Le livre de poche 1969 512+243+220+215+250+380+ pages in12. 1969. Broché. 512+243+220+215+250+380+ pages. Baudelaire - La P... respectueuse suivi de morts sans sépulture - les mots - le mur - les séquestres d'altona - Sartre écrivains de toujours -
Etat Correct film protecteur de certains ouvrages se décolle au dos pages + tranche asse jaunies un ouvrage plus abimé avec en son 4e plat une coupure sur 5 cm
Gallimard 1977 210 pages 11x18x2cm. 1977. Poche. 3 volume(s). 210 pages.
Etat Correct couvertures défraîchies intérieurs propres
SARTRE (Jean-Paul) - [BAUDELAIRE (Charles)] - LEIRIS (Michel note de)
Reference : 100129058
(1947)
Gallimard 1947 in12. 1947. Broché.
couverture défraîchie intérieur propre petite fente en bas de charnière du premier plat
Nrf Gallimard 1961 in12. 1961. Broché.
en partie dépélliculé tranches fânées intérieur assez propre bonne tenue
in8. Sans date. Broché.
assez bon état couverture défraîchie tranches fânées intérieur assez propre bonne tenue
Nrf Gallimard 1961 335 pages in-12. 1961. broché. 335 pages.
Bon état. Couverture en bon état général avec le dos légèrement bruni et un coin un peu corné. Intérieur non coupé
Nrf Gallimard 1962 330 pages in-12. 1962. broché. 330 pages.
Etat correct. A noter une coupure à la couverture et le dos qui se décolle (à recoller). Intérieur propre
Nrf Gallimard 1958 330 pages in-12. 1958. broché. 330 pages.
Etat correct. Quelques coupures à la couverture et le dos un peu bruni. Papier jauni
Nagel 1946 163 pages in-12. 1946. broché. 163 pages. Pièce en un acte et deux tableaux
Etat correct. Couverture salie. Intérieur propre
Nrf Gallimard 1961 293 pages in-8. 1961. broché. 293 pages.
Etat correct. Couverture un peu salie avec des coupures aux mors inférieurs. Papier jauni
CAL: Culture art loisirs 1967 in8. 1967. Cartonné.
Très Bon Etat de conservation avec sa jaquette rhodoïd intérieur propre
Gallimard 1960 in8. 1960. Relié cartonné.
gondolé rousseurs sur tranches annotation en page de garde intérieur propre
Le livre de poche 1971 in12. 1971. Broché. 2 volume(s).
intérieurs propres couvertures défraîchies
Le livre de poche 1964 240 pages poche. 1964. broché. 240 pages. 3 actes et 11 tableaux
livre de 1964 et 1966 selon édition-Bon Etat
Le livre de poche 1966 250+245+250 pages in12. 1966. Broché. 250+245+250 pages.
Bon Etat petite déchirure discrète haut 1er plat d'un des ouvrages sinon l'ensemble du lot est nickel
Le livre de poche 1958 245+245+510 pages in12. 1958. Broché. 245+245+510 pages.
Bon Etat
Le livre de poche 1966 250+250 pages in12. 1966. Broché. 250+250 pages.
Etat Correct
SARTRE Jean-Paul & (BEAUVOIR Simone de) & SABINO Fernando & BRAGA Rubem
Reference : 67586
(1960)
Editôra do autor, Rio de Janeiro 1960, 14x20,5cm, broché.
