S.l., 1779. 1 vol. in-12, veau fauve marbré, dos à nerfs orné de fleurons dorés, pièce de titre en maroquin rouge, filet doré sur les coupes, tranches jaspées de rouge. Reliure de l'époque, qq. frottements mais bon exemplaire. 1 planche hors-texte repliée gravée en taille-douce en frontispice, viij-587 pp. Quelques petites rousseurs.
Edition originale. Cette histoire concerne plus particulièrement les persécutions dont cette ancienne abbaye, fondée près de Limoux en 811, fut l'objet au XVIIIe siècle. Après une phase de relâchement entre le XVe et le XVIIIe s., la discipline y avait été rétablie depuis sa reprise en mains par l'abbé Henri-Antoine de la Fitte Maria en 1705, qui était un fervent soutien des thèses jansénistes. Les persécutions contre l'abbaye commencèrent en 1741, l'archevêque de Narbonne ayant exigé des religieux qu'ils signassent le formulaire d'Alexandre VII. Tous les moines ayant refusé, le clergé local s'acharna sur l'abbaye janséniste jusqu'à obtenir du roi des lettres patentes pour son extinction en 1771. Un seul moine, Dom Pierre Valdès, refusa de quitter l'abbaye, mais il y fut assassiné en 1773 par le jardinier du monastère. Edition ornée d'une belle planche gravée représentant le monastère avant sa destruction. Barbier II, 675.
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17 x 11 cm, xiv-96 pp.; 116 pp. - xvi; 20 pp. et 12 pp. Reliés plein veau marbré d'époque, dos lisse richement orné, pièces de titre rouge et noire, filets sur les coupes. Quelques traces de frottements sinon bel exemplaire. Ex-libris contrecollé sur le contreplat : J.B.G. Jacobs Lumnius, Ord. Cap. Brux. S.P.C.
En 1781 est publiée une Lettre aux cordicoles sur lorigine et les inconvénients de la fête du Sacré-Cur de Jésus et Marie, anonyme janséniste attribué à Marc-Antoine Reynaud, curé du diocèse dAuxerre, né à Limoux en 1717 et décédé à Auxerre en 1796. Il y accuse les fidèles du Cur de Jésus de rendre un culte illicite et contraire à la foi et à la vérité. Sa réédition en 1782 sous le titre Seconde lettre aux Alacoquistes, dits Cordicoles est précédée dune préface particulièrement virulente où la nouvelle dévotion est qualifiée de « théologie musculaire », lauteur reprenant les mêmes procédés par labsurde que Louis le Bourgeois : « Cest donc le nom dAlacoquistes qui convient proprement aux Cordicoles, à moins quà cause de lorigine quils tirent également des deux Maries, on aime mieux les appeler des Marions, des Mariettes, ou des marionnettes. Ces deux dévotions ont eu pour institutrices deux filles fanatiques de la plus haute extravagance Marie des Vallées et Marie Alacoque. [] Daprès Descartes, la glande pinéale est lorgane des passions ; daprès dautres savants, le cerveau est le siège de la sensibilité affective. Ne serait-il pas convenable détablir des fêtes de la Sacré Glande et du Sacré Cerveau, dont les partisans seraient Cervelistes et Pinéalistes ? », Lettre aux cordicoles, extraits, in R.P. Lebrun, Le bienheureux Jean Eudes et le culte public du Cur de Jésus, Paris, Lethielleux, 1917.