Edition réalisée par LIDIS et reservée à la Guilde des Bibliophiles de la Librairie Rombaldi. Paris, s.d. (1960 ca.). In-8 gr., brossura figur. a colori, astuccio e custodia in velluto rosso (tracce d'uso), pp. (2),152,(4), molto ben illustrato da 12 tavole a colori f.t. di Aimé D. Steinlen. Edizione "sur velin de Lana". Intonso, in ottimo stato.
Paris Editions Gallimard 1948 531p 1 volume IN8 en cartonnage éditeur d'après la maquette de Paul Bonet. Exemplaire numéroté sur Alfa.
Paris Editions Gallimard. 1944 219p 1 volume IN12 en cartonnage éditeur d'après la maquette de Paul Bonet. Exemplaire numéroté sur Héliona.
Paris: NRF, Bibliothèque de la Pléïade, 1959 in-12, xxx-1009 pages. Reliure d'éd. sans jaquette ni étui, bon état.
Oeuvres. Préface de Roger Caillois. (Paris: NRF, Bibliothèque de la Pléïade, 1959) [M.C.: Littérature]
London, William Heinemann LTD, 1944, 15,5 x 24, 91 pages sous cartonnage éditeur illustré. Lowe and Brydone printers LTD. Translated from the french by Katherine Woods. Illustrations couleurs de l'auteur. Première édition, traduite du français, publiée en Angleterre.
Bon état. Néanmoins, ouvrage un peu gauchi ; léger choc au premier plat ; quatrième plat en partie insolé ; coins émoussés. Intérieur frais.
1980-1981, nrf Gallimard, in-8 brochés, textes réunis et présentés par le comité des associations des amis d'Antoine de Saint-Exupéry | Etat : bon état (Ref.: ref96469)
nrf Gallimard
[ Editions Corrêa] - BOURDET, Maurice ; SAINT-EXUPERY, Antoine de
Reference : 58160
(1933)
Préface d'Antoine de Saint-Exupéry, 1 vol. in-12 br., Editions Corrêa, Paris, 1933, 321 pp.
Etat satisfaisant (petits mq. en couv., cachet d'ex-libris, bon état par ailleurs) pour cet ouvrage évoquant l'histoire de l'aviation alors naissante, préface par Saint-Exupéry : "Misère et grandeur, oui... mais il y a encore autre chose : ce pilote installé dans la nuit et qui remonte sur Casa, et dont le capot sombre balance document parmi les étoiles comme une rambarde de navire, est retrempé dans l'essentiel".
[Imprimerie Nationale, Nouvelle Librairie de France] - SAINT-EXUPERY, A. de ( Antoine de SAINT-EXUPERY ) ; FEHER, Georges (ill.)
Reference : 62657
(1963)
Un des 282 exemplaires numérotés de 39 à 320 accompagné d'une suite sur vélin pur Chiffon d'Arches (n° 118), 9 étuis pleine toile éditeur illustré contenant 8 volumes in-4 br. en feuillets sous couv. rempliée, et une suite des lithographies, Imprimerie Nationale, Nouvelle Librairie de France, Paris, 1963
Superbe exemplaire en parfait état du tirage sur vélin d'Arches (après 5 Japon et 38 Arches avec aquarelle et suite sur Japon).
s.l. s.d. [1942], 13,4x20,9cm, une feuille.
Dessin original à la mine de plomb et crayons de couleur bleu et rose signé de la main d'Antoine de Saint-Exupéry, sur feuillet filigrané «Navarre». Pli horizontal. L'écrivain-artiste signait très rarement ses oeuvres graphiques. Cet étonnant personnage en costume et nud papillon, fruit de l'imaginaire baroque et débordant de l'auteur du Petit Prince, est l'un des rares dessins portant sa signature. «?Je ne sais pas ce qui m'a pris, je dessine toute la journée et de ce fait les heures me paraissent moins brèves. J'ai découvert ce pourquoi j'étais fait?: le crayon Conté mine de charbon?». Des croquis de camarades de caserne que le jeune conscrit réalise à Casablanca lors de son service militaire aux aquarelles du Petit Prince, la vie de Saint-Exupéry est rythmée par cette activité marginale mais omniprésente, le dessin. Sur les lettres à ses amis, dans les marges de ses manuscrits, en tête de ses livres offerts, sur les télégrammes reçus, les factures, les nappes, les prospectus, sur tout ce qui lui passe par la main et offre un support à son imaginaire, Saint-Exupéry dessine, esquisse, caricature, croque, illustre, invente, griffonne des êtres vivants ou imaginaires, des amis et des amies. Puis, distraitement, il jette ces uvres éphémères, prolongement de ses humeurs et de sa rêverie du moment. Parmi ces croquis d'inspirations éphémères, qui semblent pourtant tous, par un trait ou l'autre, préparer sonimpérissable chef d'oeuvre, très rares sont les dessins pleinement assumés par l'artiste dilletante. Si toute l'oeuvre graphique de Saint-Exupéry est aujourd'hui très recherchée, les dessins pleine page et signés par l'auteur du Petit Prince, sont d'une très grande rareté, et les témoins privilégiés de la passion de Saint-Exupéry pour l'Homme à travers toutes ses expressions. Ce mystérieux et excentrique personnage fait partie des créatures de Saint-Exupéry que Delphine Lacroix nomme "monstres sacrés dont les rôles ne sont pas définis" (Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons). Entouré d'un halo de cheveux bleus, ses grands yeux expressifs et effrayants, presque d'inspiration cubiste, semblent être nés d'un griffonnage de l'auteur. Il y a ajouté des éléments figuratifs puis un nud papillon - pratique courante chez Saint-Exupéry qui s'amusait à créer des personnages fantastiques aux proportions étranges, souvent affublés de nuds papillon ou de cravates. Il est difficile de dater précisément les dessins de l'écrivain. C'est à New-York, en pleine maturation du Petit Prince, que Saint-Exupéry commence à conserver plus systématiquement ses croquis. En effet, hormis ceux réalisés en marge de lettres et manuscrits ou offerts à des amis, la plupart de ses dessins antérieurs à son exil américain furent jetés par Saint-Exupéry. Précieuse création graphique signée, colorée et contrastée de Saint-Exupéry, qui a heureusement échappé au triste sort de bon nombre de ses dessins. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
[musée d'Aquitaine] - musée d'Aquitaine ; ville de Bordeaux ; Centre culturel français Antoine de Saint-Exupéry de Nouakchott (Mauritanie)
Reference : 46371
(1995)
1 vol. in-4 br., photos noir et blanc, Musée d'Aquitaine, Bordeaux, 1995,50 pp.
Très bon état. Peu courant.
Un des 2050 exemplaires hors commerce sur Héliona numérotés de 2001 à 2050 (n°802) reliés d'après la maquette de Paul Bonet, 1 vol. in-12 cartonnage éditeur, couvertures et dos conservés, NRF, Gallimard, Paris, 1942, 246 pp.
Etat très satisfaisant (dos passé, bon état par ailleurs)
2000, France Loisirs, in-8 cartonné, jaquette | Etat : bon état (Ref.: ref96330)
France Loisirs
Précieux exemplaire nominatif de tête avec envoi. New York, Éditions de la Maison française, [1942]. 1 vol. (185 x 230 mm) de 253 p. Demi-maroquin bleu nuit à bandes, titre doré, tête dorée, couverture et dos conservés, étui bordé (reliure signé d'A.[lain] Lobstein). Édition originale. Un des 25 premiers exemplaires sur Strathmore (après un exemplaire unique réservé a l’auteur). Celui-ci est nominatif pour Madame la Comtesse de Montgomery avec un envoi signé : « avec toute ma profonde amitié, Antoine Saint-Exupéry ».
« Je combattrai quiconque prétendra asservir à un individu - comme à une masse d'individus - la liberté de l'homme. » Avant de reprendre ce combat où il laissera sa vie, démobilisé après la « drôle de guerre », Saint-Exupéry se réfugie aux États-Unis, et c'est à New York qu'il écrit ces lignes. Cette édition, parue en février 1942, est également la première intégrale puisqu'y figurent (p. 34) les sept mots d'une phrase où l'auteur traite collectivement « d'imbéciles » son ordonnance, un ponte de l'état-major et Hitler « qui a déclenché cette guerre démente » et dont la censure en France exigera la suppression dans l'édition Gallimard de décembre 1942. Le texte paraît en pré-originale, en anglais, en janvier 1942 dans la revue Atlantic Monthly, puis en volume le mois suivant : l'oeuvre sera en tête des best-sellers pendant six mois : « ce livre est un grand et beau livre, peut-être le vrai livre de la guerre de 1939 » écrit Pierre Mac Orlan dans le journal Les Temps nouveaux le 8 janvier 1943. Précieux exemplaire de tête offert à la Comtesse de Montgomery : née à Paris en 1899, Madeleine de Montgomery passe son enfance au château de Fervaques, acquis en 1831 par son arrière-grand-père, le marquis de Portes. Elle tient à partir de 1930, dans son somptueux appartement du 77 avenue de Malakoff, un salon très prisé. Jeune, élégante et influente, sa beauté et sa personnalité font de ses réceptions l'un des lieux des plus populaires de Paris et le monde littéraire s'y presse : éditeurs, patrons de presse et écrivains. Kessel, Cocteau, Malraux et Colette en sont des habitués, comme Saint-Exupéry qui s'y rend à plusieurs reprises, d'autant que la jeune femme est passionnée d'aviation et possède son propre aéronef, un Morane-Saulnier avec lequel elle est représentée sur une photographie publiée à la une du Figaro en mai 1935. Maîtresse du patron de presse Jean Prouvost, elle deviendra directrice du journal Marie-Claire, que son amant lance en 1937. Pendant, la guerre elle agit comme une véritable héroïne de la Résistance, se réfugiant en Normandie où elle fonde un Centre maternel et infantile dans son manoir pour accueillir de nombreux enfants de mobilisés ; elle deviendra ensuite directrice des sections féminines et sanitaires de la Mission française auprès de la Croix-Rouge aux États-Unis en 1943. C'est probablement pendant ce séjour à New York qu'elle peut rencontrer à nouveau Saint-Exupéry : des retrouvailles suffisamment importantes pour qu'il lui réserve un exemplaire nominatif de son livre. Elle reprendra son salon après-guerre et sera plusieurs fois citée dans le journal de Pierre Lazareff, qui la voit en « Diane chasseresse aux attaches fines et nerveuses, avec ses cheveux cendrés, ses yeux d'aigue-marine et ses longues mains fines qui accentuaient chacune de ses phrases comme autant de point d'exclamation, elle inspirait par sa seule présence d'interminables tournois d'idées et d'éloquence ». C'est également pendant cette mission à New York qu'elle rencontre celui qui allait, en 1946, devenir son époux : le général Antoine Béthouart, Compagnon de la Libération et figure de proue du commandement militaire français libre pendant la Seconde Guerre mondiale. Celui-là même qui, promu général de division et désigné chef de la Mission militaire à Washington, rencontre Saint-Exupéry au début de l'année 1943 : il va y négocier avec le gouvernement américain les livraisons de matériel permettant de rééquiper l'armée française. Mais surtout, c'est lui qui signera, le 1er avril 1943, le tant attendu ordre de mission que trépigne d'obtenir un Saint-Exupéry désespéré de ne pas servir son pays. Ses amis tentent de le faire changer d'avis, mais le 4 mai 1943, après un départ précipité et alors que Le Petit Prince est en cours de publication, il débarque à Alger où l'attend Georges Pélissier ; Béthouart le rejoindra quelques mois plus tard, en novembre 1943, lorsqu'il est nommé chef d'état-major de la Défense nationale à Alger et promu général de corps d'armée. Il accompagnera à ce titre le général de Gaulle dans ses différents voyages à Rome, Londres et débarquera avec lui à Courseulles en Normandie le 14 juin 1944. Très belle provenance sur ce papier de tête du grand texte de Saint-Exupéry sur le second conflit mondial. On connaît par ailleurs les exemplaires offerts à Consuelo, à Léon Werth, à Bernard Lamotte, à Jane Lawton, à Curtice Hitchcock, à Elisabeth Reynal, à Jacques Maritain, à Isaac Molho, à Anne Morrow et Charles Lindbergh, à Natalie Paley, à Nadia Boulanger et à Lewis Galantière.
