Barcelone, Typographie privée de Dionisio Brull, 1898. En espagnol. Édition originale. Grand in-8, 247 x 178 mm. 301 + 4 pp. Reliure artistique éditeur, dessin d'une jeune femme et titre en vert de style Art Nouveau, richement ornementé, le tout rehaussé de dorures. Dos lisse orné en vert et or, nom du livre à la verticale, nom d'auteur à l'horizontale au milieu dans une pièce de titre. Date au dos dans une plaque verte avec encadrement vert et dorure. Minuscule indication "J. Roca Barcelona" au bas de la couverture. Gardes bleutées à motif en croix, cercles et octogones à entrelacs celtiques. Photo de l'auteur en frontispice avec une remarquable dédicace à la plume, à l'écriture élégante, de 1915. Gravures d'inspiration romantique et bandeaux variés à travers l'ouvrage. La dédicace est adressée à Silvino Gurgel do Amaral (1874-1961), diplomate brésilien au long cours qui commença sa carrière à l'ambassade du Brésil à Saint-Pétersbourg, alors capitale de l'Empire russe, avant de représenter son pays dans de nombreuses villes d'Europe et d'Amérique du Sud. La dédicace, datée de 1915, coïncide avec sa période de service à l'ambassade du Brésil à Asunción en Bolivie. Né à Sucre, en Bolivie, Ricardo Mujía (1860-1938) fut avocat, professeur de littérature et d'histoire à Sucre et à Chuquisaca, où il assuma les fonctions de recteur d'université. Acteur enthousiaste de la révolution libérale de 1898, il occupe les postes de secrétaire de la présidence de la République, haut fonctionnaire du ministère de l'Instruction publique, ministre du Gouvernement et des Affaires étrangères. Diplomate, il a été secrétaire de la Légation au Brésil, chargé d'affaires au Pérou et ministre de la Légation bolivienne au Paraguay et en Argentine. Lorsque les libéraux perdent le pouvoir face à la révolution républicaine de 1920, Ricardo Mujía se retire de la vie publique et s'établit définitivement dans sa ville natale, d'où il part en 1927 rejoindre Buenos Aires, à la demande du gouvernement, où il contribue à la négociation de la frontière entre l'Argentine et le Paraguay. Poète de transition entre le romantisme et le mouvement moderniste initié par Rubén Darío, Mujía se distingue surtout par ses poèmes épiques d'inspiration patriotique. En 1925, il obtient le Flor Natural et la Banda del Gay Sabre au concours poétique du premier centenaire de la république pour son poème "La creación de Bolivia", une composition de 324 vers, dans laquelle il chante tout au long des vicissitudes de la république. ses cent ans d’histoire. Penumbras constitue son recueil poétique le plus connu. Il a également écrit divers ouvrages sur les limites de la frontière avec le Paraguay et d'autres ouvrages historiques.
Très bel exemplaire. Papier peu jauni, menues rousseurs qui ne gênent pas la lecture. Doublement rare au regard de la rareté du livre proprement dit et de la dédicace.