The walter scott publishing in12. Sans date. reliure editeur. 297 pages. Etat Correct exemplaire usagé sans date
Editions du Masque 1991 poche. 1991. Broché. 217 pages. veuillez lire la description complète de nos annonces avec leur état ; envois en suivi pour la France et l'étranger Bon Etat intérieur propre
ADELSWÄRD-FERSEN Jacques d' & TAILHADE Laurent & VERHAEREN Emile & VIVIEN Renée & COLETTE & MOREAS Jean & BARBUSSE Henri & SYMONS Arthur & BERRICHON Paterne & BOIS Jules & DEREME Tristan & DEUBEL Léon & FRESNOIS André du & GHIL René & KLINGSOR Tristan & LA JEUNESSE Ernest & LEGRAND-CHABRIER & MANDIN Louis & MARINETTI Filippo Tommaso & MIOMANDRE Francis de & NAU John-Antoine & NOISAY Maurice de & OCHSE Julien & PILON Edmond & RAYNAUD Ernest & SALMON André & SAINT-POINT Valentine de & SCHEFFER Robert & VISAN Tancrède de ARMFIELD Maxwell & CIOLKOWSKI Henri Saulnier & SARLUIS Léonard & LUINI Bernardino & BAZZI Giovanni Antonio & MOREAU Gustave & VINCI Léonard de & RAPHAEL & RIBERA José de & GOYA Francisco de & RUBENS Pierre Paul & LE CORREGE
Reference : 82965
(1909)
Albert Messein, Paris 15 janvier 1909-15 décembre 1909, 22x25cm, 12 livraisons reliées en quatre volumes.
| «Akademos restera donc une création éphémère, geste précurseur qui marquera l'histoire du mouvement homosexuel et le début du xxe siècle. » |<br>* Édition originale complète des 12 livraisons de cette luxueuse et éphémère revue fondée et dirigée par Jacques d'Adelswärd-Fersen, un des rarissimes exemplaires sur japon, seuls grands papiers, comportant quatre états des gravures en couleurs. Reliures en demi-percaline sable, pièces de titre en maroquin brun, plats de papier marbré, dos et couvertures conservés pour chaque numéro, bel exemplaire à toutes marges. Notre exemplaire comporte bien les quatre états en couleurs réservés aux exemplaires de luxe, tirés sur divers papiers, de chacune des 23 héliogravures d'esthétique Arts & Crafts, symboliste, Renaissance, Art Nouveau et antique, d'après Maxwell Armfield, Henri Saulnier Ciolkowski, Léonard Sarluis, Bernardino Luini, Giovanni Antonio Bazzi, Gustave Moreau, Raphaël, Léonard de Vinci, Pollaiolo, le Corrège, Piero de la Francesca, Rubens, Jose de Ribera, Francisco Goya, Mederhausem Rodo, Cardet, et des statues et stèles du musée de Naples et d'Athènes. L'élégante maquette de couverture est signée George Auriol, maître de la typographie Art Nouveau. Contributions de Laurent Tailhade, Émile Verhaeren, Renée Vivien, Colette Willy, Joséphin Peladan, Jean Moréas, Henri Barbusse, Arthur Symons, Jacques d'Adelswärd-Fersen, J. Antoine-Orliac, Paterne Berrichon, Jules Bois, Jean Bouscatel, Tristan Derème, Léon Deubel, André du Fresnois, Maurice Gaucher, René Ghil, Henri Guilbeaux, J.-C. Holl, Tristan Klingsor, Ernest La Jeunesse, Gabriel de Lautrec, Abel Léger, Legrand-Chabrier, Louis Mandin, Filippo Tommaso Marinetti, Francis de Miomandre, John-Antoine Nau, Maurice de Noisay, Julien Ochsé, Edmond Pilon, Ernest Raynaud, André Salmon, Valentine de Saint-Point, Robert Scheffer, Tancrède de Visan... Très bel exemplaire sur japon, d'une extrême rareté, de la première revue homosexuelle française. Ce n'est qu'en 1869 qu'apparaît le terme « homosexuel », dans les échanges épistolaires entre les journalistes et juristes allemands Karl Heinrich Ulrichs et Karl-Maria Kertbeny. Leurs écrits attestent des premières tentatives de décrire l'attraction physique envers le même sexe, non pour condamner l'acte, mais pour faire accepter une autre forme de sexualité aux yeux de la société. En effet, si les relations homosexuelles sont un élément constitutif des sociétés humaines depuis l'origine, elles ont longtemps été abordées sous l'angle unique de la relation charnelle. Stigmatisé, l'acte sexuel inverti est tour à tour codifié, toléré ou sévèrement condamné à travers les époques et les cultures, mais jamais interprété sous l'angle d'une attirance exclusive. Ainsi, la France, premier pays à dépénaliser l'homosexualité, supprime en 1791 le « crime de sodomie » dans le Code pénal, mais il faudra attendre la seconde partie du XIXe siècle pour qu'émerge la conscience d'une véritable identité homosexuelle comme le décrit Michel Foucault dans son Histoire de la sexualité : « L'homosexuel du XIXe siècle est devenu un personnage : un passé, une histoire et une enfance, un caractère, une forme de vie ; une morphologie aussi, avec une anatomie indiscrète et peut-être une physiologie mystérieuse. Rien de ce qu'il est au total n'échappe à sa sexualité. Partout en lui, elle est présente [...] Elle lui est consubstantielle, moins comme un péché d'habitude que comme une nature singulière. Il ne faut pas oublier que la catégorie psychologique, psychiatrique, médicale de l'homosexualité s'est constituée du jour où on l'a caractérisée [...] moins par un type de relations sexuelles que par une certaine qualité de la sensibilité sexuelle, une certaine manière d'intervertir en soi-même le masculin et le féminin. L'homosexualité est apparue comme une des figures de la sexualité lorsqu'elle a été rabattue de la pratique de la sodomie sur une sorte d'androgynie intérieure, un hermaphrodisme de l'âme. Le sodomite était un relaps, l'homosexuel est maintenant une espèce. » LES PRÉCURSEURS C'est dans ce contexte que naissent, sous la plume de Balzac, des personnages assumant pleinement leur autre sexualité, notamment Zambinella, Seraphita et surtout Vautrin, considéré comme le premier homosexuel de la littérature française. Cependant que Baudelaire qui voulait initialement titrer ses Fleurs du Mal : « les Lesbiennes » est condamné pour ses poèmes, Lesbos et Femmes damnées, célébrant les amours féminines. Car en sortant de la marginalité et en obtenant une forme de reconnaissance, les hommes et femmes homosexuels se trouvent confrontés aux regards critiques et aux stigmatisations caricaturales. Quelques écrivains, tels que Georges Eekhoud ou Renée Vivien, proclament littérairement leur homosexualité. D'autres, comme Oscar Wilde, l'assument publiquement, mais ne laissent que discrètement transparaître leur orientation dans leur uvre. Plusieurs continuent à taire leurs véritables appétences, pour s'assurer respectabilité et reconnaissance littéraire. Parmi eux, Proust et Montesquiou deviennent alors la cible de la plume assassine et fière de Jean Lorrain, « en-philanthrope » proclamé : « Mort, Yturri te salue, tante » écrit-il à Montesquiou, par voie de presse, à la mort de son amant, Gabriel Yturri. De pareilles - et véridiques - insinuations sur Lucien Daudet vaudront à Lorrain un célèbre duel avec Marcel Proust. CHASSE AUX SORCIÈRES D'Adelswärd-Fersen, né en 1880, grandit au cur de cette révolution des murs et vit les terribles conflits intérieurs entre désir personnel et morale institutionnelle, entre représentation sociale et liberté intime. Si la France représente un espace de liberté bien supérieur à ses voisines, le jugement de la société reste profondément hétéronormé. Le fameux paragraphe 175 du nouveau Code pénal allemand condamnant en 1871 les « actes sexuels contre nature » dans tout l'Empire ou la condamnation d'Oscar Wilde aux travaux forcés en 1895, soulèvent l'indignation des homosexuels déclarés et l'inquiétude silencieuse des autres. Le monde littéraire n'est pas épargné. En 1900, G. Eekhoud est poursuivi pour Escal-Vigor, premier roman à parler ouvertement et positivement d'amours masculines. En 1902 Friedrich Alfred Krupp se suicide à la suite du scandale de présumées « orgies sexuelles » de Capri. L'année suivante, d'Adelswärd-Fersen, tout juste majeur, est accusé à son tour de pratiquer des « messes noires » avec de jeunes adolescents et la participation de l'aristocratie. De la chasse aux sorcières médiévale aux théories complotistes modernes, l'accusation de rite satanique est un topos des constructions fantasmatiques des sociétés confrontées aux différentes expressions de l'altérité. Fersen avait d'ailleurs offert à ses juges le modèle littéraire de leur accusation. C'est en effet par la publication en 1902, de L'Hymnaire d'Adonis : à la façon de M. le marquis de Sade, qu'il attire l'attention du Parquet. Et s'il n'écope que de six mois de prison, pour des faits qui seraient aujourd'hui bien plus sévèrement jugés, c'est qu'on lui reproche plus l'expression publique et littéraire de sa sexualité que ses malsaines mises en scène érotiques d'adolescents en tenues antiques. Profondément affecté par le déchaînement médiatique et le violent rejet de l'homosexualité dont il témoigne, Fersen publie en 1905 : Messes noires. Lord Lyllian, roman à clefs s'inspirant de son histoire et mettant en scène les sommités homosexuelles de la fin du XIXe siècle : Oscar Wilde, Lord Alfred Douglas, John Gray, Jean Lorrain, Joséphin Peladan, Achille Essebac, Robert de Montesquiou, Friedrich Krupp et Fersen lui-même. L'intention du jeune poète de 25 ans n'est plus seulement artistique, elle est devenue politique. D'Adelswärd-Fersen devient ainsi l'un des précurseurs du combat pour la reconnaissance et l'acceptation de l'homosexualité dans la société moderne. C'est ainsi que naît le projet d'Akademos. S'il s'inspire ostensiblement de la revue allemande d'Adolf Brand, Der Eigene, Fersen est bien plus ambitieux et souhaite entraîner avec sa revue, une mutation des mentalités. Aussi s'intéresse-t-il à des figures plus engagées comme le scientifique allemand Magnus Hirschfeld, qui crée en 1897 avec l'écrivain Franz Joseph von Bülow, le Comité scientifique humanitaire (« Wissenschaftlich humanitäre Komitee », WhK), première organisation de défense des droits des homosexuels. À la fin de l'année 1907, de la Villa Lysis à Capri, Fersen écrit ainsi à Georges Eekhoud : « La permission fort aimable que vous m'avez donnée d'écrire à Hirschfeld sous votre égide sera mise à profit. Je ne connaissais après mes passages en Allemagne que Brand et son Eigene. D'autre part, j'attendais, afin de correspondre avec les chefs allemands du parti, la réalisation d'un projet à moi, que j'ose vous confier : je voudrais, n'ayant d'ailleurs comme titre suffisant que l'orgueil de nos idées et une ardeur indicible à les savoir moins méconnues, fonder à Paris, en février prochain, une revue d'art, de philosophie, de littérature, dans laquelle petit à petit pour ne pas faire d'avance un scandale, on réhabilite l'autre Amour. J'espère, cher monsieur Eekhoud, que vous nous ferez l'honneur, un jour, de votre compagnie et de ce talent, universel aujourd'hui, qui vous range parmi les apôtres du « mouvement ». Dans tous les cas, je vous remercie pour la sympathie si délicatement exprimée, pour les espoirs que nous partageons, pour les bonheurs décrits, que tous les deux, nous avons, en marge des autres, savourés. » DER EIGENE : L'ANTI-MODÈLE Si Der Eigene, publiée dès 1896, est la première revue homosexuelle européenne et le modèle proclamé d'Akademos, elle ne poursuit pas les mêmes buts, et ne se construit pas sur le même modèle artistique et politique. Présentée comme une source de documentation des activités de nudisme et de l'histoire de l'art, la revue de l'activiste Adolf Brand ne prône pas un bouleversement social, mais une réinterprétation historique des relations hommes/femmes. Se proclamant d'un nouvel hellénisme, il s'appuie sur les usages de la pédérastie antique grecque pour réunir une communauté d'esprit viriliste, et tente de démontrer, au fil des contributions, la supériorité esthétique et érotique du corps masculin dans l'histoire de l'art et des murs. « Didier Eribon souligne de quelle manière les thèses masculinistes de Brand relèvent d'une conception universaliste de la sexualité [...], mais aussi d'une vision misogyne peu encline au changement social. L'étude du masculinisme homosexuel renvoie aussi à la construction d'une image de l'homme pensée comme outil de domination sociale envers