[Binet] - Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]
Reference : AMO-4497
(1782)
Imprimé à La Haie [La Haye], et se trouve à Paris chés [la d.me Veuve Duchesne, libraire], 1784 8 parties en 4 volumes in-12 de 344, 320, 320-(4) et 344-8-[clxix à ccxliv]-(10) pages. 38 figures hors-texte dont 8 frontispices. Soit un ensemble complet de 16 parties reliées en 8 volumes in-12 (17 x 10,5 cm). Reliure demi-maroquin rouge à petits coins. Reliure pastiche XVIIIe siècle (exécutée dans la première moitié du XXe siècle). Tête dorée. Tranches inégales (non rognées après reliure). Particularités de l'exemplaire : Notre exemplaire est bien complet de 120 figures hors-texte. A noter qu'une des figures pour la Paysanne a été reliée par erreur dans un des volumes du Paysan. Par ailleurs notre exemplaire contient 2 états en couleurs (aquarellés anciennement à la main) pour le Paysan ainsi que 4 états supplémentaires (3 pour le Paysan et 2 pour la Paysanne). La figure de l'attentat est ici en 2 états, avant et après la censure (jambes en l'air visibles et non visibles pour le viol de Madame Parangon). Les reliures sont en excellent état et de très bonne facture. Les dos ornés sont à l'imitation des meilleures reliures décorées de la fin du XVIIIe siècle avec petits fers dorés et pièces de titre et tomaison de maroquin citron. Le quatrième et dernier volume de la Paysanne a les premiers feuillets partiellement délavés (mouillures anciennes sans doute au moment même de l'impression des feuillets). Ce défaut a été fixé par un encollage et un lavage professionnel des feuillets concernés. Le reste des volumes est très frais. Le tirage des figures est de très bonne qualité.
Concernant Le Paysan : Quatrième édition, la plus correcte, donnée par Rétif de la Bretonne lui-même. Exemplaire bien complet de la suite de 82 figures en excellent tirage publiée courant 1781-1782. Le Paysan perverti est aujourd'hui reconnu comme l'ouvrage le plus important de Rétif de la Bretonne et il fut en son temps aussi celui qui fit le succès de son auteur. Son style et son fond en font l'un des ouvrages du XVIIIe siècle précurseurs du genre naturaliste par bien des aspects. Avec le Paysan perverti de Rétif on est très loin des marivaudages creux et autres romans sans tenue de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Rétif insuffle à la psychologie des personnages une teneur inégalée alors. Le mode d'écriture épistolaire ajoute à l'intensité dramatique et ancre le tout dans la réalité non-romanesque. Avec ce long roman par lettres Rétif obtient la reconnaissance d'homme de lettres tant recherchée par lui depuis ses débuts en littérature en 1764 (La Famille vertueuse). La remarquable illustration renferme 82 figures gravées en taille-douce, 8 frontispices, dont quatre signés par Berthet, et 74 planches par Le Roy, le tout d'après Louis Binet sous la direction de Restif. Cette quatrième édition du Paysan, pourtant décriée par lui-même (Monsieur Nicolas), a en réalité été exécutée à Paris par lui et/ou sous ses ordres. C'est la seule édition du Paysan à posséder un errata et la seule pour laquelle le placement des figures correspond à la pagination. Cette édition s'accorde avec la Paysane pervertie publiée seulement en 1784 mais rédigée en seulement 30 jours en septembre 1780 (Monsieur Nicolas). Rétif insiste sur les difficultés qu'il rencontra pour son Paysan avec la censure. Ce sont 3 figures qu'il dut faire refaire (fig. n°8, 24 et 33. Cf. liste P. Lacroix). La figure 8 montre Edmond et Gaudet d'Arras dans un cabinet dont les murs sont recouverts de peintures obscènes (la censure obligea Rétif à faire gratter ces peintures - dans la version censurée on ne les distingue plus). La figure 24 quant à elle montre Edmond et Gaudet d'Arras en habit religieux (la censure obligea Rétif à faire revêtir Gaudet d'Arras d'un habit civil). Enfin, la figure 33 représente Madame Parangon en train de se faire trousser par Edmond (la censure obligea Rétif à supprimer les jambes "un peu trop en l'air" de ladite dame). Nous avons dans notre exemplaire la figure 33 en double, une pour chaque état censuré et non censuré. Les 2 autres figures sont ici dans l'état censuré. Le Paysan perverti rapportera à Rétif, avec les rééditions, neuf mille livres, soit une dizaine d’années de son salaire à l’imprimerie quand il y était bien payé. Le Paysan perverti a été publié pour la première fois en 1775 (sous la date de 1776, date que Rétif conservera pour toutes ses éditions du Paysan). Né au sein d’une famille nombreuse, Edmond, fils de paysan, est envoyé par ses parents à la ville dans l’espoir de "parvenir" et de faciliter ainsi l’avenir de toute la famille. Enthousiaste, l’adolescent compte bien tirer profit de toutes les opportunités qui ne manqueront pas de se présenter à lui. Mais si la ville est le lieu de tous les possibles, elle est aussi celui de tous les dangers : la beauté inaccessible de Mme Parangon, les leçons du sulfureux Gaudet, les discours des femmes trop faciles, les mirages d’un orgueil que l’on ne combat plus, les belles promesses des pensées libertines… autant d’attirantes lumières qui éblouissent le naïf Edmond, et qui, s’il n’y prend garde, pourraient bien l’aveugler…"(extrait de la présentation de l'édition du Paysan perverti donnée par Norbert Crochet, 2016). Il y a énormément de Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne dans Edmond, pour ne pas dire tout ! Sa venue à Auxerre en tant qu'apprenti imprimeur (Edmond est apprenti peintre dans une ville qu'on ne peine pas à reconnaître pour Auxerre). Son arrivée à Paris, ses illusions et ses désillusions, etc. Tout y est, fardé, changé, un peu, beaucoup ou à peine. Les lecteurs de son temps, eux, n'en savaient rien et lisaient le Paysan comme une jolie histoire véritable (ce qu'elle était presque entièrement). Références : Cohen, 498-499 ; Rives Childs, p. 236, n°10 ; Paul Lacroix, pp. 131-132, n°5. Concernant La Paysane : Exemplaire bien complet des 38 figures d'après Binet. Exemplaire bien complet des pages additionnelles à la fin du tome IV. Ouvrage composé en 30 jours par Rétif, dans le mois de septembre 1780, pour servir de suite et de complément à son Paysan perverti paru en 1776, la Paysane pervertie connut quelques déboires avec la censure qui ne lui permit pas de voir le jour avant 1784. "C'est l'ouvrage de prédilection de l'auteur qui a beaucoup plus pensé que le Paysan perverti" (Revue des ouvrages, p. ccxxxivj). La censure exigea que les titres fussent changés (notre exemplaire). De Paysane pervertie elle devient "Dangers de la ville" seulement (de nouveaux titres et faux-titres recollés sur les premiers émis). Rétif trembla tout 1785 de voir encore sa Paysane suspendue à chaque instant. Les exemplaires s'écoulèrent cependant. Aucune autre édition de la Paysane ne vit le jour (seules 2 contrefaçons circulèrent entre 1785 et 1786). Les 38 estampes de la Paysane étaient déjà achevées au mois de juin 1783 et annoncées au public au commencement de 1784. 2 figures (qui manquent souvent) n'ont été livrées qu'après la mise en vente de l'ouvrage (elles sont bien présentes dans notre exemplaire - figures III bis et VIII bis). La Paysane pervertie a été imprimée à 3.000 exemplaires mis en vente par la Veuve Duchesne. "La Paysane approfondit les caractères qui n'étaient qu'esquissés dans le Paysan : Fanchon, Pierre, Gaudet d'Arras surtout, y sont parfaitement achevés [...] Ces deux ouvrages, qui n'en sont réellement qu'un seul, sont peut-être la plus utile production qu'on ait mise au jour depuis le commencement du siècle." (Rétif de la Bretonne, Mes ouvrages, p. 34-35). "Je n'ai jamais rencontré une nature aussi violemment sensuelle. Il est impossible de ne pas s'intéresser à la variété des personnages, des femmes surtout, qu'on voit passer sous ses yeux, et à ces nombreux tableaux caractéristiques qui peignent d'une manière si vivante les mœurs et les allures des Français de la classe populaire. Pour moi qui ai eu si peu l'occasion de penser au-dehors et d'étudier les hommes dans la vie réelle, cette œuvre a une valeur inappréciable." (Schiller). "Jamais écrivain ne posséda peut-être à un aussi haut degré que Rétif les qualités précieuses de l'imagination. " (Gérard de Nerval) Références : Paul Lacroix, Rétif de la Bretonne, pp. 224-232 ; Rive-Childs, pp. 289-291 Provenance : de la bibliothèque Bertrand Hugonnard-Roche avec ex libris contrecollé dans chacun des volumes. Rare ensemble de cet ouvrage richement illustré et toujours recherché en belle condition.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]
Reference : AMO-3378
(1802)
Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone] FRAGMENT DE MANUSCRIT AUTOGRAPHE INÉDIT. Vers 1802 / 1804 1 page in-4 Cachet de collection ancienne. Papier vergé. ON JOINT : Transcription dactylographiée par un précédent propriétaire-collectionneur (2 pages in-8).
