De l'Imprimerie de P. Didot l'aîné, Paris An V de la République, 1796, 11x18,5cm, (4) 157 pp. ; 5 pp., relié.
Un des très rares exemplaires enrichi d'un envoi autographe - on en recense moins d'une dizaine - de cette édition originale, comportant la Marseillaise. Edition originale illustrée d'une gravure hors-texte gravée par Charles-Etienne Gaucher d'après Jean-Jacques Le Barbier et de 4 pages de partition gravée en fin de volume. La Marseillaise y figure dans sa véritable édition originale, ayant fait l'objet d'une pré-publication dans L'Almanach des Musesen 1793 et sous forme de feuillets libres. Reliure en demi-basane d'époque, dos lisse orné de caissons, de fleurons et de dentelles dorés, pièce de titre maroquin rouge, plats de cartonnage noir. Plusieurs ex-libris manuscrits ou encollés sur le contreplat et les gardes.Dos restauré, quelques rousseurs. Les deux dernières lettres du nom du dédicataire ont été rognées à la reliure. L'ouvrage est enrichi sur la page de faux-titre d'un exceptionnel envoi autographe de Rouget de L'Isle à un autre artiste de la Révolution:« M de La Chabeaussiè[re] / de la part de l'auteur ». Rouget de Lisle et Poisson de la Chabeaussière, le destinataire de l'envoi, ont tous deux incarné la ferveur révolutionnaire et marqué l'Histoire républicaine par leur plume. La Marseillaisefigure dans l'ouvrage parmi d'autres poèmes et chants. Cette première édition livre le célèbre chant dans son état originel : il comporte six quatrains, tel qu'il a été écrit par le capitaine Rouget de l'Isle pour l'armée du Rhin en avril 1792, puis institué hymne national en 1795 par le décret du 26 messidor an III. Paroliers et hommes de lettres, Rouget de l'Isle et la Chabeaussière furent les serviteurs zélés de la Révolution mais aussi les victimes de ses excès. A l'écriture de cette dédicace, en l'an V de la République, les deux hommes sont au faîte de leur gloire. L'un est l'auteur de l'hymne national qui fait vibrer la France révolutionnaire, et l'autre du catéchisme républicain le plus diffusé sous la Révolution. En effet, la Chabeaussière compose lui aussi une uvre majeure de l'héritage révolutionnaire : un Catéchisme républicain, philosophique et moral, réédité 82 fois jusqu'à la IIIe République, et qui l'a promu à la Commission exécutive de l'instruction publique. Comme Rouget de L'Isle, il a connu le succès en tant que parolier et librettiste, notamment pour les opéras comiques de Nicolas Delayrac. L'histoire de La Marseillaise rencontre dès sa création celle de La Chabeaussière et du compositeur Delayrac, dont l'air offre une certaine ressemblance avec le drame héroïque de Delayrac intitulé Sargines ou l'Élève de l'amour. Ni la Chabeaussière, ni Rouget de l'Isle malgré la célébrité de sa Marseillaise n'échappèrent cependant aux affres de la Terreur. Déclarés «suspects» , ils furent incarcérés en 1793 respectivement à la prison des Madelonettes et de Saint-Germain-en-Laye. Au sortir de ces heures sombres, les deux hommes mènent une existence paisible et continuent de collaborer activement à l'Almanach des Muses, qui publia La Marseillaise pour la première fois en volume. A la mort de la Chabeaussière en 1820, l'exemplaire connaît une histoire des plus romanesques. Il porte toujours l'inscription de son second propriétaire, Edouard Gendron: « Ce livre a été acheté en 1821 - à un carrefour près la place de l'école de médecine, parmi un tas de ferraille». Première publication par son compositeur du plus célèbre des symboles de la République française :La Marseillaise. Saprécieuse dédicace réunit des poètes révolutionnaires aux destins croisés, dont les écrits laissèrent leur immortelle empreinte dans l'histoire de France. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Delalain, Paris 1793, In-16 (8x14,6cm), (4) 262pp., relié.
