Paris, l'Auteur, Imprimerie Félix Malteste et Cie, 1856-1858. 21 pièces et 1 feuillet de table manuscrit reliés en 1 vol. in-12, demi-chagrin noir, dos à nerfs (reliure de l'époque).
Exceptionnelle réunion de 21 brochures sur la communauté icarienne fondée par Etienne Cabet (1788-1856) « l'un des mouvements communisants les plus marquants du XIXe siècle [qui] conduisit plusieurs centaines de socialistes à La Nouvelle-Orléans en 1848-1849 : [Cabet] y racheta l'ancienne colonie mormone de Nauvoo (dans l'Illinois) qui, sous sa direction, devait compter jusqu'à mille huit cents personnes avant d'éclater en 1856 sous l'effet de graves dissensions internes » (BnF, Utopie, 2000, p. 226).Jean-Pierre Béluze ou Beluze (1821-1908), gendre posthume de Cabet et son successeur, anima le mouvement de coopération sous le Second Empire. « Pendant douze années, Béluze assura ainsi la direction du " Bureau icarien de Paris ", chargé de propager la doctrine et de venir en aide aux colonies de Nauvoo et de Cheltenham, en même temps que de trouver de nouveaux adhérents et de les mettre en route pour Icarie. Cette activité le conduisit à de nombreux voyages en province. En février 1856, par exemple, il était signalé dans la région de Poligny, dans celle de Montbéliard, à Dôle, à Arbois. Il était dénoncé à de nombreux parquets, fut plusieurs fois poursuivi, et deux fois emprisonné (ainsi lors d’une condamnation à quinze jours de prison prononcée pour distribution d’écrits et colportage, le 12 avril 1856, par le tribunal correctionnel de Besançon). De janvier 1852 à décembre 1855, il put collecter 150 000 F environ, sur lesquels 115 000 furent envoyés à Nauvoo. Les frais de bureau ne s’étaient pas, durant le même temps, élevés à 20 000 F, sur lesquels il avait payé une pension alimentaire annuelle de 3 000 F à la femme et à la fille de Cabet, Céline, femme de Firmin Favard* et sa future femme, et assuré le fonctionnement du bureau : cela faisait à peine 1 750 F par an pour la rétribution du gérant, le loyer et les fournitures de bureau. Après la scission dans la colonie, et après la mort de Cabet, survenue le 8 novembre 1856, Béluze continua à recevoir son traitement, porté à 3 000 F, à charge pour lui de subvenir à toutes les dépenses de fonctionnement. La veuve de Cabet et sa fille Céline, elle-même devenue veuve, étaient, avec Béluze, les seuls employés du bureau et les mandataires de la colonie de Saint-Louis. Béluze s’efforça d’entraver le déclin de l’école icarienne. Il maintint un minimum de liaison avec les groupes de province, notamment avec celui de Lyon. Toutefois, en présence des difficultés et des déboires, devant le zèle fléchissant des disciples d’Icarie, il commença à éprouver des doutes sur la portée et la valeur de l’expérience communiste tentée par Cabet. Sa pensée évolua et s’éloigna peu à peu des idées qu’il avait professées jusque-là. Le 6 janvier 1863, alors que depuis deux ans il avait dû, pour alléger les charges du " Bureau icarien ", ouvrir un cabinet d’affaires à son nom et épouser Céline Favard (le 20 mars 1862), pour sauver la fille et la femme de Cabet d’une misère prochaine, il donna sa démission de gérant du bureau » (Maitron). Cachet répété "Timbre impérial" ; quelques pâles mouillures et salissures. Contient : 1. [CABET (Étienne)]. Opinions et sentiments publiquement exprimés concernant le fondateur d'Icarie. Paris, l'auteur, mars 1856. 36 pp., premier plat couverture conservé. Prudhommeaux, B.592. [CABET (Étienne)]. Le fondateur d'Icarie aux Icariens. Paris, l'auteur, avril 1856. 11 pp., premier plat de couverture conservé. Prudhommeaux, B.613. [CABET (Étienne)]. Guerre de l'opposition contre le citoyen Cabet, fondateur d'Icarie. Paris, l'auteur, août 1856. 72 pp. Prudhommeaux, B.684. [Beluze (Jean-Pierre)]. Lettre sur la colonie icarienne, par un Icarien. Paris, l'auteur, 1856. 46 pp. Prudhommeaux, B.695. [CABET (Étienne)]. Manifestes de l'opposition et réponse du citoyen Cabet. Paris, l'auteur, 1856. 24 pp. premier plat couverture conservée. Prudhommeaux, B.716. [CABET (Étienne)]. Départ de Nauvoo du fondateur d'Icarie avec les vrais Icariens. Paris, l'auteur, 1856. 23 pp. couverture conservée. Prudhommeaux, B.727. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Mort du fondateur d'Icarie. Paris, l'auteur, 1856. 12 pp., premier plat de couverture conservé. Prudhommeaux, C.028. [BELUZE (Jean-Pierre)].La Colonie icarienne à Saint-Louis. Paris, l'auteur, 1857. 24 pp. premier plat de couverture conservé. Prudhommeaux, C.039. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Célébration du premier anniversaire de la naissance du fondateur d'Icarie. Paris, l'auteur, mars 1857. 23 pp., couverture conservée. Prudhommeaux, C.0410. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Célébration à Saint-Louis du neuvième anniversaire de la fondation d'Icarie. Paris, l'auteur, avril 1857. 24 pp. Prudhommeaux, C.0611. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Compte-rendu de la Gérance de la Communauté icarienne, à Saint-Louis, sur la situation morale et matérielle de la Communauté pendant les mois de novembre et décembre 1856 et les mois de janvier et février 1857. Paris, l'auteur, mai 1857. 24 pp. Prudhommeaux, C.0812. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Organisation du travail dans la communauté icarienne. Paris, l'auteur, 1857. 23 pp. couverture conservée. Prudhommeaux, C.0713. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Emprunt icarien de un million de francs. Paris, l'auteur, juillet 1857. 21 pp. couverture conservée. Prudhommeaux, C.1014. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Contrat social ou Acte de société de la communauté icarienne. Lois sur l'admission. Paris, l'auteur, août 1857. 46 pp. Prudhommeaux, C.1115. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Notre Situation à Saint-Louis. Paris, l'auteur, octobre 1857. 23 pp. couverture conservée. Prudhommeaux, C.1216. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Lettre à Maximilien. Paris, l'auteur, 1858. 45 pp. Prudhommeaux, C.14 17. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Deuxième lettre à Maximilien. Paris, l'auteur, mars 1858. Paginé 52-70. Prudhommeaux, C.14 18. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Compte-rendu de la situation morale et matérielle de la communauté, du mois d'août 1857 au mois de février 1858. 26 pp. Prudhommeaux, C.1319.[BELUZE (Jean-Pierre)]. Cheltenham. Paris, l'auteur, 1858. 22 pp. Prudhommeaux, C.1520. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Inauguration du cours icarien. Paris, l'auteur, 1858. Prudhommeaux, C.1621. Blanc (Louis). Le Socialisme. Droit au travail. Troisième édition Paris, Au bureau du "Nouveau-Monde", 1849. 72 pp.
A Paris, pour Jean Dallier, 1563. In-8 de (4)-122-(2) ff.MARCONVILLE (Jean de). Traicté contenant l'origine des temples des Juifs, Chrestiens, & Gentils, & la fin calamiteuse de ceulx qui les ont pillez, démoliz et ruinéz. Ensemble la fin tragique de ceulx qui ont destruict anciennement les temples spirituelz & simulachres de Dieu, par Jean de Marconville, reveu et augmenté par le mesme Autheur oultre la précédente impression. A Paris, pour Jean d'Allier, 1563. In-8 de 61 ff. et 1 f. blanc.MARCONVILLE (Jean de). Traicté enseignant d'où procède la diversité des opinions des hommes, ensemble l'excellence de la loy chrestienne par sus toutes les autres, par Jean de Marconville. A Paris, pour Jean Dallier, 1563. In-8 de 62-(1) ff.Les trois pièces reliés en 1 vol. in-8, vélin souple à recouvrement (reliure de l'époque).