Le texte se compose de deux parties. La première partie occupe les 2/3 supérieurs de la page et contient un texte cite plusieurs femmes connues de l'époque. "Dans la circonstance qui avait lieu en cet instant, Paris était rempli de Députés de toutes les Provinces. La fortune des deux soeurs fut rapide. Touts les filles du Palais-Egalité furent délaissées. La Siphilis disparut, les charlatans n'eurent plus rien à faire. Grâces en soient rendues au Castriot célèbre, dont la réputation attira les deux cousines à Paris [...]." Dans la seconde partie du fragment (1/3 inférieur de la page) Restif a rédigé des notes au sujet de la "Pornographie", c'est-à-dire l'étude de la Prostitution. "La Prostitution fait comme une population à part, dans le local célèbre, qui fait le sujet de cet article. Les Magnats en sont les Abbesses de cette population femelle et stérile. Les maquerophoros en sont les fléaux ; les vieilles-filles en sont les agentes et la vermine ; les enfants qu'elles prostituent en sont les victimes et les élèvres. J'ai proposé au Gouvernement de mettre de l'ordre, dans cet horrible caos du désordre [...]." A la fin de la page on lit "coté 33 jusqu'à 43", indication par Rétif de l'endroit précis où devait s'insérer ce fragment dans le corpus du Pornographe. Un peu plus haut, au début des "Observations" Rétif indique "au folio 10, 11, 12 etc. [...] à placer après le grand M". Nous pensions, d'après la transcription ancienne qui en avait été faite, avoir à faire à un fragment du Pornographe, mais il s'avère, à la lumière de recherches récentes faites par le spécialiste reconnu de Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne, que ce fragment serait inédit et appartient à un ouvrage autre que le Pornographe. Nous réservons la primeur de cette découverte au futur acquéreur de ce fragment inédit qui fera vraisemblablement prochaine l'objet d'une publication scientifique. détail Homme de lettres marginal, grand adversaire de Sade, Nicolas Edme Restif de la Bretonne (1734-1806) a observé pendant "mille et une nuits ce qui se passe dans les rues de la capitale". Sa passion des femmes l'a conduit à y fréquenter avec assiduité les prostituées. Débauché en quête de vertu, Restif expose, dans Le Pornographe ou la Prostitution réformée (1769), ses idées singulières sur la question : il propose d'instaurer des maisons de passe, tenues selon un règlement minutieux, sous la protection de l'État ; des filles publiques, indispensables à la Nation, vivraient ainsi harmonieusement, loin des regards, dans des "parthénions", sorte de phalanstères idéaux pour les filles de petite vertu (Présentation d'édition du Pornographe, éd. Mille et une nuits, 2003). Fils de paysans de l'Yonne, devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761 : c'est alors qu'il commence à écrire. Il a une vie personnelle compliquée et est sans doute indicateur de police. Polygraphe, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à tous les genres, du roman érotique (L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour) au témoignage sur Paris et la Révolution (Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 volumes) en passant par la biographie avec La Vie de mon père (1779) où il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution avec la figure positive de son père. Il a également touché au théâtre sans grand succès. Cherchant constamment des ressources financières - il mourra d'ailleurs dans la misère -, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde. Cependant l'œuvre majeure de Restif de la Bretonne est sa vaste autobiographie, Monsieur Nicolas, en huit volumes échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les tourments de l'auteur/narrateur comme à propos de la paternité - le titre complet est Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé -, mais témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au XVIIIe siècle. C'est aussi un philosophe réformateur pénétré de rousseauisme qui publie des projets de réforme sur la prostitution, le théâtre, la situation des femmes, les mœurs, et un auteur dramatique. (source Babelio). détail Les manuscrits autographes de Restif de la Bretonne sont de la plus grande rareté.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]
Reference : AMO-3252
(1789)
Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne] Les Nuits de Paris, ou l'Observateur Nocturne. Par M. Rétif de la Bretone, auteur des Contemporaines, du Paysan et de la Paysane pervertis. [Première-Onzième partie]. A Londres, et se trouve Chez les principaux Libraires de France, 1789 11 parties reliés en 6 volumes in-12 (16,5 x 10 cm environ) de 171-(1), 180, 176, 183, 168, 168, 166, 168, 183, 187 et 176 pages. [Parties 1 à 11]. Tout ce qui a paru de cette contrefaçon. Reliure demi-basane fauve de l'époque à petits coins, plats de papier raciné. Reliures usagées aux coins et coiffes, mors parfois fendus ou faibles, accrocs et manques aux pièces de titre et tomaisons, intérieur très frais et collationné complet de tout ce qui a paru de cette édition "pirate" (voir ci-dessous). Édition "pirate". Contrefaçon partielle des Nuits de Paris. Les "Nuits de Paris", l'un des plus importants ouvrages publiés par Rétif de la Bretonne, a paru en 16 parties entre 1788 et 1794. En 1788 ont paru les 14 premières parties qui constituent le corpus initial auquel ont été ajoutées les XVe (1791) et XVIe (1794) parties. L'ensemble des 14 premières parties de l'édition originale contient 380 nuits et 16 illustrations. L'édition que nous proposons, très mal décrite par les bibliographes (sans doute parce qu'ils n'ont pu l'avoir en mains - comme Paul Lacroix et Rives Childs qui en parle d'après Lacroix ...), est complète en 11 parties et sans illustrations. Cette édition clandestine semble donc n'avoir pas été jusqu'à son terme, volontairement semble-t-il si l'on prend en compte la date d'édition de 1789 (date à laquelle les 14 volumes de l'édition originale avaient déjà été publiés). J. Rives Childs indique qu'il manque à son exemplaire les parties 12, 13 et 14. En réalité elles ne manquent pas, elles n'ont tout simplement jamais été imprimées. Cette série en 11 parties s'achève donc sur la 309e nuit (sur 380 que compte normalement les 14 premières parties). Selon Michel Delon : "L'impression des Nuits commença, parallèlement à leur rédaction en mars 1787 et se poursuivit - avec des adjonctions de dernière minute - jusqu'en novembre 1788, ce qui permit aux douze premières parties de paraître avant la fin de cette année 1788. Les deux dernières (XIII et XIV) ne furent disponibles qu'en 1789. [...]. En 1789, sont parues une contrefaçon des sept (??) premiers volumes, intitulée Les Nuits de Paris ou l'Observateur nocturne (Londres) [...]." (Notes de l'édition Folio Classique, pp. 327-328, 1999). "Qui Rétif rencontre-t-il lorsqu'il se promène la nuit du côté des Tuileries, de la foire Saint-Laurent, du Jardin des plantes, au bal de l'Opéra ou dans les allées du nouveau Palais-Royal ? Une Vaporeuse, une fille violentée, une fille perdue, une fille honteuse, une fille ensevelie vivante, un homme aux lapins, un homme qui ne dépense rien, un décolleur d'affiches, un homme échappé au supplice, un pendu puis rompu, des bouchers, deux abbés qui se battent en duel, un garçon en fille, des tueurs-de-temps, des violateurs de sépultures, des balayeurs, des acteurs, des littérateurs et toutes les «incongruités nocturnes» qu'offfrent les bas-fonds, les ruelles, les bals, les cafés et les cachots de Paris à la veille de la Révolution. Les surréalistes se souviendront du Paris de Rétif, qui est déjà celui de Nerval et de Baudelaire." (Michel Delon) Fils de paysans de l'Yonne, devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761 : c'est alors qu'il commence à écrire. Il a une vie personnelle compliquée et est sans doute indicateur de police. Polygraphe, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à tous les genres, du roman érotique (L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour) au témoignage sur Paris et la Révolution (Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 volumes) en passant par la biographie avec La Vie de mon père (1779) où il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution avec la figure positive de son père. Il a également touché au théâtre sans grand succès. Cherchant constamment des ressources financières - il mourra d'ailleurs dans la misère -, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde. Cependant l'œuvre majeure de Restif de la Bretonne est sa vaste autobiographie, Monsieur Nicolas, en huit volumes échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les tourments de l'auteur/narrateur comme à propos de la paternité - le titre complet est Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé -, mais témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au XVIIIe siècle. C'est aussi un philosophe réformateur pénétré de rousseauisme qui publie des projets de réforme sur la prostitution, le théâtre, la situation des femmes, les mœurs, et un auteur dramatique. (Babelio) Provenance : signature "Bartholdi" (?) au premier volume. Localisation : Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (Suisse) [11 parties] ; Bibliothèque de Bordeaux (catalogue, 1837), n°4.666 [11 parties] ; Le Bibliographe alsacien, n°364 (11 premières parties ... et pour cause). Nous ne savons pas à qui imputer la mise en œuvre de cette édition "avortée" ? Une étude précise des ornements utilisés, de la mise en page et du caractère utilisé, du papier, pourrait sans doute permettre d'attribuer à une ville et un atelier d'imprimerie précis. Une étude rapide nous amène à penser qu'il pourrait s'agir d'une contrefaçon produite en Suisse. Elle est imprimée sur beau papier en assez jolis caractères et assez correcte. Références : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne, pp. 303-307 ; P. Lacroix, Restif de la Bretonne, pp. 258-301 (qui décrit si mal cette contrefaçon qu'il ne l'a sans doute jamais eu entre les mains). Bon exemplaire en condition d'époque de cette édition pirate rare, encore plus rare même que l'édition originale. Renseignements complémentaires sur demande.
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En France, et à Paris, chés la veuve Duchesne, Humblot, Le Jai et Dorez, Delalain, Esprit et Mérigot, 1776 3 tomes reliés en 2 volumes in-8 (20 x 13 cm) de (1)-480, (1)-192 et (1)-370-(2) pages. Reliure demi-maroquin prune à larges coins, dos lisses ornés, filets dorés, tête dorée (reliure de la seconde moitié du XIXe siècle signée Petit successeur de Simier. Extrémités des coins et coiffes usés/frottés, dos passés. Intérieur frais malgré quelques marges légèrement brunies, sans gravité. Complet. Deuxième édition. Exemplaire cartonné comme la plupart des exemplaires qu'on peut trouver de cet ouvrage malmené par la censure. Voici les cartons présents dans cet exemplaire: Tome 1: pages 31 à 36 remplacées par un seul feuillet (B7), pages 41-42, 51-52, 54-55, 57-58, pp. 79 à 81 et cahier D remaniés, pages 82 à 86 remplacées par une seule page numérotée 82-86, pages 355 à 374 remplacées par un seul feuillet. Tome 2: pages 59-60, pages 121 à 128 remplacées par un seul feuillet. Tome 3: pages 1-2, pages 19 à 22, remplacées par un feuillet, tout comme pour les pages de 25 à 40 et de 305 à 308. Cette "seconde édition" censurée et remaniée, d'après Rives Childs, aurait été imprimée en réalité entre 1776 et 1780, sans pouvoir être plus précis. Cet ouvrage existe sous le titre de "Le Nouvel-Emile" (il en existe deux ou trois exemplaires portant ce titre conservés à la Bibliothèque de l'Arsenal (Rives Childs, p. 240). La censure fut la cause des changements que le Nouvel-Emile a dû subir avant de paraître dans une forme encore abrégée sous le titre de l'Ecole des Pères. Restif nous explique que "mon Nouvel-Emile... a paru sous le titre de l'Ecole des pères" (Monsieur Nicolas, t. VII, p. 4151). Restif commençait son travail d'un nouvel ouvrage après avoir achevé, au commencement d'avril 1770, les deux premiers volumes des Idées singulières. Il faisait la connaissance à ce moment d'Elise Tulout (l'Elisabeth de la Malédiction