s.l. s.d. [1942], 22x28cm, une feuille.
Dessin original à la mine de plomb et crayon de couleur rose signé de la main d'Antoine de Saint-Exupéry, sur feuillet filigrané «Navarre». Pli horizontal, annotation au crayon en partie supérieure gauche, minuscules déchirures en marge inférieure. Précieux dessin signé par Saint-Exupéry - l'écrivain-artiste signait très rarement ses uvres graphiques - d'un personnage aux proportions caricaturales, non sans rappeler quelques les traits de la physionomie même de l'écrivain. «?Je ne sais pas ce qui m'a pris, je dessine toute la journée et de ce fait les heures me paraissent moins brèves. J'ai découvert ce pourquoi j'étais fait?: le crayon Conté mine de charbon?». Des croquis de camarades de caserne que le jeune conscrit réalise à Casablanca lors de son service militaire aux aquarelles du Petit Prince, la vie de Saint-Exupéry est rythmée par cette activité marginale mais omniprésente, le dessin. Sur les lettres à ses amis, dans les marges de ses manuscrits, en tête de ses livres offerts, sur les télégrammes reçus, les factures, les nappes, les prospectus, sur tout ce qui lui passe par la main et offre un support à son imaginaire, Saint-Exupéry dessine, esquisse, caricature, croque, illustre, invente, griffonne des êtres vivants ou imaginaires, des amis et des amies. Puis, distraitement, il jette ces uvres éphémères, prolongement de ses humeurs et de sa rêverie du moment. De ces croquis d'inspirations éphémères, qui semblent pourtant tous, par un trait ou l'autre, préparer sonimpérissable chef d'oeuvre, très rares sont les dessins pleinement assumés par l'artiste dilletante. Si toute l'oeuvre graphique de Saint-Exupéry est aujourd'hui très recherchée, les dessins pleine page et signés par l'auteur du Petit Prince, sont d'une très grande rareté, et les témoins privilégiés de la passion de Saint-Exupéry pour l'Homme à travers toutes ses expressions. Parmi tous ces dessins aux styles incroyablement variés, apparaît cependant un personnage récurrent, autoportrait humoristique qu'il décline en une infinité de silhouettes et personnages. Il se transforme tantôt, comme ici, en féroce caricature, ou en la silhouette enfantine et bienveillante qui sera celle du Petit Prince. Exécuté d'une manière large et rapide, ce dessin présente une grande communauté de style avec un comique autoportrait en pied, aussi dans les mêmes teintes et aux furieux traits striés (vente Bibliothèque R. Et B.L., 7 octobre 2014, lot 196). Plusieurs de ses attributs sont à rapprocher du propre visage de l'écrivain: l'ombre de cheveux de part et d'autre d'un crâne rond, ou les fameux sourcils arqués en V qui seront plus tard caractéristiques du visage du Petit Prince. Il est difficile de dater précisément les dessins de l'écrivain. C'est à New-York, en pleine maturation du Petit Prince, que Saint-Exupéry commence à conserver plus systématiquement ses croquis. En effet, hormis ceux réalisés en marge de lettres et manuscrits ou offerts à des amis, la plupart de ses dessins antérieurs à son exil américain furent détruits par Saint-Exupéry. Précieux portrait qui a heureusement échappé à l'impitoyable liquidation de Saint-Exupéry. La silhouette comique dégage un air familier d'autodérision, planant souvent sur les dessins d'un écrivain-aviateur qui ne crut jamais tout à fait en son talent de dessinateur. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Édition originale. Un des 109 premiers exemplaires réimposés. Exemplaire enrichi de deux tirages photographiques originaux. Paris, Gallimard, (30 avril) 1929. 1 vol. (170 x 215 mm) de 227 p. et [2] f. Broché, sous emboîtage. Édition originale. Un des 109 exemplaires réimposés sur vergé pur fil, celui-ci nominatif pour Léon Netter (n° LXXVII). Il a été imprimé pour Léon Netter (1897-1987), le célèbre avocat alors chargé de mission au ministère des Finances.