Recueil de trois textes de Jean de Marconville seigneur de Mont-Goubert, né vers 1520 et mort après 1570 ; fameux compilateur originaire du Perche, Marconville fut l'ami des principaux littérateurs de son temps ; de confession catholique, il s'est toujours montré hostile aux mesures de rigueur prises contre les protestants.1. Deuxième édition. l'édition originale parut l'année précédente chez le même éditeur. 2. Deuxième édition augmentée.3. Édition originale.Provenance : bibliothèque de Michel Chasles (1881), Catalogue de la bibliothèque scientifique historique et littéraire de feu M. Michel Chasles, n°1140. Bel exemplaire dans sa première reliure.
Paris, au bureaux du journal, 1869. 15 livraisons en 1 vol. in-4, percaline gaufrée brune, dos lisse fileté (Ateliers Laurenchet).
Collection complète de ce journal fondé par Jean Baptiste Clément (1836-1903), l'auteur du Temps des cerises.Envoi autographe signé en tête du n°1 : Souvenir de Londres sur des choses du vieux temps – nous ferons mieux plus tard. À Kleinmann, J. B. Clément. Albert Kleinmann, né en 1844, fut ouvrier graveur sur métal et employé de l'administration des domaines durant la Commune, puis condamné par contumace en 1873, Jean-Baptiste Clément, comme beaucoup d'autres, a tenté de profiter du succès de la Lanterne de Rochefort, en 1868. Sous la même couverture rouge et dans le même format in-32 que La Lanterne, il publia, vers la fin du mois d'août 1868, une Lanterne impériale, qui se présente comme la réponse d'un journaliste officiel à Rochefort. Quelques jours à peine après la Lanterne impériale, parurent Deux Chansons politiques, première plaquette du genre où Jean-Baptiste Clément devait acquérir sa vraie gloire. Mais ignorant encore sa voie, il récidiva dans le pamphlet en produisant dans fa première quinzaine de septembre Ah, le joli temps ! O ma France !, dans fa seconde quinzaine, La Lanterne du Peupie, les Prophéties politiques.La Carmagnole, datée du 7 octobre 1868, sortit le 21, dans un format în-32 plus carré que celui des Lanternes. Elle fut tirée à 1500, d'après une note manuscrite portée sur l'exemplaire de la Bibliothèque nationale. Ce devait être une revue, mais la police s'en mêla. On lit en effet dans un rapport du préfet de police au ministre de l'intérieur du 2 décembre 1868 : « M. Clément a été prévenu que s'il persistait à donner à son journal le titre de La Carmagnole, l'autorisation, soit de l'afficher, soit de le vendre sur la voie publique, lui serait refusée. Malgré cette observation, il o maintenu son titre, et récépissé lui a été délivré ».Jean-Baptiste Clément, n'ayant pu faire imprimer un second numéro de la Carmagnole, mais plus riche de nouveaux brûlots tels que le Prisonnier de Sainte-Pélagie, revint à la préfecture de police le 3 juillet 1869 déclarer son intention de lancer tous les samedis Le Casse-tête, publication non politique dont il serait le propriétaire-gérant et qu'imprimerait Vallée, rue du Croissant.Le lancement du Casse-tête tarda jusqu'au 7 août. Le jour même, le préfet de police écrivait confidentiellement au ministre de l'intérieur : « Monsieur le Ministre, Pour faire suite à ma lettre du 15 juillet dernier, j'ai l'honneur de transmettre à Votre Excellence les renseignements que je possède sur M. Clément, qui a déclaré avoir l'intention de publier un journal non-politique intitulé Le Casse-tête. M. Clément (...) est ouvrier imprimeur. Il est favorablement représenté sous le rapport de la conduite et de la moralité, mais ses opinions sont hostiles au Gouvernement impérial. Il a publié divers écrits, dont plusieurs sont animés d'un mauvais esprit (...) On crois que le journal qu'il se propose de publier sous le titre de Le Casse-tête aura des tendances politiques et sera hostile au Gouvernement ».« Le Casse-tête dura du 7 août au 3 décembre 1869. Il eut un certain succès. Jean-Baptiste Clément y apprit le métier de journaliste qu'il devait exercer ensuite, notamment auprès de Jules Vallès, au Cri du Peuple. Ses chansons, en particulier Le Temps des Cerises, composé dès 1866, ne lui vaudront la célébrité que plus tard » (Jean Dautry, Les Débuts littéraires de Jean-Baptiste Clément).Bel exemplaire, dont les quinze numéros (en quatorze livraisons, les numéros 11-12 n'en formant qu'une) ont paru du 7 août au 3 décembre 1869. Réparations marginales à quelques feuillets.
A Paris, Robert Pepie et Jean-Baptiste Nolin, 1693. In-12 de 1 titre-frontispice gravé et (16)-393 pp. mal chiffrées 379-(4) pp., veau brun granité, dos à nerfs fleurdelisé, tranches jaspées (reliure de l'époque).
Édition originale rare établie par Jean-Baptiste Nolin (1657-1708), géographe ordinaire du Roi, graveur, éditeur d'estampes.En 1686, le père Vincenzo Coronelli passa avec lui marché pour son globe céleste et 28 cartes de géographie - en collaboration pour la table avec le géographe et cartographe avec Jean-Nicolas de Tralage (1640-1720) sous le pseudonyme de TillemonMors très légèrement fendus en tête. Titre-frontispice Divisions de la France.Provenance : Exemplaire de l'auteur Jean-Nicolas de Tralage (ex-libris), neveu du lieutenant général de police La Reynie, qui légua sa collection en 1699 à l'abbaye de Saint-Victor.
, , 1815. Manuscrit in-12 de (1)-140 pp., titre orné, vélin souple bruni, dos lisse muet (reliure de l'époque).
Copie manuscrite par un certain « Jean H. Wouters » à l'encre brune d'une écriture fine et lisible datée 1815, qui témoigne de l'immense succès de la pièce de Jean-Nicolas Bouilly créée et imprimée en 1799 sous le titre L'Abbé de l'Épée comédie historique, en cinq actes et en prose, par J*** N*** Bouilly. « La pièce qui, sans doute, a le plus fait avancer la cause des sourds, sourds-muets et muets, L’Abbé de l’Épée, « fait historique » en cinq actes de Jean-Nicolas Bouilly a fait une belle carrière : jouée cent cinquante-six fois jusqu’en 1840, elle passe alors au répertoire de l’Odéon, où elle reste jusqu’en 1890 tout en étant jouée sur d’autres scènes. Son auteur, Bouilly (1763-1842) a, en 1799, déjà travaillé comme librettiste avec Grétry, Dalayrac et Méhul (il sera en 1813 le premier librettiste d’Auber) ; l’année précédente, il a donné Léonor ou l’Amour conjugal qui servira de base au Fidelio de Beethoven. (…) L’Abbé de l’Épée met ainsi en scène Charles-Michel de l’Épée (1712-1789), inventeur de la langue des signes et créateur de ce qui est devenu de nos jours l’Institut national des jeunes sourds. Grande figure, bienfaiteur de l’humanité, l’abbé est célébré comme tel dès la fin du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle, la pièce de Bouilly participant largement à ce culte entretenu principalement par l’Institut des sourds-muets. Là est la première originalité de ce « fait historique » : mettre à la scène, dix ans après sa mort, la figure de l’instituteur des sourds-muets – présenté comme un saint homme – et, de cette manière, faire d’une œuvre dramatique un ouvrage militant en leur faveur. La deuxième originalité de Bouilly est à vrai dire un coup de génie : s’inspirer d’une affaire judiciaire à laquelle l’abbé de l’Épée a été mêlé, en l’occurrence l’affaire Solar qui a fait beaucoup de bruit en son temps. En 1776, l’abbé recueille un enfant sourd-muet. Peu à peu il acquiert la conviction qu’il s’agit du comte de Solar, un sourd-muet qu’on croyait mort. Le précepteur de l’enfant, Cazeaux, est arrêté et le protégé de l’abbé est reconnu comte de Solar en 1781. Un second procès innocente toutefois Cazeaux en 1792. On retire son titre au soi-disant comte de Solar qui n’était en réalité qu’un imposteur. L’abbé étant déjà mort à cette date, sa réputation n’est pas entachée par ce revirement judiciaire. Dans la pièce de Bouilly, ce dernier épisode a été supprimé. Le protégé de l’abbé, le jeune sourd-muet Théodore, est bien Jules, comte d’Harancour que l’abbé amène à Toulouse pour reprendre son titre et ses biens spoliés par son oncle et tuteur, le méchant Darlemont. La vertu triomphe au dénouement, sans la moindre ambiguïté. Bouilly, comme le feront ses confrères avec l’enfant de l’Aveyron et Kaspar Hauser, a su en tout cas s’inspirer d’un fait-divers retentissant pour présenter une figure d’enfant confronté à l’injustice et susciter ainsi la compassion chez les spectateurs. Théodore est présenté comme un être sensible, intelligent, cultivé et animé des sentiments les plus nobles tandis que l’abbé se caractérise par son esprit pénétrant et droit (le monologue par lequel il explique à l’acte II comment il a retrouvé la ville natale de l’orphelin est un morceau de bravoure demeuré célèbre). Le couple formé par le vieillard vertueux et l’enfant sourd-muet est déjà en soi un gage de succès. (…) L’Abbé de l’Épée a connu une carrière exceptionnelle et a contribué à la cause des sourds-muets comme nulle autre œuvre dramatique au XIXe siècle. « Il est peu de personnes qui n’en aient entendu parler et dans la mémoire desquelles ne soit resté le souvenir de ce drame », constate en 1866 le littérateur Achille Jubinal » (Jean-Claude Yon).Yon, Jean-Claude, L’Abbé de l’Épée de Bouilly. Les sourds-muets sur scène au XIXe siècle, in L’altérité en spectacle, édité par Isabelle Moindrot et Nathalie Coutelet, Presses universitaires de Rennes, 2015 (p. 163-173).
