Editions sociales, 1977, in-8°, 407 pp, broché, couv. illustrée, bon état
"Considérant le marxisme comme une « méthode d’approche parmi d’autres » et non comme un dogme, la conception d'Albert Soboul de la « Révolution d’en bas » fut au cœur de vifs débats. Son insistance sur l’histoire sociale, sur le caractère créateur du mouvement populaire, notamment paysan, s’opposait à une tradition politique et à une lecture trop exclusivement jacobinophile d’A. Mathiez, mais aussi à l’idée, soutenue par Daniel Guérin dans son livre Bourgeois et bras nus (1946), que la sans-culotterie fût un prolétariat, idée que partageaient alors de nombreux militants communistes et d’extrême-gauche..." (Maitron) — De Tocqueville à Georges Lefebvre, le problème paysan et la question agraire ont été au coeur de l'historiographie de la Révolution française. Dans la France révolutionnaire, la destruction de l'ancienne société fut imposée d'en-bas, de 1789 à 1794 par les masses populaires elles-mêmes. Mais si la Révolution française fut à la fois "contagieuse" et conquérante, l'évolution conservatrice du système napoléonien, comme des spécificités nationales et sociales commandées par des facteurs historiques et géographiques, explique qu'en d'autres pays, comme la Prusse, la transformation de la société fut octroyée d'en-haut : voie de compromis qui sauvegarde en partie l'ancien mode de production et les rapports sociaux traditionnels. Révolution imposée d'en-bas ou réforme octroyée d'en-haut, il est bien évident que de l'une ou l'autre voie découlent des modalités diverses pour les solutions apportées au problème paysan, et donc, pour la société nouvelle, des caractères fondamentalement différents. Les aspects négatifs de l'évolution de l'agriculture française au XIXe siècle, la lenteur de la pénétration capitaliste dans les campagnes proviendraient moins de ce que la petite paysannerie a su imposer à la bourgeoisie révolutionnaire, comme l'affirmait G. Lefebvre, que de ce qu'elle n'a pas su lui arracher : la disparition de la rente foncière et la destruction de la grande propriété. Le triomphe de la révolution paysanne aurait entraîné une restructuration de la propriété foncière au profit des petits producteurs, large base pour une évolution capitaliste rapide. Le retard ultérieur du capitalisme agraire en France serait ainsi dû au caractère incomplet de la révolution paysanne, à l'impossibilité où se trouvèrent les masses rurales de suivre jusqu'au bout leur "voie révolutionnaire". (4e de couv.)
Toulouse, Privat, 1976, gr. in-8° carré, 231 pp, 16 planches hors texte, index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur (lég. frottée), bon état (Coll. Franco-Judaïca, 4)
Par Bernhard Blumenkranz, François Delpech, Hugues Jean de Dianoux, Jacques Godechot, Carlo Mangio, Roland Marx, René Moulinas, Ruth Necheles, Freddy Raphael, Albert Soboul, Henri Tribout de Morembert.