Avant de tenter l'aventure de l'Aéropostale en Amérique du Sud, Antoine de Saint-Exupéry fut envoyé à l'école de navigation aérienne de Brest pour un cours de perfectionnement. C'est à cette adresse qu'arrivèrent les premières épreuves de son livre dont il lira des passages à son cousin Honoré d'Estienne d'Orves, son futur lecteur attitré. Joints à l'exemplaire : Deux tirages photographiques originaux : ces deux clichés ont été pris à l'aéroport du Bourget, juste avant le départ pour le Maroc de toute l'équipe du le tournage du film Courrier Sud, réalisé par Pierre Billon. « Séduit par le synopsis de son roman Courrier Sud, le réalisateur Pierre Billon et les producteurs Eduardo Corniglio-Molignier et André Aron lui demandent d'écrire le scénario. Dès la fin de l'été 1936, Saint-Exupéry travaille intensément avec Billon et Lustig, l'adaptateur allemand du roman. Jeune scripte, Françoise Giroud les assiste. En octobre, il obtient le concours d'Air France qui prête à la production deux LATE 28 et le personnel nécessaire à l'entretien des appareils. Le tournage des scènes africaines se fait dans la région de Mogador (aujourd'hui Essaouira) au Maroc. » (Courrier Sud au cinéma, Fondation Saint-Exupéry). Ce sera sa seule oeuvre cinématographique d'envergure, aboutissement d'un projet auquel il songeait dès 1931. Il en suivra toutes les étapes et péripéties, en prenant même part au tournage puisqu'il double lui-même le héros, interprété par Pierre-Richard Wilm, dans les scènes périlleuses. On aperçoit, sur ces deux photographies, l'un des deux appareils, et toute l'équipe du tournage, dont Charles Vanel. Le film sort dans les salles en mars 1937. Il est précédé, en voix off, d'un avertissement un peu amer de Saint-Exupéry : « le film auquel vous allez assister rappelle l'époque où l'aventure humaine n'était pas encore aussi bien cachée. » Et l'auteur de revenir, avec nostalgie, sur l'époque de l'Aéropostale, avant le tourisme, le simple passager, qui, aujourd'hui, « ne participe plus à une aventure. L'avion, avec ses cuirs, ses vernis, son horaire exact, n'est plus, aux yeux du voyageur, un instrument d'exploration mais un prolongement du bureau commercial (...) Le voyageur ne sent même pas que cette entreprise forme deux races d'hommes : des marchands aimables qui l'ont séduit, et l'équipage qui va le prendre en charge parmi les astres ». Il est vrai qu'entretemps, Saint-Exupéry aura perdu « son frère », Jean Mermoz, disparu dans l'Océan Atlantique le 7 décembre 1936. Avec lui, tout un monde se termine. Publié grâce à André Gide, l'ouvrage est préfacé par André Beucler qui soutint le premier l'idée que « Saint-Exupéry n'est pas un écrivain », une idée reprise et développée par André Malraux : Saint-Exupéry n'est pas un écrivain en chambre et « il ne veut rien écrire que sa vie ne garantisse ou qu'il n'ait eu l'occasion de vérifier à ses dépens. C'est en quoi l'univers proprement littéraire lui demeure suspect pour autant qu'il trompe le lecteur en le transportant dans un monde facile et fallacieux. Saint-Exupéry reste l'un de ces hommes contraints à l'exactitude, pour qui l'imagination peut bien s'ajouter à la réalité, mais non pas en tenir lieu [...] ». Bel exemplaire. De la bibliothèque de Léon Netter (1897-1987), célèbre avocat chargé de mission au ministère des Finances et éminent bibliophile.
Paris, Gallimard, (30 avril) 1929. 1 vol. (120 x 185 mm) de 227 p. et [2] f. Broché, chemise et étui de demi-veau bleu, titre doré (Devauchelle). Édition originale. Un des 697 exemplaires sur vélin pur fil (n° 321). Envoi signé : "À monsieur Rosny aîné. En hommage respectueux, Antoine de Saint-Exupéry ".Une dédicace parlante, et de circonstance pour le jeune romancier - rappelons que c'est son premier livre - puisqu'il l'adresse au président du plus prestigieux prix littéraire : celui de l'Académie Goncourt.
Très bel exemplaire dédicacé par Antoine de Saint-Exupéry à J.-H. Rosny aîné. Une dédicace parlante, et de circonstance pour le jeune romancier – rappelons que c’est son premier livre – qu’il l’adresse au président du plus prestigieux prix littéraire : celui décerné par l’académie Goncourt. L’ouvrage ne sera pas retenu dans la liste finale du prix (qui sera décerné à L’Ordre de Marcel Arland) ; Vol de nuit sera, deux ans plus tard, un peu mieux envisagé, puisqu’il parviendra jusqu’à la sélection finale. Il obtiendra la prix Femina. Pseudonyme de Joseph Henri Honoré Boex, J.-H. Rosny l’ainé est né le 17 février 1856 à Bruxelles. C’est l’un des grands fondateurs de la science-fiction moderne, avant les ouvrages de Wells : il est également l’auteur, avec son frère, du célèbre roman La Guerre du feu, en 1909. Les frères Boex seront sont tous deux, selon la volonté d’Edmond de Goncourt, nommés pour siéger à l’Académie homonyme, dont Rosny l’aîné occupe la présidence de 1926 à sa mort, en 1940 ; son frère l’y succédera. C’est vers 1925 que Saint-Exupéry rencontre, dans le salon parisien de sa cousine Yvonne de Lestrange, la fine fleur des éditions Gallimard : Gaston Gallimard, Jean Schlumberger et André Gide. Ces rencontres vont jouer un rôle fondamental dans son entrée en littérature. Gide poussera le jeune homme, qui vient d’échouer à l’Ecole navale et suit un stage de perfectionnement à l’école de navigation aérienne de Brest, à écrire. Engagé en 1926 par la compagnie Latécoère (la future Aéropostale), il transporte le courrier à destination de l’Amérique du Sud depuis Toulouse via l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie jusqu’à Dakar, où ce courrier embarque sur un bateau pour l’autre continent. C’est d’après ses souvenirs et ses mémos qu’il rédige Courrier Sud : le roman relate les notes du pilote Jacques Bernis à travers ses lettres envoyées entre ses vols en Espagne, au Maroc, en Mauritanie ou à Dakar. Saint-Exupéry en lira des passages à son cousin Honoré Estiennes d’Orves, son futur lecteur attitré. L’ouvrage est accepté par Gaston Gallimard. Premier livre, premier chef-d’œuvre : « Un ciel pur comme de l’eau baignait les étoiles et les révélait. Puis c’était la nuit ». La poésie se mêle, sans cesse, à la réalité et celle des hommes : l’Aéropostale des débuts, c’est un quatuor d’amitiés fortes et de pilotes intrépides, les mousquetaires que sont Jean Mermoz, Henri Guillaumet, Antoine de Saint-Exupéry et Marcel Reine.
