Envoi rapide, emballage soigné.
Villars, éd. Les Amis de Tristan Duché, juin 1999, pt. in-8, cartonnage souple agrafé, couv. portrait en noir et texte en noir sur fond jaune éd., 80 pp., sommaire, quelques dessins et photos en noir, Revue maçonnique relatant les Travaux et les études de la Loge Tristan Duché. Pas courant Très bon état
Librairie spécialisée en gastronomie , œnologie et tabagie
Flammarion, Paris s.d (circa 1930), 12,5x17cm, broché.
Edition originale en volume. Dos insolé comportant des manques en tête et en pied, petits manques angulaires sur les plats. Envoi autographe daté de Mars 40 et signé de Tristan Bernard à son ami Carlo Rim : "A Carlo Rim un poilu bien chenu ! Tristan Bernard. Mars 40." Pendant l'Occupation, Tristan Bernard se réfugie à Cannes et réside à l'hôtel Windsor alors que son ami Carlo Rim lui propose en vain de séjourner chez lui afin qu'il soit à l'abri d'une dénonciation ou d'une arrestation ; ce à quoi Tristan Bernard, jamais avare de bons mots, lui répond :«À mon âge, on ne découche plus!» en ajoutant : «Savez-vous que je figure dans lePetit Larousse? On n'arrête pas quelqu'un qui figure dans lePetit Larousse» Il sera tout de même arrêté en septembre 1943 en tant que Juif et interné avec sa femme à Drancy puis libéré sur intervention de Sacha Guitry et Arletty le mois suivant. Son petit-fils François-René sera aussi arrêté commerésistantetdéportéàMauthausenoù il mourra. Provenance : de la bibliothèque de l'écrivain provençal, caricaturiste et cinéaste Carlo Rimqui fut notamment l'ami de Fernandel, de Raimu et Marcel Pagnol mais aussi d'André Salmon et Max Jacob. - Photos sur www.Edition-originale.com -
S.n., Clayes-sous-Bois 3 Novembre 1939, 13,5x9cm, une feuille.
Humoristique carte postale manuscritesignée de Tristan Bernard à son ami Carlo Rim alors mobilisé comme caporal à Fontanès dans le Gard. "3 Novembre, Cher Carlo, je réponds avec un peu de retard à votre amusante lettre du 19 octobre. N'en accusez que ma flemme congénitale, accrue encore par l'état de guerre. Nous sommes depuis le 24 septembre chez Hessel aux Clayes sous Bois (Seine et Oise). Nous allons très bien. Et nous pensons tendrement à nos amis Carlo, Alice et le Babou. On vous embrasse. Tristan Bernard." Pendant l'Occupation, Tristan Bernard se réfugie à Cannes et réside à l'hôtel Windsor alors que son ami Carlo Rim lui propose en vain de séjourner chez lui afin qu'il soit à l'abri d'une dénonciation ou d'une arrestation ; ce à quoi Tristan Bernard, jamais avare de bons mots, lui répond :«À mon âge, on ne découche plus!» en ajoutant : «Savez-vous que je figure dans lePetit Larousse? On n'arrête pas quelqu'un qui figure dans lePetit Larousse» Il sera tout de même arrêté en septembre 1943 en tant que Juif et interné avec sa femme à Drancy puis libéré sur intervention de Sacha Guitry et Arletty le mois suivant. Son petit-fils François-René sera aussi arrêté commerésistantetdéportéàMauthausenoù il mourra. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Calmann Lévy, Paris 1928, 12x19cm, relié.
