1778 Vienne, typis Josephi Nob. de Kurzbök [Joseph von Kurzböck], 1778. Édition originale, bilingue, avec le texte persan et sa traduction en latin en regard. Contenant 22 Fables de Mola Dschami Beharistan, des petits contes moraux et de courtes biographies de poètes. Petit in-4, 31 x 22 cm., comprenant 13 ff. non numérotés portant faux-titre, titre, dédicace à l'Impératrice et préface, suivis de 87 pp. Orné d'un frontispice, d'un titre et d'un en-tête gravés par Schmutzer d'après Vincenzo Fanti, d'une gravure dans le texte, de bandeaux, d'une lettrine et de deux culs-de-lampe. Le frontispice, très diplomatique, représente une allégorie de la vertu avec en arrière-plan la basilique Sainte-Sophie, soulignant la relation turco-autrichienne, malgré lintérêt évident de luvre pour la Perse. Reliure demi-basane havane, dos lisse orné de fleurettes dorées, pièce de titre bordeaux, plats recouverts de papier vergé ciré imitation pleine peau brune mouchetée. Reliure un peu usagée, sans manques, charnières craquelées, une pliure en coin inférieur du premier plat. Des rousseurs à l'intérieur, fond de texte bruni sur certaines pages, l'encre ayant tendance à traverser le papier. Bel exemplaire malgré les défauts signalés, imprimé à grandes marges, non ébarbé. Cet ouvrage de l'Académie impériale et royale des Langues orientales de Vienne, fut publié anonymement mais probablement par le plus brillant élève de cette école, Ignaz von Stürmer. Il semble que cette publication soit la première à offrir une chrestomathie spécialement dédiée à la littérature persane. C'est de plus la première utilisation des caractères d'imprimerie de l'alphabet persan. Louvrage a été imprimé dans l'atelier de typographie orientaliste de Joseph von Kurzböck. Il s'inspira des caractères créés par l'orientaliste Meninski cent ans auparavant, pour la publication de son "Thesaurus linguarum orientalium", un "dictionnaire" multilingue turc-arabe-persan paru en 1680. Joseph von Kurzböck retravailla ces caractères, les modifia et les porta au nombre de 520. L'auteur de cette anthologie, Ignaz von Stürmer, travaillait dans le même temps à la nouvelle édition du "Dictionnaire" de Meninski, à paraitre en 1780 en utilisant cette nouvelle technique d'imprimerie. La publication de cette anthologie, véritable expérimentation menée à la fois par son typographe et par son auteur, en fait un ouvrage de toute première importance tant dans sa forme que dans son propos.