Rare édition originale, publiée seulement en portugais, de cet important écrit politique de Jean-Paul Sartre rédigé à Cuba en 1960. Ce texte ne fut publié en France que sous la forme d'articles dans le journal France-Soir, puis intégralement en 2008 dans la revue Les Temps Modernes. à la fois reportage sur Fidel Castro et violent pamphlet contre la politique américaine durant la dictature de Batista, cet essai sur la révolution cubaine est précédé d'une préface inédite de Sartre et suivi d'articles des intellectuels brésiliens Fernando Sabino et Rubem Braga. Envoi autographe signé de Jean-Paul Sartre adressé à Georges Raillard, surmonté de la signature de Simone de Beauvoir. Dos habilement restauré, une petite restauration de papier en marge basse de la page de titre. C'est sur l'invitation de Carlos Franqui, alors directeur du journal Revolucion, que Sartre et Simone de Beauvoir se rendent à Cuba entre février et mars 1960. Quatorze mois après la Révolution, le couple d'intellectuels accompagnent Fidel en tournée dans l'île. De ce périple et de leurs multiples rencontres, notamment avec Che Guevara, naît ce long reportage très engagé intitulé Ouragan sur le sucre qui sera divisé en une série de seize articles publiés dans France-Soir entre le 28 juin et le 15 juillet 1960 dans le but de faire connaître au grand public la jeune révolution cubaine, un an après la chute de Fulgencio Batista. En 2008, près d'un demi-siècle plus tard, la revue Les Temps Modernes publia enfin, dans un seul numéro, ce sulfureux essai de Sartre, elle y joignit les notes contemporaines inédites de l'écrivain rédigées à l'époque en vue d'une édition française. Celle-ci ne vit jamais le jour, sans doute parce que, au même moment, en France, un autre combat pour la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes occupe l'énergie du philosophe?: l'indépendance algérienne. C'est d'ailleurs avec la volonté de réunir les deux combats que Sartre et Beauvoir acceptent en septembre 1960 l'invitation du Congrès des Critiques qui se déroule à Recife au Brésil. Ils n'évoqueront que très brièvement la littérature brésilienne mais utiliseront ce voyage comme tribune pour rapprocher la Guerre d'Algérie et la Révolution Cubaine, comme le racontera Simone de Beauvoir dans La Force des Choses II. Très vite, le séjour brésilien des deux figures de proue de la gauche intellectuelle française prend une tournure hautement politique et durant les conférences de presse, Sartre concentre ses interventions sur la révolution cubaine comme réponse à la situation algérienne, parce que «?le phénomène le plus important de ce siècle est la libération des peuples coloniaux?». Affirmant que l'Amérique Latine et le Brésil en particulier seront amenés à jouer un rôle essentiel contre la politique des blocs et en faveur de cette nouvelle forme de communisme fondée sur la recherche de la paix et non du pouvoir, Sartre galvanise de nombreux intellectuels. Parmi eux, le futur grand critique littéraire et artistique Georges Raillard, alors jeune professeur à l'Université de Rio de Janeiro, et sa femme Alice, traductrice, décident avec quelques grandes figures de l'intelligentsia brésilienne de laisser une trace de cette présence historique du philosophe qui, par sa constante assimilation de la situation cubaine à celle de l'Algérie, semble porter l'espoir d'une révolution universelle. Réunissant plusieurs grands écrivains comme Jorge Amado, proche ami des Raillard, Fernando Sabino et Rubem Braga, le groupe de jeunes intellectuels décident donc de publier pour le continent sud-américain un ouvrage entièrement inédit du philosophe, avant son retour en France. En quelques semaines, un éditeur brésilien réussit ce tour de force et bientôt, cette Tempête sur Cuba (Furacão Sôbre Cuba) en déclenche une autre à la librairie française de São Paulo qui connaît alors «?la plus affolante des séances de signatures?: plus de mille cinq cents personnes se ruèrent dans la boutique, Sartre s'exécuta au cours de longues heures de paraphes, et Simone de Beauvoir fut également priée d'accoler son nom à celui de son compagnon...?» (Annie Cohen-Solal, Sartre, 1985) Avec cette signature manuscrite, Sartre, reconnaît la paternité de son brûlot offert en exclusivité au public brésilien, mais ce n'est probablement qu'aux participants de cet acte politique majeur et exploit éditorial qu'il adresse quelques envois personnels, comme celui à Georges et Alice Raillard. C'est d'ailleurs le seul exemplaire nominativement adressé de ce rare ouvrage qu'il nous ait été donné de rencontrer. L'ouvrage reprend donc