les minorités de genre, de classe et de race. [...] la domination masculine se traduit [...] par l'exaltation des vertus morales et physiques de l'homme-machine ». Paradoxalement, la première revue homosexuelle épouse les codes de l'idéologie émergente. Dès 1903, « Brand quitte l'organisation du WhK d'Hirschfeld et fonde la Communauté des spéciaux (« Gemeinschaft der Eigenen », GdE). Influencé par le contexte de la Lebensreform, il exalte la virilité adolescente et la maîtrise de soi dans la nature. Il organise des camps collectifs, des marches sportives et des séances de nudisme, en accord avec les pratiques des Wandervogel, ces regroupements d'adolescents qui alimenteront les rangs des jeunesses hitlériennes à la fin des années 1920. » (Damien Delille, Homoérotisme et culture visuelle dans les revues Der Eigene et Akademos) AUTRE AMOUR, AUTRE CULTURE Akademos procède d'une tout autre philosophie. Pour Fersen il est moins question d'exalter la virilité issue de l'Antiquité que d'explorer une vision littéraire de l'homosexualité héritée du symbolisme décadentiste. La ligne éditoriale de la revue est parfaitement exprimée dans une nouvelle lettre à Eekhoud. « Villa Lysis, 4 août 1908 « Cher Monsieur Eekhoud, « En décembre ou en janvier dernier, je crois, nous avons parlé d'un projet de revue que nous voulions fonder des amis et moi avec l'aide de l'éditeur Messein. Il s'agissait - sans donner de prime abord à la publication un parti pris, une étiquette, une allure de combat - d'arriver à mettre en lumière la question de la liberté passionnelle - les différentes théories sensuelles. Il s'agissait en quelques mots de défendre l'Autre Amour, par le souvenir des temps passés, par les espoirs des temps présents. Akademos est maintenant une chose décidée. Revue mensuelle (que nous espérons plus tard faire paraître tous les quinze jours) elle comprendra dans chaque numéro un roman (à suivre), deux ou trois nouvelles, deux poèmes, deux pages de musique, un courrier de Paris, critique des livres, critique des théâtres, une critique d'art [et] une lettre de l'étranger. De temps à autre un article de philosophie, de médecine, de jurisprudence. Akademos enfin, contiendra outre la couverture, deux hors texte, reproduction d'une uvre antique ou moderne (sculpture, architecture, peinture ou paysage). » Akademos s'affirme dès l'origine comme une revue humaniste et un espace de tolérance, à travers lequel la figure de l'homosexuel(le), sa sensibilité spécifique, son art de vivre et l'expression artistique de sa différence puisse s'inscrire dans une quête de modernité esthétique et littéraire. ADAM L'ANDROGYNE Si Fersen et ses contributeurs cherchent dans l'art antique une légitimité historique, c'est plus pour en extraire une source d'inspiration et offrir une ascendance esthétique à la nouvelle figure artistique que promeut Akademos : l'Androgyne. À l'opposé de la polarité sexuelle défendue par Eigene, la figure de l'androgyne se pose comme une réconciliation entre les genres et une défense de l'indétermination sexuelle. Au-delà de la représentation mêlant féminin et masculin, l'androgyne acquiert dans la revue de Fersen une dimension nouvelle, politique et avant-gardiste. C'est ainsi dans Akademos que l'on trouve, sous la plume de Joséphin Peladan, la première remise en question de l'identité de genre, et les prémices d'une théorie du non-binaire. « L'Amour n'est donc plus pour le lecteur "un sentiment d'affection d'un sexe pour l'autre", mais le sentiment d'affection de l'être humain pour lui-même, qui se manifeste communément, mais non essentiellement, selon la polarisation sexuelle. Sans doute pour la correspondance des formes, l'amour peut se nommer l'attraction d'un sexe pour l'autre. Mais l'âme, quelle part a-t-elle dans la division sexuelle ? Nous avons aperçu Elohim, prenant un côté d'Adam, par une section verticale [...] Adam androgyne avait donc une âme et un esprit androgyne : et la