[Léon Lebègue] - STRAPAROLE (Giovanni Francesco Straparola) - Léon Lebègue (illustrateur).
Reference : AMO-4479
(1907)
Traduction Jean Louveau. Illustrations de Léon Lebègue. Préface de Jules de Marthold. Charles Carrington, libraire-éditeur, 1907 [imprimerie nationale]. 2 volumes in-8 brochés (23,5 x 15 cm) de LXVIII-312 et 371 pages. 50 illustrations hors-texte Léon Lebègue aquarellées au pochoir (mise en couleurs par la maison Saudé). Nombreuses lettrines historiées tirées en rouge (également par Léon Lebègue). Exemplaire à l'état proche du neuf. Les dos ne sont pas fendus et en excellent état. Quelques petites rousseurs sans gravité sur les couvertures. Intérieur parfait. Tirage de tête à 50 exemplaires sur papier du Japon. Il a été tiré en outre 750 exemplaires sur vergé d'Arches. Notre exemplaire imprimé sur Japon (numéroté au composteur) ne contient ni le dessin original annoncé, ni la suite imprimée en rouge et noir sur Japon. La suite de 50 compositions par l'imagier Léon Lebègue est de toute beauté. L'artiste colle fidèlement aux scènes décrites dans les différents chapitres. Les moines sont à l'honneur dans leurs turpitudes tandis que les femmes y sont souvent malmenées, aux prises des jeux de l'amour. Très belle édition bibliophilique donnée par le libraire-éditeur sulfureux Charles Carrington spécialisé dans les éditions traitant de la flagellation et autres curiosa au tournant du siècle (1900). Bel exemplaire tel que paru du rare tirage sur Japon (sans dessin, sans la suite).
L'identité de Straparola continue à poser question. À peu près tout ce qu'on sait de lui se résume aux maigres informations contenues dans la préface de l'édition originale des Nuits facétieuses. S'il est possible que son prénom ait été « Giovanni Francesco », le nom « Straparola » est improbable, étant donné qu'il ne s'agit pas d'un nom de famille typique ni de cette époque ni du lieu, et que le nom, signifiant littéralement « babilleur », « jacteur », a tous les airs d'un sobriquet utilisé comme nom de plume. On peut toutefois penser que, né dans la province de Bergame, à Caravage, si du moins on en croit la préface, il serait venu s'installer à Venise alors qu'il était jeune homme. De la lecture de ses récits transparaît un homme très cultivé, sachant le latin et plusieurs dialectes italiens, également connaisseur de la littérature de son époque. L'œuvre majeure de Straparola, est Les Nuits facétieuses (Le piacevoli notti), publié d'abord en deux volumes (1550 et 1553) de vingt-cinq et quarante-huit histoires, puis réédité (1555) en un seul volume de soixante-quatorze histoires ; l'une des histoires parue précédemment disparaissant au profit de deux autres, cela fait en tout soixante-quinze histoires. Le succès sera considérable. S'inspirant du modèle du Décameron de Boccace, les récits sont introduits par un récit-cadre, dans lequel les participants à une fête sur l'île de Murano près de Venise racontent chacun une histoire ou fable, allant du grivois au fantastique, pendant les treize nuits que dure la fête. Le recueil exercera une influence considérable sur le conte en tant que genre littéraire. Il contient en effet les premières versions écrites connues de plusieurs contes de fées, notamment une version de La Belle et la Bête antérieure à celles de mesdames de Villeneuve (1740) et Leprince de Beaumont (1757), et une première version de l'histoire du Chat botté. Très vite traduit en français par Jean Louveau et Pierre de Larivey (seconde moitié du XVIe siècle), le recueil était lu et apprécié dans les salons parisiens : Mme de Murat, Mlle Lhéritier, Mme d'Aulnoy, Perrault s'en sont directement inspirés.
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