Edition originale collective. Reliure en demi maroquin rouge à coins, dos à quatre nerfs, plats, gardes et contreplats de papier marbré, couvertures et dos conservés, tête dorée, reliure signée Lucie Weill. Agréable exemplaire joliment établi. Envoi autographe signé de Tristan Bernard à son ami Carlo Rim : "A mon cher Carlo Rim que j'aime autant que s'il avait mon âge. Tristan Bernard" Provenance : de la biblothèque de l'écrivain provençal, caricaturiste et cinéaste Carlo Rimqui fut notamment l'ami de Fernandel, de Raimu et Marcel Pagnol mais aussi d'André Salmon et Max Jacob. Pendant l'Occupation, Tristan Bernard se réfugie à Cannes et réside à l'hôtel Windsor alors que son ami Carlo Rim lui propose en vain de séjourner chez lui afin qu'il soit à l'abri d'une dénonciation ou d'une arrestation ; ce à quoi Tristan Bernard, jamais avare de bons mots, lui répond :«À mon âge, on ne découche plus!» en ajoutant : «Savez-vous que je figure dans lePetit Larousse? On n'arrête pas quelqu'un qui figure dans lePetit Larousse» Il sera tout de même arrêté en septembre 1943 en tant que Juif et interné avec sa femme à Drancy puis libéré sur intervention de Sacha Guitry et Arletty le mois suivant. Son petit-fils François-René sera aussi arrêté commerésistantetdéportéàMauthausenoù il mourra. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Les amis de Tristan, Paris 1930, 13,5x20cm, broché.
Edition originale, un des 120 exemplaires numérotés sur pur fil, seul tirage après 20 papier san francisco. Bel exemplaire. Ouvrage illustré de 6 dessins de R. Berton et d'un portrait photographique de Tristan Derème par Mertens-Auradon. Bel envoi autographe signé de Tristan Derème au professeur Lereboullet : "... et voici, dans ces feuillets, qu'on évoque le port et le refuge au milieu des tempêtes de la vie - et c'est le seuil fleuri de la vieille maison. On y rêve à Paris, dans le vacarme et la course de la vie quotidienne ! En très cordial hommage.Tristan Derème. 29 -XI - 30." - Photos sur www.Edition-originale.com -
[Valloton] - Félix VALLOTTON (illustrateur) - François COURBOIN (illustrateur) - Octave UZANNE (éditeur artistique) - Paul Adam, Tristan Bernard, Léon Blum, Romain Coolus, Félix Fénéon, Gustave Kahn, Jules Renard, Alfred Athys, Victor Barrucand, Ernest La Jeunesse, Lucien Muhlfeld, Thadée Natanson, Edmond Pilon, Pierre Veber et Eugène Veek (auteurs).
Reference : AMO-4444
(1896)
Physiologies de la rue conservées et notées par Paul Adam, Tristan Bernard, Léon Blum, Romain Coolus, Félix Fénéon, Gustave Kahn, Jules Renard, Alfred Athys, Victor Barrucand, Ernest La Jeunesse, Lucien Muhlfeld, Thadée Natanson, Edmond Pilon, Pierre Veber et Eugène Veek. Prologue par Octave Uzanne. Gravures hors texte de Félix Vallotton. Vignettes dans le texte par François Courboin. A Paris, imprimé pour les Bibliophiles indépendants, Chez Henri Floury, libraire de la Société, 1896 1 volume petit in-4 (24 x 18 cm) de 232 pages + prospectus pour l'édition (4 pages). 30 compositions hors-texte par Félix Vallotton reproduites par gillotage sur ses dessins originaux à l'encre de Chine et tirées sur papier du Japon. Environ 120 dessins au trait dans le texte par François Courboin. Reliure strictement de l'époque plein maroquin havane mosaïqué, dos à deux nerfs saillants, titre doré au dos en diagonale, les deux plats sont ornés de fleurs et feuillages mosaïqués de maroquin vert, caramel et ivoire. Sur le premier plat sont poussées à froid (en noir) deux grandes hirondelles voletantes. Sur le second plat trois petites hirondelles volètent autour d'une composition florale centrale. Au