Le premier traité sur la Chambre des comptes Le Grand (Jean).
Reference : 42261
(1582)
Paris, Jean Houzé, 1582. In-12 (104 x 165 mm) de (1)-65-(3) ff., vélin doré souple, filet doré encadrant les plats, fleuron doré au centre, dos orné, tranches dorées (reliure de l’époque).
Édition originale imprimée par Jean Houzé avec sa marque typographique au titre. « On ne trouve aucun ouvrage spécial sur la Chambre des comptes avant les dernières années du seizième siècle où un mouvement tout nouveau entraîna les esprits vers les questions financières, précurseurs de la science économique (Jean Cherruyer, Claude du Bourg, Jean Bodin etc.). Le premier traité sur la Chambre des comptes parut en 1582 (Instruction sur le faict des finances et Chambre des Comptes) ; il ne s’adressait pas au même public que la plupart des ouvrages économiques et théoriques de l’époque, mais plutôt aux nombreux candidats que pouvait tenter l’appât des offices de magistrature ou de finance créés à profusion et sans relâche ; c’était à peu près ce que nous appelons un manuel d’aspirant. Composée en partie sur les protocoles de la Chambre et à leur image, l’Instruction sur le faict des finances et Chambre des comptes enfermait de précieux détails techniques, des formulaires, un questionnaire, etc. ; elle devint le type de nombres de publications de ce genre et l’on en retrouve certains passages jusque dans les recherches d’Étienne Pasquier. L’auteur, Jean Le Grand, était commis du conseiller d’État Hurault de Boistaillé, et il ne doit probablement pas être confondu avec un greffier en chef de la Chambre du même nom. » (Chambre des Comptes de Paris, Pièces justificatives pour servir à l'histoire des premiers présidents (1506-1791) publiées par M. de Boislisle, 1873). Table complétée à l’encre du temps au bas du feuillet 64.Provenance : Claude II, Bâtard d’Orléans-Longueville († 1585) avec son ex-libris “Claude Dorléans” gravé sous l'adresse dans la marge inférieure du titre. Fils de Claude d'Orléans-Longueville, duc de Longueville (ca 1508-1524), il épousa Marie de La Boissière, fille d’un écuyer tranchant du Roi François Ier. La famille d’Orléans-Longueville fut une branche bâtarde de la maison royale de France, issue de Jean d'Orléans, comte de Dunois, fils naturel du duc Louis Ier et de Mariette d'Enghien, et de sa femme Marie d'Harcourt-Montgomery-Parthenay. Elle a été la maison régnante du Pays de Neuchâtel entre 1504 et 1707, et gouverna aussi le duché de Longueville, le comté de Tancarville et la vicomté de Melun.Très bon exemplaire. Pâles mouillures, galerie de ver marginale atteignant le second plat de la reliure.Lelong, Bibliothèque historique de la France, 11590 ; Brunet III, 945 ; Goldsmiths'-Kress library of economic literature, 223 (pour l'édition de 1583).
Leyde, Jean Le Carpentier, 1669. 2 tomes en 1 vol. in-folio de (2-32)-212 pp. ; (32)-385-(6) pp., veau brun, dos orné à nerfs (reliure de l'époque).
Édition originale. L'ouvrage de Jean Léger contient les renseignements les plus précieux, tant sur l'origine des Vaudois, leur doctrine et l'organisation de leurs églises, que sur les massacres de 1655, le traité de Pignerol et les nouvelles persécutions de 1663 et 1664.Historien savoisien et pasteur des vallées piémontaises, témoin des massacres, Jean Léger vit ses biens confisqués et sa maison rasée sur ordre du duc de Savoie ; il se réfugia à Leyde où il fut nommé pasteur de l'Église Wallone en 1663.L'ouvrage est divisé en deux livres, dont le premier décrit la discipline, la doctrine et l'organisation des Églises vaudoises, et le second, les persécutions qu'elles ont subies depuis l'Inquisition jusqu'en 1664. Mais il intéresse, plus largement, l'histoire sociale, politique et religieuse du Piémont, les guerres de religion, la flore et la faune des Alpes, ainsi que la linguistique car il contient de nombreux passages en dialecte piémontais.La Cour de Rome fit détruire un grand nombre d'exemplaires de cet ouvrage dont la plupart des figures illustrent la férocité avec laquelle fut menée la répression des Vaudois. On trouve à la fin de seconde partie un Abrégé de la vie de Jean Léger.Titre-frontispice gravé montrant deux Vaudois foulant au pied la tiare et la crosse papales, portrait de l'auteur, 26 figures dans le texte, 1 carte dépliante « Carta del le tre valli di Piemonte » de Valerius Crassus gravée par G. Somer (1668), bandeaux, culs-de-lampe et lettrines ; quatre de ces figures se rapportent à la faune et la flore alpines ; les autres montrent principalement les exactions et massacres commis contre les Vaudois en 1655 ; parmi ces dernières, on remarque notamment trois vigoureuses eaux-fortes d'un suiveur de Rembrandt, Cornelis Elandts.Bon exemplaire, grand de marges ; coiffes abîmées, mors frottés.Brunet III, 942 ; Caillet, II, 6406 ; Rothschild II, 2031.
Leyde, Jean Le Carpentier, 1669. 2 tomes en 1 vol. in-folio de (2-32)-212 pp. ; (32)-385-(6) pp., vélin rigide, double encadrement de filets et fleurons à froid, médaillon d'arabesques au centre, tranches lisses (reliure de l'époque).
