Imprimé au Chasteau de Richelieu, Paris, Pierre Le Petit et Henry Le Gras, 1654. In-16 (140 x 90 mm) de (8)-57 pp. vélin souple, titre manuscrit sur le dos et le premier plat (reliure de l'époque).
Première édition française sortie des presses du château de Richelieu en Poitou dont le traducteur Jean Desmarets de Saint-Sorlin était l'intendant ; publié à Venise en 1589 Il combattimento spirituale du père Lorenzo Scupoli (1530-1610), théatin italien, eut un succès et une influence considérables.Après "Les Morales d'Épictète" premier livre imprimé l'année précédente au château de Richelieu (1653), c'est la deuxième impression tirée probablement à très petit nombre exécutée avec des caractères minuscules appelés "caractères d’argent" : « d'une finesse précieuse, (ils) ont servi aux poésies de Desmarets, en 1654, et composaient le fonds de l'imprimerie du château de Richelieu, venaient du fonds de Jeannon, imprimeur des Huguenots, à Sedan » (Du Roure).« Cette imprimerie fut créée à l'initiative du cardinal de Richelieu, mais on ne connaît aucune impression qui y fut faite avant la mort du ministre de Louis XIII en 1642. [...] Les premières impressions furent probablement faites sous l'impulsion d'Alphonse-Louis Duplessis, frère du cardinal, mort en 1653. La responsabilité éditoriale était assurée par Jean Desmarets de Saint-Sorlin, poète et auteur dramatique. Fidèle du cardinal, il contribua à la création de l'Académie française dont il fut un des premiers membres. Il s'était retiré à Richelieu à la mort du cardinal et aurait été l'intendant du frère de celui-ci. L'exécution typographique fut confiée à Étienne Migon, imprimeur du Roi, dont le nom et la fonction apparaissent sur la page de titre de la première impression. Professeur ès mathématiques, imprimeur bénéficiant d'une protection particulière de Louis XIII, il a imprimé à Paris un seul livre, Le Maréchal des batailles, en 1647 » (Bibliothèque de Chantilly, Imprimeries privées françaises, 2002, nº 11).Bon exemplaire. Pâles mouillures, quelques piqûres, petite galerie et trous de ver marginale à quelques feuillets, manque de papier sans perte au dernier feuillet et griffonnages d'une main ancienne au verso blanc de celui-ci ; petites taches sur la reliure.Brunet, II, 634 ; Du Roure, Analecta Biblion, II, 254 (réimpression de 1680) ; Renouard, Imprimeurs parisiens au XVIIe siècle, 1995, p. 320.