Autrement, 1992, gr. in-8°, 260 pp, 39 illustrations, plan de Barcelone, chronologie, glossaire, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Mémoires)
Fleuron industriel d'une Espagne en retard sur les plans économique, social et politique, Barcelone, entre 1888 et 1929, a tout misé sur la modernité, l'Europe et l'international. Avec comme emblèmes et outils de conquête d'une bourgeoisie capitaliste et ambitieuse – dont les Guëll sont l'archétype – les deux Expositions universelles, l'héritage urbain de l'ingénieur Ildefonso Cerda et l'électrification due à l'ingénieur Frank Pearson. En face de ces héros du progrès, les "autres familles", celles de la ville prolétaire qui ont construit l'Ensanche pour être reléguées ensuite à la périphérie, se jettent, par anarchisme et syndicalisme interposés, dans un affrontement social permanent et violent où les terrorismes social et d'Etat justifient le surnom de "Rose de feu" donné à la ville. De ces ambitions, de ces conflits, naîtront le nationalisme catalan et un dynamisme culturel exubérant : littérature, arts plastiques et architecture se partagent entre les deux courants du Modernisme et du Noucentisme, alternativement au service de l'individualisme créatif, d'une culture à la fois autonome et cosmopolite et de l'idéal collectif du catalanisme bourgeois. Casas, Rusinyol, Mir, Nonell, plus tard Picasso, Dali, Miro se retrouvent avec le génial Gaudi au Quatre Gats, sur le Paralelo ou dans le Barrio chino, hauts lieux des plaisirs d'une ville fièvreuse qui trouvera, en 1899, le symbole de ses passions dans le Futbol Club Barcelona. La catalanité était née. Avec, entre autres, Jordi Casassas, Jordi Castellanos, Pere Gabriel, Albert Garcia Espuche, Manuel Guardia, Juan José Lahuerta, Gary W. MCDonogh, Cristina Mendoza, Francesc Roca, Ignasi de Sola-Morales, Carles Sudria, Eliseo Trenc...