s.l. s.d. [1942], 13,4x20,9cm, une feuille.
Dessin original à la mine de plomb et crayons de couleur rose et bleu signé de la main d'Antoine de Saint-Exupéry, sur feuillet filigrané «Navarre». Pli horizontal, annotation au crayon en marge supérieure gauche, minuscule manque en marge inférieure droite du feuillet. L'écrivain-artiste signait très rarement ses oeuvres graphiques. Superbe caricature exupérienne, véritable personnage de bande dessinée, et l'un des rares dessins signés de l'écrivain. «?Je ne sais pas ce qui m'a pris, je dessine toute la journée et de ce fait les heures me paraissent moins brèves. J'ai découvert ce pourquoi j'étais fait?: le crayon Conté mine de charbon?». Des croquis de camarades de caserne que le jeune conscrit réalise à Casablanca lors de son service militaire aux aquarelles du Petit Prince, la vie de Saint-Exupéry est rythmée par cette activité omniprésente, le dessin. Sur les lettres à ses amis, dans les marges de ses manuscrits, en tête de ses livres offerts, sur les télégrammes reçus, les factures, les nappes, les prospectus, sur tout ce qui lui passe par la main et offre un support à son imaginaire, Saint-Exupéry dessine, esquisse, caricature, croque, illustre, invente, griffonne des êtres vivants ou imaginaires, des amis et des amies. Puis, distraitement, il jette ces uvres éphémères, prolongement de ses humeurs et de sa rêverie du moment. Parmi ces croquis d'inspirations éphémères, qui semblent pourtant tous, par un trait ou l'autre, préparer sonimpérissable chef d'oeuvre, très rares sont les dessins pleinement assumés par l'artiste dilletante. Si toute l'oeuvre graphique de Saint-Exupéry est aujourd'hui très recherchée, les dessins pleine page et signés par l'auteur du Petit Prince, sont d'une très grande rareté, et les témoins privilégiés de la passion de Saint-Exupéry pour l'Homme à travers toutes ses expressions. Parmi tous ses dessins aux styles incroyablement variés, cette tête moustachue est un exemple des plus réussis de ses «affreuses caricatures» comme les appellait sa sur Simone - qui fut victime de ses parodies graphiques, comme bon nombre des amis de l'écrivain. On retrouve la prédilection de Saint-Exupéry pour les nuances de bleu et rose qui animent souvent ses dessins colorés. Loin d'être esquissé en marge, le dessin se distingue par son intentionnalité: fait rare, l'écrivain a pris la peine de le signer. Les rehauts colorés ainsi que les contrastes de la mine de plomb lui donnent un délicieux air de cartoon aux yeux exorbités. Il est difficile de dater précisément les dessins de l'écrivain. C'est d'ailleurs à New-York, en pleine maturation de ce chef d'uvre du conte humaniste, que Saint-Exupéry commence à conserver plus systématiquement ses croquis. En effet, hormis ceux réalisés en marge de lettres et manuscrits ou offerts à des amis, une grande partie de ses dessins antérieurs à son exil américain furent détruits par Saint-Exupéry. Précieuse création graphique du père du Petit Prince, parangon de l'extrême vivacité et l'attention au contraste qui animent ses dessins. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
s.d., 21,4x27,2cm, 9 pages sur 8 feuillets.