paternelle). (Rives Childs) Dans l'idée de Rétif de la Bretonne, cet ouvrage faisait partie intégrante des Idées singulières (Pornographe, Andrographe, Thesmographe, Gynographes) sous le faux-titre titre : L'Educographe. On trouve dans cet ouvrage, comme presque toujours avec Rétif, un enchevêtrement de récits qui n'ont pas d'obligations les uns aux autres. Cependant très intéressant pour le récit qu'il fait des journées "paysannes" de sa région de la Bourgogne (Yonne). C'est aussi un traité d'éducation de l'homme-social (l'homme vivant en société). "Mis à part, peut-être, La Philosophie de Monsieur Nicolas, aucun des ouvrages où Rétif expose ses idées ne se présente sous forme de pur traité : dans l'Ecole des pères (1776), c'est par le biais d'un "journal d'éducation", où viennent s'insérer entretiens, lettres et récits, qu'il livre ainsi ses théories pédagogiques (inspirées par la lecture de l'Emile de Rousseau) et aborde la plupart des domaines de la connaissance (des techniques de labourage à la structure de l'univers). Ce journal est tenu par le Comte de S*, qui y consigne pour sa fille Désirée les étapes de la découverte par son futur gendre, Roger, du milieu rural puis urbain." (Françoise Le Borgne). Fils de paysans de l'Yonne, devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761 : c'est alors qu'il commence à écrire. Il a une vie personnelle compliquée et est sans doute indicateur de police. Polygraphe, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à tous les genres, du roman érotique (L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour) au témoignage sur Paris et la Révolution (Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 volumes) en passant par la biographie avec La Vie de mon père (1779) où il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution avec la figure positive de son père. Il a également touché au théâtre sans grand succès. Cherchant constamment des ressources financières - il mourra d'ailleurs dans la misère -, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde. Cependant l'œuvre majeure de Restif de la Bretonne est sa vaste autobiographie, Monsieur Nicolas, en huit volumes échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les tourments de l'auteur/narrateur comme à propos de la paternité - le titre complet est Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé -, mais témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au XVIIIe siècle. C'est aussi un philosophe réformateur pénétré de rousseauisme qui publie des projets de réforme sur la prostitution, le théâtre, la situation des femmes, les mœurs, et un auteur dramatique. (source Babelio). Référence : J. Rives Childs, Bibliographie des ouvrages de Rétif de la Bretonne, p. 240 ; P. Lacroix, Rétif de la Bretonne, p. 136-143 ; Françoise Le Borgne, Récits et expériences dans L’École des pères de Rétif (Etudes Rétiviennes, N° 30, juin 1999, p. 89-100). Bon exemplaire de cet ouvrage peu commun.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]
Reference : AMO-3624
(1788)
A Neufchatel, et se trouve à Paris, chés la Veuve Duchesne, 1788 2 parties en 1 volume in-12 (16,7 x 10,4 cm - Hauteur des marges : 163 mm) de (2)-232 et 222-(4) pages. 14 figures hors-texte + vignette-portrait en médaillon sur chaque page de titre. Reliure de l'époque pleine basane marron d'Inde granité, dos lisse orné aux petits fers dorés, pièce de titre de maroquin rouge, doublures et gardes de papier marbré. Quelques restaurations à la reliure (extrémité de la coiffe supérieure, mors, quelques frottements et fissures sans gravité le long d'un mors. Intérieur frais. Cicatrices de mouillure ancienne en marge de quelques feuillets, sans aucune gravité. Troisième édition. Il n'existe pas à proprement parler de "seconde édition" de La vie de mon père. Il existe deux tirages de l'édition datée 1779 (le premier sorti des presses à la fin de l'année 1778 et le suivant, quasi identique, sorti quelques mois plus tard). En réalité cette "troisième édition" n'est véritablement que la seconde. Les gravures sont les mêmes que celles de la première édition (premier et deuxième tirage). On trouve, à la page 197 de la deuxième partie, pour la première fois, la curieuse notice généalogique sur sa famille. C'est une plaisanterie de Rétif faisant remonter ses origines familiales à l'empereur Pertinax. Rétif nous dit dans Mes inscripcions qu'il commença à travailler sur cette nouvelle édition le 21 juillet 1785. La Vie de mon père a été composé en 1778 immédiatement après la mise en vente du Nouvel Abeilard, parut à la Saint-Martin [novembre], sous la date de 1779. C'est de ce petit ouvrage, qu'un homme en place a dit : "Je voudrais que le Ministère fit tirer cent mille de ces petites parties, pour les distribuer gratis à tous les chefs de villages." (Revue des ouvrages, p. CLXXXV.) "Débarrassé du Nouvel Abeilard, en me rappelant ce que mon père avait souvent raconté devant moi, pendant mon enfance, de son séjour à Paris et de Miss Pombellins, il me vint une idée vive, lumineuse, digne du Payan-Paysane pervertis ! Je réfléchis sur tous les traits sortis de la bouche d'Edme Retif et je composais sa vie. Je ne revis pas ce petit ouvrage, je le livrai à l'impression, en achevant de l'écrire. Aussi, tout y est-il sans art, sans apprêt ; la mémoire y a tenu lieu d'imagination. A la seconde et à la troisième édition, je n'ai fait que corriger quelques fautes de style ou replacer quelques traits oubliés. Cette production eut un succès rapide, ce qui doit étonner ! Elle n'était fait ni pour les petits-maîtres, ni contre les femmes, ni pour dénigrer la philosophie : les bonnes gens seuls la pouvait acheter. Apparemment, ils donnèrent le ton pour la première fois. C'est dans la Vie de mon père que j'ose inviter les prêtres au mariage." (Monsieur Nicolas, tome X, p. 234). "Cet ouvrage, le plus estimable des miens et celui dont le succès a été le plus général, me fut inspiré tout à coup, en finissant l'impression du Nouvel Abeilard, à laquelle j'avais travaillé sans relâche, je mis la main à la plume avec ardeur et je l'écrivis tout d'un trait, car je ne fus occupé d'autre chose, tant que l'impression dura." (Mes ouvrages, p. 149). "Avec La Vie de mon père, Restif de la Bretonne s'est fait le nouveau Plutarque d'un simple paysan de la région de Tonnerre, un homme de bien dur à la tâche, juste dans ses jugements et ses actions et aux saines mœurs patriarcales. Jamais, dans la littérature française, la classe laborieuse n'avait encore été célébrée de manière aussi fervente. Car si Rétif de la Bretonne parfois enjolive et ne résiste pas à une certaine sentimentalité bien dans le goût de son temps, cette peinture d'une paysannerie française heureuse émeut par son authenticité et la finesse de ses détails. Mais La Vie de mon Père est un ouvrage profondément nostalgique. Le monde rural cher au souvenir de son auteur, c'est en effet un âge d'or qu'il oppose à la corruption des mœurs parisiennes et dont il fait mélancoliquement sentir qu'il est déjà révolu. Il y a chez lui quelque chose de la psychologie des Romains de la décadence qui regrettaient les vertus de la République, et là encore, Restif de la Bretonne était bien de cette génération prérévolutionnaire qui appelait à leur restauration." (Présentation, édition Garnier). Référence : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne. Témoignages et Jugements. Bibliographie. p. 250 ; P. Lacroix, Bibliographie de Restif de la Bretonne, p. 155. Bel exemplaire en reliure de l'époque de cette édition rare.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]
Reference : AMO-4386
(1782)
L'Andrographe ou Idées d'un honnête-homme, sur un Projet de Règlement, proposé à toutes les Nations de l'Europe, pour opérer une Réforme générale des mœurs, et par elle, le bonheur du Genre-humain. Avec des Notes historiques et justificatives. Recueillies par N.-E. Rétif-de-la-Bretone, éditeur de l'ouvrage. Première partie. [suivi de :] Seconde partie contenant les notes. A La-Haie, chés Gosse et Pinet, et se trouve à Paris, chés la d(a)me Veuve Duchesne et Belin, et Mérigot-jeune, 1782 2 parties reliées en 1 volume in-8 (20,7 x 13,5 cm. Hauteur des marges : 201 mm) de (1)-475-(1) pages. Pagination continue. Reliure de l'époque pleine basane caramel marbrée, dos lisse orné, pièce de titre et tomaison. Mors fendus (les plats restent solidement attachés), quelques épidermures sur les plats, la partie haute du plat supérieur épidermé (frotté), dos frotté, coins et coupes frottés, coiffes usées. Les gardes volantes et doublures sont un étonnant et superbe papier dominoté montrant un motif en trompe l'œil. Intérieur très frais. Une rousseur courant dans la marge inférieure de quelques feuillets. Reliure solide et décorative typique de son époque (vers 1790-1795). NDLR : Nous n'avons pas souhaité toucher à cette reliure d'époque, remarquable par son papier décoré en doublure et gardes, afin de laisser les soins d'un travail de restauration professionnelle à l'acquéreur. La fraîcheur intérieure du volume justifie ce travail. Edition originale. Notre exemplaire est en 476 (i.e. 478 la dernière n'étant pas paginée et donnant une liste des ouvrages de l'auteur) pages mal paginées à la fin (il y a 2 pages paginées 472). Lacroix signale des exemplaires en 492 pages (les pages 477 à 492 son un Supplément au Pornographe et Suite de la note [Q]. Mais Rives-Childs précise que ce supplément signalé par Paul Lacroix n'a rien à faire avec l'Andrographe. C'est une suite normalement ajoutée à la troisième édition du Pornogaphe de 1776 et c'est par une simple coïncidence que la pagination de ce supplément se trouve conforme à la fin de l'Andrographe et c'est ce fait seulement qui a permis à Restif de l'ajouter comme s'il appartenait à ce volume. Cet ouvrage devait tout d'abord porter le titre de l'Anthropographe, ou l'Homme réformé, titre qui se trouve en tête du texte après l'introduction et au commencement de la seconde partie. C'est le tome IV des Idées singulières, et "le complément du troisième volume (les Gynographes) ; l'homme et la femme ne pouvant être réformés l'un sans l'autre". "Les journalistes n'ont point parlé de ce quatrième volume que l'auteur ne leur a point envoyé, mais il est bien supérieur aux deux premiers, par l'importance de la matière." (Rétif de la Bretonne, Revue des ouvrages, p. CCXLIII.). L'ouvrage, commencé en 1776 et repris en 1780, fut achevé en 1781, durant l'impression des Contemporaines (Ibid., p. CCXXXIV). Tabarant avait le pressentiment que l'Andrographe "ne circula que par le colportage. Il est des plus rares." Le livre a-t-il été saisi, supprimé, mis à l'index ?" se demande Paul Lacroix. Rives-Childs ne tranche pas sur ces points malgré ses propres recherches. "C'est surtout dans l'Andrographe que Restif a donné pleine carrière à ses théories socialistes." (Rives-Childs). Au verso du titre, on lit cet avis de l'éditeur (Rétif de la Bretonne) : « Les puristes, ces ennemis immortels de tout bien, m'ont reproché d'avoir composé le Pornographe. Je leur déclare ici que je m'en applaudis ; c'est un projet utile, honnête, et le Gouvernement ne commettrait aucune indécence, en le réalisant : il n'y a rien d'indécent, pour la Divinité, pour la Nature et pour les corps politics (sic) ; Dieu et la Nature ont fait l'anus et la bouche, sans s'avilir ; ils ont réglé les fonctions des parties secrètes, etc. Les corps politics peuvent en faire autant. Comme auteur, je n'ai pas traité une matière insolite ; Philon, qui valait bien nos puristes, a fait un livre de Meretricis mercede, et Philon avait des mœurs pures. Les écrivains utiles ont toujours de la peine et du temps à perdre, pour répondre aux sots et aux mal-intentionnés ; c'est un mal nécessaire. » Référence : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne. Témoignages et Jugements. Bibliographie, p. 281-282. P. Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Rétif de la Bretonne, p. 207-212 ; Tabarant, le Vrai visage de Rétif de la Bretonne, p. 275-276). Très bon exemplaire en condition d'époque.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]
Reference : AMO-3244
(1782)
