3 cahiers manuscrits dont deux brochés (l'un oblong), 1928, 40 ff. et 1943, 36 ff. et l'autre cartonné (recueil de citations). Rappel du titre complet : Journal Intime d'Yvonne Soubiran, élève au lycée français de Madrid puis à l'Institut Français de Madrid [ Du 16 mars 1928 au 8 mai 1928 puis du 16 février 1943 au 30 avril 1943 ] Remarquable document qui nous plonge dans la vie quotidienne et intellectuelle d'Yvonne Soubiran, 15 ans en mars 1928 ("j'ai quinze ans, c'est vrai"), une brillante lycéenne du Lycée Français de Madrid. Dans un premier cahier (daté de 1928), elle évoque sa vie quotidienne, et expose le détail de ses cours et des nombreuses conférences auxquelles elle prend plaisir à assister, telle celles de M. Lavedan sur les Hurdes. Elle évoque le cinéma Pardinas où elle se rend le 2 mai pour voir le film "El dos de Mayo". Surtout, elle parle (en date du 8 mai 1928) "d'une conférence très bien de Mr. Chevallier [le philosophe et ami de Bergson Jacques Chevalier ] au sujet de Bergson. Dans sa jeunesse, au sortir de l'école normale Bergson est positiviste. Un jour, professeur à Clermont-Ferrand, il explique à ses élèves la théorie d'Achille et de la Tortue. Pour les mathématiques, il est impossible de démontrer qu'Achille dépasse la tortue s'il part après elle, or dans la réalité il en est autrement. Ce trait donne à réfléchir au savant, il finit par conclure que le mouvement n'est pas une trajectoire mais une durée" [... ] "On pouvait se rendre compte de l'intérêt de la conférence par le silence absolu de la salle, on entendait les mouches voler. L'esprit était emporté vers des régions supérieures, on ne vivait plus qu'en extase, pendus aux mots du conférencier. [ ... ] Marie Louis et sa mère y étaient mais elles n'ont pas été très épatées, moi j'étais transportée, je l'aurai entendu pendant des heures. Maman me disait qu'elle avait ressenti la même impression en écoutant Bergson lui-même qui est venu à Madrid en 1916, pendant la guerre". Dans un second cahier (à partir du mardi 16 février 1943), elle évoque les nombreuses conférences auxquelles elle assiste à l'Institut Français de Madrid, notamment les conférences d'histoire de la littérature et surtout d'histoire de la poésie moderne par l'abbé Jobit (dont elle présente à chaque fois un compte-rendu détaillé, ainsi sur Mallarmé, Valéry ou Apollinaire), par le docteur Botella Llusia, par M. Mattei en philosophie ("un homme d'une culture supérieure, je regrette bien de ne pasl'avoir connu plus tôt") ainsi qu'aux concerts (par le pianiste Reuchsel, la violoniste Albina de Madinaveita, Reine Gianoli, etc...) ; elle se fait embaucher à l'Institut, fête le 15 mars 1943 son anniversaire ("j'ai trente ans aujourd'hui, cela me paraît impossible. Quand j'avais quinze ans il me semblait qu'on était vieux à cet âge, et maintenant je me trouve encore si peu de chose, si enfant par bien des côtés. Comme j'ai toujours vécu dans les jupons de maman, je n'ai pas l'habitude des responsabilités, et je ne sais pas me décider dans les choses sérieuses". Elle évoque les films qu'elle vient de voir (dont Rebecca avec Laurence Ollivier), un peu l'actualité : le recul des allemands devant Karkhov, "l'ambassadeur d'Allemagne von Molkte est mort en quelques jours à la suite d'une appendicite. Il y avait à peine deux mois qu'il était arrivé ici en remplacement de von Störer qui avait été dégommé. Cette mort subite a fait sensation ici et le pauvre chirurgien qui l'a opéré, le Docteur Cardenal a dû être bien embêté"... Elle relate l'arrestation d'un ami par la sûreté espagnole pour complicité dans le passage en fraude de deux voyageurs à la frontière basque. Enfermé à la Puerta del Sol, il est tout d'abord mis au secret dans une cellule microscopique : "le plus triste, c'est qu'on a commencé par lui flanquer une bonne volée pour essayer de le faire parler". Deux jours plus tard "Charles est toujours en prison. Mr Widhof est allé le rejoindre, car naturellement il a tout pris sur lui en disant que c'est lui qui l'avait envoyé à la frontière". Le 1er avril elle décrit l'imposant défilé militaire ; pour le vendredi Saint, les impressionnantes processions de pénitents
