Lib. des bibliophiles, Paris 1870, 12x18,5cm, broché.
Edition originale. A propos de la comtesse d'Ahlefeldt, Henri et Charlotte Stieglitz et Henri de Kleist. Dos insolé et piqué, une mouillure marginale affectant la plupart des feuillets. Rare. - Photos sur www.Edition-originale.com -
SAINT-RENÉ TAILLANDIER (René Gaspard Ernest Taillandier, dit).
Reference : 124167
(1875)
ISBN : 2-213-02286-0
P., Didier et Cie, 1875, in-8°, xx-438 pp, annexes, reliure demi-basane carmin, dos lisse avec titres et doubles filets dorés (rel. de l'époque), dos et plats frottés, coiffes émoussées, coupes frottées, C. de bibl. et étiquettes de bibl. au dos, intérieur propre, état correct
"Dans le livre qu'il publie aujourd'hui, M. Saint-René Taillandier s'occupe de l'Allemagne à un point de vue rétrospectif, en prenant pour base de son étude la correspondance du roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV avec le baron de Bunsen, son ambassadeur à Londres. Ces lettres sont des plus intéressantes pour nous par les révélations qu'elles nous apportent et par le jour qu'elles jettent sur bien des parties obscures des derniers événements. Le baron de Bunsen a marqué sa place au premier rang comme historien et comme théologien. Disciple et collaborateur de Niebuhr, il a écrit une philosophie de l'histoire que les Allemands n'ont pas craint de comparer à la fois aux Pensées de Pascal et au Cosmos d'Alexandre de Humboldt. Son grand ouvrage sur la Bible est un monument de science et de foi qui semble défier les assauts de la critique exégétique moderne. Lié d'amitié avec Frédéric-Guillaume IV, il avait été, en face de Stahl et des conseillers absolutistes du souverain, un conseiller ardemment libéral. Ambassadeur de Prusse à Londres, il avait toujours soutenu les causes auxquelles s'intéressaient les puissances occidentales de l'Europe. Mais ce que l'on ignorait, c'est que cet esprit si mesuré avait servi avec une passion impétueuse le dessein de livrer l'Allemagne aux Hohenzollern, c'est que cet esprit si libéral avait gardé contre la France les haines et les rancunes de 1813. Quant au roi Frédéric-Guillaume, sa correspondance avec son ambassadeur modifie singulièrement l'idée qu'on se faisait généralement de ce monarque. C'était bien toujours l'artiste, le savant, le piétiste fanatique, mais il n'avait garde de se perdre dans ses rêves. Cet esprit irrésolu et chimérique appréciait très nettement les choses réelles. La révolution de 1848, qui l'a si fort tourmenté, ne l'a point surpris. Sur ce point et sur d'autres, ses lettres nous fournissent des preuves d'une clairvoyance singulière. Quant à l'unité germanique, il l'appréciait à sa manière aussi vivement que personne, n'ayant de scrupules qu'au sujet des voies et moyens. Cette correspondance embrasse les sujets les plus divers ; nous remarquons entre autres choses : la question du Sanderbund et des cantons radicaux de la Suisse en 1847, affaire qui passionna si vivement le roi de Prusse comme prince de Neuchâtel ; le parlement de Francfort et la constitution d'un empire allemand offert à la Prusse par la démocratie germanique ; les humiliations de la Prusse en 1850 et l'avénement de l'empereur Napoléon III qui provoqua à la cour du roi une immense explosion de colère. C'est à cette occasion que Frédéric-Guillaume rêva d'une quadruple alliance contre la France. Il offrit un contingent de 100,000 hommes, au moment même où le gouvernement anglais reconnaissait le nouvel empire. Citons encore la guerre de Crimée, l'abstention de la Prusse et la démission de Bunsen qui eût voulu soutenir comme ambassadeur à Londres une politique tout opposée à celle du roi. On sait qu'atteint d'un affaiblissement mental, le roi de Prusse fut obligé de laisser l'administration à son frère, le prince Frédéric-Guillaume, qui règne actuellement. Il mourut le 2 janvier 1861, peu de temps après son ami de Bunsen. Ce dernier avait passé les dernières années de sa vie, en partie, à Cannes et à Paris. Ce séjour en France avait contribué à rectifier ses idées et à calmer ses passions. Il ne maudissait plus notre pays, parce qu'il le connaissait mieux. Il avait eu l'occasion de voir quelques-uns des hommes qui forment l'élite de la société française, il savait enfin rendre hommage aux grandes qualités de notre esprit après les avoir niées ou dépréciées. « On sent, écrivait-il, quelque chose se dégager et dans la langue et dans l'esprit, quand on s'entretient avec des hommes tels que Mignet, Villemain, Cousin, Laboulaye, Saisset, Parieu, Michel Chevalier, etc. »" (E. de L.) — "A peine reçu docteur ès lettres, en 1843, M. Saint-René Taillandier fut appelé comme professeur titulaire de littérature française à la Faculté des lettres de Montpellier Cette même année, il fit ses débuts à la Revue des Deux Mondes, dont il devint bientôt un des collaborateurs les plus féconds et les plus solides. Que de travaux remarquables n'a-t-il point publiés dans ce recueil littéraire ! Si l'on rassemblait tous les articles dont il l'a enrichi, on en formerait de nombreux volumes. Il nous suffira de rappeler les livres suivants : Allemagne et Russie, Bohême et Hongrie, Dix ans de l'Histoire d'Allemagne, Histoire et Philosophie religieuse, Écrivains et Poètes modernes, la Serbie, Drames et romans de la vie littéraire, Maurice de Saxe, la Comtesse d Albany, Mémoires du comte de Ségur, le Roi Léopold et la Reine Victoria, et nous en omettons. M. Saint René Taillandier occupait à l'Institut le douzième fauteuil et pour ceux qui l'ignorent ce fauteuil est celui de Voltaire..." (Gazette anecdotique, littéraire, artistique et bibliographique, 1879)
SAINT-RENÉ TAILLANDIER (René Gaspard Ernest Taillandier, dit).
Reference : 108434
(1865)
P., Michel Lévy, 1865, in-8°, vii-430 pp, reliure demi-chagrin bordeaux, dos à 4 nerfs soulignés à froid et fleurons dorés, titres dorés (rel. de l'époque), bon état
Même au XVIIIe siècle, si riche en vies aventureuses, la vie de Maurice de Saxe peut revendiquer l'une des premières places, peut-être la première : un destin où la naissance et la mort sont des problèmes incomplètement résolus, le bâtard d'une héroïne et d'un électeur deux fois roi de Pologne, qui manque de devenir tsar de toutes les Russies ; un homme qui, dans sa jeunesse, a porté les armes contre la France, devient ensuite le chef de ses armées et la sauve de l'invasion ; enfin, au travers de ces prodigieuses aventures ramassées en une vie assez brève, la plus éclatante série d'amours tumultueuses qui aient secoué une existence, celles qui relient le boudoir où agonise Adrienne Lecouvreur aux canaux de Venise et à la Chartreuse de Majorque où, de Musset à Chopin, George Sand, petite-fille de Maurice de Saxe, continue les désordres de son aïeul... — "M. Saint-René Taillandier a tiré une fort belle biographie [de Maurice de Saxe], savante, curieuse, intéressante." (Revue des Deux Mondes, 1864).