Castres, Société culturelle du Pays Castrais, 2013, gr. in-8°, 210 pp, photographies, fac-similés, cartes et plans, broché, couv. illustrée, bon état
Alfred Roumiguières, 27 ans, est instituteur dans le Tarn quand la mobilisation l'affecte comme sergent au 343e RI de Carcassonne qui rejoint les Vosges dès la mi-septembre 1914. En 1915 il est victime d'une grave blessure qui lui vaut une convalescence d'un an à l'issue de laquelle il devient instructeur pour le 15e RI. Il est réaffecté au front en 1918. Il rejoint le Nord, subit le choc des offensives allemandes du printemps, est à nouveau blessé, connaît l'Armistice dans le Nord et traverse la Belgique libérée mais ravagée. Son carnet et ses lettres à sa femme Rosa couvrent la période du 3 août 1914 au 19 février 1919. — Né en 1887 dans une famille paysanne de Saint-Martin Laguépie (Tarn), Alfred Roumiguières exerce en 1914 comme instituteur à Sorèze avec son épouse Rosa. Il s'est engagé très tôt en politique (au parti socialiste SFIO) et dans le syndicalisme enseignant en gestation. A la mobilisation, il rejoint Carcassonne, comme sergent au 343e régiment d'infanterie. Arrivé le 16 août à Belfort, le régiment entre en Alsace mais se replie rapidement et gagne le front des Vosges, à l'est de Saint-Dié. Alfred Roumiguières y combat durement d'octobre 1914 à octobre 1915, jusqu'à ce qu'une grave blessure l'éloigne du champ de bataille alors qu'il venait d'être promu adjudant. Evacué sur les hôpitaux de Bruyères (Vosges) puis de Marseille, il se rétablit et reprend du service en janvier 1916, devenant cadre instructeur à Carcassonne. En octobre 1916, il est affecté au 15e régiment d'infanterie comme instructeur des recrues sur le front, dans la région de Saint-Dizier (Haute-Marne). Il revient en ligne en mars 1918 au 26e régiment d'infanterie, parcourant le front de Montdidier à Dunkerque en appui des troupes. Il est à nouveau blessé, plus légèrement, en juillet 1918. Il apprend à Loon, près de Dunkerque, la signature de l'armistice et parcourt alors avec son unité la Flandre belge avant d'être démobilisé. Grand écrivassier comme il le dit lui-même, Alfred Roumiguières a écrit tout au long de la guerre une multitude de lettres (près de 1600), adressées pour l'essentiel à son épouse et à ses deux jeunes enfants. Il a aussi rédigé au cours de sa première année de guerre des carnets relatant au jour le jour les évènements. Ses écrits, dont un choix est donné ici, constituent un remarquable témoignage de la vie quotidienne du soldat sur le front ou à l'arrière. Ils manifestent la volonté de leur auteur d'être irréprochable dans son engagement à libérer la patrie envahie. Socialiste, attaché aux valeurs de la dictrine de Jaurès, Alfred Roumiguières souligne maintes fois l'horreur de la guerre, mais l'Allemagne impériale ayant attaqué la France, il est partisan de l'Union sacrée et de la guerre patriotique jusqu'à la victoire... Après la guerre, Alfred Roumiguières et son épouse seront nommés à Castres où ils exerceront jusqu'à leur retraite.