Biarritz, 9 septembre 1944; in-4, titre, 122 ff. anopisthographes dactylographiés, quelques compléments manuscrits à l'encre bleue, des biffures, en feuilles, agrafées.
On ne saurait mieux résumer l'impression générale que donne ce texte très curieux en reproduisant une phrase de Jean Fayard dans la lettre jointe (cf. infra) : "Il y a quelques anecdotes amusantes. Malheureusement, le livre est visiblement écrit par un amateur. Il est plein de gaucherie, souvent de précisions sans grand intérêt et il est, soit dit entre nous, d'une extraordinaire naïveté". Tout cela est vrai ; cependant, la perspective a changé depuis que ces lignes furent écrites (en 1947), et ce qui paraissait anecdotique devient témoignage sur une sociabilité mondaine fin de siècle et Belle époque très largement obnubilée aujourd'hui dans ses caractéristiques principales.En tout cas, l'auteur n'a recouru à nul nègre pour composer son texte, truffé en permanence d'italianismes, d'une orthographe souvent phonétique et de fautes de grammaire sans nombre, qui en rendent la lecture assez malaisée. Né à Vintimille en 1876, Attilio Sismondini vint à Monaco, puis en France à l'âge de treize ans (1889) et il suivit toutes les étapes de la profession de coiffeur, hier comme aujourd'hui sans grand prestige, mais hier comme aujourd'hui prétendant à une éminente dignité artistique, comme il s'en indigne naïvement : "Pourquoi notre corporation devait être moins respectée que tous les autres corps de métiers ? Parce que la mentalité des patrons et des ouvriers s'encroûtait stupidement dans la routine du passé, sans se douter que nous étions des artistes d'une profession libre, qui nous criait de relever la tête. " C'est à partir de son embauche à Biarritz (1904) qu'il fut en contact avec différentes personnalités en villégiature dans la station balnéaire. Le sous-titre grandiloquent "comment je suis devenu le coiffeur des Rois" se rapporte à une réalité plus triviale : le brave homme eut l'occasion de coiffer plusieurs fois Edouard VII, Alphonse XIII et Fouad Ier lors de leurs séjours à l'Hôtel du Palais, qui venait juste d'être rebâti et où il officiait ... et c'est tout. Quelques personnalités de la politique et des affaires complètent cette clientèle, et c'est sur les conversations tenues lors des séances de haute capilliculture que tourne l'ensemble du récit. Quelques faits concernent aussi l'Association des Italiens de Biarritz dont Sismondini fut président jusqu'à ce que l'avènement du fascisme en Italie ne lui conseille une prudente démission (le régime voulait transformer ces petits réseaux d'émigrés en "fascio" militant).On joint :1. Une L.S. de l'éditeur Jean Fayard (1902-1978) adressée à André Becq de Fouquières (1874-1959), qui devait servir d'intermédiaire en raison de sa grande familiarité avec la vie des stations balnéaires. Datée du 6 juin 1947, elle exprime un refus poli - mais lucide - de livrer le tapuscrit aux presses.2. Un demi-feuillet volant d'errata ("Rectification des noms") concernant la partie dactylographiée.3. Un appendice manuscrit de 5 ff. anopisthographes, daté du 23 octobre 1946, et concernant la période suivant immédiatement l'armistice de 1940.4. Trois volets d'"intercalations" également manuscrites, anecdotes supplémentaires à insérer (respectivement de 2, 5 et 2 ff.). - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT