1920, Huile sur toile (200x140cm)
signée Leonard Saluis (1874-1949) représentant Etienne Laval et Liane Degaby devant l'îlot "Degaby", que M. Laval offrit à sa femme en 1914. Liane Degaby est représentée, couverte de bijoux, lascivement étendue sur un divan. Son mari, qui la dévore des yeux, écarte de la main un rideau rouge, dévoilant au centre de la toile, un petit château surmonté du drapeau national. L'îlot Degaby est une place forte érigée au XVIIe s., située à quelques encablures de "La Corniche" à Marseille. Cet endroit était réputé être, dans les années folles, le lieu le plus fastueux, le plus mondain, le plus luxueux du sud de la France. L'égérie des lieux, Liane Degaby, était à ses débuts l'une de ces beautés sulfureuses qui enflammait les imaginations de la gente masculine. On dit que c'est elle qui, la première, osa jeter ses voiles et se produire nue sur scène. L'industriel Laval, subjugué par son envoûtante beauté, la couvrit de bijoux et d'honneurs. Le couple se donnait tout entier à cet îlot ; aussi, la découverte de celui-ci, intégralement pillé par des pirates, brisa leurs rêves ; la magie du lieu ayant été souillée, ils n'y remirent plus jamais les pieds. Le peintre, Leonard Saluis, d'origine hollandaise, fréquentait, comme Laval, les milieux rose-croix, ce qui explique l'atmosphère symboliste de cette toile. Ami de Carlos Schwabe, Leonard Saluis, est connu pour avoir illustré très tôt un ouvrage de science-fiction. Quant à l'îlot Degaby, il a retrouvé sa vocation première ; récemment rénové, il est redevenu un lieu festif et luxueux.