Très remarquable document qui nous plonge dans la vie quotidienne et intellectuelle d'Yvonne Soubiran, 15 ans en mars 1928 ("j'ai quinze ans, c'est vrai"), une brillante lycéenne du Lycée Français de Madrid. Dans un premier cahier (daté de 1928), elle évoque sa vie quotidienne, et expose le détail de ses cours et des nombreuses conférences auxquelles elle prend plaisir à assister, telle celles de M. Lavedan sur les Hurdes. Elle évoque le cinéma Pardinas où elle se rend le 2 mai pour voir le film "El dos de Mayo". Surtout, elle parle (en date du 8 mai 1928) "d'une conférence très bien de Mr. Chevallier [le philosophe et ami de Bergson Jacques Chevalier ] au sujet de Bergson. Dans sa jeunesse, au sortir de l'école normale Bergson est positiviste. Un jour, professeur à Clermont-Ferrand, il explique à ses élèves la théorie d'Achille et de la Tortue. Pour les mathématiques, il est impossible de démontrer qu'Achille dépasse la tortue s'il part après elle, or dans la réalité il en est autrement. Ce trait donne à réfléchir au savant, il finit par conclure que le mouvement n'est pas une trajectoire mais une durée" [... ] "On pouvait se rendre compte de l'intérêt de la conférence par le silence absolu de la salle, on entendait les mouches voler. L'esprit était emporté vers des régions supérieures, on ne vivait plus qu'en extase, pendus aux mots du conférencier. [ ... ] Marie Louis et sa mère y étaient mais elles n'ont pas été très épatées, moi j'étais transportée, je l'aurai entendu pendant des heures. Maman me disait qu'elle avait ressenti la même impression en écoutant Bergson lui-même qui est venu à Madrid en 1916, pendant la guerre". Dans un second cahier (à partir du mardi 16 février 1943), elle évoque les nombreuses conférences auxquelles elle assiste à l'Institut Français de Madrid, notamment les conférences d'histoire de la littérature et surtout d'histoire de la poésie moderne par l'abbé Jobit (dont elle présente à chaque fois un compte-rendu détaillé, ainsi sur Mallarmé, Valéry ou Apollinaire), par le docteur Botella Llusia, par M. Mattei en philosophie ("un homme d'une culture supérieure, je regrette bien de ne pasl'avoir connu plus tôt") ainsi qu'aux concerts (par le pianiste Reuchsel, la violoniste Albina de Madinaveita, Reine Gianoli, etc...) ; elle se fait embaucher à l'Institut, fête le 15 mars 1943 son anniversaire ("j'ai trente ans aujourd'hui, cela me paraît impossible. Quand j'avais quinze ans il me semblait qu'on était vieux à cet âge, et maintenant je me trouve encore si peu de chose, si enfant par bien des côtés. Comme j'ai toujours vécu dans les jupons de maman, je n'ai pas l'habitude des responsabilités, et je ne sais pas me décider dans les choses sérieuses". Elle évoque les films qu'elle vient de voir (dont Rebecca avec Laurence Ollivier), un peu l'actualité : le recul des allemands devant Karkhov, "l'ambassadeur d'Allemagne von Molkte est mort en quelques jours à la suite d'une appendicite. Il y avait à peine deux mois qu'il était arrivé ici en remplacement de von Störer qui avait été dégommé. Cette mort subite a fait sensation ici et le pauvre chirurgien qui l'a opéré, le Docteur Cardenal a dû être bien embêté"... Elle relate l'arrestation d'un ami par la sûreté espagnole pour complicité dans le passage en fraude de deux voyageurs à la frontière basque. Enfermé à la Puerta del Sol, il est tout d'abord mis au secret dans une cellule microscopique : "le plus triste, c'est qu'on a commencé par lui flanquer une bonne volée pour essayer de le faire parler". Deux jours plus tard "Charles est toujours en prison. Mr Widhof est allé le rejoindre, car naturellement il a tout pris sur lui en disant que c'est lui qui l'avait envoyé à la frontière". Le 1er avril elle décrit l'imposant défilé militaire ; pour le vendredi Saint, les impressionnantes processions de pénitents