le texte intégral de la visite de Sartre à Cuba, mais contient également un préambule éditorial et une préface inédite de l'auteur. Elle est l'occasion pour Sartre de reformuler son parallèle entre la France - nation colonisatrice - et Cuba - terre colonisée - et de mettre également en relation la situation de l'île avec celle du Brésil?: «?E, apesar de tôdas as características que distinguem um pais do outro, acabei compreendo que falar aos brasileiros sôbre a ilha rebelde cubana era falar dêmes proprios.?» («?Et malgré toutes les caractéristiques qui distinguent un pays de l'autre, j'ai fini par comprendre que parler aux Brésiliens de l'île rebelle cubaine, c'était leur parler de leur pays.?»). Jean-Paul Sartre souligne l'importance d'étendre les principes de la Révolution Cubaine à l'ensemble de l'Amérique latine et précède ainsi de sa plume l'imminente épopée tragique du Che. Ce texte, qui connut un grand succès au Brésil et fut même réédité, demeura tout à fait confidentiel en France. Ce silence a probablement des raisons politiques?: le 6 septembre 1960, concomitamment à la publication de Furacão Sôbre Cuba, paraît dans Vérité-Liberté le célèbre Manifeste des 121, plaidoyer dénonçant la violence et les injustices de la guerre d'Algérie et auquel Jean-Paul Sartre appose sa signature. Sans doute, Sartre découvrit-il assez tôt les limites et les dangers de la politique de Fidel Castro, et préféra concentrer son engagement sur les problèmes français. Alors qu'à sa suite se succéderont sur l'île les visites d'intellectuels envoûtés par la figure charismatique de Fidel Castro, Sartre ne retournera jamais à Cuba ni au Brésil. Ne demeureront, pour toutes traces de son engouement cubain, que les quelques articles oubliés de France- Soir et cette édition brésilienne demeurée à peu près inconnue en France. Le 22 mai 1971, le philosophe mettra un terme définitif à ses liens avec «?El Commandante?» en signant, avec une soixantaine d'intellectuels, une lettre ouverte dans Le Monde pour manifester leur soutien au poète cubain Heberto Padilla et «?leur honte et leur colère?» contre Fidel. Rarissime exemplaire de cet ouvrage unique et dédicacé à l'un des très rares français ayant participé à la courte mais intense aventure révolutionnaire internationale du philosophe germanopratin. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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s.d. (1952), 12 feuillets.
Manuscrit autographe de 12 pages sur feuillets à carreaux, rédigé à l'encre bleue, nombreux passages soulignés. Ensemble de réflexions inédites de Jean-Paul Sartre portant sur la structure sociale et l'idéologie bourgeoise écrites probablement en 1952 dans le cadre d'un projet de scénario sur la période révolutionnaire. Cette série de dialogues intérieurs sur la nature du pouvoir individuel et collectif constituent une première ébauche des idées développées dans son chef-d'uvre de 1960, la Critique de la raison dialectique. à travers l'exemple de la Révolution française et de la Terreur, Sartre s'interroge sur le rôle du citoyen et de la propriété en invoquant les écrits de Kant, Marx, Rousseau, Hobbes, Saint Paul et Luther. Cet ensemble de feuillets présente de nombreuses similarités dans son contenu et sa forme avec deux manuscrits antérieurs à 1953 et aujourd'hui conservés à l'Université d'Austin, Texas (manuscrit «?Liberté - Egalité?», fonds Harry Ransom Humanities Research Center) et à l'Université d'Ottawa (manuscrit «?Scénario / Joseph Le Bon?»). Une référence dans notre manuscrit à une étude de Jean Vialatoux sur Hobbes, rééditée en 1952, corrobore davantage sa datation dans le courant de cette année. On reconnaît à travers ces feuillets le style de notation sartrien, composé d'affirmations et de notes fulgurantes s'attaquant aux systèmes et structures sociales?: «?car le bourgeois ne peut tirer son sacré que de lui-même?», «?On est sacré en tant qu'esclave du souverain qui défend chacun de ses esclaves contre les autres esclaves?». C'est l'occasion pour le philosophe de déployer de nombreux raisonnements et syllogismes, ainsi que pour le lecteur de suivre en détails son cheminement intellectuel?: «?Qu'est-ce que donc que le souverain par rapport à moi?? 1/ Ma propre volonté mais aliénée. On me la renvoie comme autre. C'est-à-dire que je la réintériorise sous la forme de commandement, de devoir et de loi. Ex?: je possède et cultive ma terre. Je donne mon droit au souverain. Il me confirme dans cette possession?». Au travers d'une série de mises à l'épreuve d'affirmations idéologiques, Sartre analyse le phénomène