Rouen, Chez l'Auteur, 1655. In-12 (160 x 105 mm) de 16 & 464 pages (paginées 484), avec une saute normale dans la pagination de 433 à 454, titre annonçant les trois parties à la date de 1654 à la page 64, papier très fin comme toujours, avec l'encre d'impression qui transparaît d'une page à l'autre. L'encre du titre délavée ainsi que le verso du dernier feuillet (petite déchirure réparée). Ex-libris moderne Jean Morel, inscription au crayon mentionnant la provenance de la bibliothèque Le Verdier (n° 370, vente Rouen 1936, acheté par Lest.(ringant) 50 franc). Joint une note manuscrite de Pierre Leverdier sur cette édition. Vélin souple d'époque, titre calligraphié au dos, bon état.
L'auteur David Ferrand, poète et imprimeur libraire à Rouen, naquit dans cette ville vers la fin du XVI ème siècle et y mourut en 1660. L'impression de ce livre est très irrégulière, et il faut la considérer plutôt comme un recueil de pièces qui ont paru successivement, que comme une impression suivie. La Muse Normande, livre populaire s'il en fut, n'en est pas moins un recueil inestimable pour qui veut connaître les moeurs et l'esprit du peuple rouennais et les principaux événements arrivés à Rouen dans la première moitié du XVIIème siècle, époque où la France était troublée par des dissensions intestines. Sous le rapport du langage, dont la grossièreté est toujours affectée, elle n'est pas moins curieuse. Cette langue appellée "purin" ou "gros normand" est issue du nom des ouvriers du drap rouennais appellé "purins", dérive du verbe épurer (rincer le drap), on y rencontre des mots latins et beaucoup de mots forgés. Bel exemplaire avec de bonnes marges ce qui n'est pas souvent le cas. Frère, I, 463.