TOULON, ED. MUSEE DE TOULON, 1987.Gd In-4, 140pp. Broche, cartonne souple, sous jaquette illustree en couleurs. Textes de J.R.Soubiran, J.Henric, P.Dagen, Louis Cane et Philippe Sollers. Nombreuses reproductions en noir et couleurs.CATALOGUE In-4 (quarto). Broché, softcover, avec jaquette - with dustjacket. 144 pp.. env./appr. 200 ill. en noir - in black and white. ET EN COULEURS. [Bel état/Good]
Didier Broché D'occasion bon état 01/01/1947 298 pages
Kent Segep 1972 1972. André Soubiran: Les hommes en blanc/ Kent-Segep 1972
Bon état
1955 1955. André Soubiran: L'Île aux Fous/ S.E.G.E.P. 1955 . André Soubiran: L'Île aux Fous/ S.E.G.E.P. 1955
Très bon état
1958 1958. André Soubiran - Les hommes en blanc IV - Au revoir docteur Roch / Kent 1958
Sans date. 5 ANDRE SOUBIRAN - LES HOMMES EN BLANC IV AU REVOIR DOCTEUR ROCH
Bon état
Sans date. 5 ANDRE SOUBIRAN - LES HOMMES EN BLANC IV AU REVOIR DOCTEUR ROCH
Etat correct
1972 1972. André Soubiran - Les Hommes en Blanc 6 : Au Revoir Docteur Roch 1972
Bon état
1966 1966. André Soubiran: Les hommes en blanc ***: Le grand métier/ SEGEP 1966 Référence: LMA17D. André Soubiran: Les hommes en blanc ***: Le grand métier/ SEGEP 1966
Bon état
1963 1963. André Soubiran: Journal d'une femme en blanc / Kent-Segep 1963 . bon état
Très bon état
Musée de Toulon, 1986. In-8, broché sous couverture illustrée en couleur, 60 pp. Préface, par J.-R. Soubiran, conservateur des musées de Toulon - Planches - Kijno à formes ouvertes, par Jean-Louis Ferrier - Planches - Dans le temps des hommes et des civilisations, par Raoul-Jean Moulin - Magie de l'objet dans l'atelier de ...
Nombreuses planches à pleine page en noir et en couleur. --- Plus d'informations sur le site archivesdunord.com
Phone number : 01 42 73 13 41
État : Parfait état. - Année : 1942 ou 1943 - Format : in 8° - Pages : 308pp - Editeur : Didier - Lieu d'édition : Paris - Toulouse - Type : Broché-cousu - Divers : Bande annonce conservée. - Commander rapidement : https://www.bons-livres.fr/livre/andre-soubiran/9926-j-etais-medecin-dans-les-chars-journal-de-guerre?lrb
Première édition de 1942 ou 1943 avec une préface de Georges Duhamel en parfait état (non-coupé) bande annonce conservée. La bataille de France de mai-juin 1940. ˮLes faits, les lieux, les dates de ce récit sont authentiques. C'est très exactement ce que j'ai vu et ce que l'on m'a raconté. C'est aussi très loyalement ce que j'ai ressenti et noté sur mon carnet de route, que j'ai développé iciˮ ˮQuant aux caractères, j'ai essayé de les décrire, surtout ceux de mes compagnons de l'escadron de chars, tels que des mois d'attente en commun me les avaient montrés, tels aussi que la guerre les a faits, baignés dans une lumière plus pure et nus devant la mort. A une certaine hauteur dans l'héroïsme, les signes individuels s'effacent, les faits particuliers se confondent dans l'action générale. Au milieu d'une armée foudroyée, les hommes qui vivent et meurent au long de ce récit maintiennent des traditions séculaires d'audace et d'esprit de sacrifice. Ils sont simplement ceux de la Cavalerie.ˮ
Phone number : 09 63 58 85 14
Kent-Segep Broché D'occasion bon état 01/01/1958 150 pages
Editions S.E.G.E.P. Broché D'occasion bon état 01/01/1951 150 pages
Editions S.E.G.E.P. Broché D'occasion bon état 01/01/1951 150 pages
Anvers Le Livre de Luxe Club Mondial du Livre Relié D'occasion bon état 01/01/1960 150 pages
SEGEP 2016 2016. André Soubiran: Les hommes en blanc / Segep 1949 . Jean-Paul Didierlaurent: Le liseur du 6h27/ Folio 2016
Bon état
Editions Rombaldi 1968 1968. André Soubiran: Lettre ouverte à une femme d'aujourd'hui / Rombaldi 1968
Très bon état
Le Livre de Poche 1966 1966. André Soubiran - L'île aux fous / Le Livre de Poche 1966
Bon état
Sans date. 5 ANDRE SOUBIRAN - LES HOMMES EN BLANC TOME I
Etat correct
Sans date. 5 ANDRE SOUBIRAN - LES HOMMES EN BLANC TOME III
Etat correct
Plon 1953 1953. André Soubiran: Les hommes en blanc / Plon 1953 . bon état
Bon état