Théodore de Banville (1823-1891), poète. L.A.S., lundi 22 janvier [1855], 3p in-8. Très belle lettre au journaliste Louis Lucas, alors rédacteur en chef de l'éphémère Journal des novateurs dans l'industrie, les sciences et les arts : « Mon cher Lucas, Serais-je indiscret (je voudrais bien ne pas l'être car jamais la nécessité n'a été plus pressante) en vous demandant à puiser dans votre bourse pour la même somme que le mois dernier ? Je n'ai pas pu vous revoir et savoir si vous aviez été content de mon petit travail, à l'impression. Mais j'ai mille projets, et suis tout vôtre. S'il vous convient de me faire faire n'importe quelle besogne pour votre journal, je l'accomplirai amoureusement, en poète et avec une exactitude de chronomètre. Nous n'avons pas parlé d'argent, mais si peu que puisse payer à sa naissance le journal des Novateurs, ce sera bien et ce sera assez. Etre avec vous est pour moi une raison très déterminante. Je ne regarderais donc pas à la peine pour m'acquitter, et même sans la cruelle épreuve que je traverse, j'aurais été trop heureux de vous offrir fraternellement mon concours pour le seul plaisir de coopérer avec vous à fonder une chose qui existera, j'en suis certain. Encore une fois mon cher Lucas, c'est à l'ami que je m'adresse ; faites le possible ; au moment où nous sommes c'est faire l'impossible ! Je recopierai ce soir pour vous l'envoyer un tout petit opuscule, que vous jugerez. Mes respects bien empressés à Madame, et à vous toutes les amitiés de votre dévoué Th de Banville ». Banville avait en effet publié dans le numéro 3 (13 janvier) une longue poésie de ses Orientales : La vielle presse. C'est aussi la seule participation de Banville à ce journal. Ce poème ne fut toutefois pas publié dans les Orientales (1875) mais bien plus tôt dans ses Odes funambulesques (1857). Louis Lucas, sur lequel on sait peu de chose avait aussi été rédacteur en chef du journal Le dix décembre, pendant moins de deux ans. Il s'agissait d'un journal bonapartiste. Il a aussi publié plusieurs ouvrages dont Une Révolution dans la Musique (Paris, Paulin et Lechevalier, 1849, réédité en 1854 sous le titre L'Acoustique nouvelle) préfacé par Banville. Petits trous dans les deux feuillets (probablement dus à un classement ancien). Très intéressant courrier. [356]
Théodore de Banville (1823-1891), poète. L.A.S., sd [1847?], 1p in-8. A l'écrivain Paul Féval (1816-1887). « Mon cher confrère, J'ai vraiment honte de mon indiscrétion. Pourriez-vous me donner un de ces jours deux places encore, pour moi ? J'ai une jeune amie de huit jours qui compte sur moi pour voir Le Fils du Diable. Si cela se peut, écrivez-moi donc un petit mot pour me dire quel jour je puis aller chercher un billet. Je n'ose pas aller vous voir ; j'ai oublié vos heures. Rappelez-les moi et croyez-moi tout à vous, en toute occasion, Théodore de Banville ». Le Fils du Diable, paru d'abord en roman en 1846, est créé au théâtre de l'Ambigu-Comique le 24 août 1847. Provenance : Jean-Louis Debauve avec son cachet de collection au dos. Rare lettre de jeunesse de Banville dont on remarquera la signature différente et l'écriture qui n'est pas encore en patte de mouche. [362]
Théodore de Banville (1823-1891), poète, écrivain. L.A.S., Paris, 25 juillet 1875, 1p et demi in-8. Lettre à un ami qu'il ne peut recommander pour un poste dans un théâtre, probablement à Comédie-Française puisqu'il est mention fait d'Arsène Houssaye. Banville précise que c'est beaucoup trop tard. [178b]
Théodore de Banville (1823-1891), poète. L.A.S., Paris, 17 décembre 1876, 1/2p in-12. Il a lu la pièce et de son correspondant et souhaite le voir pour en parler. [356]
Magnifique témoignage à l’égard de sa mère. « O ma mère, ton cœur toujours blessé, qui m’aime Vit, trésaille et s’agite en moi, je suis toi-même ; C’est toi qui façonnât mon âme sous tes doigts, Et ma voie de poète aussi je te la dois…. ».