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‎Un royaume de Dieu.‎

‎ Paris, Librairie Plon / Coll. ''Byblis'', 1933. Un vol. au format pt in-8 (203 x 148 mm) de 207 pp., broché, sous couverture à rabats rempliés.‎

‎ Exemplaire agrémenté au faux-titre d'un envoi autographe signé (à pleine-page) des frères Tharaud. Un des exemplaires numérotés du tirage sur vélin Aussedat. Premier tirage des 12 délicates compositions en couleurs gravées de Manuel Orazi. Lequel ''a illustré de 1898 à 1934 divers ouvrages littéraires, parmi lesquels Les Fleurs du mal de Baudelaire, Lettres amoureuses et Les Héroïdes d'Ovide ou encore Ma ville de Jean Lorrain''. (in Bénézit). ''Orazi collabora à diverses revues parisiennes, avec des illustrations à caractère léger, voire érotique''. (in Osterwalder). ''Connaissez-vous rien de plus triste, dans une plaine couverte de neige, qu'un sapin jadis fier et haut qui s'en va en décrépitude ? Ses branches ne soutiennent plus que des amas de choses mortes, brindilles vertes en d'autres saisons, nids qui jadis ont chanté, pâles lichens, mousses blanchies, longues toiles d'araignées pendantes, toute une défroque de la nature, aussi lamentable à voir que les vieux habits des hommes pendus aux crochets des fripiers. Et dans sa ramure semblable à des ossements desséchés, le vent qui passe en gémissant fait mie musique de mort. Il y a deux cents ans, en Pologne, sur la terre froide et nue, il y avait un arbre pareil, un très vieux sapin moribond, dont les très antiques racines plongeaient jusqu'au fond des siècles, et dont les branches étalées sur le pays tout entier ne portaient plus, elles aussi, qu'une poussière de choses mortes, suspendues entre le ciel et la terre par je ne sais quelle habitude, quelle hésitation impuissante à s'abîmer sur le sol ou à s'envoler dans l'espace, et aussi par ces longues toiles, ces trames presque immatérielles que les patientes araignées accrochent à tout ce qui est vieux, silencieux, inanimé, abandonné par la vie. Dieu parfois jetait un regard sur ce sapin séculaire, chargé de moisissures et de ruines et songeait avec tristesse : Voilà donc ce qu'est devenu mon vieil arbre d'Israël ! Cet arbre que j'ai planté de mes mains dès les premiers jours du monde, et qui doit durer, je l'ai dit, jusqu'aux derniers jours des siècles, est-il possible qu'il continue de végéter sur la terre en cet état pitoyable !...'' Et dans sa sollicitude, Dieu se penchait davantage sur ses plaines de Pologne. Chassés de tous les coins du monde, des Juifs par milliers et par milliers vivaient là dans un long exil, un long exil, un long hiver. [...]. Bénézit VIII, Dictionnaire des peintres, p. 27 - Osterwalder I, Dictionnaire des illustrateurs, p. 783. Dos légèrement strié. Nonobstant, très belle condition. ‎