Recueillies par N.-E. Rétif-de-la-Bretone, éditeur de l'ouvrage. Première partie. [suivi de :] Seconde partie contenant les notes. A La-Haie, chés Gosse et Pinet, et se trouve à Paris, chés la d(a)me Veuve Duchesne et Belin, et Mérigot-jeune, 1782 2 parties reliées en 1 volume in-8 (21 x 13,5 cm. Hauteur des marges : 202 mm) de (1)-475-(1) pages. Pagination continue. Reliure de l'époque pleine basane caramel, dos lisse orné, pièce de titre. Quelques épidermures sur les plats. Les gardes volantes ont été coupées. Intérieur très frais. Le pourtour des premiers et derniers feuillets légèrement bruni sans gravité. Reliure solide et décorative typique de son époque (vers 1790-1795). Edition originale. Notre exemplaire est en 476 (i.e. 478 la dernière n'étant pas paginée et donnant une liste des ouvrages de l'auteur) pages mal paginées à la fin (il y a 2 pages paginées 472). Lacroix signale des exemplaires en 492 pages (les pages 477 à 492 son un Supplément au Pornographe et Suite de la note [Q]. Mais Rives-Childs précise que ce supplément signalé par Paul Lacroix n'a rien à faire avec l'Andrographe. C'est une suite normalement ajoutée à la troisième édition du Pornogaphe de 1776 et c'est par une simple coïncidence que la pagination de ce supplément se trouve conforme à la fin de l'Andrographe et c'est ce fait seulement qui a permis à Restif de l'ajouter comme s'il appartenait à ce volume. Cet ouvrage devait tout d'abord porter le titre de l'Anthropographe, ou l'Homme réformé, titre qui se trouve en tête du texte après l'introduction et au commencement de la seconde partie. C'est le tome IV des Idées singulières, et "le complément du troisième volume (les Gynographes) ; l'homme et la femme ne pouvant être réformés l'un sans l'autre". "Les journalistes n'ont point parlé de ce quatrième volume que l'auteur ne leur a point envoyé, mais il est bien supérieur aux deux premiers, par l'importance de la matière." (Rétif de la Bretonne, Revue des ouvrages, p. CCXLIII.). L'ouvrage, commencé en 1776 et repris en 1780, fut achevé en 1781, durant l'impression des Contemporaines (Ibid., p. CCXXXIV). Tabarant avait le pressentiment que l'Andrographe "ne circula que par le colportage. Il est des plus rares." Le livre a-t-il été saisi, supprimé, mis à l'index ?" se demande Paul Lacroix. Rives-Childs ne tranche pas sur ces points malgré ses propres recherches. "C'est surtout dans l'Andrographe que Restif a donné pleine carrière à ses théories socialistes." (Rives-Childs). Au verso du titre, on lit cet avis de l'éditeur (Rétif de la Bretonne) : « Les puristes, ces ennemis immortels de tout bien, m'ont reproché d'avoir composé le Pornographe. Je leur déclare ici que je m'en applaudis ; c'est un projet utile, honnête, et le Gouvernement ne commettrait aucune indécence, en le réalisant : il n'y a rien d'indécent, pour la Divinité, pour la Nature et pour les corps politics (sic) ; Dieu et la Nature ont fait l'anus et la bouche, sans s'avilir ; ils ont réglé les fonctions des parties secrètes, etc. Les corps politics peuvent en faire autant. Comme auteur, je n'ai pas traité une matière insolite ; Philon, qui valait bien nos puristes, a fait un livre de Meretricis mercede, et Philon avait des mœurs pures. Les écrivains utiles ont toujours de la peine et du temps à perdre, pour répondre aux sots et aux mal-intentionnés ; c'est un mal nécessaire. » Référence : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne. Témoignages et Jugements. Bibliographie, p. 281-282. P. Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Rétif de la Bretonne, p. 207-212 ; Tabarant, le Vrai visage de Rétif de la Bretonne, p. 275-276). Bel exemplaire en condition d'époque.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]
Reference : AMO-3230
(1767)
Lettres traduites de l'anglais par M. de la Bretone. A Paris, Chés la Veuve Duchesne, 1767 [de l'imprimerie de Quillau] 4 parties en 4 volumes in-12 (17 x 10 cm) de XXXVI-251, 288, 300 et 299-(13) pages. Reliure de l'époque plein veau brun, dos lisses ornés. Le quatrième volume est dans une reliure différente. Quelques usures aux reliures néanmoins solides. Galeries de vers et manques de cuir sur les plats de la 4eme partie. Intérieurs très frais. Les 3 premières parties ont les tranches rouges tandis que la 4e partie a les tranches mouchetées bleues. Edition originale. Tirage à 2.000 exemplaires (J. Rives Childs / Lacroix) Premier ouvrage de l'auteur. Celui par lequel tout a commencé. "J'entrai, dit Restif, chez F.-A. Quillau pour régir son imprimerie, vers le 2 juillet 1764 ... Je remplis mon devoir comme aucun prote de Paris ne l'a rempli ... Je réussis, à force de travail et d'exactitude. Je montai, en trois années d'administration, son imprimerie de quatre à douze presses ... Tous mes moments de loisir, sous la charge accablante de soixante-six ouvriers, furent employés à la composition de mon premier ouvrage, intitulé la Famille vertueuse [...]" (Monsieur Nicolas, éd. Liseux, IX, p. 195-196). "Je vendis la Famille vertueuse à la dame veuve Duchesne, quinze livres la feuille ; l'ouvrage en fit cinquante et une ; et je me crus très riche ! Jamais si grosse somme ne m'avait appartenu. On imprima, sous ma double direction de prote et d'auteur, chez F.-A. Quillau, dans les six premiers mois de 1767, mais l'ouvrage ne parut qu'à la Saint-Martin ... [...] J'avais achevé le manuscrit de la Famille vertueuse, avec la fin de 1766 ... on commença l'impression le 20 janvier 1767. J'étais ivre de joie de me voir imprimer. Les quatre volumes furent achevés au mois de mai ... je résolus de me consacrer tout entier à la littérature. [...]" (Monseur Nicolas). "Tous les romans de Restif ont une base et une muse. Il disait dans la Revue des ouvrages de l'auteur (p. CLXX-CLXXI) :". Tous ses romans, dont on va parler, ont un fond vrai (c'est leur principal mérite), qu'il a été obligé d'altérer légèrement ... La Famille vertueuse est le premier de ses ouvrages qui ait vu le jour ... Ce roman, qui n'est pas traduit de l'anglais, comme le titre l'annonce, présente d'abord l'histoire véritable d'un négociant de Lyon, déguisé sous le nom de sir Kirch. Henriette, fille de cet homme, eut réellement de M. Dulisse [Rétif] une fille nommée Léonore, etc. Les historiettes rapportées dans ces quatre parties sont des aventures bourgeoises arrivées à Paris, à l'exception de celle de Laurenza, fille du jésuite Llamas, qui est espagnol, et que l'auteur tenait d'un neveu de ce jésuite. Tout l'ouvrage ne respire que la vertu. L'orthographe, qui est conforme à la prononciation, fit tort à la vente." D'autre part, il ajoute : "Je n'ai jamais pu me soumettre à l'orthographe ordinaire ; je l'ai plus ou moins contrariée toute ma vie." (Mes ouvrages, p. 4-8) Sa muse fut Mlle Rose Bourgeois qui lui donna le courage d'écrire. "En 1766, au moyen de l'énergie que Rose m'avait donnée et de la honte que je ressentais, qu'une ex-blanchisseuse comme la lyonnaise Benoit fit des romans que je n'aurais pas faits, je me mis à composer la Famille vertueuse." (J. Rives Childs, p. 198). "Cet ouvrage, publié sans nom d'auteur, fut tiré à 2,000 exemplaires et n'a pas été réimprimé, ni contrefait. Il en restait encore des exemplaires, en 1784, lorsque Restif rédigea la Revue des ouvrages de l'Auteur, pour faire suite aux Figures du Paysan perverti. Il expliquait alors la lenteur de la vente de son livre, en disant : « L'orthographe, qui est conforme à la prononciation, fit tort à la vente. » (P. Lacroix, p. 80 Provenance : les 3 premiers volumes proviennent de la bibliothèque de monsieur De Fauconpret de Thulus (ex libris armorié gravé du XVIIIe siècle dans la 3e partie - arraché dans les parties 1 et 2). Supra libris encadré gratté sur le premier plat des 3 premières parties. Références : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne. Bibliographie. p. 197-198 ; P. Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Restif de la Bretonne, p. 78-81 Bon exemplaire du premier ouvrage de Rétif de la Bretonne. Il ne fut ni contrefait ni réimprimé.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone].
Reference : AMO-3872
(1787)
A Neufchâtel, et se trouve à Paris, chés Guillot, 1787 4 volumes in-12 (17 x 10,5 cm) de 300, 388, 392 et 380-(4) pages. 20 estampes hors-texte (probablement en grande partie d'après les dessins de Binet sur les directives précises de Rétif lui-même). Reliure strictement de l'époque plein veau porphyre, dos lisses ornés aux petits fers dorés (lyres), pièces de titre et tomaison de maroquin vert, tranches marbrées, doublures et gardes de papier marbré. Quelques anciennes et assez habiles restaurations aux reliures (extrémités de coiffes et coins). Reliures solides et décoratives. Intérieur assez frais malgré quelques rousseurs et salissures. Collationné complet. Les estampes sont d'un beau tirage. Édition originale. "Les vingt gravures numérotées, mais sans légendes, dont l'ouvrage est orné, sont anonymes ; on n'y reconnaît pas le crayon de Binet. On peut croire aussi qu'elles ont été gravées par un artiste bien inférieur à Berthet et à Le Roy. Cependant elles sont très-singulières ; elles offrent des têtes de femmes si variées et si piquantes, qu'on peut les prendre pour des portraits. Il faut en attribuer la composition au caprice de Restif, qui, sans savoir dessiner, faisait exécuter ses esquisses ou ses données par les dessinateurs qu'il employait. M. Monselet remarque, dans cette dernière figure qui représente le Jugement de Paris, que « Vénus s'y montre nue, avec une paire de lias et des jarretières, mais elle est en grande coiffure poudrée »." (Lacroix) "L'Avant-propos des Parisiennes expose l'origine de l'ouvrage. On agitait devant une mère de famille la question de savoir si les femmes devaient être instruites et même savantes : tout le monde fut pour l'affirmative, excepté la mère de famille : « Si l'on voulait m'en croire, dit-elle, les femmes ne sauraient que la morale, si ce n'est un peu de musique. La raison que j'en donne, c'est que la frivolité la plus ridicule et même la plus coupable est moins nuisible aux femmes que la science. » Là-dessus, on convient de créer un Musée, un Lycée, dans lequel il n'y aura que des femmes, et où l'on ne parlera que morale. Les huit dames qui composent ce Lycée s'engagent à raconter tous les mois deux histoires ayant pour base un caractère de femme. Les séances commencent le 30 novembre 1785 et durent jusqu'au printemps. La première séance est consacrée à la rédaction des statuts du Lycée des Mœurs. Les anecdotes, que chaque dame raconte à son tour, sont entremêlées de discours moraux. [...] L'ouvrage, comprenant 40 caractères, avec 8 discours, finit à la page 308 du tome IV. La présidente du Lycée des Mœurs propose alors de remplacer les séances par la lecture de bons livres de morale tendant au même but. On devine que Restif n'a pas perdu l'occasion de proposer, pour ces lectures choisies, quelques-uns de ses livres, les plus décents du moins. « Telle est aujourd'hui la matière des séances du Lycée des Mœurs, très-supérieur à tous ces Lycées frivoles, où les hommes et les femmes vont perdre leur temps à entendre d'inutiles discours, qui font, de leurs auditeurs dans les deux sexes, des superficiels orgueilleux, au lieu de superficiels sans conséquence, qu'ils étaient auparavant. ». " (Lacroix) « M'étant aperçu que je n'avais pas encore donné aux femmes, dans les quatre volumes précédents [les Françaises) , tous les préceptes pratiques nécessaires, je composai ceux-ci, dans lesquels j'enseigne aux femmes les moyens de conserver le goût des hommes, par leur caractère et leur propreté; pour cet article-ci, je leur mets le doigt dessus, en leur disant : Lavez-vous, comme une musulmane. Je leur recommanderai volontiers de s'abluer, après chaque déjection, grosse ou menue, et je le fais d'une manière couverte. Ces quatre volumes, tant au moral qu'au physique, sont réellement un livre classique pour les personnes du sexe. » (Rétif, Monsieur Nicolas) Rétif était très fier de ses Parisiennes, il écrit : « Ce sont ici les Caractères, au nombre de 42, mis en action, avec 22 nuances, qui les portent à 64. Jamais on n'avait encore donné aux femmes des conseils aussi clairs, aussi adaptés aux épouses, aussi faits pour les femmes de notre âge, qui ont oublié tout ce qui convient à leur sexe, pour ne s'occuper que de ce qui convient au nôtre. Cet ouvrage est un chef-d'oeuvre. Aussi M. Butel-Dumont, homme très sévère, disait-il que, s'il était ministre, il en ferait réimprimer 50 mille pour les faire distribuer par tout le royaume, afin d'y rétablir les bonnes mœurs. » (in Les Contemporaines, à la fin du tome XXIV, seconde édition). "M. Henri Cohen supposait que les vingt gravures numérotées sans légendes, et non signées, furent "probablement de Binet". Or les renseignements que Mes Inscripcions nous fournissent à ce propos prouvent que non seulement Binet fit quelques dessins des Parisiennes, mais aussi Richomme, graveur en taille-douce, Aze et Berthet" (Rives-Childs) "c'est un des meilleurs ouvrages de Restif" selon Cubières-Palmézeaux Cet ouvrage de Rétif est devenu très rare ; il ne fut jamais réimprimé ni contrefait. Références : Lacroix, Rétif de la Bretonne, pp. 247-250 ; ouvrage coté 300 francs en maroquin de Chambolle-Duru (XIXe s.) chez le libraire Auguste Fontaine (1875) ; Rives-Childs, Bibliographie des ouvrages de Rétif de la Bretonne, 302. Bel exemplaire en condition d'époque.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]
