Perrin, 1891, in-12, 300 pp, [traduit par A. Chevalier], reliure demi-percaline bleue à coins, dos lisse, pièce de titre basane acajou, fleuron et filets dorés, couv. et dos conservés (rel. de l'époque), bon état, exemplaire très bien relié. Peu courant
Un roman délicieux, aussi charmant et désuet que sa langue en est châtiée, par la reine Elisabeth de Roumanie, qui écrivait sous le pseudonyme de Carmen Sylva. Mariée au prince Charles de Hohenzollern qui devint le roi Carol I de Roumanie, la reine Elisabeth, née princesse de Wied (1843-1916) écrivait aisément en quatre langues. — "Le nouveau roman de Carmen Sylva nous montre comment un innocent badinage peut conduire quelquefois plus loin qu'on ne pense. Ulrique, princesse de Horst-Rauchenstein, enthousiasmée d'un livre du professeur Dr Bruno Hallmuth, ne peut résister à l'envie de lui écrire pour lui témoigner son admiration. Le professeur, très intrigué et croyant que sa correspondante a pris un pseudonyme, répond, et, de fil en aiguille, on arrive à s'aimer. Mais c'est là que commence le drame un simple professeur ne peut pas épouser une princesse. Aussi les deux amoureux ne pourront-ils être l'un à l'autre qu'après bien des vicissitudes émouvantes et qu'en bravant la volonté formelle du père d'Ulrique. Tout est bien qui finit bien la venue d'un superbe poupon réconcilie le père avec sa fille, et le lecteur ferme le livre avec un soupir de soulagement. Tout ce roman se déroule sous forme de lettres. Nous n'insisterons pas sur les qualités littéraires bien connues de S. M. la reine de Roumanie ; nous préférons nous arrêter au caractère vraiment attachant de ses deux héros, tout en ne nous cachant pas qu'il ont quelque chose de surnaturel et d'exalté. La princesse Ulrique, élevée dans un château solitaire, est une figure de jeune fille tout à fait captivante ; elle s'est fait sur les hommes et sur les choses des idées qui sont loin d'être banales et qui font parfois bondir son aristocratique père. Quant au professeur Hallmuth, son esprit a subi quelque peu l'influence des brumes du Nord, au milieu desquelles il vit. On comprend que ses paradoxes enflammés sur la vie, sur les prérogatives de la naissance, sur l'art, fassent une impression profonde sur l'âme vierge de la jeune princesse. On suit avec anxiété les péripéties qui conduisent au dénouement, bien que celui-ci soit prévu longtemps à l'avance. A côté des nombreux états d'âme que nous ont dépeints depuis quelques années les romanciers français, le public sera bien aise de connaitre aussi des états d'âme allemands et il ne pourra mieux faire pour cela que de lire le “Roman d'une princesse”. Mais nous conseillons de ne pas le laisser lire aux jeunes filles trop sentimentales." (A. V., Bibliothèque universelle et Revue suisse, 1891)
SYLVA Carmen. (Pauline Elisabeth Ottilie Luise zu Wied, Reine de Roumanie, 1843 - 1916)
Reference : LI320
(1888)
Calmann Lévy, Paris s.d. (1888), in-12o, 151 p. Ed. originale, Medaille d'Honneur de l'Academie Francaise, dans une rel. 1/2 basane contemp., dos orne, tete doree, quelques legeres taches de rousseur.
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