Édition originale. L'ouvrage de Jean Léger contient les renseignements les plus précieux, tant sur l'origine des Vaudois, leur doctrine et l'organisation de leurs églises, que sur les massacres de 1655, le traité de Pignerol et les nouvelles persécutions de 1663 et 1664.Historien savoisien et pasteur des vallées piémontaises, témoin des massacres, Jean Léger vit ses biens confisqués et sa maison rasée sur ordre du duc de Savoie ; il se réfugia à Leyde où il fut nommé pasteur de l'Église Wallone en 1663.L'ouvrage est divisé en deux livres, dont le premier décrit la discipline, la doctrine et l'organisation des Églises vaudoises, et le second, les persécutions qu'elles ont subies depuis l'Inquisition jusqu'en 1664. Mais il intéresse, plus largement, l'histoire sociale, politique et religieuse du Piémont, les guerres de religion, la flore et la faune des Alpes, ainsi que la linguistique car il contient de nombreux passages en dialecte piémontais.La Cour de Rome fit détruire un grand nombre d'exemplaires de cet ouvrage dont la plupart des figures illustrent la férocité avec laquelle fut menée la répression des Vaudois. On trouve à la fin de seconde partie un Abrégé de la vie de Jean Léger.Titre-frontispice gravé montrant deux Vaudois foulant au pied la tiare et la crosse papales, portrait de l'auteur, 26 figures dans le texte, 1 carte dépliante « Carta del le tre valli di Piemonte » de Valerius Crassus gravée par G. Somer (1668), bandeaux, culs-de-lampe et lettrines ; quatre de ces figures se rapportent à la faune et la flore alpines ; les autres montrent principalement les exactions et massacres commis contre les Vaudois en 1655 ; parmi ces dernières, on remarque notamment trois vigoureuses eaux-fortes d'un suiveur de Rembrandt, Cornelis Elandts.Provenance : ex-libris du Ernest de Villoutreys (1830-1906) ; « M. le Marquis de Villoutreys possède en son château, environ seize mille volumes sur presque toutes les branches des connaissances humaines. On y voit particulièrement près de huit cents voyages en Terre-Sainte, et plus de 4000 productions concernant l’Anjou, ou imprimées dans cette province, ou provenant d’auteurs angevins. Cette intéressante collection avait été commencée par Germain-Charles-Louis de Villoutreys, aïeul de notre bibliophile. Celui-ci la continue et l’entretient avec autant de savoir que de goût » (Guigard, 470).Bel exemplaire, grand de marges.Brunet III, 942 ; Caillet, II, 6406 ; Rothschild II, 2031.
Toulouse, [Guyon Boudeville, pour] Antoine André, 1558. Petit in-4 (18 x 14 cm) de (12)-321-(1) pp. (sign. aa6, A-Z4, AA-QQ4, RR5), demi-chagrin rouge, dos à nerfs, non rogné (reliure du XIXe siècle).
Première édition de la traduction française établie et commentée par Jean de Coras sortie des presses de Guyon Boudeville avec sa grande marque typographique au verso du dernier feuillet "A Tolose. De l'Imprimerie de G. Boudeville. Iure de l'Université M.D.LVIII".Pièces liminaires : Extrait du privilège du 4 avril 1557 accordé à Coras pour neuf ans (verso de la page de titre) ; dédicace à François de Valois roi d'Ecosse et dauphin de France ; table des matières sur deux colonnes ; [fine] Avis au lecteur, Épîtres à Scaliger.Dialogue apocryphe d’Hadrien et d’Épictète connu depuis le VIIIe siècle, traduit du latin et augmenté par le jurisconsulte calviniste Jean de Coras (Toulouse 1513 - Paris 1572), l'une des victimes de la Saint-Barthélémy, qui fut rapporteur au procès de Martin Guerre, auteur de Miscellanea juris civilis (Lyon 1555-1558), Les Douze Règles du Seigneur Jean Pic de la Mirandole (Lyon, 1605) etc. « Jean de Coras, magistrat de Toulouse, fuit devant un terrible fléau : la peste qui sévit alors dans cette ville. Il ne trouve rien de mieux pour se refaire l’âme que de traduire de l’Épictète apocryphe, la fameuse Altercation de l’Empereur Adrien. Épictète lui apparaît, au travers de ce petit opuscule de peu d’importance, un vrai chrétien, car ses “ sentences divinement chrétiennes et chrétiennement divines en peu de paroles comprennent la loi et les prophètes”. Les notes en effet qui chargent les marges de la traduction tendent toutes à ce même but : rapprocher la pensée antique, dans ce qu’elle eut de plus élevé, de plus grand de plus profondément moral, de la pensée chrétienne c’est-à-dire des préceptes de la loi divine révélée dans l’Ancien et le Nouveau Testament, et nous y voyons Sénèque, Cicéron, Diogène, Plaute voisiner avec les Pères de l’Église, les Prophètes, les Apôtres et Jésus lui-même » (Léontine Zanta, La Renaissance du stoïcisme au XVIe siècle).Un des plus importants imprimeurs toulousains de la Renaissance, Guyon Boudeville (15..-1562) imprimeur juré de la ville et de l'université, s'établit à son compte en 1541. Il fut pendu pour protestantisme à la suite des troubles de Toulouse, le 20 mai 1562. Exemplaire à grandes marges. Manque un feuillet blanc (RR6) ; galerie de ver marginale cahiers B-G.Bibliotheca Aureliana LVIII, p. 143, n° 119 ; Cioranescu 6867 ; Haag IV, p. 56 ; non cité par Brunet (II, 268, Jean de Coras).
, , 1595. Petit in-8 de (12)-243 (3) pp., maroquin rouge, dos lisse orné, triple filet doré d'encadrement sur les plats, tranches dorées (reliure du XVIIIe siècle).
Édition originale rare de ce factum célèbre réhabilitant le régicide Jean Châtel. Châtel n'avait que 19 ans lorsqu'il s'introduisit, le 27 décembre 1594, dans la chambre de Gabrielle d'Estrée, et frappa Henri IV d'un coup de couteau qui ne l'atteignit qu'à la lèvre supérieure et lui brisa une dent. Il fut condamné à mort et écartelé en place de Grève. L'Apologie est ordinairement attribuée à Jean Boucher, sans autre motif que la violence des invectives adressées à Henri IV ; c'est un véritable appel au meurtre en la personne du roi. L'impression indique une officine étrangère ; il est probable qu'elle ait été exécutée aux Pays-Bas.Restauration angulaire à la page de titre, marges courtes.Brunet V, 1146 ; Rothschild III, 2254 ; Hauser, Sources, IV, 3122. Reliés à la suite : Lettre à M. le Procureur général du roi où on lui dénonce l'Histoire des Jésuites composée par le P. Jouvenci qui entreprend d'y justifier leur P. Guignard, exécuté à mort comme convaincu d'avoir fait des Ecrits parricides contre la vie du Roi et contre la tranquillité des États. S.l., 1713. 39 pp.Suite de la Lettre à M. le Procureur du Roi ; ou Recueil des Interrogatoires et Arrets de Condamnation de Jean Chatel et de Jean Guignard. S.l.n.d. 16 pp.Provenance : bibliothèque de Sampigny (ex-libris).
, , 1750 ca. Manuscrit in-4 (18 x 24 cm) de (212) ff. à 20 lignes par page, veau fauve glacé, dos à nerfs orné d'une hermine et d'un macle couronnés, tranches rouges (reliure de l'époque).
Rare copie manuscrite établie au XVIIIe siècle pour la bibliothèque de Charles de Rohan prince de Soubise du Voyage de Cromwell, texte méconnu publié à deux reprises au XVIIe siècle sous le pseudonyme de Werstaonnay.Dialogue aux enfers en présence de Lucifer où l'Empereur César invite Cromwell à lui relater « depuis le commencement les troubles de vostre Angleterre jusqu'à vostre mort ; je le feray dit Cromwell d'autant plus volontiers que je suis le seul dans les Enfers qui sache tout le secret. Charles premier fils de Jacques Ier Roy de trois royaumes succéda à son père l'an 1625 (…) ».Contemporain d'Oliver Cromwell (1599-1658) et de la première Révolution d'Angleterre, le polygraphe Jean Le Noir (1622-1692) prêtre natif d'Alençon, chanoine théologal de Séez favorable aux jansénistes, prédicateur et polémiste mort en prison à Nantes, est l'auteur fameux de l'Alcoran des Molinistes - il a publié sous de nombreux pseudonymes comme l'Abbé Vérité, Un Théologien, Un Théologal de Séez, René, Un Ecclésiastique du diocèse d'Amiens, Un Clerc tonsuré de l'archevêché, Un Chanoine etc.Le Voyage parut en français une première fois en 1670 à l'adresse Londres, imprimé par R. Daniel pour Jean Clark, : c'est cette première version qui est copiée pour la bibliothèque de Soubise ; une édition augmentée de la généalogie de Jacques II suivi d'un sonnet sur le mort de Cromwell a paru vingt ans plus tard.[Sur l'auteur : Frère, II, 209 ; Nicolas Petit, Prosopographie génovéfaine Répertoire biographique des chanoines réguliers, 3296].Provenance : bibliothèque du Prince de Soubise avec alternance de macles et d'hermines couronnées sur le dos. Olivier Hermal Roton, fers n°6, 7 : « Les livres du maréchal de Soubise étaient reliés pour la plupart en veau fauve, sans armes, ornés simplement de macles et de mouchetures d'hermine, couronnées, frappées alternativement entre les nervures du dos ». Charles de Rohan, duc de Rohan-Rohan, prince de Soubise, comte de Saint-Pol, maréchal de France, dit le maréchal de Soubise, né en 1715 et mort en 1787 fut général des armées françaises puis ministre d'Etat au Conseil d'En Haut, très en faveur auprès de Madame Du Barry. « Ce prince de Soubise fut aussi bibliophile : il continua, et même augmenta, la bibliothèque du cardinal-archevêque de Strasbourg, son oncle. (…) Cette bibliothèque s’est enrichie sur près de deux siècles, depuis Jacques-Auguste de Thou (1553-1617). En 1679, un premier catalogue de vente fut dressé, l’ensemble passant alors dans les collections du cardinal Armand-Gaston de Rohan qui y intégra sa propre bibliothèque. Un nouveau catalogue manuscrit établi vers 1749 (Paris, BnF) permet d’étudier les enrichissements effectués par le prince de Soubise qui en hérita par la suite (20.000 ouvrages) » (Jean-Luc Deuffic, La Bibliothèque de Rohan Soubise).Bel exemplaire. Petit manque de papier dans la marge supérieure du 23e feuillet, sans perte de lettre ; infime accident à la coiffe de pied.Catalogue des livres, imprimés et manuscrits de la bibliothèque de feu Monseigneur le prince de Soubise, maréchal de France, dont la vente sera indiquée par affiches au mois de janvier 1789 (Paris, Leclerc, 1788), n°7633, ainsi rédigé : Jean Werstaonnay, trad par le Noir, in-4 Mss. Avec une cote manuscrite ancienne sur le premier plat, répétée sur le verso du premier feuillet de garde.
A Paris, chez David Douceur, 1606. In-folio de (4)-674 pp. (mal chiffré 666) 1 f.n.ch. (souscription de l'imprimeur).MASSET (Jean). Exact et très facile acheminement à la Langue Françoise, par Jean Masset, mis en latin par le mesme Autheur pour le soulagement des estrangers… Paris, chez David Douceur, 1606. In-folio de (4)-32-24 pp.JUNIUS (Adrian de Jonge, dit Hadrianus). Nomenclator octilinguis omnium rerum propria nomina continens, ab Adriano Junio antehac collectus, nunc vero renovatus… et in capita 77…distinctus… Accessit huic… editioni alter Nomenclator… Hermanni Germbergii opera et studio, cum indice. Parisiis, apud Douceur, 1606. In-folio de (4)-192 pp. 18 ff.n.ch. (index).4 parties en 1 vol. in-folio, veau marbré, dos orné à nerfs, pièces de titre en maroquin rouge et noir, tranches rouges (reliure du XIXe siècle à l'imitation).
Édition originale fort rare du premier dictionnaire de la langue française, consacré à cette langue seule. Il n'avait été précédé que par les diverses éditions de celui de Robert Estienne, auquel du reste avait collaboré Jean Nicot.Brunet raconte qu'aussitôt l'apparition du Thrésor de la Langue Françoyse, bien plus complet que tout ce qui avait paru jusqu'alors, les libraires s'emparèrent des parties neuves de ce dictionnaire et les ajoutèrent à de nouvelles éditions qu'ils firent de l'ouvrage de Robert Estienne. Ces contrefaçons nuisirent si bien au Thrésor de Nicot que la première édition ne put se vendre entièrement.Il est curieux de noter sous quelle rubrique, Jean Nicot a classé le tabac auquel il avait donné son nom : Nicotiane, fém. Est une herbe de vertu admirable pour guérir toutes navrures, playes, ulcères, chancres, dartres & autres tels accidents au corps humain, que Jehan Nicot, de Nismes, conseiller du roy (…) envoya en France en l'an mil-cinq cens soixante, dont toutes provinces de ce Royaume ont été engées & peuplées, à cause de quoi ladite herbe a obtenu et porté ledit nom de nicotiane.Bel exemplaire établi au XIXe siècle.Provenance : bibliothèque Chodron de Courcel, avec l’ex-libris héraldique Montcourcel.Brunet IV, 71 ; Rothschild I, 326.
Riorti, , 1681. In-12 de (16)-86 pp., veau fauve, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge (reliure de l'époque).
Deuxième édition (la première datée 1680) du poème satirique de Jean Barbier d'Aucour favorable aux Jansénistes dans la grande polémique qui eut lieu en France à l'occasion du Nouveau Testament traduit par Le Maistre de Sacy, Arnauld, Nicole, etc., publié à Mons en 1667. Exemplaire possiblement de l'auteur, annoté dont plusieurs marginalia et un becquet à l'encre du temps complètent les manchettes. « L'archevêque de Paris Hardouin de Péréfixe, défendit de lire, vendre et débiter cette traduction comme remplie d'hérésies, et le mandement de l'archevêque fut bientôt corroboré par un bref du pape Clément IX. Alors commença entre les jésuites et les jansénistes une furieuse guerre de brochures qui ne dura pas moins de quinze ou vingt ans. Le Nouveau Testament de Mons était toujours l'objet ou le prétexte de l'attaque et de la défense. Le Manifeste en vers burlesques ne fut pas une des armes les moins tranchantes que les partisans de Port-Royal opposèrent à la formidable coalition des auxiliaires de la Compagnie de Jésus » (Bulletin du Bibliophile). Contient : Épître dédicatioire à Monsieur Grandin Docteur de Sorbonne Scindic de l'Université de Paris et Censeur des Livres ; Préface au Révérend Père Maximin d'Aix Prédicateur Capucin ; Au lecteur ; Manifeste en vers burlesques (titre de départ).Né à Langres, le 1er septembre 1641, Jean Barbier d'Aucour avocat au Parlement, ami de Messieurs de Port-royal, attaqua Racine et le Père Bouhours. Précepteur d’un fils de Colbert, il il dut à la protection du ministre d’entrer à l’Académie française le 12 août 1683, en remplacement de Mézeray. Critique célèbre, collaborateur actif du Dictionnaire, il vota l’exclusion de Furetière, prononça publiquement un discours sur la guérison du roi le 27 janvier 1687 et reçut Testu de Mauroy. Janséniste, il combattit les jésuites. Jean Barbier d'Aucour qui publia aussi sous le pseudonyme Jean-François de Bonne-Foy, vécut et mourut pauvre à Paris, le 13 septembre 1694.Ex-libris macabre du bibliophile normand Émile Miguet (1863-1946), squelette traînant un chariot rempli de livres anciens et une banderole avec écrit : « 1905 Ex Libris Emile Miguet ».Bulletin du Bibliophile 1861, 15e série, n°215 p. 569. Coiffe de tête arasée, pâles rousseurs.
Apparition de la règle des trois unités LA TAILLE (Jean et Jacques de).
Reference : 42628
(1573)
A Paris, Par Federic Morel Imprimeur du Roy, 1573. In-8 de 173 ff. chiffr. et 3 ff. non chiffrés.Saul le furieux, Tragedie prise de la Bible, Faicte selon l'art & à la mode des vieux Autheurs Tragiques. Plus, Une Remonstrãce faicte pour le Roy Charles IX, à tous ses subiects, à fin de les encliner à la paix. Avec Hymnes, Cartels, Epitaphes, Anagrammatismes, & autres Oeuvres d'un mesme autheur. A Paris, Par Federic Morel Imprimeur du Roy, 1572. In-8 de 80 ff. chiffrés.Alexandre, Tragedie de Jacques de la Taille, du pays de Beauce. A Paris, De l'Imprimerie de Federic Morel Imprimeur du Roy, 1573. In-8 de 31 ff. chiffrés.Daire, Tragedie de feu Jacques de la Taille, du Pays de Beauce. A Paris, Par Federic Morel Imprimeur du Roy, 1573. In-8 de 35 ff. chiffrés, et 1 f. blanc.La Manière de faire des vers en Francois, comme en Grec & en Latin. Par Feu Jaques de la Taille, du pays de Beauce. A Paris, De l'Imprimerie de Federic Morel Imprimeur du Roy, 1573. In-8 de 22 ff. chiffrés et 1 f. non chiffré.Ensemble 5 parties en 1 vol. in-8, vélin souple, tranches jaspées (reliure à l'imitation).
Éditions originales. Réunion des tragédies et poésies des frères de La Taille, très recherchée, tant à cause de leur valeur littéraire que pour leur rareté.Oeuvres dramatiques et poétiques d'un des grands écrivains du seizième siècle Jean de La Taille, et Jacques, son frère, emporté par la peste à l'âge de vingt ans. Saül le Furieux est la tragédie la plus célèbre de Jean de La Taille en qui on a voulu voir l'inventeur de la règle des trois unités devenue le mot d'ordre du théâtre classique ; Saül le furieux, dans la filiation de Sénèque, est précédée d'un Discours théorique de l'art de la tragédie, dédié à Henriette de Clèves, duchesse de Nevers, texte qui exerça une profonde influence sur le théâtre de son temps et principalement sur Garnier.Le volume contient les deux comédies de Jacques de La Taille, Alexandre et Daire, et le traité Manière de faire des vers en françois. Les oeuvres de Jean de La Taille sont plus conséquentes. On y trouve sa grande tragédie, Saul le furieux, et deux comédies imitées de l'Arioste (Les Corrivaux et Le Négromant)ainsi que sa continuation, connue sous le titre La Famine, des pièces de théâtre (La Mort de Paris, Alexandre, Le Courtisan retiré, et Le Combat de Fortune et de Pauvreté) ; viennent ensuite des chansons, des élégies, des sonnets d'amour et d'autres poésies de ce poète.Hall et Smith (The Early Editions of the Tragedies of Jean de La Taille, in Kentucky Romance Quarterly, XX, 1973, pp. 75-88) distinguent deux tirages pour Saül le furieux ; cet exemplaire comporte des particularités à la fois du premier et du deuxième état (72x et 72y).La typographie en italiques est fort belle et l'exemplaire, à grandes marges, parfaitement conservé dans sa reliure en vélin.Bel exemplaire parfaitement établi au XXe siècle dont les pièces sont reliées dans le même ordre que l'exemplaire Rothschild.E. Picot, Catalogue Rothschild, V, 3317 ; Joseph Dumoulin, Vie et oeuvres de Fédéric Morel imprimeur à Paris, 205, 207, 208, 215, 216 ; Tchemerzine IV, pp. 89a, 90, 92, 93, 94.
Albin Michel 1977, in/8 broché, 255 pages.
"Qui suis-je? Qui est donc cet esprit que je nomme "mon esprit" ? Au fond de mon inconscient je crois parfois discerner, comme dans un rêve, des images d'un autre âge, traduisant de manière plus ou moins symbolique une expérience remontant bien avant ma naissance. Cette pensée millénaire démontre aussi sa présence au coeur de chacune de mes cellules, capables d'harmoniser et coordonner à chaque instant tous les mouvements de cette machine merveilleuse qu'est mon corps. Mon esprit ne prendrait-il pas ses racines dans un passé aussi vieux que l'Univers lui-même? Mon Je, ma personne, ce qui pense en moi, doit-il finir avec ma mort corporelle, ou doit-il au contraire partager l'aventure spirituelle de l'Univers jusqu'à la fin des temps ?Telles sont quelques-unes des questions dont traite Jean E. Charon dans le présent ouvrage. Jean E. Charon est, avant tout, un physicien ; mais il est aussi un philosophe de grande notoriété. Ses recherches en Physique, au cours des récentes années, viennent de le conduire à une fantastique découverte : les électrons qui constituent notre corps enferment un espace et un temps différents de ceux auxquels nous sommes habitués ; dans cet espace-temps nouveau, c'est l'ordre et la mémoire des événements passés qui s'enrichissent sans cesse ; dans chaque électron de notre corps, c'est notre esprit entier qui est contenu. Et, comme ces particules possèdent, en accord avec la Physique, une vie pratiquement éternelle, dans le passé comme dans le futur, notre esprit lui aussi, c'est-à-dire chacun de nous, a été, est et sera présent tant que durera notre monde.C'est un récit passionnant que nous conte ici Jean E. Charon, en nous montrant pour la première fois comment à la fois Matière et Esprit se côtoient partout et sont tous deux descriptibles dans le langage de la Physique contemporaine. Pour la première fois aussi se trouvent étayées de manière scientifique de nombreuses "manifestations" de l'Esprit, comme les phénomènes paraspychologiques, ou les interventions de l'inconscient. Les mythes fondamentaux nés dans toutes les religions de notre Terre s'éclairent ici d'une lumière nouvelle.Jean E. Charon croit, comme André Malraux, que "notre troisième millénaire sera celui de l'Esprit". L'Esprit, cet inconnu nous invite à faire un grand pas dans cette direction."
Sans lieu, , 1600. In-8 de (4)-83 pp., manchettes, veau blond glacé, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, triple filet doré d'encadrement sur les plats, dentelle intérieure, tranches dorées (Koehler).
Édition originale très rare attribuée au chroniqueur et historien calviniste, greffier à Béthune, Jean-François Le Petit (1545-1615) auteur de La Grande Chronique ancienne et moderne de Hollande (1601). La dédicace à la princesse Marie de Nassau, comtesse de Hohenlohe est signée "Très Humble Serviteur L.P." pour Le Petit, dédicace dans laquelle l'auteur rappelle qu’il a été au service de son père le Prince Guillaume d’Orange et lui remet en mémoire qu’elle a été marraine d’une de ses filles ; suivie au verso de Sonnet à l’Envieux signé L.P. [Le Petit].Recueil en vers consacré aux guerres de religion et à la politique, en forme de dialogues entre les puissances européennes, "Bonne Raison", et un "Philosophe Juge", accompagnés de brefs commentaires imprimés en manchettes. Dans le Dialogisme (pages 1-60) sont intercalés trois sonnets de Pétrarque contre la cour de Rome. On lit à la fin : "Le tout sans passion." La dernière partie (pages 71-83) présente douze sonnets du même.Provenance : Jean-Louis-Antoine Coste (1784-1851), sans marque d'appartenance ; Librairie Potier ; William Martin (sans marque d'appartenance) ; Gaspard-Ernest Stroehlin (1844-1907) historien des religions (ex-libris Mente Libera avec l'image de Jean Calvin) ; Charles van der Elst (1904-1982), président de la Société royale des bibliophiles et iconophiles de Belgique (ex-libris). Trace d'ex-libris au verso de la première garde libre.Catalogue des livres rares et précieux de la bibliothèque de feu M. J. L. A. Coste (1854), n°2116 ; Catalogue de livres choisis en divers genres à vendre à la Librairie Potier, 2e partie (1863), n°1829, cet exemplaire : « Volume rare » ; Catalogue de la bibliothèque poétique d'un amateur [William Martin] (1869), n°532.Très bel exemplaire dans une reliure signée Koehler de cet ouvrage rarissime : un seul exemplaire répertorié au Catalogue collectif de France (BnF sans l'attribution à Le Petit). Brunet II, 666 (anonyme) ; Bibliotheca Belgica, Bibliographie générale des Pays-Bas (Ferd. Vander Haeghen, Th. J. I. Arnold, R. Vanden Berghe), Première série 1880-1890, tome XIV, pour l'attribution à Jean-François Le Petit.
Imprimés au Chasteau de Richelieu, A Paris, Pierre Le Petit, Henry Le Gras,, 1654. Petit in-8 (139 x 85 mm) de (8)-211-(5) pp. (sig. ã4, A-O8, feuillet blanc L8).[DESMARETS DE SAINT-SORLIN (Jean)]. Le Combat spirituel ou de la perfection de la vie chrétienne, traduction faite en vers par J. Desmarets. Imprimés au Chasteau de Richelieu, A Paris, Pierre Le Petit, Henry Le Gras, 1654. Petit in-8 de (8)-57 pp. (A-C8, D5).Les deux pièces reliées en 1 vol. petit in-8, maroquin rouge, dos lisse orné, encadrement de roulettes dorées sur les plats, filet doré sur les coupes, dentelle intérieure, tranches dorées (relié vers 1810).
Réunion très rare des traductions versifiées de Jean Desmarets de Saint-Sorlin de Imitatio Christi et Il combattimento spirituale du père Lorenzo Scupoli sorties des presses du château de Richelieu en Poitou sous la même adresse bibliographique : Imprimés, au Chasteau de Richelieu, à Paris, chez Pierre Le Petit, imprimeur ordinaire du roy ruë S. Jacques à la Croix d'or. Et chez Henry Le Gras, au troisiesme pillier de la grande salle du Palais, à L. couronnée. 1654.Édition originale des deux traductions françaises par Jean Desmarets de Saint-Sorlin. 1. Les Quatre livres de l'Imitation de Jesus-Christ précédé de l'« advertissement » dans lequel le traducteur fait allusion à la version en vers de Pierre Corneille. 2. Il combattimento spirituale du père Lorenzo Scupoli (1530-1610), théatin italien, publié à Venise en 1589 eut un succès et une influence considérables.Après "Les Morales d'Épictète" premier livre imprimé l'année précédente au château de Richelieu (1653), ces deux impressions tirées probablement à très petit nombre sont exécutées avec des caractères minuscules appelés "caractères d’argent" : « d'une finesse précieuse, (ils) ont servi aux poésies de Desmarets, en 1654, et composaient le fonds de l'imprimerie du château de Richelieu, venaient du fonds de Jeannon, imprimeur des Huguenots, à Sedan » (Du Roure). « Cette imprimerie fut créée à l'initiative du cardinal de Richelieu, mais on ne connaît aucune impression qui y fut faite avant la mort du ministre de Louis XIII en 1642. [...] Les premières impressions furent probablement faites sous l'impulsion d'Alphonse-Louis Duplessis, frère du cardinal, mort en 1653. La responsabilité éditoriale était assurée par Jean Desmarets de Saint-Sorlin, poète et auteur dramatique. Fidèle du cardinal, il contribua à la création de l'Académie française dont il fut un des premiers membres. Il s'était retiré à Richelieu à la mort du cardinal et aurait été l'intendant du frère de celui-ci. L'exécution typographique fut confiée à Étienne Migon, imprimeur du Roi, dont le nom et la fonction apparaissent sur la page de titre de la première impression. Professeur ès mathématiques, imprimeur bénéficiant d'une protection particulière de Louis XIII, il a imprimé à Paris un seul livre, Le Maréchal des batailles, en 1647 » (Bibliothèque de Chantilly, Imprimeries privées françaises, 2002, nº 11).Provenance : Rémy Judith (ex-libris gravé) avec ex-dono manuscrit daté 1840 en regard du titre : « Propriété de Judith. Donné à Judith par Mlle Louis Lenoble en témoignage d'amitié (août 1840) provenant de la bibliothèque de Mr. Hérisson », Charles-Claude-François Hérisson (1762-1840) juge à Chartres, historien, biographe et bibliographe (pas dans le Catalogue des livres composant la bibliothèque de Feu M. C. F. Hérisson, 14 avril 1841).Charmant exemplaire relié vers 1810 en maroquin rouge.Delaveau & Sordet, Édition et diffusion de l'Imitation de Jésus-Christ, n°295 ; Brunet, II, 634 ; Tchemerzine, II, p. 830 (Imitation cité sans en avoir vu d'exemplaire) ; Du Roure, Analecta Biblion, II, 254 (réimpression de 1680) ; Renouard, Imprimeurs parisiens au XVIIe siècle, p. 320.
Cahors, Jean d'Alvy, 1644. In-4 de (8)-472-(12) pp., vélin souple, titre doré sur le dos (reliure de l'époque).
Très rare impression de Cahors sortie des presses de Jean d'Alvy, le principal imprimeur de la ville à cette date, en concurrence avec Claude Rousseau, fils de Jacques qui le premier au XVIe siècle installa l'imprimerie à "Cahours" ou "Caors" (Bibliotheca Aureliana XXVI, p.43 mentionne un premier imprimé en 1549 chez Estienne Boesce).Édition originale. Première partie seule publiée de l'histoire établie par le Père Jésuite Jean Jérôme Baiole (1588-1653) natif de Condom qui entra au noviciat à l'âge de seize ans puis enseigna la philosophie et la théologie principalement à Périgueux où il mourut.Provenance : bibliothèque de Jean-Marie de Catellan (1696-1771), abbé de Narbonne, évêque de Rieux et ardent défenseur des Jésuites avec son ex-libris armorié ; note manuscrite ancienne en regard du titre, ex-libris manuscrit biffé 1665 sur le titre, ex-libris manuscrit à l'encre du temps Joannis Gremon sur la garde supérieure. Les 2 feuillets de la table des chapitres prévus en tête de volume (signature e, non paginés) sont reliés en fin d'exemplaire. Pâle mouillure, vélin fripé.Deschamps, p. 237 ; Brunet, 21455 ; absent de Sommervogel (I, 786) ; Édouard Féret, Statistique générale de la Gironde, 1889, III. p. 33 : « Livre rare, première partie seule parue ».
Paris, Valleyre père, 1757. 2 parties en 1 vol. in-12 de XVI-474-(2) pp., 1 plan, basane brune, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque).
Deuxième édition. Un plan replié.« Cet ouvrage est traditionnellement attribué à Michel Renou de Chauvigné, dit Jean-Baptiste Jaillot. Le catalogue de la Bibliothèque Nationale de France et, à sa suite, de nombreuses bibliothèques, reprennent cette attribution, que rien ne vient étayer. D'une part, dans l'ouvrage lui-même, aucune indication ne permet de préciser l'auteur, ni dans le coeur du texte, ni dans l'avis du censeur, daté de novembre 1742, ni dans le privilège du roi, accordé au libraire Gabriel Valleyre en avril 1744. D'autre part, dans ses propres Recherches critiques, historiques et topographiques sur la ville de Paris (Paris, Le Boucher, 1742), Michel Renou de Chauvigné, dit Jean-Baptiste Jaillot, ne s'attribue jamais la paternité de ce volume : il l'attribue le plus souvent à l'auteur du Livre des Rues de Paris. Le mode d'emploi d'un plan aussi schématique est donné au cours de l'avertissement. Il s'agit de combiner un repérage livresque du lieu recherché, par son quartier, avec une recherche du lieu lui-même sur le terrain » (Jean Boutier).Jean Boutier, Les Plans de Paris, 237. Bon exemplaire.
Dijon, de Fay, 1750. In-8 de (8)-366-(10) pp., table, maroquin rouge, dos orné à nerfs, double filet doré d'encadrement sur les plats, tranches dorées (reliure de l'époque).
Deuxième édition revue et augmentée par l'avocat Jean-François Bridon après la mort du juriste dijonnais Jean Melenet (1660-1722) - plutôt que "Menelet" comme inscrit par erreur au titre (Bibliothèque des Auteurs de Bourgogne par l'abbé Philibert Papillon, 1742, tome second page 42).Traité sur la péremption publié sous le voile de l'anonyme une première fois en 1668, qui frappe une procédure judiciaire du fait de l'écoulement d'un délai déterminé. « Commentateur et arrêtiste, sans ouvrage imprimé, Jean Melenet est cependant l'un des juristes les plus utiles à l'historien du droit bourguignon. Certainement l'un des meilleurs praticiens et des plus érudits de son temps, cet avocat compose, en effet, de nombreux ouvrages, en particulier des commentaires et des recueils d'arrêts du Parlement de Dijon. Il faut signaler surtout l'intérêt que présente sa compilation jurisprudentielle, car il est l'un des très rares arrêtistes à s'interroger sérieusement sur la valeur et la fiabilité des arrêts. (…) Il est aussi à peu près le seul juriste bourguignon à souhaiter une véritable réformation de la coutume officielle, précocement rédigée en 1459 et jamais vraiment corrigée ni complétée, malgré ses imperfections et ses nombreuses lacunes. Constatant les défauts d'un texte trop concis, il envisage sa refonte complète dans un projet resté un voeu personnel faute de partisans parmi ses contemporains. » (Michel Petitjean in Dictionnaire historique des juristes français XII-XXe siècle).Bel exemplaire.
Paris, François Huby, 1612. In-12 de (20)-409-(25) pp., maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Thivet).
Édition originale établie par l’archidiacre de Bayeux Jean Masson sur un manuscrit de la bibliothèque de son frère Papire Masson, décédé l’année précédente (1611). Rédacteur à la demande du prince Amédée VIII de la "Chronique de Savoye", texte fondateur de l'historiographie savoyarde, Jean d'Orronville ou d'Orville, dit Cabaret se consacra dix ans plus tard à la chronique "du bon duc Loys de Bourbon", commandée par le petit-fils de celui-ci Charles de Bourbon, comte de Clermont, « du 29 mars à la mi-mai 1429, sous la dictée de Jean Châteaumorand, chevalier, compagnon d'armes du duc Louis ».L'oeuvre exalte le duc Louis comme un modèle du bon prince, du bon chevalier et du bon chrétien. Rare exemplaire de la seule édition ancienne de cette chronique du XIVe siècle, complet des deux ultimes feuillets manquant le plus souvent qui contiennent l'Épistre d'un nomé Laurent Preuner (signature Ee, caractères italiques). A.-M. Chazaud publia en 1876 une édition savante pour la Société de l'Histoire de France.Bel exemplaire dans une reliure en maroquin rouge signée Thivet. Ex-libris manuscrit daté "M. Magdal. Rochemay 1701" sur le titre répété en pages 1, 101 et 409.Molinier, IV, 3579 : « Excellent tableau de la vie chevaleresque au XIVe et au XVe siècle ».
ÉPERNON (Jean Baptiste-Gaston de Goth, duc d') & PRADE (Jean Le Royer).
Reference : 12535
(1679)
Paris, Sébastien Cramoisy, 1679. 2 parties en 1 vol. in-12 de (14) pp. (titre, épître dédicatoire, errata, privilège) 84 pp. 179 pp. 242 pp. (sig. ã6, é12, i12, õ12, ù6, A-G12, H6 ; A-I12, K4 - pagination 73-92 omise ; f. K4 d'errata relié en tête), veau brun recouvert sur le dos de maroquin rouge, dos à nerfs, super-libris, pièces d'armes sur maroquin rouge au centre des plats reprises en pied du dos, frise sur les coupes, tranches jaspées (reliure de l'époque).
Édition originale rare en deux parties précédées du Discours ou sommaire du livre composé par Monsieur le Duc d'Espernon, de la véritable origine de la troisième race des Rois de France.Traité savant et curieux, la Véritable origine fut publiée en réponse à l'Origine de la Maison Royale du Père Jésuite Adrien Jourdan. Jean Baptiste Gaston Goth, Marquis de Rouillac, Duc d'Espernon y établit l'union des trois "races royales" approuvée par les meilleurs historiens que Prade a réduits à trois classes dans son discours d'introduction. En réponse, Jourdan publia en 1683 La critique de l'origine de l'auguste maison de France. Proche de Cyrano de Bergerac, le polygraphe Jean Le Royer de Prade à la fois historien, dramaturge, poète, héraldiste et généalogiste français né vers 1624, est passé à la postérité pour son Discours du tabac et un distique adressé à Ronsard attribué à Charles IX : Tous deux également nous portons des couronnes / Mais roy je les reçois, poète tu les donnes.Provenance : Nully de Grosserve à Beauvais cité par Olivier-Hermal-Roton (pl. 336, Bibliothèque de M. Jousselin) établi dans sa première reliure en veau brun couverte à l'époque d'un dos de maroquin rouge armorié.Ex-libris manuscrit à l'encre du temps sur la page de titre Louis Godin. Louis Godin des Odonais (1704-1760) astronome, membre de l'Académie des sciences en 1725, fut envoyé au Pérou en 1736 avec Bouguer et La Condamine, pour déterminer la figure et la mesure de la Terre.Chiffre couronné DG sur le contreplat supérieur accolé à un second chiffre sur fond noir, les deux non identifiés. Correction manuscrite à l'encre du temps à la page 12 (partie I).Collation conforme au seul exemplaire complet de ses trois parties, recensé au Catalogue collectif de France (Paris-Bibliothèque de la Sorbonne-BIS) ; a échappé à Saffroy qui mentionne la deuxième édition de 1580 (I, 10548) ; Guigard II, p. 43.
Ferenczi et fils éditeurs, Paris, 1923. In-8 (18 x 12 cm) cartonnage à la bradel, dos à pièce de titre, couvertures et dos conservés, 272 pages. Edition originale.
Jean d’Esme, pseudonyme du vicomte Jean Marie Henri d’Esmenard ( 1894 à Shanghai - 1966 à Nice) fut journaliste et écrivain. Spécialiste du roman colonial dont le plus connu et le plus original est Les Dieux rouges, roman fantastique qui se passe en Indochine française.
Esme Jean d' (pseud. Jean Marie Henri d'Esmenard)
Reference : 20183
(1925)
ISBN : B001843DI8
Albin Michel, Paris, 1925. In-8 (18 x 12 cm) cartonnage à la bradel, dos à pièce de titre, couvertures et dos conservés, 379 pages. Edition originale sur alfa.
Jean d’Esme, pseudonyme du vicomte Jean Marie Henri d’Esmenard ( 1894 à Shanghai - 1966 à Nice) fut journaliste et écrivain.
Beyrouth, Société d'impression et d'édition, 1944. In-12 agrafé de 32 pp., couverture sable imprimée, non coupé.
Deuxième édition publiée dans la collection "Problèmes français" créée par l'auteur Jean Gaulmier (1905-1997), professeur de littérature à la Sorbonne, ancien directeur de la presse, de la radio et du cinéma de la France Libre dans les États du Levant. L'édition originale a paru deux ans plus tôt, en 1942.« Lorsque le général de Gaulle, chef des Français Libres, arrive au Levant en 1941, la question du devenir de cette région, toujours éludée, était cruciale. Jean Gaulmier, apprécié des Libanais et des Syriens dont il partageait l’existence et les inquiétudes, s’employa dès lors à dire au général de Gaulle, qui lui demandait son avis, quelle devait être la politique de la France Libre à l’égard de ces peuples moyen-orientaux, impatients de voir les promesses d’indépendance se concrétiser et qui acclamaient d’autant mieux l’homme du 18 Juin, qu’ils voyaient, à juste titre, en lui le symbole vivant de la volonté de libération, comme seul et unique moyen pour maîtriser le destin. Jean Gaulmier fut un gaulliste de la première heure ou presque, comme il le dit dans Combat du 3 septembre 1944 : « Le premier discours de De Gaulle, si beau, si net qu’il ait été, n’a pas produit en moi cette illumination que d’aucuns prétendent en avoir reçue… Il en fut tout autrement du discours de De Gaulle du 22 juin… Le discours du 22 juin avec ses trois points solides : l’honneur et, tout de suite après, le bon sens, le bon sens se réunissant à l’honneur pour servir l’intérêt supérieur de la patrie, cela d’un coup emporta une adhésion totale… » (…) Jean Gaulmier nous ramène aux sources profondes du gaullisme. On a pu dire que chacun a été gaulliste à un moment ou à un autre. Gaulmier le fut durant la guerre et, en nous disant pourquoi, il met le doigt sur l’essentiel. Entre l’honneur, le bon sens et l’intérêt supérieur du pays, il y a un espace, un territoire où l’engagement et la fidélité au général de Gaulle trouvent leur fondement, leur force et leurs raisons d’espérer » (Gilbert Pilleul). Petite mouillure sur la couverture.Gilbert Pilleul, Extrait de la Revue de la France Libre, n° 302, 2e trimestre 1998.