CHARMANTE LETTRE À UN AMI DE LONGUE DATE, LE CAPITAINE D'ARPENTIGNY, RENCONTRÉ DANS LES ANNÉES 1840, ET QUE GEORGE SAND ENCOURAGEA À ÉCRIRE : George Sand s'excuse du retard pris à lui répondre ...Je voulais m'informer si l'affaire dont vous me parlez avait quelque solidité, et elle n'en a pas... tranche-t-elle ...C'est un coup de dé, or, on ne peut jouer que quand on a de quoi courir la chance et je ne suis pas dans cette position... Elle lui demande donc de répondre ... bien poliment à la personne qui vous a écrit que je suis occupée, à ne pouvoir rien entreprendre en dehors de ma tâche, et c'est presque la vérité... Elle a eu grand plaisir à recevoir de ses nouvelles ...Vous en avez douté puisque vous ne m'avez écrit que trois lignes et vous avez eu tort. Je vous garde bon souvenir et bonne amitié, Maurice aussi, et nous avons souvent parlé de vous. J'ai souvent demandé de vos nouvelles à Mme Marliani, elle a dû vous le dire. Nous nous reverrons, et vous me rendrez la bonne causerie et la bonne amitié d'auparavant...Né à Yport en 1791, Casimir Stanislas d'Arpentigny, militaire de carrière, ayant franchi tous les grades, se trouva sous-lieutenant à la chute de Napoléon. Il termina sa carrière militaire avec le grade de capitaine en 1844. Son dossier militaire le représente comme frondeur, critique vis-à-vis de ses supérieurs, il incitait ses camardes à l'indiscipline. Disciple de Lavater et de Spurzheim, il est l'auteur de deux livres qui eurent de nombreuses rééditions : la Chirognomonie (1843) et la Science de la main (1865). Il aurait été présenté à George Sand en 1841 par le comte d'Aure. George Sand le poussa vers l'écriture. Il devint ainsi un collaborateur de la Revue indépendante et publia dans divers journaux. Il fut très lié à Alfred de Musset.
BELLE LETTRE DANS LAQUELLE GEORGE SAND APPORTE SON SOUTIEN À ERNEST FEYDEAUGeorge Sand répond aux trois articles que Feydeau venait de faire paraître dans La Presse « Lettres sur la crémation ». La romancière avait elle-même consacré, lannée précédente, un article sur la question de lincinération des cadavres (article paru également dans La Presse, le 25 octobre 1856) : …Je vous remercie beaucoup de mavoir citée avec sympathie et redressée dans mon erreur. Je vous remercie surtout davoir si bien plaidé la question, et jespère que, malgré le peu despoir que vous avez dy intéresser léternel ingrat quon appelle le public, vous laisserez en lui une plus forte trace de ceci que tous ceux qui lavaient essayé avant vous… Elle regrette …quun travail dune autre nature qui me prend tout mon tems meût empêchée de poursuivre cette croisade ; mais jen suis charmée maintenant, puisque Mr Bonneau [Rédacteur à La Presse, qui avait écrit sur le même sujet] est venu rompre encore des lances, et vous ensuite, de meilleures lances encore. En effet, vous avez tout dit sur ce sujet et le plaidoyer est complet. Vous avez dit le dernier mot et le plus frappant, cest la nécessité inévitable, plus ou moins prochaine, dune translation profanatoire, hideuse. Je ne savais pas tout cela, moi, et me voilà, grâce à vous, bien plus de mon avis que je nen étais déjà… Après lui avoir présenté ses compliments, elle linvite à lui adresser son plaidoyer …Si vous le publiez en brochure, comme je suis loin de Paris et que la plupart du tems, je ne sais pas quand mes propres ouvrages paraissent, je vous demande de penser à moi et de men envoyer un exemplaire…Flatté par la lettre de George Sand, Ernest Feydeau lui répondra le 2 février, en des termes les plus amènes. Fils dun officier napoléonien, ERNEST-AIMÉ FEYDEAU [1821-1873], se fit remarquer en littérature en 1858, par la publication de Fanny, un roman populaire qui rencontra un très large succès sur fond de scandale et permit à son auteur de lui assurer quelque postérité. Mais ce qui rend Ernest Feydeau plus intéressant à nos yeux, cest son appartenance au groupe intime des amis de GUSTAVE FLAUBERT : THÉOPHILE GAUTIER, les FRÈRES GONCOURT qui le citent à plusieurs reprises dans leur Journal, et GEORGE SAND avec laquelle il eut de nombreux échanges épistolaires. Remarié en seconde noce avec Léocadie Bogaslawa Zelewska, nièce du vicomte de Calonne, il est le père du célèbre vaudevilliste GEORGES FEYDEAU.
