1 lettre oblitérée avec le cachet rouge de l'Assemblée Nationale (1791), un feuillet double plié, format 21,5 x 16 cm, écrite au recto du 1er feuillet, adresse au verso du second feuillet. 1 lettre , 1804, 21,5 x 16 cm, écrite recto-verso.
Pierre Tridon est né en 1738 à Saint-Gérand le Puy ; il avait été élu représentant du Clergé aux Etats généraux de 1789 alors qu'il était curé de Rongères (près de Varennes-sur-Allier) ; il devint naturellement député du Bourbonnais à l'Assemblé nationale constituante le 17 juin 1789. Les deux lettres dont nous disposons sont adressés à M. Choussy, maire de Rongères. Dans la première, datée de Paris le 16 avril 1791, il remercie Choussy de son soutien et "ne peux exprimer l'excès de mes peines, eu égard à mes paroissiens". Il signe "Tridon, curé de Rongères Remplacé". Les peines dont il parle sont sans doute en relation avec ses positions à l'Assemblée où il a marqué son désacord avec Fraçois-Xavier Laurent (curé de Huillaux et également député à l'Assemblée pour l'Allier) à propos de la Constitution civile du clergé. Tridon est plus modéré, et il avait publié en 1790 (à Paris chez Crapart) une réponse critique à une déclaration de l'abbé Laurent devant l'Assemblée. F.-X. Laurent entrediendra la querelle en publiant à son tour une réponse. Le parti radical que tiendra ce dernier lui permettra d'être élu évêque constitutionnel de l'Allier à Paris en février 1791 et de prendre ses fonctions à Moulins le mois de mars suivant. L'abbé Tridon semble réagir à cette nomination et se lamente pour l'avenir de ses paroissiens. Cette lettre porte la postale rouge : "'Assemblée Nationale 3" et le timbre rouge de vérification du port. On retrouve l'abbé Tridon le 10 février 1804, il s'adresse à nouveau au maire de Rongères, mais cette fois-ci il signe "Curé de Varennes". Il demande à M. Choussy un certificat de notoriété au profit du "citoyen Gilbert Carton, prêtre succursaliste à La Prugne, arrondissement de La Palisse, [ayant] exercé les fonctions de vicaire desservant la paroisse de Rongères en l'absence de Tridon depuis le mois d'avril mil sept cent quatre vingt neuf jusqu'au mois d'avril 1791, époque des changements..." On apprend ainsi que l'abbé Tridon n'est pas resté à Paris après l'élection de Laurent, et aussi qu'il n'a pas retrouvé sa cure de Rongères. (cf. VIPLE, Notre Bourbonnais, 1936, pp.417 et sqtes. VIPLE, F.X. Laurent, député à l'Assemblée constituante... BSEB, 1920. - ROUGERON, Le personnel épiscopal bourbonnais. Moulins, 1970, pp.19 et sqtes. - LEMAY. Dictionnaire des constituants. Paris, 1991, t.2, pp. 550-551).