Manuscrit autographe complet d'Antoine de Saint-Exupéry. 9 pages sur 8 feuillets à l'encre noire.Traces de pli horizontaux et verticaux. Un petit manque au centre de deux feuillets. Exceptionnel manuscrit inédit de Saint-Exupéry, à rapprocher de ses réflexions politico-économiques publiées dans les Carnets (1989, p. 43). Alors que les effets de la crise de 1929 se font ressentir en France, celui qu'on a surnommé "l'écrivain autodidacte", se passionne ici pour l'économie et apporte des hypothèses de réforme. A grands renforts de formules mathématiques et d'équations, il noircit de sa légendaire écriture des pages «Pour rendre les idées claires sur aujourd'hui» (feuillet 1), sur le fonctionnement économique de l'Etat et le marché du travail. Ces lignes inédites témoignent de la grande curiosité intellectuelle de Saint-Exupéry, son insatiable besoin d'innovation dans tous les domaines du savoir: mécanique, technologique, politique, économique... Saint-Exupéry tente ici de réformer le système capitaliste dont il faisait la critique et qu'il personnifieraen la figure du businessman dansLe Petit Prince. Dans ce texte, il élabore des théories où l'Etat se fait unique employeur, banquier et gestionnaire de la production: «Si l'Etat paie tous les salaires y compris ceux des administrations et se considère comme propriétaire de tous les produits (rien à changer au système capitaliste en ce sens qu'il peut payer aux administrations des primes spéciales rentrant dans leurs salaires et fonction de la qualité ainsi que la quantité. Il débourse une somme X. Il vend (ayant taxé ses stocks de façon à ce qu'ils expriment Y)». Sa réflexion fait suite aux conséquences du krach boursier qui avait eu raison de l'Aéropostale, colosse aux pieds d'argile où Saint-Exupéry avait déployé ses talents d'aviateur-écrivain. On se souvient également des sublimes lignes tirées de Terre des Hommes précisant l'opinion de l'écrivain sur la valeur du travail: «La grandeur d'un métier est peut-être, avant tout, d'unir des hommes: il n'est qu'un luxe véritable, et c'est celui des relations humaines». Soucieux d'une meilleure répartition des richesses, il forme au fil des pages une théorie à mi-chemin entre Keynes et Marx, sur le marché du travail et le régime des retraites. L'écrivain était bien au fait du labeur de l'ouvrier, lui qui passa de longues heures, penché sur la mécanique de ses carlingues. Il détaille ses vues sur les durées de travail «Soit en fin de compte 5 heures de travail par exemple pour produire - par homme - tout ce qui est nécessaire à l'homme. Avec un travail faible et il est possible d'alimenter les hommes de tout ce qui leur est - et peut avec l'augmentation du luxe - leur devenir nécessaire», et fait des calculs sur les épargnes, les retraites, le pouvoir d'achat. Ses réflexions autour du travail inondent ses chefs-d'uvre littéraires ainsi que ses écrits personnels, aspirant à un monde meilleuret une communauté humaine plus égalitaire : «À côté du poète le nez dans les étoiles (ce qu'il pouvait être parfois), de l'enfant piégé dans une grande carcasse d'homme qui regretta toujours le paradis perdu de sa jeunesse, de l'humaniste mystique de Citadelle, facettes d'un être infiniment complexe, Saint-Exupéry était aussi un homme de son temps, passionné par la modernité, en particulier technique, et qui essaya sans cesse de réfléchir à tous les problèmes qui se posaient à elle. D'où ces carnets, notes, feuillets épars innombrables qu'il noircissait sans relâche et transportait toujours dans ses poches et ses malles, et dont il aurait peut-être un jour fait un livre.» (Jean-Claude Perrier) Rares pages d'une personnalité profondément humaniste, d'un homme aux dons multiples d'aviateur, de romancier, de combattant politique et penseur économique. Saint-Exupéry pose ici les fondations d'une société idéale, et tente de calculer les facteurs à l'origine d'un ordre social harmonieux. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Préface de Renée de Saussine volume in-8, 180x120, relié demi cuir à coins, nom au stylo du précédent propriétaire, 150pp, très bel état. Paris, Gallimard, achevé d'imprimé le 24 juillet 1953 ( Mention de 50e édition) De 1923 à 1931, Antoine de Saint-Exupéry écrit de nombreuses lettres particulièrement touchantes à Renée de Saussine dit « Rinette ». De trois ans son aînée, Renée de Saussine lui est présentée par son frère Bertrand, condisciple d’Antoine au lycée Saint-Louis. Une amitié affectueuse lie Antoine à Renée et traverse les années. Parfois, lorsqu’il se trouve loin d’elle, il lui téléphone. Ne la trouvant que rarement, il lui écrit de nombreuses lettres. Vingt- cinq lettres d’Antoine de Saint-Exupéry à Renée de Saussine ont été publiées dès 1953 sous différents titres : « Lettres à l’amie inventée », « Lettres de jeunesse », « Lettres de jeunesse à l’amie inventée ». Le jeune homme souffre de solitude amoureuse après la rupture de ses fiançailles avec Louise de Vilmorin. Il croit pouvoir trouver l’affection qu’il recherche auprès de Rinette, qui fait semblant de l’ignorer. Il trouve en Rinette, une confidente à la fois proche et inaccessible. Les déclarations voilées alternent avec des reproches moins dissimulés concernant la vie mondaine de Renée qui ne trouve pas le temps de lui répondre. Des dithyrambes littéraires destinées à séduire la jeune fille, apparemment trop frivole, succèdent à des confessions concernant les déceptions d’une vie trop morne avant de déboucher sur des projets d’avenir exaltants. Dans une lettre de 1926, il confie: « J’ai grand besoin d’une amitié à qui confier les petites choses qui m’arrivent. Avec qui partager. Je ne sais pas pourquoi je vous choisis. Vous êtes si étrangère. (…) Je m’écris peut-être à moi-même » Antoine de Saint-Exupéry et Renée de Saussine partagent le même intérêt pour la littérature et les spectacles. Dans sa première lettre, Antoine donne des conseils à Rinette a propos du conte qu’elle lui a confié et cite Dostoïevski. Dans une autre lettre, il s’exprime sur sa conception de la littérature et s’offusque que l’on compare Luigi Pirandello et Henrick Ibsen. Ses premières lettres sont postées des villes qu’il prospecte depuis qu’il est représentant des camions Saurer. Il décrit ses voyages en voiture et les mœurs de province. Il aime raconter des anecdotes comme celle de son chapeau perdu sur un pont à Argenton, et de la discussion avec la jeune modiste du magasin qui lui en vend un nouveau. Il reproche parfois à son amie sa mondanité et il regrette de ne pas être « un beau gigolo avec une belle cravate et une magnifique collection de disques de gramophone ». Il la sens beaucoup plus proche quand, seul, il la « fabrique » à son gré : « C’est peut-être parce que je vous invente que je tiens tellement à vous. » Plus tard, il rejoint Toulouse où est basée la compagnie Latécoère qui vient de l’engager. Il raconte sa vie de pilote et ses voyages en Espagne, au Maroc et au Sénégal. Il décrit ses sensations au moment où son avion en panne est sur le point de s’écraser. Loin de Paris, ses amis lui manquent. Il s’ennuie d’elle et des soirées passées en sa compagnie. Hélas, elle ne répond que rarement à ses lettres et ce silence le fait souffrir. Muté à Buenos où il ne se plait guère, il se réjouit de recevoir son mot qui lui remémore « mille choses adorables et oubliées ». Directeur d’exploitation de l’Aeroposta argentina, filiale de l’Aéropostale, il détaille son travail et ses responsabilités, décrit son appartement et son quotidien. Sa dernière lettre date de 1931 et est écrite d’Agay où demeure sa sœur Gabrielle entourée de sa famille. Elle correspond à la période de son mariage avec Consuelo mais il ne fait aucunement mention de cet événement à Rinette. ref/240
Antoine de Saint-Exupéry, né le 29 juin 1900 à Lyon et disparu en vol le 31 juillet 1944 au large des côtes marseillaises, est un écrivain, poète, aviateur et reporter français. Né dans une famille de la noblesse française, il passe une enfance heureuse malgré les morts prématurées de son père et de son frère.