Paris, Souverain, 1846. 2 volumes in-8 (207 x 127 mm), 306 pp. ; 306 pp. Demi-basane verte à long grains, dos lisse orné de filets dorés, auteur, titre et tomaison dorés, frottements et petites épidermures, restauration dans la marge pp. 21-22 et petite déchirure dans la marge inférieure pp. 39-40 du tome 2 (reliure de l’époque).
Édition originale, des deux premiers volumes parus en 1846. Le Péché de Monsieur Antoine parut pour la première fois dans la revue d’opposition L’Époque, en treize feuilletons du 1er octobre au 13 novembre 1845. Il parut ensuite chez l’éditeur Hyppolite Souverain en six volumes, les deux premiers en 1846 et les suivants en 1847. Planté dans un décor rural, ce roman narre comment le jeune Émile, tombant amoureux de Gilberte, fille de Monsieur Antoine, noble ruiné, parvient à échapper au refus du père et créer une communauté agraire fondée sur un idéal de justice social. Dans son récit, l’homme du peuple triomphe par l’amour, qui permet seul d’échapper à une société hiérarchisée et de rétablir la fraternité universelle. S’étant d’abord fait connaitre par une œuvre passionnée, reflet de sa relation amoureuse avec Alfred de Musset, George Sand (Paris, 1804-Nohant, 1876) développa sous la Monarchie de Juillet une littérature sociale. Influencée par Rousseau, ses théories du Contrat social et de la Nouvelle Héloïse, George Sand se rapprocha de démocrates et utopistes sociaux de son époque, tels Armand Barbès et Emmanuel Arago. Comme d’autres romans socialistes de l’auteur parus peu de temps avant la révolution de 1848, dont Horace (1841) et Le Meunier d’Angibault (1845), ce roman préfigure la volonté de progrès social et de changement politique nés lors de la mise en place de la Seconde République. De la bibliothèque du Tsar à Tsarkoïe Selo. Fondée au XVIIIe siècle près de Saint-Pétersbourg, la ville de Tsarkoïe Selo fut la résidence de la famille impériale jusqu’à la Révolution russe de 1917, où elle fut rebaptisée Pouchkine. Bon exemplaire de la bibliothèque impériale russe. Clouzot, p. 245. Vicaire, VII, 230 (pour l’édition préoriginale).
Paris, Revue des Deux Mondes, 1871, in-8vo, 3 volumes entiers, avec d’autres articles, reliure en demi - toile simple. (Edition pré - originale).
Phone number : 41 (0)26 3223808
Paris, Revue des Deux Mondes, 1871, in-8vo, 3 volumes entiers, avec d’autres articles, reliure en demi - toile, simple. (Edition pré - originale).
Phone number : 41 (0)26 3223808
Paris, Revue des Deux Mondes, 1874, in-8vo, 5 volumes entiers de la revue, avec d’autres articles, reliure en demi - toile simple. (Edition pré - originale).
Phone number : 41 (0)26 3223808
Sand (Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, dite George ; 1804-1876) :
Reference : 21873
(1844)
Paris, Perrotin, 1844 ; in-12, broché ; [8], 432 pp., couverture jaune bouton-d'or, titre encadré (3 fr.50).
Bel exemplaire de ce tome, tel que paru à toutes marges ; cette édition des oeuvres comprend 12 tomes ; la couverture porte le nom de Garnier Frères. Rare dans cette condition.
Phone number : 06 60 22 21 35
Sand (Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, dite George ; 1804-1876) :
Reference : 21874
(1847)
Paris, Garnier Frères, 1847 ; in-12, broché ; 419 pp., Catalogue Garnier Frères 36 pp., couverture jaune bouton-d'or, titre encadré.
Cette édition, commencée par Perrotin est reprise et achevée par Garnier Frères dans une présentation identique. Bel exemplaire à toutes marges, rare dans cette condition.
