P., Ollendorff, 1882, in-12, xxi-338 pp, mention de 3e édition, un portrait de Samson dessiné par G. Jacquet en frontispice, préface de Adèle Samson, reliure demi-chagrin noir, dos lisse orné en long, titre doré (rel. de l'époque), une photo d'époque de Samson en habit collée au dos de la première garde, qqs rousseurs éparses, bon état
Publiés par sa fille, les mémoires du célèbre acteur romantique (1793-1871), qui fourmillent d'anecdotes utiles pour l'historien (par exemple le récit de l'investissement de Paris par les alliés en 1814 ou la bataille d'Hernani). Comédien et auteur dramatique, sociétaire de la Comédie-Française (de 1827 à 1863) et professeur au conservatoire (à partir de 1850), Samson fut un acteur modeste et fin, mais il est bien plus connu en tant que professeur de la mythique Rachel, la célèbre tragédienne... — "Les souvenirs de théâtre de ce comédien nous emmènent à l'époque de la Restauration à Dijon, Besançon, Rouen, enfin à Paris, où Samson entre à la Comédie-Française, pp. 118-273." (Bertier, 909) — "J'avais été reçu sociétaire en 1827, mais la faveur publique abandonnait notre théâtre. Une nouvelle école littéraire s'était élevée, et la presse, dans les mains de ses nouveaux adeptes, battait en brèche la Comédie-Française. Son passé, son présent, ses auteurs, ses acteurs, rien n'échappait à l'épigramme et parfois à l'outrage. Les classiques effrayés voyaient les rangs de leurs adversaires se grossir chaque jour de tous les jeunes esprits qui naissaient à la vie et aux combats littéraires. C'étaient de jeunes conscrits s'élançant avec audace contre une armée dont la vieillesse et. la mort éclaircissaient les rangs si nombreux jadis. Hugo était le chef autour duquel se ralliait la jeunesse. Ce fut dans ces circonstances que la lecture d'Hernani fut demandée. Aux auditeurs ordinaires, c'est-à-dire aux sociétaires membres du comité, se joignirent d'autres auditeurs invités par le poète, parmi lesquels figuraient, entre autres, MM. Villemain et Alexandre Dumas. (...) La première représentation d'Hernani fut une véritable bataille littéraire. Le parti romantique y était en grande majorité et le peu de classiques épars dans la salle se sentaient sous la surveillance sévère des amis de l'auteur, dont les frénétiques applaudissements et les bruyantes acclamations avaient tous les caractères de la fureur. Mme Hugo eut une ovation dans sa loge..."