Reference : AMO-3553
(1825)
Paris, Peytieux libraire, Galerie Delorme, 1825 [i.e. 1781-1792] 38 tomes reliés en 19 volumes in-12. Reliure de l'époque plein cartonnage papier bleu nuit à la bradel. Pièce de titre de cuir rouge : "LES CONTEMPORAINES". Filets horizontaux dorés aux dos. Numéro de volumes au dos (double numéro " 23-24" etc. Exemplaire relié sur brochure, non rogné, tranches ébarbées. De nombreux cahiers restés encore non coupés. Le tirage des gravures présentes dans les 38 tomes sont la plupart d'un tirage assez médiocre assez pâle. Ex libris malheureusement gratté présent dans tous les volumes. Description de l'exemplaire : LES // CONTEMPORAINES, // OU // AVENTURES DES PLUS JOLIES FEMMES // DE TOUTES LES CLASSES DE LA SOCIÉTÉ. // recueillies // Par RÉTIF DE LA BRETONNE. // (Imprimé en 1790 par Büschel, à Leipsick.) // AVEC GRAVURES. // TOME I. (à XXXVIII) // PARIS, // PEYTIEUX LIBRAIRE, GALERIE DELORME. // 1825. // Imprimerie de A. Belin. Description sur l'exemplaire (*) ------------------------------- VOLUME 1. TOME 1-2. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome I. I. Vol. paginé (3) à 290. + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome II. II. Vol. paginé (291) à 552. VOLUME 2. TOME 3-4. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome III. III. Vol. paginé (3) à 292. + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome IV. IV. Vol. paginé (295) à 600. VOLUME 3. TOME 5-6. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome V. V. Vol. paginé (3) à 343. + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome VI. VI. Vol. paginé (347) à 672. VOLUME 4. TOME 7-8. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome VII. VII. Vol. paginé (3) à 264. + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome VIII. VIII. Vol. paginé (291) à 655-(5). [Il manque à cette remise en vente les parties IX, X, XI et XII] (**). Le libraire Peytieux n'a pu en disposer (volumes alors épuisés). VOLUME 5. TOME 9-10. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome IX. XIII. Vol. paginé (3) à 370-(14). + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome X. XIV. Vol. paginé (387) à 672. VOLUME 6. TOME 11-12. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XI. XV. Vol. paginé (3) à 364-(12). + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XII. XVI. Vol. paginé (371) à 734-(22). VOLUME 7. TOME 13-14. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XIII. XVII. Vol. paginé (3) à 318-(42). + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XIV. I & XVIII. Vol. paginé (3) à 326-(54). VOLUME 8. TOME 15-16. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XV. II. & XIX. Vol. paginé (9) à 208-(112). + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XVI. III. & XX. Vol. paginé (291) à 579-(21). VOLUME 9. TOME 17-18. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XVII. IV. & XXI. Vol. paginé (3) à 346-(14). + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XVIII. V. & XXII. Vol. paginé (355) à 666-(26). VOLUME 10. TOME 19-20. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XIX. VI. & XXIII. Vol. paginé (3) à 264-(24) puis paginé 265 à 280. + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XX. VII. & XXIV. Vol. paginé (283) à 541-(11). VOLUME 11. TOME 21-22. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXI. VIII. & XXV. Vol. paginé (3) à 278-(10) + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXII. IX. & XXVI. Vol. paginé (291) à 648. VOLUME 12. TOME 23-24. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXIII. X. & XXVII. Vol. paginé (3) à 280-(8) puis paginé de 281 à 352 + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXIV. XI. & XXVIII. Vol. paginé (355) à 661-(3). VOLUME 13. TOME 25-26. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXV. XII. & XXIX. Vol. paginé (3) à 367-(3) + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXVI. XIII. & XXX. Vol. paginé (363) à 604-(66). VOLUME 14. TOME 27-28. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXVII. I. & XXXI. Vol. paginé (3) à 266 et paginé ([3]) à [16]-(8) + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXVIII. II. & XXXII. Vol. paginé (291) à 600. VOLUME 15. TOME 29-30. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXIX. III. & XXXIII. Vol. paginé (3) à 292-(28) + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXX. IV. & XXXIV. Vol. paginé (323) à 598-(2). VOLUME 16. TOME 31-32. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXXI. V. & XXXV. Vol. paginé (3) à 334-(2) + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXXII. VI. & XXXVI. Vol. paginé (309) à 548-(14). VOLUME 17. TOME 33-34. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXXIII. VII. & XXXVII. Vol. paginé (3) à 310-(2) + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXXIV. VIII. & XXXVIII. Vol. paginé (315) à 600. VOLUME 18. TOME 35-36. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXXV. IX. & XXXIX. Vol. paginé (3) à 368 + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXXVI. X. & XL. Vol. paginé (371) à 702-(2). VOLUME 19. TOME 37-38. 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXXVII. XI. & XLI. Vol. paginé (3) à 282-(22) + 1 feuillet de titre (Peytieux, 1825) tome XXXVIII. XII. & XLII. Vol. paginé (307) à 568-(22). ---------------------------------- (**) les parties IX, X, XI et XII qui manquent ici contiennent les nouvelles 53 à 80. ---------------------------------- Répartition des gravures présentes dans l'exemplaire. VOLUME 1 : Il a perdu la mémoire + Les Associés VOLUME 2 : La mort d'amour + L'ancienne inclination VOLUME 3 : Le Mari-Dieu + La Belle-Laide VOLUME 4 : Le Mari-père + La Vertu inutile VOLUME 5 : Le Mariage enfantin + La Fille volée (sic) VOLUME 6 : La fille à la mode + La Femme aveugle et le mari sourd VOLUME 7 : Hélène + La jolie Vielleuse VOLUME 8 : La Mercière + Les Rôtisseuses VOLUME 9 : L'Agremeniste + La Confiseuse VOLUME 10 : Les onze marchandes + La Tonnelière VOLUME 11 : Les Épouses par quartier + Femmes qui rendent heureux (leur mari) VOLUME 12 : La Petite Coureuse + La Femme de chambre VOLUME 13 : Les Journalières + La Vigneronne VOLUME 14 : La Marquise et la Comtesse + Les Femmes de garnison VOLUME 15 : La Mère grosse pour sa fille + Les Soeurs-Maîtresses VOLUME 16 : L'Intendante + La Procureuse VOLUME 17 : La Bourgeoise + La Garde Malade VOLUME 18 : figure avant la lettre (acteurs) + figure avant la lettre (deux femmes) VOLUME 19 : figure avant la lettre (chanteuses) + figure avant la lettre (danseurs) Soit 38 gravures en tout pour les 38 volumes (1 gravure en frontispice de chaque tome).
Paul Lacroix (Bibliophile Jacob) pris les doigts dans le pot de confiture ! On retiendra que Paul Lacroix, dans sa Bibliographie des ouvrages de Rétif de la Bretonne publiée en 1875 chez le libraire Auguste Fontaine, à l'occasion de la description de cette remise en vente de 1825, est pris en flagrant délit de Bibliographie-Fiction voire d'invention bibliographique pure et simple. Explication. Paul Lacroix écrit page 197 : "En 1825, le libraire Peytieux, se trouvant propriétaire d'un certain nombre d'exemplaires des Contemporaines, les fit brocher avec une nouvelle étiquette (i.e. page de titre) et en annonça la vente, par livraisons. Mais ces exemplaires, dont les figures sont quelquefois en bonnes épreuves, ne contiennent que trente-huit volumes, les six derniers de l'ouvrage ayant été épuisés, avant les premiers qui étaient, comme nous l'avons dit, tirés à plus grand nombre." Mais où a-t-il été pêcher de telles informations ? Certainement pas en consultant un exemplaire de cette remise en vente comme nous pouvons le faire aujourd'hui ! Ce ne sont les les 6 derniers volumes des Contemporaines "épuisés" qui manquent à la remise en vente Peytieux de 1825 mais les tomes IX, X, XI et XII qui appartiennent à la première série normalement complète en 17 tomes. Paul Lacroix invente donc ... Pour quelle raison ? on ne sait pas ... De même pour les épreuves des gravures qu'il dit "quelquefois en bonnes épreuves" ... on sait qu'il n'y a que quelques gravures (en général 1 en frontispice de chaque volume) pour cette remise en vente. Nous avons eu en mains 18 volumes d'un autre exemplaire de cette remise en vente et nous avons ainsi pu constater que seulement 1 gravure était placée en frontispice ou au milieu du volume. Le tirage des gravures de cette remise en vente de 1825 est généralement pâle. Rives Childs n'a fait que reprendre l'information de Lacroix dans sa bibliographe des ouvrages de Restif de la Bretonne. Sans précision supplémentaires ni même sans reprendre le détail de Lacroix. Rives Childs n'a donc jamais eu en mains non plus cette remise en vente. Voir ci-dessous : Par ailleurs, c'est Charles Monselet qui évoque le premier cette remise en vente en 1854. Il écrit alors : "En 1825, le libraire Peytieux, se trouvant propriétaire d'un certain nombre de Contemporaines, fit faire une nouvelle couverture et en annonça la vente. 38 vol." Cela ressemble furieusement à ce qu'écrira Lacroix 20 ans plus tard ... les précisions affabulées par Lacroix en moins ! En conclusion, disons qu'il est impératif d'avoir un exemplaire en mains pour pouvoir en dire quelque chose de précis et juste. Visiblement ni Lacroix, ni Rives Childs, ni Monselet n'ont fait preuve de cette justesse. Etat de conservation de cette série : Bon état général. A noter des usures marquées sur les coupes pour les 3 premiers volumes. Usures normales aux coins et coiffe pour tous les volumes. Un volume avec mouillure en tête du volume (premiers feuillets) sans gravité pour le papier. Photos de la reliure de la série sur demande. Les volumes des deux premières séries sont ici en seconde édition avec les pages additionnelles requises. La seconde édition étant la plus intéressante pour les ajouts notables qu'elle contient. Détails sur demande. Bon exemplaire complet de ce qui a paru de cette très rare remise en vente des Contemporaines de Rétif de la Bretonne.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]
Reference : AMO-4489
(1777)
A Genève et se trouve à Paris, chés la Veuve Duchêne, 1777. 2 parties reliées en 1 volume in-12 (17,7 x 10,2 cm environ) de 244 et 244 pages (+ 6 feuillets non chiffrés). 15 figures hors-texte. Reliure de l'époque plein veau brun tacheté à l'acide, dos lisse à faux-nerfs filetés, pièces de titre en maroquin rouge, tranches rouge pâle, doublures et gardes de papier marbré. Exemplaire très frais conservé dans sa première reliure. Exemplaire bien complet des 6 feuillets de Revue des ouvrages de l'auteur qui manquent presque toujours à la fin du volume. Quelques restaurations professionnelles de qualité à la reliure (mors, coiffes et coins), petite épidermure au premier plat (coin inférieur). Les restaurations sont à peine visibles. L'ensemble est de très grande qualité. Edition originale et unique édition du premier ouvrage illustré de Rétif de la Bretonne.
