Paris. " L'Abbaye " (Groupe Fraternel d'Artistes), 1907-1908. In-12 br. Directeur : Mécislas Goldberg. Un numéro double unique (1-2, janvier-juin 1907) + un numéro d’hommage collectif par le groupe de l’Abbaye de Créteil publié par Jean-René Aubert en 1908. N° 1-2, contributions de : Mécislas Golberg, Paul Adam, N. Denicker, Ch. Vildrac, A.F. Hennequin, Jean-René Aubert, J.-M. Bernard, F. Massé, R. Arcos, P. Vierge, G. Boissy, Ill. : Gauguin, Segoffin, Rouveyre, H. Paul. Le Dernier Cahier, 1908. Contributions de : Jean-René Aubert, Mécislas Golberg, A. Frangipani, Louis Le Cardonnel, J.-M. Bernard, F. Massé, L. Vauxcelles, Ed. Pilon, Hugo von Hofmannsthal (Traduit par Henri-Pierre Roché), A.- F. Hennequin, C. de Jong van Beek en Donk, P. Hyacinthe Loyson, G. Boissy, P. Adam, Jules Bois, Marie Kalff, R. de La Sizeranne, Valmy-Baisse, L. Riotor, R. Arcos, N. Denicker, G. Duhamel, Max Jacob, A. Mercereau, Jules Romains, André Salmon, André Spire, Charles Vildrac, Francis Carco, F. Massé. Ill. : P. Vibert, Andra, Marie Bermond, Gorvel, Toulouse-Lautrec, Henri Matisse, Rouveyre. E.O. Très rare.
GOLBERG (Mécislas) écrivain d'origine polonaise, d'orientation anarchiste, régulièrement expulsé de France pour ses activités. Fondateur de la revue libertaire, « Sur le trimard ». (1869-1907)
Reference : 51C27
Un des derniers écrits de cet essayiste libertaire. Ce texte fut publié dans la "Phalange", le 15 janvier 1908, quelques jours après sa disparition (28 décembre1907). C'est le portrait d'une jeune poitrinaire pas vraiment malade. « Je vais bien » disait-elle, ne voulant même pas savoir si elle portait en elle la maladie. Elle courait pourtant d'amant en amant, les recevant dans sa maison, la « maison maudite ». Elle séduisait, sans se soucier de l'hécatombe qu'elle laissait derrière elle, du « pauvre breton albuminurique » au « gros poupard », qui trépassaient après avoir vécu l'amour. « Ses amants vont aussi du baiser à la mort, fatalement, mais sans drame, par les inexorables décrets de l'amour ». Elle passait son temps à tricoter « les jolis petits fichus » et « à faire l'amour ». Elle restait là, parmi « les épaves de la vie pour trouver des âmes ardentes, des cœurs faciles, des soupirs et des passions sans lendemain ». Elle cueillait l'amour « dans le terreau de la mort ». La jolie nymphomane, lui apparaissait comme « le corbillard de la luxure », connaissant bien les cris de l'amour « de ceux qui saignent, qui gagnent, qui souffrent et qui meurent...Ses souvenirs d'amour ensemencent les cimetières.... ». Il ne veut pas comprendre comment cette femme a pu trouver l'équilibre à chaque instant, menacée « par ceux-là même qu'elle tue, entre la passion et la mort. ».