de la dévolution du pouvoir et la place de la volonté individuelle, et déconstruit ainsi la mystique de l'État dont Hobbes s'est fait le chantre. Le début des années 1950 correspond à une période de grande productivité de l'écrivain, qui créée au théâtre sa scandaleuse pièce Le diable et le bon dieu et se mobilise pour la libération d'Henri Martin, condamné à la suite de son action contre la guerre d'Indochine. En 1952, il se consacre à des projets biographiques avec la publication de son Saint Genet et débute également la rédaction d'un scénario resté inachevé sur la vie d'un révolutionnaire méconnu, le montagnard Joseph Le Bon, destiné à être «?une sorte de biographie philosophique filmée qui repensait les données mises en avant par l'historiographie de la Révolution?» (Philippe Gilles, Construction du personnage et argumentation philosophique (sur un scénario inédit de Jean-Paul Sartre)) dont les ébauches sont aujourd'hui conservées à l'Université d'Ottawa et d'Austin. Ces notes manuscrites font probablement partie d'un ensemble de réflexions préalables à la rédaction de ce scénario, de larges passages étant consacrés à une approche anthropologique et particulièrement novatrice de la Terreur ayant pour but de comprendre l'apparition de la violence dans l'Histoire (dans le manuscrit le «?germe de la Terreur?»)?: «?Il y a terreur quand le pessimisme se change en optimisme sans que la conception originelle de l'homme soit changée. Là alors le Mal devient une broussaille parasitaire à écarter pour retrouver le bien. Le Mal est niant. Si non partons de l'idée que l'Homme est métaphysiquement mauvais par suite d'un acte libre sur lequel on ne peut revenir, il y a pessimisme et non terreur.?» Au-delà de la période révolutionnaire abordée en quelques pages, ce manuscrit reflète les préoccupations et le débat interne sous-jacent de la philosophie sartrienne, entre individuel et collectif, réel et idéel, souverain et masses. En effet, ces notes portent en germe les thèmes principaux de la Critique de la raison dialectique, sa monumentale étude qui après L'Etre et le Néant assure le volet social de sa pensée et demanda de nombreuses années de maturation. Dans le manuscrit datant de quelques années avant sa publication, se trouve la même démarche visant à créer une anthropologie d'inspiration marxiste, alors que Sartre se rapproche progressivement du PCF après une longue période de désaveu et signe la même année sa série d'articles élogieux dans les Temps modernes, intitulée «?Les communistes et la paix?». Véritable «?archéologie?» de la dialectique sociale, ces notes reprennent et confrontent avec grand sens critique les théories de ses aînés, Rousseau et Hobbes en tête?: «?N'oublions pas que le système de Hobbes est engendré par la peur (la peur est ma passion dit-il). Il réclame la paix. Mais la paix civile (contre la guerre civile). Il s'agit donc de vivre en sécurité. 'N'avoir rien à craindre des autres hommes, acquérir sans rivaux, conserver sans envieux'. La paix mercantiliste du bourgeois anglais?». On remarque l'influence nettement plus positive qu'exerce le Contrat social, cité à plusieurs reprises et dont le marxisme lui-même est largement redevable?: «?Mais chez Rousseau la somme des actes d'engagement se fait à un être d'abord purement fictif et non existant mais qui «?à l'instant (du pacte)?» nait reçoit son unité, son moi commun, sa vie, sa volonté?». Par ailleurs, Sartre insiste avec beaucoup de force sur l'assouvissement des masses et la passivité qui semblent être les immuables conditions de la dialectique sociale qu'il condamne?: «?C'est que la personne du Monarque (ou de l'assemblée) étant aussi une personne individuelle ne peut pas s'identifier à une pure volonté du général. Sans doute elle incarne les volontés de tous mais elle est aussi volonté d'un seul. Et comme telle elle peut aller me chercher dans ma particularité et ma vie comme telle. Si je m'aliène à une personne, je suis esclave.?» Ces notes de travail en vue d'un projet cinématographique inachevé s'avèrent également d'une importance capitale pour la génétique de l'uvre philosophique sartrienne, par leur parenté explicite avec la Critique de la raison dialectique. Aux confins de la sociologie et la philosophie, ces pages de Sartre encore inédites comblent les lacunes de la philosophie marxiste et jettent les bases mêmes d'une nouvelle anthropologie. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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S.n. [Paysage dimanche], s.l. (Paris) s.d. (1945), 11,5x22cm & 2 pages in-4, 3 pages 1/2 in-4.