"On a prétendu faire entendre aux Agréables, qu'à l'âge de 40 ans ils doivent renoncer à leurs prétentions, et revenir de leur ivresse ; s'ils ne veulent pas que le mépris et le persiflage amère flétrissent les myrrhes et les rose dont leur front est couronné. Si le vice a pu leur faire illusion dans la jeunesse, cette illusions cesse pour le Quadragénaire ; la vertu seule, l'union respectable des époux, ayant pour base les avantages solides de la raison, l'arrangement des affaires, peuvent lui procurer un bonheur réel et durable. [...] Le Quadragénaire est par lettres. Après un court Avant-propos, qui indique le sujet de l'ouvrage, commence la correspondance d'une jeune personne raisonnable, avec un homme âgé de 40 ans, dont elle désire devenir l'épouse. Dans les premières lettres, elle laisse entrevoir modestement et peu à peu son intention : mais dès qu'elle est suffisamment connue, elle emploie tous les moyens, pour déterminer un homme sensé, timide, et qui connait trop bien son siècle, pour vouloir hasarder le bonheur de la fille d'un ami, et le sien propre, par un imprudent mariage. [...] Elise (c'est le nom de la demoiselle), en fille sensée, persiste dans le plan de conduite qu'elle s'est tracé : elle épouse le Quadragénaire, dont elle ne peut douter qu'elle ne soit adorée, et elle est heureuse avec lui, en continuant d'être raisonnable, c'est à dire en se circonscrivant dans les soins de son ménage, en fermant l'oreille et l'entrée de sa maison aux jeunes muguets, et à tout être inutile. L'ouvrage est terminé par une revue très-abrégée des différents états, dans laquelle on se propose d'éclairer les parents, sur celui qu'ils doivent préférer pour s'y choisir un gendre. [...]." (extrait de la Revue des ouvrages de l'auteur, rédigée par Rétif de la Bretonne lui-même). En réalité ce sont les amours déguisées de Rétif de la Bretonne lui-même avec Virginie qu'il nous raconte pour la première fois dans ce roman une fois de plus en grande partie autobiographique. Ses amours avec Virginie seront aussi contés dans La Malédiction paternelle, Monsieur Nicolas et Mes Inscripcions. En incorrigible coureur de jupons, Rétif essaye, par ce livre, de se convaincre d'être raisonnable arrivé 40 ans, cesser de penser qu'on peut encore se faire aimer à cet âge, sans se faire berner par la pernicieuse femina. C'est le premier livre de Rétif orné de belles illustrations. C'est la veuve Duchêne elle-même qui proposa à Rétif les services d'un jeune artiste de 24 ans, André Dutertre, élève du peintre Vien. Les gravures ont été gravées par Bacquoy et Berthet (seules deux sont signées). Rétif indiquait cet ouvrage comme épuisé dans un catalogue de ses ouvrages en 1788. Provenance : de la bibliothèque Pierre Duché avec ses deux ex libris (un ex libris sur papier et un ex libris ovale doré sur cuir). La bibliothèque de Pierre Duché, grand bibliophile, a été vendue en 1972 en plusieurs sessions. Son ex libris, montre de son exigence en matière de bibliophilie, porte la devise suffisamment explicite : « attendre et savoir choisir ». Pierre Duché était un grand amateur de littérature française (Hugo, Balzac, et Rétif de la Bretonne). Références : Rives Childs n°XVII, p. 245-246 ; Paul Lacroix (Bibliophile Jacob), n°XVIII, p. 145-147 : "ce roman singulier est très rare". Très bel exemplaire très bien conservé dans sa première reliure. Très rare dans cette condition.
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[Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne - Restif de la Bretonne] - Isidore Liseux (éditeur).
Reference : AMO-3299
(1883)
Mémoires intimes de Restif de la Bretonne. Réimprimé sur l'édition unique et rarissime publiée par lui-même en 1796. Paris, Isidoire Liseux, 1883 14 tomes reliés en 14 volumes in-8 (20,3 x 14 cm) de X-(1)-248, (3)-234-(2), (3)-231-(1), (3)-256, (3)-256, (3)-264, (3)-256, (3)-256, (3)-253-(3), (3)-255-(1), (3)-269-(3), (3)-238-(2), (3)-320 et (3)-227-(1) pages. Frontispice-portrait de l'auteur gravé à l'eau-forte présent au dernier volume. Reliure de l'époque demi-chagrin rouge, dos à nerfs, pièces de titres et tomaison de chagrin olive, filet doré sur les plats, tête dorée, non rogné (relié sur brochure), les deux plats de couverture des brochages imprimés sur papier vert ont été conservés. Reliures fraîches malgré deux pièces de tomaison manquantes et quelques minimes frottements, quelques coins légèrement émoussés. Intérieur comme neuf, très frais, belle impression sur beau papier de Hollande. Tirage numéroté à 225 exemplaires sur Hollande (tirage de tête). Les 12 premiers volumes contiennent les IX "époques" de la vie et de l'oeuvre de Rétif de la Bretonne. Le 13e volume contient "Mon Calendrier". Le 14e volume contient "Mes Ouvrages" (commentaire sur ses ouvrages et leur publication). « Avez-vous lu par hasard le singulier ouvrage de Rétif : le Cœur humain dévoilé ? en avez-vous du moins entendu parler ? Je viens de lire tout ce qui en a paru, et malgré les platitudes et les choses révoltantes que contient ce livre, il m'a beaucoup amusé. Je n'ai jamais rencontré une nature aussi violemment sensuelle ; il est impossible de ne pas s'intéresser à la quantité de personnages, de femmes surtout, qu'on voit passer sous ses yeux, et à ces nombreux tableaux caractéristiques qui peignent d'une manière si vivante les mœurs et les allures des Français. J'ai si rarement l'occasion de puiser quelque chose en dehors de moi, et d'étudier les hommes dans la vie réelle, qu'un pareil livre ma paraît inappréciable. » (Lettre de Friedrich von Schiller à Johann Wolfgang von Goethe, 2 janvier 1798). Fils de paysans de l'Yonne, devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761 : c'est alors qu'il commence à écrire. Il a une vie personnelle compliquée et est sans doute indicateur de police. Polygraphe, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à tous les genres, du roman érotique (L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour) au témoignage sur Paris et la Révolution (Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 volumes) en passant par la biographie avec La Vie de mon père (1779) où il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution avec la figure positive de son père. Il a également touché au théâtre sans grand succès. Cherchant constamment des ressources financières - il mourra d'ailleurs dans la misère -, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde. Cependant l'œuvre majeure de Restif de la Bretonne est sa vaste autobiographie, Monsieur Nicolas, en huit volumes échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les tourments de l'auteur/narrateur comme à propos de la paternité - le titre complet est Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé -, mais témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au XVIIIe siècle. C'est aussi un philosophe réformateur pénétré de rousseauisme qui publie des projets de réforme sur la prostitution, le théâtre, la situation des femmes, les mœurs, et un auteur dramatique. (source Babelio). L'édition originale de cet ouvrage est aujourd'hui devenue rarissime. Les 8 premiers volumes furent tirés à 450 exemplaires seulement tandis que les 8 suivants (l'édition originale est en 16 parties) n'ont été tirés qu'à 250 exemplaires. Cette très belle impression due à l'imprimeur Ch. Unsiger et à l'érudit éditeur Isidoire Liseux permet d'avoir le texte dans une belle présentation. Certains parties n'ont pas été reprises dans cette réimpression (il faut dire que Monsieur Nicolas se répète souvent ...). Bel exemplaire du tirage de luxe sur Hollande, malgré les petits défauts signalés.
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[Binet] - Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]
Reference : AMO-4495
(1788)
à Londres, et se trouve à Paris, chés les libraires nommés en tête du Catalogue, 1788-1789. [Parties 1 à 14]. 14 parties reliées en 7 volumes in-12 (18,2 x 11,2 cm - Hauteur des feuillets : 178 mm.). 3359-(1) pages (la dernière est mal chiffrée 2359). Pagination continue (avec erreurs de pagination - complet). Reliure demi-maroquin rouge à coins, dos à nerfs orné, tête dorée, non rogné (ébarbé). Reliure signée Belz-Niédrée (vers 1865-1875). Quelques légères usures aux reliures (coins frottés parfois légèrement émoussés, plats et coupes légèrement frottés, extrémités de quelques coiffes légèrement frottées, une petite déchirure du cuir recollée au dernier volume. Intérieur des volumes frais à très frais. Très séduisant état non rogné (relié sur brochure). Quelques figures sont plus ou moins courtes de marges et certaines ont été réenmargées au moment de la reliure. Collationné complet.
Restif, Le Spectateur nocturne, trace ces 14 parties un extraordinaire tableau de Paris d'avant la Révolution. Deux autres parties seront publiées en 1791 et 1794. La quinzième partie de 1791 est rare tandi que la seizième partie de 1794 est très rare. Ces deux dernières parties qui ne se trouvent pas ici sont des descriptions virulentes de la Révolution qui valurent à son auteur, à cause de Marat en particulier, de passer devant le Comité de Police de la Commune de Paris. Pris de crainte, son libraire abandonna la vente de ce monumental ouvrage. Restif dut d'ailleurs, même en 1806 lors d'une remise en vente, le faire cartonner. L'ouvrage est illustré de 16 planches gravées que Cohen attribue à Binet, y compris la planche Le Billard qui fut rarement ajoutée et qui manque à beaucoup d'exemplaires. Nombre de ces planches représente Restif dans son curieux costume de "Spectateur nocturne", cape et grand chapeau surmonté d'un hibou. "Les Nuits de Paris sont plus qu'un recueil d'anecdotes pittoresques sur le petit peuple parisien: pour leur étrangeté poétique, le mystère qu'on devine dans les détails familiers, la bizarrerie des rencontres, la fertilité du hasard autour du promeneur toujours vigilant, toujours présent comme un Maldoror ou un Fantômas aux drames cachés dans les ténèbres, on peut les rapprocher d'oeuvres modernes inspirées par la capitale, le Spleen de Paris, le Paysan de Paris ou Nadja" (Henri Coulet, Le Roman jusqu'à la Révolution, p. 493). "Ce grand ouvrage, essentiellement parisien, a toujours été recherché, alors même que les oeuvres de Restif étaient encore décriées, négligées et presque inconnues de notre génération," écrit Paul Lacroix en 1875, ajoutant: "c'est, en effet, un livre unique qui représente la physionomie morale de Paris vers la fin du dix-huitième siècle" (Bibliographie de Restif de La Bretonne, p. 299). "Ce vaste ouvrage de plus de 3000 pages, 16 parties et 8 volumes prend la forme d’un recueil de notes d’un « Hibou-Spectateur » qui parcourt la ville, un Paris urbain, nocturne, contrasté juste avant la chute de la Monarchie. Le narrateur se fait observateur et conteur aussi tant les tableaux se teintent de pittoresque et de picaresque : ces écrits seront étudiés de près par les historiens du siècle suivant comme autant d’instantanés et de traces d’une période très particulière où les classes sociales se mêlent et où la misère règne. Les femmes y occupent une place singulière par les dominations et les outrages qu’elles subissent. Le fil narratif du volume suit la logique de scènes parfois juxtaposées ayant pour lien l’unité du regard porté et du récit composé. Le tableau d’ensemble reste sombre, « misérabiliste » déploreront des contemporains, annonçant par certains côtés Balzac, Flaubert ou Zola : différence majeure, les tableaux esquissés sont collectifs et relèvent d’une approche presque sociologique quand les écrivains du XIXe siècle choisiront d’imaginer des héros et héroïnes dont les parcours se détachent de cette toile de fond sociale." (Bnf, les Essentiels, Les Nuits de Paris, en ligne). Références : Rives Childs, Restif de la Bretonne, 303-306 ; Cohen, col. 882-883 ; Paul Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Restif de la Bretonne, pp. 258-301. Bel exemplaire, grand de marges, de ce livre important relié au plein moment de la Rétivomanie (1870-1875).