dos du volume quatre petites hirondelles volètent également (poussées à froid). En encadrement intérieur des plats se retrouvent une nuée d'hirondelles dorées. Les doublures et les gardes sont de papier marbré. Les tranches sont dorées. La grande couverture illustrée par Félix Vallotton est reliée en tête et conservée d'un seul tenant repliée. Les plats de la chemise sur papier doré avec fleurettes en semis ont été reliés au début et à la fin du volume (parfait état). Nous avons répertorié un autre exemplaire de cet ouvrage relié par Charles Meunier de manière similaire avec les hirondelles dans un maroquin de même coloris (exemplaire de la librairie Lardanchet, catalogue Paris 2005, n°38). Nous n'en n'avons pas trouvé d'autres reliés par ce maître relieur. Excellent état de l'ensemble. A noter deux minimes accrocs sur la coupe supérieure sur premier plat, quelques petites taches au maroquin (bord externe du premier plat), les deux coins inférieurs légèrement plissés (léger choc), légers frottements épars. Intérieur parfait. Tirage à 220 exemplaires sur papier vélin de cuve. Celui-ci, un des 200 exemplaires imprimés pour les souscripteurs. Exemplaire nominatif imprimé pour le bibliophile Albert Bélinac. Le tirage du texte a été fait sur papier vélin de cuve (le prospectus annonce un tirage du texte sur Japon, ce qui n'a pas été réalisé) tandis que les hors-texte de Félix Vallotton bénéficient d'un tirage sur papier du Japon. Le prospectus indique que le texte est composé en caractères Didot. Octave Uzanne indique, dans ce même prospectus (relié à la fin du présent exemplaire), qu'il a été tiré un exemplaire spécial contenant 110 à 120 dessins originaux de François Courboin mis en vente au prix de 600 francs (nous n'en n'avons pas retrouvé la trace). Le prix de souscription des 200 exemplaires était de 60 francs (jusqu'au 31 mars 1896). Dès le 8 avril 1896 le prix des exemplaires est porté à 80 francs. Le texte est un ensemble de 30 physiologies de la rue par divers auteurs la plupart du temps liés à la Revue Blanche : Paul Adam, Tristan Bernard, Léon Blum, Romain Coolus, Félix Fénéon, Gustave Kahn, Jules Renard. Les autres auteurs sont : Alfred Athys, Victor Barrucand, Ernest La Jeunesse, Lucien Muhlfeld, Thadée Natanson, Edmond Pilon, Pierre Veber et Eugène Veek. Le Prologue est écrit par Octave Uzanne. Voici le détail des textes et de leurs auteurs : 1 - Le Bureau d'omnibus par Gustave Kahn 2 - Le pêcheur à la ligne par Tristan Bernard 3 - L'enterrement par Romain Coolus 4 - L'Epervier par Pierre Veber 5 - Travaux de voirie par Thadée Natanson 6 - L'Accident de voiture par Ernest La Jeunesse 7 - Le Noyé par Victor Barrucand 8 - Le Ballon par Eugène Veek 9 - L'Ivrogne par Paul Adam 10 - L'Affichage moderne par Lucien Muhlfeld 11 - L'Oiseau envolé par Jules Renard 12 - La Sortie du Palais Bourbon par Léon Blum 13 - La Musique militaire par Alfred Athys 14 - La Bombe par Edmond Pilon 15 - Le Camelot par Tristan Bernard 16 - Les Affiches lumineuses par Romain Coolus 17 - Chanteurs des cours par Victor Barrucand 18 - Le Mariage par Gustave Kahn 19 - Sortie de Théâtre par Paul Adam 20 - Autour du Café-concert d'été par Thadée Natanson 21 - Le Panier à salade par Tristan Bernard 22 - L'Incendie par Félix Fénéon 23 - L'Hercule de carrefour par Edmond Pilon 24 - Le Cheval emporté par Pierre Veber 25 - Le Président par Ernest La Jeunesse 26 - A la porte des casernes par Thadée Natanson 27 - Le Charmeur d'oiseaux par Félix Fénéon 28 - L'Attente par Eugène Veek 29 - Outrage aux agents par Lucien Muhlfeld 30 - Les Manifestants par Ernest La Jeunesse.
