[Genève], De l'Imprimerie de Jean Crespin, M. D. LVIII. (1558). 18,2 x 11,5 cm, 12 ff. non ch. (page de titre, Jean Crespin au lecteur, Epistre, Apologie de Iean Sleidan), 474 ff. ch., 9 ff. de table et 1 f. marque de l'imprimeur. Relié plein papier à la colle, reliure d'époque mais papier date indéterminé, ancien à l'évidence, dos à nerfs, reste d'une étiquette de titre manuscrite. Reliure légèrement usée, des trous de vers marginaux sur de nombreuses pages sans atteinte au texte, mouillures sans gravité sur certaines pages, ex-libris manuscrit de Frédéric-Emmanuel Grunwald, sur la page de titre et au colophon, et insérée au feuillet 406 une note manuscrite sur un morceau de papier. Bon exemplaire. A noter :- une erreur de foliotage aux feuillets 412 et 416, mais texte bien complet.- et deux petites gravures une au feuillet 164 et une au feuillet 186. Appartenance : Frédéric-Emmanuel Grunwald, né le 10 avril 1734 à Hopper (Haute-Lusace) et mort le 16 octobre 1826 à Bellevaux, est un médecin et homme de lettres allemand. Au colophon de l'ouvrage se trouve un autre ex-libris manuscrit daté de 1808 à Bellevaux, là où vivait et est décédé Grunwald, d'un certain Jean-Baptiste Jaquetz.Cet ouvrage de Sleidan est une brillante histoire profane et religieuse de la Réforme, de 1517 à 1556, traduite du latin par Robert Le Prévost. Johannes Philippson ou Philippi ou Sleidanus, d'après son lieu de naissance, Schleiden (duché de Luxembourg), né en 1506 et mort en 1556, est un historien et diplomate luxembourgeois. Né en 1506 à Schleiden, dans le duché de Luxembourg, alors inclus dans les Pays-Bas espagnols ou catholiques, il étudie les langues anciennes et la littérature à Liège et à Cologne, et le droit et la jurisprudence à Paris et à Orléans. Il entre au service du cardinal du Bellay où il est employé dans les négociations avec les protestants allemands sur une alliance possible contre Charles Quint, et participe en 1541 à la diète de Ratisbonne et en 1544 à celle de Spire, mais ayant adopté les opinions protestantes, il doit partir s'installer cette même année à Strasbourg en raison de la rigueur des édits de François Ier contre les protestants. À Strasbourg, il obtient de Philippe de Hesse la charge d'historien de la ligue de Smalkalde, et commence à écrire son histoire de la Réforme, dont le premier volume est achevé en 1545. Il poursuit parallèlement son activité de diplomate et participe en décembre 1545 à l'ambassade française auprès d'Henri VIII. La fin de la guerre de Smalkalde le prive de ses ressources et il obtient une pension de la ville de Strasbourg. En 1551-1552, il la représente au Concile de Trente, chargé également des pouvoirs donnés par les villes d'Esslingen, Ravensbourg, Reutlingen, Biberach et Lindau. Il meurt le 31 octobre 1556 à Strasbourg.
Grunwald reçut de son père, pasteur de la confession d'Ausbourg, une éducation soignée qui le mit en état de se présenter à lécole de Leipzig et au collège royal électoral de médecine de Dresde. Linvasion de la Saxe par les Prussiens lui fit perdre un protecteur zélé et puissant, qui voulait le placer dans le corps des médecins militaires des armées saxonnes. Grunwald senfuit de Dresde, alla joindre les Français après la bataille de Rosbach et fut accueilli par le comte de La Luzerne qui lengagea à venir sétablir à Paris. Mais Grunwald avait renoncé à la médecine et avait tourné ses vues dun autre côté. Il alla sétablir, en 1761, dans le Bouillon et sy associa de la manière la plus active à la publication du Journal Encyclopédique de Rousseau de Toulouse qui lui dut une grande partie de ses succès pendant le temps quil y travailla, cest-à-dire de 1761 à 179. Il publia également à Bouillon, sous le titre de Gazette salutaire, un journal médical qui jouit pendant trente ans dune grande faveur. Ces travaux avaient mis Grunwald en relation avec les savants et les Académies de cette époque. Diderot et D'Alembert lengagèrent à travailler au Supplément à lEncyclopédie, pour lequel il fournit six longs article de médecine, dont celui consacré à l'Allaitement1. Il fut reçu, le 12 avril 1782, membre correspondant de lAcadémie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon. Plus tard, il fut affilié à lAcadémie des sciences, lettres et arts d'Arras, à la Société royale d'agriculture et à la Société royale de médecine de Paris, à lAcadémie des sciences et belles-lettres de Nancy et à la Société d'agriculture du grand-duché de Luxembourg.La Révolution vint arracher une seconde fois Grunwald à ses études, le réduisant en même temps à la misère. Mais il trouva cette fois encore un asile et des protecteurs en France où il reçut des gratifications du gouvernement dalors et obtint en 1811 une pension de 800 francs inscrite au grand livre. Privé de cette ressource par les événements qui rendirent Bouillon à la Prusse, Grunwald se vit de nouveau exposé à des besoins que son grand âge rendait plus pénibles lorsque le roi des Pays-Bas se chargea de continuer la pension obtenue du gouvernement français par ce savant pauvre et modeste, dont les travaux continuels avaient depuis longtemps altéré une santé qui avait été toujours chancelante. Il le nomma également chevalier de lordre du Lion belgique le 19 août 1817.