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Imprimé à Leipsick, Par Buschel, marchand-libraire et se trouve à Paris chés la Dame Veuve Duchesne, 1780 3 parties reliées en 3 volumes in-12 (17 x 10,5 cm) de 830 pages (pagination continue) et 5 feuillets non chiffrés (catalogue et présentation d'ouvrages de Rétif). Reliure bradel demi-percaline chocolat, pièces de titre et millésime en cuir noir, plats, doublures et gardes de papier marbré (reliure vers 1880). Exemplaire non rogné (tranches irrégulières), tranches ébarbées, belles marges. Reliures très bien conservées, dos décoratifs et propres, coins légèrement frottés/usés, intérieur frais. Rares rousseurs. Petites réparations en marge de quelques feuillets. Collationné complet. Edition originale et unique édition ancienne. "Lorsque paraît La Malédiction paternelle, en août 1779, sous le millésime de 1780, Rétif est déjà un auteur confirmé. Il publie régulièrement depuis 1767 (La Famille vertueuse est sa première œuvre) et en une douzaine d’années il a produit 44 volumes in-12 sous 19 titres. Beaucoup ne se distinguent guère des ouvrages du temps, ni par leur facture (recours à la forme épistolaire), ni par leur idéologie morale. Ce conformisme littéraire n’a valu à l’écrivain qu’un accueil médiocre, mais trois œuvres lui ont tout de même permis d’acquérir quelque notoriété, parce qu’elles sortent, chacune à leur manière, des sentiers battus de la littérature. Il y eut d’abord Le Pornographe (1769), « Projet de règlement pour les prostituées », traité inséré dans le cadre d’un roman épistolaire, puis, sous le même millésime, Le Pied de Fanchette, roman enjoué et parodique, au titre discrètement érotique, objet de plusieurs éditions et contrefaçons jusqu’à la fin du XVIII e siècle. Mais le succès le plus décisif est venu en 1775 avec Le Paysan perverti : « Cet ouvrage, qui m’a donné une existence dans le monde, fut la source de ma réputation et me procura une considération dont tous les bons esprits me donnent encore des marques », écrit Rétif dans Mes Ouvrages ; de fait, il restera durablement, en dépit d’autres succès (notamment avec les volumes de nouvelles des Contemporaines), « l’auteur du Paysan perverti ». [...] Rétif va alors prendre conscience qu’il doit exploiter résolument la veine autobiographique, et plus précisément son parcours singulier de paysan bourguignon devenu ouvrier parisien dans l’imprimerie. Ce n’est pas qu’il n’ait précédemment nourri ses histoires de souvenirs personnels, mais il convient désormais de mettre mieux en valeur ses origines, son enfance, son adolescence. Il s’y essaye avec L’École des pères (1776), mais l’ambition didactique de l’ouvrage dilue quelque peu les traits du tableau rural. Il s’éloigne ensuite de cette inspiration avec Le Quadragénaire (1777) et Le Nouvel Abeilard (1778), deux romans qui ne se font guère remarquer. Or s’affirme de plus en plus le succès du Paysan perverti. Rétif est alors convaincu que la reconnaissance de son génie littéraire passe par la mise en œuvre du thème campagnard, domaine où il a, sur tous les autres littérateurs, l’avantage d’une expérience authentique. De là, en 1779, la publication de La Vie de mon père, avec en page de titre cette indication significative : « par l’auteur du Paysan perverti ». À La Vie de mon père succède immédiatement La Malédiction paternelle. [...] La Malédiction paternelle inaugure incontestablement une nouvelle époque dans la carrière littéraire de Rétif, celle où il s’engage dans l’autobiographie proprement dite. [...] Dans La Malédiction paternelle, la figure du père reproduit les traits de Pierre et non ceux d’Edme : cette autorité impérieuse, cette volonté de choisir l’épouse de son fils. [...] Le manuscrit de La Malédiction paternelle n’existe plus, sans doute depuis l’impression de l’ouvrage, selon les habitudes du temps. Il n’y a pas eu, du vivant de l’auteur, d’autres éditions que celle de 1779. [...] La seule façon d’échapper à la conscience coupable, de surmonter le sentiment de subir une malédiction, est d’écrire, de publier, d’accomplir pleinement cette vocation intellectuelle qui l’a détourné de sa destinée de paysan. À cet égard, La Malédiction paternelle est une œuvre cruciale : elle ressaisit une matière romanesque déjà mise en œuvre dans des ouvrages précédents (Le Quadragénaire, Les Nouveaux Mémoires d’un homme de qualité) et féconde les livres à venir. Rétif a souligné lui-même cette fonction matricielle : la Malédiction « est la préface naturelle des Contemporaines ». [...]" (extraits de l'Introduction à l'édition critique donnée par Pierre Testud, La Malédiction Paternelle, Ed. Champion, 2006). Références : P. Lacroix, pp. 159-162 "Les plus jolis dessins que Binet ait jamais faits se trouvent dans ce roman ; ils égalent ceux de Marillier et peut-être ceux de Moreau." ; Rives-Childs pp. 253-256 "La Malédiction paternelle, qui fut singulièrement négligée par les biographes de Restif, est un des plus importants de ses ouvrages, à part Monsieur Nicolas et les Nuits de Paris, pour l'histoire de sa vie." Très bon exemplaire de cet ouvrage rare de Rétif de la Bretonne.
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RÉTIF DE LA BRETONNE [RESTIF DE LA BRETONE] (Nicolas-Edme).
Reference : AMO-4417
(1774)
Imprimé à La Haie, et se vend à Paris, chés la Veuve Duchesne, De Hansy, 1774 2 parties reliées en 1 volume in-12 (17,3 x 10,5 cm) de (2)-ij-212-(4) et (4)- puis paginé 5 à 208-(4) pages. Collationné complet. Reliure de l'époque plein veau brun marbré, dos lisse orné aux petits fers dorés, pièces de titre de maroquin rouge, filet à froid en encadrement des plats, tranches rouges, doublures et gardes de papier marbré. Belles reliures d'époque très bien conservées. Légers frottements aux reliures, légères marques d'usage. Intérieur frais avec quelques anciennes mouillures peu visibles. Édition originale. Cet ouvrage a été imprimé à seulement 750 exemplaires selon Rétif lui-même (Revue de ses ouvrages, 1784), ce qui en fait l'un des plus rares. "Restif fit les Nouveaux Mémoires d'un homme de qualité à la fin de l'année 1773 et au commencement de 1774. Rétif s'est servi d'un manuscrit de M. Marchand, le censeur du Pornographe, que lui avait présenté Nougaret. Rétif trouva l'ouvrage fort sec et décida, selon ses termes, de "l'animer un peu". Rétif y ajouta donc des histoires de sa façon (Histoire de Zoé et plusieurs autres - qui servirent ensuite à plusieurs Contemporaines). Rétif ajouta les Beaux Rêves, qu'on trouve dans quelques exemplaires (ils ne se trouvent pas dans le présent exemplaire). Ces deux "Beaux rêves" forment 50 pages paginées séparément avec une page de titre particulière à la page 23 et intitulée : "La Thèse de médecine soutenue en enfer". On trouve également dans certains exemplaires, à la fin de la deuxième partie "Le secret d'être aimé après quarante ans, et même à tous les âges de la vie, fut-on laid à faire peur" (paginé 209 à 222). Par ailleurs, à la suite de la première partie, on trouve une épître à Madame + + + (Madame Poissonnier selon Lacroix), également absente du présent exemplaire. Ces petites pièces ajoutées se trouvent rarement dans les exemplaires (voir notre autre exemplaire complet de toutes les pièces ajoutées). Rétif de la Bretonne n'avait pas bonne opinion de cet ouvrage qu'il dénigrait comme l'une de ses plus médiocres productions. Provenance : De la bibliothèque Fleury (avec ex libris gravé à l'eau-forte). Références : Rives-Childs, pp. 221-223 ; Lacroix, p. 118-123. BEL EXEMPLAIRE D'UN LIVRE RARE DE RETIF DE LA BRETONNE.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [ Restif de la Bretonne ]
Reference : 14706
(1782)
1782 A La-Haie, chés Gosse et Pinet, et se trouve à Paris, chés la Veuve Duchesne et Belin, et Mérigot-jeune, 1782 2 parties reliées en 1 volume in-8, reliure demi veau (reliure XXe) de (1)-475-(1) pages. Pagination continue. Edition originale. 476pp (i.e. 478 la dernière n'étant pas paginée) et donnant une liste des ouvrages de l'auteur) .. L'ouvrage, commencé en 1776 et repris en 1780, fut achevé en 1781,"C'est surtout dans l'Andrographe que Restif a donné pleine carrière à ses théories socialistes." (Rives-Childs)
bel exemplaire en grande marge, reliure postérieure
A Genève et se trouve à Paris, chés la Veuve Duchêne, 1777 2 parties reliées en 1 volume in-12 (17 x 10,5 cm) de 244 et 244 pages. 15 figures hors-texte. Reliure plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs janséniste (auteur et titre dorés, millésime doré en queue), filet perlé doré sur les coupes, doublures intérieures de soie brochée à motifs fleuris, montage sur charnière de maroquin, encadrement intérieur des plats d'un double-filet doré, doubles-gardes de tissu coloré, tranches dorées Exemplaire très bien conservé dans une jolie reliure de la fin XIXe siècle (non signée). Petit manque de papier angulaire pp. 135/136 avec perte du numéro de pagination (restauration du papier au moment de la reliure). Tache dans la marge d'un feuillet. Exemplaire sans les 6 feuillets de Revue des ouvrages de l'auteur qui manquent presque toujours à la fin du volume. Edition originale et unique édition du premier ouvrage illustré de Rétif de la Bretonne. "On a prétendu faire entendre aux Agréables, qu'à l'âge de 40 ans ils doivent renoncer à leurs prétentions, et revenir de leur ivresse ; s'ils ne veulent pas que le mépris et le persiflage amère flétrissent les myrrhes et les rose dont leur front est couronné. Si le vice a pu leur faire illusion dans la jeunesse, cette illusions cesse pour le Quadragénaire ; la vertu seule, l'union respectable des époux, ayant pour base les avantages solides de la raison, l'arrangement des affaires, peuvent lui procurer un bonheur réel et durable. [...] Le Quadragénaire est par lettres. Après un court Avant-propos, qui indique le sujet de l'ouvrage, commence la correspondance d'une jeune personne raisonnable, avec un homme âgé de 40 ans, dont elle désire devenir l'épouse. Dans les premières lettres, elle laisse entrevoir modestement et peu à peu son intention : mais dès qu'elle est suffisamment connue, elle emploie tous les moyens, pour déterminer un homme sensé, timide, et qui connait trop bien son siècle, pour vouloir hasarder le bonheur de la fille d'un ami, et le sien propre, par un imprudent mariage. [...] Elise (c'est le nom de la demoiselle), en fille sensée, persiste dans le plan de conduite qu'elle s'est tracé : elle épouse le Quadragénaire, dont elle ne peut douter qu'elle ne soit adorée, et elle est heureuse avec lui, en continuant d'être raisonnable, c'est à dire en se circonscrivant dans les soins de son ménage, en fermant l'oreille et l'entrée de sa maison aux jeunes muguets, et à tout être inutile. L'ouvrage est terminé par une revue très-abrégée des différents états, dans laquelle on se propose d'éclairer les parents, sur celui qu'ils doivent préférer pour s'y choisir un gendre. [...]." (extrait de la Revue des ouvrages de l'auteur, rédigée par Rétif de la Bretonne lui-même). En réalité ce sont les amours déguisées de Rétif de la Bretonne lui-même avec Virginie qu'il nous raconte pour la première fois dans ce roman une fois de plus en grande partie autobiographique. Ses amours avec Virginie seront aussi contés dans La Malédiction paternelle, Monsieur Nicolas et Mes Inscripcions. En incorrigible coureur de jupons, Rétif essaye, par ce livre, de se convaincre d'être raisonnable arrivé 40 ans, cesser de penser qu'on peut encore se faire aimer à cet âge, sans se faire berner par la pernicieuse femina. C'est le premier livre de Rétif orné de belles illustrations. C'est la veuve Duchêne elle-même qui proposa à Rétif les services d'un jeune artiste de 24 ans, André Dutertre, élève du peintre Vien. Les gravures ont été gravées par Bacquoy et Berthet (seules deux sont signées). Rétif indiquait cet ouvrage comme épuisé dans un catalogue de ses ouvrages en 1788. Références : Rives Childs n°XVII, p. 245-246 ; Paul Lacroix (Bibliophile Jacob), n°XVIII, p. 145-147 : "ce roman singulier est très rare". Bel exemplaire relié en maroquin.
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[Gaston Barret] - Rétif de La Bretonne Restif de la Bretonne
Reference : 5564
(1961)
1961 Paris. Cercle des Amateurs de Livres et d'Art Typographique. 1961 Jacques Haumont éditeur 2 volumes grand in-8° en feuilles sous chemise et étui. Couvertures rempliées. 132 + 146 pages. Nombreuses gravures hors texte de Gaston Barret. -Un des 25 exemplaires sur hollande Exemplaire avec double suite en noir et sanguine. 1/500 sur vergé d'Ingr Bel et élégant exemplaire, l'emboitage imite un placage de bois précieux, belle matière
l'enfance de rétif, Nitry, Noyers et les environs bon état
Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone].