A propos des illustrations de Félix Vallotton pour ce livre, Octave Uzanne explique que contrairement à ce qui se passe habituellement, c'est Félix Vallotton lui-même qui a d'abord dessiné ces "Rassemblements", ces foules de la rue ; les textes n'ont été écrits qu'ensuite, de manière à coller le mieux possible aux illustrations fournies par l'artiste. C'est Octave Uzanne lui-même qui demanda à Félix Vallotton une série d'estampes brutalistes sur la badauderie parisienne. Octave Uzanne lui donna les sujets sur lesquels il devait fixer son observation. Octave Uzanne explique dans son Prologue qu'il avait l'intention d'écrire ce livre lui-même, mais finalement il laissa tracer ces physiologies de la rue à d'autres. Concernant la technique de la gravure sur bois propre à Félix Vallotton, il faut dire qu'il s'agit ici en réalité de reproductions par gillotage, non pas de bois gravés mais bien de dessins à l'encre de Chine réalisés par l'artiste. La preuve en est la suite complète des dessins originaux ayant servi à l'illustration de ce volume qui a été proposée à la vente aux enchères publiques en décembre 2012 (estimation 250.000 / 350.000 euros - Drouot, Piasa, Paris - mercredi 19 décembre 2012). Lire à ce sujet l'article que nous avions donné pour l'occasion (http://www.octaveuzanne.com/2012/12/suite-complete-des-30-dessins-originaux.html). Le dessin original de la couverture manquait à cet ensemble extraordinaire. Ce ne sont donc pas des gravures sur bois qui sont à l'origine de ce livre contrairement à ce qu'on aura essayé de faire croire. Cet état de fait n'enlève rien à la beauté des tirages sur papier du Japon. Le présent exemplaire a bénéficié à l'époque d'une très belle reliure mosaïquée par Charles Meunier. La reliure n'est pas signée mais il ne fait aucun doute qu'elle a été exécutée par le maître relieur. Relié pour le bibliophile Albert Bélinac, on le retrouve répertorié dans le catalogue de vente des beaux livres de sa bibliothèque sous le numéro 398 (vendu 155 francs en février 1909). Dans le catalogue Bélinac il est bien indiqué que la reliure est de Charles Meunier. ON JOINT : - Tirage original du bois gravé pour la librairie d'estampes Ed. Sagot (gravure originale sur bois par F. Vallotton). 19,7 x 16,7 cm. Très bel état. Volant. Papier teinté. Précieux exemplaire d'un des plus beaux livres de l'époque, véritable chef d'œuvre de Félix Vallotton. Extrêmement rare en reliure mosaïquée de l'époque du maître relieur Charles Meunier.
Phone number : 06 79 90 96 36
Dijon, EUD, 1985, in 8, broché, VI-263 pages
Textes de Daniel Armogathe, Michel Baridon, Henriette Bessis, Peter Byrne, Jean Cassou, Club Flora Tristan de Paris, Denys Cuche, Dominique Desanti, Geneviève Fraisse, Jacques Grandjonc, Marie-Claire Hoock-Demarle, Pierre Lévêque, Stéphane Michaud, Michelle Perrot, Christine Planté, Magda Portal, Fernand Rude, Michèle Riot-Sarcey, Lucien Scheler et Marianne Walle ; suivis de lettres inédites de Flora Tristan. ...................... Photos sur demande ..........................
Phone number : 04 77 32 63 69
Zurich Dada 4-5 1919 1 vol. Broché in-4, agrafé, sous couverture illustrée par H. Arp et M. Janco, non paginé (16 ff.). Edition originale constituant le numéro 4-5 de la revue Dada, publiée sous la direction de Tristan Tzara et comprenant des textes signés de Pierre Albert-Birot, Aragon, André Breton, Gabrielle Buffet, Jean Cocteau, J. Perez-Jorba, Francis Picabia, Raymond Radiguet, Pierre Reverdy, Georges Ribemont-Dessaignes, Philippe Soupault et Tristan Tzara. Belle impression sur des papiers de différentes couleurs avec des illustrations de Picabia, bois originaux de Arp, Richter, Janco, Hausmann, 2 lithographies de Viking et Eggeling et 6 reproductions contrecollées de peintures de H. Arp, Augusto Giacometti, W. Kandinsky, Paul Klee, A. van Rees, H. Richter. Exemplaire bien complet du bulletin d'annonce du Sans Pareil qui diffusait cette brochure en France. Rare en aussi belle condition.