femme serait la moitié animique et la moitié spirituelle de l'homme, comme elle est sa moitié physique ? Les théologiens, en concile, se sont posé cette question. En isolant Aïscha de Aisch, Iohah lui a-t-il donné une âme personnelle, ou a-t-il dédoublé l'âme, comme il a fait pour le corps ? Ce dédoublement a-t-il été radical, isolant le passif de l'actif ? Ou bien l'âme a-t-elle conservé son androgynisme ? En ce cas l'esprit seul attesterait le sexe intérieur. » (Joséphin Peladan, « Théorie amoureuse de l'androgyne. De l'amour », Akademos, n° 6, juin 1909) UNE ACADÉMIE SANS EXCLUS Là où Brand prônait la guerre des sexes, Fersen célèbre leur consubstantialité. Refusant tout clivage, il ouvre, dès le premier numéro, sa revue aux écrivaines lesbiennes et libérées, dont Colette, Renée Vivien et Annie de Pène, mais également aux écrivains de toutes sensibilités. Des auteurs aussi disparates que Maxime Gorki, André Salmon, Marinetti, J.-H. Rosny aîné, Arthur Symons, Henri Barbusse et Léon Tolstoï côtoient les écrivains explicitement engagés dans la cause homosexuelle. Comme l'écrit Nicole G. Albert : « Certes Fersen s'adresse aux membres de « l'Autre Amour » et conçoit Akademos comme un lieu de ralliement, voire de résistance, mais il ne veut pas les cantonner à la marginalité et vise, de façon utopique, à créer une académie sans exclus, c'est-à-dire à attirer un lectorat beaucoup plus large afin de dédiaboliser, faute de la banaliser, l'homosexualité. » (Albert, Nicole G. « Réédition d'Akademos : la renaissance d'une revue pionnière », La Revue des revues, vol. 68, no. 2, 2022) ICONOGRAPHIE D'UNE SUBCULTURE L'iconographie de la revue joue ici un rôle fondamental. Affranchie de toute fonction illustrative, elle développe sa propre identité et définit les nouveaux codes de l'homoérotisme créant des images qui « alimente[nt] la création d'une subculture homosexuelle, à même de soutenir le partage des sensibilités et d'imaginer des alternatives aux normes sociales de genre. » Le soin apporté à la réalisation de ces gravures à pleines pages, sur un papier spécial et tirées en quadruple état dans les exemplaires de luxe, témoigne de la particulière attention portée par Fersen à cette autre expression de la sensibilité homosexuelle. De futures icônes de la culture gay sont ainsi, pour la première fois, présentées dans une optique homoérotique, comme l'Antinoüs Farnèse, le Saint Sébastien de Ribera ou Le Jeune Violoniste de Raphaël. Mais c'est dans les uvres modernes que la nouvelle imagerie homosexuelle prend véritablement forme : le poignet cassé et les costumes dandy du caricaturiste Moyano, la gestuelle du fascinant androgyne de Léonard Sarluis intitulé Inquiétude, dont l'uvre originale n'a pas été retrouvée, le Iacchos de Maxwell Armfield et surtout les compositions d'Henri Saulnier Ciolkowski dont « le style ou le pinceau effilé aux doigts - les soies furent sûrement arrachées à la perruque d'une irréprochable poupée d'Asie - attaque, ô consciencieux, la tablette blanche. » (André Thévenin, « Un adepte du noir et blanc : Ciolkowski », Akademos, n°9). «L'homoérotisme devient un moyen de contourner l'interdit sexuel et de le sublimer par l'art» (Damien Delille) Parallèlement, et en réaction directe à la revue de Fersen, prend forme dans les médias réactionnaires, une imagerie violente, caricature de celle d'Akademos. C'est notamment en février 1909 qu'apparaissent dans un numéro spécial de la revue de L'Assiette au beurre intitulé « Les p'tits jeun' hommes » et portant en couverture une caricature de Fersen, plusieurs des stéréotypes visuels scellant la rhétorique naissante de l'homophobie. LE SUICIDÉ DE LA COMMUNAUTÉ La plus signifiante et émouvante de ces gravures est cependant une simple photographie qui illustre le premier numéro d'Akademos. Il s'agit du portrait de Raymond Laurent, jeune poète et amant de Longhorn Whistler, neveu présumé d'Oscar Wilde, qui s'est donné la mort le 24 septembre 1908 à Venise. Plus qu'un hommage, la photographie de ce Phbus moderne s'offre en figure tutélaire de la revue, Christ païen portant tout à la fois l'espoir et la tragédie du « troisième sexe » : « Mais ne faites point de ce suicide un crime à la littérature. Laurent s'est tué. Le revolver lui a été mis au poing par une époque où la maison Tellier est la seule expression d'âme permise. Il y a des façons de syvetonner les âmes d'élite : c'est par les préjugés » (d'Adelswärd-Fersen, sous le pseudonyme de Sonyeuse, Akademos, n° 1). Dès son premier numéro, Akademos fut accueilli avec respect et admiration par le monde littéraire, comme en témoigne cet éloge de Charles-Henry Hirsch dans le Mercure de France : « Akademos [...] est une revue somptueuse, imprimée avec luxe et bon goût. Toutes les belles choses n'ont heureusement pas un destin court et il faut souhaiter la durée à ce nouveau recueil. ». Malgré la confiance et la volonté de Fersen, sa revue ne survivra qu'une année, non en raison d'une censure ou d'une campagne de dénigrement, mais du fait même des principaux intéressés par cette courageuse, mais trop précoce tentative de révolution des murs : « Les abonnements sont d'une rareté dérisoire, et pour la raison simple que l'on considère dangereux de s'abonner... Au lieu de m'aider, toute une catégorie bien peu indulgente et nullement intellectuelle d'adonisiens me tourne le dos - est-ce par habitude ? dirait un plaisantin. [...] il reste la volonté de continuer la tâche, et l'espoir de former un parti. » (Lettre à G. Eekhoud, 9 mai 1909) - Photos sur www.Edition-originale.com -
Plon 1963 1963. Julian Symons: Le 31 février/ Plon Nuit Blanche N°11 1963 . Julian Symons: Le 31 février/ Plon Nuit Blanche N°11 1963
Etat correct
Plon 1962 1962. Julian Symons: une bêtise de faite/ Plon Nuit Blanche N°7 1962 . Julian Symons: une bêtise de faite/ Plon Nuit Blanche N°7 1962
Etat correct
[Paul VERLAINE] - Arthur SYMONS, poète, critique d'art, et traducteur britannique (1865-1945).
Reference : 119C25
Verlaine vient pour la première fois à la maison d’édition Heinemann à Londres et Symons souhaite l’accueillir le plus chaleureusement possible. Il demande donc à l’éditeur une bonne adresse pour aller dîner en lui précisant avec humour qu’il faudra surveiller la consommation de vin de Verlaine… Symons traduira en anglais les poèmes de Baudelaire, de Mallarmé et de Verlaine avec lequel il entretiendra une correspondance assidue.
Symons, Baron Corvo, The Curwen Press, London, 1927, broché, couverture sale avec petit manque au bas du premier plat, intérieur propre sauf une tâche sur le haut de la page 40, édition limitée à 199 exemplaire, celui-ci: n° 191 / 199, exemplaire dédicacé.
Plus de photos sur demande.
Couverture rigide Paris , Librairie artistique internationale , sd , in4° reliure percaline bleue illustrée éditeur , 59 pp . Langue: Français
MONNIER (Adrienne). BLAKE (William). SYMONS (Arthur). SWINBURNE. BRION (Marcel).
Reference : 45544
Paris, À La Maison des Amis des Livres ; directrice : Adrienne Monnier ; secrétaire de rédaction : Jean Prévost. Un volume broché (16,8x22,8 cm), (90) pages. Choix de poèmes de William Blake traduits par Annie Hervieu et Auguste Morel, textes de A. Symons, Swinburne et M. Brion. Illustré d'un portrait et d'un dessin inédit de William Blake. Importante revue littéraire dirigée par la libraire Adrienne Monnier qui tint boutique à la Maison des Amis des Livres à Paris, rue de l'Odéon de 1915 à 1951. Rousseurs sur la couverture, petit manque de 0,5 cm en haut et en bas du dos sinon bon état intérieur.
Paris. Floury, 1906. In-8 reliure éditeur. Traduit par J. Cohen, Ed. & L. Thomas. Portrait de Beardsley en frontispice, 30 illustrations hors texte. E.O.
Paris, Kra, "Carnets littéraires - Série cosmopolite", 1928 1 volume In-8° (14 x 17,8cm) Broché sous couverture rouge rempliée. 2 feuillets, 1 frontispice, 132p., 4 feuillets. Bon état (dos insolé).
Edition originale de la traduction, par Frédéric ROGER-CORNAZ, de ce "carnet littéraire" de l'écrivain britannique Arthur SYMONS (1865-1945), poète symboliste et critique, traducteur de Baudelaire: 1ère traduction partielle de ses "Spiritual Adventures" publiées en 1905 à Londres (Heinemann), où l'écrivain se projetait dans un personnage imaginaire; texte suivi de "La Mort de Pierre Waydelin" et précédé d'une rapide biographie, d'une bibliographie, d'un fac-similé d'une page autographe, et d'un portrait en frontispice. Tirage à 1520 exemplaires; 1 des 1500 sur vélin, justifié n°1290 (après 20 sur hollande).
, Leuven University Press, 2023 Paperback, 176 pages 23x17cm Illustrated, full colour. fine!. ISBN 9789462703841.
In 1999, a short video of a solitary boy kicking an empty bottle up a hill in Mexico City became the first instalment of Children?s Games, a series of works by artist Francis Al s (b. Antwerp, 1959). The ongoing project, which now numbers around thirty-five works, has gradually given shape to an extensive collection of videos of children at play. For almost twenty-five years, Al s and his collaborators F lix Blume, Julien Devaux, and Rafael Ortega have been travelling around the world to document the distinctive ways in which children interact with each other and their physical environment. They have gone from remote villages in the Democratic Republic of the Congo, Afghanistan, Venezuela, and Nepal to the mountains of Switzerland and metropoles like Hong Kong and Paris, but have also visited the war-torn city of Mosul in Iraq, the border between Mexico and the United States, and the strait of Gibraltar that divides Africa and Europe. The resulting images are standing proof of the seriousness of play and of children?s stunning powers of resilience in the face of conflict. This volume provides a multidisciplinary perspective to the many layers of Children?s Games. It includes an interview with Francis Al s and Rafael Ortega, a series of essays by well-known scholars and art critics, curatorial statements, and a logbook related to the presentation of Children?s Games at the Venice Biennale of 2022. Gerard-Jan Claes is a filmmaker, lecturer and writer. He is both founder and artistic director of the cinephile platform Sabzian. St phane Symons is Professor of Aesthetics and Philosophy of Culture at the Institute of Philosophy, KU Leuven.
Lepoutre (G.) et Sienko (M.J.), eds. - C.A. Kraus - M.C.R. Symons - M.J. Sienko - R. Catterall - C. Moreau - J.L. Dye - D.S. Berns : - W.L. Jolly, C.J. Hallada and M. Gold - K.S. Pitzer - J. Jortner, S.A. Rice and E.G. Wilson
Reference : 75228
(1964)
W.A. Benjamin , Mémoires et Travaux de l'Université Catholique de Lille Malicorne sur Sarthe, 72, Pays de la Loire, France 1964 Book condition, Etat : Bon hardcover, full black clothes grand In-8 1 vol. - 320 pages
quelques figures dans le texte en noir et blanc 1ere édition Contents, Chapitres : C.A. Kraus : Foreword - M.C.R. Symons : Metal ammonia solutions, an introduction - M.J. Sienko : On the coexistence of liquid phases in metal-ammonia systems, and some surface tension studies on these solutions above their consolute points - R. Catterall : The mechanical properties of metal-ammonia solutions - C. Moreau : Propriétés thermodynamiques des solutions métal-ammoniac - J.L. Dye : Electrochemical properties of metal-ammonia solutions : e.m.f. and transference numbers - D.S. Berns : Electrochemical properties of metal-ammonia solutions, conductance and thermoelectric properties - W.L. Jolly, C.J. Hallada and M. Gold : The absorption spectra of metal-ammonia solutions - K.S. Pitzer : Nuclear and electron resonance spectra and optical reflection spectra of metal-ammonia solutions - J. Jortner, S.A. Rice and E.G. Wilson : Theories and models of electron binding in solution - Discussion finale et appendice ex-library copy, number on the bottom of the spine, few stamps and marks inside, the text remains clean, it's still a good reading copy
Librairie des Champs-Elysées , Le Masque Malicorne sur Sarthe, 72, Pays de la Loire, France 1964 Book condition, Etat : Bon broché, sous cartonnage souple éditeur In-8 1 vol. - 186 pages
1ere traduction en français Contents, Chapitres : n° 840 de cette collection - F. Addington Symons, 1893- , écrivain britannique papier à peine jauni, sinon bon état
, vantilt uitgeverij, 2019 paperback, 124 pagina's . ISBN 9789460044564.
De afgelopen vijftig jaar speelde het geheugen een cruciale rol in veel academische en maatschappelijke debatten. De kunst van het vergeten. Naar een filosofie van de vergankelijkheid wijst op de grenzen van deze memory boom. St phane Symons laat zien dat het geheugen niet langer in staat is om adequaat te antwoorden op de uitdagingen van de hedendaagse samenleving. Het werk van enkele van de meest toonaangevende denkers uit de twintigste eeuw staat hierbij centraal. In het spoor van Friedrich Nietzsche begrepen deze denkers de tijdelijkheid en het vergeten als een uitgesproken positief gegeven. De hoofdrolspeler van dit boek is de Duitse filosoof Walter Benjamin (1892-1940), voor wie de erkenning van een "eeuwig vergaan' gepaard gaat met een ongezien creatief potentieel. In De kunst van het vergeten worden fundamentele inzichten omtrent het geheugen en het vergeten filosofisch geanalyseerd en met elkaar in dialoog gebracht. Walter Benjamin en Gilles Deleuze gaan er in gesprek met Henri Bergson, Sigmund Freud, Martin Heidegger en Hannah Arendt, en ook filosofen als Theodor Adorno en Gershom Scholem en auteurs als Vergilius, Marcel Proust en Primo Levi komen aan bod.
1969 1969. Julian Symons - C'est loin caracas / Presses de la cité 1969
Bon état
, Paris, KRA, 1928., Broche, in-8? , 133pp.
Traduction de F. Roger-Cornaz. Avec un portrait (dessin n&b) en frontispice et un fac-simile d'un page autographe de l'auteur. Edition originale. Exemplaire n 70/1500. Sur velin. Coll. : Carnets litteraires, serie cosmopolite. CARNETS LITTERAIRES / SERIE COSMOPOLITE. BON ETAT!!!!!
Albert & Charles Boni. 1927. In-8. Relié. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 259 pages.. Avec Jaquette. . . Classification Dewey : 420-Langue anglaise. Anglo-saxon
Translated by Arthur SYMONS. Classification Dewey : 420-Langue anglaise. Anglo-saxon
MCCLELLAND AND STEWART LIMITED. 1967. In-8. Broché. Etat d'usage, Couv. légèrement passée, Coiffe en tête abîmée, Intérieur acceptable. 279 pages - coins frottés - 1er plat illustré en monochrome - ouvrage essentiellement en anglais - illustrations dépliantes en monochrome en début d'ouvrage avec annotations.. . . . Classification Dewey : 420-Langue anglaise. Anglo-saxon
Classification Dewey : 420-Langue anglaise. Anglo-saxon
William Heinemann. 1902. In-8. Relié. Etat d'usage, Tâchée, Dos satisfaisant, Intérieur acceptable. 307 pages. Photo-gravure en noir et blanc en frontispice (portrait). Illustré de quelques dessins en couleur hors texte et de quelques gravures en noir et blanc dans le texte. Text in English. Reliure d'éditeur bleue à titres et motifs dorés (dos et 1er plat). Tranche de tête dorée. Etiquette de code sur le dos. Fichette illustrée en noir et blanc (Ex-libris de la Library James Hoy), et annotations, au dos dux 1er plat. Tampons de bibliothèque en page de titre. Couverture se détachant très légèrement.. . . . Classification Dewey : 420-Langue anglaise. Anglo-saxon
'A Century of French Romance', Ed. by Edmund Gosse. Trans. from the French by the Lady Mary LOYD. With a Critical Intro. by Arthur SYMONS. Classification Dewey : 420-Langue anglaise. Anglo-saxon
Simon Kra, Paris 1928, 14,5x20cm, broché.
Edition originale de la traduction française, un des 20 exemplaires numérotés sur Hollande, tirage de tête. Un portrait d'Arthur Symons en frontispice. Gardes légèrement et partiellement ombrées. - Photos sur www.Edition-originale.com -
1964 In Domaine Anglais, Mercurede France, Paris, 1964. Un volume in-8 broché, couverture verte, 248 pages, traduction de Pierre Leyris. Bel état.
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