Manuscrit autographe de l'auteur de 3 pages et demie in-8 publié dans le numéro du 21 octobre 1945 (n° 19) de Paysage dimanche. Manuscrit recto-verso complet, à l'écriture très dense, comportant de nombreux ratures, corrections et ajouts. Chronique littéraire parue à l'occasion de la publication des deux premiers volumes de la trilogie Les chemins de la liberté de Jean-Paul Sartre: «L'Age de raison» et «Le Sursis». On joint le tapuscrit complet, comportant une biffure et une correction autographes de l'auteur. Quand paraît à l'automne 1945 cette chronique, Maurice Blanchot et Jean-Paul Sartre ont déjà témoigné de l'intérêt mutuel porté à leurs travaux respectifs, dans des articles tantôt critiques, tantôt élogieux, toujours attentifs. De même, si Les chemins de la liberté suscite l'admiration de Blanchot, c'est essentiellement par l'usage que le philosophe a su faire de l'influence de deux monuments de la littérature anglo-saxonne, Virginia Woolf et John Dos Passos: «Ce qui nous paraît frappant, c'est le caractère d'uvre d'art qu'en reçoit le livre, uvre extrêmement composée, calculée avec un souci infiniment sûr des effets, où la confusion reste claire, où le désordre est perfection, et telle qu'on y reconnaît sans cesse la présence de l'écrivain le plus lucide, capable de tout obtenir du langage dont il est maître.» Mais ce «Roman de Sartre» est avant tout l'occasion pour Blanchot de soulever la question des liens de la littérature et de la politique, sur laquelle les deux hommes auront bien du mal à s'entendre au cours des décennies suivantes. Ainsi, Blanchot résume la vision de Sartre, évoquant le problème de l'engagement: «Il est indéniable que l'art de Sartre atteint son plus grand pouvoir lorsqu'il décrit l'engloutissement des consciences par les choses qui les hantent et les débordent, et de laquelle elles coulent comme une pâte pleine d'odeurs. Le monde qu'il sent est celui d'une métamorphose, mais cette métamorphose n'est pas changement de forme, elle n'est pas la transformation d'un être en un autre être, fût-ce d'un homme en une vermine; elle va plus loin, elle est irrémédiable, car c'est la conscience même qui devient un matériel, c'est la pensée qui se fige en une substance gluante, visqueuse, sans contour, sans apparence, un dedans triste et vague, que nous ne pouvons saisir et qui, pourtant, comme tel, continue désespérément à penser. Tel est l'univers dans lequel nous sommes jetés, tant que nous n'essayons pas de le reprendre par une action qui nous engage.» Le troisième volume des Chemins de la liberté, non encore paru, laisse, aux yeux de Blanchot, peu de doutes quant à son contenu; et de résumer, un brin sarcastique: «Ce qui suivra est facile à imaginer: nous aurons la guerre, l'occupation, nous aurons la résistance, l'obscur combat, la première victoire; et nous risquons d'avoir l'aventure de personnages assez veules et désaxés qui cherchent la liberté [...] et finiront par la vivre en s'engageant pleinement dans une action collective qu'ils acceptent.» Le manuscrit comporte d'importantes variantes avec le texte tapuscrit, qui témoignent du souci de Blanchot d'utiliser à bon escient les concepts sartriens, pour mieux revenir à ce qui le préoccupe: l'usage du langage dans la vocation révolutionnaire de la littérature. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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S.n. [Paysage dimanche], s.l. [Paris] s.d. (1945), 11,5x22cm & 2 pages in-4, 3 pages 1/2 in-4.