Phone number : 06 60 22 21 35
28/06/1872 TRÈS BELLE LETTRE DANS LAQUELLE GEORGE SAND ÉVOQUE SARAH BERNHARDT, LANCIEN DIRECTEUR DE LODÉON CHARLES DE CHILLY (qui venait de mourir le 11 juin), ET EN FIN DE LETTRE, SA PIÈCE PROMISE À LA SCÈNE DE LODÉON ...Je reçois ce matin une lettre du ministre qui mattribue, pure galanterie, le succès de votre campagne. Je ne viens pas men vanter à vous, mais vous demander, puisque vous savez maintenant que jai le désir de vous rendre tous, un service. Tâchez de sauver de la misère ce pauvre Rey, qui croit avoir été chassé de lOdéon par Sarah. Je lui ai dit que cétait impossible, que Sarah, eût-il eu des torts graves envers elle ; est trop bonne, réellement bonne, pour se venger dun pauvre diable comme lui... Elle a écrit au ministre auprès duquel Rey a « pétitionné » un poste de professeur au Conservatoire ...Cest à Sarah aussi, dites-le lui que je demande de faire à loccasion son possible pour lui. Je compte sur son cœur que je nai jamais trouvé en défaut...Elle lattend à Nohant fin juillet ...plus tôt si vous voulez, car jai beaucoup travaillé déjà, et la lumière se fait, grâce aux changements convenus. Le pauvre Chilly (mort le 11 juin à lissue dune petite fête donnée par Victor Hugo pour célébrer la reprise de Ruy Blas à lOdéon) ne sera plus là. Je laimais beaucoup malgré ses moments dinjustice. Le fond était bon, et il avait des clartés dintelligence bien réelles. Je ne puis vous dire que ce que je lui disais : si ma pièce ne vous va pas absolument, ne craignez pas de me fâcher. Je ne tiens pas à être jouée sans quon mait rendue tout à fait contente de moi...Félix Duquesnel, né à Paris en 1832 (et mort en 1915), avait été. Il a laissé des Souvenirs littéraires (Plon, 1921) où George Sand tient une grande place. Félix Duquesnel, journaliste, auteur de romans et directeur de théâtre est né à Paris en 1832. Il collabore à LIllustration dans les années 1890. On retrouve sa signature dans Je sais tout, la revue de Pierre Lafitte. Il est lauteur de Contes des dix mille et deux nuits, de La bande des habits noirs (1913) et de Souvenirs littéraires (1921), dans lesquels il évoque George Sand, Alexandre Dumas, et des « Figures intimes »: Augier, Sainte-Beuve, Jules Sandeau, Adolphe d'Ennery, Xavier de Montépin. Nommé directeur du théâtre de lOdéon avec de Chilly, puis de 1884 à 1893, il est directeur du théâtre de la Porte Saint-Martin. Il meurt à Paris en 1915. De Chilly fut nommé directeur de l'Ambigu le 3 février 1858 après la mort de Charles Desnoyers. Sa gestion habile ramena à ce théâtre le public qui s'en était éloigné. Il devint, en 1867, associé à la direction du théâtre de l'Odéon, où il se signala par son expérience de directeur. Des œuvres littéraires reparurent au répertoire ; des artistes célèbres, comme Ligier, Frédérick Lemaître et Lafont, y vinrent créer des rôles. En 1872, il monta Ruy Blas avec Sarah Bernhardt ; elle triomphe dans le rôle de la Reine, ce qui la fait surnommer la «Voix d'or » par l'auteur de la pièce, Victor Hugo. Ce fut un triomphe, qui vaut à lactrice dêtre rappelée à la Comédie-Française. Le 11 juin de cette même année, Victor Hugo donna chez Brébant une fête pour les artistes, afin de célébrer le succès de la reprise de Ruy Blas. Chilly, déjà malade, mourrait le jour même.
Charmant billet de George Sand au futur éditeur de ses ŒUVRES COMPLÈTES : ...A la bonne heure, voilà ce qui sappelle un Editeur. Décidément Buloz est un butor, il ne ma pas donné une praline. Mais jai un reproche à vous faire, cest de ne pas avoir apporté les bonbons vous-même... Fils du baron Bonnaire (un député du Cher, ami de Fouché, préfet dEmpire), Pierre-Félix, aidé de ses deux frères, assurèrent grâce à la fortune de leur père le lancement par Buloz de la Revue des Deux Mondes en 1832. Mais cest en tant que co-directeur de la Revue de Paris quil édita la première édition française des "Œuvres complètes de George Sand » (27 volumes entre 1837 et 1842). Quant à François Buloz (né en 1803), il se fit connaître grâce à la spectaculaire transformation quil opéra sur une petite revue moribonde qui devint une des plus célèbres de son temps : La Revue des Deux Mondes. Buloz jouera un rôle considérable dans la littérature française pendant près de quarante ans. Ayant attiré George Sand dès 1832, il publia delle de nombreux romans, avant une brouille qui dura de nombreuses années. Cependant, George Sand fera paraître dans la revue de Buloz une trentaine de romans et quantité de contes et nouvelles, récits de voyages, articles et comédies. ANCIENNE COLLECTION JEAN DEPRUNEAUX : larrière-grand père du bibliophile Jean Depruneaux avait connu George Sand à La Châtre. Jean fut un ardent défenseur du Berry et de lauteur de « Lélia », premier roman de Sand écrit à La Châtre. Faisant de La Châtre, la seconde ville de la romancière après Nohant, il y créa un musée dans sa propre demeure, un donjon du XVe siècle quil restaura pour y installer ses collections de lettres, manuscrits, et portraits de George Sand. Bibliographie : Correspondance, Tome II, n° 873.