S.l., Fayard, (2009). Un fort vol. au format in-8 (234 x 153 mm) de 480 pp., broché.
''En 1931, Antoine de Saint-Exupéry et Consuelo Suncín de Sandoval s’unissent pour le meilleur et pour le pire. Ensemble ils vont traverser quatorze années d’un amour tumultueux que la mort de l’écrivain pilote, disparu en mer en 1944, scellera pour toujours. Pourtant, la présence constante à ses côtés de Consuelo, le « petit volcan d’El Salvador », a été étrangement reléguée par l’histoire. Le mythe Saint-Exupéry ne retiendra en effet que le destin tragique d’un héros solitaire. Année après année, cette biographie éclaire l’itinéraire de deux enfants terribles voués l’un à l’autre dans la tourmente des années 1930 et de la guerre. L’auteur du Petit Prince, profondément dépressif, et la fougueuse Consuelo s’aiment et se déchirent sans pouvoir jamais se séparer. Car l’essentiel est ailleurs : dans la fidélité à la « Rose », dans le respect de leur liberté à tous deux, dans la certitude d’être faits l’un pour l’autre. Grâce à une immense documentation et à sa parfaite connaissance de la vie d’Antoine de Saint-Exupéry, dont il est un spécialiste reconnu, l’écrivain et universitaire Alain Vircondelet retrace avec un souffle quasi romanesque le chemin exceptionnel d’un couple de légende, emblématique du xxe siècle.'' Très belle condition.
1938, 21x27cm, 1 page sur un feuillet.
| «Nous nous sommes nourris de la magie des sables, d'autres peut-être y creuseront leurs puits de pétrole» | * Manuscrit autographe original d'Antoine de Saint-Exupéry, une page rédigée à l'encre noire sur un feuillet de papier pelure jaune, nombreuses ratures, corrections et réécritures. Exceptionnel manuscrit de travail d'un passage du chapitre VI intitulé « Dans le désert » de Terre des Hommes, véritable ode à la magie de contrées sauvages vouées à disparaître avec l'avancée inéluctable de l'âge industriel. Saint-Exupéry livre de magnifiques souvenirs de l'adversité libératrice, la « dissidence » tant chérie qu'il connut au cur des déserts de Mauritanie et de Libye. Les deux derniers paragraphes du manuscrit sont absents de la version finale de Terre des Hommes ; le texte entier du feuillet demeure inédit en anglais, étant absent de la traduction anglaise de l'ouvrage publié sous le titre Wind, Sand and Stars. Cet état du texte, avec de nombreuses ratures, constitue la véritable genèse de son chef-d'uvre humaniste, lauréat du Prix Pulitzer et du Prix de l'Académie Française : l'écrivain retravaille et réarrange ses souvenirs publiés en reportages dans Paris-Soir en 1938. Certaines phrases (« Qu'importe ce que l'on trouve au pôle si l'on marche ainsi dans l'enchantement ») échappant aux biffures correspondent à des variantes d'un de ses reportages, accompagnées de passages inédits obscurcis de traits de plume. Manuscrit témoignant d'une étape d'écriture précoce, non citée dans les notes et variantes de l'édition de La Pléiade. Le manuscrit reprend un passage de son cinquième article pour Paris-Soir, intitulé « La magie du désert c'est ça », publié le 14 novembre 1938. Il paraîtra, avec une partie des modifications de ce manuscrit et d'autres corrections ultérieures, en fin du sixième chapitre de Terre des Hommes. DISSIDENCE ET LIBERTÉ Le thème central du texte, la dissidence, est cité dès la première phrase du feuillet, et deviendra le titre du passage indiqué par la suite sur les épreuves dactylographiées. Ce leitmotiv suscite une bouffée de nostalgie chez l'écrivain, qui se remémore avec émotion de fugaces moments de liberté lors de ses échappées dans le désert : « Les horizons [biffé : contrées] vers lesquels nous avons couru l'un après l'autre se sont éteints ['se sont éteints l'un après l'autre' dans le texte publié], comme ces insectes une fois pris au piège des [sic] mains tièdes ['qui perdent leurs couleurs une fois pris au piège des mains tièdes' idem]. Mais il n'y avait pas d'illusion ['celui qui les poursuivait n'était pas le jouet d'une illusion' idem]. Nous ne nous trompions pas, quand nous marchions ainsi de miracles en miracles ['nous courions ces découvertes' idem]. Le sultan des Mille et une nuits non plus, qui courait un matin ['poursuivait une matière si subtile' idem] [phrase biffée], que ses belles captives, une à une s'éteignaient à l'aube dans ses bras, ayant perdu, à peine touchées, l'or de leurs ailes ». Entre les lignes, on sent poindre la conscience aiguë de la fin d'une époque, qui s'acheva avec la faillite de l'Aéropostale et son grave accident au Guatemala. Il se réfugie dans