Paris, Eugène Figuière, (circa 1930), sans date, in-12 broché, 248 pp, Edition Originale, envoi de l'auteur au poète Maurice-Pierre Boyé en page de faux titre. Bandeau éditeur joint. On joint 8 lettres manuscrites assez longues de l'auteur à Boyé de 1943 à 1948, ainsi que 2 feuillets de notes manuscrites (datés de 1918, probablement par Boyé, sur le poète Louis Gurlie) ; SUJETS DES 8 LETTRES: Au sujet d'une rencontre à Cernay (Vallée de Chevreuse) , régulières mentions de la Vallée de Chevreuse; évocation et compliments sur son œuvre; mentions Mr & Mme d'Estournelles; mention Mr Henri Maspéro neveu de d'Estounelles décédé dans un camp et de son fils tué à la la Libération; opinions artistiques; la vie des artistes à Cernay; au sujet de livres, difficulté d'écriture, de déplacement, problèmes de santé et de ravitaillement, guerre, dénonciation du trafic de biens et produits entraînant la pénurie de tout(1944) : «Il y a donc un régime économique, officiellement établi par les pouvoirs publics qui détient toute la production et la livre, moyennant combines, aux trafiquants autorisés. Et ce régime peut ainsi durer à perpétuité et n'a rient à voir avec la fin de la guerre. C'est la féodalité de l'économie et de la production...(...) oppression créée par les sphères dirigeantes.» Il ne voit guère comme solution que « les grands moyens … de 1789-93» , des «Marat et Robespierre» pour «extirper l'épouvantable gangrène qui ronge la majeure partie de la population». Il évoque sa vie d'une extrême simplicité, «philosophe, c'est à dire quelqu'un qui ne prend pas la vie au sérieux, et qui est revenu de toutes les vanités et de toutes les duperies sociales avec lesquelles on berne les masses»; ses promenades dans la nature où il sent loin de toute cette civilisation; ses désirs de voir éditer certains de ses manuscrits. La dernière lettre (1948) évoque notamment assez longuement VERLAINE, que Solier a très bien connu entre 1893 & 1896, et à l'enterrement duquel il a assisté; ainsi que d'autres personnalités littéraires et artistiques qu'il cite (Gustave Lerouge, Léo Lelièvre, Gaston Leroux, quelques peintres, etc). Solier évoque enfin sa grande mais fructueuse solitude dans la vallée de Chevreuse où il vit, et quelques souvenirs communs avec Boyé. Couverture en bon état, intérieur un peu défraîchi en bon état, lettres en bon état.