Roma 1886 In-f° (345 x 271 mm), [20] ff. montés sur onglet, percaline rouge, dos lisse muet, larges fleurons (plaques) en écoinçons sur les plats avec ex-dono, lieu et date sur le plat supérieur, tranches rouges (habillage de l'époque)
Un album photographique inédit des oeuvres du sculpteur romain Giulio Tadolini Album photographique figurant 15 uvres (20 photos) du sculpteur italien Giulio Tadolini (1849-1918), offert par l'artiste à Juan Sánchez Azcona (1843-1894), ministre mexicain en Argentine, au Brésil, en Italie et au Guatemala, et magistrat sous les gouvernements de Benito Juárez et de Porfirio Díaz. Mention sur la couverture : « A sua Eccelenza / Il Signore I Sanchez Azcona / Ministro del Messico / Giulio Tadolini Roma 1886 » Giulio Tadolini naquit à Rome en 1849 dans une famille de sculpteurs et hérita de l'atelier occupé avant lui par son grand-père, Adamo Tadolini, élève préféré de Canova, puis par son père Scipione Tadolini. C'est cependant dans un premier temps à la peinture qu'il choisit de se consacrer : formé aux Beaux-Arts de Rome, il étudia auprès de Cesare Fracassini puis, à la mort de maître, fréquenta l'atelier de Mariano Fortuny. Il s'orienta finalement vers la sculpture dans le milieu des années 1870, mêlant influences néoclassiques aux thèmes orientalistes qui infusaient déjà sa peinture. Tadolini jouit d'un grand succès de son vivant : élevé au rang de sculpteur de monuments nationaux, il fut également nommé membre de l'académie pontificale des beaux-arts et des lettres des virtuoses au Panthéon et de l'Académie des beaux-arts de Pérouse, chevalier de Saint-Grégoire et commandeur de la Couronne d'Italie. Aujourd'hui, on le connaît surtout pour 3 grands monuments publics : la statue équestre de Victor Emmanuel II à Pérouse (1890), le monument funéraire d'Umberto I d'Italie au Panthéon (1900), et enfin le tombeau du pape Léon XIII (basilique Saint-Jean de Latran, 1907). Comme son grand-père Adamo Tadolini, exécuteur d'une célèbre statue équestre de Simón Bolívar, Giuilo Tadolini nourrit avec l'Amérique latine des relations fructueuses : au Mexique, plus spécifiquement, il réalisa le monument de la famille Guzmán à Mexico (présent dans l'ouvrage). Sa figure en bronze de l'ascension de la vierge fut, à la demande de l'archevêque Eulogio Gillow, importée d'Italie au début du XXe siècle pour orner la cathédrale d'Oaxaca. Il remporta également un concours organisé par la ville de Morelia en 1903 pour un projet de statue de l'indépendantiste mexicain José María Morelos y Pavon ; le paiement demandé par Tadolini ayant été jugé trop important, la ville se rabattit finalement sur le projet du deuxième lauréat. Les uvres représentées dans l'ouvrage sont, dans leur ordre d'apparition : - « Pompejana dopo il bagno » (2 photos, trou à une photo) ; souvent retrouvée sous l'appellation « Odalisque » ou « Pauline », cette uvre en marbre fut présentée à l'exposition universelle de Paris en 1878, et recréée à plusieurs reprises par l'artiste l'une de ces « Odalisques » est exposée au Williamson Art Gallery & Museum de Birkenhead. - « Rebecca » (2 photos), marbre 1884. Conservé au musée Canova Tadolini. - « Giuditta », marbre, 1881 (conservée au Berkshire Museum) - « Cleopatra », marbre. La première statue de Tadolini documentée semble être une « Cleopatra davanti [« dinnanzi » selon certaines sources] a Cesare » (Cléopâtre devant César) signée et datée « 1875 ». Celle-ci, apparemment non-répertoriée, porte la signature du sculpteur et la date « 1872 ». - « Almorino » plâtre portant la mention « to my darling » sur le socle. - Monumento Marqse Gandara (2 photos représentant respectivement les figures « Fides » et « Charitas ») : ces sculptures ornent le monument de la famille Gandara au cimetière de San Isidro, Madrid. - Un buste du député mexicain Ramon Guzman (1834-1884) - 2 figures (manque marginal à une photo) pour la sépulture de la famille Guzmán à Mexico. - Le monument pour le tombeau de la famille Lovatelli au cimetière Verano de Rome (3 photos in situ). - « Monumento Depto Massari Bari » ; esquisse en plâtre pour le monument à Giuseppe Massari, homme politique et journaliste italien (1821-1884), réalisé en bronze en 1884 et situé Piazza Giuseppe Massari à Bari. - « Marocchina » (manques marginaux, tache), buste en bronze exposé dans un premier temps à Munich en 1883, puis à Turin en 1884. - « Nubiano », buste en bronze exposé dans un premier temps à Munich en 1883, puis à Turin en 1884. - Buste en bronze de Cecilia Metella, épouse de Crassus, réalisé en 1882 et exposé pour la première fois à Rome en 1883. Conservé à la National Gallery of Modern Art Rome. Les traits du modèle reparaîtront sur la figure de l'Ange surplombant la tombe de la famille Lovatelli. - « Nenella », esquisse en plâtre pour un buste en marbre qui ne sera réalisé qu'en 1901. Pièce curieuse de l'uvre d'un sculpteur qui se spécialisa dans les portraits de personnages importants, « Nenella » était une jeune fleuriste qui travaillait près de l'atelier de Tadolini. Le buste en marbre est conservé au musée Canova Tadolini, situé dans les anciens ateliers Tadolini de la Via del Babuino. - « Leone XIII », esquisse en plâtre pour un buste en marbre ; très apprécié du pape Léon XIII, Tadolini le sculpta d'après nature dès son élection en 1876 (Papi in posa, LXII). Il réalisa également son imposant monument funéraire. PROVENANCE : Famille Sanchez Azcona ("h. Sanchez-Azcona"), ex-libris à la devise "Veritas et stilus" sur le contreplat supérieur. Mouillures sur l'ensemble de la reliure. Rousseurs ; Anna Lisa Genovese, « Tadolini, Giulio » in Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 94 (2019)