le souvenir des déserts insoumis de Mauritanie, ces terres peuplées de rebelles dont le charme s'est définitivement rompu avec le temps qui passe : « Mais il n'est plus de dissidence. Cap Juby, Cisneros, Puerto Cansado, Dora, Smarra, il n'est plus de [mot biffé] mystère ». ESSENCE DES HOMMES CONTRE HOMMES DE L'ESSENCE L'écrivain-aviateur livre un sublime passage sur ces contrées dont ses camarades aviateurs et lui-même furent les heureux observateurs : « Car la poudre vierge des coquillages et les palmeraies interdites, nous ont livré leur part la plus précieuse : elles n'offraient qu'une heure de ferveur, etc'est nous qui l'avons vécue. » Le récit est conté à la première personne du pluriel, honorant la mémoire de cette « petite civilisation fermée maintenant disparue » constituée de ses camarades aviateurs tombés du haut du ciel, Guillaumet et Mermoz. Le feuillet contient également une prophétique remarque sur le sort de ces déserts, qu'il a intimement connus, bientôt exploités pour leurs ressources : « Nous nous sommes nourris de la magie des sables, d'autres peut-être y creuseront leurs puits de pétrole, et s'enrichiront de leurs [biffé : cette] marchandises. » On voit déjà poindre le personnage du businessman dans Le Petit Prince, une précoce manifestation de son opinion sur les dérives du progrès humain. « ÉTOILES PAR GRAND VENT » Ces mots jetés sur un fin feuillet de papier jaune représentent un état crucial et précoce de son chef-d'uvre. Saint-Exupéry y assemble pour la première fois l'ouvrage encore sous son titre princeps Étoiles par grand vent, qui paraîtra en France sous le titre de Terre des Hommes en février 1939. Nous connaissons une autre feuille de papier de cette couleur avec les mêmes types de corrections, qui a également échappé au recensement de La Pléiade. On perçoit l'écriture plus directe d'un premier jet - le feuillet datant sans nul doute de la première synthèse de ses reportages journalistiques. Quasiment chaque phrase subit une modification (rature, biffure, déplacement de mots ou expressions), qui ne se retrouvera pas systématiquement dans la version publiée : « On voit donc ici un travail fort subtil de reprises de textes fonctionnant de manière très différente selon les sujets, et nettement orientés vers cette recréation de l'Homme à laquelle invite le livre » (Saint-Exupéry. uvres complètes, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1994, vol. I, p. 1009) Précieux extrait de Terre des Hommes, la grande aventure humaniste et romanesque de Saint-Exupéry qui lui apporta une renommée internationale. Ce manuscrit de toute rareté, criblé de ratures, de repentirs et réécritures se fait le témoin de l'intense travail d'écriture à l'origine de ce chef-d'uvre intemporel. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Succession Saint-Exupéry-d'Agay. Sans date [vers 2005]. Livret in-12 cousu. 36 pages. Document iconographique promotionnel. Le livret se présente comme un vrai passeport, comportant la reproduction de pages du vrai passeport de Saint-Exupéry, de photos, de fac-simile de manuscrits, de dessins, d'articles de presse.
Etat neuf.
[Antoine de Saint-Exupéry ] - SAINT-EXUPÉRY Antoine de Antoine de Saint-Exupéry
Reference : 39243
Paris N.R.F Gallimard 1962 in 8 (22,5x16) 1 volume broché, couverture rempliée illustrée en couleurs, 95 pages, avec de nombreuses illustrations en couleurs de l'auteur. Bon exemplaire ( Photographies sur demande / We can send pictures of this book on simple request )
Bon Broché
[Antoine de Saint-Exupéry ] - SAINT-EXUPÉRY Antoine de Antoine de Saint-Exupéry
Reference : 27090
ISBN : 2070581055
Paris Editions Gallimard 1996 in 4 (28x21,5) 1 volume reliure toilée bleue de l'éditeur sous jaquette illustrée en couleurs, 117 pages [1], avec de nombreuses illustrations en couleurs de l'auteur. Bel exemplaire ( Photographies sur demande / We can send pictures of this book on simple request )
Très bon Jaquette en très bon état Couverture rigide
Avec les dessins de l'auteur. Le Petit Prince, écrit à New York pendant la guerre, est publié avec ses propres aquarelles en 1943 à New York et en 1945 en France.New-York, Harcourt, Brace and company - Réédition New-yorkaise vers 1950.Cartonnage éditeur. Titre et dessins de l'auteur sur le premier plat. Illustrations en couleurs avec jaquette. Envoi d'un inconnu en anglais sur la page du faux titre. Quelques rousseurs sur les pages de garde. Petites déchirures sur la jaquette protégée par un film plastifié. Bon état. Format in-8° (23x18).
SAINT-EXUPERY Antoine de