Paris, Guy Loudmer 1989 In-4 28,5 x 22 cm. Reliure cartonnée crème de l’éditeur, sous jaquette rhodoïd illustrée d’un portrait de Tristan Tzara dont un oeil coïncide avec le Poème perpétuel, la Rose et le Chien, imprimés sur trois disques contrecollés sur le premier plat. 126 pp., 476 lots décrits, illustrations en noir et en couleurs. Bel exemplaire.
Importante partie de la bibliothèque de Tristan Tzara. éditions originales, documentations, manuscrits et lettres autographes, dessins de dadaïstes, surréalistes et de leurs précurseurs. Bon état d’occasion
Pome par Tristan Tzara - Lithographies de Pablo Picasso. Bordas Editeur, Paris, 1950. In-4 gr, (mm. 330x245), cartoncino editoriale con unghie, pp. 119,(7), con 9 magnifiche tavole di Pablo Picasso litografate in b.n. (di cui 1 al frontespizio). Il poema di Tristan Tzara "De Mmoire d'Homme" cos ripartito: Le Temps Dtruit, composto da 14 canti - Le Dserteur, da 4 composizioni in prosa - Le Boeuf sur la Langue da XXVVIII composizioni in prosa - Le Poids du monde da 4 canti.Cet ouvrage, dition originale du pome "De Mmoire d'Homme" de Tristan TZara, a t achev d'imprimer sur les presses du Maitre-Imprimeur G. Girard, Paris, le 25 Octobre 1950. Les neuf lithographies originales de Pablo Picasso ont t tires sur la presse bras par Mourlot Frres, les pierres ayant t effaces aprs tirage. Cette dition est compose de 30 exemplaires sur Hollande Van Gelder Zonen, accompagns d'une suite des lithographies sur Japon, et signs par l'auteur et l'illustrateur et numrots de 1 30 - 300 exemplaires sur Arches, numrots de 31 330, paraphs par l'auteur - 20 exemplaires hors commerce.Il ns., n. 48, in perfetto stato, con barbe.
BORY DE SAINT-VINCENT, Jean-Baptiste (1778-1846) à TRISTAN, Flora (1803-1844)
Reference : 3019
Une correspondance adressée à la femme de lettre féministe socialiste française, l’une des figures majeure du socialisme utopique du XIXe siècle, Flora Tristan (7 avril 1803 – 14 novembre 1844)Ensemble de 5 lettres adressées à Flora TRISTAN, formant 9 pages in4, in8 et in12, Alger, Paris et s.l, 1838-1842 et s.d.Adresses aux versos des seconds feuillets avec marques postales.Bory de Saint Vincent écrit ces lettres à Flora Tristan alors qu’elle a déjà pris contact avec Charles Fourier et travaille à son maître ouvrage.Elle publie en 1838 « Méphis » en deux volumes et vient de survivre à une tentative d’assassinat en 1839 par son ex-mari. Ses « Promenades dans Londres » en 1840 lui ont fait prendre conscience du prolétariat anglais l’amenant à publier en 1843 l’union ouvrière dans lequel se trouve cet adage célèbre « Prolétaires de tous les pays unissez vous ».La rencontre qu’elle fit avec Prosper Enfantin, qu’évoque Bory de Saint Vincent, eut une influence considérable sur la nature de ses réflexions.Bory de Saint Vincent va le lui présenter lors d’un dîner philosophique. Il évoque leurs « explorations ethnologiques » à Oran et ajoute « Je doute qu’il s’occupe encore de faire du saintsimonisme et des Religions. Il donne dans le positif, anime beaucoup de tables [...] ».