Première publication en volume de La Marseillaise. Le texte comprenant les 6 quatrains signé M. Rougez est suivi également d'un 7e quatrain intitulé : Couplet des enfants (fête civique du 14 octobre). La première édition par Rouget de L'isle avec la partition en fin de volume aura lieu en 1796 dans une édition collective : Essais en vers et prose ; mais alors que le texte n'apparaît qu'aux pages 157-159 dans cette édition, il obtient dans le recueil de L'Almanach des muse la primeur de la première page après le titre gravé. Un titre gravé daté 1792 par Poisson. Le recueil est émaillé de quelques textes révolutionnaires (Vers lus à la section de Marseille, La déconvenue de l'armée prussienne...). Reliure en demi veau glacé vert sapin Restauration à coins. dos à nerfs orné de 3 fleurons à froid et de roulettes sur les nerfs, en queue et en tête. Dos comportant de légères traces de décoloration. Plats frottés.Rousseurs pâles éparses. Bel exemplaire. Un exemplaire du chant dédié à l'armée du Rhin parvient à Montpellier entre les mains de François Mireur récemment inscrit sur la liste des volontaires du bataillon de l'Hérault. Mireur gagne Marseille avec son unité. A la fin d'un banquet offert aux délégués par le Club des amis de la Constitution, il interprète le chant repris par l'assistance électrisée. Deux journalistes, Alexandre Ricord et Micoulin, après avoir demandé des copies du chant écrit par Rouget de Lisle, décident de le publier. C'est ainsi que La Marseillaise parviendra à l'éditeur Delalain qui choisira de placer le chant en ouverture du recueil.En 1793 la Convention nationale décrète queLa Marseillaisesera chantée dans tous les spectacles et, le 14 juillet 1795(26 messidor an III), elle déclareLa Marseillaise«Chant national». Le texte de cette édition (semblable à l'édition de 1796) possède quelques différences avec le texte officiel adopté par la Convention et la Constitution aujourd'hui : 1ere strophe "égorger vos fils et vos femmes" au lieu de "égorger vos fils, vos compagnes". Strophe 3, Grand-Dieu !... par des mains enchaînées" pour "Dieu, nos mains seraient enchaînées". Strophe 5, "portez ou retenez vos coups" pour "portons ou retenons nos coups". La Convention a également retenu le 7e couplet Des enfants (attribué à Louis Dubois ou à l'abbé Pessonneaux) ajouté dans notre recueil et qui ne se trouve pas dans l'édition de 1796 car il n'est pas de Rouget de L'isle. - Photos sur www.Edition-originale.com -
De l'Imprimerie de P. Didot l'aîné, Paris An V de la République, 1796, 11x18,5cm, broché.
Édition originale de ce recueil. Exemplaire unique dans lequel les feuillets 57-59 contenant la Marseillaise ont été remplacés par le livret original de l'hymne révolutionnaire. Ces deux feuillets gravés - intitulés Chanson des Marseillois, chantée sur l'emplacement de la Bastille à l'adresse de Frere, passage du saumon (s. d. mais avant octobre 1792) - constituent la toute première impression de l'hymne qui avait été diffusée en feuillets libres pour pouvoir être appris de tous. Précieux envoi autographe signé de Rouget de l'Isle à Madame de Gordon en tête de la page de titre. Notre exemplaire est en outre truffé, monté sur un feuillet blanc et en regard de la page de titre, d'un portrait original dessiné au crayon de l'auteur de profil et, en fin de volume, du Chant des industriels (1821). Une figure avant la lettre et 5 pages de musique gravée. Reliure postérieure en plein veau Lavallière, dos à cinq nerfs orné, date dorée en queue, triple filet doré en encadrement des plats, gardes et contreplats de papier peigné, dentelle dorée en encadrement des contreplats. Reliure signée Koehler en pied du dos. Exemplaire non rogné. On trouve les six quatrains tels qu'ils furent écrits le capitaine Rouget de l'Isle pour l'armée du Rhin en avril 1792, à la suite de la déclaration de guerre contre l'empire d'Autriche. Un an avant cette première publication en volume, le régime de la Convention l'adopta comme hymne national de la République française et en fit l'emblème de la résistance révolutionnaire. Officiellement réinstaurée sous la IIIe République, elle figure aujourd'hui dans la Constitution française au même titre que le drapeau tricolore. - Photos sur www.Edition-originale.com -