Il avait partagé « l’espoir » qu’une pension lui serait accordée en récompense de ses travaux. « J’aurais été fier et très reconnaissant de cette récompense puisque des hommes éminents dans les arts et les lettres se trouvent honorés de la recevoir. Permettez-moi, en vous exprimant combien je suis touché des démarches que vous avez bien voulu faire, de vous dire l’impression pénible que m’a fait éprouver la lettre qui me fut envoyé par votre entremise. Vous avez vu qu’elle ne renferme que l’offre obligeante d’une aide momentanée. Bien que je n’aie, vous le savez ni place, ni fortune et que ma carrière si difficile déjà soit pour longtemps entravée par les circonstances, je ne saurai vous dire quelle tristesse profonde j’éprouve à la pensée d’accepter cette offre qui à mes yeux prend un caractère bien différent de ce que vous comptiez obtenir pour moi... ».
La lettre chaleureuse qu’il vient de recevoir de la duchesse, avec les paroles encourageantes et affectueuses le « dédommagent » de ses fatigues et de ses découragements, « et les doutes amères qui me restent toujours même après un succès. Car ne croyez pas, Madame que ces approbations factices, ces enthousiasmes de commande, mise en scène obligée des premières représentations trompent et enivrent longtemps un pauvre auteur. Ce qu’il faut pour le rassurer c’est l’appréciation intelligente et sincère de vrais amis... ».
Il regrette de ne pouvoir se rendre « à la soirée intime » de la comtesse. « J’ai absolument promis d’assister à la représentation de bénéfice de l’éminente cantatrice Mlle Albani et le théâtre Italien l’annonce justement pour mardi prochain... ».
Salonnière, la comtesse Jeanne de Beaumont-Castries, fut également une sculptrice de talent et de grande habilité. Elle obtint de l’Etat, la commande d’un buste en marbre du maréchal de Castries, conservé au château de Versailles et celle d’un buste en bronze pour le monument à l’amiral de Coligny. Il trouve à son retour la lettre qui lui annonce l’envoi du buste de Chopin exécuté par la comtesse. Il est probable que ce buste fut celui exposé au salon de 1877, au Palais des Champs-Elysées. «…Vous m’annoncez l’envoi du buste de Chopin que vous voulez bien offrir au Conservatoire. Je suis très touché, très reconnaissant, Madame de ce don précieux. Votre œuvre qui nous retrace la physionomie inspirée du grand artiste, aura, n’en doutez pas une place d’honneur dans notre école… ».