« Très belle paria,que pensez vous de moi, sinon que je puis vous oublier ? »Si vous aviez cependant une petite idée de votre valeur, vous n’auriez pas de ces idées là. Depuis que je vous ai vu, j’ai été non seulement fort occupé, mais un peu indisposé et ne suis presque pas sorti. Je ne voulais pas vous porter une figure blème, une humeur triste, bref tous les symptômes d’un malade. Ce temps là me tue au moral et au physique. Il me faudrait de la chaleur, du soleil, et vos beaux yeux pour me remettre. (…) » (sd, 42 ?). « Très aimable philosophe, (...) ». « Belle gazelle, vous voyez que je suis bien occupé, non seulement pour ne pas avoir été vous voir encore dans votre cherche-midi, mais encore pour demeurer à Paris aujourd’hui, où mes enfants voudraient que pour profiter des vacances, je les conduisisse à la campagne. Je ne puis en vérité de quinze jours encore aller de vos cotés. »BORY DE SAINT-VINCENT, Jean-Baptiste, naturaliste, aventurier, grand voyageur et soldat a eu plusieurs vies, après plusieurs publications savantes, il s’engage dans les armées de la révolutions en 1799, participe a une campagne scientifique en Australie, a la suite de pérégrinations chaotiques on le retrouve dans l’ile de la Réunion où en 1801 il commet la première ascension scientifique du Python de la fournaise. Il est de retour en France en 1802, il s’engage comme capitaine, en tant que dragon de régiment de cavalerie, il suivra la plupart des campagnes napoléoniennes, Austerlitz, Iéna, Friedland.Il continue parallèlement à se livrer à cette révolution scientifique.Il continue parallèlement à se livrer à cette révolution scientifique. Actif pendant les 100 jours, il est balayé par le retour de Louis XVIII.Écarté de tout poste de responsabilité, il se décide en 1822 à rédiger son dictionnaire d’histoire naturelle en 17 volumes.En 1829, il fait partie de l’expédition de Morée, ses descriptions scientifiques d’une extrême importance et d’une qualité inédite jusqu’alors lui valent un retour aux affaires publiques.Il combat sur les barricades du Faubourg St germain et à l’Hôtel de ville.Après les trois glorieuses Bory est enfin après 15 ans réintégré dans l’armée à son grade de colonel. Élu député en 1831, il est finalement élu membre de l’académie des science en 1834.En 1839, il prend la tête d’une commission d’exploration scientifique en Algérie afin d’établir des travaux de même type que ceux en Égypte et en Morée.Bory décède à Paris en 1846.Notons également que Bory fut l’un des concepteurs de la théorise transformiste de Lamarck, défenseur de la génération spontanée, il fut un opposant de premier plan à l’esclavagisme, Victor Schoelcher le site comme l’un de ses soutiens en faveur de l’abolition.
1964 P., Imprimerie Vançon, 1964, 1 vol. in-12 (210 x 135 mm) broché sous couverture noire imprimée en rouge, de 64 pp.Très pâle mouillure en bas des cahiers, bel exemplaire par ailleurs.
N°2 de cette revue littéraire trimestrielle entièrement consacré à Tristan Tzara qui venait de mourir (24 décembre 1963).Illustrée de portraits dessinés (Par Dilhac, Lemoin, Picasso...) et photographiques du poète. Textes de Jean Frémon, Pierre Morhange, Maurice Lemaître, Jean Marcenac, Michel Leiris, Tristan Tzara...
Balland 1979 1979. Frédérick Tristan: Le train immobile/ Balland L'Instant romanesque 1979 . Frédérick Tristan: Le train immobile/ Balland L'Instant romanesque 1979
Très bon état
Kra, Paris 1929, 13x19cm, broché.
Edition originale sur papier courant,après la destruction du tirage de 1923, suite à une querelle entre Tzara et l'éditeur. Double envoi autographe signé et daté de Tristan Tzara, d'abord à Paul Éluard - «à Paul Éluard. Tristan Tzara. Juillet 1929» - puis, après avoir biffé cette première dédicace, à René Char en septembre 1934: «à René Char avec toute l'amitié grande de Tristan Tzara». Ce second envoi est enrichi d'un petit dessin par Tzara, une main qui désigne de l'index le nom de Char. À l'automne 1934, quand Tzara dédicace l'ouvrage à Char, les deux poètes commencent à s'éloigner du surréalisme. Ils forment alors, avec René Crevel et Roger Caillois, un petit groupe très critique à l'égard d'André Breton et notamment de ses positions sur le Parti communiste. Tzara comme Char quittera le mouvement quelques mois plus tard, jugeant le surréalisme contraire à la révolution. Bel exemplaire d'une provenance remarquable, superbe preuve du rapprochement décisif dans l'histoire du surréalisme de Tzara et de Char. - Photos sur www.Edition-originale.com -