SPIESS (Christian Heinrich), BILDERBECK (Ludwig Franz Benedict von, trad.)
Reference : 146
Paris Le prieur an VI-1798 3 parties en 1 vol. In-18° (130 x 84 mm), 144 pp - 141 pp. - 143 pp., demi-basane brune à coins, dos lisse (reliure de l'époque)
Le pionnier du gothique allemand en traduction française Les trois gravures en frontispice manquent à l'exemplaire, elles semblent ne jamais avoir été reliées. Seconde édition française, après la première de 1797, de ce roman allemand dont l'édition originale fut publiée en 1792 sous le titre Der Mäusefallen und Hechelkrämer, eine Geschichte sehr wunderbar und doch ganz natürlich. Le romancier à succès Ludwig Franz von Bilderbeck traduit librement (l'histoire est notamment transposée de l'Allemagne vers la France) cette fantaisie gothique à l'intrigue labyrinthique où se mêlent trésors, brigands, assassinats, magiciens et spectres. Pionnier du Schauerroman, pendant allemand de la littérature gothique dont le nom signifie « roman de frisson », Spiess, pourtant critiqué pour le caractère morbide et scabreux de sa production, fut l'un des auteurs les plus lus de sa génération. Son influence transparaît dans les oeuvres des britanniques Radcliffe et Lewis. « Tout à coup il aperçoit une longue figure humaine, qui sembloit descendre sur le rayon qui éclairoit sa prison ; elle portoit une robe noire et une large ceinture couverte de signes magiques ; elle tenoit dans sa main droite un flambeau allumé, et dans l'autre une baguette blanche... un second fantôme suivit de près le premier : celui-ci paraissoit habillé de blanc ; il portoit divers instruments que Théodore, qui commençoit à perdre de nouveau connoissance, ne put distinguer... Mais lorsqu'il vit que ces deux spectres alloient s'établir dans le souterrain, que l'un d'eux avoit déjà posé à terre un gros paquet enveloppé dans une serviette, tandis que l'autre, décrivant un cercle magique, murmuroit entre ses dents une espèce de conjuration, alors, rassemblant toutes ses forces, il s'élance, et crie d'une voix terrible : --Fuyez, noirs esprits ! fuyez ! » (2ème partie, pp. 44-45) Trois bibliothèques françaises recensent l'ouvrage dans leurs fonds catalogués : BnF (Tolbiac) pour l'édition de 1797, Troyes pour celle de 1798, BnF (Tolbiac) et Strasbourg pour celle de 1822. Deux exemplaires à l'étranger : Hagley Museum and Library (États-Unis) pour l'édition de 1797, Madrid pour celle de 1798. PROVENANCE : « Arvidus Klingspor », avec son ex-libris gravé « BIBLIOTHECA NAESBYENSIS » daté 1895, contrecollé au contreplat supérieur. D'origine suédoise, Carl Arvid von Klingspor (1829-1903) exerça comme généalogiste et spécialiste de l'héraldique. Il contribua notamment à la documentation des armoiries des grandes familles d'Europe de l'Est. Petit manque à la pièce de titre, épidermures, frottements et manques de papier sur les plats et les coupes, coins rognés, papier légèrement et uniformément jauni, quelques rares rousseurs, une tache d'encre marginale p. 59 de la première partie.