Reference : AMO-4240
(1784)
LA PAYSANNE PERVERTIE] La Paysane pervertie, ou les Dangers de la ville ; Histoire d'Ursule R**, sœur d'Edmond, le Paysan, mise-au-jour d'après les véritables Lettres des Personnages. Par l'Auteur du Paysan perverti. Imprimé A La Haie, et se trouve à Paris, chez la dame Veuve Duchesne, libraire, 1784 [i.e. Toulouse ? Paris ?, 1786] 8 parties en 4 volumes in-12 (18,5 x 11 cm), brochés, de 235, (4)-224, 227 et 261-(3) pages. Couvertures de l'époque en papier gris-bleu, étiquettes de titre écrites à l'encre à la plume sur papier, collées au dos des volumes. Exemplaire tel que sorti de l'imprimerie, non rogné. Les dos des volumes sont intacts (non fendus). Brochage solide. Très bon état. Le papier est de belle qualité. Quelques feuillets seulement avec des rousseurs. Très frais dans l'ensemble. Nouvelle édition. Contrefaçon donnée par un certain Laporte ou Delaporte (Toulouse ? Paris ?) en octobre 1786. "Cette édition, qui n'est pas décrite par Lacroix, est probablement celle de Laporte ou Delaporte, parue en 1786. Voici un détail là-dessus, tiré de Mes Inscripcions, à la date du 10 octobre 1786 : "Le soir, grand bruit chez la Duchesne, pour la contrefaçon de la Paysanne, par Laporte." Rappelons que Laporte ou Delaporte a contrefait également le Paysan." (Rives-Childs) Le premier volume contient un Avis que l'on ne trouve pas dans l'édition originale de 1784. Cet Avis explique comment se compose l'ouvrage. Cette contrefaçon est sans estampes. Si l'on en croit Rétif, ce Laporte ou Delaporte, auteur de cette contrefaçon (comme de celle du Paysan perverti), aurait été libraire à Toulouse. Nous trouvons cependant ce Laporte aux dates correspondantes (1776-1786) à Paris et non à Toulouse. On trouve dans ces quatre volumes un nombre important d'ornements gravés (bois) et bandeaux et fleurons typographiques qui permettraient d'identifier l'imprimeur à l'origine de cette édition clandestine. Nous n'en connaissons pas le chiffre du tirage. Ouvrage composé en 30 jours par Rétif, dans le mois de septembre 1780, pour servir de suite et de complément à son Paysan perverti paru en 1776, la Paysane pervertie connut quelques déboires avec la censure qui ne lui permit pas de voir le jour avant 1784. "C'est l'ouvrage de prédilection de l'auteur qui a beaucoup plus pensé que le Paysan perverti" (Revue des ouvrages, p. ccxxxivj). La censure exigea que les titres fussent changés. De Paysane pervertie elle devient "Dangers de la ville" seulement (de nouveaux titres et faux-titres recollés sur les premiers émis). Rétif trembla tout 1785 de voir encore sa Paysane suspendue à chaque instant. Les exemplaires s'écoulèrent cependant. Aucune autre édition de la Paysane ne vit le jour ; seules 2 contrefaçons circulèrent entre 1785 et 1786 (la nôtre). Les 38 estampes de la Paysane étaient déjà achevées au mois de juin 1783 et annoncées au public au commencement de 1784. "La Paysane approfondit les caractères qui n'étaient qu'esquissés dans le Paysan : Fanchon, Pierre, Gaudet d'Arras surtout, y sont parfaitement achevés [...] Ces deux ouvrages, qui n'en sont réellement qu'un seul, sont peut-être la plus utile production qu'on ait mise au jour depuis le commencement du siècle." (Rétif de la Bretonne, Mes ouvrages, p. 34-35). "Je n'ai jamais rencontré une nature aussi violemment sensuelle. Il est impossible de ne pas s'intéresser à la variété des personnages, des femmes surtout, qu'on voit passer sous ses yeux, et à ces nombreux tableaux caractéristiques qui peignent d'une manière si vivante les mœurs et les allures des Français de la classe populaire. Pour moi qui ai eu si peu l'occasion de penser au-dehors et d'étudier les hommes dans la vie réelle, cette œuvre a une valeur inappréciable." (Schiller). "Jamais écrivain ne posséda peut-être à un aussi haut degré que Rétif les qualités précieuses de l'imagination. " (Gérard de Nerval) Références : Rives-Childs, page 292-293, n°5 ; Paul Lacroix, Rétif de la Bretonne, pp. 224-232 (pour l'édition originale - cette contrefaçon n'est pas décrite) Agréable exemplaire, broché, tel que paru.
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[Léon Fontan] - Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone] [Mac Orlan].
Reference : AMO-4465
(1932)
Ingénue ou les nouvelles revies par Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone] adapté par Mac Orlan (1932). Très beau curiosa illustré de pochoirs par Léon Fontan. Tirage unique à 200 exemplaires seulement.1 volume in-8 en feuilles (19 x 12 cm) de 75 pages et 3 feuillets non chiffrés, couverture crème imprimée en noir sur le premier plat. Etui cartonné éditeur. Couverture légèrement frottée sinon très frais. Beau papier et belles illustrations coloriées au pochoir. S.l. (1932) Tirage unique à 200 exemplaires sur B. F. K. Rives. Cette édition, qui conserve tout son mystère quant à son éditeur et imprimeur, aurait été adaptée du texte initial de Rétif de la Bretonne par Pierre Mac Orlan (d'après Dutel). Elle est ornée dans le texte de 11 illustrations en couleurs (pochoirs) de Léon Fontan et de 11 culs-de-lampe tirés en gris bleu. Très belle et savoureuse illustration érotique du meilleur goût. Référence : Bibliographie des ouvrages érotiques publiés en français entre 1920 et 1970, n° 1746. Très bon exemplaire de ce rare curiosa illustré de qualité.
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Paris, Mercure de France, 1916. "12 x 18, 360 pp., état moyen (couverture abîmée; dos recollé)."
En frontispice, portrait de Rétif de La Bretonne.
Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone] (Nicolas-Edme).
Reference : AMO-4047
(1777)
avec des Notes historiques et justificatives, suivies des noms des femmes célèbres ; recueillies par N.-E. Rétif-De-La-Bretone, éditeur de l'ouvrage. Première [Seconde] partie. A La Haie, chés Gosse et Pinet, libraires, et se trouve à Paris, chés Humblot, libraire, 1777 [Paris, chez Quillau imprimeur] 2 parties reliées en 1 volume in-8 (20 x 13 cm) de VIII-567-(1) pages. Cartonnage plein papier granité Sable des îles du Grand Sud. Corps d'ouvrage et reliure réalisée dans la première moitié du XIXe siècle (sans doute le 14 février 1829 ... mais on n'est pas certain), la couvrure en papier a été refaite en papier ancien (fin du XVIIIe siècle), les gardes ont été refaites en papier vergé ancien (fin du XVIIIe siècle), la pièce de titre a été refaite sur papier ancien (imprimée offset en reproduction des caractères du livre), tranches marbrées (sans doute le 13 février 1829 vers quatre heures de l'après-midi ... à peine quelques heures avant l'exécution de la reliure (voir plus haut). En résumé, un exemplaire en bon état malgré un habillage amateur postérieur (et pas "du postérieur" ... Rétif avait ses principes). Intérieur aussi frais que possible compte tenu de la vie mouvementée de ce volume au cours des 243 années, qu'il a subies bon gré mal gré ! Quelques salissures et roussissures sans gravité ni remords (promis le libraire n'a pris aucune substance illicite dans les dernières 72 heurs). Edition originale et unique édition. "Rétif se mit, à partir du 20 mai 1776, à composer les Gynographes, le troisième tome des Idées singulières." (Rives-Childs). "Je fis cet ouvrage sans goût : mon âme était avilie, découragée." (Monsieur Nicolas, Tome X, p. 138). Il parut au commencement de 1777. "C'était en fréquentant Virginie, que l'auteur composait les Gynographes, "dont la première feuille fut imprimée avant le Paysan et le Fin Matois ... J'eus encore une difficulté, lors de la publication de cet ouvrage, mais Desmarolles n'existait plus ; ce n'était pas à moi qu'on en voulait ici, c'était à Quillau, mon imprimeur, qui avait laissé passer un alinéa sans paraphe... La vente fut suspendue environ quinze jours. Je fis parapher l'alinéa et tout fut dit. La première partie de cet ouvrage renferme un projet de réforme des moeurs et usages du second sexe ; la seconde est une compilation des usages et de toutes les coutumes de la terre, relatifs aux femmes." (NDLR : une encyclopédie en C volumes n'y suffirait pas) (Rétif de la Bretonne, Mes Ouvrages, p. 120-121). Il y a des exemplaires des Gynographes qui portent l'adresse suivante : ... Et se trouve à Paris, chés Humblot, libraire, etc. Notre exemplaire est de cette sorte. Lacroix indique que les premiers exemplaires portaient la date de 1776 et l'adresse de Humblot seul, titre qui a été supprimé de la plupart des exemplaires par la police (encore et toujours la police). Références : Rives-Childs, n°XVI, p. 245 ; Lacroix, n°XVII, p. 143-145 Provenance : signature ancienne à l'encre rouge à identifier sur la page de titre. Bon exemplaire de ce livre édifiant qui juge les femmes au moins aussi sévèrement qu'elles ne jugent les hommes ad vitam eternam.
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Neuchâtel et Paris, Veuve Duchesne, 1778. 4 volumes in-12, (4)-448-(8), (4)-464-(16), (4)-472-(8) et (4)-423-(1)-XXIV-(8) pp., reliure postérieure demi-chagrin, dos à nerfs orné, tranches dorées (petit frottements, rares rousseurs, déchirure sans manque aux feuillets p. 395/396 du tome I et p. 267/268 du tome III, premier volume probablement lavé).
Edition originale, parue sans nom d'auteur. Complet du frontispice et des 9 figures hors-texte. Agréable exemplaire, à la reliure signée (Swerts) portant l'ex-libris de William Jesse Freer. * Abélard * Voir photographies / See pictures. * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte sur rendez-vous.
Paris, Editions Variété, 1948. 14 x 19, 226 pp., broché, couverture à rabats, bon état.
N° 1394 sur 1500 exemplaires numérotés sur papier alfa de Navarre.
A Paris, chés Guillot, rue-des-Bernardins. 1790 1 volume in-12 (173 x 102 mm) de 264 pages + 12 feuillets non chiffrés (détail des Contemporaines + Parisiennes +Ouvrages de l’auteur + Provinciales + Avis important + Avis contre les contrefacteurs). Cartonnage plein papier bleu postérieur (fin XIXe siècle), pièce de titre en cuir, relié sur brochure (non rogné, ébarbé). Intérieur frais malgré un manque en marge basse de la page de titre (coupée à ras du cadre), reliure solide avec des frottements et usures sans gravité. Nombreuses erreurs de pagination, sans manque. Notre volume ne contient pas la figure de Louis XVI qui manque presque toujours. Edition originale. La Semaine nocturne est le titre donné à la quinzième partie des Nuits de Paris, publiée 2 ans après les 14 premières (1788). Cette quinzième partie décrit les "événements du commencement de la Révolution, et le temps où le roi, devenu constitutionnel malgré lui, gouvernait à contre-cœur une république, en qualité de son premier fonctionnaire". (Rives Childs, p. 305). Cette quinzième partie est rare. Au lieu des sept nuits annoncées au titre ce sont en réalité huit nuits qui sont décrites (la dernière étant dénommée nuit surnuméraire). Une seizième partie publiée seulement en 1794, sur le même modèle, est encore plus rare (voir notre exemplaire complet des 16 parties). Il existe une remise en vente à la date de 1791 de ce volume par le libraire Mérigot (seul le titre a été changé et placé sur les volumes invendus de 1790). « Les Nuits de Paris sont une de ces productions majeures, une de ces vastes compositions destinées à peindre les mœurs d’une nation : ce qui rend cet ouvrage important pour la postérité, par la vérité des faits. J’ai été vingt ans à les recueillir : chaque matin, j’écrivais ce que j’avais vu la veille... Pour ce qui est du fond de l’ouvrage, il offre le tableau de ce qui se passait nuitamment à Paris, sous l’ancien régime » (Mes ouvrages, p. 164). Bon exemplaire de ce volume rare.
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