Manuscrit autographe de l'auteur de 3 pages et demie in-8 publié dans le numéro du 21 octobre 1945 (n° 19) de Paysage dimanche. Manuscrit recto-verso complet, à l'écriture très dense, comportant de nombreux ratures, corrections et ajouts. Chronique littéraire parue à l'occasion de la publication des deux premiers volumes de la trilogie Les chemins de la liberté de Jean-Paul Sartre: «L'Age de raison» et «Le Sursis». On joint le tapuscrit complet, comportant une biffure et une correction autographes de l'auteur. Quand paraît à l'automne 1945 cette chronique, Maurice Blanchot et Jean-Paul Sartre ont déjà témoigné de l'intérêt mutuel porté à leurs travaux respectifs, dans des articles tantôt critiques, tantôt élogieux, toujours attentifs. De même, si Les chemins de la liberté suscite l'admiration de Blanchot, c'est essentiellement par l'usage que le philosophe a su faire de l'influence de deux monuments de la littérature anglo-saxonne, Virginia Woolf et John Dos Passos: «Ce qui nous paraît frappant, c'est le caractère d'uvre d'art qu'en reçoit le livre, uvre extrêmement composée, calculée avec un souci infiniment sûr des effets, où la confusion reste claire, où le désordre est perfection, et telle qu'on y reconnaît sans cesse la présence de l'écrivain le plus lucide, capable de tout obtenir du langage dont il est maître.» Mais ce «Roman de Sartre» est avant tout l'occasion pour Blanchot de soulever la question des liens de la littérature et de la politique, sur laquelle les deux hommes auront bien du mal à s'entendre au cours des décennies suivantes. Ainsi, Blanchot résume la vision de Sartre, évoquant le problème de l'engagement: «Il est indéniable que l'art de Sartre atteint son plus grand pouvoir lorsqu'il décrit l'engloutissement des consciences par les choses qui les hantent et les débordent, et de laquelle elles coulent comme une pâte pleine d'odeurs. Le monde qu'il sent est celui d'une métamorphose, mais cette métamorphose n'est pas changement de forme, elle n'est pas la transformation d'un être en un autre être, fût-ce d'un homme en une vermine; elle va plus loin, elle est irrémédiable, car c'est la conscience même qui devient un matériel, c'est la pensée qui se fige en une substance gluante, visqueuse, sans contour, sans apparence, un dedans triste et vague, que nous ne pouvons saisir et qui, pourtant, comme tel, continue désespérément à penser. Tel est l'univers dans lequel nous sommes jetés, tant que nous n'essayons pas de le reprendre par une action qui nous engage.» Le troisième volume des Chemins de la liberté, non encore paru, laisse, aux yeux de Blanchot, peu de doutes quant à son contenu; et de résumer, un brin sarcastique: «Ce qui suivra est facile à imaginer: nous aurons la guerre, l'occupation, nous aurons la résistance, l'obscur combat, la première victoire; et nous risquons d'avoir l'aventure de personnages assez veules et désaxés qui cherchent la liberté [...] et finiront par la vivre en s'engageant pleinement dans une action collective qu'ils acceptent.» Le manuscrit comporte d'importantes variantes avec le texte tapuscrit, qui témoignent du souci de Blanchot d'utiliser à bon escient les concepts sartriens, pour mieux revenir à ce qui le préoccupe: l'usage du langage dans la vocation révolutionnaire de la littérature. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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PRESSES D'AUJOURD'HUI. DECEMBRE 1967. In-12. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. Paginé de 953 à 1144.. . . . Classification Dewey : 70.49-Presse illustrée, magazines, revues
Revue fondée par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Sommaire : JEAN-PAUL SARTRE. — Le génocide.JEAN GOYTISOLO. — Pièces d’identité.EXPOSÉSJEAN MONOD. — Watts Happening.JACQUELINE ORMOND. — Héros de l’Impossible et de l’Absolu..DAVID COOPER. — Une expérience d’anti-psychiatrie..TÉMOIGNAGEALAIDE FOPPA. — Entretien avec ClementeCHRONIQUESRENÉE SAUREL. — Au pain sec et au whiskyCHRISTIAN ZIMMER. — La vie précaire et révocable..SYLVAIN ROUMETTE. — Au sens du noble termeCorrespondance.Communiqué Classification Dewey : 70.49-Presse illustrée, magazines, revues